• il y a 2 mois
On inaugure l'Humatinale avec notre journaliste Cyprien Caddeo !

Aujourd'hui mercredi 9 octobre : on vous parle de la motion de censure contre le gouvernement Barnier, de la polémique entre Rima Hassan et BFMTV, du traitement des un an du 7 octobre dans les médias et de la sortie ciné de la semaine "L'histoire de Souleymane".

0:00 : Motion de censure contre le gouvernement Barnier
9:54 : 7 octobre, Macron veut l'arrêt des livraisons d'armes ?
25:20 : Rima Hassan sur BFMTV
43:35 : Les propositions de l'Institut Montaigne pour 150 milliards d'économies
56:50 : Dans le Nord, 30 000 collégiens privés de cinéma
1:06:04 : La sortie ciné de la semaine "L'histoire de Souleymane"

Retrouvez-nous tous les mercredis à 10h en live sur Twitch pour l'Humatinale.

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Transcription
00:00:00On va commencer par la motion de censure.
00:00:03Est-ce que vous avez suivi ça ?
00:00:04C'était hier à l'Assemblée nationale,
00:00:06la première motion de censure déposée contre le gouvernement Michel Barnier.
00:00:10Et on va écouter la personne qui l'a déposée.
00:00:13Donc, ça a été déposé par l'intégralité des députés du Nouveau Front populaire,
00:00:17donc des quatre groupes pour appel PS, LFI, ELV, les écologistes et les communistes.
00:00:23Et on va écouter Olivier Faure,
00:00:26qui défendait
00:00:29sa motion de censure avant le vote.
00:00:33À la tribune, ça dure une minute trente, je vous laisse l'écouter.
00:00:36Dans tous mes déplacements,
00:00:37je rencontre nos concitoyens souvent en colère et queret,
00:00:41tous affligés que le chef de l'État ait pu trahir ainsi, sans trembler,
00:00:46leur vote et la tradition républicaine.
00:00:49Le plus dramatique de cette histoire,
00:00:51c'est que nombre d'entre eux disent ne plus vouloir voter lors des prochains scrutins.
00:00:55Monsieur le député, on manifeste, ça ne sert à rien.
00:00:59On vote, ça ne sert à rien.
00:01:01La prochaine fois, on ne viendra pas.
00:01:04Chers collègues, est-ce là le sens
00:01:06de notre engagement collectif pour la démocratie ?
00:01:09Écoutez ces mots de Victor Hugo.
00:01:13Nous rappelons la mystique du vote.
00:01:16Je le cite.
00:01:18Regardez l'ouvrier qui va au scrutin.
00:01:20Il y entre avec le front triste du prolétaire accablé.
00:01:24Il en sort avec le regard souverain.
00:01:28Mesdames et messieurs les représentants du peuple,
00:01:31le vote est le moyen de règlement pacifique des conflits.
00:01:35Si vous lui ôtez son caractère sacré,
00:01:38alors c'est tout l'édifice démocratique qui menace de s'écrouler.
00:01:43Et vous avez pris ce risque.
00:01:47Vous êtes donc désormais aux commandes du pays.
00:01:50A l'issue de cette séance, vous le resterez,
00:01:53puisque l'extrême droite a décidé d'assumer avec vous
00:01:57la continuité du macronisme.
00:01:59L'extrême droite se rend toujours du côté du capital contre le travail,
00:02:05tout comme la droite française préfère le soutien du RN
00:02:09plutôt que la moindre concession au progrès social.
00:02:15Si vous l'avez écouté attentivement,
00:02:17vous avez vu qu'Olivier Faure,
00:02:20quand il monte à la tribune pour défendre sa motion de censure,
00:02:22il part pas gagnant déjà.
00:02:23Il est en train de dire qu'on va voter une motion,
00:02:25mais à la fin, vous serez toujours en poste,
00:02:27vous serez toujours ministre.
00:02:30Pourquoi ?
00:02:30Parce que c'est la première motion de censure de l'ère Barnier.
00:02:34Elle arrive juste après le discours de politique générale
00:02:37que vous avez livé ici sur Twitch.
00:02:41Et en fait, il savait déjà,
00:02:45et on va écouter après l'extrême droite,
00:02:47il savait déjà que le RN n'allait pas voter la motion de censure.
00:02:51Et donc, ça ne suffirait pas,
00:02:53puisqu'il y a eu 197 voix pour la motion de censure.
00:02:56Donc, c'est en gros tous les députés NFP
00:02:59plus 4 députés de gauche du groupe Lyot.
00:03:05Donc, ça fait pas assez.
00:03:06La majorité est à 289, pour rappel.
00:03:08Et évidemment, si vous rajoutez les 126 voix du RN,
00:03:12vous atteignez tout de suite une majorité de plus de 289.
00:03:16Donc, l'enjeu, c'est évidemment...
00:03:19On sait que le RN servira de béquille au gouvernement,
00:03:22on ne sait pas jusqu'à quand.
00:03:24Et du coup, Olivier Faure, quand il monte,
00:03:27en fait, il sort un argument qui est l'argument principal du NFP
00:03:30pour cette motion de censure, c'est que vous ne devriez pas être là.
00:03:32C'est-à-dire, vous n'avez pas gagné les élections.
00:03:34Vous êtes Michel Barnier, vous êtes issu de Les Républicains.
00:03:37Et Les Républicains, c'est 47 députés à l'Assemblée.
00:03:40C'est genre 6 % au premier tour des législatives.
00:03:44Donc, c'est pas normal que vous ayez 11 ministres
00:03:48et que vous soyez le premier ministre.
00:03:50Et donc, il a un argument, Yves-Yves Victor Hugo, vous l'avez vu,
00:03:53il a un argument autour du vote.
00:03:54Et donc, après, sa deuxième argument, c'est de dire,
00:03:56de toute façon, vous allez tenir grâce à l'extrême droite.
00:03:58Et je vous propose d'écouter l'extrême droite
00:04:00parce que c'est assez intéressant ce qu'ils disent
00:04:02et c'est assez même flippant, il faut le dire.
00:04:05Donc là, on va écouter celui qui est monté à la tribune
00:04:07pour l'explication de vote du RN.
00:04:11Donc, c'est Guillaume Bigot, qui était un ancien chroniqueur de CNews,
00:04:13pour la petite anecdote, et qui va vous expliquer
00:04:17pourquoi il ne vote pas la motion de censure,
00:04:19en tout cas, pas pour l'instant.
00:04:21Je vous mets ça tout de suite.
00:04:23...tout vient à point pour qui sait attendre.
00:04:26Et justement, mes chers collègues,
00:04:28on ne censure pas quand ce n'est pas le moment.
00:04:30Faire une bonne chose au mauvais moment,
00:04:31c'est faire une mauvaise chose.
00:04:33Avoir raison à contre-temps, c'est avoir tort.
00:04:35On ne censure pas car c'est inutile à ce stade.
00:04:37On ne censure pas car un seul tweet de Marine Le Pen
00:04:39suffit à infléchir la position du Premier ministre
00:04:41sur la désindexation des salaires.
00:04:43...
00:04:46Et il aura suffi d'un simple rappel à l'ordre
00:04:48pour que le chef du gouvernement fasse comprendre,
00:04:50merci, vous l'avez fait, à votre ministre de l'Economie,
00:04:53que sa porte devait rester ouverte à tous.
00:04:56Notre déclaration, nos déclarations,
00:04:59ont plus de poids sur le gouvernement et plus d'effet
00:05:01pour défendre les Français avec vos effets de manche
00:05:03et votre censure épouvantaille.
00:05:05La censure, à ce stade, serait donc prématurée.
00:05:09La censure est pour finir inutile, puérile et excessive.
00:05:12Pour l'instant, nous préférons exercer une pression
00:05:15sur ce gouvernement au nom d'une logique de moindre mal.
00:05:17Pour l'instant, nous préférons un gouvernement de moindre mal.
00:05:23M. Cazeneuve était un moindre mal par rapport à Mme Castex.
00:05:27M. Barnier est un moindre mal par rapport à M. Cazeneuve.
00:05:29Mais surtout, surtout, le gouvernement Barnier
00:05:32est un moindre mal par rapport à pas de gouvernement du tout.
00:05:36Mais nous attendons d'ailleurs le budget de pied ferme.
00:05:39Vous, vous voulez censurer a priori
00:05:40en prenant le risque du chaos et de l'ingouvernabilité ?
00:05:44Nous, nous nous ferons un devoir de censurer a posteriori,
00:05:47et si besoin.
00:05:49C'est toute la différence entre un futur parti de gouvernement
00:05:53et un ex-parti de gouvernement,
00:05:55ou des partis qui ne feront jamais des partis de gouvernement.
00:05:57...
00:06:02Et si le gouvernement arrête des mesures
00:06:05qui aggravent la situation du pays
00:06:07dans le domaine du pouvoir d'achat, de la sécurité ou de l'immigration,
00:06:09nous n'aurons aucun d'Etat d'âme à censurer.
00:06:12Le RN censurera de manière réfléchie et si nécessaire,
00:06:14mais le RN, soyez en certains, censurera sans coup fait rire.
00:06:18Nul ne connaît ni le jour ni l'heure.
00:06:20Mais si ce jour arrive, si cette heure sonne,
00:06:22comptez sur nous, chers collègues du Nouveau Front Populaire,
00:06:25pour vous rappeler votre résistible envie de censurer.
00:06:28Je vous remercie.
00:06:30Voilà, vous l'avez entendu,
00:06:34on ne censure pas tout de suite.
00:06:36Mais surtout, alors, je vous laisse,
00:06:38je vais vous remettre le tweet, parce qu'il y a un tweet,
00:06:40je ne sais pas si vous le voyez bien là, mais qui résume sa position.
00:06:43La phrase est quand même folle.
00:06:45On ne censure pas, car un seul tweet de Marine Le Pen
00:06:47suffit à infléchir la position du Premier ministre
00:06:49sur la désindexation des salaires, en l'occurrence.
00:06:52C'est quand même, voilà, je veux dire,
00:06:55l'équation est posée, c'est comme un baiser de la mort
00:06:57pour le gouvernement.
00:07:01Le RN n'a, mais en même temps, c'est rationnel,
00:07:03le RN n'a aucun intérêt à censurer,
00:07:04tant que de toute façon, ils sont en position d'imposer
00:07:09ce qu'ils veulent, en fait, au gouvernement,
00:07:12parce qu'encore une fois, ils sont faiseurs de rois.
00:07:14Et là, c'est ce qu'il dit, en fait, c'est, il dit,
00:07:16ne vous inquiétez pas, on censura quand on trouvera que c'est le moment.
00:07:18Mais pour l'instant, on arrive à obtenir des choses.
00:07:20On a obtenu Bruno Retailleau à l'intérieur,
00:07:23on a obtenu qu'il n'y ait plus Dupond-Moretti,
00:07:25qu'il n'y ait plus Darmanin, qu'il n'y ait plus Xavier Bertrand.
00:07:28Donc, tant qu'ils ont,
00:07:30tant qu'ils demandent et que les autres acceptent,
00:07:33ils n'ont aucune raison de censurer, et d'autant plus aucune raison que,
00:07:38là, en plus, c'était une censure, entre guillemets, a priori.
00:07:40En tout cas, c'est ce que disait Barigny,
00:07:42on ne me laisse pas le temps de gouverner, vous me censurez.
00:07:44En fait, on le censurait, la gauche le censurait sur le principe
00:07:48de non-respect de l'issue démocratique des législatives.
00:07:51Mais ce n'est pas une censure sur le fond de la politique,
00:07:53puisque pour l'instant, il n'y a pas eu de discussion.
00:07:55On a le budget qui est esquissé,
00:07:58mais on n'a pas encore d'éléments de politique à censurer.
00:08:03Mais par contre,
00:08:05il est possible que le RN, du coup,
00:08:08se repose la question au moment du budget.
00:08:11Au moment du budget, on va avoir du fond.
00:08:13On va avoir la question des retraites qui va revenir.
00:08:15Et là, ce sera plus compliqué pour le RN de dire
00:08:17on ne censure pas parce qu'on préfère le moindre mal, etc.
00:08:20Si, par exemple, la question de l'abrogation des retraites,
00:08:26qui est dans leur niche parlementaire, par ailleurs,
00:08:28n'est pas à l'ordre du jour, ou n'est pas discutée,
00:08:31ou il y a un 49-3 à la fin qui fait passer le budget de force
00:08:34sans tenir compte des amendements de chacun, du RN en l'occurrence.
00:08:38Bref, il y a encore un suspense sur le budget.
00:08:42Après, il ne faut pas oublier qu'il y a une question,
00:08:43et c'est ce qu'il dit, c'est qu'il dit on censurera,
00:08:45sans que vous vous faites rire, quand ce sera le moment.
00:08:48Donc le moment, c'est le moment politique et opportun pour Marine Le Pen.
00:08:52C'est à dire probablement quand on s'approchera
00:08:54d'une potentielle nouvelle dissolution,
00:08:57c'est à dire pas avant un an, enfin maintenant moins d'un an,
00:09:00pas avant l'été 2025.
00:09:02Donc, est-ce qu'ils censureront avant,
00:09:04parce que politiquement, ce sera intenable de ne pas censurer,
00:09:06ou est-ce qu'ils attendront opportunément une échéance électorale,
00:09:10enfin l'approche de l'échéance électorale, c'est toute la question.
00:09:13Mais voilà, dans ces deux minutes de Guillaume Bigot,
00:09:16vous avez le pouvoir et l'influence du RN résumé en deux minutes.
