• il y a 2 mois
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l’invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC ce jeudi 17 octobre. Il s'est exprimé sur les OQTF, la mort de Philippine mais aussi la mort d'un cycliste écrasé par un automobiliste. 

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Laurent Nunez.
00:04Bonjour.
00:04Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions ce matin, et elles sont très nombreuses.
00:09Laurent Nunez, vous êtes le préfet de police de Paris, on va parler sécurité bien sûr,
00:12des questions autour notamment de la mort de Philippine, son meurtrier présumé qui refuse son extradition,
00:19la question du narcotrafic bien sûr, et puis je voudrais commencer par la mort de ce cycliste
00:25tué à Paris par un SUV mardi soir, mardi donc 17h45 dans les rues du 8e arrondissement.
00:32Un cycliste roule sur une piste cyclable, une voiture lui a semble-t-il coupé la route à une intersection.
00:40Le cycliste réagit, il tape du poing sur le capot de la voiture pour dire son indignation,
00:49et le véhicule redémarre sciemment semble-t-il, l'enquête en tout cas pour meurtre est ouverte.
00:57Roulant donc sur le cycliste et l'écrasant, il est décédé.
01:02L'enquête est donc ouverte, le propriétaire du véhicule est en garde à vue.
01:09Est-ce que vous en savez plus ce matin Laurent Nunez sur son profil, sur les faits ?
01:13Non, j'en sais pas plus, il y a une enquête judiciaire ouverte, vous avez raison de le dire,
01:17d'être prudente, et je le suis aussi forcément, mais effectivement il y a une enquête ouverte
01:23pour des faits qui laissent à penser que l'acte aurait pu être volontaire.
01:25Il faut mettre ce fait très grave de côté, ne pas en tirer de constat sur l'usage de la voie publique à Paris pour autant.
01:35Pour vous il n'y a aucune question de voie publique à Paris ?
01:38Il y a des questions qui se posent, on voit bien qu'il y a un développement des modes de transport
01:43qui sont le vélo, les trottinettes, les motocyclistes, les motos,
01:46et donc il y a un usage qui est de plus en plus partagé de l'espace public à Paris.
01:51C'est la volonté de la maire de Paris, c'est une volonté politique,
01:54et puis il faut forcer de constater aussi que ce sont les habitudes des Parisiennes et des Parisiens de plus en plus.
01:59Donc il y a tout un usage de l'espace public à réguler, c'est ce que nous faisons.
02:03À réguler, justement, est-ce qu'il est déjà régulé ou est-ce qu'il reste à réguler ?
02:07Il est régulé, il y a plusieurs centaines de kilomètres de pistes cyclables dans Paris,
02:12et il y a aussi, de notre part, du côté de la préfecture de police,
02:16des contrôles routiers qui sont menés régulièrement,
02:18à la fois pour prévenir et réprimer, le cas est cher,
02:21les infractions qui concernent les véhicules automobiles,
02:24et puis les cyclistes aussi, qui souvent ne respectent pas non plus le code de la route.
02:29Donc on mène des contrôles importants.
02:31Est-ce que ça veut dire que ces contrôles, vous les menez tant vis-à-vis des automobilistes que vis-à-vis des cyclistes ?
02:37Absolument, absolument.
02:38Vous savez, en 2020, mon prédécesseur avait lancé un plan vélo,
02:43il y a le plan vélo de la ville de Paris, et puis il y a le plan vélo de la préfecture de police,
02:47qui est un plan de contrôle, de prévention évidemment, de sensibilisation et de contrôle,
02:50parce qu'en 2020, il y avait énormément d'accidents de cyclistes, de piétons,
02:55et donc on a mis en place un plan de contrôle.
02:58D'ailleurs, je peux vous dire qu'en 2024, le nombre d'accidents,
03:02le nombre de blessés concernant ce qu'on appelle les usagers vulnérables,
03:05c'est-à-dire les cyclistes, les piétons, les motocyclistes, baisse depuis le début de l'année.
