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Du 11e arrondissement à Sainte-Marthe, de jeunes paysans redonnent vie à un patrimoine oublié et exploitent aujourd’hui quelque 60 hectares de terres agricoles en ville. À la ferme de l’Étoile, Alice et Quentin font partie de cette nouvelle génération d’agriculteurs.
Jusqu’au mitan du XXe siècle, une ceinture verte agricole s’étendait du Nord au Sud, en passant par les quartiers Est de la ville. Un passé agricole riche, où se mêlait maraîchers, pépiniéristes et éleveurs, dont il ne reste aujourd’hui que des vestiges, que les institutions locales tentent de ressusciter.

Depuis 2020, ce sont 40 hectares de terres agricoles qui ont vu le jour dans la deuxième ville de France, permettant à une dizaine d’exploitations de redonner vie à ce patrimoine. Des terres cultivables en lisière de zones très urbanisées, dont se sont saisis de jeunes agriculteurs : une nouvelle génération de paysans motivés par "l’envie de nourrir les gens avec des produits saints" et "de donner du sens à son métier, en se rapprochant de la nature".

"Reconnecter les Marseillais à leur terroir"
Alice et Quentin se sont installés à la Ferme de l’Étoile en 2021. Au pied du massif du même nom, à quelques encablures du noyau villageois de Sainte-Marthe (14e), cette ancienne médiatrice culturelle et ce géologue de formation font pousser 40 légumes différents sur 2,8 hectares, loués par la Métropole. "L’envie de devenir agriculteur part de l’envie de redonner du sens à mon travail. Nous habitions à Marseille et établir notre exploitation ici nous permettait de concilier nos vies personnelles avec notre nouvelle activité, pose Alice, tout déballant les semis de persil, de mâche ou de blettes de ce mois de septembre. Nous avions aussi la volonté de reconnecter les Marseillais à leur terroir."
Au bord d’une station de filtrage du canal de Provence et d’une résidence de la Soleam, les deux compères apprennent leur métier sur le champ, qui abritait un élevage de vaches jusqu’à 2 000. Alice et Quentin ont posé ici deux containers en guise de corps de ferme et deux serres.

"Marseille bénéficie d’un emplacement idéal et d’une météo parfaite pour le maraîchage. La mer agit comme un tampon pour réguler les températures et nous permet de cultiver tous les légumes du soleil l’été, et de la mâche, de la courge ou de la patate douce l’hiver, détaille l’agricultrice. Cette ville nous offre vraiment un large panel de cultures et la possibilité d’être au plus proche des consommateurs. Nos clients sont des particuliers ou des restaurateurs que nous arrivons à livrer le jour même de la récolte. On a fait des erreurs sur les dates des semis au début, ou sur les volumes d’irrigation. Mais on apprend, on détecte les insectes, on repère les maladies... on s’adapte à la nature."

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Transcription
00:00On est ici à la Ferme de l'Etoile, à Marseille, dans le 14e arrondissement et on a une ferme
00:05maraîchère où on cultive une trentaine d'espèces de légumes bio qu'on commercialise
00:09sur Marseille.
00:10Je regarde la salade, je regarde si elle est jolie, si elle a un beau gabarit et ensuite
00:33je passe le couteau en dessous et la voilà.
00:36On voit qu'elle est encore toute fraîche, toute croquante, les feuilles sont propres,
00:41elles sont belles, il n'y a pas d'animaux dessus en train de les grignoter, elle est
00:45toute douce et parfaite à manger.
00:46On a à peu près 2000 mètres carrés, 2500 mètres carrés de culture en plein champ
00:51donc où on va cultiver une trentaine d'espèces de légumes.
00:54Là on a du céleri, du persil qui sont plantés, des fenouilles, des blettes, là on a trois
00:59planches qu'on vient d'enlever, il y avait des courgettes jusqu'à vendredi dernier
01:04et là c'est une partie de nos courges qu'on va s'apprêter à récolter dans les prochaines
01:09semaines.
01:10On fait des paniers précommandés, donc l'idée c'est que chaque semaine on envoie une liste
01:14de la composition du panier à nos potentiels clients, donc on a deux points de distribution
01:19qui sont ici à la ferme le vendredi après-midi et le mardi en fin d'après-midi en début
01:24de soirée sur le boulevard Chave devant la brasserie Georges.
01:26On compose des paniers qui sont à 17 euros où à l'intérieur on met entre 3 et 4 kilos
01:31de légumes en fonction de ce qu'on a dans le champ.
01:33Ici historiquement c'était une pâture de vaches qui était dans les années, je dirais
01:38à partir des années 50 jusqu'aux années 2000, il y avait des vaches qui pâturaient
01:41ici.
01:42Donc on a un terrain qui est quand même hyper agréable à travailler.
01:45Donc nous on travaille très peu le sol, on n'a pas de tracteur, on est très peu mécanisé,
01:50on cultive des légumes de saison par définition et on essaie de cultiver les légumes le plus
01:57proprement possible en bio bien sûr mais je dirais même plus que bio.
02:01L'idée de base c'était de ne pas faire 70-80 heures par semaine donc on arrive pour
02:05l'instant à tenir ce pari.
02:07Donc on travaille sur 39-42 heures un peu classique par semaine où on arrive à se
02:14dégager nos week-ends.
02:15Donc on a ici des planches d'artichauts qui sont au milieu des vergers, c'est ce
02:20qu'on appelle l'agroforesterie et du coup on a une cinquantaine d'arbres fruitiers
02:25qui sont plantés.
02:26On a planté à l'installation en 2021, tout ça sera productif normalement d'ici
02:302-3 ans on devrait pouvoir commencer à proposer des fruits et à les distribuer dans les paniers.

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