• il y a 2 mois

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00:00Générique
00:0820h21, les informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:13Bonsoir tous, bienvenue dans les informés du soir.
00:15Votre rendez-vous de décryptage et de débat de l'actualité c'est à suivre sur France Info,
00:20la radio et France Info, le canal 27 de la TNT.
00:24Bonsoir Agathe Lambret.
00:25Bonsoir.
00:25Quel est le programme ce soir ?
00:26à peine promulguée, est-elle déjà obsolète ?
00:29L'exécutif veut une nouvelle loi immigration.
00:32Après s'être votée il y a moins d'un an,
00:34pourquoi faire ? Est-ce vraiment nécessaire ?
00:37Le budget 2025 concocté par le Premier ministre
00:39n'en finit pas de faire des mécontents.
00:42Au sein même de sa fragile coalition droite-macroniste,
00:46avant chacun leurs propositions,
00:48ce budget va-t-il être détricoté ?
00:51Michel Barnier va-t-il tenir ?
00:54Enfin, le Doliprane est-il en passe de passer sous pavillon étranger ?
00:58Sanofi envisage la vente de sa filiale
01:01qui produit ce médicament à un fonds américain.
01:04L'État doit-il, peut-il faire quelque chose ?
01:07Sur ce sujet, nous aurons l'éclairage de notre experte ce soir,
01:10Emmanuelle Auriol, professeure à l'École d'économie de Toulouse
01:14et membre du Cercle des économistes.
01:16Et pour en parler, ce soir, nos informés,
01:18Stéphane Vernet, directeur de la rédaction parisienne de Ouest France,
01:22Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction Libération,
01:24François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion
01:27et Stéphane Zumsteig, directeur du département politique et opinion de l'Institut Ipsos.
01:33Merci aux informés d'être là.
01:35Les informés, c'est parti.
01:38Et on commence à gâte avec le gouvernement qui a annoncé
01:41une nouvelle loi immigration pour la rentrée 2025.
01:45Oui, alors que la précédente a été votée il y a moins d'un an,
01:48promulguée fin janvier seulement,
01:51alors que certains décrets d'application sont toujours attendus,
01:54alors que cette loi, on s'en souvient, avait déchiré la majorité présidentielle à l'époque.
01:59Un nouveau texte, comme le réclame Marine Le Pen, est-il vraiment nécessaire ?
02:04Oui, pour le ministre de l'Intérieur qui veut notamment allonger
02:07la durée de rétention administrative pour les étrangers dangereux.
02:11Non, pas indispensable pour certains macronistes
02:13censés soutenir le gouvernement, on le rappelle.
02:16Écoutez, l'ex-premier ministre Gabriel Attal s'était sur France Inter ce matin.
02:20On a adopté une loi il y a moins d'un an sur l'immigration,
02:23avec des mesures dont certaines ne sont pas encore en vigueur
02:26puisque les décrets ne sont pas encore sortis.
02:28Donc je le dis...
02:29Donc une 30e loi ça ne sert à rien ?
02:30Mais je ne peux pas vous répondre parce qu'on ne nous dit pas ce qu'il y aurait dans cette loi.
02:34Donc moi je suis prêt à avoir un débat, une discussion sur des mesures qui seraient proposées
02:37et à ce moment-là se poser la question d'une loi.
02:39Mais faire une loi pour une loi sans nous expliquer ce qu'il y aurait dedans
02:43ne me semble pas totalement prioritaire.
02:45Une nouvelle loi pour quoi faire ?
02:47Bruno Retailleau veut-il uniquement donner des gages au RN ?
02:51La déjà fragile coalition peut-elle se fracturer sur ce texte ?
02:55François-Xavier Bourmont, l'opinion ?
02:56Une loi pour quoi faire ?
02:58Alors c'est sans doute avant tout un objet politique cette loi
03:01parce que Bruno Retailleau avait dit quand le texte sur l'immigration,
03:05les articles déposés par LR sur le dernier texte sur l'immigration
03:08avaient été censurés par le Conseil constitutionnel
03:10qu'il les reprendrait s'ils arrivaient au pouvoir.
03:13Donc lui il est au pouvoir place Beauvau.
03:16Et donc il est vraisemblable que ce qu'il y aura dans cette loi
03:19ce seront les articles qui ont été censurés sur la forme et pas sur le fond
03:23parce que le Conseil constitutionnel en avait retiré une trentaine à peu près
03:27expliquant qu'il s'agissait là de cavaliers législatifs
03:30et je crois seulement deux ou trois sur le fond.
03:34Donc il arrive au ministère de l'Intérieur
03:37et il fait ce qu'il avait dit quand il était dans l'opposition
03:39c'est-à-dire qu'il va remettre ces textes-là.
03:41Effectivement c'est un peu risqué
03:43parce qu'il faut quand même se souvenir que cette loi immigration
03:46avait provoqué beaucoup de divisions au sein de la majorité
03:50et que c'est même pour tourner la page de la loi immigration
03:53et avant la page des retraites qu'Emmanuel Macron en partie
03:55avait décidé de remanier en janvier 2024
03:59pour remplacer Elisabeth Borne par Gabriel Attal.
04:02Paul Quignot, un objet politique comme nous dit François-Xavier
04:05ça sert à quoi ? Ça sert à changer la loi ou ça sert à créer des débats ?
04:09Ça sert à faire de la communication d'abord
04:11sur un thème certes qui est important
04:13mais qui de mon point de vue prend une cola
04:16avec l'annonce de cette nouvelle loi
04:18une place démesurée dans le débat public français.
04:21On a passé combien de mois l'an dernier à discuter de ce sujet
04:25et on va recommencer à partir de janvier.
04:28Donc je pense que...
04:30Enfin on n'est pas surpris depuis sa nomination
04:32Bruno Rotaillot il est effectivement sur sa ligne politique
04:35qui flirte avec celle de l'extrême droite.
04:40Donc il y a sans doute du point de vue
04:41que Bruno Rotaillot propose ça, c'est pas une surprise
04:45que le Premier ministre embraye
04:49et je pense qu'il y a un petit côté tactique
04:53en disant voilà c'est un petit gage qu'on donne au Front National.
04:56Mais moi je trouve que le plus important
04:59c'est ce que je disais au début
05:00c'est je suis fasciné par l'importance
05:03que prend cette question dans le débat public.
05:05Je ne nie pas que ce soit un sujet
05:07je suis consterné par l'importance que ça prend
05:10et le temps qu'on va passer sur ce sujet-là.
05:13Stéphane Vernet, l'idée ce serait notamment
05:15d'allonger la durée de rétention pour les étrangers clandestins
05:18jugés dangereux de passer de 90 à 210 jours
05:22ça peut-être est-ce que pour certains
05:24c'est un élément très important ?
05:26Alors en fait il y a trois choses.
05:27Ça c'est le prétexte, c'est une demande des Républicains
05:29qui est liée à l'affaire Philippine.
05:31Vous vous souvenez c'était un meurtre abominable
05:34qui avait été commis par une personne en situation
05:38qui devait être expulsée.
05:40Qui avait déjà été condamnée, qui sortait de prison.
05:41Qui restait 90 jours en crâ.
05:43Et puis comme le laisser passer consulaire n'arrivait pas
05:45en fait il est sorti et ça s'est joué à deux jours près etc.
05:48Donc en fait le prétexte c'est ça.
05:49Là on revient au vieux modus operandi à la Sarkozy
05:53un fait divers, une loi.
05:54Donc voilà c'est le prétexte.
05:56On va faire en sorte de passer de 90 jours de rétention à 210.
06:01C'est lié directement à cette affaire-là.
06:03Ça c'est quelque chose qui peut passer assez facilement
06:05entre guillemets dans l'opinion vu ce qui s'est passé après.
06:10François-Xavier Bourmont a complètement raison.
06:12Derrière il y avait les 35 articles
06:15qui ont été retoqués par le Conseil constitutionnel
06:17dans la dernière loi immigration dont 32 étaient décavaliés.
06:21Bruno Retailleau a toujours dit qu'il les représenterait.
06:24Et je vous rappelle qu'en fait c'était son texte.
06:26Il était président du groupe Les Républicains au Sénat
06:28et le texte de cette loi c'est le texte
06:31et quasi exclusivement le texte du Sénat.
06:33Donc en fait il va représenter un certain nombre d'éléments
06:37qui ont fait l'objet de cavaliers
06:39et qu'il peut réintroduire dans la loi.
06:41Comme il l'avait dit, il va au bout de sa logique.
06:43Et le troisième aspect des choses,
06:44il y a aussi l'aspect, on se met bien avec le Rassemblement national
06:48qui a dit qu'il fallait absolument qu'il y ait une grande loi sur l'immigration
06:51sinon ils allaient censurer le gouvernement.
06:53Donc c'est les trois qui se cumulent en même temps.
06:55Et Paul Quignot a complètement raison.
06:57C'est-à-dire qu'aujourd'hui ce qui va se passer
06:59c'est qu'on ne va parler que d'immigration.
07:01Là pour l'instant on est budget, budget, budget, budget.
07:03Et ça va être budget, budget, budget.
07:05Puis, ou en même temps, immigration, immigration.
07:07Et pendant qu'on parle de ça, on ne parle pas du reste.
07:10Vous parliez à l'instant de l'allongement de la durée de rétention
07:13réaction à l'affaire Philippine.
07:15J'aimerais qu'on écoute Laurent Nunez, préfet de police de Paris.
07:17Il était tout à l'heure sur France Info.
07:19Écoutez ce qu'il en dit.
07:20Il faut que ces gens partent plus vite, qu'on libère plus vite de la place.
07:23Et pour ceux qui sont dangereux, qu'on augmente le délai de rétention.