03:09C'est en baisse ?
03:10Oui, on baisse de moins 4 à moins 25 % en fonction de la catégorie d'usagers vulnérables.
03:15Il faut s'en féliciter, mais on continue à exercer des contrôles
03:18qui portent à la fois sur les véhicules motorisés et sur les cyclistes.
03:22Laurent Nunez, ça pose aussi des questions sur le degré de violence, de réaction, d'incivilité,
03:27mais une question encore sur l'organisation même de l'espace et les voitures.
03:33Yann Brossiat, qui est donc l'ancien adjoint au transport de la mairie de Paris,
03:38qui est désormais sénateur communiste de Paris,
03:41demande l'interdiction des SUV en ville.
03:45Les SUV qui, par leur poids, quand ils sont impliqués dans un accident,
03:50entraînent une surmortalité.
03:52C'est ce que certaines enquêtes montrent.
03:54Est-ce que vous vous dites qu'il y a peut-être une régulation à faire de ces SUV ?
03:58Ça, c'est une mesure qui concerne la ville de Paris.
04:00S'il y avait une régulation des SUV, ça serait des mesures nationales.
04:02Je ne veux pas rentrer dans ce débat-là.
04:05Quand tout le monde respecte le code de la route,
04:06quand tout le monde respecte les règles, il n'y a pas de problème.
04:09Nous, nous sommes là pour contrôler le bon usage et le bon respect du code de la route.
04:13La question de la violence, le fait qu'en quelques minutes,
04:16la vie de ce cycliste est basculée, non pas parce qu'il y aurait eu un accident,
04:20mais parce que la violence, parce que la hargne,
04:23parce que, comme vous le dites, l'enquête se poursuit pour accident volontaire,
04:28pour lui avoir roulé volontairement dessus.
04:30Qu'est-ce que ça dit de notre société,
04:32de ce que vous envoyez depuis votre poste de préfet de police ?
04:36Il y a évidemment une montée des violences.
04:37C'est indiscutable, parfois pour des motifs qui sont extrêmement futiles,
04:43ce qui semble être le cas au cas d'espèce.
04:44Encore une fois, moi, je suis très prudent.
04:46Il y a une enquête judiciaire en cours.
04:48Mais voilà, ça en dit long parfois sur des incivilités
04:52qui peuvent basculer dans le drame.
04:53Et c'est ce qui s'est passé il y a 48 heures maintenant.
04:56Laurent Nunez, je voudrais vous interroger bien sûr
04:58sur les suites du drame autour de Philippine.
05:01Philippine, c'est cette jeune femme qui a été tuée au bois de Boulogne.
05:06Son meurtrier présumé avait été retrouvé trois jours plus tard en Suisse.
05:11De nombreuses questions.
05:12On va tirer au clair toutes ces questions,
05:16notamment sur l'application ou non de l'OQTF,
05:18sur l'application ou non des peines.
05:20Mais d'abord, tout simplement, l'extradition.
05:23Il est aujourd'hui face à la justice suisse.
05:25La France a demandé son extradition pour qu'il puisse être jugé en France.
05:29Il refuse cette extradition.
05:31Quelle est la suite ?
05:32Moi, je ne connais pas les procédures.
05:33Elle ne me relève pas de moi d'abord.
05:35Moi, je suis préfet de police.
05:37Je ne suis pas une autorité judiciaire.
05:39Donc là, on est dans une procédure judiciaire.
05:40Il y a une demande qui a été faite.
05:42Évidemment, en titre personnel, je souhaite que cette extradition soit possible
05:45et qu'elle ait lieu le plus vite possible.
05:47Et je peux vous dire que les enquêteurs qui ont fait un travail remarquable
05:49de la brigade criminelle de la direction de la police judiciaire
05:53de la préfecture de police le souhaitent aussi ardemment.
05:55Je peux vous le dire.
