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Baisse de la croissance et hausse du chômage, le rapport de l'OFCE dénonce le projet de budget 2025, selon lui néfaste pour l'économie française. Explication avec Nicolas Doze, éditorialiste BFM Business.

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Transcription
00:00Nicolas, c'est un peu l'opération Vérité qui continue, non ?
00:02Quels sont les effets du budget 2025 sur l'économie française ?
00:05C'est la question adressée par l'Observatoire français de la conjoncture économique, l'OFCE.
00:10Que nous dit cet institut qui, on le rappelle, est rattaché à Sciences Po, par exemple ?
00:13En 2025, il y aura moins de croissance que prévu et plus de chômage que prévu.
00:17Ça, c'est le résumé très court.
00:19On attend 1,1% de croissance, l'OFCE dit 0,8%.
00:22On attend 5,3% de déficit, l'OFCE dit 5%.
00:25Et sur le chômage, ils pensent qu'on monte à 8% et qu'on détruit 143 000 emplois.
00:29L'an prochain, ensuite, sur l'effort global qui nous est présenté à 60 milliards, l'OFCE dit non.
00:34Ce sont 44 milliards et pas 60.
00:37Sur qui va payer, l'OFCE dit 60% de l'effort, c'est l'impôt.
00:4040%, c'est la baisse de dépenses.
00:42On est très, très loin du 1 tiers, 2 tiers évoqués par Michel Barnier.
00:450,8% de croissance l'an prochain contre 1,1 annoncé, Nicolas.
00:49Ce n'est pas non plus un crash annoncé.
00:51Non, non, non, c'est une croissance molle.
00:54C'est toujours comme ça, croissance molle, mais des gats limités la première année.
00:58Tu vas voir 2026, 2027.
01:00Les cibles fiscales prises par surprise ne peuvent pas échapper aux rackettes en 2025.
01:04Mais en 2026, elles ne seront plus là, certaines.
01:08Les entreprises qui payent trois quarts de l'effort ne peuvent pas échapper aux rackettes en 2025.
01:12Mais une entreprise, même si elle va bien,
01:14quand on vient lui chercher 500 millions, un milliard pas prévu, moins d'investissement, moindre embauche,
01:19même si elle va bien et même si on la présente comme riche, voilà ce qui va se passer.
01:24Barnier, M. Barnier, nous fait en fait du Fillon 2011, ERO 2013.
01:28La super séquence dramatique de choc fiscal qu'on a vécu,
01:31qui s'est déroulée par la suite exactement comme prévu.
01:34La première année, ça va un peu, puis les recettes fiscales s'écroulent et puis l'économie ralentit.
01:38Alors l'OFCE nous dit oui, mais à côté de ça, est-ce qu'on ne fait rien ?
01:41Est-ce qu'on laisse le déficit aller à 7 % jusqu'au moment où le marché financier dit
01:45« Ah ben là, la France, j'achète plus votre dette et c'est l'incident de crédit ? »
01:47Compliqué.
01:48Oui, donc en gros, ce qu'on va faire l'année prochaine, ça va faire mal,
01:50mais ce sera toujours moins douloureux qu'une bonne crise de la dette.
01:53On est obligé, quand on veut redresser les finances publiques,
01:55de connaître une phase de décélération pour mieux repartir.
01:59Mais normalement, quand on fait ça, on prévoit la suite, on prévoit l'avenir.
02:02On ne fait pas des expédiurs budgétaires complètement bricolés à l'improviste
02:05pour tenir 12 petits mois et espérer éviter l'ascension du Parlement à la fin du mois de décembre.
02:09C'est exactement ça que l'on fait.
02:10Si on regarde les pays qui ont remis leur économie à des quers de fonds en comble,
02:15ça se travaille pendant 2, 3, 4, 5, 6 ans, ça se met en place pendant 4, 5 ans.
02:19C'est comme ça qu'on y arrive.
02:20Nous, ce n'est pas du tout ce qu'on est en train de faire.
02:21Donc, on aura la facture Fillon-Hérault, presque 10 ans plus tard, la même.
02:26Merci Nicolas.

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