• il y a 2 mois
Jeudi 17 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Thierry Le Clercq (Président – Fondateur, Alphajet Fair Investors) , Florian Ielpo (Responsable Macro au sein de l'équipe Multi-Asset, Lombard Odier IM) , François Collet (Directeur adjoint de la gestion, DNCA Investments) et Nadia Gharbi (Économiste, Pictet Wealth Management)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:11à l'écoute des marchés chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct à la télévision
00:15via vos box, émission que vous retrouvez bien sûr chaque soir en replay sur bsmart.fr
00:20ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, l'événement du jour, la décision de politique monétaire
00:27de la Banque Centrale Européenne qui a délivré une troisième baisse de taux de 25 points
00:32de base pour son taux directeur effectif, le taux de dépôt qui était monté jusqu'à
00:364% qui est donc fixé désormais à 3,25%, l'ABCE qui ne s'engage pas sur un chemin
00:44prédéterminé pour la suite mais le marché comprend en écoutant et en lisant entre les
00:50lignes que l'ABCE sans doute à moins d'un changement brutal dans le flux de données
00:56continuera de baisser ses taux à l'occasion du prochain meeting qui se tiendra en décembre
01:00sans doute encore au rythme de 25 points de base puisque l'ABCE continue de privilégier
01:05une approche graduelle face à des risques qui s'équilibrent, que ce soit sur la partie
01:10croissance et sur la partie inflation, Christine Lagarde reconnaît qu'il y a désormais
01:14des risques également à la baisse sur la partie croissance, le message avait déjà
01:19passé dans ce sens-là à l'occasion de la réunion du mois de septembre, sur l'inflation
01:23le message était un peu moins clair et aujourd'hui Christine Lagarde reconnaît qu'il y a aussi
01:27des risques qui existent à la baisse sur l'inflation, la marque de septembre d'ailleurs
01:32a semble-t-il été un catalyseur important pour obtenir l'unanimité au sein du conseil
01:36des gouverneurs pour cette baisse de 25 points de base puisque d'ailleurs on a même révisé
01:40en deuxième lecture l'inflation globale en zone euro pour le mois de septembre qui
01:43était publiée à 1,8% et qui s'établit finalement à 1,7% sur un an, côté américain
01:50La macro du jour nous amenait à regarder le consommateur américain avec des ventes
01:53au détail qui surprennent à la hausse au mois de septembre et c'est vrai que globalement
01:58les données américaines économiques des dernières semaines ont plutôt été des
02:02surprises positives, dans ce sillage on a vu les taux qui ont remonté légèrement autour
02:08de 4,10% pour le 10 ans américain, les marchés sont en hausse également, belle hausse d'ailleurs
02:14en Europe à la faveur de la baisse de taux de la Banque Centrale Européenne mais également
02:18à la faveur de certaines publications qui aujourd'hui ne déçoivent pas même si certains
02:23groupes rencontrent des difficultés comme le cas de Pernod Ricard ou encore de Nestlé
02:27mais ce sont quand même des cours de bourse qui ont été passablement affectés ces derniers
02:31temps et donc les nouvelles semblent intégrées par le marché, on notera à l'inverse la
02:36très bonne publication de Publicis et le cours de bourse de Publicis qui s'apprécie
02:40après ce point d'activité trimestriel et puis dans le secteur des semi-conducteurs
02:45après la grosse déception d'ASML ces derniers jours on notera que du côté de TSMC le signal
02:51reste très positif avec une envolée des bénéfices sur le trimestre écoulé et un cours de bourse
02:56de TSMC qui a progressé de 10 à 15% au cours de cette séance en Asie, nous suivrons les
03:02résultats de Netflix par ailleurs après la clôture de Wall Street ce soir.
03:16Avant d'accueillir nos invités de Planète Marché, Tendance mon ami, chaque soir en
03:19ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel est avec nous pour nous livrer les infos-clés
03:22du jour sur les marchés, bonsoir Pauline, journée chargée effectivement avec des indices
03:27qui évoluent dans le vert, un vert même plutôt vif en Europe et à Paris, le CAC 40 renoue
03:33avec le niveau des 7600 points au cours de cette séance et en Allemagne le DAX a inscrit
03:38un nouveau record historique.
03:39Oui c'est grâce à la BCE qui baisse pour la troisième fois son principal taux directeur
03:44de 25 points de base, le taux de la facilité de dépôt passe donc de 3,50 à 3,25%.
03:50La BCE confirme que le processus de désinflation est sur la bonne voie.
03:54Et c'est vrai qu'au cours des dernières semaines, la BCE est obligée de reconnaître
03:57qu'il y a eu des surprises négatives sur différents indicateurs d'activité en zone
04:02euro.
04:03Oui Christine Lagarde reconnaît que les données d'activité et d'inflation publiées depuis
04:06la dernière baisse des taux ont surpris à la baisse, elle réitère son approche data
04:10dependent réunion par réunion pour décider de l'évolution de sa politique monétaire
04:14et précise que la décision d'aujourd'hui a été prise à l'unanimité.
04:18Quelles ont été les réactions de marché, à commencer par le marché obligataire Pauline ?
04:22Les investisseurs étaient largement préparés à cette annonce, peu de mouvements sont à
04:25signaler, le rendement de l'obligation allemande à 10 ans est stable autour de 2,20%, le rendement
04:31de l'obligation française de même échéance l'est aussi autour de 2,95%.
04:35Et puis la macro américaine qui était également à l'honneur aujourd'hui avec les ventes
04:39au détail publiées pour le mois de septembre.
04:41Oui elle progresse de 0,4% sur un mois en septembre après une hausse de 0,1% en août.
04:46Autre chiffre meilleur que prévu aux Etats-Unis, c'est l'indice de la fête de Philadelphie
04:51pour octobre qui s'établit à 10,3% après 1,7% en septembre.
04:55Après ces publications, le S&P 500 inscrit un nouveau record à l'ouverture de Wall Street.
05:00Et puis la séquence microéconomique avec les résultats d'entreprises ou les points
05:04d'activité des grands groupes cotés, deux valeurs du CAC 40 ont rendu leur copie pour
05:08le troisième trimestre aujourd'hui.
05:10Oui commençons par Publicis qui dépasse les attentes mais de pas grand chose.
05:13L'entreprise fait état d'un revenu net de 3,4 milliards d'euros en hausse de presque
05:186% en données comparables.
05:20Après ce trimestre solide, Publicis relève son objectif de croissance de 5 à 5,5% pour
05:26cette année.
05:27Le titre est en hausse de 1%.
05:28Et puis les publications de Pernod Ricard étaient également attendues.
05:32Oui pour son exercice décalé 2024-2025.
05:35Pernod Ricard fait état d'un chiffre d'affaires en repli de presque 6% en données organiques.
05:40C'est inférieur aux attentes de l'entreprise mais c'est expliqué par la faible demande
05:44chinoise notamment.
05:45Pernod Ricard confirme toutefois ses objectifs annuels.
05:47Le titre est en hausse de 2%.
05:49Et puis dans les semi-conducteurs, on retiendra le contraste énorme entre la publication
05:53de TSMC ce matin et celle d'ASML il y a maintenant 48h.
05:57Oui TSMC fait état d'un bénéfice en hausse de plus de 50% sur le troisième trimestre
06:02à 10 milliards de dollars.
06:04C'est un record trimestriel.
06:05L'entreprise prévoit une croissance tirée par l'intelligence artificielle le trimestre
06:09prochain.
06:10Dans son sillage, Soitech et STMicroelectronics sont en hausse.
06:13Quel sera le programme de demain pour les marchés Pauline ?
06:16Les investisseurs arbitreront les résultats de Netflix publiés après la clôture de
06:20Wall Street ce soir et en France ceux de Essilor Luxottica.
06:23Demain les résultats de Procter & Gamble seront publiés.
06:26Et demain ce sera aussi une journée d'échéance des 3 sorcières d'octobre avec l'arrivée
06:29à expiration de plusieurs produits dérivés.
06:32Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur
06:35les marchés avec Pauline Grattel sur BeSmart for Change.
06:49Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:52François Collat est avec nous, le directeur adjoint de la gestion de DNCA.
06:55Bonsoir François.
06:56Bonsoir Grégoire.
06:57Thierry Leclerc nous accompagne également, le président d'Alphajet, Fair Investors.
07:00Bonsoir Thierry.
07:01Bonsoir Grégoire.
07:02Et Florian Rielpeau à nos côtés également, responsable macro chez Lombarodier IM.
07:04Bonsoir Florian.
07:05Bonsoir Grégoire.
07:06Merci d'être là messieurs.
07:07Ravis de vous retrouver.
