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00:00L'appel du Premier ministre libanais aux Nations Unies.
00:04Najib Mikati plaide pour un cessez-le-feu immédiat dans les combats entre Israël et le Hezbollah.
00:09Deux casques bleus ont été blessés en fin de matinée après de nouveaux tirs israéliens dans le sud du Liban.
00:14Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a dénoncé une violation du droit humanitaire international.
00:21On va retrouver tout de suite en direct depuis Beyrouth l'envoyé spécial de France 24.
00:24Bonjour à vous Cyril Paillin.
00:26On va revenir sur la situation autour de ces casques bleus touchés pour la deuxième fois par l'armée israélienne.
00:32Quelles sont les toutes dernières informations dont vous disposez ?
00:38Écoutez, je peux vous dire que ça agite beaucoup le landerneau diplomatique
00:42puisqu'évidemment, deuxième incident en 24 heures, cela fait beaucoup.
00:46Il y avait déjà eu quelques échauffourées autour de Maroul-en-Race
00:51où il y a des combats extrêmement importants,
00:52où il y avait déjà une force d'interposition la semaine dernière,
00:56où les forces israéliennes avaient, ni plus ni moins, en violation avec les lois internationales,
01:01je rappelle que la Finul, c'est 10.500 soldats à casques bleus,
01:05une force multinationale qui est là depuis de nombreux années, depuis 1978,
01:09les forces israéliennes, dans l'offensive terrestre,
01:11avaient requis le départ d'une unité de force irlandaise dans cette position,
01:18ce qui avait été évidemment rejeté immédiatement,
01:21non seulement par le commandement sur place, par le commandement de la Finul,
01:24mais aussi par le haut commandement des Nations Unies
01:28qui avait rappelé évidemment les conventions internationales,
01:31les lois de la guerre qui s'appliquent à chacun.
01:33Donc déjà, on savait qu'il y avait ces problèmes de casques bleus pris entre les deux feux,
01:39et donc, vous le disiez, deuxième incident avec des blessés sur la position de Nakoura.
01:45Nakoura, c'est le quartier général tout de même de cette force d'interposition
01:49qui est là depuis 1978, dont personne n'ignore les positions.
01:55Donc on voit bien qu'il y a ce bras de fer avec les casques bleus
01:59qui sont au milieu de cela, pris entre deux feux.
02:02C'est un peu aussi leur fonction.
02:05Ils sont là dans une position extrêmement difficile depuis extrêmement longtemps,
02:08tentant de faire appliquer des résolutions de l'ONU avec les succès qu'on sait.
02:12Mais cette fois-ci, évidemment, la communauté nationale est extrêmement alarmée.
02:17Ça ne fait que refléter en fait ce qui se passe sur le terrain.
02:19C'est-à-dire une intensification des combats et surtout une intensification très claire
02:24de l'offensive terrestre lancée par l'armée israélienne le 30 septembre dernier.
02:28Et des frappes de plus en plus intensives également, Cyril,
02:32sur le centre de la capitale, Beyrouth, dans des quartiers densément peuplés.
02:40Oui, effectivement, nous en revenons avec Tarek Khay.
02:44C'est effectivement quelque chose qui est...
02:46Les frappes depuis quelques jours, depuis de nombreux jours,
02:49c'est quelque chose qui est devenu, hélas, une habitude pour les habitants de la capitale libanaise.
02:53C'est devenu une habitude d'avoir des bombardements israéliens un peu partout dans le Liban,
02:59que ce soit dans le nord, dans le sud.
03:00Mais aussi, on savait qu'il y avait une vraie question de sécurisation
03:05pour l'ensemble des gens qui habitent ce pays et la capitale.
03:07Mais là, effectivement, c'est à moins d'un kilomètre, à vol d'oiseau,
03:09de là où je me trouve, à Beyrouth-Est.
03:12Derrière moi, c'est la banlieue sud qui est frappée très régulièrement.
03:16Et là, je peux vous dire que le taux de destruction dans ce quartier extrêmement peuplé,
03:23un quartier mixte où l'ensemble des Beyrouthains vont déjeuner, se déplacent.
03:28C'est un centre administratif.
03:29Il y a une université très connue, l'ambassade de France, qui n'est aussi pas extrêmement loin.
03:34Tout cela arrive comme une énorme commotion dans la société,
03:37puisqu'on sent bien qu'il n'y a plus aucun endroit sécurisé.
03:40Et l'immeuble en lui-même qui a été frappé a été extrêmement durement frappé avec un incendie.
03:47Donc, c'est pour ça que le bilan est extrêmement important.
03:50Et le mot qui revient un petit peu dans l'esprit et dans les témoignages
03:55qu'on a pu recueillir sur place, c'est la disproportion.
03:57Puisque, effectivement, s'il s'agit de Wafik Safa qui était visé,
04:01c'est un haut dignitaire du Hezbollah, la milice chiite libanaise,
04:04le chef de l'unité de coordination du Hezbollah.
04:06Sa mort n'est pas confirmée pour l'instant et même démentie par le Hezbollah.
04:10Le bilan est extrêmement lourd et on peut imaginer, évidemment,
04:13que ce ne sont que des civils, des populations civiles qui ont été touchées.
04:16Donc, c'est un peu le même genre de propos qu'on a pu recueillir
04:19dans l'offensive et la stratégie militaire israélienne à Gaza.
04:22C'est cette disproportion de moyens pour obtenir, pour cibler des représentants,
04:28en l'occurrence à Gaza du Hamas, mais là, en l'espèce, en ce qui concerne le Hezbollah.
04:32Et tout cela va en s'intensifiant.
04:34Et ce soir, ça va être une nouvelle nuit avec certainement les drones israéliens
04:39qui continuent de circuler, toujours, des ordres d'évacuation.
04:41De nouvelles, de nouveaux bombardements certainement à venir.
04:44Et cette peur qui s'est installée ici à Beyrouth avec plus aucun endroit,
04:49plus aucun secteur, plus aucun district de la capitale libanaise
04:52où on peut se sentir en sécurité.
04:54Merci beaucoup Cyril, Cyril Payet en direct de Beyrouth.