• il y a 3 mois
DB - 30-09-2024

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00:00:00Alors ce document a été enregistré, c'est une émission qui a été enregistrée et réalisée par Jean-Claude Chanel
00:00:07aux pénitentiaires de Bochus avec la participation de Johnny Hallyday et puis de Raymond Debauss.
00:00:13C'est toute une histoire que cette émission.
00:00:17Nous avions entendu Johnny Hallyday à l'époque dire sur une chaîne française qu'il souhaitait
00:00:21chanter devant des prisonniers dans un pénitentiaire et qu'en France les autorités judiciaires lui refusaient
00:00:28de réaliser ce soit et ce veut.
00:00:30Avec Jean-Claude Chanel, nous avons demandé à Jean Dumur, qui était alors un patron de l'information,
00:00:35un patron entreprenant, si nous pouvions, comme on dit dans le métier, tenter le coup
00:00:39et essayer nous de monter cette opération.
00:00:42Alors nous sommes d'abord rendus auprès des autorités de justice et police du canton de Vaud
00:00:47et qui ont été formidables, il faut le souligner, 20 ans après et qui ont dit pas de problème.
00:00:52Et puis ensuite, nous avons été trouver Johnny Hallyday qui lui a dit spontanément oui
00:00:57et qui a refusé tout cachette, toute rémunération pour sa prestation.
00:01:03Alors ce qu'il faut vous dire, c'est que cet enregistrement a eu lieu naturellement
00:01:08pour des raisons de sécurité, avec un quart de reportage mais des moyens très limités
00:01:13et qu'il est vrai, nous n'avons pas eu le temps de répéter en quelque sorte.
00:01:18C'est une prise pratiquement en direct.
00:01:21Vous verrez Johnny chanter, c'est pas du background, c'est pas du playback.
00:01:25Comme on dit, il mouille sa chemise et on sent le désir formidable d'être là et de participer.
00:01:32C'était il y a 20 ans et vous le constaterez, tous les détenus à leur demande sont filmés naturellement
00:01:37de dos ou en vue très très générale et cela ne permet pas de distinguer leur visage.
00:01:42Trois détenus seulement avaient accepté à l'époque de paraître devant les caméras
00:01:47et de dire ce qu'ils avaient à dire.
00:01:49Deux d'entre eux sont décédés et le troisième a parfaitement réussi sa réinsertion dans la société
00:01:56et ne souhaite pas du tout évoquer ou que soit évoqué ce passage difficile de sa vie.
00:02:02Donc par déontologie, et il me semble que c'était inéluctable, Jean-Claude Chanel a refait un montage
00:02:08où nous avons supprimé les interventions des trois détenus.
00:02:11Mais rassurez-vous, il reste le dialogue que Raymond Devos a avec la salle, avec les prisonniers.
00:02:18Il reste le formidable contact qu'il y a entre Johnny Hallyday et tous ses spectateurs d'une journée un petit peu particulière.
00:02:26Alors pour voir ce document, je vais passer, ça va me rajeunir, en noir-blanc maintenant
00:02:31parce que le document est en noir-blanc et je vous conseille de positionner votre pose justement sur le noir-blanc
00:02:37pour avoir une meilleure réception.
00:02:39Voilà, c'était votre télévision il y a très exactement 20 ans.
00:02:44J'espère que, tout comme nous, vous ressentirez la densité et l'émotion de ce moment-là.
00:02:52Bonne soirée.
00:03:14...
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00:05:34...
00:05:40Mesdames et Messieurs, cette émission de la télévision suisse romande a pu être réalisée
00:05:45grâce à la compréhension des autorités vaudoises que nous tenons à remercier.
00:05:50Cette émission, qui est réalisée depuis la salle des fêtes des établissements pénitentiaires de la Plaine de l'Orbe,
00:05:58a été conçue en étroite collaboration avec les pensionnaires de ces établissements.
00:06:05Cela veut dire qu'ensemble, nous avons choisi les thèmes de discussion que nous aborderons dans quelques instants.
00:06:13Cela veut dire aussi, pardon, qu'ensemble, nous avons composé le programme qui vous sera présenté.
00:06:21Quand nous avons compulsé le questionnaire que nous avions distribué pour savoir quels étaient les artistes que vous préfériez,
00:06:27deux noms arrivaient très nettement en tête.
00:06:30Raymond De Vos, qui est là, qui nous a fait l'habitude de venir malgré un programme très chargé, et je crois qu'on peut l'en remercier.