07:08Florian, le débrief, commentaire à chaud de la décision et de la communication de
07:13la Banque Centrale Européenne aujourd'hui qui vient de délivrer une troisième baisse
07:17de taux, la deuxième consécutive après une première baisse initiée au mois de juin
07:24dernier.
07:25Qu'est-ce que vous comprenez de la communication et de la suite de l'histoire pour la Banque
07:29Centrale Européenne devant nous ?
07:30On est très loin de la BCE de Jean-Claude Trichet.
07:32Ça a pas mal évolué depuis.
07:34Il y a une forme de pragmatisme en tout cas qui s'est d'abord…
07:36Cette hausse de taux, elle vient avec le constat qu'il y a un affaiblissement des perspectives.
07:42La baisse de taux ?
07:43Cette baisse de taux.
07:44Oui, vous avez dit cette hausse.
07:45Non mais c'est pour savoir.
07:46Est-ce qu'on revenait à la séquence hausse de taux ou est-ce que…
07:49Cette baisse de taux.
07:50Cette baisse de taux.
07:51Vient avec la perspective d'une détérioration cyclique en Europe qui commence à être
07:55assez visible dans pas mal d'enquêtes avancées.
07:58On l'a vu beaucoup avec les PMI, si on regarde la dynamique de la composante emploi
08:04à l'intérieur de ces PMI.
08:05On voit bien en Allemagne qu'il est en train de se passer quelque chose de négatif
08:10pour être poli.
08:11Et ça, ça laisse présager de pressions déflationnistes, non pas inflationnistes
08:16mais déflationnistes.
08:17Et la Banque Centrale Européenne semble consciente de ça et semble vouloir réagir à cette
08:22situation-là.
08:23Donc finalement, on se retrouve avec une Fed et une BCE qui ont des politiques…
08:27Qui pourraient avoir ces prochains trimestres des politiques assez différentes.
08:30En tout cas, disons une gestion des attentes assez différente.
08:33Aujourd'hui, on a une Europe qui est en train de ralentir avec une inflation qui est marquée
08:37en dessous des 2%.
08:38Alors, victoire ou pas victoire, c'est la grande question parce que le diable se cache
08:42dans les détails, bien sûr.
08:43Côté US, on a plutôt une reprise de l'activité économique, on le voit, les retail sales,
08:47les ventes de détails.
08:48On a donc pas mal d'enquêtes avancées.
08:49Donc on se retrouve dans une configuration assez troublante pour les marchés où on
08:52a d'un côté une Banque Centrale qui doit délivrer au moins ce que les marchés lui
08:56demandent et une autre Banque Centrale où on se demande si elle pourra vraiment délivrer
09:00ce que le marché lui demande.
09:01C'est ce statu quo qu'on a en tout cas en fin de journée aujourd'hui.
09:04Mais vous dites qu'on a trouvé une BCE un peu plus préventive au-delà du discours
09:09de l'approche data-dependent, meeting by meeting.
09:13Vous dites qu'on a une BCE qui est capable de regarder un peu au-delà.
09:16C'est vrai que Christina Garde a beaucoup fait référence aux enquêtes PMI, par exemple,
09:20plutôt qu'à des données dures qui sont parfois un peu retardées.
09:23Il y a un côté un peu forward-looking dans le message de la BCE aujourd'hui ?
09:27Ce qui est surprenant, parce qu'encore une fois, elle n'a qu'un unique mandat cette
09:31Banque Centrale Européenne.
09:32Ce n'est pas la Fed qui peut rebalancer son mandat de l'inflation à la croissance,
09:35en tout cas à l'emploi, quand il semble que ce soit nécessaire.
09:38Oui, on a une Banque Centrale qui gère le cycle européen de façon différente.
09:43Alors évidemment, avoir le camp allemand avec soi doit changer probablement la donne.
09:48L'Allemagne d'aujourd'hui, ce n'est pas l'Allemagne de 2008 pendant la dernière
09:53hausse de Jean-Claude Trichet qui faisait référence, loin s'en faut.
09:56Oui, on a une Banque Centrale Européenne aujourd'hui qui semble plus axée sur les
10:00perspectives de long terme de l'inflation qui viennent avec les perspectives actuelles
10:03de croissance.
10:04La croissance d'aujourd'hui, c'est l'inflation de demain et le recul de la croissance d'aujourd'hui,
10:08c'est peut-être moins d'inflation demain au coin de la rue.
10:11Bon, dans quelle mesure la BCE a changé ? Je note quand même que dans le communiqué,
10:16le statement de départ qui est validé par l'ensemble du Conseil des gouverneurs, reste
10:21cette petite phrase qui nous dit « nous maintiendrons si nécessaire nos taux à
10:26des niveaux restrictifs aussi longtemps qu'il sera nécessaire pour être sûr que l'inflation
10:32est bien à terre ». Cette phrase-là, elle existe toujours dans le communiqué, initial
10:37en tout cas.
10:38François.
10:39Quand on regarde l'inflation, c'est vrai qu'on peut se satisfaire du succès de
10:45la BCE à baisser l'inflation ou au contraire être inquiet du fait que l'inflation continue
10:51à être trop haute, ça dépend de ce qu'on regarde en fait.
10:55Si on regarde l'inflation totale, 1,7%, on est parfaitement à l'objectif, même
11:03plus bas que l'objectif, donc ça pourrait militer pour une politique monétaire accommodante.
11:07Après, il y a quelques effets de base qui font que, grosso modo, en tendance, l'inflation
11:12aujourd'hui en zone euro, elle est plutôt à 2%, elle va remonter vers 2% d'ici la
11:15fin de l'année et se stabiliser aux alentours de 2% l'année prochaine.
11:21Mais il faut avoir en tête qu'il y a des effets de base qui sont très positifs à
11:25la baisse de l'inflation sur les prix des matières premières, alors qu'une autre
11:30façon de regarder les choses, c'est de regarder l'inflation endogène à la zone euro.
11:35Et l'inflation endogène à la zone euro, ce qu'on peut regarder, c'est l'évolution
11:39des prix des services uniquement, qui ne dépendent pas de la déflation qui est exportée
11:46par la Chine depuis un an au moins.
11:50Et puis, de la baisse des prix des matières premières.
11:53Et cette inflation endogène à la zone euro, elle est encore importante.
11:56Christine Lagarde s'est félicité qu'on ait descendu sur l'inflation des prix des
12:01services, on a descendu à 3,9%, on était à 4% au mois de janvier, donc c'est quand
12:06même une décrue qui est très lente.
12:08Et attention, on en reparlera peut-être plus tard dans l'émission, mais si le plan de
12:14relance chinois venait à être un succès, il est possible que la Chine ne nous exporte
12:21plus de déflation.
12:22On ne peut pas imaginer que les prix des matières premières continuent à contribuer négativement
12:27de manière indéfinie.
12:28Alors peut-être que ça durera encore quelques trimestres et que le baril de pétrole redescendra
12:34peut-être à 50, 60 dollars le baril, mais il ne va pas continuer à contribuer négativement
12:40pendant très longtemps non plus.
12:42Et si pendant ce temps-là, l'inflation endogène de la zone euro qui est liée au salaire ne
12:48diminue pas, mécaniquement l'inflation totale reviendra vers cette inflation endogène
12:53de la zone euro.
12:54Et donc c'est pour ça que j'ai un peu l'impression quand même quand on écoute la BCE, qu'ils
13:00prennent des décisions en amont, que cette décision de baisser les taux à cette réunion
13:03n'a pas été prise hier et aujourd'hui, elle a été prise il y a trois semaines à
13:08la suite des 10 PMI qui étaient très négatifs et que depuis trois semaines en fait, la BCE
13:18va justifier et va chercher dans les chiffres ce qui l'intéresse pour justifier le fait
13:23qu'elle ait pris sa décision.
13:24Donc oui la BCE a baissé, oui la BCE baissera au mois de décembre clairement, la vraie
13:31question c'est de savoir jusqu'où est-ce qu'ils iront, je pense que l'unanimité
13:37qu'on a eue aujourd'hui est susceptible de se poursuivre au mois de décembre mais
13:41qu'une fois qu'on aura passé la barrière 3% ce sera un petit peu plus compliqué de
13:46continuer à avoir une unanimité parce qu'il y a des divergences à l'intérieur de la
13:51zone euro en termes de momentum macro entre l'Allemagne qui va mal ou d'autres pays
13:57qui vont mieux et puis surtout il y a ces pressions inflationnistes endogènes qui
14:05sont toujours là, peut-être que ça se calmera un petit peu, peut-être qu'on descendra
14:08vers 3, 3,5% au cours du premier semestre de l'année prochaine sur l'inflation des
14:14services mais ce qui est certain c'est qu'on restera largement au-dessus de l'objectif
14:19de la BCE sur cette inflation des services même au second semestre de l'année prochaine.