07:26C'est-à-dire quand on n'arrive pas à les éloigner,
07:28il faut qu'on puisse avoir un délai de rétention plus long.
07:30Actuellement, il est 90 jours.
07:31En fait, c'est 60 jours et 30 jours à titre exceptionnel.
07:34Donc, il faut qu'on puisse avoir un délai de rétention plus long.
07:37Et c'est là que je répondrai directement à votre question.
07:40Là, pour cela, il faut modifier la loi.
07:42D'où l'idée, évidemment, d'un nouveau projet de loi.
07:44Sauf que là où le bât blesse, c'est que si on dit un fait divers, une loi,
07:48cette loi, cet allongement de la durée de rétention,
07:51il n'aurait rien changé à l'affaire Philippine.
07:53Parce qu'en fait, le suspect dans l'affaire Philippine,
07:56il pouvait rester 90 jours en centre de rétention administrative.
07:59Il n'a même pas atteint ses 90 jours de rétention
08:01parce que le juge des libertés et de la létention l'a libéré avant.
08:04Donc, si le délai avait été de 210 jours, ça n'aurait rien changé.
08:09Par ailleurs, les centres de rétention, ils sont absolument engorgés.
08:12Il n'y a pas assez de place.
08:14Et les statistiques montrent que les éloignements ont lieu dans les premières semaines,
08:18dans les premiers jours dans les centres de rétention.
08:20Donc, encore une fois, allonger la durée de rétention,
08:23à part maintenir dans des conditions absolument déplorables des personnes serbes dangereuses,
08:27mais ça ne sert pas du tout à les expulser davantage.
08:30Donc, déjà, sur le fond, cette mesure, elle est quand même un peu bancale.
08:34Alors, c'est peut-être un prétexte aussi pour faire ressurgir d'autres mesures
08:38qui avaient été censurées dans la loi Immigration.
08:41Mais effectivement, on le disait, quand on se souvient le psychodrame,
08:44la rupture qu'il y avait eu à l'époque au sein même de la majorité,
08:48les macronistes qui avaient reconnu que finalement,
08:52les mesures qu'il y avait dans cette loi seraient censurées.
08:55Gérald Darmanin qui reconnaissait que c'était une loi qui n'était pas constitutionnelle
08:58et qui s'en remettait aux conseils constitutionnels
09:01pour qu'ils fassent le sale boulot à leur place.
09:03Enfin, c'était vraiment... Enfin, c'était incroyable ce qui s'est produit.
09:07Là, c'est vraiment assez risqué de remettre toutes ces mesures sur la table
09:11parce que les mêmes causes produiront les mêmes effets après.
09:13Avec cette question de savoir qu'en pense l'opinion, Stéphane Zubsteg, Ipsos,
09:18est-ce qu'il y a... On voit bien que dans le débat politique,
09:20il y a une envie de débat de l'immigration,
09:22en tout cas d'une partie notamment de la droite et de l'extrême droite.
09:24Est-ce que dans l'opinion, il y a une envie de parler d'immigration ?
09:26D'abord, et vous aviez raison de le souligner,
09:28l'immigration est une préoccupation préoccupataire d'une partie des Français,
09:31mais d'une partie seulement des Français.
09:33Alors, c'est une partie importante, une partie presque majoritaire
09:35quand on totalise les voix du centre droit, de la droite et de l'extrême droite aux élections.
09:39C'est vraiment l'électorat de la droite républicaine et plus encore du rassemblement national.
09:43Maintenant, vous parliez tous d'un objet politique, et vous avez raison,
09:46mais se pose la question de l'efficacité, l'efficacité purement électorale,
09:50en termes de stratégie, en termes d'efficacité.
09:52Est-ce qu'enfin, la droite pourrait, avec Bruno Retailleau,
09:55qui semble être le ministre miracle, le poids lourd de ce gouvernement,
09:59en tout cas pour les républicains, réussirait à asphyxier le rassemblement national électoralement
10:05et à faire revenir au bercail toute une partie des gens de droite
10:07qui, depuis quelques années, votent pour le rassemblement national ?
10:10Probablement pas, ça ne marche pas.
10:12Pourquoi ? Parce que vous avez affaire à un électorat qui,
10:16je ne dis pas qu'il est obsédé par la question de l'immigration,
10:18mais c'est sa principale préoccupation, mais pas que, il y a aussi le pouvoir d'achat.
10:21Vous n'en ferez jamais assez.
10:23Au-delà des dégâts que cela pourrait provoquer dans cette coalition gouvernementale,
10:26si les lignes rouges devaient être franchies,
10:28de toute façon, pour un élu RN et plus encore pour un électeur du Rassemblement National,
10:32vous n'en ferez jamais assez.
10:34Ça, c'est le premier point.
10:35Et donc, il y a toujours une suspicion d'insincérité et d'insuffisance
10:39des mesures qui sont prises par les parties du système,
10:42pour reprendre les termes du Rassemblement National.
10:45Et l'autre élément, c'est l'efficacité, on a bien compris, très bien,
10:50on le dit depuis des semaines, depuis des mois,
10:52le but, c'est d'amoder le Rassemblement National
10:54et de faire en sorte qu'il ne censure pas le gouvernement.
10:56Mais le jour où Marine Le Pen décidera de censurer,
10:59parce qu'elle a été élue et elle représente un électorat en colère,
11:04elle n'aura pas forcément besoin de se servir de l'immigration.
11:07Elle pourra très bien se servir du deuxième pan de son programme,
11:10le volet social, ça peut être le budget, ça peut être le pouvoir d'achat.
11:13Donc, ce n'est pas un piège.
11:14Ce piège que pense dresser le gouvernement, et notamment Bruno Rotario,
11:18après, ne fonctionnera pas, ne peut pas fonctionner,
11:20à la fois pour l'insuffisance de la radicalité,
11:22mais aussi parce que, de toute façon, le Rassemblement National a d'autres moyens,
11:25a d'autres justificatifs à fournir pour censurer, à un moment donné,
11:29quand elle le souhaitera, le gouvernement.
11:31Après, Bruno Rotario, il espère en profiter en termes d'image aussi, personnellement.
11:34Il veut être celui qui dit, moi, je fais.
11:37Alors, certes, dans cette affaire philippine,
11:39ce n'était pas le sujet, la durée de rétention,
11:42mais peut-être qu'à d'autres moments, ça peut quand même être un sujet.
11:46C'est vrai qu'il y a d'autres pays européens où la durée de rétention est plus longue.
11:49Il y a ce symbole des mesures qui avaient été retoquées par le Conseil constitutionnel,
11:53pour beaucoup, pour vices de forme et pas pour vices de fond.
11:56Bruno Rotario, lui, revendique d'être l'homme qui s'attaque à ces mesures,
12:00qui, pour certaines, sont assez taboues.
12:03Donc, on verra ce que ça donne dans l'opinion, je ne sais pas.
12:06Marine Le Pen a peut-être des raisons de, peut-être pas de s'inquiéter, mais d'être vigilante.
12:11– Bien sûr, elle observe Bruno Rotario,
12:14mais j'insiste, le Rassemblement national aura d'autres moyens et d'autres raisons
12:17de censurer quand il le souhaitera le gouvernement.
12:19– Les informés, en en reparlant, on continue à parler de ce dossier de l'immigration,
12:23aussi des conséquences politiques autour de toutes ces annonces,
12:25mais pour l'heure, il est très précisément 20h15.
12:27Un nouveau File Info avec Emmanuel Langlois.
12:29Une minute de silence observée dans les collèges et lycées français,
12:34aujourd'hui en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard,
12:36les deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés.
12:41Le Premier ministre Michel Barnier, lui, s'est rendu au collège du Bois d'Aulne,
12:44à Conflans-Saint-Honorin, dans les Yvelines, là où enseignait Samuel Paty.
12:49Marine Le Pen interrogée pour la première fois devant le tribunal correctionnel de Paris
12:54au procès des soupçons d'emploi fictif d'assistants parlementaires
12:57de ce qui s'appelait à l'époque le Front National.
13:00À la barre, la chef de file des députés RN affirme avoir le sentiment
13:03de ne pas avoir commis la moindre irrégularité.
13:06Fin de citation.
13:08Le Quai d'Orsay dénonce, lui, une condamnation d'une extrême sévérité
13:13après les trois ans de prison affligés à Laurent Vinatier par un tribunal russe.
13:19Le chercheur français est détenu depuis le mois de juin à Moscou
13:23pour ne pas s'être enregistré en tant qu'agent de l'étranger.
13:26Il était alors employé sur le sol russe par une ONG suisse.
13:30Et puis l'engrenage de la violence au Proche-Orient.
13:33Le Hezbollah libanais affirme avoir pris pour cible une base navale israélienne
13:37près de Haïfa, la grande ville du nord d'Israël.
13:40Puis une caserne près de Netanya, localité côtière au nord de Tel Aviv.
13:44L'armée de l'État hébreu, elle, affirme de son côté avoir intercepté
13:48dans le centre d'Israël des projectiles tirés depuis le Liban.
14:02Les informer avec Stéphane Zumsteig d'Ibsos, François-Xavier Bourmont de L'Opinion,
14:06Paul Quignot de Libération et Stéphane Vernet de Ouest-France.
14:10Stéphane, on comprend qu'à travers cette loi éventuelle qui serait poussée
14:15par Bruno Retailleux, il y aurait, on en parlait de la question
14:19de l'allongement des durées de rétention, mais il y a d'autres choses
14:22comme la question de l'aide médicale d'État, la question du regroupement familial.
14:25Est-ce que ça ne va pas être une nouvelle fois une sorte de pot pourri
14:28de toutes les idées de droite ou d'extrême droite
14:33pour uniquement faire du débat ?
14:36Moi, je pense qu'il y a vraiment la volonté de Bruno Retailleux
14:39de reprendre l'essentiel de ce qui a été censuré lors de la précédente loi.