00:09:21Et voilà, je pense que c'était important de vous le montrer au début,
00:09:24même si on n'avait aucun suspense sur cette motion de censure,
00:09:26mais voilà, c'était ma...
00:09:27Est-ce que vous avez des questions, le chat, sur la motion de censure,
00:09:30sur la séquence politique,
00:09:31ou est-ce que vous voulez qu'on passe à la prochaine info,
00:09:34parce qu'on va aller vers un peu l'international, plutôt ?
00:09:41Si vous n'avez pas de questions, on peut passer à l'info suivante.
00:09:46OK, alors, vous n'aurez pas...
00:09:52Ça ne vous a pas échappé, pardon,
00:09:53que le gros événement de la semaine qui est passé,
00:09:57c'était les commémorations autour des attentats du 7 octobre 2023,
00:10:01et je ne vais pas vous parler des commémorations,
00:10:03parce que je vais vous parler de la séquence un peu inter-diplomatique,
00:10:06et notamment d'une sortie de Macron qui a été très discutée
00:10:10et qui est très intéressante à analyser,
00:10:12et notamment des réactions que ça a suscité.
00:10:14On va l'écouter, c'était sur France Inter ce samedi,
00:10:19où il a franchi un cap qu'il n'avait pas encore franchi dans la...
00:10:22Alors, ça reste...
00:10:24Il faut rester modéré, mais ça reste Macron.
00:10:26Mais voilà, il a franchi un cap sur l'opposition à Israël.
00:10:31Je pense qu'aujourd'hui,
00:10:32la priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique,
00:10:34qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza.
00:10:37La France n'en livre pas.
00:10:39Et maintenant, notre priorité est aussi d'éviter l'escalade.
00:10:42À l'occasion du sommet de la francophonie,
00:10:44Emmanuel Macron a accordé un entretien à France Inter.
00:10:47À deux jours de l'anniversaire de l'attaque du 7 octobre,
00:10:49le président est revenu sur la situation au Proche-Orient.
00:10:52La France, dès octobre 2023,
00:10:55était l'un des premiers pays européens à demander le cessez-le-feu,
00:10:59à organiser ici même à l'Elysée une conférence humanitaire en novembre 2023,
00:11:04et sans relâche, avec d'ailleurs beaucoup de partenaires de l'Égypte,
00:11:08aux Émirats, l'Algérie, la Jordanie, etc.,
00:11:11à porter des résolutions à l'Assemblée générale des Nations unies
00:11:14pour que cesse le conflit à Gaza,
00:11:16parce qu'on ne lutte pas contre le terrorisme et contre les terroristes
00:11:20en sacrifiant une population civile.
00:11:22Et on le voit bien dans nos opinions publiques,
00:11:23mais on le voit de manière encore plus terrible
00:11:26dans les opinions publiques de la région.
00:11:28C'est au fond un ressentiment qui est en train d'honnête,
00:11:31une haine qui est nourrie par cela.
00:11:34Alors, j'ai une question tout à fait pertinente dans le tchat,
00:11:37c'est comment on arrête de livrer un truc qu'on ne livre pas ?
00:11:39Eh bien, bonne question.
00:11:41Réponse en deux temps.
00:11:43Ouais, je vais répondre à ta question sur les livraisons.
00:11:48Alors, justement, en deux temps.
00:11:50Déjà, Macron, dans cet entretien, refait du satisfait-cite,
00:11:56c'est-à-dire qu'il dit, nous, on a tout fait bien,
00:11:57on a demandé cessez-le-feu, on a apporté des résolutions à l'ONU.
00:12:01La France a joué son rôle.
00:12:02Bon, vous voyez bien que la France, si la France a joué son rôle,
00:12:04il est tout petit parce que ça n'a eu aucun effet.
00:12:08Sur Benyamin Netanyahou, qui s'en fiche complètement
00:12:10des appels de la France et des autres pays qui appellent à ça,
00:12:13à faire un cessez-le-feu.
00:12:15Donc, il propose quelque chose qui est de l'action pour le coup du concret,
00:12:19c'est-à-dire arrêter les livraisons d'armes.
00:12:20Là, en l'occurrence, ce que vous avez dit,
00:12:22et vous avez bien vu qu'il a dit on n'en livre pas,
00:12:25il ne s'arrête pas à la France.
00:12:26Il ne dit pas nous, la France, nous allons arrêter de livrer des armes
00:12:28puisqu'il considère qu'on n'en livre pas.
00:12:29Et je vais y venir.
00:12:30Il dit, en gros, il s'adresse aux deux plus gros
00:12:33pourvoyeurs d'armes d'Israël, c'est-à-dire de loin les Etats-Unis,
00:12:39où il y a en gros 70 % des importations d'armes d'Israël.
00:12:45Ce sont des armes américaines.
00:12:47Ensuite, il y avait l'Allemagne qui était à 30 % quasiment.
00:12:49Enfin, c'est vraiment les deux pays qui sont les plus gros pourvoyeurs.
00:12:53L'Allemagne a diminué maintenant sa livraison d'armes.
00:12:57Donc voilà, ça reste d'abord à Joe Biden,
00:12:59en gros, si vous voulez résumer,
00:13:01et aussi aux partenaires européens qui, l'Italie aussi, livre un peu.
00:13:04Mais voilà.
00:13:06C'est intéressant parce que
00:13:08c'est une nouveauté dans le discours de Macron de dire,
00:13:11de vouloir une action qui n'est pas juste un appel diplomatique à un cessez-le-feu,
00:13:16qui, on l'a bien vu, n'a pas d'effet, mais un truc concret.
00:13:20C'est-à-dire que si Israël ne se fait plus,
00:13:22si les Etats-Unis, par exemple, cessent leur livraison d'armes à Israël,
00:13:24Israël n'aura plus les moyens de mener la guerre meurtrière
00:13:28qu'elle mène à Gaza et qu'elle mène maintenant dans le sud du Liban.
00:13:33Donc ça, c'est un enjeu.
00:13:34En gros, c'est embargo sur les armes.
00:13:37Puisqu'on peut dire qu'on ne livre pas d'armes à un régime qui commet des crimes
00:13:40de guerre, des crimes potentiellement génocidaires, etc.
00:13:43Donc, c'est ça la question.
00:13:46Ce qui est intéressant,
00:13:47je vais arriver juste après sur la question des livraisons d'armes
00:13:51et de pourquoi la phrase « la France n'envoie pas d'armes »
00:13:54est un peu rapide de la part du président de la République.
00:13:59Ce qui est intéressant, d'abord, c'est que la réaction s'est assuscitée.
00:14:01C'est-à-dire qu'on est d'accord que Macron ne l'a pas non plus dit,
00:14:04il dit « il ne faut plus parler à Israël ».
00:14:05Il n'a pas dit, ce n'est pas non plus un embargo diplomatique total.
00:14:09Il ne propose pas d'isoler le pays.
00:14:11Il ne propose pas de...
00:14:12On est sûr, arrêtons de leur livrer des armes qui tuent des Gazaouis.
00:14:15C'est juste ça qu'il dit.
00:14:16Et donc, qu'est-ce que ça a suscité ?
00:14:18Ça a suscité que lors de la cérémonie d'hommage du 7 octobre,
00:14:21je vais vous le dire tout de suite, du 7 octobre au CRIF,
00:14:26donc c'était Michel Barnier qui était invité par le CRIF pour faire un discours.
00:14:32Et regardez ce qui s'est passé quand il parle de Macron.
00:14:36Vous pouvez compter sur le président de la République,
00:14:38sur le premier ministre, sûr.
00:14:49Une centaine de personnes sont toujours retenues en otage par le Hamas.
00:14:53Il y a deux otages français.
00:14:57Je ne vais pas vous mettre tout le discours,
00:14:59mais ce qui m'intéresse, c'est la séquence où il se fait huer.
00:15:02Je vous la remets une dernière fois, si c'était un peu rapide.
00:15:04Je vous la remets.
00:15:05Donc en gros, vous voyez ce qui passe quand il dit « le président de la République ».
00:15:08Vous voyez ce qui se passe quand il dit « le président de la République ».
00:15:11Vous voyez ce qui se passe quand il dit « le président de la République ».
00:15:14Vous voyez ce qui se passe quand il dit « le président de la République ».
00:15:17Vous pouvez compter sur le président de la République, sur le premier ministre, sûr.
00:15:25Ok, du coup, vous avez compris.
00:15:28Macron, le président de la République, huait au crif.
00:15:32Enfin, le nom du président de la République qui n'était pas présent, mais huait au crif.
00:15:36Pourquoi ? Parce qu'il a dit ça le samedi.
00:15:38C'est-à-dire que vraiment, c'est donc, quelqu'un dit une intolérance.
00:15:43Donc c'est Leo Lau qui dit dans le chat « c'est une intolérance totale pour la moindre contestation d'un génocide ».
00:15:48Oui, là, c'est même pas qu'il conteste le génocide, il dit en tout cas qu'il faut que ça cesse.
00:15:55Oui, c'est-à-dire que la moindre opposition, pour résumer ce que tu dis,
00:16:00la moindre opposition contre Benjamin Netanyahou va être sanctionnée tout de suite par des gens qui...
00:16:06Par là, en l'occurrence, le crif, mais on a déjà vu ça, il y a un extrait qui est un peu lointain.
00:16:11Mais Macron avait été traité d'antisémite sur Evencat News, une chaîne qui est pro-israélienne,
00:16:19parce qu'il avait dit « il faut arrêter de tuer des enfants et des femmes sous les bombardements de Gaza ».
00:16:24C'était genre en novembre dernier, c'était il y a très longtemps.
00:16:26Et il avait dit, et il frôle avec l'antisémitisme, parce qu'il a dit que les Israéliens tuaient des femmes et des enfants,
00:16:31ce qui, de fait, sous les bombardements à Gaza est un fait, en fait.
00:16:34Et je rappelle qu'il y a plus de 42 000 victimes maintenant à Gaza depuis 12 mois.
00:16:38Donc voilà, on voit que le fait de critiquer factuellement ce que fait Israël
00:16:48et de proposer une solution pour sortir de ce qui est un bourbier sanglant innommable au Proche-Orient,
00:16:54tout ça est directement sanctionné par des sifflets, etc.
00:17:00Je voulais le montrer parce que c'est hyper intéressant de se dire que,
00:17:04pour une position qui est un peu un bouger dans la position macroniste sur Israël,
00:17:09mais qui n'est pas non plus un truc radical, déjà il se fait huer par le CRIF.
00:17:14Et je ne vous ai pas tout mis, mais il n'y a pas de plateau où est-ce qu'il a dérapé.
00:17:20Les questions étaient posées comme ça.
00:17:22Est-ce que c'est bien le moment de dire ça, alors qu'il y a les commémorations du 7 octobre, etc.
00:17:30Un moment, commémoration ou pas, il faut bien agir pour la situation au Proche-Orient.
00:17:36D'autant que la question de faire cesser les bombardements,
00:17:40c'est aussi une question qui concerne les otages israéliens.
00:17:43Il y a plein de familles israéliennes d'otages qui veulent que les bombardements cessent
00:17:47pour qu'on puisse négocier et récupérer sereinement les otages.
00:17:51Ce n'est pas en bombardement des positions que tu finis par les sauver.
00:17:55Tu risques même de tuer les otages.
00:17:58Je voulais vous montrer ça.
00:18:00Pour revenir à une phrase de ce qu'il dit, vous avez noté, il dit
00:18:05« Nous, c'est bon ».
00:18:07La position de Macron n'est pas hyper courageuse parce que c'est
00:18:09« Oui, Washington et un peu Berlin, arrêtez de vendre des armes. Nous, on ne le fait pas. »
00:18:13De toute façon, il n'y a pas de problème.
00:18:15Pour être très exact, il y a eu plusieurs enquêtes,
00:18:18dont une enquête de Disclose qui a montré que ce n'était pas aussi simple,
00:18:22que la France avait notamment envoyé des composants de mitraillettes.
00:18:29Parce qu'en gros, la position de la France, c'est de dire qu'on n'envoie pas d'armes létales.
00:18:33On envoie des armes défensives.
00:18:35On va écouter là-dessus un extrait de l'ami Lumi,
00:18:40qui tient, je ne sais pas si vous l'avez vu, son nouveau format,
00:18:44qui est pas mal, c'est pour Offer Investigation,
00:18:46où elle revient sur comment des révélations journalistiques d'investigation
00:18:51impactent soit le débat public, ou l'impactent pas des fois,
00:18:55le débat public ou le débat politique, en tout cas.
00:19:01Je vous fais écouter sur la question des armes.
00:19:05« La France a continué de vendre du matériel de guerre à Israël après le 7 octobre.
00:19:08C'est ce qu'a révélé l'enquête qu'on va mettre en lumière aujourd'hui,
00:19:10celle de Disclose et de Mars Actu, qui est sortie le 25 mars 2024.
00:19:14Elle a été menée par Ariane Lavrieux et Nina Hubinet.
00:19:17Grâce à des photos, il a été démontré que la France expédie des équipements
00:19:20pour différentes armes, dont des munitions pour des fusils mitrailleurs
00:19:23qui pourraient être utilisées contre des civils. »
00:19:25Pour rappel, la Cour internationale de justice parle d'un risque plausible
00:19:28de génocide à Gaza depuis janvier.
00:19:30Et le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU demande de cesser les ventes d'armes à Israël.
00:19:33De plus, dès le 16 octobre 2023,
00:19:35les syndicats palestiniens ont lancé un appel mondial à l'aide.
00:19:41L'appel est issu du collectif Workers in Palestine,
00:19:43qui regroupe plus de 30 syndicats et associations professionnelles.