14:24Et 3,5% d'inflation dans les services ce n'est pas compatible avec un retour de l'inflation
14:29à la cible à 2% et une stabilité des prix de ce point de vue-là ?
14:35C'est compatible parce que vous avez pris des biens qui continuent en territoire négatif
14:38mais ces prix des biens qui continuent en territoire négatif c'est la baisse des prix
14:42d'énergie et c'est l'export de la déflation chinoise et ça c'est quand même des choses
14:48sur lesquelles il y a beaucoup de volatilité et je ne pense pas qu'on puisse baser une
14:52politique monétaire là-dessus.
14:55Le risque pour vous il est plutôt dans quel camp Florian ? En zone euro c'est-à-dire
15:01le risque d'avoir cette résistance de l'inflation, cette persistance qui empêcherait un peu la
15:07BCE à un certain stade ou est-ce que ça peut basculer dans quelque chose d'autre ?
15:11Beaucoup tournent autour de l'emploi et Christine Lagarde l'a rappelé on est encore à un
15:15taux de chômage historiquement bas en zone euro 6,4% ça fait quand même longtemps que
15:20ça dure de ce point de vue-là est-ce que c'était là ? Cet état-là peut être préservé
15:24encore face quand même à une croissance qui reste médiocre, une faiblesse de la demande
15:29persistante etc.
15:30Est-ce qu'il n'y a pas un moment où les entreprises vont devoir agir peut-être différemment
15:34de ce point de vue-là ?
15:35Je pense qu'il y a une variable qui est déterminante là-dedans c'est la politique fiscale de
15:392025 et potentiellement une envie de consolidation fiscale de part et d'autre de l'Atlantique
15:46et ce que je pense c'est qu'il est vraisemblable qu'en 2025 en tout cas qu'un effort côté
16:01fiscal soit fourni des deux côtés de l'Atlantique alors relance côté chinois ça peut aider
16:07et ça peut adoucir la situation mais globalement la politique fiscale elle est bien plus efficace
16:15pour faire passer l'inflation que la politique monétaire parce qu'elle a des relais à l'économie
16:18qui sont bien plus rapides.
16:19Maintenant est-ce que la France pour ne pas la citer a vraiment envie de le faire ? Est-ce
16:25que côté Etats-Unis on va vraiment être capable de le faire lorsqu'en janvier on se
16:29posera la question du plafond de la dette ?
16:32Pour nous le scénario principal ça reste en tout cas un effort fiscal qui pèse sur
16:38la demande et qui va donner un formidable coup de main pour enrayer la fin de cette
16:43inflation extrêmement viscueuse qui est l'inflation des services.
16:46Vous ne croyez pas à une impulsion budgétaire débridée qui se poursuivrait en 2025 ?
16:51Si c'est le cas la réaction de la politique monétaire elle doit être vive en tout cas
16:55avec au moins une interruption des baisses d'autos mais je pense qu'il y a une tendance
17:01aujourd'hui à faire un besoin de consolidation fiscale et ce besoin-là il pourrait jouer
17:06le rôle final disons la touche finale dans la partie la plus viscueuse de l'inflation.
17:12Le dernier clou dans le cercueil de l'inflation quoi.
17:14Le dernier clou pour être un peu brutal.
17:16Et ça aux Etats-Unis ça existe que ce soit Trump ou Harris demain à la Maison-Blanche
17:23cette tentation de la consolidation fiscale ou ce besoin de consolidation fiscale ce
17:28sera la même chose quel que soit le candidat élu en novembre ?
17:33Evidemment la volonté sera différente maintenant il y a un appareil politique qui est en place
17:38et il faut qu'il y ait une discussion entre le législatif et l'exécutif pour arriver
17:44à faire passer les plans Trump.
17:45Le plan Trump c'est plutôt un plan inflationniste, c'est plutôt un plan que tout le monde dit
17:50de la croissance et qui pourrait générer de l'inflation.
17:54Maintenant il faut qu'il trouve en face une majorité pour pouvoir faire passer ses plans.
17:58Ça c'est pas quelque chose de gravé dans le marbre en tout cas du point de vue d'aujourd'hui.
18:04François comment vous regardez l'influence du polycymique c'est notamment de la partie
18:08fiscale budgétaire en 2025 sur l'évolution du cycle et de la conjoncture et ce que ça
18:13impliquera effectivement pour les banques centrales ?
18:15Je suis tout à fait d'accord sur le fait que le fiscal a beaucoup d'impact sur l'économie
18:23et sur l'inflation.
18:24Par contre je suis peut-être un peu moins optimiste quant à la volonté politique outre-Atlantique
18:30de réduire les déficits.
18:32En France on n'a pas trop le choix donc c'est simple il y a des règles européennes et on
18:38va devoir à priori essayer de, si ce n'est de s'y tenir, de faire semblant de s'en rapprocher.
18:43Mais aux Etats-Unis alors évidemment il y a différents cas de figure mais si on regarde
18:52les élections le Sénat semble quasiment acquis aux Républicains et en général vous
18:58avez quand même la Chambre des représentants qui vire avec le Président.
19:02Si Trump l'emporte le risque de vague rouge est très important au Convai.
19:07Exactement.
19:08Et quand on voit son programme économique il est clair qu'il est stimulatif, inflationniste.
19:17Je regarde une banque centrale que j'aime bien regarder parce que c'est la banque centrale
19:22la plus en avance dans ce cycle monétaire, dans le cycle de hausse des taux et dans le
19:27cycle de baisse des taux qu'on a eu, c'est la banque centrale du Brésil.
19:30Ils ont monté les taux.
19:33Ils ont été les premiers à monter les taux en fin 2021 ou début 2022.
19:41Ils ont été les premiers à les diminuer à l'été 2023 et il y a eu un petit peu
19:47d'élan fiscal de la part du gouvernement et la banque centrale a commencé à monter
19:51les taux dès le mois de septembre.
19:54Je ne pense pas qu'on en arrive là évidemment mais quoi que, on en reparlera.
20:00C'est une banque centrale émergente qui vous donne le signal et le guide aujourd'hui,
20:04une lecture en tout cas avancée de ce qui peut se passer dans des zones moins émergentes.
20:09Je pense que c'est quelque chose qui peut se passer aux Etats-Unis si on a une relance
20:13budgétaire, si on a, vous avez en discuté tout à l'heure, vous avez vu l'interview
20:20de Donald Trump il y a deux jours.
20:22C'est assez incroyable cette appétence à vouloir augmenter les tarifs douaniers
20:28de manière très importante.
20:30C'est bon pour la croissance, c'est bon pour la croissance.
20:32Ça c'est ce qu'il dit.
20:33En tout cas ce qui est certain c'est que c'est bon pour l'inflation.
20:35Ce qui est sûr c'est que c'est aussi inflation.
20:38Ce que je veux dire c'est que oui il n'est pas impossible que dans un an on se retrouve
20:43avec la Fed qui est d'une part a arrêté son cycle de baisse de taux bien plus prématurément
20:48que ce qui est aujourd'hui anticipé et puis qui est à l'inverse refait une petite
20:54hausse de taux de 25 points de base histoire de calmer les marchés et de calmer la politique
21:03budgétaire.
21:04La tentation budgétaire relax, budgétaire permanente.
21:09Bon c'est bien ça va rendre 2025 passionnant de ce point de vue là.
21:12Que disent les entreprises de tout ça Thierry quand on écoute les entreprises ?
21:17C'est le moment de les écouter puisqu'elles publient leur point d'activité, leurs résultats.
21:21Elles ont des communications un peu sur ce qui les attend pour la suite.
21:26Je ne vais pas répondre directement à la question mais simplement après un élément
21:32d'abord.
21:33C'est vrai que je suis surpris que la volatilité implicite aux Etats-Unis en Europe en fait
21:38elle est autour de 20.
21:40Pour le moment c'est vraiment circulé.
21:42Il n'y a rien à voir.
21:44C'est complaisant 20 de VIX.
21:48Donc on parle du VIX là ?
21:49Oui.
21:50Je ne sais pas parce qu'on l'a vu à 15 à 10 à moins de 10.
21:52On est en pleine saison des résultats après la semaine des élections.
21:56C'était ça mon message.
21:58Je pense que compte tenu de l'environnement qui est justement un peu plus de tensions
22:03sur les marchés.
22:04Déjà ça ne m'aurait pas semblé complètement anormal aujourd'hui.
22:10On a quand même des banques centrales.
22:13Ce n'est pas archi clair.
22:15C'est ce qui vient d'être dit.
22:17On voit évidemment la trajectoire sur l'inflation.
22:20Mais il y a quand même un petit risque qu'il faut garder en tête.
22:23Et évidemment elles sont là pour surtout pas capituler à quelques encablures d'avoir
22:28vraiment la victoire.