05:56Laurent Nunez, ce meurtrier, d'abord ce meurtre, il a eu lieu au bois de Boulogne.
06:00Le bois de Boulogne, qui est donc dans le sud-ouest de Paris,
06:04dans l'ouest de Paris, qui depuis fait l'objet d'une surveillance renforcée.
06:11Est-ce qu'il y a aujourd'hui une dérive de la sécurité dans cette partie de Paris ?
06:15Non, honnêtement, non.
06:17Il y a eu ce drame, ce crime abominable.
06:21Mais sur cette partie de Paris, sur le bois de Boulogne,
06:24depuis le début de l'année, les atteintes volontaires à l'intégrité physique des personnes,
06:28elles baissent de 36%.
06:29C'est un secteur qui est prioritaire pour nous.
06:32Il est prioritaire, comme les lois de Vincennes,
06:34comme le sont d'autres secteurs où les Parisiennes et les Parisiens
06:37se rendent régulièrement.
06:38C'est prioritaire.
06:39Depuis ce drame, nous avons en plus renforcé le dispositif.
06:43Ça veut dire quoi ?
06:44Concrètement, il y a quatre équipages qui sont affectés.
06:47C'est combien de personnes un équipage ?
06:48Ces quatre équipages, c'est deux ou trois personnes qui sont affectées H24
06:52en journée sur ce secteur.
06:53Et la nuit, j'ai deux équipages de la BAC nuit.
06:55Donc, deux fois trois personnes qui sont présents.
06:58On a la garde républicaine aussi qui est présente dans le bois de Boulogne.
07:01Donc, j'ai augmenté la présence.
07:03Quand vous me dites quatre équipages,
07:05ça veut dire donc douze personnes pour un espace quand même qui est grand.
07:08Non, mais qui sont mobiles, qui circulent.
07:10Donc, il y a un dispositif.
07:12D'ailleurs, les élus parisiens m'avaient demandé de renforcer la sécurisation.
07:17C'est ce que j'ai fait.
07:17On en a parlé au conseil de Paris pour leur plus grande satisfaction.
07:20Maintenant, ils me demandent l'installation de caméras.
07:22Donc, ça, c'est un autre sujet.
07:24Voilà, on a renforcé.
07:25Allez-vous l'accepter ?
07:26Alors, les caméras à Paris.
07:27Donc, on a plus de 4000 caméras à Paris.
07:31On en a augmenté le nombre avec les JO.
07:34On a aussi une soixantaine de sites dans Paris
07:38qui ont été prévus pour être équipés, qui sont équipés.
07:42Et donc, on va évidemment discuter avec les élus
07:44des possibilités de déploiement d'avoir un peu plus de caméras
07:47dans cette partie-là.
07:48Donc, vous n'y êtes pas du tout hostile.
07:49Au contraire.
07:50Ah non, moi, je ne suis pas hostile.
07:51Après, vous savez, c'est une question de financement, de crédit.
07:52Mais on va évidemment y travailler.
07:54On va travailler.
07:54On travaille.
07:55Chaque fois que je suis saisi par des élus parisiens,
07:57notamment sur le déploiement de dispositifs de sécurité,
08:00on les accueille toujours, évidemment, avec beaucoup de bienveillance.
08:02Évidemment.
08:03Avec la question, Laurent Nunez, de l'application de l'OQTF.
08:08En l'occurrence, le meurtrier présumé de Philippines
08:11avait non seulement été une première fois condamné,
08:15condamné pour viol.
08:16Il avait fait l'intégralité de sa peine.
08:19Et puis, il était sous le coup d'une OQTF.
08:22Mais on le sait bien désormais,
08:23il a été libéré du centre de rétention administrative
08:26quelques jours seulement,
08:27avant que la France ne reçoive le laissé-passer
08:29qui aurait permis de l'envoyer au Maroc.
