Une précédente victime du suspect du meurtre de Philippine s'est exprimée ce dimanche 29 septembre dans un courrier. La jeune femme déplore le manque de moyens pour prévenir "la récidive des crimes sexistes et sexuels".
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Benoît Galleret nous rejoint sur ce plateau. Benoît, on va parler de cette lettre, je disais tout à l'heure absolument bouleversante, très forte, écrite par celle qui a été la première victime de Ta Walidat.
00:10C'est ce Marocain de 22 ans qui est aujourd'hui accusé d'avoir tué la jeune Philippine. En 2019, cette première victime donc a été violée par Ta Walidat.
00:18C'était dans une forêt du Val d'Oise. Elle était étudiante. Elle avait 22 ans. Et aujourd'hui donc, elle écrit. Elle écrit à l'AFP.
00:25Elle écrit pour soutenir la famille de Philippine. Mais elle écrit aussi pour dire d'une certaine manière sa colère de voir qu'on n'a pas su empêcher la récidive de son agresseur.
00:34Et demander une commission d'enquête sur la question de la récidive.
00:38J'étouffais pour ce qui m'est arrivé, ne se répète pas, écrit-elle, avec cette question qui revient.
00:43Pourquoi le système pénitentiaire a-t-il failli ? Pourquoi n'a-t-on pas su arrêter cette escalade de la violence jusqu'au meurtre d'une jeune femme ?
00:51Alors, on les a entendues. L'Axis m'ont répondu tout ce week-end, les rassemblements autour du décès de Philippine.
00:56Mais celle qui se présente comme la première victime de Nao, vous le disiez, est plus nuancée dans cette lettre.
01:01Elle dit « Je pense à Philippine et à sa famille et je suis immensément triste face aux vies d'insupportables laissées par sa mort ».
01:08Insupportables parce qu'en 2021, rappelle-t-elle, elle a porté plainte pour que le viol qu'elle a subi soit nommé, que son agresseur soit reconnu coupable et elle, victime.
01:16« J'ai tenu bon pendant les deux ans d'enquête, d'instruction et de procès en me disant que ma démarche protégerait d'autres femmes ».
01:22Alors, beaucoup pointent du doigt les juges. Gérald Darmanin, encore ce matin en interview, elle, elle estime au contraire que la justice a été faite.
01:29Ce sont ses mots. « Mon agresseur a été condamné à la peine quasi maximale encourie pour ce type de crime commis par un mineur et il a été incarcéré ».
01:38Et pour ce qui est de l'occultisme dont on a beaucoup parlé, l'obligation de quitter le territoire français, elle parle d'un dysfonctionnement,
01:43mais qui ne doit pas oblitérer, ce sont ses mots, oblitérer la question primordiale de la récidive.
01:48Elle commence en effet par rappeler qu'un homme qui viole une femme est dangereux, qu'il soit un inconnu ou son mari, qu'il soit étranger ou français,
01:55que le viol ait lieu dans une forêt ou dans un appartement conjugal. Donc, je la cite encore, « Quand bien même cet OQTF aurait été respecté,
02:02existe-t-il une coopération internationale pour prévenir la récidive de ces criminels qu'on expulse ? ».
02:08En gros, ce serait-on satisfait que cet homme tue au Maroc ? De déplacer simplement le problème et s'en laver les mains ?
02:14« Notre fraternité, notre humanisme ne peuvent pas s'arrêter aux portes de nos frontières », écrit-elle avant de demander plus concrètement.
02:19Et pour finir, une commission d'enquête sur ces questions. « Quelles mesures de prévention de la récidive sont mises en place dans nos centres de détention ?
02:27Quel programme d'accompagnement ? Il me semble essentiel, dit-elle, que nous nous interrogions collectivement sur l'effectivité des moyens mis en place
02:34et de ceux à créer pour que ce qui est arrivé ne se reproduise plus. »
02:38Réaction d'une ancienne ministre, Cécile Duflo, en découvrant cette lettre. Dans tout ce fatras abject de récupération du drame absolu qui est ce meurtre,
02:45la voix claire et nette de cette femme est un baume. Lutter contre la racine de la violence contre les femmes et contre la récidive,
02:52puisqu'on le sait, prison plus libération sèche, ne le peuvent pas.