22:29Donc elles vont avoir un message prudent.
22:31Mais en même temps il y a la croissance qui ralentit quand même en Europe.
22:35Aujourd'hui c'est assez certain.
22:37C'est là où je vais revenir sur les entreprises.
22:39Et en même temps on a ces élections.
22:41On a la Chine qui fait un plan de stimulus.
22:44Beaucoup d'inconnus.
22:46Pas surprise.
22:47Mais on ne sait pas vraiment ce que ça va donner.
22:49Et quand il y a trop d'inconnus on n'a pas envie d'y aller trop vite trop fort.
22:52Quel que soit le mot rationnel économique derrière.
22:54La volatilité, attention, ce n'est pas un gros mot.
22:57Ça veut simplement dire qu'il y a de l'incertitude.
23:00Et que du coup on peut avoir des écarts par rapport à la moyenne.
23:03C'est tout ce que ça veut dire.
23:04Ça peut être à la hausse d'ailleurs.
23:06On a dit que c'est en général quand on a des pics d'inflation.
23:09Volatilité implicite, c'est quand il y a une baisse de marché.
23:13Ou quelque chose d'assez important qui tombe.
23:17Dans la marge qui était plus ou moins calme.
23:19Et ça crée des vagues.
23:20Ok.
23:21Mais donc voilà.
23:22Ça c'était mon premier point.
23:23Ensuite pour compléter ce qui a été dit sur les Etats-Unis.
23:25C'est vrai que la victoire Trump c'est quand même ce qu'il dit.
23:29En tout cas vous avez vu, il dit.
23:31Tarif c'est le mot le plus sympathique du dictionnaire.
23:35Le plus beau mot du monde.
23:36Voilà le plus beau mot du monde.
23:38Mettre des tarifs sur les importations.
23:41Pour être complet.
23:42Et donc là on parle de quoi ?
23:44Il dit je pourrais mettre 10% de hausse tarifaire sur toutes les importations.
23:53Et donc on parle quand même d'un effet sur le PIB européen.
23:57Après les calculs, il faut être prudent etc.
24:00Il y a tellement de paramètres.
24:01On parle quand même d'un pour cent.
24:03Et de 6 à 7% de coupe des résultats des sociétés.
24:07Donc tout ça c'était pour répondre par nos longues échoues.
24:10Mais c'est bien de mettre les choses dans le contexte.
24:12La volatilité elle est quand même je trouve assez raisonnable par rapport à l'environnement actuel.
24:16Et évidemment en plus de ça, quand on regarde concrètement les élections.
24:21En tout cas surtout Trump quand même.
24:23Il a toujours de quoi se faire peur.
24:25L'épouvantail.
24:27Je parle pour l'économie globalement.
24:32Pour la bonne conduite économique.
24:34On sait que si on a 4 ans de Trump, ça va être musclé quand même pour tout le monde.
24:39Et là les entreprises ne sont pas non plus complètement sereines.
24:42Surtout que dans son programme il dit je vais mettre 10%.
24:45Et notamment aussi pour vous chers Européens.
24:47Parce que America First.
24:49C'est une légo.
24:50C'est aussi toujours le deal maker.
24:51Il dit si vous construisez des usines.
24:53Si vous vendez chez nous sans produire chez nous.
24:56Il y aura des tarifs.
24:57Si vous produisez chez nous pour vendre chez nous.
24:59Pas de problème.
25:00Il n'y aura pas de tarif.
25:01Ils n'ont pas attendu Trump ni personne.
25:03L'IRA c'est quand même aussi un énorme siphonnage de tous les plans.
25:09Tous les managements du monde.
25:12Les gros.
25:14On leur dit venez chez nous.
25:16On vous donne des montants colossaux pour vous implanter chez nous.
25:22On vous fait un pont d'or.
25:23Concrètement.
25:24Forcément quand il y a une décision.
25:26Les Etats-Unis ce n'est pas non plus le petit pays.
25:29Donc on se pose quand même des vraies questions.
25:31Le sujet il est quand même déjà très adressé.
25:35Et ça Biden.
25:36Il n'y a pas besoin de lever des tarifs pour que les Etats-Unis soient attractifs.
25:40Pour des entreprises qui voudraient aller produire là-bas.
25:42Quand on parle justement aux entreprises.
25:46Ils nous disent mais les Américains sont hyper agressifs.
25:49Pour qu'on vienne.
25:51Là c'est Trump.
25:53Mais il y a un combat.
25:55Et d'ailleurs il y a des grands débats au Parlement européen.
25:59Tous les politiques se demandent.
26:01Mais bon c'est la fameuse question.
26:03Est-ce que les Etats-Unis sont toujours le grand frère, l'allié.
26:07Et qu'ils ne sont pas quand même...
26:09D'ailleurs Trump il bouscule un peu les choses de ce point de vue là.
26:11Il dit nos alliés.
26:13On l'interrogeait sur l'Europe, l'Allemagne.
26:15Nos alliés ont plus profité de nous que nos ennemis.
26:17C'est ça le monde de Trump.
26:19Exactement.
26:21Ça fait quand même un peu froid dans nous tout ça.
26:24Et donc les entreprises là-dedans.
26:26Je pense qu'elles attendent les résultats.
26:31On espère que ce soit le 5 ou le 6 novembre.
26:35Donc il y a quand même pas trop de sérénité.
26:38Et dans ce contexte là.
26:40Je pense que c'était aussi ça le point.
26:43C'est vrai qu'on a quand même des sociétés iconiques.
26:48En Europe.
26:50LVMH et ASML.
26:52Qui déçoivent très fortement.
26:54Parce que quand même ASML.
26:56En deux séances.
26:58Moins 20.
27:00Ils ont perdu 60 milliards de capitalisation boursière.
27:04C'est la plus grosse perte de capitalisation boursière.
27:08La quatrième plus grosse baisse.
27:10Perte de capitalisation boursière.
27:12De toute l'histoire de l'Europe.
27:14La première.
27:16Non.
27:18La première.
27:20J'avais vu le truc.
27:22C'est Volkswagen.
27:24Voilà.
27:26Et ensuite c'était Nokia et Vodafone.
27:28D'accord.
27:30C'est le quatrième.
27:32C'est quoi les enseignements de ces deux publications majeures ?
27:36C'est les deux plus grosses capitalisations boursières européennes.
27:39Oui vous l'avez dit en introduction.
27:41Et là aujourd'hui c'est vrai qu'on y voit un peu plus clair avec TSMC.
27:44D'ailleurs je ne vais pas vous faire des petits quiz.
27:48Si il y a des trucs à gagner je veux bien.
27:52J'ai découvert aujourd'hui le nom que donnent les Taïwanais à TSMC.
27:56Oui.
27:58C'est quoi ? La montagne qui protège ?
28:00La montagne sacrée qui protège.
28:02La montagne sacrée qui protège.
28:04C'est un mot qui veut dire quelque chose de ce point de vue là.
28:10Exactement.
28:12C'est ce que dit TSMC.
28:14Déjà ce que vous avez dit en introduction.
28:16Les résultats sont très bons.
28:18Pas de problème sur les prises de commandes pour 2025.
28:22C'est des sociétés, c'est des mastodontes.
28:24On attend encore 25% de croissance en 2025.
28:28Et surtout ils disent sur l'intelligence artificielle, ça reste très fort.
28:34C'est là où je dis qu'on y voit un tout petit peu plus clair.
28:38Donc à SML ce n'était pas le bon signal à suivre hier ?
28:40Si on pense semi-conducteur hier.
28:42Dimension intelligence artificielle.
28:44D'ailleurs des analystes ont essayé de gratter pour savoir un peu ce qui s'était passé sur les prises de commandes.
28:50Puisque c'était ça le sujet chez SML.
28:52Et donc les prises de commandes sur les machines les plus sophistiquées,
28:58celles qui fabriquent les nœuds les plus performants.
29:00Donc on parle de 3 nanomètres et 5 nanomètres.
29:04Elles ont été de 8 sur ce trimestre.
29:06On était entre 5 et 10 les trimestres précédents.
29:08C'est leur rythme ?
29:10C'est leur rythme.
29:12Par contre sur les machines qui fabriquent les puces plus cycliques, la mémoire, etc.
29:18On était en rythme de croisière ces derniers trimestres à 80 machines vendues par trimestre.
29:22Et là on est à 35.
29:24C'est là le vrai quad.
29:26Et donc ça rejoint aussi ce qui a été dit en préambule.
29:28Mais sur des machines qui sont plus des machines de commodité.
29:30Oui c'est ça.
29:32Ça a pris d'un avion une machine à SML.
29:34En gros ce n'est pas du tout la thématique.
29:38Ce n'est pas l'IA qui a pêché dans les prises de commandes d'ASML.