00:19:46Suite à l'enquête de Disclose et Mars Actu en avril,
00:19:48115 parlementaires uniquement classés à gauche,
00:19:51visiblement le camp du bien, ont décidé de demander les comptes au gouvernement.
00:19:54Tous les responsables qui ont pris la parole ont répété les mêmes phrases,
00:19:57n'ont jamais vraiment répondu ou ont cherché à détourner le sujet.
00:20:00« La France doit aller jusqu'au bout dans son refus du génocide
00:20:03en ne fournissant pas les moyens de sa réalisation.
00:20:06Monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêt à vous engager,
00:20:09ici et maintenant, devant la représentation nationale,
00:20:12à faire cesser toute exportation d'armes françaises en direction d'Israël ? »
00:20:17Celui qui s'adresse à Gabriel Attal, c'est Frédéric Mathieu,
00:20:19député du groupe La France Insoumise.
00:20:21Alors cette question sur la vente d'armes, ça rend les ministres très susceptibles.
00:20:24Vous allez voir, à chaque fois, ils s'agacent et ils disent
00:20:26qu'ils se sont déjà exprimés très clairement sur le sujet.
00:20:28« Avant de répondre à votre question, je veux rappeler,
00:20:30et je déplore et je regrette qu'il faille le faire à chaque fois,
00:20:33en réponse aux questions de La France Insoumise,
00:20:35que la situation dramatique que nous connaissons à Gaza
00:20:37fait suite à un attentat terroriste absolument ignoble,
00:20:40barbare, commis par le Hamas.
00:20:43Le ministre des Armées Sébastien Lecornu s'est exprimé
00:20:46systématiquement et répondu à vos interpellations.
00:20:48Vous continuez à relayer une fausse information.
00:20:52Le ministre des Armées a été extrêmement clair. »
00:20:55Ça, c'est totalement faux.
00:20:57Rien n'est clair.
00:20:58Ils n'en parlent que s'ils n'ont pas d'autre choix.
00:21:00Un autre député, Aurélien Saint-Aoul,
00:21:02avait interpellé le ministre des Armées Sébastien Lecornu
00:21:04et voilà quelle avait été sa réponse.
00:21:06Accrochez-vous, c'est tellement limpide
00:21:08que vous serez convaincus qu'on n'a plus besoin d'enquêter sur quoi que ce soit.
00:21:112022, c'était 15 millions d'euros de transferts en composants vers Israël.
00:21:15Ça représente 0,2% des transferts globaux.
00:21:18Dans les différentes pièces qui ont pu être livrées récemment,
00:21:21ce ne sont que des composants élémentaires.
00:21:23Donc les quelques licences qui ont pu être données
00:21:25sont des licences qui ont permis de, par exemple,
00:21:28faire des composants sur les missiles du dôme de fer,
00:21:30c'est-à-dire uniquement sur un système complètement défensif.
00:21:32Je ne sais pas tous les derniers éléments,
00:21:34mais les derniers avis que mon ministère a rendus
00:21:36sur un certain nombre de demandes étaient des avis défavorables, justement.
00:21:39Pour être irréprochable en la matière.
00:21:42Tout ça, évidemment, dans un dialogue très franc avec Tel Aviv.
00:21:44Parce qu'aucune raison de cacher quoi que ce soit.
00:21:46Donc le mec n'a pas tous les éléments.
00:21:48Il n'a rien à cacher.
00:21:49Et puis, on vous le dit,
00:21:50le gouvernement n'arrête pas de s'exprimer sur le sujet.
00:21:52Voilà, du coup, vous avez compris.
00:21:56Donc l'argument du gouvernement, c'est de dire
00:21:59nous envoyons des composants militaires à Israël,
00:22:03mais pas d'armes létales qui servent sur le front à Gaza
00:22:06ou maintenant au Sud-Liban.
00:22:08Nous envoyons des composants défensifs
00:22:10qui ne servent qu'au dôme de fer.
00:22:12Donc le dôme de fer, c'est le système antimissile
00:22:14qui protège Israël.
00:22:16Notamment des tirs de roquettes du Hamas
00:22:20qui partaient de Gaza ou des tirs du Hezbollah.
00:22:22C'est le système de défense antiaérienne d'Israël,
00:22:26pour le dire assez rapidement.
00:22:28Mais en fait, le problème, c'est que déjà,
00:22:31il faut croire le ministre sur parole.
00:22:33On n'a pas d'élément de traçage
00:22:35qui te dit qu'un composant de missile
00:22:37qui servirait pour un missile défensif sur le dôme de fer
00:22:42ne sert pas pour tirer un missile offensif sur Gaza
00:22:46ou sur Beyrouth ou sur le Sud-Liban.
00:22:48En fait, on n'en sait rien.
00:22:49La vraie question, c'est que tout ça,
00:22:51évidemment, c'est le marché des armes, c'est très opaque.
00:22:53On n'a pas beaucoup d'infos, mais on a, par exemple,
00:22:57ces enquêtes-là, comme l'enquête de Disclose,
00:22:59qui montrent que là, pour le coup,
00:23:00ce sont des composants de mitraillettes.
00:23:01Donc les mitraillettes, ce n'est pas défensif.
00:23:03Et ça ne sert pas au dôme de fer, ça sert sur le front.
00:23:07Donc Israël avait dit que ces composantes de mitraillettes,
00:23:11pour finir cette séquence-là,
00:23:13avaient dit que c'était des composantes qui servaient au ré-export.
00:23:17En gros, on vous envoie des composantes de mitraillettes,
00:23:19on construit des mitraillettes sur le sol israélien,
00:23:20et puis après, on les revend.
00:23:21Donc c'est destiné à la revente,
00:23:23ce n'est pas destiné à être utilisé sur le front.
00:23:24Mais pareil, pour avoir des éléments pour étayer ça,
00:23:28c'est compliqué.
00:23:29Donc voilà.
00:23:30Pourquoi je vous dis ça ?
00:23:31C'est qu'en gros, ce qui est clair,
00:23:35c'est que là où le ministre a raison,
00:23:36c'est que si la France cesse de livrer des armes,
00:23:39ça ne suffira pas.
00:23:41On y parle de 0,2%, c'est à peu près ça.
00:23:44On n'est vraiment pas du tout le premier marchand d'armes.
00:23:48On est un pays qui exporte beaucoup d'armes,
00:23:50mais Israël n'est pas un client principal pour la France.
00:23:52Et si seule la France arrête de livrer des armes,
00:23:55ce qu'elle doit faire d'un point de vue politique est moral.
00:23:57Par ailleurs, je ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas le faire.
00:23:59Mais ça ne suffira pas.
00:24:00Mais ça ne suffira pas à faire cesser les activités militaires d'Israël
00:24:03à Gaza ou au Sud-Liban.
00:24:05Clairement, l'enjeu,
00:24:07et le pays qui a vraiment les clés dans les mains,
00:24:09c'est les États-Unis et, dans une moindre mesure, l'Allemagne.
00:24:11Mais l'Allemagne est déjà en train de bouger sur sa position
00:24:14puisqu'ils ont diminué drastiquement leur vente.
00:24:17Israël.
00:24:18Donc il y a un moratoire en cours.
00:24:22Donc voilà.
00:24:25Il y a quelqu'un dans le chat qui dit
00:24:28qu'ils prennent des gens pour des idiots.
00:24:29S'il manque une pièce sur toutes les armes, elles peuvent devenir inopérantes.
00:24:31Oui, tout à fait, bien sûr.
00:24:32Non, mais c'est ça.
00:24:33En fait, si c'est des pièces pour construire des armes,
00:24:37de toute façon, rien ne nous dit qu'à la fin du processus,
00:24:40il n'y a pas une arme qui est utilisée sur le front.
00:24:42C'est toute la question.
00:24:43Voilà.
00:24:44Et donc, c'était une séquence intéressante
00:24:46parce que c'est vraiment...
00:24:47Ça montrait un peu de tout.
00:24:48Ça montre à la fois un des nœuds vraiment du conflit
00:24:51et de comment un pays,
00:24:53les pays occidentaux, peuvent peser sur Israël
00:24:56et le sanctionner, sanctionner le pays,
00:24:58sanctionner ses crimes de guerre
00:25:00et les massacres que le pays commet à Gaza.
00:25:03Et en même temps, vous voyez que ce petit pas en avant de Macron
00:25:07est directement sanctionné dans le débat public en France,
00:25:10notamment par le CRIF,
00:25:12par les pro-israéliens en général,
00:25:14enfin pro-netanyahou,
00:25:15et par une partie de la classe politique.
00:25:20Voilà.
00:25:21Et je voulais vous montrer une deuxième séquence
00:25:22qui est périphérique, j'ai envie de dire,
00:25:24mais qui est assez intéressante
00:25:25sur comment le débat public sur la question d'Israël et de la Palestine
00:25:28se mène depuis un an
00:25:30et ça n'a pas bougé,
00:25:31comment il est pollué et sanctionné en permanence.
00:25:34Je ne sais pas si vous avez suivi ce moment.
00:25:35C'est une polémique qui est née sur BFM.
00:25:40Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:25:42Là, on va partir d'un tweet de Mathilde Pannot.
00:25:45Donc, c'est Mathilde Pannot qui en fait l'écho.
00:25:47Donc, en gros, qu'est-ce qui se passe ?
00:25:49Donc, en gros, qu'est-ce qui se passe ?
00:25:50Il se passe qu'après l'histoire de Macron sifflée au crif,
00:25:55BFM décide de faire un duplex
00:25:58avec l'eurodéputé français insoumis Rima Hassan
00:26:01pour qu'elle réagisse à ça
00:26:04et pour qu'elle parle aussi de la question des livraisons d'armes,
00:26:08la position de Macron sur les livraisons d'armes.
00:26:11Et donc, je vais vous mettre l'extrait en entier,
00:26:13vous allez voir ce qui se passe.
00:26:16C'est parti.
00:26:19— Bonsoir.
00:26:20— Bonsoir. Vous comprenez les sifflées contre le président de la République
00:26:23ou vous les condamnez ?
00:26:26— Oui. Alors, je vous remercie d'avoir de votre invitation.
00:26:28Je me permets juste une toute petite parenthèse
00:26:31et puis je vais répondre à votre question.
00:26:33Je veux simplement dénoncer le fait
00:26:35que vous avez été félicité par Olivier Rafovic,
00:26:37ce qui est un porte-parole de l'armée israélienne,
00:26:39une armée génocidaire de votre ligne éditoriale.
00:26:42Et c'est très, très important pour moi de dénoncer ça
00:26:44à l'occasion de cette interview
00:26:47parce que ça dit beaucoup de la ligne éditoriale
00:26:50qu'est la vôtre sur le sujet.
00:26:52Et j'espère que vous vous rendez compte quand même
00:26:54que vous aurez tôt ou tard des comptes à rendre en tant que médias.
00:26:57Je réponds maintenant à votre question.
00:26:59— Non, non, attendez, vous ne pouvez pas...
00:27:01Attendez, Rimasane, vous ne pouvez pas...
00:27:03Non, non, non, Rimasane, pardon.
00:27:05Vous ne pouvez pas commencer par nous attaquer.
00:27:07On vous invite poliment à répondre à des questions.
00:27:09— Mais ça a été retranscrit sur votre chaîne.
00:27:11— Et vous mettez en doute la ligne éditoriale de BFM TV.
00:27:13— Je vous réponds poliment. Je suis libre de mes propos.
00:27:15— Vous êtes félicité par un porte-parole d'une armée.
00:27:18C'est inédit. Il n'y a pas de médias
00:27:20qui sont félicités par un porte-parole d'une armée
00:27:22qui est par ailleurs pointé du doigt par la communauté internationale.
00:27:25Admettez que c'est inédit.
00:27:27— Vous mettez en cause le travail d'une rédaction.
00:27:29C'est inacceptable.
00:27:31— Parenthèse fermée.
00:27:33— Non, non, parenthèse fermée, Mme Hassan.
00:27:35— Ils sont relayés sur votre chaîne.
00:27:38Ils sont relayés sur votre chaîne.
00:27:40Vous avez un porte-parole d'une armée génocidelle
00:27:43qui vous félicite du traitement du sujet.
00:27:47— Non, une seconde.
00:27:49— J'ai pas beaucoup de temps. Je veux répondre à votre question.
00:27:51— Non, non, sinon je coupe.
00:27:53— Vous avez des comptes à rendre.
00:27:55— Ça veut dire quoi, des comptes à rendre ?
00:27:57Devant qui ? Devant quoi ?
00:27:59— C'est-à-dire que les médias sont censés informer de façon neutre.
00:28:03Quand vous avez une partie au conflit qui vous félicite,
00:28:06c'est comme si vous aviez le Hamas de main qui vous félicitait.
00:28:09C'est très problématique. Admettez-le.
00:28:11Vous avez une armée qui viole le droit international sur beaucoup de choses.
00:28:14C'est la Comité internationale, c'est les juridictions internationales qui le pointent.
00:28:17C'est très problématique que votre chaîne soit félicitée.
00:28:21— Non, écoutez, stop. On va arrêter l'interview. Désolé.
00:28:23— On va vous féliciter pour ça. On vous remercie.
00:28:25— On va vous féliciter pour votre prise de position
00:28:27et des attaques sur l'UbFMTV. Désolé. L'interview s'arrête.
00:28:30— C'était très intéressant. Voilà. C'est dommage.
00:28:34— Voilà. Alors il y a des gens qui arrivent en plein milieu du truc.
00:28:39Du coup, pour te résumer ce qui est arrivé à nos nouveaux arrivants.