14:43Mais au-delà de la compétition avec le Rassemblement national,
14:46je pense qu'il en est convaincu. Je pense qu'il est convaincu
14:48de l'utilité de ces mesures. C'est lui qui les a pensées,
14:51qui les a voulues, qui les a poussées. Il va aller au bout de sa logique.
14:53Après, il y a un certain nombre de ces... Et je suis d'accord avec Stéphane Zumsteig
14:57pour dire que de toute façon, le Rassemblement national,
14:59il fera tomber le gouvernement quand il voudra.
15:01L'été prochain, ils l'ont déjà annoncé. En fait, ce qui les intéresse,
15:04c'est de provoquer des législatives anticipées.
15:06Donc voilà, cette course à l'échalote avec le RN, elle ne sert à rien.
15:10Mais c'est la course de qui ? C'est la course de Bruno Retailleux,
15:12de Bruno Retailleux avec le gouvernement ?
15:14Non, je pense que Bruno Retailleux, il est vraiment convaincu
15:16de l'intérêt de ces lois.
15:18Il ne fait pas ça juste pour éviter la censure du RN.
15:20Pas que. Je pense qu'il y a vraiment les trois éléments
15:22que j'évoquais tout à l'heure. Le côté fait divers,
15:25qui fait que l'opinion peut être plutôt favorable.
15:28C'est quelque chose de porteur. C'est le levier.
15:31Mais le noyau dur, ce n'est pas la course avec le RN.
15:34C'est ce qui veut faire passer les mesures qu'il a conçues,
15:37qu'il a défendues, qu'il a portées au Sénat,
15:39et qu'une partie des Républicains portent.
15:42Après, dans ces mesures-là, il y a, à mon avis,
15:44celle qui va poser le plus de problèmes pour répondre à votre question,
15:47c'est la question de l'aide médicale d'État.
15:49Vous avez la ministre de la Santé, Geneviève Darriussec,
15:51qui a déjà dit qu'il était hors de question de toucher à la ME.
15:55C'était quelque chose qui avait provoqué le départ
15:57de l'ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau,
16:02je ne me souviens plus de son prénom,
16:04qui aujourd'hui siège, il est passé place publique,
16:07il est passé place publique, il siège à l'Assemblée
16:09avec le nouveau Front populaire.
16:11Et ça, c'est quelque chose qui peut effectivement provoquer des tensions.
16:15Mais ça ne m'étonnerait pas que ça soit réintroduit dans le débat,
16:19parce que ça faisait partie des mesures fortes,
16:21justement, qui étaient portées par Bruno Retailleau.
16:24Il n'y aura peut-être pas tout dans le texte de Bruno Retailleau,
16:28mais il peut laisser un texte à trou
16:30pour laisser le Rassemblement national déposer des amendements,
16:33par exemple sur la ME, ou des choses un peu plus brutales,
16:36qui ne viendraient pas de son propre camp,
16:39pour s'assurer que le texte soit voté.
16:41Autre chose aussi, sur le fait qu'effectivement,
16:44c'est risqué d'aller convaincre les électeurs du RN de venir vers LR.
16:52Dans l'esprit de Bruno Retailleau, il y a quand même un précédent,
16:55qui est celui de Nicolas Sarkozy en 2007,
16:57où, en tapant très fort sur la sécurité et sur tous les sujets
17:00qui étaient propres au Rassemblement national,
17:02il avait réussi à dégonfler un peu le RN.
17:06D'ailleurs, le RN n'était pas arrivé au second tour de l'élection présidentielle.
17:10Et il y a sans doute dans sa stratégie l'idée de reproduire cette expérience.
17:15Donc ça ne marchera peut-être pas forcément complètement sur l'immigration,
17:18mais en tout cas, ce sont des jalons.
17:20Parce qu'en plus, Bruno Retailleau sait que, si ça se trouve,
17:22il n'aura peut-être même pas le temps de déposer son projet de loi,
17:26puisqu'il y aura peut-être une censure avant.
17:28Donc, en attendant, il présente ce texte,
17:32et il pose des jalons pour la suite,
17:33pour essayer de convaincre les électeurs LR qui seraient partis au RN,
17:36de revenir, en disant, nous on est un parti de gouvernement,
17:38on saura faire quand on sera au pouvoir.
17:40Il y a sans doute aussi ça derrière, dans son esprit.
17:43Il faut quand même aussi rappeler que le pari de Nicolas Sarkozy,
17:46même s'il a été partiellement et temporairement réussi,
17:50sur le long terme, la stratégie de la droite républicaine
17:54d'aller sur le terrain de l'extrême droite,
17:56ne profite qu'à l'extrême droite.
17:59Et on est de toute façon là dans la séquence
18:03où les digues cèdent les unes après les autres,
18:07et on est dans la séquence de savoir quand est-ce que
18:10la réunification des droites, dont rêvent un certain nombre de gens,
18:13se produira ou pas.
18:16À une nuance presse, en 2012, c'est François Hollande qui est élu,
18:21et Marine Le Pen n'est pas au deuxième tour de l'élection présidentielle.
18:24Donc il avait réussi à capter une partie de l'électorat du RN.
18:28Mais il ne l'a pas porté, une nouvelle fois, vers l'Élysée.
18:31En tout cas, aujourd'hui, le RN se frotte les mains,
18:34il se voit en faiseur de roi.
18:36Écoutez, Jordan Bardella, le patron du parti, c'était sur BFMRMC.
18:41J'ai passé la campagne électorale à dire qu'il fallait
18:44restreindre la politique migratoire, qu'il fallait transformer
18:47l'aide médicale d'État en aide médicale d'urgence.
18:49Le Rassemblement national arrive en tête, mais n'a pas la majorité
18:53pour composer un gouvernement à l'Assemblée nationale.
18:56Et il se trouve que les gens qui sont dans une position très fébrile au pouvoir
18:59reprennent les analyses, certaines analyses et certaines idées du RN.
19:02Donc moi, je les appelle à aller au bout, et en tout cas,
19:04nous nous serons là pour faire adopter les lois qui vont dans le bon sens
19:06et qui vont dans l'intérêt du pays.
19:08Est-ce qu'il a raison, Stéphane Zumstek, de se réduire Jordan Bardella ?
19:11Est-ce que vis-à-vis des électeurs du RN, vis-à-vis de l'opinion,
19:15ce rôle un peu clé qu'a le RN en ce moment, c'est bien pour lui ?
19:20Est-ce que ça le crédibilise ?
19:21Ça contribue à le crédibiliser encore davantage, mais ça fait maintenant
19:24plusieurs années que Marine Le Pen avait entamé cette opération
19:27d'institutionnalisation et de respectabilité, et ça a parfaitement réussi
19:31quand on voit la progression électorale du RN scrutin après scrutin.
19:34Après, le RN doit faire attention à une chose.
19:36Ces électeurs, on ne vote pas RN pour n'importe quelle raison.
19:40On vote RN parce qu'on est en colère, parce qu'on est pour partie anti-système.
19:44Le but, ce n'est pas non plus de voir un parti qui serait quelque part neutre,
19:47d'une sorte de neutralité plus ou moins bienveillante ou plus ou moins malveillante.
19:51On vote RN parce qu'on veut que les choses changent,
19:54et vraiment dans un contexte de remise en cause du système.
19:58Si le RN, si Marine Le Pen et Jordan Bardella devaient être,
20:01à un moment donné, trop accommodants avec les partis dits de gouvernement,
20:05avec les partis du vieux monde politique, selon ce que...
20:08Enfin, pour reprendre là encore des termes souvent évoqués par les électeurs du RN,
20:12ça pourrait lui coûter cher. Il y a quand même la bataille de...
20:14Je pense notamment à une bataille importante qui est la bataille des classes populaires.
20:18Les classes populaires, autrefois, je ne vous apprends rien,
20:20ça votait à gauche en masse. Aujourd'hui, ça vote majoritairement au Rassemblement national.
20:24Il a fallu 10 ou 15 ans pour que les choses changent.
20:27Là, il y a une vraie demande de vraies attentes anti-système,
20:30je le répète, de la part de cet électorat.
20:32Si le RN se montre trop accommodant, mais trop tend à se remettre à critiquer,
20:36comme il l'a toujours fait, les gouvernements qui se sont succédés,
20:39ça pourrait peut-être lui coûter cher à un moment donné,
20:41avec une partie de l'électorat qui commencera à se dire
20:44mais finalement, le RN perd à chaque fois.
20:46On envoie un message aux autres partis politiques et maintenant,
20:49c'est le RN qui est devenu un parti comme les autres.
20:51C'est le principal risque pour le RN, à la fois rentrer dans le système,
20:54il a besoin de rentrer dans le système pour arriver au pouvoir,
20:56mais le jour où il apparaîtra comme un parti comme les autres,
20:58quelle sera son utilité ?
21:00C'est pour ça que la stratégie Stéphane Zroum-Seix du RN est si compliquée à comprendre.
21:04Parfois, Marine Le Pen qui se posait en première opposante
21:07et qui finalement sert de marche-pied à Michel Barnier,
21:10comme elle l'a aidé à accéder à Matignon,
21:13ensuite elle rétropédale en faisant très attention.
21:16Elle se félicite que ses idées soient reprises
21:18et en même temps, Jordan Bardella ce matin,
21:20quand on lui demande en échange de la reprise de la loi immigration,
21:23vous voterez le budget ?
21:24Il dit non, non, non, nous on est dans l'opposition,
21:26attention, on ne votera pas le budget.
21:28Donc voilà, ils sont vraiment sur un fil, le RN.
21:31Je ne suis pas sûr que les électeurs attendent ça,
21:33les électeurs du RN en tout cas.
