Laurent Wauquiez, président du groupe “Droite républicaine” à l’Assemblée nationale, s’exprime à l’issue du discours de politique générale de Michel Barnier
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00:00Madame la Présidente, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs les Ministres, chers collègues,
00:07notre pays danse au-dessus du volcan. La France s'endette à des taux supérieurs à la Grèce.
00:17Ceux qui entreprennent ont de plus en plus de difficultés.
00:22Nous constatons tous les jours l'effondrement de l'ordre, nous perdons la maîtrise de nos frontières,
00:30et nos services publics, l'école comme la santé, n'ont jamais aussi mal fonctionné.
00:38Notre pays danse au-dessus du volcan. Et pendant qu'il danse, nous risquons le blocage politique.
00:46La dissolution nous a plongés dans un chaos institutionnel. Aucune majorité n'est sortie des élections, aucune,
00:56ni la gauche sous la coupe de LFI, ni l'ERN, ni la majorité sortante.
01:05Et le risque est de bloquer le pays au moment où il a besoin plus que jamais de politiques courageuses.
01:15Notre pays danse au-dessus du volcan. Et quel spectacle donnons-nous ?
01:22Injures, invectives, hurlements. Rien de tout cela n'est à la hauteur des enjeux.
01:31On a besoin de femmes et d'hommes, de bonne volonté.
01:40La gravité de la situation impose de prendre le parti de la France, et il n'y a que deux choix.
01:48Il n'y a que deux attitudes possibles. Il n'y a pas de tergiversation là-dessus.
01:54Bloquer ou construire. Le chaos ou la responsabilité. Le désordre ou les solutions. L'inaction ou l'action.
02:06Et nous devrions tous nous rappeler l'injonction d'Albert Camus qui, dans le mythe de Sisyphe, rappelait l'impératif de continuer à agir.
02:18Prendre ses responsabilités face aux absurdités des époques tourmentées.
02:25Alors je repose la question. Où sont les femmes et les hommes de bonne volonté ?
02:33L'extrême-gauche a tenté d'imposer sa première ministre et son programme.
02:39150 milliards d'euros d'impôts. Régularisation des immigrés illégaux.
02:48Terroristes du Hamas dépeints en résistants et policiers traités d'assassins.
02:55Voilà la réalité de ce qui est devenu le visage de l'extrême-gauche.
03:03Mais les Français ne veulent pas de vos choix insensés et se demandent où est passée la gauche de Ferry et de Jaurès.
03:12Celle qui forçait le respect par son attachement à la laïcité, à l'autorité républicaine et au mérite.
03:19Une gauche qui n'est même plus capable d'applaudir dans cet hémicycle quand on parle de laïcité
03:25et qui reste silencieuse quand le Premier ministre appelle au respect des valeurs de la laïcité.
03:33Sous nos yeux, sur ces bancs, et je le dis avec gravité, nous assistons à la dérépublicanisation de la gauche.
03:43Une gauche qui épouse désormais les causes les plus extrémistes de Jean-Luc Mélenchon.
03:51Alors oui, pour empêcher les semeurs de chaos d'abîmer notre pays, la droite républicaine s'est engagée pour que la France sorte de l'impasse.
04:03Nous avons pris nos responsabilités pour que la France ait un Premier ministre alors qu'il eût été si confortable de rester de côté comme certains.
04:13Nous avons pris et nous prendrons nos responsabilités en vous soutenant, Monsieur le Premier ministre,
04:19pour mener la politique de changement dont notre pays a besoin.
04:29J'ai bien dit une politique de changement, car cela suppose de rompre avec la politique menée depuis 7 ans.
04:36Nos 178 parlementaires ont fait des propositions, et je suis fier de leur travail, avec un pacte législatif autour de priorités simples.
04:47Revaloriser le travail et rétablir l'ordre.
04:53D'abord, mettre la récompense du travail, Monsieur le Premier ministre, au cœur de notre contrat social.
05:01La plus grande injustice de notre pays, aujourd'hui, c'est que le travail n'est pas récompensé.
05:08Le plus grand scandale de notre système social, ce sont les travailleurs pauvres.
05:14Travailler et être pauvre. Travailler pour survivre, et non pas travailler pour vivre.
05:21Je pense à tous ceux qui, dans le monde rural, font parfois des kilomètres pour aller travailler,
05:28et constatent à la fin du mois le faible salaire qui leur reste.
05:35Je pense à toutes ces classes moyennes dont les efforts sont récompensés par des impôts et des charges.
05:42Je pense à toutes les absurdités de notre système social, dans lequel, dans l'accès au logement social,
05:48le travail ne fait même pas partie de la dizaine de critères de priorité.