08:32Est-ce qu'il faut, oui ou non,
08:34allonger de l'expérience que vous avez au quotidien
08:38en tant que préfet de police,
08:39la durée de rétention dans les centres de rétention administrative ?
08:43Oui, bien sûr.
08:44D'abord, le problème de l'exécution des OQTF,
08:46c'est un problème important.
08:50D'abord, vous dire...
08:51Allez-y, prenez votre temps, expliquez bien les choses.
08:53Par exemple, à Paris,
08:54il faut savoir qu'à Paris, depuis le début de l'année,
08:56le nombre d'OQTF exécutés a augmenté de 60%.
08:59C'est un sujet sur lequel on s'investit énormément.
09:02Le précédent ministre de l'Intérieur, Gérald Larmannin,
09:04nous le demandait.
09:06Et il nous demandait de veiller à ce qu'on puisse
09:10effectivement exécuter ces OQTF.
09:12Ça veut dire quoi ça, Laurent Nunez ?
09:13Si on s'arrête un instant là-dessus.
09:14Quand vous dites 60%, d'abord,
09:15ça représente combien de personnes, 60% ?
09:1760%, ce sont...
09:18Pour là, au moment où je vous parle,
09:20les éloignements, ça a été 700 personnes.
09:21700 personnes ?
09:22À la même période, l'an passé,
09:24on était à 450 personnes qui avaient été éloignées.
09:26Donc, c'est une progression significative.
09:28C'est une progression de 60%, c'est significatif.
09:30Cela étant, par rapport au nombre de mesures d'éloignement
09:34que nous prenons, ça reste insuffisant.
09:36On exécute 10%.
09:38Ça représente combien de personnes ?
09:39On exécute, sur Paris, on exécute à peu près 10% des OQTF.
09:42Pour 100 OQTF, vous en avez 10 qui sont appliquées ?
09:44C'est quand même une difficulté.
09:46Il faut absolument que l'on poursuive.
09:49Je parle des éloignements forcés.
09:51Je parle des éloignements contraints.
09:52Vous estimez qu'il y en a quelques-uns qui repartent d'eux-mêmes ?
09:55Non, mais actuellement, on ne peut pas éloigner
09:59l'ensemble des personnes qui bénéficient de l'OQTF
10:01pour plusieurs raisons.
10:02Il y a plusieurs raisons.
10:03Lesquelles ?
10:03D'abord, il y a le problème, évidemment, des places en CRA.
10:06Il y a un programme...
10:07Centre de Rétention Administrative.
10:09Il y a un programme qui a été annoncé
10:10par le ministre de l'Intérieur Bruno Rotailleau,
10:12qui était aussi porté par le précédent gouvernement.
10:14Donc, il faut faire des efforts, évidemment, là-dessus.
10:16Et puis, on a des problèmes aussi,
10:17beaucoup de problèmes, trop de problèmes,
10:19pour obtenir des laissés-passer consulaires.
10:21C'est-à-dire qu'il ne faut pas que nos téléspectateurs...
10:24Vous ne pouvez pas envoyer quelqu'un ?
10:26On n'envoie pas sans l'accord d'un pays
10:28un étranger dans son pays d'origine,
10:30dans le pays dont il a de la nationalité.
10:31Ça n'est pas possible.
10:32Il faut obtenir un laissé-passer.
10:34Et c'est compliqué avec certains pays,
10:36d'où les annonces faites par le ministre de l'Intérieur,
10:39Bruno Rotailleau,
10:40d'avoir des accords bilatéraux avec un certain nombre de pays,
10:43mais qui soient des accords bilatéraux,
10:44qui prévoient une forme de réciprocité.
10:46C'est-à-dire, éventuellement,
10:47quand ces laissés-passer ne sont pas délivrés,
10:49d'avoir un certain nombre de sanctions.
10:51J'ose le mot, j'ouvre les guillemets.
10:53C'est-à-dire moins de visas attribués,
10:55peut-être moins d'aides au développement.