21:34Un point, parce qu'on parlait tout à l'heure,
21:36il y a un instant, de ce projet de loi immigration
21:38qui serait porté par Bruno Retailleau.
21:40J'aimerais savoir, est-ce qu'on sait ce qu'en pense Michel Barnier ?
21:42Parce que lui, depuis le début,
21:44il a l'air de dire que Bruno Retailleau,
21:46il fera ce qu'on lui dit de faire,
21:48sauf que manifestement, Bruno Retailleau,
21:50il a l'air de vouloir faire ce qu'il a envie de faire.
21:52Michel Barnier, il se place où, François-Xavier Bourbon ?
21:55Là, visiblement, du côté de Bruno Retailleau,
21:57puisqu'ils vont faire un déplacement ensemble en fin de semaine,
21:59il me semble.
22:01Quand on s'affiche à côté de son ministre de l'Intérieur
22:03qui vient de proposer une loi immigration,
22:05j'imagine que c'est pour apporter son soutien.
22:07Et que ça a été confirmé
22:09par la porte-parole du gouvernement hier,
22:11si je ne me trompe pas.
22:13Donc, c'est qu'il est clairement,
22:15il est derrière.
22:17Mais il est surtout dans la gestion d'équilibre
22:19très compliqué de sa majorité.
22:21Et c'est là où on revient
22:23sur la manière d'envoyer,
22:25de donner des gages, là,
22:27dans la période de discussion budgétaire
22:29au Rassemblement National, en leur disant
22:31« Attendez, on va reparler d'immigration en 2025. »
22:33Donc, il n'y aura pas de censure
22:35du RN, là,
22:37dans la discussion budgétaire.
22:39Et donc, il va être dans cette gestion des équilibres
22:41en permanence.
22:43Vous faites une transition parfaite, Paul Tignot, Libération.
22:45On va parler du budget, qui est évidemment
22:47un des autres grands sujets.
22:49Budget annoncé par Matt Tignon.
22:51C'est de diviser ses propres troupes.
22:53Oui, autre sujet,
22:55autre front.
22:57Chacun y va de sa critique contre ce budget.
22:59Pour les macronistes, ils remettent en cause
23:01la politique pro-business du Président.
23:03Pour la droite, il est trop dur avec
23:05les classes moyennes et ne coûte pas assez
23:07dans les dépenses.
23:09Et puis, au sein même de la Macronie, il y a des divisions.
23:11Par exemple, sur le sujet du gaz.
23:13D'un côté, la ministre de l'Énergie, Agnès Pannier-Runacher,
23:15propose de le taxer davantage.
23:17De l'autre, la porte-parole du gouvernement, Maude Bréjon,
23:19lui répond qu'il n'en est pas question.
23:21Bonne ambiance. Et puis, il y a aussi
23:23le ministre de la Justice, qui menace carrément
23:25de démissionner si son budget n'est pas
23:27à la hauteur. Écoutez, Didier Migaud,
23:29c'était sur RTL.
23:31Si on en reste à la lettre plafond, oui, je ne vois pas
23:33ce que je ferais
23:35encore au gouvernement. Mais j'ai eu
23:37des assurances du Premier ministre
23:39et je lui fais totale confiance.
23:41Je pense qu'on peut maîtriser
23:43les finances publiques. C'est l'ancien
23:45Premier Président de la Cour des Comptes
23:47qui vous parle. On peut maîtriser
23:49les finances publiques tout en conservant
23:51un certain nombre de priorités.
23:53Et les économies sur le régalien ne sont pas toujours
23:55les économies les plus intelligentes et les plus pertinentes.
23:57Ce budget pourra-t-il
23:59résister à tous ces assauts ?
24:01L'examen va débuter
24:03sa tangue. Déjà, sur les 1900
24:05amendements déposés, plus de 700
24:07viennent du bloc LR
24:09macroniste, tout de même.
24:11Michel Barnier va-t-il être obligé de céder
24:13à la droite au macroniste ORN ?
24:15Stéphane Vernet, il ne plaît à personne
24:17ce budget.
24:19Oui, mais en même temps, on peut voir les choses
24:21à l'envers. C'est peut-être aussi bon signe. Ça veut dire que
24:23si le budget ne plaît à personne, c'est que c'est une base
24:25assez saine pour arriver à créer
24:27une espèce de compromis à travers le dialogue.
24:29Après, vous avez
24:311900 amendements,
24:33c'est beaucoup, mais ce n'est pas délirant.
24:35On n'est pas dans de l'obstruction. Ça a été bien
24:37pire à un certain moment.
24:39Je pense que
24:41nos politiques, nos députés
24:43vont prendre le temps de discuter de ce budget.
24:45Chacun va y aller de ses amendements. Je vous rappelle que
24:47le gouvernement lui-même va en apporter un petit
24:49paquet, parce qu'il y a 5 milliards d'économies à trouver
24:51qui ne sont pas encore fléchées. On ne sait pas d'où
24:53elles vont venir. Elles ne sont pas prêtes.
24:55Ça va être introduit par amendements gouvernementaux au cours
24:57de la discussion. Il y a des choses qui vont être proposées
24:59par les oppositions
25:01qui seront débattues. Un certain nombre d'amendements
25:03qui passeront probablement. Et à la fin,
25:05de toute façon, on aura un 49-3.
25:07Pour une raison toute simple. C'est que quand vous êtes
25:09dans l'opposition et quand vous voulez manifester que vous êtes dans l'opposition
25:11par rapport à
25:13un gouvernement ou une majorité,
25:15vous ne votez pas le budget par principe.
25:17Donc ce budget, il ne peut pas être voté
25:19puisqu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
25:21Donc ça veut dire qu'il ne pourra être adopté
25:23que par 49-3.
25:25Alors, ce qui est intéressant, si vous voulez,
25:27c'est que précédemment, on a eu la même chose
25:29en 2023 et en 2022, puisqu'il n'y avait pas de majorité
25:31absolue pour le gouvernement.
25:33Et donc les budgets étaient adoptés par
25:3549-3. Mais les 49-3
25:37qui étaient passés par Elisabeth Borne, c'est qu'on revenait
25:39au texte initial du gouvernement
25:41qui rajoutait
25:43les amendements que le gouvernement
25:45avait envie de rajouter,
25:47qui n'étaient même pas passés à la discussion, etc.
25:49C'est-à-dire que ça permettait au gouvernement de faire ce qu'il voulait
25:51avec le budget. Et je pense que
25:53peut-être, peut-être, on peut espérer que la différence
25:55avec Michel Barnier et son gouvernement,
25:57c'est que finalement, il s'obligera à
25:59reprendre un certain nombre d'amendements
26:01qui auront été discutés et adoptés, y compris des choses
26:03portées par l'opposition. En tout cas,
26:05s'il veut faire la démonstration
26:07qu'il est vraiment dans le dialogue, dans l'écoute
26:09et dans le respect, il faut qu'il le fasse.
26:11S'il ne le fait pas, ça voudra dire qu'en fait,
26:13on revient aux méthodes précédentes
26:15et rien ne change. — François-Xavier Bourbon, vous avez 30 secondes
26:17avant le journal. — Oui. Alors c'est intéressant
26:19justement qu'il n'y ait pas beaucoup d'amendements, parce que c'est
26:21une stratégie délibérée des oppositions
26:23qui veulent réussir à faire
26:25passer leurs amendements. Donc ils en déposent beaucoup moins
26:27qu'avant. Il n'y a pas de bataille comme on a pu en voir
26:29avec des milliers et des milliers d'amendements.
26:31Ils vont se concentrer juste sur les amendements
26:33qu'ils veulent faire passer. Et ça, effectivement,
26:35c'est le signe pour Michel Barnier, en tout cas,
26:37qu'il y ait une voie de passage qui est extrêmement étroite,
26:39qui se fera sans doute par un 49-3.
26:41Mais disons qu'il y a
26:43plusieurs nuances de 49-3. Ce ne sera pas un 49-3
26:45sec, mais un 49-3
26:47un peu plus doux, disons, avec ces amendements
26:49de l'opposition. — Avec un peu de débat sur les amendements.
26:51— Et surtout du débat, oui, oui. — Et ça veut dire quand même que
26:53Michel Barnier a déjà réussi à faire un tout petit peu
26:55changer les pratiques à l'Assemblée.
26:57— Oui, on n'en est pas là. Le débat n'a pas commencé.
26:59— On continue d'en parler
27:01dans quelques instants. Il est précisément
27:0320h30. C'est l'heure du journal.
27:05...
27:1120h30. Bonsoir, Sophie Echelle.
27:13— Bonsoir, Jean-Rémi. Bonsoir à toutes et à tous.
27:15Paris dénonce ce soir une condamnation d'une extrême
27:17sévérité. Trois ans de prison
27:19contre Laurent Vinatier, le chercheur français
27:21détenu en Russie depuis le mois de juin.
27:23Il a été condamné aujourd'hui par un tribunal
27:25de Moscou pour ne pas s'être enregistré
27:27en tant qu'agent de l'étranger.
27:29La justice russe lui reproche d'avoir collecté des informations
27:31militaires pouvant être utilisées contre
27:33la sécurité de la Russie.
27:35Les avocats de Laurent Vinatier vont faire appel.
27:37Une minute de silence a été respectée
27:39aujourd'hui dans tous les collèges et lycées français
27:41en hommage à Samuel Paty et à
27:43Dominique Bernard, deux professeurs assassinés
27:45par des islamistes radicalisés.
27:47Michel Barnier s'est rendu cet après-midi au collège
27:49du Bois d'Aulne de Conflans-Saint-Honorin
27:51dans les Yvelines, là où enseignait
27:53Samuel Paty. Il transmettait le goût
27:55d'apprendre, on ne les oubliera pas,
27:57dit le Premier ministre. En football,
27:59la France a rendez-vous en Belgique. Ce soir,
28:01quatrième match de la Ligue des Nations, c'est du foot.