05:54Alors nous nous battrons pour revenir à des principes simples.
05:57Celui qui travaille doit être récompensé.
06:00Celui qui reprend un travail doit être encouragé.
06:03Celui qui a travaillé toute sa vie doit être reconnu.
06:06Et celui qui abuse de la solidarité doit être sanctionné.
06:10Valorisez le travail. Gardez le social. Arrêtez l'assistanat.
06:16Il est urgent ensuite de mettre fin au laxisme.
06:20Le laxisme tue qu'en quatre condamnés à de la prison ferme sur dix n'y mettent jamais les pieds,
06:25et que plus de neuf décisions d'expulsion sur dix sont inappliquées.
06:30Oui, il faut réarmer notre droit, avec en face d'une infraction une sanction,
06:35et ce ne sont pas les juges qui sont en cause, ce sont nos lois qui ont perdu le bon sens,
06:40et si pour certains dans l'hémicycle cela ne veut rien dire, pour les français cela veut tout dire.
06:47Parce que cela fait trop longtemps que nous avons oublié que dans la justice,
06:52il y a la balance et il y a le glaive.
06:54Cela fait trop longtemps que nous avons perdu l'autorité.
06:57L'autorité dans la République n'opprime pas, elle protège.
07:01Et je le dis ici, le ministre de l'Intérieur aura la totalité de notre soutien.
07:11Nous avons un autre impératif.
07:14Produire davantage plutôt que de dépendre des importations polluantes.
07:18Ce que j'ai appelé le patriotisme environnemental.
07:22Les importations chinoises produisent et polluent plus que tous les ménages français,
07:26et parce que notre économie est une des plus respectueuses de l'environnement,
07:30ce que nous avons de mieux à faire pour défendre la planète, c'est de défendre la fabrication française,
07:34et c'est un message d'espérance pour notre jeunesse.
07:37Libérer les entrepreneurs, les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les professions libérales,
07:43tous ceux dont on ne parle pas assez ici,
07:46des normes folles, ces ânes, ces SRD et autres DPE qui les empoisonnent.
07:51Oui, monsieur le Premier ministre, bien évidemment, mettre enfin fin aux dispositifs ânes,
07:56si funestes et si contraires aux intérêts du pays.
08:02Et bien sûr, nous devons sortir du laxisme budgétaire.
08:07Alors je sais que certains ne sont pas franchement adeptes de l'autocritique,
08:12mais il est quand même assez cocasse, quelle que soit l'estime que j'ai pour eux,
08:17de voir ceux qui ont laissé filer la dette et les déficits
08:21s'étonner ensuite des conséquences de leur légèreté budgétaire.
08:25Il faut commencer par faire des économies, ce qui n'a pas été fait.
08:29Si on veut éviter les hausses d'impôts, mettre fin au quoi qu'il en coûte aux autres,
08:34ce qui n'a pas été fait.
08:36Gérer l'argent public comme si c'était le nôtre, ce qui n'a pas été fait.
08:40Mettre un terme au gaspillage, ce qui n'a pas été fait.
08:44Car qui peut croire que dans un pays où il y a tant d'agences administratives et de lourdeur,
08:48il ne soit pas possible de faire des économies.
08:51Et dès cette semaine, nous ferons des propositions qui permettront à chacun de se positionner
08:56avec le même esprit qui est toujours le nôtre, des solutions et des engagements.
09:04Car oui, et ce point-là je le partage,
09:06si les personnes de bonne volonté au-delà des différences se retrouvent autour de propositions de bon sens,
09:11nous pouvons faire du travail utile pour le pays dans les mois qui viennent.
09:15Et je vous le dis donc, c'est bien le moment de répondre à cette question, le chaos ou l'action.
09:20En 1871, notre pays était à terre, privé de l'Alsace-Lorraine,
09:24humilié par la défaite, brisé par la guerre civile.
09:27Alors même que les républicains avaient perdu les élections, ils vont s'engager pour rebâtir la France.
09:31Notre pays se couvre d'écoles et d'industries.
09:34Un grand essor culturel commence.
09:36Ces républicains-là ont surmonté leurs différences pour bâtir la Troisième République
09:40et ils n'avaient pas trahi comme vous les valeurs de la République française.
09:43Dans notre histoire, il y a toujours eu cet espoir.
09:46Il faut être les républicains d'aujourd'hui dans un pays qui en a tant besoin.
09:51Faire œuvre utile avec courage et détermination,
09:54c'est ce à quoi nous allons nous atteler autour de Michel Barnier
09:58pour mener cette politique de changement.
10:00Je vous remercie.