10:56Que ce soit donnant-donnant, en quelque sorte.
10:57Des restrictions douanières plus importantes, voilà.
10:59Que ce soit donnant-donnant.
11:00Mais pour nous, c'est extrêmement important,
11:01parce que quand on ne tient pas...
11:02Vous avez besoin de cet outil-là.
11:03Quand on ne tient pas les laissés-passer,
11:04concrètement, ça veut dire que les personnes
11:06que nous mettons en centre de rétention administrative
11:08en vue d'un éloignement,
11:10dans l'attente de cet éloignement
11:12et de cette délivrance du laissé-passer,
11:13ils restent en crâ.
11:14Et ils embolisent les places.
11:16C'est-à-dire qu'on ne peut plus placer d'autres personnes en crâ.
11:18Et c'est quand même une difficulté.
11:19Donc, il nous faut fluidifier la gestion des centres de rétention administrative.
11:22C'est un appel que vous lancez aussi aux politiques,
11:24parce que ça se joue au niveau diplomatique.
11:26Non, ce n'est pas un appel.
11:27Je crois que Bruno Rotailleau a été très clair.
11:29Il a fait des annonces en ce sens très fortes
11:32qui vont permettre, évidemment,
11:34si on obtient plus d'accords,
11:36si on obtient plus de laissés-passer,
11:38on va fluidifier le passage dans les centres de rétention administrative.
11:41On sait que désormais...
11:42C'est une des clés.
11:43Ce n'est pas la seule.
11:44Ce n'est pas la seule.
11:45Il y en a d'autres.
11:46Après, vous savez, actuellement,
11:47la politique qui est menée,
11:49c'est de plutôt placer en centre de rétention administrative
11:51ceux des étrangers en situation irrégulière
11:53qui sont frappés d'une obligation de piéter le territoire,
11:55qui sont les plus dangereux.
11:58Comment on estime la dangerosité ?
12:00C'est ce qu'on dit dans le jargon policier.
12:02C'est le pédigré.
12:03C'est le CV de l'individu,
12:04parce qu'il a été connu pour plusieurs faits,
12:06des faits graves.
12:07Et ces personnes-là,
12:08nous les plaçons prioritairement en centre de rétention administrative.
12:11D'où la mesure qu'a proposée Bruno Rotailleau,
12:13et vous m'en parliez,
12:14donc je réponds à votre question,
12:16de l'allongement, évidemment,
12:17de la durée de placement.
12:18Donc, il faut à la fois fluidifier...
12:19Fluidifier et allonger la durée.
12:21Ça peut paraître paradoxal,
12:22mais ça veut dire qu'au moins,
12:23des individus qui sont dangereux
12:26qui sont considérés comme potentiellement dangereux
12:29parce qu'ils ont commis un certain nombre d'infractions graves,
12:31qui puissent rester en crâne plus longtemps
12:33que les 90 jours actuels.
12:34Plus longtemps,
12:35plus terminaire,
12:36comme on dit,
12:37c'est-à-dire que ce soit plus fluide,
12:39et davantage de places.
12:40Aujourd'hui, Laurent Nunez,
12:41vous disposez de combien de places en Ile-de-France ?
12:43Aujourd'hui, en Ile-de-France,
12:45nous avons 550 places
12:46pour toute la région Ile-de-France.
12:47Et vous avez combien d'OQTF ?
12:49Et nous avons,
12:50en moyenne,
12:51on prend un millier d'OQTF.
12:53Oui, donc ne le conteniez pas.
12:55Non, ne le conteniez pas.
12:56Pardon, on exécute un millier d'OQTF,
12:58on exécute un millier,
12:59et on peut aller jusqu'à plusieurs milliers d'OQTF qui sont prises.
13:01Donc, effectivement, le conteniez.
13:03Non, mais ne le conteniez pas.
13:04Tout ça, c'est sur une année.
13:05Si on arrive à fluidifier les passages en crâne,
13:07il y aura forcément des améliorations significatives.