00:06:37Et puis, Johnny Hallyday, qui a réussi à s'évader d'un agenda ô combien chargé, comme on peut l'imaginer,
00:06:45qui a même repoussé un gala, pour être présent ici avec nous aujourd'hui.
00:06:51Et comme il arrive quelquefois que le hasard fasse bien les choses,
00:06:55Raymond De Vos et Johnny Hallyday se retrouvent avec nous ici au Gala.
00:07:01Et je vous remercie pour votre attention.
00:07:04Je vous souhaite une très belle soirée et nous verrons à la prochaine.
00:07:20Il y a peut-être bien longtemps qu'ils ne se sont vus,
00:07:22mais je crois qu'ils ont un souvenir en commun.
00:07:25Johnny, surtout un souvenir qui compte.
00:07:27Oui, pour moi, un très bon souvenir parce que
00:07:29quand j'ai commencé dans ce métier,
00:07:31j'étais engagé pour chanter en première partie
00:07:34de Raymond Devos, qui était la vedette de ce spectacle.
00:07:37En 1900 ?
00:07:39En 1959, je crois, si je me rappelle bien.
00:07:42Il y a, indépendamment de ce souvenir,
00:07:44un point peut-être plus grave pour l'un et l'autre.
00:07:47Il y a un autre point commun entre ces deux hommes
00:07:49qui font le même métier dans des styles différents,
00:07:52c'est que l'un et l'autre, je crois, Raymond Devos et Johnny Hallyday,
00:07:55vous avez été l'un et l'autre privés de liberté.
00:07:58Oui, enfin, moi, je l'ai été pendant la guerre.
00:08:02C'est-à-dire, je l'ai été avec tout le monde.
00:08:04Je ne suis pas tellement distingué.
00:08:06Mais enfin, excusez-moi de dire ça, messieurs.
00:08:11Vous, au moins, vous avez personnalisé votre...
00:08:13Bon, enfin.
00:08:16Moi, je pensais qu'il y avait des bons et des méchants.
00:08:20Je sortais du collège et je disais, il y a des gens qui sont...
00:08:24D'ailleurs, chez des gens, je disais, celui-là,
00:08:26il faut faire attention, il est méchant.
00:08:28Et puis d'autres disaient, il est bien, il est bon.
00:08:30Et quand, après avoir vécu pendant 2 ans et demi avec des gens,
00:08:33je me suis aperçu qu'on était tous bons et mauvais en même temps.
00:08:37Je crois que c'est ça qui a été la grande épreuve.
00:08:40Et je me suis aperçu que moi, j'étais pas si bon que je le croyais.
00:08:43Et peut-être pas si mauvais non plus.
00:08:48Mais ça a été une épreuve très dure.
00:08:50Je voudrais dire que la liberté...
00:08:51Vous savez qu'il y a des gens qui meurent pour la liberté.
00:08:54Ah, ça prouve quand même que la liberté, c'est quelque chose.
00:08:57C'est pas à vous que je vais dire ça.
00:08:59Johnny, dans des circonstances différentes,
00:09:02vous avez connu aussi cette privation de liberté.
00:09:04Oui, enfin.
00:09:06J'ai été pour un cours d'aller pour 8 mois
00:09:09quand j'étais plus jeune dans une maison de redressement
00:09:11parce que j'avais fait des bêtises que pas mal de jeunes font.
00:09:16Et ensuite, j'ai eu la chance, je crois que j'ai été sauvé par mon métier
00:09:21parce que peut-être que je serais ici aujourd'hui,
00:09:24peut-être que je serais dans un autre endroit
00:09:27si je n'avais pas eu la chance de faire mon métier
00:09:29et puis d'avoir pu, disons, connaître le succès quand même assez rapidement.
00:09:33Je crois qu'on ne peut pas, nous, de l'extérieur,
00:09:35comprendre ce que c'est que l'absence de liberté
00:09:38pour différentes raisons et des raisons très égoïstes.
00:09:40Premièrement, parce que les gens ne peuvent pas s'imaginer
00:09:43ce que c'est que la véritable absence de liberté,
00:09:46c'est-à-dire à ce point-là.
00:09:47Parce que les gens, la plupart des gens s'imaginent ne pas être libres.
00:09:51Ils ont tous, ils se disent,
00:09:54moi, je ne suis pas libre parce que je suis obligé de travailler,
00:09:56moi, je ne suis pas libre.
00:09:57Ils ont tous une certaine absence de liberté,
00:09:59mais pas celle-là, pas la vraie.
