• il y a 2 mois
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Bertrand Alard, directeur du marketing de Point P, répond aux questions d'Alexandre Le Mer.
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Transcription
00:00Quand le bâtiment va, tout va. Vous connaissez le proverbe. Le Salon BATIMAT se tient depuis hier et jusqu'à jeudi à Paris.
00:08C'est le grand rendez-vous annuel des professionnels de la construction.
00:12L'un d'eux est avec nous ce matin sur Europe 1. Bonjour Bertrand Allard.
00:16Bonjour Alexandre Lemaire.
00:17Directeur marketing de Point P. Vous êtes une filiale du groupe Saint-Gobain, on connaît bien votre enseigne.
00:22Vous êtes l'un des principaux distributeurs de matériaux de construction pour les professionnels.
00:28BATIMAT 2024, c'est un salon de crise, diriez-vous ? Ou est-ce qu'il y a des voyants qui repassent au vert dans votre secteur ?
00:36Espérons que ce soit un salon qui indique un début de transition vers des jours meilleurs.
00:42C'est exactement ce que disait notre président hier à l'ouverture du Salon. Il reprenait la maxime que vous venez de citer.
00:46Et en disant un peu l'inverse, c'est qu'on s'aperçoit en ce moment que quand le bâtiment ne va pas trop bien, finalement ça ne va pas si bien.
00:53Maintenant, ce qu'on cherche tous dans cette filière, c'est quels vont être les éléments qui vont permettre un marché qui redevient porteur.
01:01C'est ce qu'on espère, mais probablement pas à très court terme.
01:04Vous allez nous dire de votre point de vue chez Point P, on sait, je pense à l'énorme chantier qui est devant nous, qui est déjà là d'ailleurs, celui de la rénovation énergétique.
01:12J'imagine qu'à Point P, vous avez déjà commencé à adapter votre offre ?
01:16Oui, ça c'est évidemment le sujet dont on parle tous sur le bâtiment, la rénovation énergétique.
01:22Chez Point P, on a une approche assez pragmatique au fond, c'est-à-dire que Point P, c'est un réseau de mille points de vente.
01:28Donc notre approche, c'est d'abord la rénovation énergétique, ça se passe là où les bâtiments se trouvent.
01:32Donc au travers de notre réseau, on peut proposer des produits, ce que vous disiez, on a une offre technique qui évolue.
01:37Et au-delà de cette offre, ça fait une dizaine d'années qu'on ajoute des solutions, des outils qui vont aider nos clients, principalement les artisans,
01:44à proposer les bonnes solutions pour rénover et améliorer la performance technique des bâtiments.
01:49Alors sur votre offre justement, vous avez lancé, je crois, il y a tout juste un an, une nouvelle gamme de matériaux de construction durable.
01:55Vous l'avez baptisé Terlian, c'est une technologie brevetée.
01:59Expliquez-nous en quoi ça consiste.
02:02Alors effectivement, en plus, c'est le moment, puisque c'est ce qu'on présente à BATIMAT.
02:06Point P, là sur le stand Saint-Gobain, va présenter cette technologie Terlian, alors qu'il porte bien son nom.
02:11Parce que finalement, c'est un procédé à base de terre d'excavation.
02:15C'est de la terre.
02:16C'est de la terre.
02:17Alors évidemment, qui est sélectionnée, qui est calibrée.
02:20Et on y ajoute un liant, donc un liant minéral à faible impact CO2.
02:24Pour permettre ensuite, en y ajoutant un peu de fibres végétales boussourcées, différents procédés.
02:29Donc soit on l'utilise pour projeter de la terre dans une ossature en bois, ça vous fait un mur.
02:33Donc ça fait un mur, oui.
02:34Donc ça c'est un premier procédé.
02:35Vous voyez, on imagine, c'est des technologies finalement qui ressemblent à ce qu'on a connu, un peu comme du torchis.
02:40C'est de l'ossature bois, c'est de la terre.
02:42Ou alors, on va créer des carreaux de terre, des blocs en terre.
02:45En tout cas, c'est vraiment pour nous quelque chose qui répond à ce qu'on recherche.
02:49C'est de rendre la construction plus durable.
02:51Alors plus durable, vous parliez aussi de CO2, donc le dioxyde de carbone.
02:54J'imagine que l'idée avec Terlian, votre matériau, c'est de réduire l'empreinte carbone.
02:59Complètement.
03:00C'est vraiment la problématique que nous on cherche tous un peu à traiter dans la filière du bâtiment.
03:06C'est comment éviter ces émissions de CO2.
03:08Le bâtiment, c'est le secteur le plus émissif.
03:10Et on est revenu sur des fondamentaux en utilisant la terre d'excavation.
03:15Donc, terre d'excavation, c'est typiquement sur des chantiers.
03:18Quand on creuse les fondations d'un bâtiment, cette terre, elle est valorisée.
03:22Elle peut être valorisée. Il y a des gisements que l'on recherche.
03:25Les équipes de Point P travaillent là-dessus.
03:27Et d'une certaine manière, on retrouve des techniques qui ont existé.
03:31Mais vous parliez du torchis. Bien sûr, on revient aux origines.
03:38A la fois, ça améliore la performance du bâtiment.
03:40Parce qu'on y trouve deux choses.
03:42Surtout par les temps qui courent.
03:44On pense à l'amélioration thermique au sens du chaleur.