28:03Comme la semaine dernière,
28:05c'est Aurélien Chouameni qui portera le brassard
28:07de capitaine, Kylian Mbappé étant toujours absent
28:09du groupe. Le match commence dans
28:11moins d'un quart d'heure. Et puis toujours en Ligue des Nations,
28:13la France accueillera Israël
28:15le 14 novembre dans un mois pile.
28:17Sur France Info, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,
28:19assure que la rencontre se jouera
28:21devant du public dans des conditions normales.
28:23Étant donné la situation au Proche-Orient, il était
28:25question que ce match se joue à huis clos.
28:27Laurent Nunez reconnaît toutefois que son
28:29organisation sera extrêmement sensible.
28:31France Info.
28:3320h,
28:3521h, Les Informés,
28:37Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
28:39Retour sur le plateau
28:41des Informés avec Stéphane Zumsteig
28:43d'Ipso, Stéphane Vernet de West France,
28:45Paul Quignot de Libération et
28:47François-Xavier Bourmeau. Vous étiez en train de parler,
28:49François-Xavier Bourmeau,
28:51de l'opinion. Je ne vous avais pas laissé beaucoup de temps.
28:53Je peux vous laisser continuer parce qu'on parlait
28:55de ces amendements qui seront peut-être
28:57sur ce budget pas si nombreux que ça et ça a
28:59une signification politique quand même.
29:01Oui parce que sur la voie de passage pour
29:03Michel Barnier, elle existe réellement.
29:05Viens à 49.3, on en a parlé.
29:07Mais en réalité,
29:09tout le monde a intérêt à ce que Michel Barnier
29:11fasse le sale boulot. Personne n'a envie
29:13d'aller se colter les 60 milliards d'euros
29:15à économiser et à prendre les mesures
29:17de coupe dans les ministères, les mesures
29:19des hausses d'impôts, etc.
29:21Il n'y a pas d'intérêt dans les oppositions
29:23à faire tomber Michel Barnier maintenant.
29:25Donc ça va vraisemblablement
29:27être animé pour le débat
29:29à l'Assemblée nationale, mais au bout
29:31du compte, ça peut passer.
29:33Paul Guignard ?
29:34Je suis d'accord avec ce qui a été dit sur le fait que ça peut
29:36favoriser la discussion parlementaire et l'amélioration du budget.
29:38Mais quand même,
29:40un budget, c'est quand même
29:42censé donner des orientations politiques.
29:44Ce n'est pas juste des chiffres,
29:46des économies, des recettes.
29:48C'est le budget
29:50qui donne des orientations politiques.
29:52Or, à quoi on assiste ?
29:54Quand Agnès Pannier-Renacher
29:56s'oppose au ministre
29:58du budget précisément sur l'histoire
30:00de la taxation du gaz, de quoi on parle ?
30:02On parle bien de la
30:04capacité ou pas d'infléchir
30:06des politiques énergétiques,
30:08d'avoir une
30:10taxation un peu plus écologiste
30:12que par le passé.
30:14Au moment où les prix de l'électricité vont augmenter ?
30:16Je ne voudrais pas qu'on passe sous silence
30:18les désaccords à l'intérieur
30:20même du gouvernement que ce
30:22débat budgétaire
30:26cache.
30:28Il y a des différences
30:30d'orientation. La principale
30:32est évidemment celle de l'augmentation
30:34des impôts. C'est un dogme
30:36macroniste qui a été
30:38retourné par le Premier ministre.
30:40Donc évidemment que ça chagrine
30:42tous les gens qui appartenaient
30:44au gouvernement
30:46précédent. Donc ça, c'est un fait majeur.
30:48C'est des vrais
30:50désaccords politiques. Celui que j'ai
30:52cité sur la fiscalité écologique,
30:54le gaz, l'électricité, ce sont aussi
30:56des désaccords politiques.
30:58C'est ça qui va être intéressant d'observer.
31:00Parce que parmi les amendements, il peut y avoir
31:02des amendements gouvernementaux.
31:04Et c'est là où on verra
31:06la réalité de ces désaccords et la capacité
31:08de Michel Barnier de les
31:10contenir. En parlant de désaccords
31:12et de visions politiques, il y a aussi un désaccord
31:14au sein même de la droite.
31:16Michel Barnier a présenté
31:18ce budget. Alors, il a
31:20prétendu qu'il y avait trois quarts d'économie
31:22et puis un quart de hausse d'impôts.
31:24Finalement, la Cour des comptes dit que c'est plutôt
31:26l'inverse. Et le désaccord,
31:28là, il est avec ses propres troupes, son
31:30propre camp, parce que la droite dit
31:32non, non, mais nous, ce budget, il ne nous ressemble pas.
31:34Il n'y a pas assez de coupes dans les dépenses
31:36et il y a beaucoup trop de hausse d'impôts.
31:38Donc là, ceux qui sont censés être les
31:40principaux alliés de Michel Barnier
31:42contredisent son budget
31:44et la droite, Laurent Wauquiez, font
31:46déjà savoir qu'il va y avoir des amendements
31:48de suppression pour la hausse de la
31:50taxe sur l'électricité, par exemple, parce que
31:52ils n'en veulent pas.
31:54Le gel de l'indexation
31:56sur l'inflation des retraites,
31:58les LR n'en veulent pas non plus.
32:00Maintenant, la difficulté de s'opposer,
32:02c'est un peu ce que disait François-Xavier Bourneau,
32:04c'est que finalement, d'un côté,
32:06ils sont bien contents que Michel Barnier fasse
32:08tout ça. Ça ne les engage pas trop
32:10aux LR de remettre en cause la taxe
32:12sur l'électricité. Peut-être qu'ils ont d'autres propositions.
32:14Mais les macronistes, en revanche, quand ils s'opposent
32:16à la hausse de la taxe sur les
32:18sociétés, par exemple, au prétexte que ça
32:20remet en cause toute la politique d'Emmanuel Macron depuis
32:22des années, ce qu'ils doivent trouver comme alternatif,
32:24c'est 8 milliards, parce que c'est ce qu'elle est censée
32:26ramener. Et là, c'est beaucoup plus difficile
32:28d'avoir l'air sérieux, crédible
32:30et d'amener une mesure qui rapporterait
32:328 milliards. Les macronistes n'ont pas trouvé.
32:34Donc en fait, ils désapprouvent, ils disent
32:36on sera vigilants, mais
32:38ils ne condamnent pas non plus totalement ces
32:40complexes. On se rend compte que
32:42Michel Barnier n'a pas beaucoup de soutien.
32:44On se demande aussi ce qu'en pense l'opinion
32:46Stéphane Zoubsac. Je crois qu'Ipsos n'a pas encore fait
32:48particulièrement d'études sur
32:50la popularité de, vous m'arrêtez si je me
32:52trompe, de Michel Barnier, mais on a
32:54quand même quelques éléments. Les Français,
32:56ils en pensent quoi de Michel Barnier ?
32:58On a publié une enquête ce week-end
33:00dans la tribune dimanche qui montre bien que la
33:02cote de popularité du gouvernement et de Michel Barnier, mais
33:04d'une grande partie du gouvernement aussi,
33:06s'effrite et s'effrite significativement.
33:08Pourquoi ? Parce que, pour revenir au budget,
33:10moi ce qui me frappe quand même, c'est que
33:12la naïveté avec laquelle ce
33:14gouvernement a annoncé au début le fait qu'il y aurait
33:16des hausses d'impôts, mais uniquement pour 0,3%
33:18de la population, et pour
33:20les entreprises ayant fait des méga
33:22profits, mais que les classes moyennes
33:24ne seraient pas impactées. On parle de
33:2640 milliards d'économies.
33:28Les Français ne sont pas contre
33:30payer plus d'impôts. Ce qu'ils veulent, c'est maintenir leur pouvoir d'achat.
33:32Avec les exemples que vous citiez,
33:34quand vous baissez le remboursement
33:36d'un certain nombre de dépenses médicales,
33:38quand vous envisagez, même s'il y a eu rétropédalage,
33:40de geler
33:42les points de retraite, les retraites des personnes âgées,
33:44mais en fait, vous baissez le pouvoir d'achat.
33:46Les Français se moquent de savoir comment ils vont perdre de l'argent,
33:48que ce soit par plus d'impôts ou par moins de dépenses.
33:50Et là, je trouve que le gouvernement n'a rien vu venir,
33:52et ce qui me frappe assez, oui, les économies,
33:54ce n'est pas juste en rester à une
33:56formule éthérée du style
33:58on va baisser le train de vie de l'État. Mais qu'est-ce que ça
34:00veut dire, le train de vie de l'État ? Ça ne veut rien dire.
34:02Concrètement, les Français le voient, le voient déjà.
34:04Toutes les annonces qui ont été aigrénées la semaine
34:06dernière ont eu un impact très fort
34:08sur la popularité du Premier ministre
34:10et dans tous les segments de la population.
34:12Ça fait des semaines que Michel Barnier dit, je vais dire la vérité
34:14et ça va être dur. On ne peut pas dire que personne n'était prévenu.
34:16Oui, mais on parlait de dépenses,
34:18on parlait de réduction de dépenses publiques
34:20sans donner des exemples concrets.
34:22Les exemples concrets, c'est moins d'argent distribué
34:24aux Français, ou alors
34:26payer plus pour leur mutuel complémentaire.
34:28Les exemples sont légions et ils ont été
34:30cités par les médias ces derniers jours.
34:32En fait, c'est ça qui a
34:34heurté les Français avec cette idée de
34:36flou au début et d'insincérité
34:38parce qu'on ne leur a pas dit la vérité, on en est resté.
34:40Vous avez raison de dire des dépenses publiques, baisser des dépenses publiques.
