• il y a 2 mois

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00:00Bonjour Annie Gennevard.
00:02Vous avez entendu deux choses aujourd'hui dans le département,
00:06le tonnerre et la colère des agriculteurs.
00:09Qu'est-ce qui a grondé le plus fort dans vos oreilles ?
00:13Le déplacement dans les Pyrénées-Orientales s'est très bien passé.
00:18J'ai fait plusieurs visites très intéressantes,
00:21j'ai rencontré beaucoup de représentants de la profession, des élus,
00:26et j'ai amené un peu de pluie avec moi.
00:30Vous avez ressenti, j'imagine, cette attente et cette détresse du monde agricole ?
00:35Et bien, comment ne pas l'entendre, évidemment.
00:39Les conditions climatiques, cette sécheresse qui dure depuis trois ans,
00:44qui met à mal à la fois les productions et la trésorerie des agriculteurs,
00:50provoquent chez eux une grande détresse, une grande inquiétude.
00:54Et je suis venue ici, dans les Pyrénées-Orientales,
00:58avec l'objectif de faire des annonces en matière de culture méditerranéenne,
01:04puisqu'on est ici dans la partie méditerranéenne du pays,
01:08où il y a une situation hydrologique, hydrique et climatique particulière
01:15qui met à l'épreuve les hommes et les cultures.
01:18Et puis je suis venue également pour présenter le plan hydraulique,
01:23parce que des problèmes il y en a, mais il faut arriver avec des solutions.
01:27Il y a un mot que vous avez beaucoup dû entendre aujourd'hui, c'est urgence.
01:31Que ce soit les viticulteurs, les arboriculteurs, les éleveurs,
01:35tous disent qu'ils ont besoin d'aide d'urgence.
01:38Or, on entend dire qu'il n'y a plus de sous dans les caisses de l'État.
01:42Est-ce que l'État peut répondre présent, rapidement ?
01:46Moi, je voudrais dire déjà qu'au ministère, depuis trois semaines,
01:50j'ai agi très vite, d'abord pour sécuriser le budget de l'agriculture.
01:55Avec le Premier ministre Michel Barnier, nous avons souhaité que l'agriculture soit épargnée
02:01par les économies nécessaires qu'il faut faire pour éviter la crise budgétaire qui pourrait menacer le pays.
02:09Donc, tous les engagements qui ont été pris sont tenus budgétairement.
02:14Ça, c'était extrêmement important pour moi.
02:17Vous savez, j'arrive à un moment où toutes les filières sont en crise.
02:21L'élevage est en crise, en raison des crises sanitaires,
02:25la fièvre cataralovine, la fièvre hémorragique.
02:30Donc, à Cournon, j'ai pu annoncer un certain nombre d'aides pour les éleveurs
02:35qui perdent parfois, jusqu'à aujourd'hui, dans ce département, on m'a dit, jusqu'à 80% du cheptel.
02:41Donc, cette aide, elle est faite aussi pour les éleveurs des Pyrénées-Orientales.
02:45Justement, vous avez annoncé la vaccination gratuite...
02:48Sur la fièvre cataralovine, sérotype 3, oui.
02:52Or, ici, c'est le sérotype 8.
02:54Il y a aussi du 3, mais il faut avoir des vaccins.
02:57Donc, on a un problème de disponibilité de vaccins.
03:00Pendant longtemps, la fièvre cataralovine, sérotype 8, n'a pas fait l'objet de vaccination.
03:06Donc, il n'y a plus de vaccins, parce qu'il n'y a plus de vaccination.
03:10Donc, ce n'est pas qu'ils sont exclus du dispositif.
03:12Non, non.
03:13Ils ne sont pas exclus du dispositif d'indemnisation en cas de perte d'animaux.
03:17C'est ça qui est important.
03:19Et puis, je crois que les régions sont en train de réfléchir à la recapitalisation en bêtes.
03:26Parce qu'il faut indemniser les bêtes qui sont mortes, mais il faut aussi penser à les remplacer.
03:32Et là, je crois qu'il y a une piste prometteuse entre l'État et les régions.
03:39Et puis, je suis venue...
03:41Donc, mon premier travail, ça a été ça.
03:43A la fois préserver le budget, c'était la première priorité et l'urgence.
03:47Et puis, apporter des aides, déclencher le plan d'arrachage qui a été voulu par la filière.
03:57Je l'ai débloqué.
03:59Alors justement, en parlant de ce plan d'arrachage dont la campagne vient de démarrer,
04:04il se trouve qu'ici, dans les Pyrénées-Orientales, ça s'annonce massivement suivi,
04:07avec probablement des milliers d'hectares qui vont être arrachés,
04:10à tel point que les viticulteurs s'inquiètent de savoir si l'enveloppe nationale va être suffisante.
04:16Est-ce qu'éventuellement, il y aura une possibilité d'un rallonge, au cas où ?
04:19Écoutez, l'enveloppe, le calibrage de ce plan, il a été travaillé avec la filière elle-même.
04:25Il faut déjà démarrer le dispositif, on verra bien à quelle vitesse il se consomme.
04:30Ce que je voudrais dire, c'est qu'il faut bien réfléchir avant l'arrachage définitif.