03:47L'isolation, été comme hiver.
03:48Exactement. Et puis, il y a le sujet de l'été.
03:50Et la terre, c'est quelque chose qu'on connaît un peu.
03:52Même traditionnellement, le confort d'été est amélioré par le matériau terre.
03:57Si je comprends bien, deux vertus déjà.
03:58Diminution de l'impact carbone, performance énergétique.
04:01Et il reste la question du prix.
04:03Est-ce que ça génère un surcoût sur les chantiers de ce matériau-là ?
04:07Je dirais que dans le déroulé du projet, lorsqu'on a repris ces logiques d'utilisation de la terre,
04:13un des objectifs était de sortir un matériau qui ne soit pas plus onéreux que les matériaux traditionnels.
04:19Donc, on se retrouve à des niveaux de prix équivalents.
04:21Je pense que c'est important.
04:22Et aussi avec une idée de ne pas aller sur des techniques de pose et de mise en œuvre
04:26trop différentes de ce qui existe.
04:28La logique, je pense que c'est important.
04:30C'est de rester proche de ce que nos clients artisans savent faire
04:34pour ne pas venir radicalement transformer les modes de mise en œuvre.
04:40Bertrand Allarcher, dans vos points de vente,
04:42vous le sentez le décollage de la demande liée au chantier de rénovation énergétique ?
04:47Ou c'est encore un peu tôt ?
04:49Je dirais qu'on le sent dans une forme de mouvement et d'engouement.
04:54Le secteur du bâtiment est en crise.
04:56Le neuf a baissé très fort, ça se lit dans les statistiques ministérielles.
04:59Ils font vraiment des mises en chantier, moins un tiers.
05:02Le neuf, c'était violent.
05:03En rénovation, mécaniquement, ce que ça a donné, c'est ce mouvement
05:06où on voit bien que nos clients se mettent sur une nouvelle activité qui est la rénovation.
05:11Alors, ça ne se traduit pas directement tout de suite dans les chiffres.
05:14Je crois que la CAPEB annonçait du moins 2, moins 3 sur les statistiques.
05:17La Fédération des Artisans du Bâtiment.
05:18Exactement, pardon, sur l'activité de rénovation.
05:22Donc, ça ne se traduit pas tout de suite.
05:23Mais nous, on a vraiment ressenti au travers d'un roadshow
05:25qu'on a organisé sur la rénovation énergétique dans nos points de vente
05:28où les échanges avec nos clients artisans,
05:30on voit bien que cette problématique devient vraiment assez essentielle également pour eux.
05:36En tout cas, vous parliez de la crise du logement.
05:38La question des passoires thermiques, elle est centrale.
05:41Et de la rénovation énergétique, bien sûr.
05:43Je pense à cette mission d'information au Sénat sur la crise du logement
05:46qui concluait le printemps dernier qu'on ne pourrait pas tenir le calendrier.
05:50Le calendrier d'interdiction de mise en location des passoires thermiques
05:54était censé être interdit pour les logements classés G dès l'année prochaine.
05:58Visiblement, ce calendrier ne sera pas tenable.
06:01Alors ça, je ne sais pas, j'avoue.
06:03Mais c'est pour ça que je vous posais la question du décollage.
06:06Mais vous avez raison.
06:07Vous êtes le fournisseur, en fait.
06:09On le verra dans nos ventes, mais vous mettez le doigt sur un truc important, je pense.
06:12C'est-à-dire qu'on va vers des sujets plus durs, en fait.
06:15Là, on parle bien, vous voyez le mot interdiction, c'est un changement radical.
06:19On passe de quelque chose où il y avait des incitations financières par l'État
06:23à finalement une réglementation un peu plus dure
06:26qui peut-être sera décalée, je ne sais pas.
06:28Mais en revanche, on voit bien qu'on va vers ça.
06:30Vraiment traiter ce problème, notamment ce qu'on appelle les passoires thermiques,
06:33c'est-à-dire les logements F et G.
06:34On n'est pas sortis de la crise, il va falloir des mesures fortes.
06:37J'imagine que les attentes vis-à-vis du gouvernement sont fortes dans tout le secteur.
06:41Je vois que les artisans du bâtiment, qui sont vos clients,
06:44disaient si demain, par exemple, il y a une suppression de ma prime Rénov',
06:47alors là, on entre quasiment carrément en récession.
06:50Oui, c'est vrai.
06:51Je pense que là, clairement, ils l'ont d'ailleurs exprimé hier à Batimat.
06:55Je pense que sur la rénovation, il y a des attentes, notamment de financement.
06:59Donc il y avait les primes de l'État qui sont des incitations financières.
07:02Et puis, il y a cette idée de comment est-ce que finalement le secteur financier,
07:04le secteur bancaire pourrait aider, contribuer à financer davantage les travaux de rénovation
07:08et notamment de rénovation énergétique.
07:10Bon, vous avez parlé d'une année de transition.
07:11En tout cas, d'un salon de transition, c'est l'espoir toujours permis
07:14d'une reprise pour l'année prochaine.
07:16Bertrand Allard, merci.
07:17Directeur marketing de 2.p, filial de Saint-Gobain ce matin sur Europe 1.
07:21Et cette semaine donc, à Batimat, le salon professionnel de la construction du bâtiment à Paris Expo.
07:26Merci à vous.
07:27Merci à vous, Alexandre.

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