Michaël Sadoun : «Emmanuel Macron ne peut pas ignorer aujourd'hui que l'ONU est un organe diplomatique phagocyté par les pays du Sud, biaisé dans ses résolutions qui consacre la majorité de son activité à la condamnation exclusive de l'État juif.»
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00:00Ce propos-là, il montre d'abord, Arnaud Klarsfeld a raison de le rappeler,
00:03une méconnaissance de l'histoire, puisque, je dirais,
00:06la volonté de faire émerger un État juif
00:10ne date pas de 1948 ou de 1947.
00:13C'est une volonté multimillénaire
00:15qui est prononcée chaque jour dans des prières juives
00:20qui disent l'an prochain à Jérusalem
00:22et qui font référence même à la ville de Jérusalem.
00:24Donc c'est un thème qui est central, en fait, dans le judaïsme.
00:27Je rappelle qu'il y a des juifs sur cette terre
00:29depuis au moins 3 000 ans
00:31et que, par exemple, la ville de Jérusalem
00:33a toujours été dans l'histoire à majorité juive.
00:35C'est une information assez intéressante
00:36que les gens ne savent pas, en général.
00:38Que le sionisme est un projet politique
00:40qui date de la fin du 19e siècle,
00:42donc ça montre d'abord sa méconnaissance de l'histoire.
00:43Deuxièmement, ça montre une certaine malhonnêteté.
00:46Mais il n'a pas de méconnaissance...
00:46Je ne pense pas qu'il ait une méconnaissance de l'histoire.
00:48Le chef de l'État...
00:49Oui, mais en plus de la méconnaissance, je vous dis, la malhonnêteté.
00:52Il ne peut pas ignorer que l'ONU est aujourd'hui un machin,
00:55comme disait De Gaulle, un organe diplomatique
00:58totalement phagocyté par les pays du Sud,
01:00biaisé dans ses résolutions,
01:02qui consacre la majorité de son activité
01:04à la condamnation exclusive de l'État juif,
01:07qui, je crois, ne concentre pas la majorité
01:10des atteintes aux droits de l'homme dans le monde entier,
01:11parce qu'il faut voir les États
01:13qu'il y a dans ces commissions des droits de l'homme,
01:14que ce soit l'Iran ou l'Arabie saoudite.
01:16Donc, il ignore ça totalement,
01:19ce qui est, à mon avis, un immense tort
01:21et c'est donner une crédibilité à l'ONU
01:22que, franchement, cet organe n'a absolument plus,
01:25ni dans son comité central,
01:27ni dans la personne de M. Gouterès,
01:29qui s'est illustrée par sa partisanerie plus d'une fois.
01:31Et la dernière chose, c'est que je pense
01:34qu'Emmanuel Macron, dans cette position-là,
01:36trahit une perte de sang-froid.
01:38Il se rende compte que, depuis le 7 octobre,
01:40il n'a aucune prise sur ce qui se passe là-bas.
01:42Je ne sais même plus ce qu'il pense, en fait.
01:44Or, c'est un enjeu central.
01:45Je confie au Proche-Orient, j'arrive pas à...
01:47Il y a un an, je rappelle, et là encore,
01:49on en parlait avec Arnaud Clarsfeld le 7 octobre dernier.
01:51Il y a un an, il était quand même
01:52pour créer une coalition internationale
01:54pour éradiquer le Hamas.
01:55Et on en est là aujourd'hui.
01:56Je vous le dis, il a essayé de mettre ses pattes
01:59dans ce dossier-là.
02:00Or, la France n'est pas impliquée
02:01d'une quelconque manière dans ce dossier-là
02:03parce que c'est les États-Unis, en tout cas du côté israélien,
02:05qui a le leadership sur le sujet.
02:07Et voyant qu'il perd totalement prise,
02:09Emmanuel Macron s'énerve et crée
02:11des espèces d'incidents diplomatiques avec Israël,
02:13ce qui n'est franchement ni à l'avantage d'Israël
02:15ni à l'avantage de la France
02:16parce qu'ils partagent le même combat.