00:28:44En gros, Rima Hassan est invitée pour réagir sur l'UbFM
00:28:48au fait que Macron a été sifflé au crif
00:28:50lorsqu'il a dit qu'il fallait cesser les livraisons d'armes à Israël
00:28:53pour aller des armes qui servent à tuer des Gazaouis.
00:28:58Ils invitent Rima Hassan sur leur plateau en duplex pour qu'elle réagisse.
00:29:00Vous avez noté la première question qui est
00:29:03« Alors, vous vous en félicitez ou vous condamnez ? »
00:29:06Ce qui est déjà une question ultra binaire
00:29:09qui empêche toute nuance et toute réflexion.
00:29:11Il ne s'agit pas de savoir si on condamne ou si on se félicite.
00:29:14Le crif, ils ont fait ce qu'ils voulaient. Ce n'est pas la question.
00:29:16La question, c'est « qu'est-ce que ça veut dire politiquement ? »
00:29:18« Qu'est-ce qu'on peut en tirer ? »
00:29:20« Qu'est-ce qu'on s'en fout de qu'elle condamne ou qu'elle félicite ? »
00:29:23Ce n'est pas la question.
00:29:26Après, elle profite de son moment.
00:29:28En fait, elle veut critiquer la ligne électorale de l'UbFM.
00:29:31Je vais vous montrer l'extrait après.
00:29:33Elle prend en exemple un moment où
00:29:36Olivier Rafovitch, qui est porte-parole de Tzal,
00:29:39de l'armée israélienne,
00:29:43avait en direct félicité,
00:29:45c'était le 7 octobre,
00:29:47avait félicité, j'ai l'extrait, je vais vous le montrer,
00:29:49avait félicité en direct l'UbFM pour sa couverture du conflit.
00:29:53Je vous mets l'extrait.
00:29:56Là, c'est sur « off » que je vais retrouver ça.
00:29:58C'est sur « off » et « investigation »
00:30:00qui avait en partie couvert la question des armes.
00:30:02Avec des victimes civiles dans des bombardements à Beyrouth,
00:30:05avec Naoufel Al-Khaoufi.
00:30:07Je ne sais pas si je vais trouver l'extrait comme ça.
00:30:09Peut-être qu'on va le citer.
00:30:14Est-ce qu'on a l'extrait ?
00:30:18Je propose de regarder l'extrait qui est là,
00:30:20parce que je ne sais plus où c'est dans les deux minutes.
00:30:22Mais en gros, la citation de papier de « off »,
00:30:24c'est ce qui se passe.
00:30:26Je vous fais le tout paragraphe.
00:30:28« Au cours de leur échange, le présentateur de BFM TV
00:30:30et le porte-parole en uniforme abordent notamment
00:30:32l'invasion israélienne du Liban.
00:30:34Il n'y a pas eu d'émotion dans le monde
00:30:36durant ces 11 derniers mois sur les réfugiés israéliens,
00:30:38sur les morts israéliens.
00:30:40C'est alors ému Olivier Rafovitch. »
00:30:42Déjà, c'est faux.
00:30:44Je pense que tous les médias ont couvert
00:30:46le massacre du 7 octobre et la question des otages israéliens.
00:30:50Devant Benjamin Duhamel, qui est le présentateur de BFM TV,
00:30:53qui visiblement gêné, poursuit de son côté
00:30:55des morts israéliens qu'on aborde beaucoup à l'antenne.
00:30:58Et là survient la séquence courte mais cruciale
00:31:00qui a rapidement provoqué un torrent de réactions sur les réseaux sociaux.
00:31:03« Je ne parle pas de ce que vous rapportez, vous, en tant que chaîne,
00:31:06et je dis que votre chaîne fait du travail excellent
00:31:08par rapport à la présentation du conflit des deux côtés,
00:31:10mais je parle de l'émotion générale, des Nations Unies, etc. »
00:31:15Du coup, on a le discours classique
00:31:24des autorités israéliennes
00:31:26sur tout le monde est contre nous, l'ONU est contre nous, etc.
00:31:30Et dans tout ça, BFM, vous faites du bon travail.
00:31:34Il faut savoir déjà que c'est quand même particulier
00:31:36pour le 7 octobre d'avoir un porte-parole de l'armée israélienne
00:31:39qui est invité pour commenter.
00:31:44Journalistiquement, je ne dis pas que c'est forcément un truc interdit,
00:31:49mais démontologiquement, il faut qu'on se pose la question
00:31:53à qui on donne la parole quand on invite le porte-parole d'une armée,
00:31:56c'est-à-dire pas d'un gouvernement, d'une armée,
00:32:00sur les plateaux.
00:32:01Et pour le coup, Olivier Audevier-Rafovitch,
00:32:03il a été invité plein de fois sur BFM.
00:32:05C'est devenu ce qu'on appelle, c'est un peu horrible comme expression,
00:32:08mais qu'on appelle un bon client en média.
00:32:10C'est-à-dire un type, tu sais que tu l'appelles, il est là.
00:32:12Et tu sais qu'il tiendra des minutes d'antenne tranquillement
00:32:16et tu pourras meubler ta séquence.
00:32:19Et lui, qu'on invite des experts, c'est une chose.
00:32:22Qu'on invite un porte-parole.
00:32:24Oui, il est aussi, j'ai allé sur France Info,
00:32:26quelqu'un, Clio Enragé, très bon pseudo,
00:32:28nous dit, il est allé aussi sur France Info, bonjour à toi.
00:32:32Mais oui, complètement.
00:32:33C'est quelqu'un qui a fait le tour des médias français,
00:32:37parce qu'il est franco-israélien,
00:32:39et qui du coup, c'est pratique pour une question linguistique.
00:32:42Il est là, il répond vite.
00:32:43De toute façon, c'est son rôle, il est porte-parole.
00:32:45Lui, il est censé faire le VRP de l'armée israélienne.
00:32:47Et lui, dans son rôle, il n'y a pas de problème.
00:32:49Mais du coup, Rima Hassan voulait dénoncer
00:32:51que ce type félicite la ligne éditoriale de BFM
00:32:55sur la couverture du conflit.
00:32:57Alors, il dit des deux côtés, mais bon,
00:32:59vu le côté où il est, je suppose qu'il y en a un qui l'intéresse plus.
00:33:03Et elle, elle voulait dénoncer ça,
00:33:05et dénoncer à travers ça une ligne éditoriale
00:33:07qu'elle estime trop pro-israélienne.
00:33:09On le comprend.
00:33:11Moi, ce que je trouve fou dans cette séquence,
00:33:13c'est que vous voyez à la vitesse à laquelle
00:33:15on l'interdit de parler.
00:33:17On peut menter ce qu'on veut de Rima Hassan.
00:33:19Là, ce n'est pas forcément pour défendre Rima Hassan,
00:33:21mais elle peut avoir des positions
00:33:23qu'on peut trouver critiquables, etc.
00:33:25Mais là, juste la séquence de voir quelqu'un,
00:33:27une députée en plus, c'est-à-dire une élue
00:33:29au Parlement européen,
00:33:31qui veut prendre une position
00:33:33et critiquer une ligne éditoriale,
00:33:35elle n'a pas le rôle de le faire.
00:33:37Elle se fait rattraper par la patrouille directement
00:33:39et vous les voyez rappliquer en disant
00:33:41« Ah, mais non, c'est inacceptable, etc. »
00:33:43et se faire attaquer sur la phrase
00:33:45« Vous allez devoir rendre des comptes »,
00:33:47en fait, oui, les journalistes
00:33:49doivent rendre des comptes.
00:33:51Ce n'est pas une question d'être menacé.
00:33:53Mais si moi, à cette antenne,
00:33:55je vous dis maintenant que la terre est plate,
00:33:57j'espère que je devrais vous rendre des comptes.
00:33:59Oui, la terre est ronde, c'est le risque de décevoir.
00:34:01Mais voilà.
00:34:03Evidemment qu'il y a déjà
00:34:05une charte journalistique,
00:34:07il y a une déontologie journalistique
00:34:09et tout ça, ce n'est pas juste
00:34:11un livre de recettes.
00:34:13On est quand même censé le respecter.
00:34:15On est tenu,
00:34:17et puis surtout, on est responsable
00:34:19devant le public.
00:34:21On est censé...
00:34:23« Pourquoi l'humanité ne titre pas l'une de ses unes BFM censure
00:34:25en une députée de l'opposition ? »
00:34:27On va probablement couvrir le truc,
00:34:29mais effectivement, on n'a pas fait de une là-dessus.
00:34:31Après, il y a des...
00:34:33On a fait beaucoup, beaucoup de unes
00:34:35sur le traitement.
00:34:37Je pense qu'on va t'envoyer peut-être des liens dans le chat,
00:34:39mais sur notre couverture de précisément
00:34:41comment le débat public est interdit
00:34:42pour la Palestine
00:34:44et empêché
00:34:46dans ce pays.
00:34:48On a beaucoup, beaucoup couvert avec l'Huma,
00:34:50et je pense qu'on peut te renvoyer vers des liens.
00:34:52Je fais bosser la régie.
00:34:54Je ne sais pas s'ils sont là-dessus, mais voilà.
00:34:56Du coup,
00:34:58je ne sais plus ce que je disais.
00:35:01Évidemment qu'on doit rendre des comptes.
00:35:03Évidemment que la couverture médiatique
00:35:05et le cadrage qu'on choisit
00:35:07pour couvrir un conflit
00:35:09avec toute la complexité
00:35:10que suppose la couverture d'un conflit,
00:35:12parce que c'est extrêmement...
00:35:15Il y a les brouillards de guerre, etc.
00:35:17On navigue entre les propagandes
00:35:19des uns et des autres.
00:35:21C'est très compliqué, mais c'est normal
00:35:23qu'on ait à rendre des comptes.
00:35:25Je veux dire, si on balance des fake news
00:35:27ou si on donne la parole à un camp
00:35:29et pas à l'autre,
00:35:31on choisit qui c'est les gentils,
00:35:33qui c'est les méchants.
00:35:35Évidemment qu'on rend des comptes.
00:35:37Il ne s'agit pas de rendre des comptes.
00:35:38J'ai l'impression qu'ils ont vu
00:35:40une menace physique ou quelque chose comme ça,
00:35:42mais pas du tout.
00:35:44C'est juste une question
00:35:46de responsabilité de la presse
00:35:48devant l'opinion.
00:35:50On fait l'opinion, entre guillemets.
00:35:52Je n'ai pas du tout cette expression-là
00:35:54parce que ce n'est pas tout à fait vrai,
00:35:56mais on a un rôle à jouer.
00:35:58Donc, en fait, dans une démocratie,
00:36:00c'est normal, comme les politiques
00:36:02doivent rendre des comptes,
00:36:04c'est normal que les médias
00:36:06qui sont des acteurs politiques
00:36:08c'est pas uniquement un sujet
00:36:10de morale, etc., et d'éthique.
00:36:12Je vous remets un sujet
00:36:14qui était un peu plus ancien,
00:36:16mais qui date de novembre dernier.
00:36:18Attendez, je reprends,
00:36:20le 1er novembre 2023.
00:36:22C'est à l'époque,
00:36:24c'est Mathilde Panot de La France Insoumise
00:36:26qui décide de saisir l'ARCOM
00:36:28suite à des propos tenus sur BFM,
00:36:30là encore, où elle dit,
00:36:32où l'essayiste Caroline Fourest dit,
00:36:34vous l'avez là,
00:36:36qu'on ne peut pas, selon elle,
00:36:38saisir l'ARCOM vraiment en attaquant
00:36:40comme l'a fait le Hamas,
00:36:42et le fait de tuer des enfants
00:36:44involontairement comme le fait Israël.
00:36:46Et donc, dans sa saisine à l'ARCOM,
00:36:48Panot disait,
00:36:50ces propos hiérarchisant
00:36:52les morts civiles palestiniens et israéliens
00:36:54sont choquants, dangereux et racistes.
00:36:56Donc, vous voyez,
00:36:58exemple typique,
00:37:00propos tenus à l'antenne de BFM
00:37:02par une invitée de BFM.
00:37:04On peut saisir l'ARCOM
00:37:06en considérant que BFM est responsable
00:37:08sur cette antenne-là.
00:37:10Donc, voilà un moment
00:37:12où BFM
00:37:14va devoir rendre des comptes
00:37:16devant l'ARCOM.
00:37:18Voilà.
00:37:20C'est pas scandaleux, c'est normal
00:37:22qu'il y ait un gendarme de l'audiovisuel
00:37:24qui, d'ailleurs, n'est pas extrêmement efficace,
00:37:26mais ça reste un autre sujet.
00:37:28Attendez, je regarde le chat en même temps.
00:37:30Respectable devant la loi aussi,
00:37:32bien sûr, évidemment,
00:37:34si Darktopia a raison de le rappeler,
00:37:36s'il y a diffamation, s'il y a fake news,
00:37:38on peut aller au tribunal,
00:37:40et c'est tout à fait normal.
00:37:42Tac, tac, tac.
00:37:44Tout l'éditeur est responsable
00:37:46de ce qu'il dit sur son média,
00:37:48tout à fait, tout à fait.
00:37:50Goligoth, il dit,
00:37:52après c'est le jeu de BFM de s'imaginer
00:37:54qu'Alifi va venir les chercher,
00:37:56leur couper la tête,
00:37:58c'est leur chansonnette depuis toujours.
00:38:00Oui, alors évidemment que là-dedans,
00:38:02il y a une diabolisation de la gauche,
00:38:04c'est-à-dire qu'on voit très bien
00:38:06la manœuvre qui consiste à dire
00:38:08qu'on avait une position éditoriale
00:38:10et qu'elle était critiquable.