00:10:01C'est pour ça qu'ils ne peuvent pas comprendre la quitté de ce problème.
00:10:05Je crois que c'est très difficile de savoir ce que c'est
00:10:07que de connaître un peu la vie des gens qui sont enfermés
00:10:10pendant des mois et des années, quelque part.
00:10:13Je crois que c'est vrai, ça.
00:10:14Ensuite, l'espoir. Vous parlez de l'espoir.
00:10:16Je crois qu'il nous est très difficile,
00:10:18moi, j'ai toujours éprouvé cette espèce,
00:10:20c'est très difficile de donner de l'espoir à quelqu'un.
00:10:23Je crois que la façon de donner de l'espoir,
00:10:26c'est pareil que, comme tu as dit tout à l'heure, Raymond,
00:10:28c'est d'avoir donné de la chaleur à quelqu'un.
00:10:30Par exemple, si on a un seul ami dans sa vie,
00:10:32si on a personne qui vous aime,
00:10:34rien que, on se retrouve tout seul le soir,
00:10:36rien que de pouvoir l'appeler,
00:10:38de pouvoir, par exemple, sortir avec lui,
00:10:40ou dîner avec lui, ou rester avec lui le soir,
00:10:42de pouvoir parler, c'est déjà de donner de l'espoir à quelqu'un.
00:10:44Et puis, il y a aussi peut-être, Raymond Devos,
00:10:46que l'espoir, c'est ce rire que vous faites naître
00:10:48avec des histoires qui sont puisées dans les choses de la vie, d'ailleurs.
00:10:51Écoutez, puisque vous me faites l'amitié et l'honneur de parler du rire,
00:10:55je vous dirais que le rire, c'est, avec le rêve,
00:10:59les deux façons d'oublier la réalité.
00:11:03Or, c'est important d'oublier la réalité.
00:11:06De toutes façons, c'est important.
00:11:08Or, je crois que le rire, c'est... le rire est irréel.
00:11:11L'homme, c'est quand même...
00:11:13C'est pour ça qu'il faut que vous riez, messieurs.
00:11:15Quoi qu'il arrive !
00:11:17Quoi qu'il arrive !
00:11:19Parce que le rire, c'est une espèce...
00:11:21C'est, tout d'un coup, oublier le temps présent
00:11:23et rentrer dans une chose qui n'existe pas.
00:11:25C'est comme le rêve, c'est pareil.
00:11:27Alors, ce sont des moyens de s'évader.
00:11:30Il y en a peut-être d'autres que je vous dirais.
00:11:47Je ne suis pas différent de tout à l'heure.
00:11:50Ce n'est pas la peine.
00:11:52Vous savez, je voulais que vous parliez, par exemple,
00:11:54évidemment, moi, je parle finalement de la vie qui se détraque.
00:11:59Parce que la vie se détraque, quand même.
00:12:01En ce moment, on vit des moments exemplaires d'absurdité.
00:12:05Eh bien, moi, par exemple,
00:12:07en quittant Paris tout à l'heure, j'étais dans ma voiture
00:12:09et j'arrive à un feu rouge.
00:12:11Le feu était rouge, mais il n'y avait pas de voiture.
00:12:14Alors, je passe.
00:12:16Mais il y avait un flic.
00:12:18Et l'agent, l'agent me siffle.
00:12:20Il me dit, vous êtes passé au rouge.
00:12:22Je dis, oui, il n'y avait pas de voiture.
00:12:24Il me dit, ce n'est pas une raison.
00:12:26Une fois, le feu est ouvert, il y a des voitures et je ne peux pas passer.
00:12:32Il est devenu tout rouge.
00:12:36Alors, je lui dis, vous avez le visage en feu, monsieur.
00:12:39Alors, il est devenu tout vert.
00:12:40Alors, je suis passé.
00:12:41Là, je n'ai pas insisté.
00:12:43C'est pour vous dire.
00:12:48Parce que le monde extérieur,
00:12:50je sais bien que ce n'est pas à vous que je devrais dire ça,
00:12:52mais le monde extérieur va trop vite.
00:12:54Vous savez bien que maintenant, vous, vous devez compter les jours.
00:12:56C'est autre chose.
00:12:57Mais le monde extérieur va trop vite.
00:12:59La ville, vous ne l'avez pas à reconnaître quand vous allez sortir.
00:13:02Parce que les gens, maintenant, tout va vite.
00:13:05On n'a plus le temps de rien faire.
00:13:06Les gens dans la rue, ils marchent.
00:13:09Alors, il y a quelque chose.