13:09Vous estimez qu'il la faut ?
13:11Vous aurez besoin,
13:12vous avez besoin d'avoir les moyens
13:13que vous donnerait une nouvelle loi immigration ?
13:15Les mesures dont on parle
13:17pour l'éloignement des étrangers en situation irrégulière,
13:20notamment pour ceux qui commettent des délits,
13:23tout ce qui facilite l'éloignement de ces étrangers
13:26est une bonne chose.
13:27Je crois parler au nom de l'ensemble des préfets de France
13:30pour qui c'est un sujet important.
13:33Il y a un pilotage très fin
13:35que le ministre de l'Intérieur Bruno Rotailleau
13:37nous a demandé d'accentuer.
13:40Il y a un pilotage très fin qui est fait
13:42et c'est la possibilité de mieux reconduire dans leur pays
13:45des individus en situation régulière
13:46qui font l'objet d'OQTF.
13:48Toutes les mesures sont les bienvenues.
13:50Et à nous aussi de jouer sur les leviers
13:52qui sont en notre possession
13:54en l'état actuel du droit aussi, évidemment.
13:55Laurent Nunez, j'ai encore beaucoup de questions
13:57à vous poser.
13:58Vous qui êtes préfet de police de Paris
14:01sur l'état de la menace terroriste,
14:02sur le narcotrafic.
14:04Une question d'abord aussi sur l'événement,
14:06le match France-Israël
14:08qui aura lieu le 14 novembre au Stade de France.
14:10Est-ce que c'est un événement
14:12que vous allez placer sous haute surveillance ?
14:13Oui, très haute surveillance.
14:14Dans le contexte géopolitique actuel,
14:17c'est un match à haut risque, évidemment.
14:19Mais qui se jouera dans des conditions normales.
14:21Il en a été ainsi décidé.
14:25Le match aura bien lieu au Stade de France
14:28comme prévu, dans des conditions normales.
14:30Et ça veut dire que vous, vous allez devoir renforcer ?
14:32On en a parlé avec le ministre de l'Intérieur,
14:35Bruno Rotailleau, comme vous l'imaginez.
14:37Il y aura un dispositif de sécurité
14:40extrêmement renforcé,
14:41qui sera de très haut niveau.
14:43A la fois, évidemment, pour éviter des troubles
14:45à l'extérieur de l'enceinte.
14:47Et puis, pour nous assurer
14:49que les personnes rentrent en toute sécurité.
14:51Il y aura évidemment des fouilles importantes.
14:53Et puis surtout, un gros dispositif de sécurité
14:55à l'extérieur et à l'intérieur du stade.
14:58Et à l'intérieur du stade.
14:59Ça sera vu avec la Fédération française de football.
15:02On y travaille avec eux.
15:03Ce n'est pas habituel d'être à l'intérieur du stade.
15:05Ce n'est pas habituel.
15:06On travaille avec la Fédération française de football.
15:08Ce match est un match à haut risque.
15:10On intervient à l'intérieur d'un stade
15:12quand on est requis par l'organisateur,
15:14la Fédération française de football.
15:16Mais évidemment, dans le dispositif
15:18que je suis en train de préparer
15:19et que je présenterai au ministre,
15:20je me prépare à toutes les hypothèses,
15:22dont celle d'avoir à entrer à l'intérieur
15:24pour éviter des incidents.
15:25Mais il y aura un très haut niveau de sécurité.
15:28Et tout se passera bien.
15:29Quel est l'état de la menace terroriste
15:32aujourd'hui, Laurent Nunez ?
15:34L'état de la menace terroriste,
15:35il reste très élevé.
15:37A fortiori, dans le contexte géopolitique
15:39qu'on connaît,
15:40avec des organisations terroristes
15:42comme l'État islamique, Al-Qaïda,
15:43dont la propagande s'appuie
15:45sur ce contexte-là
15:47pour inciter un certain nombre d'individus
15:49à passer à l'action.