00:38:12Encore une fois, une ligne éditoriale,
00:38:14tout le monde en a,
00:38:16Luma en a, ça ne vous a pas échappé,
00:38:18je pense, Le Monde en a,
00:38:2020 Minutes en a,
00:38:22tout le monde a une ligne éditoriale
00:38:24et la ligne éditoriale n'est pas sacrée.
00:38:26Je veux dire, on peut critiquer
00:38:28tout à fait une position éditoriale
00:38:30d'un journal puisque c'est une position
00:38:32politique aussi.
00:38:34C'est tout à fait sujet à discussion
00:38:36et ouvert en fait.
00:38:38Il y a cette petite main
00:38:40sur laquelle elle crache,
00:38:42c'est pas du tout ça,
00:38:44c'est la ligne de la direction
00:38:46de BFM qui est en discussion
00:38:48et c'est tout à fait simple
00:38:50de pouvoir en parler.
00:38:52Et je pense qu'une chaîne sonorée
00:38:54aussi va pouvoir accueillir
00:38:56cette contradiction sur son propre
00:38:58contenu.
00:39:00D'ailleurs, les mèmes ne se privent
00:39:02pas de critiques à Luma,
00:39:04c'est vraiment des méchants.
00:39:06Non mais t'as raison de le rappeler.
00:39:08Je pense que c'est assez intéressant.
00:39:10Ça dit tellement de choses
00:39:12sur l'état du débat
00:39:14public sur la question
00:39:16d'Israël et de la Palestine,
00:39:18c'est assez affligeant.
00:39:20Mais la séquence est vraiment
00:39:22riche en enseignements.
00:39:24Avant de terminer,
00:39:26est-ce que vous avez des questions
00:39:28ou il y a une profession de foi
00:39:30dans le journal ou ça transparaît
00:39:32par la façon de traiter l'info
00:39:34au général ?
00:39:36Il n'y a pas de règle,
00:39:38en fait.
00:39:41Par contre,
00:39:43il peut y avoir dans des journaux
00:39:45une charte des engagements éditoriaux,
00:39:47des priorités éditoriales,
00:39:49ça peut être écrit,
00:39:51mais ça peut ne pas l'être,
00:39:53il n'y a pas de règle pour ça.
00:39:55Et après, évidemment que ça
00:39:57transparaît dans le contenu
00:39:59et les angles choisis
00:40:01et les effets de cadrage.
00:40:03Quelqu'un dit,
00:40:05Anolia dit,
00:40:06il y a des médias que je classerais
00:40:08dans le camp libéral,
00:40:10ce qui n'est pas un tort en soi,
00:40:12j'ai aucun problème avec quelqu'un
00:40:14qui a des lignes éditoriales
00:40:16qui ne soient pas les nôtres,
00:40:18mais tant que c'est clair.
00:40:20Et souvent, le libéral est le neutre
00:40:22dans la tête des gens.
00:40:24Être libéral, c'est être neutre.
00:40:26Non, c'est être libéral.
00:40:28Donc de droite ou de centre droit,
00:40:30souvent.
00:40:31Voilà.
00:40:33Est-ce que ça vous va
00:40:35si on passe à autre chose,
00:40:37parce que j'ai repéré une petite dinguerie
00:40:39dans le Figaro et je voulais
00:40:41vous le partager avec vous.
00:40:45Attendez, je vais voir s'il n'y a pas
00:40:47une question dans le chat
00:40:49que j'aurais raté.
00:40:54On vous a envoyé la charte
00:40:56dans le chat,
00:40:58la charte éditoriale de l'humanité.
00:40:59Vous avez comme ça les éléments.
00:41:01Quand on se dit à politique,
00:41:03c'est qu'on est de droite et qu'on ne l'assume pas.
00:41:05Tout à fait.
00:41:07Passons en parlant de droite.
00:41:09Allons-y, justement.
00:41:11Allons sur le Figaro.
00:41:13Petit contexte avant de vous montrer
00:41:15le truc dont je voulais vous parler.
00:41:17Je voulais vous montrer d'abord,
00:41:19on n'a pas le temps d'aller
00:41:21dans le fond des sujets,
00:41:23mais je voulais vous montrer deux sujets
00:41:25pour pousser sur cet octobre
00:41:27qui sont deux reportages de l'UMA
00:41:30J'ai deux reportages
00:41:32à vous montrer,
00:41:34à vous conseiller de l'UMA.
00:41:36Ce premier, c'est un reportage
00:41:38à l'université de Birzeit,
00:41:40qui est une université palestinienne
00:41:42en Cisjordanie,
00:41:44et comment les étudiants,
00:41:46c'est vraiment la jeunesse diplômée
00:41:48universitaire de Cisjordanie occupée,
00:41:50comment ils voient depuis cet octobre
00:41:52la question palestinienne, etc.
00:41:54et comment ça a été un vecteur de politisation.
00:41:56C'est signé Pierre Barbancé,
00:41:57qui est actuellement là-bas.
00:42:00Je vous conseille fortement
00:42:02ce reportage qui est très bien.
00:42:04Je vous conseille un deuxième reportage
00:42:06en miroir,
00:42:08c'est Tel Aviv,
00:42:10par Christophe de Roubaix,
00:42:12reportage sur ce qu'on appelle
00:42:14la bulle de Tel Aviv,
00:42:16parce que c'est une ville
00:42:18un peu épargnée
00:42:20par le conflit,
00:42:22militairement.
00:42:24On croise plein d'Israéliens
00:42:25avec des profils variés,
00:42:27super intéressants dans ce papier.
00:42:29Évidemment, la question de la guerre
00:42:31est dans toutes les têtes,
00:42:33mais on voit aussi,
00:42:35je ne suis pas connecté,
00:42:37donc on est avec un paywall,
00:42:39c'est pas grave.
00:42:41On voit notamment
00:42:43un conseiller municipal pacifiste,
00:42:45on voit un jeune qui s'est posé
00:42:47la question de refuser
00:42:49la conscription,
00:42:51devenir un refus-nique,
00:42:53quand tu refuses de faire
00:42:55un refus-nique.
00:42:57Bref, c'est super intéressant
00:42:59les questions, les dilemmes
00:43:01que ça pose,
00:43:03et puis cette idée
00:43:05d'un peu de bulle privilégiée
00:43:07à Tel Aviv,
00:43:09où le conflit n'est pas...
00:43:11Ne faites pas comme Cyprien,
00:43:13abonnez-vous.
00:43:15Ouais, j'ai fait abonner,
00:43:17je ne me suis pas vu,
00:43:19je ne suis pas connecté.
00:43:21Je travaille ici aussi,
00:43:23mais ne faites pas comme moi,
00:43:25n'hésitez pas à vous abonner
00:43:27et à les lire.
00:43:29Du coup, je repasse...
00:43:31Ah oui, donc un peu de contexte,
00:43:33là on passe un peu du coq à l'âne.
00:43:35C'est un truc que j'ai repéré
00:43:37dans les pages éco du Figaro,
00:43:39parce que chacun ses kinks,
00:43:41on ne juge pas,
00:43:43mais les pages éco du Figaro
00:43:45c'est toujours une petite mine d'or.
00:43:47Donc, je rappelle que bientôt,
00:43:49dans la semaine prochaine,
00:43:51nous allons avoir la discussion
00:43:53sur le budget,
00:43:55c'était mardi,
00:43:57publié un sujet
00:43:59sur les propositions
00:44:01de l'Institut Montaigne,
00:44:03qui est un think-tank libéral
00:44:05extrêmement proche
00:44:07notamment des macronistes et de la droite.
00:44:09Donc, les gens de l'Institut Montaigne
00:44:11sont écoutés,
00:44:13à minima par les gens du gouvernement actuel,
00:44:15qui proposait une piste
00:44:17pour 150 milliards.
00:44:19Attends, est-ce que c'est bien 150
00:44:21que je n'ai pas le mauvais chiffre ?
00:44:23Ouais, c'est ça, 150 milliards
00:44:25je vais vous zoomer dessus,
00:44:27parce que ce qui est intéressant,
00:44:29c'est le schéma,
00:44:31j'espère que vous voyez bien.
00:44:33Donc, en gros, c'est Montaigne
00:44:35qui propose,
00:44:37sachant qu'il y a déjà
00:44:39un projet austéritaire au gouvernement,
00:44:41mais il n'est pas aussi fort que ça,
00:44:43c'est genre 40 milliards.
00:44:45Là, on propose 150 milliards.
00:44:47Quoi ? 66 ans ?
00:44:49Oui, vous spoilez.
00:44:51Donc, les pistes de l'Institut Montaigne
00:44:53pour réduire drastiquement
00:44:55que du coup, on est toujours
00:44:57à recettes constantes.
00:44:59Donc, le dogme de Montaigne,
00:45:01c'est de dire on a une dette,
00:45:03mais il est hors de question
00:45:05d'augmenter les impôts,
00:45:07ce qui est le tabou macroniste.
00:45:09Donc, ça veut dire qu'en gros,
00:45:11là, les pistes, c'est de la réduction
00:45:13des dépenses publiques.
00:45:15C'est jamais se dire,
00:45:17bon, on va restaurer,
00:45:19vous vous en doutez,
00:45:21mais je le dis quand même,
00:45:23c'est pas restaurer l'ISF,
00:45:25c'est taxer les multinationales
00:45:27et les super profits.
00:45:29C'est pas leur sujet, évidemment.
00:45:31Donc, c'est pas non plus celui
00:45:33des macronistes, vous l'avez noté.
00:45:35Donc, les pistes de l'Institut Montaigne,
00:45:37vous les avez vues.
00:45:39Je ne vais pas toutes les faire,
00:45:41mais il y en a quand même
00:45:43des sacrément gratinées.
00:45:45La première, c'est reculer
00:45:47l'âge minimal de départ à 66 ans
00:45:49parce que vous avez aimé la retraite
00:45:51à 64 ans, vous allez adorer
00:45:53la retraite à 66 ans,
00:45:55précariser aussi les pensions de retraite.
00:45:57Je passe un peu dans le domaine
00:45:59de la santé parce qu'il y a
00:46:01quand même des dingueries,
00:46:03notamment, là vous l'avez,
00:46:05le numéro 5, en gros,
00:46:07réduire la durée des séjours
00:46:09en maternité après un accouchement.
00:46:11En gros, tu ponds et tu dégages,
00:46:13c'est à peu près l'idée.
00:46:15Il y a Max Beck's
00:46:17qui a effectivement identifié
00:46:19ne remplacer qu'un départ à la retraite
00:46:21sur deux dans les effectifs
00:46:23de la fonction publique sur 4 ans.
00:46:25Tous les fonctionnaires
00:46:27partent par la retraite,
00:46:29tu peux renoter,
00:46:31donc ça ne peut pas diminuer
00:46:33le départ à deux.
00:46:35Ça veut dire par contre
00:46:37qu'en gros, s'il y a
00:46:3950 000 départs à la retraite
00:46:41sur 4 ans,
00:46:43il n'y en a plus que 100,
00:46:45mais je vous prends un chiffre au hasard,
00:46:47c'est-à-dire qu'il y en a 25 000
00:46:49qui sont supprimés.
00:46:51S'il y a 200 000 postes
00:46:53de fonctionnaires qui partent
00:46:55par la retraite,
00:46:57il n'y en a vraiment pas.
00:46:59Là, c'est de manière complètement...
00:47:01On ne sait pas
00:47:03toute fonction publique confondue,
00:47:05on ne sait pas s'ils priorisent
00:47:07des secteurs, etc.
00:47:09C'était surtout ça
00:47:11que je voulais vous montrer
00:47:13parce que ce qui est intéressant
00:47:15dans ce truc-là,
00:47:17ce n'est pas le projet de budget
00:47:19du gouvernement,
00:47:21on est bien d'accord,
00:47:23c'est les propositions
00:47:25qui ont été modifiées
00:47:27pour 150 milliards d'économies.
00:47:29Encore une fois,
00:47:31en ne prenant pas en compte
00:47:33le fait qu'une piste
00:47:35pour résorber la dette,
00:47:37c'est aussi de réformer
00:47:39la fiscalité,
00:47:41ça c'est hors de question,
00:47:43en tout cas de la réformer
00:47:45pour l'augmenter.
00:47:47En gros, si on résume,
00:47:49on part plus tard à la retraite,
00:47:51on rogne sur les services
00:47:53publics, notamment
00:47:55et puis on...
00:47:57Ah oui, il y a celui-là
00:47:59que je ne vous ai pas montré,
00:48:01mais en plus c'est 25 milliards,
00:48:03donc c'est super intéressant.
00:48:05Juste après santé,
00:48:07vous l'avez,
00:48:09baisse des dotations
00:48:11aux collectivités territoriales,
00:48:13ça c'est un truc énorme aussi,
00:48:15ça veut dire que c'est asséché
00:48:17complètement le budget des communes
00:48:19et des départements de la région,
00:48:21mais en l'occurrence des communes
00:48:23surtout.
00:48:25L'association des maires de France
00:48:27est complètement,
00:48:29est ultra vénère de dire
00:48:31mais c'est encore nous qui devons
00:48:33économiser alors que les communes
00:48:35sont déjà un maillon territorial
00:48:37hyper important pour les services
00:48:39publics de proximité et ils sont
00:48:41déjà complètement pris à la gorge.
00:48:43Enfin, ils ont déjà subi l'augmentation
00:48:45des factures d'énergie au moment
00:48:47de l'inflation énergétique
00:48:49avec la guerre en Ukraine.
