Un tueur à gages de 14 ans qui abat un chauffeur de VTC, un autre de 15 ans tué en voulant remplir un contrat... Policiers et acteurs de terrain à Marseille sont frappés par la jeunesse de ces nouvelles recrues des réseaux de trafic de drogue.
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00:00Sous-titres par David Diaz
00:30Nous sommes, je pense que vous le savez tous, dans l'insécurité à Marseille, malheureusement
00:36avec tout ce qui se passe, c'est vraiment, je trouve même plus les mots pour mettre
00:42en confiance, on va dire, les personnes qui vivent à Marseille, avec tous les règlements
00:45de comptes, etc.
00:46Et Nassim, c'était quelqu'un qu'on connaissait, il était, franchement, c'est émouvant.
01:00En fait, on est dans un film d'horreur, alors des films d'horreur à Marseille, on
01:28a l'habitude, il faut se dire les choses, ça fait longtemps qu'on a vu des films d'horreur,
01:32mais des films d'horreur à ce niveau-là, avec une telle jeunesse, très honnêtement
01:36moi, de mémoire de policier marseillais, 23 ans de service ici, je n'avais jamais vu.
01:40C'est complètement nouveau, je parle d'une époque, peut-être que vous n'avez pas connu,
01:43mais l'époque de Zampa et Francis Lebel, il y a 40 ou 50 ans, vous n'avez jamais tué
01:47un ragage qui avait 14 ans, ça n'existait pas, c'était des tueurs à gages, c'étaient
01:50des hommes, des bonhommes qui savaient qui tuer, ils savaient sur qui tirer, je ne vous
01:56dis pas que c'était des enfants de cœur, mais ils savaient ce qu'ils faisaient.
01:59Là aujourd'hui, on a des gamins à qui vous mettez des armes de guerre entre les mains
02:02qu'ils ont entre 14 et 16 ans, la notion de vie n'existe pas, ils n'ont rien connu
02:06dans leur vie à part la délinquance et ils se retrouvent à exécuter une tâche absolument
02:11la plus horrible dans ce monde, c'est-à-dire tuer quelqu'un.
02:26Je vais utiliser des propos très crus, mais il fut un temps, à l'époque, quand j'étais
02:36beaucoup plus jeune et même avant moi, quand ce genre d'homicide se produisait, il y avait
02:40des codes, ça se faisait proprement, on tuait en pleine nuit, on ne brûlait pas les gens,
02:44on les laissait dans un coin, on ne mêlait pas la famille, aujourd'hui il n'y a plus
02:48de codes, il n'y a plus aucun respect, aujourd'hui les réseaux s'organisent puisque ça devient
02:52des cartels internationaux, ils vont chercher des enfants à Nîmes, à Lyon, à Paris, à
02:57Bordeaux, dans d'autres villes, pour que les jeunes n'identifient pas les têtes de réseau
03:00et que s'ils se font attraper, ils n'ont aucun élément à donner puisqu'ils ne sont pas
03:03de la ville, et finalement ces jeunes qui viennent d'ailleurs, ils n'ont pas de codes.
03:06A chaque fois c'est le même profil, à chaque fois c'est des jeunes qui ont subi des traumatises,
03:10des jeunes qui ne sont plus scolarisés, des jeunes qui se sentent rejetés par la société
03:15aussi, et moi j'en suis convaincu.