29:44Je veux dire, on s'était vu cet été.
29:48Il y avait quand même eu une grosse inquiétude en juillet.
29:52En disant le ralentissement de la nouvelle puce.
29:56Je n'ouvre pas ce chapitre là.
29:58Mais là en tout cas, je n'aurais pas forcément prédit que NVIDIA soit deux mois plus tard sur un plus haut historique.
30:06Et donc la thématique intelligence artificielle, je pense que c'est important d'avoir quand même ce message là.
30:12Aujourd'hui, quand on y voit un tout petit peu plus clair que la poussière retombe.
30:16Il n'y a pas de signaux qui permettent de dire c'est fini.
30:18Il y aura un jour où ça sera fini.
30:20Mais ce n'est pas aujourd'hui.
30:22Le dernier message de Jian Cheng Wang sur Blackwell, la nouvelle puce.
30:24C'est que ça y est, la production est en place.
30:26Elle est en route.
30:28Et que la demande est insane.
30:30C'est ce qu'il dit.
30:32Il est patron d'une boîte cotée.
30:34Il défend sa boîte.
30:36Mais il est patron d'une boîte cotée.
30:38Il sait que le message est quand même important.
30:40Le facteur chinois.
30:42Comment vous regardez ça ?
30:44Est-ce que c'est une inconnue pour 2025 ?
30:46Est-ce que la Chine peut quand même résoudre une partie des problèmes ?
30:50Et améliorer un peu la conjoncture devant elle ?
30:54Est-ce que ça joue dans la macro globale 2025 ?
31:00Et de quelle manière ?
31:02Et la macro européenne ?
31:04Et allemande par exemple ?
31:06Le plan en soi, il adresse les principaux points qui aujourd'hui sont problématiques pour la Chine.
31:14Le stock d'immobilier, la demande locale.
31:16Et le stock de dette des banques de second rang.
31:18Des banques locales.
31:20Les problèmes sont bien identifiés.
31:24Tout est identifié.
31:26Des mesures sont proposées.
31:28Il n'y a pas de déni par rapport à ça.
31:30Maintenant la question c'est quelle est l'ampleur du stimulus monétaire et fiscal pour résoudre le problème ?
31:38Est-ce que cette ampleur-là c'est l'ami des marchés ?
31:40Ou c'est l'ami du peuple chinois ?
31:42C'est ça la question.
31:44Et la barre n'est pas la même.
31:46Il faut assez bien acheter l'idée qu'il y a un revirement politique qui est plus market friendly qu'il ne l'a été au cours des maintenant 24 derniers mois.
31:56Depuis qu'on a commencé à mettre en place une restructuration de l'économie chinoise dans son ensemble.
32:02En tout cas la ramener vers un dogme plus communiste pour dire les choses clairement.
32:08Là-dessus on va être un peu divisé.
32:12C'est-à-dire que du côté de nos gérants de portefeuille, ils ont une vue assez positive de cet environnement-là.
32:16Ils pensent qu'il y a une première partie de ces mesures qui a été pressée dans les actions chinoises.
32:22Et qu'il reste encore des effets de second rang à capturer.
32:26Il y a une discussion qui s'engage entre nos stratégistes qui sont plus prudents par rapport à la situation.
32:32Parce que pour l'instant peu ou rien n'a été délivré après quelques mesures monétaires.
32:36Et du coup le doute subsiste.
32:40Je trouve que l'approche peut-être la plus raisonnable vis-à-vis de ça, c'est justement de passer par l'Europe.
32:44Et de se dire finalement quel est le grand trading partner de la Chine aujourd'hui.
32:48Et quel genre de capitalisation peut arriver à récupérer une partie de cette valeur-là.
32:52Pour nous l'Europe c'est un no-brainer, mais en tout cas c'est une forme plutôt smart de gestion.
32:58Sans avoir à s'exposer aux actions chinoises elles-mêmes ni aux actions émergentes.
33:02Le poids de la Chine dans les indices émergents il est beaucoup plus petit qu'il ne l'était il y a 3-4 ans en arrière.
33:08On parle de 30%.
33:10Mais du coup en Europe on joue quoi ? On joue l'Allemagne, le manufacturier ou on joue le luxe français ?
33:16Parce qu'on essaye un peu les deux.
33:18Le luxe français a été joué sur les premières annonces.
33:21Autant vous dire qu'avec les résultats de LVMH tout est revenu sur les niveaux qui précédaient les premières annonces chinoises.
33:27Qu'est-ce qui est le trade le plus intéressant de ce point de vue-là ?
33:31On parle des résultats de Q3, du troisième trimestre dans lequel on ne pouvait pas voir l'impact d'une relance chinoise.
33:37Moi j'étais assez inquiet de voir comment la communication allait être orchestrée.
33:41C'est-à-dire à quel point le forward guidance des entreprises allait être, au moment de l'annonce des résultats, allait être positif ou pas.
33:48LVMH, soyons clairs, l'exercice est éloigné du succès.
33:52On verra les autres.
33:54Parce que si c'est compliqué pour elle-même, LVMH j'attends de voir, pour d'autres groupes de luxe, plus faible et en positionnement plus compliqué.
34:03Évidemment. Après gardons en tête, je trouve assez intéressant à quel point on a toujours la même séquence année après année.
34:09Avec un début d'année plutôt européen. On l'a eu en 23, on l'a eu en 24, on pourrait l'avoir en 25.
34:15On marque des points bas en octobre et généralement on a 3-4 mois de rallye européen assez fort.
34:19Une BCE accommodante, une valance chinoise, des valorisations potentiellement plus attractives,
34:25et la dissolution d'un certain nombre de points noirs pour l'économie européenne.
34:29C'est peut-être dur à voir mais aujourd'hui ça pourrait être un investment case assez attractif.
34:33En tout cas plus facile peut-être à gérer qu'une exposition nue aux actions chinoises
34:39ou une exposition aux émergents qui contient une diversité de situations qui est très différente du MSCI World lui-même.
34:46Le facteur chinois, oui, c'est un vent positif pour les actifs européens, pour les actions européennes.
34:52Ça va se retrouver quelque part dans la réalité de certaines entreprises européennes.
34:56J'ai beaucoup lu l'idée d'un whatever it takes moment en Chine.
35:00C'est-à-dire que l'idée quand même, et derrière whatever it takes, c'est ne nous mettons pas en face quand même.
35:05C'est ça la logique de marché.
35:07Ce qui me fait peur c'est qu'ils ont énormément tardé et que finalement pendant tout ce temps où ils ont tardé,
35:16l'impression que j'ai c'est qu'ils sont quand même préparés pour avoir une politique beaucoup plus isolationniste que ce qu'ils avaient précédemment.
35:26Et que finalement ce plan de relance chinois profite aux entreprises chinoises mais assez peu aux entreprises européennes.
35:35On ne parle pas d'ASML qui ne peut plus être en Chine.
35:39Mais ce qui est clair c'est que sur le secteur automobile c'est pareil.
35:46Je pense que la messe est dite dans la bataille entre les constructeurs automobiles chinois et européens.
35:53Ça va être très difficile de repartir à la conquête du consommateur chinois sur le secteur automobile.
36:00Le consommateur chinois peut racheter une voiture demain, c'est pas une voiture occidentale qu'il achètera.
36:05A priori oui.
36:07Tout ça me fait être un petit peu prudent sur l'impact du plan de relance chinois en direct sur les entreprises européennes.
36:16Certains vont quand même mieux avoir une Chine qui marche bien qu'une Chine qui ne marche pas.
36:23Et in fine si on a une relance aussi du secteur immobilier chinois ce sera profitable pour certaines autres entreprises.
36:33Peut-être des entreprises comme Schneider Electric plutôt que directement LVMH.
36:39J'attends de voir un petit peu sur l'impact chinois.
36:44Pour tout le reste je suis tout à fait d'accord sur le fait que la baisse des taux européenne,
36:49on n'a pas parlé de la bank lending survey de la BCE qui est sortie hier,
36:55qui est quand même plutôt optimiste et qui peut laisser espérer qu'on ait un rebond des PMI.
37:00C'est un point de donnée.
37:01C'est un point de donnée.
37:03Je fais mon Christy de la garde.
37:08Effectivement, il faudra que ce soit confirmé.
37:11Mais il est possible qu'on ait un petit rebond de l'économie européenne, un petit souffle porteur.
37:20Et avec une BCE qui baisse ses taux, des niveaux de valorisation qui sont quand même encore assez attractifs en zone euro,
37:27qu'on ait un beau printemps l'année prochaine sur la bourse européenne.
37:33Sur la bourse européenne, oui c'est ça.
37:35Je boucle aussi avec votre idée que, attention, tout ça peut aussi limiter peut-être les marges de manœuvre de la BCE
37:41pour baisser ses taux à un certain stade.