00:13:10J'ai rencontré un monsieur que je connaissais dans la rue.
00:13:12Je vais pour lui serrer la main.
00:13:13Le temps de faire le geste, il était passé.
00:13:16Eh bien, j'ai serré la main à un autre monsieur.
00:13:18Moi, qu'est-ce qu'il me dit ?
00:13:20Il lui tendait la sienne à un ami qui était déjà passé depuis 10 minutes.
00:13:24Sur les murs, on lit des choses.
00:13:26Récemment, j'ai lu sur un mur.
00:13:28Faites l'amour, ne faites pas la guerre.
00:13:34Faites l'amour, ne faites pas la guerre.
00:13:37On vous met devant un choix.
00:13:41Faites l'amour, ne faites pas la guerre.
00:13:42Il y en a peut-être qui voudraient faire autre chose.
00:13:46Il est plus facile de faire l'amour que de faire la guerre.
00:13:49Parce que déjà, pour faire la guerre, il faut faire une déclaration.
00:13:52Pour faire l'amour aussi.
00:13:54Enfin, il est plus facile de faire une déclaration d'amour que de déclaration de guerre.
00:13:57Dans l'histoire de France, vous avez des exemples.
00:13:59Écoutez, à Don Rémi,
00:14:01à Don Rémi,
00:14:04vous aviez un berger qui était amoureux d'une bergère,
00:14:06de Jeanne,
00:14:08qui filait. Elle filait d'où à l'époque ?
00:14:12Alors, il aurait voulu faire l'amour.
00:14:14Elle ne voulait pas. Elle voulait faire la guerre.
00:14:17Et elle a fini pucelle à Orléans.
00:14:22Alors, elle, pour le repos de la guerrière,
00:14:27on ne peut pas dire que ce soit l'amour qui l'ait consumée.
00:14:32Écoutez,
00:14:34déprimez-vous.
00:14:36Parce que vous savez, qu'on fasse l'amour ou la guerre, c'est une question d'essence.
00:14:43Si on fait l'amour, c'est pour satisfaire l'essence.
00:14:46Et c'est pour l'essence qu'on fait la guerre.
00:14:49D'ailleurs, en général, entre nous,
00:14:51les gens préfèrent glisser leur peau sous les draps
00:14:53que de la risquer sous les drapeaux.
00:15:02Récemment, j'ai lu sur un mur
00:15:04« Jésus revient ».
00:15:08« Jésus revient ».
00:15:11C'était écrit « Jésus revient ».
00:15:15Non mais Jésus, Jésus !
00:15:17C'est pas rien ! Jésus, c'est le ciel.
00:15:19C'était écrit « Jésus revient ».
00:15:23Et les gens passaient à côté indifférents.
00:15:25« Tiens, Jésus revient ».
00:15:29Il y en a même qui faisaient des réflexions désobligeantes.
00:15:31« Ah ben, il a mis le temps, dit-on.
00:15:37Et si c'était vrai ? Et si Jésus revenait ?
00:15:39Ah, ce serait merveilleux, non ?
00:15:41Jésus revient !
00:15:43Il est là ! Où ? Là ! Mon Dieu !
00:15:47Vous avez pas reconnu.
00:15:51Vous avez pensé, si j'ai entendu parler de vous
00:15:53quand j'étais tout petit, on me disait toujours
00:15:55« Le petit Jésus, le petit Jésus »,
00:15:57alors j'allais finir par vous voir tout petit.
00:15:59Et tout d'un coup, je tombe sur un grand seigneur.
00:16:03« Devinez qui vient dîner ce soir !
00:16:07Vous me voyez annoncer la bonne nouvelle
00:16:09devant la porte de chez moi à travers le Judas ?
00:16:11Ah !
00:16:15Devinez qui vient dîner qui ?
00:16:17Jésus, ben non, mais si !
00:16:25Vous me voyez d'ici la Seine ?
00:16:29C'est important.
00:16:31Alors, pour vous montrer, écoutez,
00:16:33parce qu'il y a des idées fixes.
00:16:35Écoutez, moi, je connais un monsieur
00:16:37qui se prenait pour une valise.
00:16:39Parce que vous savez qu'on dit
00:16:41qu'il y a des gens bizarres dans les trains et dans les gares.
00:16:43Et ben, un mois, un jour,
00:16:45je monte dans le train, je rentre dans le compartiment,
00:16:47je vais pour mettre ma valise dans le filet,
00:16:49il y avait déjà quelqu'un.