34:42Si on veut bien comprendre ce que ça veut dire,
34:44on comprend, mais ça n'a pas été présenté de cette façon-là.
34:46François-Xavier Bourbon.
34:48Oui, je voulais juste
34:50revenir peut-être sur l'orientation politique.
34:52En fait, il y en a une dans ce budget, c'est
34:54enterrer les années Macron. Quand on regarde les fondements
34:56du macronisme qui sont désingués
34:58les uns après les autres, que ce soit sur les hausses d'impôts,
35:00le retour
35:02d'une forme d'ISF masqué,
35:04l'apprentissage, la réduction
35:06des aides à l'apprentissage, la suppression
35:08des postes dans l'éducation nationale, qui était
35:10un des chantiers prioritaires du deuxième quinquennat
35:12d'Emmanuel Macron avec la santé,
35:14ce que Macron rappelait d'ailleurs régulièrement.
35:16On voit que petit à petit, il y a quand même plusieurs
35:18piliers du macronisme qui sont
35:20attaqués à la base. Ça crée
35:22une orientation qui est peut-être un peu
35:24légère, mais on voit quand même que
35:26ça remet en cause
35:28les sept dernières années
35:30et ça atteint...
35:32Ce n'est pas encore un droit d'inventaire, mais ça commence à
35:34y ressembler, en tout cas.
35:36Ça fait une ligne, ça, Paul Quignot ?
35:38Ça fait une ligne politique, mais qui va être difficile à tenir
35:40parce que, politiquement, la majorité...
35:42Enfin, il n'y a pas de majorité, donc
35:44ça va être compliqué à tenir.
35:46Je vois un autre risque, moi, en fait, pour
35:48Michel Barnier, c'est que
35:50dans les désaccords qu'on voit émerger
35:52sur cette question budgétaire,
35:54c'est classique. Dans toute discussion
35:56budgétaire, le ministre, il va défendre
35:58son administration, comme l'a fait
36:00Migaud ce matin,
36:02et qu'il vaut mieux faire des économies chez le voisin
36:04que chez soi.
36:06Mais, à l'arrivée,
36:08si ce jeu-là
36:10continue, et il n'y a pas de raison
36:12qu'il ne continue pas et que ça se passe différemment
36:14qu'avant, ça veut dire que l'objectif
36:16de faire des économies peut aussi être
36:18amputé, et que Michel Barnier a fait
36:20cette promesse, puisque
36:22s'il doit répondre favorablement à Migaud,
36:24s'il doit répondre favorablement à un tel,
36:26etc, etc,
36:28à l'arrivée, la possibilité de
36:30faire des économies va forcément se restreindre.
36:32Et en plus, elle n'est pas
36:34extrêmement étayée. Il y a 5 milliards
36:36qui doivent être trouvés par voie
36:38d'amendement, 5 milliards qui ne sont pas
36:40justifiés, donc pour Michel Barnier,
36:42c'est quand même, ça s'annonce
36:44compliqué, les jours qui viennent, là, entre
36:46ceux qui contestent les hausses d'impôts
36:48et ceux qui contestent le peu d'économies
36:50qui viennent, je ne sais pas comment on arrive
36:52au final à 60 milliards.
36:54– Stéphane Verdet, vous avez peut-être des idées ?
36:56– On n'y sera pas à l'arrivée, on n'y sera pas,
36:58mais après, en fait, on est
37:00beaucoup dans de la com'. Stéphane
37:02Soumsec disait tout à l'heure, ça n'a pas été
37:04présenté de cette façon-là. J'aime bien l'expression,
37:06parce que c'est exactement ça qu'on assiste.
37:08Chacun y va avec ses chiffres, en interprétant les choses
37:10à sa façon. Quand on dit, quand la Cour
37:12des comptes dit, en fait, il va y avoir 30 milliards
37:14d'impôts, vous avez un Laurent Saint-Martin,
37:16un ministre du budget, qui dit, non, mais ça,
37:18c'est une question d'interprétation, et qui dit, non, mais en fait,
37:20par exemple, la hausse
37:22de la taxe sur l'électricité,
37:24on n'augmente pas la taxe sur l'électricité,
37:26on supprime le rabais qu'on avait mis
37:28en place pendant le bouclier fiscal,
37:30donc on revient à la normale, donc ce n'est pas une hausse
37:32de... Et donc, chacun
37:34joue ce petit jeu en présentant
37:36les choses à sa façon
37:38de manière à être le plus
37:40crédible. Et là, ce à quoi on va
37:42assister dans la bataille autour du budget,
37:44c'est de la bataille de com'. Mais
37:46à l'arrivée, en réalité, les chiffres
37:48qui sont affichés, les 60 milliards
37:50d'efforts, de redressement, de
37:52freinage des dépenses, c'est magnifique
37:54en termes de l'élément de langage,
37:56c'est absolument formidable, mais on n'y sera
37:58pas. On n'y sera pas, mais en fait,
38:00il faut aussi l'afficher par
38:02rapport à un autre objet secondaire
38:04qui, en fait, est primordial, mais ce n'est pas celui
38:06dont on parle en permanence, mais qui est
38:08essentiel, c'est rassurer les marchés,
38:10rassurer nos partenaires européens,
38:12et en fait, leur montrer qu'on est
38:14en capacité de redresser
38:16les finances publiques de la France.
38:18C'est pour ça aussi qu'on affiche des chiffres
38:20qui sont énormissimes.
38:2260 milliards d'efforts.
38:24À l'arrivée, on ne sera pas à 60 milliards.
38:26— À dégrader légèrement la note française, donc il y a quand même...
38:28— Non, non, on est resté...
38:30— Oui, enfin, il y a une perspective négative, ce qui est quand même...
38:32— C'était déjà le cas avant, en fait.
38:34— Si on est très précis.
38:36Mais ça veut dire quand même qu'il y a une forme
38:38d'attentisme des marchés.
38:40La question, c'est que si ces 60 milliards
38:42annoncés et qu'à la fin, c'est 52 ou 55,
38:44mais ça, c'est un message
38:46qui est très mauvais,
38:48François-Xavier Gourmaud.
38:50— Oui, alors les notations des agences,
38:52elles sont anticipées par les marchés,
38:54donc on ne voit pas de répercussions dans l'immédiat.
38:56C'est souvent anticipé
38:58avec un peu d'avance.
39:00Ce sera effectivement mauvais pour les marchés,
39:02mais aussi pour Bruxelles, où on est quand même sous
39:04procédure de surveillance
39:06depuis le début de l'année.
39:08Et ça, mine de rien, ça compte aussi
39:10pour conserver de l'influence
39:12en Europe et défendre la politique européenne.
39:14Mais après, c'est vrai qu'au bout du compte,
39:16on ne sera peut-être pas à 60 milliards,
39:18parce qu'à force d'essayer
39:20de tenir les huit bouts de l'omelette
39:22et de satisfaire le RN,
39:24la majorité, l'aile gauche de la majorité,
39:26les dissidents de Horizon,
39:28tout le monde en même temps,
39:30ça va se terminer par un espèce de budget
39:32Frankenstein, où il y aura des rajouts un peu partout.
39:34On ne saura plus du tout à quoi ça ressemble.
39:36Et effectivement, on ne saura pas où on va
39:38dans l'orientation politique, autre que celle
39:40de solder les années Macron.
39:42C'est intéressant, parce que la cote
39:44de popularité du Premier ministre baisse,
39:46alors qu'il y a quand même un côté
39:48assez populaire, en tout cas à gauche,
39:50au fait d'augmenter les impôts.
39:52On peut se dire qu'il augmente les impôts, donc les Français sont contents.
39:54Il y a aussi Emmanuel Macron
39:56qui perd des plumes dans votre sondage.
39:58Expliquez-nous pourquoi.
40:00C'est un dommage collatéral ?
40:02Ce péché originel,
40:04c'est la dissolution.
40:06Les Français l'ont toujours en travers de la gorge,
40:08parce qu'il a ajouté du chaos au chaos, pour reprendre des termes qu'on a entendus
40:10ces derniers mois.
40:12Et quelque part, une partie de plus en plus importante de l'opinion
40:14considère que le Président est disqualifié.
40:16Après,
40:18le spectacle qui leur est servi jour après jour,
40:20là, ne fait qu'entraîner
40:22encore davantage ce phénomène. Vous parliez tout à l'heure
40:24de l'effacement du macronisme,
40:26au sens de ces tabous,
40:28comme le rejet de la fiscalité.
40:30Mais on assiste aussi à une accélération de l'effacement
40:32de la macronie. Par la macronie,
40:34j'entends le personnel politique qui a soutenu Emmanuel Macron,
40:36ou qui a créé en partie Emmanuel Macron,
40:38il y a 7 ans maintenant. Quand vous voyez
40:40à quel point tout le monde s'autonomise par rapport
40:42au Président de la République,
40:44où est le Président de la République ? Alors c'est un choix.
40:46Il a voulu rester en surplomb et laisser les mains libres
40:48à Michel Barnier, mais on voit bien que
40:50son ancien bloc
40:52le lâche aussi.
40:54Et il n'en profite pas, parce qu'Emmanuel Macron est tombé
40:56quelque part. Il a été très vite
40:58très impopulaire, dans le cadre de son second
41:00quinquennat. Il l'avait déjà été,
41:02notamment durant l'épisode des Gilets jaunes
41:04plusieurs années auparavant. Mais là,
41:06vous avez de plus en plus de gens qui considèrent
41:08que, compte tenu de sa faute,
41:10je parle de la dissolution, il est en partie,
41:12en grande partie, disqualifié. Et quand
41:14le gouvernement n'arrive pas à s'entendre,
41:16quand il y a des quoi ? Quand il y a des polémiques,
41:18même si le Président de la République n'y est pour rien directement,
41:20bien évidemment, il en est aussi la victime.
