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00:0050% des contenus pédocriminels qui circulent en ligne ont une base d'images
00:06qui sont volontairement mises en ligne par les parents.
00:10Partager des images d'enfants, même si elles ne sont pas des images d'enfants dénudés,
00:16pourront à un moment donné se retrouver au sein des forums, des chats
00:21dans lesquels se retrouvent les membres de la communauté pédocriminelle.
00:24Internet a dramatiquement changé les us et coutumes de la communauté pédocriminelle
00:31puisque ça leur a permis une amplification de l'accès aux contenus pédocriminels,
00:37une instantanéité de contact avec les enfants,
00:42parce que les enfants sont maintenant hyper connectés,
00:44et donc évidemment ce sont des proies plus que faciles.
00:48Vous avez de nombreux phénomènes pédocriminels qui sont issus de l'utilisation d'Internet.
00:52Vous avez notamment l'effet de sextortion, l'effet de grooming, le revenge porn,
00:57le cyber harcèlement de mineurs.
00:59Mon fils aîné a été harponné lors d'une séance de jeux en ligne par un individu.
01:06À un moment, et même peut-être à plusieurs moments de sa vie numérique d'enfant,
01:11il sera sollicité sexuellement par un individu.
01:15Nous sommes à l'office mineur actuellement vraiment en difficulté
01:20avec le phénomène du sharenting, qui est le fait de partager ces images par les parents.
01:27À partir du moment où vous mettez en ligne des images de vos enfants
01:31dans des situations qui peuvent être incitatives pour un pédocriminel,
01:37un enfant en maillot de bain à la plage,
01:39un enfant dont on voit sur la photo la petite culotte parce que la jupe est relevée,
01:43des parents qui mettent leur enfant qui est dans son bain.
01:47Tout le monde peut consulter ces images, tout le monde peut les récupérer.
01:51Derrière, à chaque fois, il y aura un individu ayant des appétences pour les enfants
01:57qui possiblement trouvera l'enfant sur l'image à son goût
02:02et récupérera l'image pour pouvoir l'envoyer
02:05et en discuter sur les forums de tchat de la communauté pédocriminelle.
02:10Il se sera assorti de commentaires salaces, dégradants, etc. pour l'enfant.
02:16Et d'autre part, maintenant avec l'intelligence artificielle,
02:19ils vont réussir, ne serait-ce qu'avec un visage qui leur plaît,
02:23déshabiller complètement l'enfant et le mettre en scène sexuellement.
02:27Le dernier rapport de l'Internet Watch Foundation montrait qu'en 2023,
02:31on avait déjà récupéré plus de 20 000 images issues de l'intelligence artificielle
02:37et qui avaient été retravaillées mais qui étaient des contenus
02:41partagés par des parents en toute bonne foi sur leurs réseaux sociaux.
02:45En septembre 2023 a été créé l'office mineur.
02:48On pourrait être des centaines,
02:50on n'arriverait pas à absorber le flux des signalements
02:56que l'on reçoit en termes d'exploitation sexuelle des mineurs en ligne.
03:00On ne pourra pas, même si on est 150, 200, 300, 400, 500,
03:04absorber 870 enquêtes par jour, c'est impossible.
03:08Et donc le seul moyen efficace pour que l'on puisse avoir moins de signalements,
03:15c'est qu'il y ait à la base moins de victimes.
03:17Je pense que le meilleur moyen de savoir ce que fait son enfant sur Internet,
03:23c'est de l'avoir nous-mêmes initié à l'utilisation de cet outil.
03:28Il faut lui apprendre à ne pas mettre de photos de lui en ligne,
03:31il faut lui apprendre à ne pas donner d'éléments personnels de lui,
03:35que le réseau social auquel il s'inscrit soit paramétré en privé.
03:41Si l'enfant sait que si on le sollicite, il ne faut pas qu'il réponde,
03:46il faut qu'il bloque le compte, il faut qu'il fasse des captures écran,
03:49de manière à ce qu'après ce soit signalé sur une plateforme de signalement
03:53du ministère de l'Intérieur, de type Pharos, Taizé,
03:57ou auprès d'une association dont c'est la spécialité, e-Enfance notamment.
04:01L'enfant est protégé, ça n'évitera pas le risque d'être sollicité.
04:06Mais il y a des moyens, des outils déjà mis en place
04:09qui permettront que ça n'aille pas plus loin qu'une sollicitation.