• il y a 2 mois
Une enseignante a été agressée ce lundi au lycée Sévigné de Tourcoing (Nord) par une élève à laquelle elle avait demandé de retirer son voile au sein de l'établissement. La jeune fille, majeure, a été interpellée et placée en garde à vue, alors que l'enseignante a porté plainte.

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Transcription
00:00— Hier, à Tourcoing, une enseignante a été agressée verbalement, puis physiquement, sans contestation possible,
00:09puisque la vidéo du lycée a permis aux policiers du commissariat de Tourcoing, que je remercie pour leur célérité,
00:14de prendre non seulement la plainte, mais de qualifier les faits extrêmement graves, parce que cette enseignante,
00:20madame d'un lycée professionnel, revenait d'une sortie scolaire et a dit à des élèves qui avaient mis leur voile
00:28dans l'établissement de les retirer, et après plusieurs refus, a été agressée physiquement.
00:34Vous avez, madame la ministre, rappelé l'enseignante. Et je vous en remercie pour lui apporter votre soutien.
00:38Je l'ai également eu au téléphone. Il s'agit d'un lycée au cœur de ma ville, à Tourcoing, qui connaît non pas des difficultés,
00:45mais qui forme des milliers de jeunes qui ont besoin de la République. Cette enseignante m'a dit qu'elle avait changé
00:51son métier d'infirmière pour transmettre et devenir enseignante. Elle m'a aussi dit qu'elle est allée en bac professionnel,
00:57parce que c'est là où elle avait le plus à apporter aux enfants de la République. Et aujourd'hui, alors qu'elle est en arrêt de travail,
01:03qu'elle a été molestée, que personne n'est intervenu pour la défendre, à part les policiers, aujourd'hui, elle a besoin de vous,
01:09madame la ministre. Elle a besoin du gouvernement de la République. Elle a besoin de nous tous pour affirmer que la laïcité
01:14qu'elle enseigne à ses élèves, parce qu'elle a le courage de dire non, c'est notre meilleur investissement pour l'avenir.
01:20Alors, dans cette si belle ville confraternelle de Tourcoing, on a besoin des enseignants du public comme du privé.
01:26On a surtout besoin d'un gouvernement fort qui aide ses enseignants à ne pas baisser les bras. Et c'est toute une ville qui vous regarde,
01:32madame la ministre, aujourd'hui.
01:33Merci beaucoup, mon cher collègue. La parole est à madame Anne Gentay, ministre de l'Éducation nationale.
01:42Merci, madame la présidente. Madames et messieurs les députés. Monsieur le député Gérald Darmanin, en effet, c'était hier après-midi,
01:48dans votre circonscription, dans votre ville de Tourcoing, qu'une professeure, en effet, était agressée, molestée violemment par une élève.
01:53Cette enseignante n'avait fait que lui rappeler une évidence. Une évidence qui est pas de voile, pas de signe religieux au sensible à l'école.
02:03Je me suis donc entretenue, en effet, avec la proviseure et avec la professeure également. Je les ai assurées de mon soutien et de celui du gouvernement.
02:11Je condamne, et je veux insister ici avec la plus grande fermeté, cet acte de violence et cette atteinte aux principes de la République.
02:20Il s'agit d'un acte qui défie notre école laïque, d'un acte qui défie la République. Je n'accepterai jamais que l'on porte atteinte à l'intégrité physique d'un professeur,
02:33que l'on porte atteinte à nos lois et à nos valeurs. Menacer un professeur, c'est menacer la République. Frapper un professeur, c'est frapper la République.
02:45Une plainte a été déposée et une mesure conservatoire a été prise à l'encontre de l'élève pour lui interdire l'accès au lycée jusqu'à son conseil de discipline.
02:53Devant la gravité des faits relatés ici, j'ai demandé à ce que des sanctions disciplinaires très fermes, très fermes j'insiste, soient prononcées.
03:01Et nos professeurs, nos professeurs partout en France doivent savoir qu'en effet le gouvernement et que la représentation nationale sont à leur côté.
03:10Ils sont notre fierté, ils sont la fierté de la République. Cette ligne de fermeté, cette ligne républicaine, c'est celle que le Premier ministre Michel Barnier a fixée lors de sa déclaration de politique générale devant vous la semaine dernière.
03:25Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes les héritiers des grands principes de laïcité, des lois de 1905 et de 2004 que vous-même, Monsieur le député, comme ministre de l'Intérieur, vous aviez ardemment défendu.
03:36A l'école de la République, on n'observe pas d'autres lois que la loi de la République française. L'école de la République ne cèdera jamais sur la laïcité, elle ne cèdera jamais face à la violence et je ne laisserai rien passer. Je vous remercie.

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