37:44Un peu de reprise, un peu de chine, un peu de matière première.
37:49J'ai posé une question tout à l'heure, je n'ai pas donné la réponse, sur le point d'atterrissage des taux de la BCE.
37:54Effectivement, si on finit à 2,75 ou 1,75, ce n'est pas du tout la même chose.
38:01Le marché dit 2 pour l'instant ?
38:03Oui, légèrement en dessous de 2 même.
38:05Plutôt vers un 3,25.
38:07Nous, dans les discussions qu'on a en interne, on est plutôt vers 2,25.
38:11Entre 2 et 2,50.
38:12Oui, ça fait quand même 50 points de base de différence.
38:15LVMH ou d'autres ?
38:17Si il y a un truc qui marque aussi Thierry, c'est LVMH.
38:21On verra les résultats des autres groupes, mais on sait déjà qu'Hermès résistera mieux que Kering.
38:27On a vu Adidas qui relevait, je crois pour la troisième fois cette année, ses perspectives.
38:32C'est une entreprise qui s'est retournée, qui s'est repositionnée, etc.
38:35Alors que Nike, on est peut-être à plusieurs warnings déjà cette année.
38:39Nestlé qui publie aujourd'hui, la réaction est positive.
38:42Parce que là aussi, le cours de bourse a arrêté de dévisser.
38:45Tandis que celui d'Unilever, le grand compétiteur dans le même secteur,
38:48a eu une année boursière en tout cas tout à fait correcte.
38:52Les exemples se multiplient de ce point de vue-là.
38:54Au sein d'un même secteur, on a à chaque fois des mastodontes
38:58et cette espèce d'idée de vase communiquant.
39:00Quand l'un va bien, l'autre va pas bien et ça tourne.
39:03C'est vrai que même si on est très...
39:07A nouveau, si on m'avait dit au 1er janvier, est-ce que Nestlé aurait ce parcours-là ?
39:13C'était plus 30-30.
39:14Versus Unilever, alors qu'on parle quand même...
39:18C'est pas des petits écarts.
39:19C'est pas des constructeurs automobiles où on peut comprendre que c'est compliqué.
39:25Après, il y a des...
39:29C'est une bonne nouvelle ou une mauvaise nouvelle, je ne sais pas.
39:33Si je pense que c'est plutôt une bonne nouvelle, c'est-à-dire qu'il y a quand même des stratégies,
39:36des management et l'opérationnel, l'exécution.
39:39Et ça fait des grosses différences.
39:42Le marché joue son rôle.
39:44On sait très bien qu'il y a des boîtes qui arrivent un peu en bout de cycle
39:48de management, de stratégie.
39:50Elles ont besoin de se réinventer.
39:52Ça ne se fait pas comme ça du jour au lendemain.
39:54Surtout un mastodonte comme Nestlé, avant de bouger les lignes, etc.
39:58C'est énorme.
39:59Il faut recréer une dynamique.
40:01Mais c'est quand même assez violent, la réaction boursière, justement,
40:06les sanctions qui peuvent être...
40:09Et aujourd'hui, on a envie de quoi ?
40:10De privilégier quand même les best-in-class ?
40:12Ceux qui ont fait leur preuve dernièrement, en tout cas ?
40:16Où est-ce qu'on se dit que dans les entreprises qui sont peut-être sur des moments de retournement,
40:21c'est peut-être plutôt là qu'on a envie de se positionner pour l'avenir ?
40:25Nous, ce qu'on pense, en tout cas, c'est qu'il faut avoir un peu de tout.
40:29Certainement pas faire un...
40:31Non, mais c'est vrai.
40:32Il faut avoir ce qu'on appelle des recoveries.
40:34C'est bien en portefeuille.
40:35Là, on voit, il y a Sartorius qui prend 15 ou 16 %.
40:41Bon, c'était...
40:42Alors que les résultats sont so-so.
40:44C'est simplement...
40:45Ils disent qu'on voit poindre la croissance.
40:47Ça fait longtemps qu'ils ont des difficultés.
40:49Le cours...
40:50Les mauvaises nouvelles font plus baisser, quoi.
40:52C'est ça qui est...
40:53Pour certains, en tout cas.
40:54Là, c'est un début de bonnes nouvelles.
40:55C'est un début de bonnes nouvelles.
40:56D'accord.
40:57Et donc, ça peut être intéressant parce que ça a quand même été une super darling,
41:00comme on dit, sur les marchés pendant des années.
41:02Là, à nouveau, c'est vraiment en complément de ce qu'on disait tout à l'heure,
41:06une phase post-Covid transitoire qui est compliquée à gérer avec de la décroissance,
41:11alors que c'était considéré comme la boîte qui n'aurait jamais de décroissance avant très longtemps.
41:18Il y a quand même...
41:19Ils souffrent.
41:20Et là, on dit...
41:21Et le cours repart tout de suite.
41:23Donc, c'est vrai qu'il faut avoir la capacité à détecter ces dossiers-là.
41:26Ça va très vite.
41:27Il ne faut pas avoir peur.
41:28C'est un conseil que je donne perso de laisser justement les 20 premiers pourcents sur la table
41:32parce qu'on ne sait pas combien de temps ça peut durer.
41:35Donc, il faut accepter qu'on n'achète pas au plus bas.
41:37Quand les messages commencent à être plus clairs, on peut, je pense, retourner.
41:42On peut repartir sur une belle histoire.
41:43Et en complément de ça, sur LVMH, je donne mon avis.
41:47Oui, super.
41:48Voilà.
41:49Le plus haut historique du cours...
41:52800 combien ?
41:53902.
41:54902, pardon.
41:55Début juin 2023.
41:56Ah, pardon.
41:57Non, fin avril.
41:58C'était fin avril.
41:59C'est ce que je voulais dire.
42:00Fin avril, début 2023.
42:02Et le plus haut sur les attentes de résultats 2024 ou 2025, c'est en juin 2023.
42:09Et depuis juin 2023, on ne fait que réviser à la baisse les résultats de LVMH.
42:16On n'a pas l'impression.
42:17Ils étaient sponsors des JO, on n'a vu que LVMH.
42:20On a l'impression que tout va bien pour LVMH.
42:22On m'a dit qu'en deux ans, si on prend le secteur du luxe en Europe,
42:25en deux ans, la croissance bénéficiaire, c'est zéro à l'arrivée.
42:28Oui, c'est ça.
42:29Exactement.
42:30Dit autrement, on coupe parce que...
42:32Et les cours de bourse ?
42:33Oui.
42:34Donc, il y a un ajustement colossal qui a été fait.
42:37Et le marché l'a vu quasiment à un mois près.
42:40C'est ça que je veux dire.
42:41Et aujourd'hui, c'était ça.
42:43Je me permets de donner un conseil.
42:45Après, ça n'engage que moi.
42:47Mais le couteau, pour moi, il continue de tomber.
42:50Quand on a des révisions...
42:52Et d'ailleurs, Jacques Gouhani...
42:55Non, Jacques Gouhani, oui.
42:56Ils ne disent pas qu'il y a un point bas.
42:58Ils ne veulent pas dire qu'il y a un point bas aujourd'hui.
43:00Quelle est la visibilité que vous nous offrez ?
43:02Il dit...
43:03Vous verrez.
43:04Moi, la visibilité, c'est que je connais mes ventes d'hier.
43:06C'est tout ce que je peux.
43:07Vous verrez le trimestre prochain.
43:08Et le stimulus chinois, est-ce que vous envoyez les effets ?
43:11Non.
43:12C'est trop tôt pour dire...
43:14Même sur la Golden Week.
43:15Il dit que ce n'est ni mieux ni moins bien
43:17que ce qu'on observait précédemment.
43:19Il n'y a pas de changement par rapport à ce qu'on a pu observer précédemment.
43:22Je sais qu'il y a des brokers américains
43:25qui monitorent les visites, les ventes, etc.
43:28dans les grands centres commerciaux à Shanghai, etc.
43:31Pendant la Golden Week.
43:32Ils ont dit qu'a priori, de ce qu'on arrive à monitorer,
43:35on serait encore sur légère décroissance.
43:38Donc, il n'y a pas...
43:39Décroissance organique des ventes.
43:41Il n'y a pas d'amélioration aujourd'hui.
43:43Donc, restons prudents.
43:44En tout cas, c'est mon avis sur ce secteur-là.
43:46Alors que sur d'autres, effectivement...
43:48On a cité Publicis là-là.
43:50Le tournement, il est un peu plus long.
43:52Il date de maintenant assez longtemps.
43:55On a des dotiers comme Sartorius.
43:57Mais c'est ça, l'intérêt de la bourse.
43:58C'est d'arriver à être positionné au bon moment sur les bons titres.