41:22La victime directe ou collatérale, je ne saurais répondre
41:24à cette question, mais on lui en veut toujours
41:26beaucoup, et c'est celui qui a le plus à perdre.
41:28Vous disiez tout à l'heure, tout le monde a intérêt à ce que
41:30le budget fasse passer ce budget,
41:32prenne des décisions qui fâchent, et que tout le monde
41:34a intérêt à ce que Michel Barnier tienne quelques mois.
41:36S'il y a bien quelqu'un, quelqu'un qui a beaucoup à perdre,
41:38et très rapidement, c'est le Président de la République.
41:40Si Barnier tombe, se posera la question
41:42de la pérennité du Président de la République à son poste.
41:44François-Xavier, vous qui suivez le Président,
41:46Emmanuel Macron n'a pas trouvé
41:48la bonne posture
41:50pour essayer de profiter
41:52du fait qu'il n'est plus directement
41:54en manette, alors peut-être que les Français
41:56pourraient lui en être grés, non ?
41:58Non, mais il n'a pas trouvé la bonne posture,
42:00effectivement, mais il cherche, et pour l'instant,
42:02il ne trouve pas.
42:04Il essaie de se déplacer, de renouer le lien
42:06avec les Français, mais vous remarquerez que
42:08dans toutes les sorties récentes qu'il fait, et encore
42:10aujourd'hui, au Salon de l'Agriculture...
42:12De l'Automobile.
42:14De l'Automobile, pardon.
42:16Pas encore.
42:18Au Salon de l'Automobile,
42:20il fait un commentaire, on va en parler
42:22sur le Doliprane,
42:24vraisemblablement, on ne retrouvera pas
42:26ce commentaire du Président de la République
42:28ailleurs que dans un papier sur le Doliprane.
42:30Avant, il avait beaucoup plus de capacité
42:32à impulser un débat et à centrer
42:34l'attention autour de lui. Donc, effectivement,
42:36il y a un peu de démonétisation
42:38d'Emmanuel Macron en ce moment.
42:40Effectivement, aussi, si Barnier
42:42tombe, ça va devenir très compliqué pour lui,
42:44d'autant qu'au-delà des Insoumis
42:46qui ont installé dans le débat public
42:48l'idée de sa possible destitution avec la procession parlementaire,
42:50plusieurs membres de son camp,
42:52Édouard Philippe et Gabriel Attal,
42:54ont aussi alimenté cette idée en
42:56expliquant qu'ils seraient candidats
42:58à la prochaine élection présidentielle.
43:00Édouard Philippe, sans préciser la date,
43:02et en disant qu'il se préparait à tout moment,
43:04et Gabriel Attal en enchaînant très vite derrière
43:06et en étant tout aussi flou.
43:08Donc cette question, effectivement,
43:10d'un départ du Président de la République,
43:12elle est dans l'air
43:14dans le débat public. – Bon, vous parlez du Doliprane,
43:16François-Xavier Beaumont, on va en parler
43:18du Doliprane parce que c'est le dossier industriel et politique
43:20de la journée.
43:22Et pour l'heure 20h46,
43:24on parle du Doliprane avec les infos,
43:26mais dans quelques instants, juste après le Fil Info,
43:28avec Emmanuel Langlois.
43:30– Au Proche-Orient, le Premier ministre israélien,
43:32Benjamin Netanyahou,
43:34affirme qu'Israël continuera à frapper
43:36sans pitié le Hezbollah,
43:38y compris à Beyrouth, fin de citation,
43:40alors que les sirènes d'alerte ont retenti
43:42ce lundi dans le centre du pays
43:44après le tir de projectiles
43:46depuis le Liban, selon l'armée israélienne.
43:48Plus tôt dans la journée,
43:5021 personnes ont été tuées dans une frappe
43:52de l'état hébreu visant un village
43:54du nord du Liban, d'après le bilan fourni
43:56par la Croix-Rouge.
43:58Un retour à la normale en cours
44:00en Martinique, selon un communiqué
44:02de la préfecture tout à l'heure.
44:04L'île est touchée depuis le mois dernier
44:06par un mouvement de protestation
44:08contre la vie chère, avec exactions
44:10et blocages. Il serait donc en nette
44:12diminution depuis deux jours
44:14d'après les autorités locales.
44:16Le football est
44:18entre le départ d'Antoine Griezmann
44:20et l'absence de Kylian Mbappé.
44:22L'équipe de France qui aura fort à faire
44:24ce soir face à la Belgique.
44:26Une victoire des Bleus les rapprocherait
44:28d'une qualification pour les quarts de finale
44:30de la Ligue des Nations, le match à partir
44:32de 20h45, depuis quelques
44:34instants donc. Et puis départ réussi
44:36pour la sonde Europa Clipper
44:38de la NASA, à bord d'une
44:40fusée SpaceX d'Elon Musk.
44:42Elle vient de décoller vers une
44:44lune glacée de Jupiter, avec pour mission
44:46de découvrir si celle-ci
44:48réunit les ingrédients qui lui permettraient
44:50d'abriter de la vie dans un océan
44:52d'eau liquide. Elle est attendue
44:54sur place pas avant avril
44:562030.
44:58France Info
45:0020h,
45:0221h, les informés
45:04Agathe Lambret,
45:06Jean-Rémi Baudot.
45:08Dernière partie de ces informés avec
45:10Stéphane Vernet de West France, Paul Quignot de Libération,
45:12François-Xavier Bourmeau de
45:14l'Opinion et Stéphane Zumsteig
45:16de l'Institut Ipsos.
45:18On va parler d'un dossier industriel
45:20qui est devenu évidemment
45:22un dossier politique. La France va-t-elle perdre
45:24l'un de ses fleurons du médicament, le
45:26Doliprane, Agathe ? Le groupe Sanofi
45:28étudie en tout cas la possibilité de
45:30vendre sa filiale chargée notamment
45:32de la commercialisation de
45:34ce médicament célèbre
45:36à un fonds américain. Les
45:38salariés sont vend-debout, ils étaient
45:40en grève aujourd'hui pour que
45:42le Doliprane reste français et pour que
45:44le gouvernement, je cite, arrête d'être complice
45:46de la direction de Sanofi.
45:48Alors pour tenter de rassurer,
45:50pas moins de deux ministres de l'économie
45:52et de l'industrie se sont rendus sur
45:54place aujourd'hui à Lisieux, dans le
45:56Calvados, sur le site de production
45:58du Doliprane. Écoutez le ministre de
46:00l'économie, Antoine Armand.
46:02Ces garanties, Marc Ferracci les détaillera
46:04dans un instant, devront
46:06être respectées si
46:08le projet de cession vient
46:10à arriver sur la table.
46:12Elles devront être respectées et nous nous assurerons
46:14qu'elles le seront. Nous nous assurerons
46:16en mobilisant tous les outils
46:18législatifs et réglementaires
46:20à notre disposition.
46:22Y compris des pénalités et des
46:24sanctions en cas de non-respect
46:26de l'accord. Je le dis ici aussi
46:28pour la bonne stratégie industrielle
46:30du gouvernement et de la France,
46:32y compris la possibilité
46:34d'un actionnariat public et d'une
46:36participation à la gouvernance.
46:38Voilà. Faut-il croire Antoine Armand
46:40quand il dit qu'ils peuvent avoir
46:42des garanties alors
46:44qu'Emmanuel Macron avait fait de la souveraineté sanitaire
46:46une priorité ? Est-ce qu'il faut
46:48s'inquiéter de l'éventualité d'une telle
46:50cession ? Que doit, que peut faire
46:52l'État ? Bonsoir Emmanuel
46:54Auréol. Bonsoir.
46:56Vous êtes professeur d'économie à Toulouse,
46:58membre du cercle des économistes.
47:00On entend désormais ce balai de
47:02politique, notamment du gouvernement,
47:04qui tente de donner des garanties sur
47:06la pérennité
47:08à la fois du site de production et éventuellement
47:10du siège social. On peut croire
47:12le gouvernement ? Quel
47:14levier a réellement l'État dans ce dossier ?
47:16Bon écoutez,
47:18Sanofi, en fait,
47:20suit une stratégie que suivent ses concurrents,
47:22Pfizer notamment,
47:24et GSK,
47:26qui consiste en fait à se séparer
47:28de la partie
47:30médicaments de supermarché,
47:32enfin médicaments sans ordonnance,
47:34et se reconcentrer
47:36sur les molécules
47:38les plus énouvantes,
47:40les segments les plus porteurs.
47:42De ce point de vue, la politique industrielle
47:44de Sanofi n'est pas absurde,
47:46et il faut bien savoir que
47:48bien si le Doliprane, c'est un
47:50totem français, ça ne représente
47:52même pas 10% du chiffre d'affaires
47:54le marché français de cette
47:56branche de Sanofi
47:58qui s'appelle Opela.
48:0025% de son chiffre d'affaires, elle le fait
48:02aux Etats-Unis, d'où cette idée
48:04de faire entrer ce fonds
48:06d'investissement qui a la réputation
48:08de booster les entreprises
48:10dans lesquelles ils investissent
48:12afin de les revendre, et de ce fait
48:14notamment de se muscler
48:16sur le marché américain.
48:18Du point de vue de Sanofi,
48:20ça ne me paraît pas une stratégie
48:22idiote, sachant évidemment
48:24que le gouvernement demande
48:26à ce que la fabrication du
48:28Doliprane et le siège social
48:30de la société reste en France
48:32et sachant aussi que
48:34Sanofi va rester actionnaire
48:36de la société, il n'en va pas
48:38intégralement. Vous voulez dire que le
48:40Doliprane ne va pas devenir
48:42américain, et vous parlez du point
48:44de vue de Sanofi, vous dites que ce n'est pas absurde
48:46parce que ça peut aussi faire fructifier
48:48certains de ses bénéfices d'avoir ces
48:50investissements américains, mais du point
48:52de vue français, qu'est-ce qu'on perd ? C'est tellement
48:54symbolique, c'est un fleuron, le Doliprane
48:56concrètement pour la
48:58France, est-ce que ce ne serait pas une grosse
49:00perte ?