04:34Parce que, précisément, il est définitif.
04:37Et vous voyez, j'étais dans une coopérative aujourd'hui qui me disait, on manque de vin.
04:42On manque de vin pour répondre aux besoins du marché.
04:44Donc il faut bien calibrer les choses.
04:47Il y a des vignes qui ne produisent plus.
04:49Il y a des vignes qui ont été trop abîmées par la sécheresse.
04:53Il y a des vignes qui ne sont plus entretenues et qui nécessitent un arrachage.
04:57Il y a des vignes qui peuvent encore produire de façon intéressante.
05:01Il faut bien réfléchir.
05:03C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, je plaiderai à l'Europe pour qu'on puisse mettre en place le dispositif d'arrachage temporaire.
05:10Parce que, voilà, le temporaire permet de revenir sur les décisions qui sont prises.
05:16En tout état de cause, il est clair que ce plan d'arrachage, c'est quand même 120 millions d'euros sur des crédits nationaux,
05:25mais validés par l'Union Européenne.
05:28Je les ai débloqués. Ils viennent d'être débloqués.
05:32Le plan méditerranée, il vient d'être débloqué il y a deux jours seulement.
05:3650 millions.
05:38J'avance vite parce que moi je suis quelqu'un qui regarde, qui écoute et qui agit.
05:47Je ne veux pas promettre inconsidérément.
05:49Je ne veux pas parler et ne pas agir.
05:52En trois semaines, on a fait énormément de choses.
05:56On a répandu à énormément de demandes et d'attentes.
06:00Mais la situation est véritablement extrêmement difficile.
06:04Mais vous voyez, il y a quand même des marques d'espoir.
06:08Mais un peu partout en France, on voit qu'il y a des actions sporadiques qui reprennent, des coups d'éclat.
06:16Pour l'instant, c'est un bruit de fond, mais on a l'air de s'acheminer quand même vers un nouvel hiver de colère agricole.
06:21Est-ce que vous le ressentez ? Est-ce que vous le redoutez ?
06:23Écoutez, moi d'abord, je ne suis pas certaine de ce que vous avancez.
06:30Il y a eu des colères très fortes qui se sont exprimées.
06:35Il y a des réponses qui ont été apportées.
06:37Il y a des engagements qui ont été tenus et qui trouvent leur traduction budgétaire.
06:40Ou qui mettent du temps peut-être à se concrétiser.
06:42Par exemple, sur les mesures de simplification, sur le contrôle unique,
06:47les agriculteurs disent que c'est quelque chose qui ne coûte pas cher à mettre en place et pourtant ce n'est pas encore en place.
06:51C'est sur le point d'aboutir et je vais faire des annonces dans les prochains jours.
06:55C'est-à-dire que les agriculteurs peuvent se dire que pour les mois qui viennent, il n'y aura pas forcément 30 ou 40 contrôles dans leur ferme ?
07:02C'est un point qui me préoccupe beaucoup.
07:04La multiplication des contrôles à un moment où ils souffrent particulièrement doit être prise en compte.
07:11Ils sont exaspérés par ce soupçon que véhicule la multiplication des contrôles.
07:19Sur le contrôle unique, j'avais pris un engagement. Je le tiendrai dans les jours prochains.
07:25Sur la simplification, j'ai une conseillère spéciale qui est dédiée à cette seule question de la simplification.
07:33Parce qu'il faut absolument veiller à ce que les agriculteurs ne s'abîment pas dans des démarches administratives
07:41qui leur prennent un temps fou, pour lesquelles ils ne sont pas faits,
07:46qui les détournent de l'essentiel de leur activité qui est le travail dans leur exploitation.
07:52Et je pense, à juste titre, mais c'est le mal français.
07:56Ça touche le monde agricole comme ça touche le monde de l'hôpital par exemple.
07:59On croule sous les démarches bureaucratiques.
08:02Chaque fois qu'on crée de la complexité, il faut créer des postes administratifs pour gérer cette complexité.
08:10Donc des annonces d'ici quelques jours.
08:12Des annonces en matière de simplification.
08:14Moi je veux vraiment, j'écoute ce qu'ils me disent et je veux qu'à leurs revendications, leurs demandes, leurs préoccupations,
08:22à chaque fois, chaque fois que je le peux, parce que je ne suis pas toute puissante,
08:26mais chaque fois que je le peux, j'apporte une réponse.
08:29Je pense que c'est une condition de la crédibilité.
08:32Et encore une fois, il faut tenir les engagements qu'on a pris auprès d'eux.
08:38Parce que sinon ça nourrit leur désespoir.
08:40Et je pense que si nous voulons leur donner des perspectives,
08:43si nous voulons que les jeunes aient envie de s'engager dans les métiers de l'agriculture,
08:47il faut précisément renouer, retisser ce lien de confiance entre les agriculteurs et la nation.
08:53Ils jouent un rôle irremplaçable.
08:55Ils nourrissent la population.
08:57Et ce rôle doit être salué et encouragé et soutenu.
09:02Et c'est mon rôle.
09:03Merci Annie Gennevard, ministre de l'Agriculture.
09:06Merci d'être passée par les studios de François Roussillon.
09:08C'était avec plaisir.

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