44:02Florian, cette période de publication des résultats,
44:05est-ce que c'est le catalyseur de rotation de marché ?
44:08Est-ce que ça va mettre une nouvelle tendance dans le marché ?
44:12Il y a eu un moment défensif cet été.
44:14Ensuite, c'est vrai qu'il y a eu les perturbations géopolitiques,
44:17le plan de relance chinois.
44:18Il y a eu un peu de tentations cycliques.
44:20J'ai eu l'impression de ça.
44:21Mais bon, on voit que le marché reste quand même...
44:24Les valeurs défensives restent quand même plutôt bien positionnées encore aujourd'hui.
44:28Oui.
44:29Pour paraitre peut-être un chouïa plus positif,
44:32en termes de perspectives,
44:33on a quand même un certain alignement de planètes en cette fin d'année.
44:36C'est-à-dire qu'au-delà des élections américaines,
44:38on a une macro-US qui s'améliore.
44:41Nettement, je trouve.
44:42En tout cas, on a une cohérence des data qui est assez forte de ce côté-là.
44:45On a un peu plus d'inflation aux Etats-Unis que prévu.
44:48Et on a des banques centrales qui baissent les taux de façon assez uniforme
44:52jusqu'à ce qu'elles décident de ne plus le faire, j'entends.
44:55Tout ça, ça crée un environnement, un backdrop qui est assez...
44:59qui est surprenamment positif, en fait, pour les marchés cycliques.
45:03Alors, peut-être un peu moins pour le crédit, je trouve,
45:05que pour les actions elles-mêmes.
45:06Du coup, on a eu un troisième trimestre au niveau actions
45:09avec des performances assez remarquables,
45:11une meilleure, je dirais, un meilleur split.
45:15Diffusion, une distribution de la performance plus équilibrée.
45:20Plus équilibrée.
45:21Et cette phase-là, post-élection américaine, elle pourrait continuer.
45:24Alors, il y a le grand point d'interrogation de ce que Donald Trump,
45:27si il est élu, pourrait arriver à faire.
45:29Si on met de côté le politique et qu'on regarde juste la partie économique pure,
45:33on a un peu plus de croissance que prévu.
45:35Chine, US, on a un peu plus d'inflation que prévu hors Europe, je pense,
45:38globalement, à attendre.
45:39Et c'est positif.
45:40Et c'est bon pour les actions, ça.
45:41C'est bon pour les actions.
45:42Et on a des taux qui devraient continuer soit à se stabiliser,
45:45soit à marginalement reculer, en tout cas sur la partie plus,
45:48sur la partie courte que sur la partie longue.
45:50Mais ça reste balisé, sur les taux.
45:51Ça reste relativement balisé pour l'instant.
45:53Le danger, évidemment, c'est un vrai steepening fort de la courbe
45:56où là on pourrait avoir quelques difficultés.
45:58Mais cet environnement-là, au-delà des valorisations de marché,
46:01il n'est pas nécessairement négatif.
46:03Et les valos, elles ne sont pas équilibrées.
46:05Tout n'est pas cher.
46:06Il y a des choses qui restent encore attractives dans l'ensemble,
46:08en termes de valorisation.
46:09En termes d'indices, ça veut dire qu'on n'a pas vu les sommets, alors ?
46:11Nous, ce qu'on a, c'est qu'il faudrait encore 10% de croissance
46:14des actions développées pour qu'on puisse dire là c'est trop cher.
46:16Ok.
46:17Ça laisse un petit peu de place devant nous.
46:19Oui.
46:2010%.
46:21Logique d'investissement chez DNCA,
46:23qu'est-ce qui vous intéresse aujourd'hui, François,
46:25dans une idée un peu multi-asset ?
46:28Dans cette idée multi-asset, on est toujours l'onde d'équité européenne.
46:33Clairement, je pense que la thèse a été bien développée.
46:38Effectivement, sur le crédit, ça commence à devenir cher aussi.
46:41On prend des profits sur le crédit, notamment sur la partie high yield,
46:47qui nous semble avoir un peu épuisé son potentiel à court terme.
46:52On aime, en termes de devise, le dollar,
46:58qui reste une devise protectrice pour les portefeuilles.
47:02Et puis, en ce qui nous concerne, sur la partie taux d'intérêt,
47:06on continue d'avoir une exposition assez faible aux risques de duration.
47:10Pourquoi ? Parce qu'en gros, ce qui compte,
47:13c'est ce que vous avez dans la courbe des taux d'intérêt
47:16versus ce qui va se réaliser.
47:18Oui, les banques centrales vont continuer de baisser leurs taux,
47:20c'est certain, mais est-ce qu'elles les baisseront plus ou moins
47:24que ce qui est anticipé par le marché ?
47:26Là, on est un petit peu plus dubitatif,
47:28donc c'est pour ça qu'on préfère rester prudents là-dessus.
47:30Merci beaucoup, messieurs.
47:32Merci d'avoir été les invités du Planète Marché ce soir.
47:34François Collet, DNCA Investments,
47:36Florian Rielpeau, Lombardo DIM,
47:38et Thierry Leclerc, Alphajet, Fair Investors.
47:50Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque soir,
47:52c'est le quart d'heure thématique.
47:54Le thème ce soir, c'est celui de la politique monétaire
47:56et de la politique budgétaire,
47:58ce qu'on appelle le policy mix,
48:00et comment ce policy mix,
48:02en Europe notamment,
48:04va influencer sur le cycle économique
48:06et sur le cycle des affaires.
48:08On en parle avec Nadia Garbi,
48:10qui est avec nous par téléphone depuis la Suisse,
48:12économiste chez Pictet Wealth Management.
48:14Bonsoir, Nadia, ravie de vous retrouver.
48:16Pour parler d'abord de la Banque Centrale Européenne,
48:18je me souviens que la précédente réunion,
48:20Christine Lagarde considérait qu'il y avait déjà des risques
48:22à la baisse sur l'activité,
48:24qui se sont matérialisés depuis
48:26le meeting de septembre.
48:28Elle évoque désormais également
48:30une balance des risques
48:32autour de l'inflation, avec toujours
48:34des risques à la hausse, mais elle reconnaît
48:36de plus en plus, peut-être même au sein du Conseil
48:38des gouverneurs, qu'il y a aussi des risques à la baisse
48:40sur l'inflation désormais, Nadia.
48:42Tout à fait. Elle était
48:44beaucoup plus nuancée sur
48:46l'inflation. C'est vrai qu'il faut se souvenir
48:48qu'en septembre, il n'y avait pas vraiment
48:50de balance des risques
48:52sur l'inflation. Autant c'est clair
48:54sur la croissance, les risques sont vraiment
48:56orientés à la baisse, autant sur l'inflation
48:58elle a été plus nuancée.
49:00Elle retient toujours
49:02un certain nombre de
49:04facteurs haussiers, mais c'est vrai
49:06qu'on a senti une
49:08Christine Lagarde qui appuyait aussi
49:10sur ces facteurs
49:12baissiers, alors sans trop
49:14donner d'indications sur les prochaines étapes.
49:16Donc ça reste une BCE qui reste
49:18très prudente, qui reste
49:20dépendante des données, avec une approche
49:22réunion par réunion,
49:24mais elle n'a pas fermé
49:26la porte à une BCE
49:28qui pourrait peut-être aller plus rapidement
49:30vers son
49:32taux terminal.
49:34Toutes choses égales par erreur. Aujourd'hui,
49:36si le flux de données continue
49:38tel qu'on l'anticipe,
49:40la BCE est confortable
49:42avec l'idée de continuer de baisser
49:44les taux à chaque meeting
49:46de 25 points de base.
49:48Ça reste quelque chose d'assez central
49:50aujourd'hui, Nadia ?
49:52Oui, alors je dirais que c'est un peu le consensus
49:54qui se dessine, donc une baisse de taux
49:56par meeting jusqu'en
49:58juin 2025, ce qui amènerait
50:00le taux de dépôt à 2%.
50:02Maintenant, je dirais que vraiment
50:04le gros risque, c'est de voir un taux terminal
50:06en dessous des 2%.
50:08Pourquoi, Nadia ?
50:10C'est un peu ce qui se...
50:12On voit que les risques, on voit que l'inflation
50:14pourrait, je dirais,
50:16baisser plus que prévu
50:18en zone euro, notamment si cette croissance...
50:20Alors nous, on n'a pas de scénario
50:22de récession en zone euro,
50:24mais si cette croissance
50:26venait à décevoir
50:28fortement, on pourrait avoir
50:30vraiment l'inflation
50:32qui va bien en deçà
50:34des 2%, ce qui amènerait
50:36une BCE à être plus agressive
50:38avec un taux terminal
50:40en dessous des 2%.