00:48:51Ce sont déjà des...
00:48:52Ils sont déjà à la gorge,
00:48:54donc voilà.
00:48:56Je reprends le chat en même temps.
00:49:01Ils vont tellement nous plumer.
00:49:03En tout cas, on voit
00:49:05où sont chargées les économies.
00:49:07C'est certain.
00:49:12Donc supprimer toutes les
00:49:14compensations qui avaient été faites
00:49:16lors de la réduction de revenus
00:49:18des communes, ça c'est une vraie
00:49:20question.
00:49:22C'est une vraie question de
00:49:23montagne, mais c'est une vraie
00:49:25question.
00:49:26C'est toujours Linard le président
00:49:27des maires de France parce que
00:49:28LR...
00:49:29Oui, c'est toujours lui.
00:49:30Il est maire LR, mais par
00:49:32contre, c'est le maire de
00:49:34Cannes.
00:49:35C'est le président de l'AMF, mais
00:49:36c'est aussi le maire de Cannes.
00:49:38Et David Linard, pour le coup, sur
00:49:40la défense des maires, il est élu
00:49:42pour ça.
00:49:43Donc, en fait, défendre les maires,
00:49:44c'est son boulot.
00:49:45Donc là-dessus, il est carré.
00:49:46Il est le premier à avoir
00:49:48dit...
00:49:50Avoir aussi dit que c'était un
00:49:51problème, et qu'il y a des
00:49:52réductions de...
00:49:56Alors, désolé de débarquer, mais on
00:49:57doit faire des économies pour
00:49:58rembourser une certaine dette.
00:49:59Alors oui, une certaine dette, c'est
00:50:003200 milliards, pour être tout à
00:50:02fait exact.
00:50:03Mais comment on s'est endetté ?
00:50:04Alors bon, déjà, c'est normal
00:50:06que les États soient endettés,
00:50:08dans une certaine mesure.
00:50:11Là, en l'occurrence, la dette a
00:50:14explosé depuis sept ans de
00:50:16Macron, alors qu'il en avait fait
00:50:17un cheval de bataille.
00:50:19On peut l'expliquer en grande
00:50:20partie, enfin pour un tiers en tout cas, par le fait qu'il y a eu le Covid. Vous vous souvenez du
00:50:24quoi qu'il en coûte ? Le quoi qu'il en coûte ça a été une politique d'ultra dépense publique pour
00:50:30soutenir les boîtes, enfin voilà, soutenir les commerces qui devaient fermer mais parce que non
00:50:36essentiel vous vous souvenez de tout ça. Et donc empêcher que des boîtes ferment, tout ce qui
00:50:42était chômage long duré, chômage technique, enfin bref, il y avait plein de dispositifs qui
00:50:48permettaient que les gens survivent en ayant une activité qui était suspendue. Pour le coup,
00:50:52ça a été efficace parce que par rapport à d'autres pays, il y avait quand même eu moins
00:50:55de casse en vrai sur les boîtes pendant les confinements, mais ça a coûté cher,
00:51:00et sans compter les questions sanitaires, la prise en charge, etc. Les vaccins étaient pris
00:51:06en charge, ça a coûté de l'argent tout ça, les tests qui étaient gratuits, enfin voilà.
00:51:10Ça c'est une partie de la dette, mais ça n'explique pas tout, parce qu'on peut pas dire
00:51:13ils ont eu le Covid, ils sont pauvres, etc. Une partie de la dette c'est aussi le fait que depuis
00:51:177 ans, le mantra des macronistes c'est de diminuer les recettes, c'est-à-dire de diminuer les impôts,
00:51:26c'est la promesse macroniste. La promesse matricielle des macronistes, et qu'on retrouve
00:51:30un peu dans cette proposition que vous avez mise sous les yeux de l'Institut Montaigne,
00:51:33c'est le fait qu'il n'y ait pas de hausse d'impôts, voire des diminutions d'impôts.
00:51:41Si vous augmentez les impôts, enfin si vous baissez les impôts, vous baissez les recettes.
00:51:46Donc de fait, il y a une partie de la dette qui est due au fait que l'État encaisse moins d'argent
00:51:50chaque année parce qu'il y a une perte, notamment la suppression de l'ISF, tous les cadeaux fiscaux
00:51:53aux entreprises, tout ça c'est de l'argent qu'on n'a pas. Et donc quand vous avez une situation
00:51:57de choc, comme le Covid par exemple, compliée au fait que vous avez désarmé fiscalement l'État
00:52:02en diminuant l'impôt, et bien vous avez une dette qui se creuse encore plus. Voilà.
00:52:08Donc encore une fois, je vous ai montré ça parce qu'en fait, c'est pour montrer qu'il y a
00:52:17les propositions politiques du gouvernement, mais il y a les gens qui leur murmurent à l'oreille
00:52:22en gros, et Montaigne fait partie de ces organismes-là. Et donc, je ne veux pas dire que
00:52:31ça va arriver et tout ce qui est là, mais ces propositions sont sur la table, ça veut dire,
00:52:35voilà, il faut l'avoir en tête. Et vous voyez dans quel sens ça va. Plus d'austérité,
00:52:39plus de casse des services publics, et une retraite à 66 ans.
00:52:44On me pose une question sur l'assurance chômage, je crois pas que l'assurance chômage, je vais
00:52:48lire vite fait, je l'ai lu un peu, attendez, je crois qu'il n'y a pas de question d'assurance
00:52:52chômage dans le papier du FIGARO. En tout cas, quand je l'ai lu tout à l'heure, je ne l'ai pas
00:53:01vu passer, ou alors je l'ai peut-être passé un peu vite, je ne sais plus. Non, je ne crois pas,
00:53:05non, ça ne parlait pas de l'assurance chômage. Après, l'assurance chômage, c'était un double
00:53:14truc. C'était à la fois la question de faire des économies, et aussi, il y avait l'idée de dire,
00:53:25si on réduit le temps de l'assurance chômage, on va pousser les chômeurs qui sont, comme vous le
00:53:30savez tous, des fainéants. C'est une blague. Plus le temps d'assurance chômage sera court,
00:53:37plus on va les remettre au boulot rapidement, parce qu'ils n'auront pas le temps de niaiser.
00:53:41Sauf que ça, c'était appuyé sur aucune étude. Il n'y a rien qui dit que c'est la durée de
00:53:47couverture de l'assurance chômage qui joue sur le fait de trouver un emploi. Il y a plein de raisons
00:53:51qui font que les gens ne trouvent pas le boulot. Mais ce n'était pas qu'une question d'économie,
00:53:56c'était aussi une question de remettre les gens au boulot. Le chômage c'est de leur faute,
00:54:01donc si on leur met moins de prestations sociales sur une durée plus courte, en tout cas,
00:54:06ils ne trouveront plus du travail. Tout c'est par la nécessité, c'était ça l'idée.
00:54:11Ok, merci, il n'y a pas la sécurité sociale qui est en déficit.
00:54:17Si, tout à fait. La logique aurait voulu qu'on augmente les impôts de ceux qui pouvaient le
00:54:24faire pour faire face au Covid. Oui, c'était le fameux débat ouvert par la gauche sur la
00:54:32question des super profits. Il y a plein de boîtes qui ont profité de ces trucs-là,
00:54:44pour diverses raisons. On parlait de Total, des supermarchés. Il y avait plein de boîtes qui
00:54:51avaient fait dégager des excédents à ce moment-là, parce que le marché était moins concurrentiel,
00:54:56parce qu'ils ont des positions quasiment monopolistiques. Et du coup, la question
00:55:11c'était, puisqu'il y a des boîtes qui se sont un peu gavées au moment de ces événements,
00:55:16de ces chocs-là, ça serait normal qu'ils redonnent un peu. C'était ça les super profits.
00:55:21C'était une piste, mais vous l'avez bien vu, ça n'a pas été mis en place par notre cher
00:55:26gouvernement. Les études disent même qu'il n'y a aucune corrélation entre la durée des indemnités
00:55:33et la récupération d'un emploi. Encore une fois, sur la question de la chômage, il n'y a aucun
00:55:38élément scientifique et économique qui appuie la thèse. C'est vraiment un récit politique.
00:55:46C'est une fable politique de dire que les chômeurs sont au chômage parce que c'est plus agréable de
00:55:53toucher des allocs sans rien faire que de travailler. Déjà, socialement, c'est complètement
00:55:57faux, mais c'est un mythe fondateur de la droite. Vous avez le mythe de la droite sur le graphique
00:56:09de montagne. C'est tous les chimères de la droite, c'est-à-dire pas d'impôts, on casse les
00:56:18services publics, et les gens se démerdent. Voilà, c'était la petite dinguerie du Figaro
00:56:26qui m'avait interpellé. Je pense que ça vous a interpellé aussi, visiblement, ça vous a beaucoup
00:56:32plu. Si on refait des revues de presse et si je reviens, je remettrai du Figaro parce qu'on ne
00:56:42perd pas le voyage à chaque fois. Je vous propose qu'on bouge un petit peu sur des sujets un peu
00:56:52plus légers, un petit peu plus culture, parce que mercredi c'est aussi le jour des sorties ciné,
00:56:57j'avais deux sujets autour du cinéma dont je voulais vous parler. Je vais commencer par le
00:57:07premier, mais en fait c'est corrélé avec le budget. C'est un sujet qui date un tout petit
00:57:16peu, c'était il y a deux semaines je crois, mais je voulais vous en parler parce que c'est
00:57:19quand même super intéressant. On va aller faire un tour du côté de la presse régionale,
00:57:27c'est la Voix du Nord qui nous fait ce papier. On est dans le département du Nord. Qu'est-ce
00:57:34qu'il se passe ? Il se passe que le département a pour des raisons budgétaires, donc là vous avez
00:57:41la corrélation avec la question de la suppression des dotations pour les collectivités territoriales,
00:57:45le département du Nord et tous les départements font partie de ces collectivités, donc le
00:57:51département du Nord est pressurisé budgétairement comme toutes les collectivités locales et donc
00:57:57un dispositif qui existait depuis 30 ans et qui permettait à des enseignants d'emmener leurs
00:58:00élèves trois fois par an au cinéma et travailler autour des films, c'est le dispositif collège au
00:58:05cinéma. Pourquoi je vous parle de ça ? Pourquoi on parle du département du Nord ? C'est un truc
00:58:09qui existe dans tous les départements et aussi au niveau des régions parce qu'il y a l'équivalent
00:58:15lycéen au cinéma. Peut-être que certains dans le chat vous avez participé à un dispositif lycéen
00:58:19au cinéma ou collège au cinéma, je ne sais pas d'où vous venez. Pourquoi je vous parle de ça ?
00:58:27Parce que déjà je voulais vous parler de l'argument du président du département du Nord,
00:58:36quand on lui a dit mais vous avez supprimé ce dispositif qui est quand même super important
00:58:40et je vais vous expliquer pourquoi il est intéressant ce dispositif. Et voilà ce que
00:58:45répond le président du département du Nord, Christian Poiré. Il rappelle que ce n'est pas
00:58:55une grande part du budget, c'est que 230 000 euros sur les plus de 4 milliards de budget du département.
00:59:00Mais aujourd'hui 300 000 euros c'est important, dit-il. Il dit par exemple 500 000 euros c'est
00:59:08ce que coûte en fonctionnement par an un logement pour six enfants placés et aujourd'hui il parle
00:59:11du dispositif de logement d'urgence en gros et ça c'est ma priorité. Et juste après il dit
00:59:19le cinéma vous pensez pas qu'ils peuvent y aller avec leurs parents ? S'ils vont une fois par an c'est
00:59:25une affaire d'état, c'est la chose qu'il ne faut absolument pas bouger. Attendez je rêve les parents
00:59:30les emmènent dans les parcs d'attraction et compagnie, ils peuvent bien les emmener au cinéma.
00:59:34Alors, tant de choses à dire sur cette phrase.
00:59:37Alors il dit ce que ne dit pas l'article c'est qu'il y a un incense et qu'ils n'ont plus supprimé
00:59:49ceci parce que les enseignants venaient moins en formation. Alors ça j'en sais rien mais si c'est
00:59:55le cas c'est aussi une question peut-être de... que le dispositif ne soit pas parfait c'est une
01:00:00question. Mais en l'occurrence moi je trouve que la phrase de Christian Poiret elle est un peu dingue
01:00:07dans le sens où déjà ils ne peuvent pas y aller avec leurs parents. Déjà non, certains ne peuvent
01:00:12pas y aller parce qu'en fait je rappelle qu'aller au cinéma notamment si tu es en famille, si t'es
01:00:18pas à côté d'un cinéma, ce qui est le cas de beaucoup de territoires hors région parisienne
01:00:22ou hors grande métropole, ça veut dire que tu prends ta bagnole. Mettons que t'es les deux
01:00:29parents et deux gosses. Donc c'est quatre places, t'as l'aller-retour en voiture. Si c'est un multiplex
01:00:37et que t'as pas le choix, t'as qu'un multiplex près de chez toi, à 15 km de chez toi.
01:00:42Si t'en as un à 15 km de chez toi, ce qui est déjà une chose, ça te coûte... faut compter 4 fois...
01:00:49maintenant c'est 15 euros quasiment dans les multiplex, les places, 4 fois 15 voire plus,
01:00:53ça dépend des territoires mais mettons 15. Il y a quelqu'un qui dit je dois faire 25
01:00:58bandes pour aller au cinéma. Je sais pas d'où t'habites, j'ai Réone, mais oui, typiquement.