15:50Donc voilà, le contexte fait
15:52que la menace terroriste est très élevée.
15:54Ce qui fait qu'on déploie des dispositifs.
15:56D'abord, les services de renseignement
15:57font un travail formidable.
15:59Je veux rappeler que trois attentats
16:00dirigés contre les Jeux olympiques
16:02ont été déjoués.
16:04Les services de renseignement
16:05font un travail formidable.
16:06Et le ministre de l'Intérieur,
16:08M. Rotaïl, nous demande
16:10de déployer aussi des dispositifs
16:11de sécurité,
16:13notamment sur un certain nombre
16:15de sites plus sensibles que d'autres,
16:17comme les synagogues,
16:18les écoles juives,
16:19mais pas que.
16:20Ce sont tous les lieux
16:21de grands rassemblements de personnes.
16:22Donc on densifie la présence
16:23de voix publiques
16:24pour assurer une meilleure protection.
16:25Et je précise d'ailleurs, Laurent Nunez,
16:27qu'aujourd'hui, vous êtes
16:28préfet de police de Paris,
16:29mais que vous avez été aussi
16:30coordinateur national
16:32du renseignement
16:33et de la lutte contre le terrorisme.
16:35Laurent Nunez,
16:36la question aussi du narcotrafic,
16:38le nouveau ministre de l'Intérieur
16:40a dit en faire une priorité
16:42sur tout le territoire français.
16:44Mais on sait que la région
16:45Ile-de-France et la région de Marseille
16:46sont deux régions particulièrement touchées
16:48pendant longtemps.
16:49Et je me souviens vous avoir
16:50plusieurs fois reçu
16:51sur cette question-là.
16:52Le crack à Paris faisait la une.
16:55Aujourd'hui, il y a tant de unes
16:57à faire qu'on ne fait pas forcément
16:58celle-là.
16:59Mais je voudrais quand même
17:00faire un point avec vous
17:01aujourd'hui là-dessus.
17:02Où est-ce qu'on en est
17:03du crack à Paris ?
17:04Le crack à Paris,
17:05je vous parlerai du trafic
17:06de sub d'une manière générale.
17:07Le crack, c'est un produit
17:09qui est un dérivé de la cocaïne
17:11qui s'était beaucoup implanté
17:14dans le nord-est parisien
17:15et qui est toujours présent
17:16dans le nord-est parisien.
17:17Même si on a démantelé
17:18le fameux campement de Forseval
17:20en 2022.
17:21Donc, on continue à lutter
17:23contre surtout les trafiquants.
17:25On interpelle plusieurs centaines
17:27de trafiquants chaque année.
17:28Ce chiffre ne cesse d'augmenter.
17:30Trafiquants de crack.
17:31Et le nombre de consommateurs
17:33qui errent sur l'espace public
17:35dans le nord-est parisien
17:36a diminué.
17:37Maintenant, il subsiste
17:38quelques dizaines de consommateurs
17:41qui cherchent du produit.
17:43On est sur des dizaines ?
17:44Quelques dizaines de consommateurs
17:45mais qui créent énormément
17:46de nuisances.
17:47Ce sont des personnes
17:48qui sont malades.
17:49Les personnes qui sont
17:50addictes au crack
17:51sont en grande détresse.
17:52Et j'ai envie de vous dire,
17:53c'est évidemment les policiers
17:55qui restent très mobilisés
17:57sur ce sujet.
17:58Mais c'est un problème
17:59de santé en réalité.
18:00On interpelle les trafiquants.
18:02Mais voilà, c'est un problème
18:03maintenant de santé publique.
18:04Nous, on continue
18:05à être évidemment très présents
18:06parce que ces consommateurs
18:07créent des nuisances
18:08pour les riverains.
18:09On ne lâchera pas les riverains.
18:10On continue à être présents
18:11sur le terrain.