50:422%, c'est un peu ce qu'on considère
50:44comme étant le taux neutre, alors on peut discuter.
50:46Quel est vraiment
50:48le taux neutre en zone euro ?
50:50On n'a pas vraiment de
50:52modèle, je dirais,
50:54fiable ou bien...
50:56On essaie tous un peu de faire des hypothèses
50:58là-dessus, donc
51:00si on passe en deçà
51:02de 2%, ça indiquerait
51:04aussi que la politique monétaire
51:06serait simulative.
51:08L'idée pour vous, en tout cas, le risque pour vous,
51:10c'est que plus la BCE tardera
51:12à aller
51:14jusqu'au taux neutre, ou autour
51:16de son taux neutre, plus elle prendra
51:18le risque, peut-être, de devoir aller
51:20en dessous. C'est tout à fait ça, oui.
51:22Moi j'ai en tête encore les derniers
51:24discours d'Isabelle Schleinbel.
51:26Dès qu'on va commencer à arriver dans la limite
51:28haute de l'estimation
51:30de ce que peut être l'estimation du taux neutre,
51:32il faudrait déjà, selon
51:34elle, en tout cas, qui représente une frange
51:36importante, en tout cas une frange non négligeable
51:38à la BCE, il faudrait déjà
51:40commencer à lever le stylo et regarder
51:42ce qu'il se passe.
51:44Oui, après, c'était intéressant aussi,
51:46aujourd'hui, la décision était unanime.
51:48Elle a tout de même insisté là-dessus.
51:50Et c'est vrai qu'après septembre,
51:52au fond, au sein de la BCE,
51:54on ne parlait pas vraiment
51:56d'octobre. On avait juste des PMI
51:58et
52:00une donnée d'inflation.
52:02Et je dirais que ces deux données qui ont été en deçà des
52:04attentes ont vraiment fait pivoter
52:06la plupart des membres, même les
52:08hauques, et qui ont envisagé une baisse
52:10en octobre.
52:12Et c'est une décision unanime, d'après
52:14Christina Garde.
52:16Quelle idée vous avez
52:18de la conjoncture européenne dans les prochains
52:20mois et sur la première partie de
52:222025, Nadia, quand vous intégrez
52:24tous les facteurs,
52:26j'ai envie de dire, mais
52:28y compris l'idée peut-être
52:30d'une relance
52:32chinoise,
52:34y compris l'idée qu'il peut y avoir
52:36un vent un peu plus porteur peut-être
52:38pour la consommation
52:40en Europe. Qu'est-ce que ça donne
52:42comme image de la conjoncture pour vous
52:44en 2025 ?
52:46Oui, alors comme je le disais,
52:48on n'a pas vraiment ce scénario de récession,
52:50donc plutôt une croissance qui reste
52:52faible. Vous avez d'un
52:54côté une politique fiscale
52:56qui sera, je dirais,
52:58un frein l'année prochaine,
53:00surtout en France et en
53:02Allemagne. Dans les pays périphériques,
53:04on a tout de même, il ne faut pas l'oublier, le plan de relance
53:06qui va compenser en partie
53:08des politiques fiscales un peu plus
53:10restrictives, donc on aura toujours cette divergence
53:12entre pays.
53:14Au niveau de la consommation,
53:16ça a été un peu le puzzle
53:18je dirais de cette année. En fond,
53:20on a eu un gain de pouvoir
53:22d'achat qui ne s'est pas transformé
53:24en plus de consommation.
53:26Là, ce qu'on voit, c'est que la confiance des ménages
53:28remonte, mais on n'a toujours
53:30pas de ménages qui consomment
53:32plus, au contraire, ils épargnent
53:34plus. Donc je dirais qu'en tout
53:36cas, les conditions sont en place pour voir une
53:38reprise de la consommation.
53:40Pour l'instant, elle ne s'est pas vraiment
53:42matérialisée, mais on l'attend tout de même
53:44en 2025. Et je dirais
53:46qu'il y a aussi un point important, c'est
53:48même si la politique monétaire reste
53:50restrictive, on a tout de même
53:52un assouplissement des conditions monétaires
53:54qui devraient soutenir l'activité
53:56de crédit.
53:58Alors, on l'a vu dans la dernière enquête
54:00de la BCE auprès des banques,
54:02avec la demande de crédit en hausse.
54:04Alors, vous l'avez souligné avant...
54:06C'est un point de donnée !
54:08Je respecte les règles du jeu, moi !
54:10Non, non, c'est vrai,
54:12on ne va pas s'emballer là-dessus, mais
54:14tout de même, je dirais que ça va en tout cas dans la bonne direction.
54:16Ça aurait pu être aussi un point de donnée
54:18qui...
54:20Qui soit dans le mauvais sens, on est d'accord.
54:22Et il faut bien que ça commence par un point de donnée
54:24pour qu'une tendance se retourne.
54:26Exactement. Et je dirais que le marché du travail,
54:28on s'attend à ce qu'il reste
54:30relativement, je dirais,
54:32fort, même si on devrait tout de même
54:34avoir, voilà, une certaine dégradation
54:36de manière très
54:38graduelle. Et au niveau de la Chine,
54:40c'est vrai que nous, on ne s'attend pas vraiment
54:42à ce que le stimulus
54:44ait un impact
54:46très fort sur
54:48l'Europe. Si on regarde la composition
54:50des mesures,
54:52elles ne vont pas vraiment, je dirais,
54:54stimuler la demande pour les biens européens.
54:56Donc de ce côté-là, c'est vrai que si la Chine
54:58se porte bien, c'est un plus
55:00pour les Européens. Mais à ce
55:02stade, on ne voit pas vraiment d'impact
55:04beaucoup plus positif sur l'Europe suite aux
55:06mesures annoncées récemment
55:08par le gouvernement chinois.
55:10Sur le
55:12risque de divergence
55:14de politique monétaire entre la Fed et les États-Unis,
55:16qu'est-ce que vous dites à ce stade,
55:18Nadia ? Alors, on est passé par la phase
55:20où tout le monde a eu peur que la BCE
55:22attende la Fed pour y aller.
55:24Finalement, la BCE
55:26y est allée en premier. La Fed a,
55:28j'allais dire, remis les compteurs à zéro avec cette
55:30baisse de 50 points de base. Tout semble
55:32assez synchrone, aujourd'hui, de ce
55:34point de vue-là. Mais
55:36est-ce que ça peut évoluer ? Est-ce que ça peut changer
55:38vite ? Et est-ce qu'une Fed,
55:40dans le cas où elle n'aurait pas besoin
55:42de délivrer, où elle ne pourrait pas délivrer
55:44autant de baisse de taux que ce que le marché anticipe
55:46aujourd'hui, est-ce que ça pourrait redevenir
55:48un questionnement, une interrogation
55:50lourde pour la vitesse de réaction
55:52de la Banque Centrale Européenne ?
55:54Alors, tout à fait, ça peut aller très vite
55:56et c'est vrai que ce qu'on voit, c'est vraiment
55:58une divergence
56:00en termes de données.
56:02On a eu aujourd'hui les ventes de détails
56:04aux Etats-Unis, qui restent très
56:06fortes, et d'un autre côté, on a
56:08plutôt des données européennes qui, elles, ont
56:10été plutôt faibles, voire
56:12décevantes. Donc, je dirais qu'effectivement
56:14le menu
56:16pour la BCE est plutôt clair.
56:18Il y a un assouplissement de 25
56:20points de base par réunion
56:22voire plus, si besoin.
56:24Mais d'un autre côté, au niveau de la Réserve fédérale,
56:26c'est vrai qu'on a eu un peu cette baisse de
56:28taux, je dirais,
56:30pour éviter
56:32justement une trop forte dégradation
56:34du marché du travail, et là, la question
56:36se pose, c'est est-ce qu'on va continuer
56:38ce cycle de baisse ou pas, et la question
56:40reste ouverte. Alors, nous, on s'attend
56:42tout de même à une baisse en novembre
56:44et en décembre, en tout cas,
56:46mais ça reste tout de même
56:48une question ouverte, surtout
56:50si on prend en compte les élections
56:52à venir. – On les prendra en compte, oui,
56:54mais quand on aura
56:56le résultat. Merci beaucoup
56:58Nadia, merci d'avoir été avec nous
57:00pour cet éclairage autour
57:02de la question du polycymix, l'équilibre
57:04entre la politique monétaire, la politique
57:06budgétaire, côté zone euro,
57:08côté américain, également. Nadia
57:10Garbi, économiste chez Big Tech Wealth Management,
57:12qui est avec nous, l'invité de ce quart d'heure thématique
57:14de Smart Bourse ce soir, à retrouver
57:16bien sûr comme chaque jour en replay sur
57:18leesmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble
57:20de vos plateformes préférées.