01:01:04Exemple, nous on est à Paris, on est hyper privilégié, on a un cinéma à chaque coin de rue,
01:01:08mais c'est pas du tout du tout du tout le cas de la plupart des territoires. Donc une sortie cinéma,
01:01:12pour vous dire qu'une sortie cinéma avec deux parents, deux enfants, c'est 80 balles. Et je
01:01:19compte pas le popcorn potentiellement et peut-être le resto à la fin du cinéma parce qu'on est loin
01:01:23de la maison. Ça coûte 100 balles et 100 balles il y a plein de familles qui peuvent pas se le
01:01:28permettre. Et même une fois par an c'est compliqué. Donc s'ils vont une fois par an à une affaire d'état,
01:01:33bah ça dépend de ce qu'on priorise pour la culture. Et après ils emmènent ça dans les
01:01:39parcs d'attractions, on va pas en plus les donner dans le cinéma. Et d'ailleurs, parce que je l'ai
01:01:46pas dans ce papier là, mais je crois qu'à un moment, je crois que c'est pas dans ce papier là,
01:01:50mais à un moment il disait aussi mais je vous laisserai pas dire que je me fiche de la culture
01:01:55parce que je finance le musée Matisse. Mais le musée Matisse c'est pas tout à fait le même
01:01:59public en fait. Donc du coup je suis en plein Cambrousse. C'est bien, ça ne m'avance pas,
01:02:03mais du coup oui très bien. Mais voilà, typiquement dans les milieux ruraux, t'as
01:02:07raison de le dire, il n'y a pas de cinéma de quartier, il n'y a pas de cinéma de village,
01:02:10ça n'existe plus, si jamais il y en a eu déjà. Et oui, tu dois faire de la route. Et donc c'est
01:02:16un investissement conséquent et si tu dois y aller avec ta famille, avec des enfants,
01:02:19c'est encore plus conséquent. Et donc ce dispositif, il est super intéressant parce que
01:02:25c'est pas juste emmener les enfants voir Avengers en fait. D'ailleurs c'est pas ça,
01:02:29c'est faire des sorties scolaires avec un but pédagogique. Et moi je m'en discutais avec un de
01:02:36mes collègues, Florent, qui a déjà été installé dans l'antenne, qui disait qu'il avait vu, au lycée
01:02:41je crois, il avait vu Blue Velvet, David Lynch, tu vois, il avait découvert ça. Et il s'est pas
01:02:45juste allé voir des films. Déjà c'est accès à des films que tu vois pas forcément avec tes
01:02:48parents, que tu vois pas forcément en salle parce qu'ils sont juste pas distribués habituellement.
01:02:52Tu as accès à ces grands films-là en salle. Là, il y a quelqu'un qui cite, tu vois, il y a une
01:02:59prof qui cite, l'an dernier on a vu Premier Contact de Denis Villeneuve, chef d'oeuvre si
01:03:04vous l'avez pas vu, Chantons sous la pluie, un classique, et Mookshin, un film malaisien moins
01:03:08connu. Voilà, bah là il y a du Pluralism, il y a du Blackbuster, il y a du film hollywoodien
01:03:14classique, il y a des films que plein de gens pourraient pas voir parce que c'est des films
01:03:18plus niche, de pays étrangers. Cette année chez nous le programme c'est Tati, Hitchcock,
01:03:23Peter Weir. Bah voilà, Weir, je sais jamais comment ça se prononce. Non mais voilà, en fait, c'est
01:03:28juste une question de est-ce qu'on considère que le collège et le lycée doivent être des
01:03:32vecteurs de découverte culturelle, là en l'occurrence de la cinéphilie, et qu'on doit
01:03:38soutenir ça en fait. Et que si on ne le fait pas, encore une fois, on n'est pas tous égaux devant
01:03:42le cinéma, ça coûte cher, on n'est pas tous assez accessibles. Donc en gros, ce qu'ils disent,
01:03:51c'est qu'ils renvoient tout le monde à des merdes et que le cinéma c'est pas essentiel. Après on
01:03:55comprend qu'il y a des contraintes de budget, mais enfin, c'est un choix politique. En gros,
01:03:58le cinéma c'est pas important. Voilà, moi personnellement, je vais vous en parler parce
01:04:03qu'une rue presse c'est toujours un peu percé aussi, et moi j'ai pas fait ce dispositif là,
01:04:09mais par contre c'est la question du cinéma et de l'accès au cinéma, et du prix du cinéma,
01:04:14c'est un aspect qui me touche beaucoup, parce que je suis très cinéphile, et ça m'attriste d'autant
01:04:21plus de voir que plein de gens n'y ont pas accès, des gens qui voudraient y aller n'y ont pas accès.
01:04:25Donc il y a pas mal de témoignages dans nos chats, il y a quelqu'un qui dit, donc Golgoth dit,
01:04:30moi je suis en Ile-de-France, près de Rétigny, pour aller au cinéma, bah le cinéma de la ville
01:04:33a fermé, je dois aller dans un grand cinéma à Juvisy ou Paris, donc c'est transport à 5-10
01:04:37balles par personne à l'étour, plus le prix du ciné, plus genre un coca, ça fait pas de la
01:04:41petite soirée gratos, complètement. Quelqu'un d'autre, donc Sebredlev dit,
01:04:46j'ai la chance d'avoir dans ma ville à côté de Lyon, un cinéma municipal avec des places à 6€,
01:04:50voire 4,30€, la sélection de films est réduite, et bien c'est bien quand même.
01:04:55Ouais, mais en fait c'est complètement la loterie, si t'as une offre de ciné pas cher,
01:05:00un peu RDC ou cinéma indé, c'est cool, mais plein de gens n'ont pas. Et je rappelle,
01:05:05une fois par an, est-ce que c'est grave ? En fait, la moyenne de séances par français,
01:05:09et les français vont beaucoup au cinéma par rapport à d'autres pays, je crois que c'est un,
01:05:15un et demi, je crois que c'est un film et demi par an, ou deux, je sais plus, j'ai plus le chiffre
01:05:19en tête, mais en gros c'est pas plus que ça. Et il y a une minorité de français qui va très
01:05:24souvent au cinéma, et qui a des cartes d'abonnement souvent, et qui va plusieurs fois par semaine,
01:05:29plusieurs fois par mois, et la plupart des gens en fait ils vont entre une et deux fois.
01:05:34Parce qu'encore une fois c'est un investissement. Voilà, je voulais vous parler de ça, donc là c'est
01:05:39que dans le Nord, mais c'est un exemple quand même de ce que l'austérité, dont on a parlé
01:05:48juste avant, les cures d'austérité, infligées notamment en collectivité locale, ont comme
01:05:53conséquence pour l'accès à la culture des gamins en l'occurrence. Parce que le budget c'est pas juste
01:05:58des chiffres, je pense que vous le savez, mais c'est bien de le rappeler. Et peut-être pour
01:06:04terminer, je voulais vous parler de... du coup c'est une sortie de cinéma, c'est pas tant pour vous
01:06:09parler du film un petit peu, mais pas pour parler du film que de l'histoire qu'il y a derrière. C'était
01:06:14la une de l'IB hier, hop, je vous la mets. Alors j'ai pas la une, mais j'ai le sujet qui disait la une.
01:06:21Donc demain, non aujourd'hui, aujourd'hui sort, on est le 9 octobre, donc aujourd'hui sort en
01:06:28salle l'histoire de Suleymane, un film qui a été primé à Cannes dans la sélection
01:06:37Un Certain Regard pour être tout à fait précis. Pourquoi je vous parle de ce film ? Parce que je
01:06:41pense que c'est un film que vous voyez si vous avez l'occasion de le faire, et encore une fois si vous
01:06:44avez un cinéma qui le diffuse à côté, ce qui n'est pas une évidence non plus. C'est un film qui
01:06:48raconte le quotidien d'un livreur VTC à Paris, donc des livre-roues sans
01:06:59papier. Et en fait c'est un film qui est assez vertigineux je trouve, qui est vraiment passionnant.
01:07:05Donc il est guinéen, il a son rendez-vous... Alors quelqu'un dit, je sais pas si vous avez vu la réaction de
01:07:13Faugel, je l'avais pas vu, donc tu vois, il a été outré qu'on invite un OQTF à la télé.
01:07:19Oui donc parce qu'en gros à Bousson-Garré, l'acteur, je vous parlais du film d'abord, donc le film raconte
01:07:27l'histoire de ce livreur à vélo guinéen sans papier, il a bientôt son rendez-vous à l'OFPRA
01:07:35pour avoir potentiellement ses papiers, et en attendant il travaille, mais quand on n'a pas de
01:07:40papiers on peut pas travailler normalement, donc il a un compte des livre-roues qui a été filé par
01:07:45un autre guinéen qui lui a réussi à avoir ses papiers, donc il le loue, il loue son compte des
01:07:49livre-roues, et c'est le cas de beaucoup beaucoup de livreurs à vélo à Paris. C'est pas que à Paris
01:07:54d'ailleurs, mais en l'occurrence c'est à Paris. Et on le suit dans ce quotidien où en fait il est
01:07:59tout le temps dans le montage, dans la façon dont c'est filmé, et c'est l'enfer urbain parisien à
01:08:03l'heure de pointe. C'est en fait à peur pour lui parce que tu sais, s'il pète son vélo, il ne pourra
01:08:07plus travailler, s'il pète son téléphone c'est mort, si l'application marche plus ou si quelqu'un
01:08:12le chope avec un compte sous-loué, et qu'on voit que c'est pas lui et que du coup il n'a pas le
01:08:17droit de travailler, et bien il va finir en garde-à-vue. Tu le suis parce qu'il doit trouver des
01:08:23hébergements deurgence tous les soirs et appeler tous les jours pour récupérer une chambre le
01:08:26soir pour être sûr de pouvoir dormir, pas sous les ponts. C'est un film absolument bouleversant,
01:08:33vertigineux, un thriller social vraiment terrible sur la question de cette ultra-précaria
01:08:42qu'est la livraison à vélo à Paris. Et du coup, ce qui est hyper intéressant, c'est ça que je
01:08:52voulais vous montrer avec le papier libé, c'est que l'acteur qui joue le personnage principal,
01:08:57Souleymane, s'appelle en vrai Abou Sangaré, et Abou Sangaré est un acteur sans papier,
01:09:02menacé d'expulsion. Lui il n'est pas livreur à vélo à Paris mais il bosse à Amiens dans une
01:09:15entreprise locale, il a un bac pro mécanique poids lourd, on l'a pas ici, et vous voyez dans le
01:09:21paragraphe là, je vous lis, plébiscité, félicité, le jeune homme d'origine guinéenne est ensuite
01:09:26retourné à Amiens, donc après Cannes, où il vit depuis 7 ans, bac pro mécanique poids lourd en
01:09:31poche, une promesse de CDI dans une entreprise locale en suspens, faute de l'obtention de papier
01:09:35en bonne et due forme, 3 demandes de régularisation et 3 refus, 2019, 2021, 2023, parce qu'il n'a pas
01:09:41de visa étudiant pour pouvoir entrer en apprentissage ou en alternance, ou pour la
01:09:46dernière en date parce qu'il ne peut prouver d'expérience dans sa branche. Comme le dit Sybille
01:09:50Luperce du réseau Education Sans Frontières qui le connaît depuis son arrivée en Picardie,
01:09:54en dépit du souhait de l'entreprise de continuer à le former dans le cadre d'un vrai CDI dans un
01:09:58secteur où ils ont du mal à embaucher en plus, qu'il faille en dépit du diplôme avancer une
01:10:02ancienneté peut surprendre, ces jeunes perdent beaucoup de temps et les chefs d'entreprise ne
01:10:05comprennent pas. Donc ça qui est hyper intéressant, c'est que le gars nourrit complètement son rôle
01:10:11de son expérience personnelle puisque notamment le background du personnage est complètement basé
01:10:17sur ce qu'il a vraiment vécu sur ses conditions de départ, et non une promesse d'embauche ne
01:10:21suffit pas. Et là comme le dit Sybille Luperce, c'est autant problématique pour l'employé que
01:10:33l'employeur. L'employeur aussi préférerait pouvoir faire un CDI. Quelqu'un me demande si,
01:10:40bonjour, est-ce que Ruffin a dit un truc là-dessus vu que c'est sa chère Picardie.
01:10:43Bon pas regarder, je vais faire la recherche devant vous parce que j'en aurais aucune idée,
01:10:47j'ai pas vu, mais regardez. Oui apparemment. En plus c'est dans le papier Luma et je vais
01:11:04mettre en abo, c'est super. C'est là où vous voyez que j'ai oublié un paramètre hyper important
01:11:11avant de lancer cette revue de presse, c'est de me connecter à mon compte humanité, c'est terrible.