49:02D'abord,
49:04on mélange un peu tout, c'est-à-dire que ce n'est pas parce que
49:06l'actionnariat change que forcément
49:08l'entreprise sera délocalisée,
49:10en tout cas celle qui fabrique le Doliprane,
49:12sachant que les marques
49:14varient d'un pays à l'autre, dont le Doliprane
49:16c'est que français, et c'est très
49:18populaire et c'est rentable.
49:20Pour moi, ce n'est pas clair
49:22que ça va être suivi d'une délocalisation,
49:24ce qui est quand même très différent. Mais l'actionnaire,
49:26c'est important aussi.
49:28C'est important, il y a plein d'actionnaires
49:30étrangers en France, dans plein de domaines,
49:32et donc la question c'est, est-ce qu'ils vont
49:34délocaliser ou pas cette entreprise ? Je répète,
49:36je ne suis pas du tout sûre, surtout
49:38si on impose des garanties
49:40là-dessus. Emmanuel Aurignol, la question
49:42malgré tout c'est, est-ce que l'État
49:44peut réellement faire quelque chose ?
49:46Le balai qu'on voit de politique, est-ce que
49:48c'est de la communication ou est-ce que, d'un pur point de vue
49:50capitalistique, l'État peut faire quelque chose ?
49:52Écoutez,
49:54moi, l'idée que je trouve
49:56absurde, c'est celle de la nationalisation.
49:58Avec un budget qui est
50:00complète. Oui, ça a été évoqué par
50:02plusieurs responsables politiques. Oui, à gauche,
50:04par exemple, ils disent, il ne faut pas vendre,
50:06il faut le nationaliser. Alors ça, pour vous, c'est absurde ?
50:08Vous avez vu les
50:10problèmes budgétaires, vous en parliez
50:12il n'y a pas très longtemps, il ne faut pas être
50:14schizophrène. On ne peut pas
50:16aller acheter une société
50:18qui, par ailleurs,
50:20est rentable.
50:22Je ne comprends pas cette
50:24proposition, elle ne me paraît pas raisonnable.
50:26Du coup, qu'est-ce qu'on peut faire ? On peut évidemment
50:28empêcher ce rachat.
50:30On a la possibilité de faire
50:32l'État a des possibilités
50:34de contrôler les investissements étrangers
50:36mais il y a quand même des conditions.
50:38Je ne suis pas sûre qu'elles sont réunies parce qu'en fait,
50:40ce n'est pas un monopole
50:42la production de cette molécule.
50:44Il y a d'autres entreprises qui en fabriquent
50:46en France et en Europe.
50:48J'ai l'impression que c'est un dossier
50:50qui est monté en épingle.
50:52Les politiques se sont engouffrés dedans.
50:54Je ne suis pas sûre qu'ils ont bien fait.
50:56Dossier très politique, donc,
50:58François-Xavier Bourmont, l'opinion.
51:00Oui, parce qu'il y a tous les ingrédients
51:02dedans pour que ça devienne
51:04explosif.
51:06Vous avez un médicament qui est apprécié
51:08et connu de tous les Français. Vous avez un géant
51:10pharmaceutique qui n'a pas forcément
51:12bonne réputation dans l'opinion publique.
51:14Vous avez une promesse d'Emmanuel Macron de restaurer
51:16la souveraineté française dans
51:18l'approvisionnement en médicaments
51:20pour éviter que se reproduisent
51:22les manques qui ont eu lieu pendant la crise
51:24sanitaire du Covid.
51:26Vous mélangez tout ça. Vous avez aussi
51:28Sanofi qui est régulièrement accusé
51:30d'avoir touché
51:32les montants du crédit impôt recherche
51:34et de licenciés derrière.
51:36Quand vous mélangez tout ça...
51:38C'est un bon best-of.
51:40Il y a absolument tout pour que ça
51:42devienne un dossier politique. D'ailleurs, on l'a vu,
51:44la polémique est partie très vite. Quand vous avez deux ministres
51:46qui se déplacent pour éteindre un incendie, c'est jamais
51:48très bon signe.
51:50– Stéphane Vernet, Lisieux, Calvado,
51:52c'est du bois de France tout ça.
51:54– Moi je comprends que les gens du site soient
51:56particulièrement inquiets et ils ont
51:58raison de l'être parce que dans un passé
52:00pas si lointain, on a bien vu
52:02ce que donne ce genre d'opération.
52:04En fait, Emmanuel Moriol
52:06explique très bien la logique de Sanofi
52:08et moi je comprends
52:10les arguments macro-économiques,
52:12etc., le fait de vouloir
52:14investir et c'est ce qu'a dit Frédéric Oudéa, le président de Sanofi
52:16cet après-midi, juste après le petit son
52:18que vous avez passé avec Antoine Armand,
52:20il disait mais nous on a besoin d'investir massivement
52:22donc on a besoin d'un partenaire financier
52:24pour financer la recherche
52:26et le développement et c'est promis, tout ça
52:28restera en France, c'est pas parce que
52:30on cède nos parts à un fonds d'investissement
52:32américain qu'on va décrocher.
52:34La réalité c'est quoi ? C'est que quand vous avez un fonds d'investissement
52:36américain qui achète une entreprise
52:38en France, c'est pour dégager du cash,
52:40c'est pour faire des bénéfices. – Ou revendre vos
52:42quelques années. – Non, alors c'est pour dégager
52:44de la marge, donc il peut y avoir
52:46plusieurs solutions pour ça, soit vous augmentez les prix
52:48du produit, soit
52:50vous réduisez la masse salariale
52:52pour dégager
52:54de la rentabilité, soit
52:56vous délocalisez,
52:58et regardez ce qu'il s'est passé avec Alcatel-Alstom,
53:00on avait un certain nombre d'usines
53:02qui étaient des fleurons, moi je pense à l'usine Alcatel
53:04qui avait à Laval par exemple qui faisait
53:06des téléphones portables
53:08au mi-temps des années 2000, on était
53:10à la pointe, etc., ils ont vendu à des Américains
53:12un groupe qui s'appelait Flextronics qui
53:14s'était engagé, il y avait eu un accord avec l'État
53:16en disant, voilà, vous vous engagez
53:18à maintenir l'activité et l'emploi pendant 5 ans.
53:20Les Américains se sont restés 7 ans,
53:22ils ont organisé le
53:24transfert de technologie, les machines
53:26en Chine, en Europe de l'Est, etc.,
53:28tous les savoir-faire,
53:30et puis au bout de 7 ans ils ont tout fermé,
53:32et tout le monde s'est retrouvé le mec dans l'eau en fait, voilà, terminé.
53:34Donc même avec ce discours qui consiste à dire
53:36on va prendre des garanties, etc.,
53:38les gens ne sont pas cons, ils se souviennent de ce qui s'est
53:40passé, ils savent très bien que
53:42tout ça c'est, voilà,
53:44rien n'est gravé dans le marbre, donc moi je comprends
53:46que les salariés de ces entreprises s'inquiètent.
53:48Paul Kignot, Libération.
53:49Oui, ils ont raison de s'inquiéter parce que tout ce qui a été
53:51dit là est juste, c'est que
53:53les garanties, ils vont les obtenir
53:55au moment, avant la signature,
53:57mais effectivement, qu'est-ce qui se passera
53:59dans 4 ans, dans 5 ans, dans 6 ans,
54:01personne n'en sait rien, et les scénarios
54:03similaires qui se sont passés,
54:05enfin dans le passé, ont prouvé que
54:07en général, ça ne se passait
54:09pas très bien. Je voudrais juste aussi rappeler
54:11que Sanofi, c'est
54:1343 milliards de chiffre d'affaires, si je ne me trompe
54:15pas, et 5,
54:17un peu plus de 5 milliards de bénéfices,
54:19dont 4, un peu plus de 4, ont
54:21été reversés sous forme de dividendes aux actionnaires.
54:23La vente
54:25de cette filiale de Sanofi a aussi
54:27pour objectif de pouvoir
54:29verser des dividendes aux actionnaires.
54:31Merci beaucoup, Paul Kignot.
54:33Alors je vais d'abord remercier
54:35Emmanuel Auriol, professeur d'économie à Toulouse,
54:37membre du Cercle des économistes. Merci beaucoup d'avoir été
54:39en direct avec nous à distance
54:41dans ces informés pour nous parler de
54:43cette question du doliprane et de nous avoir apporté
54:45finalement le regard business qui était
54:47important pour comprendre la stratégie
54:49de Sanofi. Merci beaucoup Emmanuel Auriol.
54:51Merci à tous les informés.
54:53Stéphane Vernet, à la une
54:55de Ouest-France demain.
54:57Doliprane, tempête autour d'un symbole français.
54:59Voilà, on y revient évidemment. Paul Kignot,
55:01à la une de Libé demain. Doliprane,
55:03Dura, Valérie.
55:05François-Xavier Bourmont,
55:07à la une de l'Opinion.
55:09Au premier sujet des informés, immigration,
55:11Barnier ouvre un nouveau front.
55:13Merci beaucoup à Stéphane Zumsteig,
55:15directeur du département politique et opinion
55:17de l'Institut Ipsos. Agathe, on se retrouve
55:19demain à 18h30
55:21à la radio pour l'interview politique et à 20h
55:23pour les informés. Les informés qui reviennent
55:25dès demain matin à 9h.
55:27Saliha Braklia et Renaud Delis.