Le Grand reporter international au Figaro, Renaud Girard, raconte la réaction de Benjamin Netanyahou à la suite des propos d'Emmanuel Macron sur Israël : «Il a interprété cette phrase comme un lâchage d'Israël par un vieil ami d'Israël»
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00:00Il a interprété cette phrase comme un lâchage d'Israël
00:04par un vieil ami d'Israël.
00:05Il faut se rappeler que le général Kenny,
00:08qui était le ministre de la guerre du général de Gaulle
00:11à la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
00:13a beaucoup aidé Israël dans sa création.
00:16La France est considérée comme un ami toujours d'Israël.
00:20C'est la France qui a donné, dans les années 50-60,
00:24la bombe atomique à Israël.
00:26Quelles sont les conséquences ?
00:27Les conséquences, c'est qu'il dit que les Européens...
00:31Enfin, pas tous les Européens,
00:33parce que les Allemands et les Anglais
00:35continuent à livrer des armes à Israël,
00:38mais de voir que c'est la France
00:40qui prône l'embargo des armes contre Israël,
00:45en fait, il pense que la France se trompe d'adversaire
00:48au Moyen-Orient.
00:49Il trouve que la France devrait savoir,
00:52enfin, comprendre ce que c'est que l'idéologie
00:55du Hamas, du Ispola, de l'Iran.
00:57Emmanuel Macron le sait.
00:59On ne peut pas lui faire ce procès.
01:01Les deux hommes se sont parlé depuis ?
01:04Ils se parlent beaucoup, ils se parlent au téléphone.
01:07Quand Emmanuel Macron est allé, d'ailleurs,
01:11juste après le 7 octobre,
01:13voir Netanyahou, il l'a embrassé, etc.,
01:17il a montré une très grande solidarité.
01:19Il est allé trop loin dans la solidarité,
01:22parce qu'il a proposé quelque chose de très saugrenu,
01:25une coalition internationale, contre le Hamas,
01:28alors que le Hamas n'est pas un mouvement internationaliste,
01:31mais un mouvement local.
01:33La difficulté d'Emmanuel Macron, c'est de le suivre.
01:36C'est ça qui est difficile.
01:37Peut-être que le défaut d'Emmanuel Macron,
01:40c'est de vouloir toujours être aimé par ses interlocuteurs.
01:44Quand il parle avec Netanyahou...
01:46Pardonnez-moi, quand j'entends ça,
01:48on est sur une psychologie de...
01:50Je récuse ça, parce que je me dis que ce n'est pas possible.
01:54Je me dis qu'on ne peut pas arriver à l'arrivée
01:56de dire qu'on veut être aimé.
01:58Vous avez raison, Pascal Praud, la politique, c'est choisir.
02:02La politique, c'est choisir.
02:03Je ne crois pas ça, mais bon, c'est un être indéchiffrable.
02:07Quand il s'est exprimé sur l'embargo qu'il prenait
02:11vis-à-vis d'Israël,
02:13c'était dans une sorte d'assemblée du Sud global,
02:17qui est plutôt opposée à Israël.
02:19Mais je pense qu'une vraie politique étrangère
02:21ne s'est pas faite pour plaire.
02:23Elle se fait un moyen.
02:26Elle doit être vertébrée et très intégrée.
02:29Elle ne peut pas changer à 280 degrés.
02:31Et manifestement, elle ne l'est pas.