01:11:15Mais en gros de ce que je vois, oui Ruffin a été contacté. Et bah c'est aussi abo sur le
01:11:22nouvel office, on est bien. Mais oui visiblement pour te répondre, François Ruffin a été contacté
01:11:27par le réalisateur, d'ailleurs on vous a envoyé le lien du long retient de... Il va falloir que le
01:11:33PC stream soit permis à connecter à Luma quand même. Oui oui complètement. Non mais oui,
01:11:36on apprend, c'est la première revue de presse, on apprend des erreurs aussi, la prochaine fois
01:11:40ce sera fait. J'ai pensé à me connecter à Libé mais pas à Luma, c'est quand même terrible,
01:11:45je vais me faire virer je pense. Donc voilà, et c'est hyper intéressant ce qu'il raconte parce
01:11:51que en même temps il raconte un peu la dissonance terrible d'être à Cannes alors qu'il était un
01:12:02peu cassé de mer sauvage. Ah bah super, on a l'extrait là dans le chat, merci il y a des gens
01:12:07qui sont abonnés en régie, ça c'est génial. Et voilà donc il raconte l'angoisse de Cannes,
01:12:15d'un milieu qui n'est pas du tout le milieu que vous imaginez qu'il fréquente habituellement,
01:12:18et que finalement ça s'est bien bien passé, l'accueil était cool. Il y a une phrase qui est
01:12:25pas mal aussi, donc qui parle du film, il dit un monsieur m'a écrit l'autre jour qu'il n'avait
01:12:30jamais pas pleuré comme ça au cinéma depuis 20 ans, ça veut dire qu'on a su toucher quelque
01:12:33chose. C'est aussi pour cette raison que le projet me plaisait, les migrants laissant
01:12:36papiers comme moi, on est dans une vie floue, on existe, on bosse, mais comme dans une réalité
01:12:40parallèle, le film montre des humains avec tout un tas de problèmes à régler, des galères pas
01:12:43possibles, et les gens sentent que c'est vrai alors que sinon c'est juste des mecs sur une
01:12:46appli, sous une capuche, tu donnes ton code, tu prends ta bouffe, t'existes à peine. Ouais,
01:12:52et je pense que c'est pas mal d'avoir ce témoignage là aussi de gens qui voient ça de l'intérieur.
01:13:00Il rappelle qu'à la base le cinéma ne l'intéressait pas, il a dû apprendre à faire livreur parce
01:13:10que lui n'avait pas fait livreur pour le coup comme boulot, je vous l'ai dit, il avait un bac
01:13:13pro mécanique. Donc voilà, il raconte un peu comment il s'est... Et oui, c'est ça que je
01:13:21voulais montrer, il raconte comment il est arrivé là. C'est une histoire qu'on retrouve dans le
01:13:26film par ailleurs. Il dit donc comment vous êtes arrivé de Guinée, la question de libération,
01:13:30comment êtes-vous arrivé de Guinée en France ? Ma mère était très malade, ce n'est pas une
01:13:33maladie où il suffit d'aller à l'hôpital pour changer les symptômes, c'est une maladie mentale,
01:13:36il fallait être à ses côtés. Quand ma grande sœur s'est mariée, je me suis retrouvé responsable de ma
01:13:40mère et de ma petite sœur. On est à Sinko, dans le sud-est du pays, dans une petite exploitation
01:13:43agricole, il faut s'occuper des bêtes, aller au champ, gagner de l'argent en faisant le saisonnier,
01:13:47c'est compliqué. Les amis m'ont incité à tenter ma chance en Algérie, on cherchait de la main
01:13:51d'œuvre et on pouvait gagner plus d'argent. Je saute un peu, je suis resté trois mois en Algérie,
01:13:55dans les sud, il fallait se réveiller à 4h du matin, attendre la nuit dans les rues que les
01:13:58patrons viennent te chercher. Il y en a qui te prennent pour la journée, ou une semaine,
01:14:01parfois on te dit après avoir fait tout le boulot, tu dégages. S'ils ne te payent pas,
01:14:05tu ne peux rien dire. J'ai hésité à rentrer en Guinée mais on était plusieurs jeunes et on est
01:14:08passé en Libye où c'est devenu vraiment dangereux. J'ai passé deux semaines en prison là-bas sous la
01:14:12menace des gardiens qui voulaient me rançonner. J'ai donné tout ce que j'avais et j'ai fini dans
01:14:16un canot pneumatique avec plus de 120 personnes à bord, direction l'Italie. Des histoires comme
01:14:21celles d'Abou Sanghari, il y en a malheureusement des milliers, mais c'est souvent le même cursus,
01:14:30c'est traverser la Méditerranée par la Libye, passer par l'Italie, probablement en Lampedusa,
01:14:38et puis après aller dans un des pays européens qui veut bien l'accueillir. Lui il est arrivé à
01:14:43Amiens. Et à la fin on lui demande s'il veut encore faire du cinéma, il dit ça me plaît mais
01:14:50ce n'est pas un rêve. Mon rêve c'est de rendre à tous les gens d'Amiens au moins une partie de
01:14:53ce qu'ils m'ont donné, c'est de pouvoir rentrer dans une reprise qui propose du travail. Et je
01:14:57vais juste en direct boire de l'eau. J'ai un peu mal à la gorge. C'est de l'eau, je vous rassure.
01:15:06Je vous conseille fortement ce film parce que c'est un sujet hyper important. Je ne sais pas
01:15:17si c'est votre cas, mais je pense qu'on a tous un jour commandé sur une appli de livraison,
01:15:23genre Uber Eats ou un truc comme ça, et en fait ce sont des applications qui déshumanisent.
01:15:29C'est-à-dire que l'idée c'est que vous n'ayez aucun contact avec la personne qui lit, vous la
01:15:34voyez cinq secondes, quelqu'un dit... Et surtout, à bout, chercher à gagner de l'argent, pas à
01:15:40profiter du système, contrairement à ce que la droite dit. Bien sûr, chercher à s'insérer dans
01:15:44la société, d'avoir un travail, un salaire, etc. Et je vous conseille, là c'est vraiment de
01:15:53l'autopromo et honté parce que c'est un sujet que j'ai fait moi, sur le même thème de la
01:15:57migration et de l'exploitation des migrants, donc de l'Uberisation, je vous conseille,
01:16:03je vais faire la recherche en même temps, mais je vous conseille un livre qui est sorti,
01:16:08et en fait j'ai écrit sur son autrice et son sujet, qui s'appelle l'Odyssée d'Abdoul,
01:16:14qui est sorti en début du mois, je crois, et qui raconte le... Hop, que je vous le mette...
01:16:26Ouais, ça, je vous conseille ce sujet-là. Du coup, c'est moi qui le cite, donc je suis vraiment
01:16:30en train de dire, prenez vraiment un super article de moi, vraiment de manière totalement hontée,
01:16:34pardon pour ça. Non mais vraiment, c'est pas en soi pour l'article, mais vraiment c'est pour
01:16:38le livre. C'est donc Audrey Millet qui est historienne de la mode et qui a rencontré,
01:16:45elle, un de ses sujets de recherche, c'est Prato. Prato, c'est une ville, une décapitale du textile
01:16:51en Italie, donc un peu à côté de Florence. Et Prato, c'est beaucoup d'ateliers textiles,
01:16:56notamment semi-clandestins, et souvent, dont les propriétaires sont chinois. Et il y a plein
01:17:01de migrants qui travaillent là-bas, au black, et donc elle fait des sujets sur Prato, l'histoire
01:17:08de Prato, etc. Et elle rencontre cet Ivoirien qui s'appelle Abdoul, et ils se croisent,
01:17:13et ils commencent à allier contact, à devenir amis, et en fait, ils en font un livre où en fait,
01:17:18à la base, elle voulait qu'il lui raconte son quotidien de travailleur sans papier dans les
01:17:23ateliers italiens de Prato. Et en fait, très vite, le livre, ça raconte pas que ça, ça raconte toute
01:17:28la vie d'Abdoul, parce qu'évidemment, si Abdoul est là, c'est pas pour rien. Et en fait, Abdoul,
01:17:32il a traversé l'enfer, quoi. C'est-à-dire qu'il est parti de Côte d'Ivoire, il est passé par le
01:17:35Burkina. En fait, à la base, il voulait juste aller au Burkina pour trouver du travail. Il y a
01:17:39pas de travail au Burkina, donc il y a des passeurs qui l'ont convaincu d'aller plus loin, au Niger.
01:17:42Au Niger, il y a toujours pas de travail. Donc, il traverse le désert, jusqu'à la Libye. Libye,
01:17:49c'est capturé par les Lémilis, qui prospèrent dans le sud de la Libye depuis la chute de Kadhafi,
01:17:55dans le chaos total qu'est la Libye depuis que Kadhafi est tombé. C'est un nom d'état,
01:18:02quasiment, la Libye. Donc, il se fait capturer là-bas, il est réuni en esclavage là-bas pendant
01:18:06plus d'une année. Finalement, il arrive à sortir. Ensuite, il arrive à Tripoli, et Tripoli prend un
01:18:11bateau, il traverse la Méditerranée, et après l'Ampédouza, etc., jusqu'à Prato. Et vraiment,
01:18:16je vous conseille cet ouvrage, parce que c'est Abdoul qui raconte toute son histoire, c'est Audrey
01:18:20qui l'écrit, qu'en gros, et qui recoupe avec plein de sources pour montrer qu'évidemment, Abdoul n'est
01:18:26pas seul. Des histoires d'Abdoul, il y en a plein. Donc, elle recoupe avec plein d'éléments de
01:18:30l'hoministie internationale, etc., etc. Voilà, je vous conseille fortement là-dessus. Ça dialogue
01:18:35pas bien avec l'histoire de Souleymane, parce que c'est le même sujet, c'est en fait déjà
01:18:42traverser l'enfer, la Méditerranée, etc., dans des conditions ultra précaires, pour, à la fin,
01:18:50être le sous-prolétariat de l'Occident, c'est-à-dire les petites mains ubérisées, ou les
01:18:58petites mains des ateliers clandestins pour fabriquer des contrefaçons de fringues, en l'occurrence pour
01:19:02le cas d'Abdoul. Voilà. Donc, c'est mon conseil. Quelqu'un dit, je ne sais pas comment prononcer
01:19:10ton mot de passe. Mlelut, on va dire que c'est Mlelut. C'est fou d'ailleurs, parce que je vois
01:19:16jamais passer dans les médias la situation actuelle en Libye. C'est vrai que la Libye est
01:19:18complètement passée, non mais t'as raison de le dire, pour le coup, que la Libye est un peu passée
01:19:25en dehors des radars de tout le monde. C'est un peu comme le Yémen, par ailleurs. Le Yémen,
01:19:29on en a parlé parce que les Woutis tiraient sur Israël, mais on parle très peu, c'est une
01:19:34catastrophe. Tu me dis comment on prononce, mais je ne sais pas. Mademoiselle Elut, du coup. C'est
01:19:52pas faux ce que tu dis, mais t'as raison de le dire. Souvent, il y a plein de pays qui passent
01:20:01hors de radar comme ça, parce qu'on passe d'une activité à l'autre. Par exemple, quand t'as le
01:20:05conflit ukrainien, le conflit à Gaza qui se prend énormément d'énergie dans les rédactions, t'as des
01:20:11pays qui deviennent secondaires. C'est terrible de dire comme ça, mais dans le traitement, dans
01:20:15l'hierarchie de l'information. Et la Libye, c'est vrai que c'est complètement désinvesti. Alors que
01:20:20c'est toujours la merde, que le sud du pays, c'est un... Oui, il y a des camps d'esclaves en Libye,
01:20:27en fait. Bref, c'est un sujet qu'il faut qu'on réinvestisse tous. T'as bien raison de le dire.
01:20:33Voilà, moi j'ai fait le tour d'un peu de tout ce que je voulais vous raconter aujourd'hui. On est
01:20:39sur une heure vingt, qu'on est ensemble à peu près. Est-ce que vous avez des questions ? Est-ce
01:20:45que ça vous paraît... Est-ce que vous avez apprécié déjà ce moment ? Est-ce que ça vous a paru utile,
01:20:50cette petite revue de presse qu'on s'est faite ensemble ? Évidemment, il y a peut-être des
01:20:55sujets que vous auriez aimé qu'on aborde et on ne les a pas abordés, mais c'est un peu le jeu.
01:20:59De toute façon, on n'est pas exhaustif. Il ne peut pas l'être, sinon il faut être en live en
01:21:03permanence. Mais voilà, j'espère que ça vous a plu. J'ai essayé d'ouvrir des sujets un peu variés,
01:21:07d'avoir des sujets un peu chauds. La censure, Israël, la question de la livraison d'armes à
01:21:14Israël, pardon. D'avoir des sujets un peu plus ciné, un peu plus culture, mais en même temps
01:21:20rattachés à la question sociale. Et puis, ne vous oubliez pas de regarder l'Institut Montaigne
01:21:27et les pages éco du Figaro, parce que les dingueries à venir sont déjà dans leurs pages.
01:21:32Eh bien écoutez, si c'est bon pour vous et qu'on est tous heureux, on va se quitter,
01:21:37mon ami. Est-ce que ça vous va ? Merci, c'est cool, informer en rapide. Bah écoute,
01:21:42si ça vous a plu, j'en suis super heureux. J'ai un message à envoyer à propos de la
01:21:46mort de Michel Blanc. Il fait un truc à creuser sur l'hôpital. J'envoie à quelle
01:21:50adresse ? Bonne question. Je pense qu'on va t'envoyer une adresse dans le chat, peut-être.
01:21:55Une adresse humain, du coup ? Tu veux ? C'est un mail humain que tu veux ? Bref, on va t'envoyer
01:22:04un truc dans le chat, je pense. Sinon, il y a des adresses humains où tu peux nous contacter,
01:22:10t'as raison. Voilà, ça tu viens de le recevoir. Eh bien super, écoutez, merci à tous de nous
01:22:16avoir suivi ce matin. A plus tard pour un prochain Twitch. Je peux annoncer, on m'a dit
01:22:23d'annoncer quelque chose. On va raid Clément Viktorovich, donc ne bougez pas, on va le raid
01:22:26tout de suite, dès que je le quitte. Du coup, le prochain rendez-vous, normalement on essaie de
01:22:33le faire demain à 15h. Le chat est plus ravis avec moi. Et puis le prochain rendez-vous au
01:22:38Robitpress, ce sera dans une semaine normalement. Allez, je vous laisse avec Clément Viktorovich.
01:22:44Salut ! Salut à tous.

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