18:12Mais je considère que pour la partie
18:13qui est la partie répressible,
18:14c'est-à-dire la mienne
18:15et celle de la procureure
18:16de la République de Paris,
18:17on a quand même bien avancé
18:18sur ce sujet.
18:19Après, il y a le trafic de stup
18:20d'une manière générale.
18:21C'est ce que le ministre
18:22pensait évidemment plus tôt.
18:24Le trafic de crack,
18:25ce sont des micro-trafics.
18:27Très pénalisant pour les gens
18:28mais ce sont des micro-trafics.
18:30Là, le ministre vise
18:31le narcotrafic,
18:32c'est-à-dire le trafic de masse.
18:34En matière de stup,
18:35on a d'excellents résultats.
18:40Vous avez demandé
18:41de lancer Gérald Darmanin.
18:42Moi, sur ma zone de compétence,
18:43qui est toute l'agglomération parisienne,
18:45on est en affaire de stup.
18:50Est-ce que c'est proportionnel
18:51à la hausse du trafic ?
18:53On a des brigades anticriminalités
18:55qui font un travail remarquable,
18:56qui vont interpeller des dealers
18:57dans les quartiers,
18:58sur les territoires,
18:59jusqu'aux gros réseaux
19:00qui sont démantelés.
19:01Le ministre nous a fait l'honneur
19:02de venir au service départemental
19:06de la police judiciaire
19:07des Hauts-de-Seine
19:08il y a 48 heures, 72 heures,
19:09où un gros trafic a été démantelé.
19:11Au total, moi,
19:12depuis le début de l'année,
19:13on a eu 50 000 affaires de stup.
19:1550 000 affaires,
19:16donc c'est plus 7 %.
19:17Les mis en cause,
19:18on en a eu 44 000,
19:19c'est plus 14,5 %.
19:21N'empêche que le trafic
19:22continue d'engrainer la vie des gens,
19:24et donc le ministre de l'Intérieur,
19:26Bruno Rotailleux,
19:27nous a demandé de réfléchir
19:30à un plan qui tape le trafic à la tête.
19:33C'est-à-dire essayer
19:34d'être beaucoup plus efficace
19:35contre les têtes de réseau.
19:37Et notamment les taper au portefeuille,
19:39être plus efficace dans les saisies,
19:41peut-être développer des outils nouveaux
19:43qui demanderont
19:44à ce qu'on passe par une loi,
19:45comme avoir un vrai statut
19:46pour les repentis,
19:47avoir un vrai statut
19:48pour les traitants de sources.
19:50On a besoin de sources
19:51pour lutter contre le trafic de stupéfiants,
19:53et les traitants,
19:54ce sont des policiers...
19:55Pour pouvoir mener vos enquêtes
19:56et tirer le film jusqu'au bout.
19:57Absolument, absolument.
19:58Et donc, on travaillera très probablement
20:00sous l'autorité du ministre
20:01un nouveau plan stup.
20:03Mais pour les stups,
20:04qu'on ne cesse de progresser.
20:06Mais maintenant,
20:07il faut vraiment taper le trafic à la tête.
20:09Et vous reviendrez nous parler de ce plan stup ?
20:10Bien sûr.
20:11Ça flashe sur le périph ?
20:12Ça fait une semaine que c'est passé ?
20:13Oui, depuis vendredi dernier,
20:14on a nos 12 radars qui sont actifs.
20:17Et c'est à peu près suivi,
20:18vous avez l'impression,
20:19les nouvelles normes de sécurité ?
20:20Oui, pour l'instant, oui.
20:21Sur une mesure qui relève uniquement,
20:22je le redis,
20:23de la compétence de la ville de Paris.
20:24Et on sait bien.
20:25Laurent Nunez,
20:26préfet de police de Paris,
20:27merci à vous d'être venu répondre
20:28à mes nombreuses questions ce matin,
20:308h53 sur AMC BFM TV.

Recommandations