00:16:51Je lui dis « Qu'est-ce que vous faites là ? »
00:16:53Il me dit « J'attends. »
00:16:55Je lui dis « Qu'est-ce que vous attendez ? »
00:16:57Il me dit « J'attends qu'on vienne me retirer. »
00:16:59Je lui dis « Qui êtes-vous ? »
00:17:01Il me dit « Je suis une valise. »
00:17:03Je lui dis « Vous vous portez bien, vous, monsieur ? »
00:17:05Il me dit « Je me porte comme une valise,
00:17:07monsieur. »
00:17:09Je lui dis « Mais qu'est-ce qui vous fait croire que vous êtes une valise ? »
00:17:11Il me dit « Vous voyez bien, mon côté cadre,
00:17:13j'arrive pas à me recycler. »
00:17:17Je lui dis « Mais avant
00:17:19d'être une valise, vous étiez bien quelqu'un ? »
00:17:21Il me dit « Oui, j'étais un voyageur sans bagage. »
00:17:23Je lui dis « Alors,
00:17:25le jour où j'en ai eu assez, j'ai fait la valise ? »
00:17:29Je lui dis « Quel jour ? » Il me dit « Le jour où ma femme a fait la malle. »
00:17:31Je lui dis « Vous avez encore de la famille, monsieur ? »
00:17:33Il me dit « Oui, j'ai une petite sœur. »
00:17:35Je lui dis « Écoutez, je pourrais peut-être la prévenir
00:17:37qu'elle vienne vous chercher. »
00:17:39Il me dit « Pensez-vous, elle est pas assez grande,
00:17:41c'est une toute petite valise, il faut la tenir par la main. »
00:17:45Je lui dis « Qu'est-ce que vous trimballez, mon pauvre vieux ? »
00:17:47Il me dit « Que des effets personnels. »
00:17:53Je lui dis « Vous pouvez pas être une valise, c'est pas possible.
00:17:55Il faut vous ôter ça de l'esprit. »
00:17:57Je lui dis « Pourquoi ? »
00:17:59Il me dit « Parce que vous n'avez pas d'étiquette. »
00:18:03Il m'a dit « Quel ballon je fais ! »
00:18:13Parce que s'il y a des gens qui se prennent pour des valises,
00:18:15moi j'ai mon chien qui se prend pour quelqu'un.
00:18:19Parce que j'ai un chien, c'est moi.
00:18:21Et depuis quelque temps, il m'inquiète.
00:18:23Il m'inquiète parce qu'il se prend pour un être humain.
00:18:25Et je n'arrive pas à l'en discuter.
00:18:27Et je n'arrive pas à l'en dissuader.
00:18:29Et c'est pas tellement que je prenne mon chien pour plus bête qu'il n'est.
00:18:33Enfin, que lui se prenne pour quelqu'un,
00:18:35tout de même, c'est un peu abusif.
00:18:37Est-ce que je me prends pour un chien, moi ?
00:18:41Quoique.
00:18:47Quoique.
00:18:49Dernièrement, il s'est passé une chose troublante
00:18:51qui m'a mis la puce à l'oreille.
00:18:53Je me promenais avec mon chien, comme ça,
00:18:55que je te l'enlaisse.
00:18:57Et puis je rencontre une dame avec sa petite-fille.
00:18:59Et j'entends la dame qui dit à sa petite-fille,
00:19:01va, va, va, va caresser le chien.
00:19:03Et la petite-fille est venue me caresser la main.
00:19:07Alors j'avais voulu faire signe
00:19:09qu'il y avait erreur sur la personne.
00:19:11Que le chien, c'était l'autre.
00:19:13Mais la petite-fille a continué
00:19:15à me caresser gentiment la main.
00:19:17Et la dame a dit, tu vois qu'il n'est pas méchant ?
00:19:19Et mon chien, lui, qui ne rate jamais une occasion de se taire,
00:19:21a cru bon d'ajouter, il ne lui manque que la parole.
00:19:25Hein ?
00:19:27Ca vous étonne ?
00:19:29Ca vous étonne ?
00:19:31Eh bien, moi, ce qui m'a le plus étonné,
00:19:33c'est pas tellement que ces dames méprisent pour un chien.
00:19:35Tout le monde peut se tromper.
00:19:37Mais qu'elle n'ait pas été autrement surprise
00:19:39d'entendre mon chien parler.
00:19:41Alors ça, ça, alors les gens ne s'étonnent plus de rien.
00:19:43Les gens ne s'étonnent plus de rien.
00:19:45Les gens ne s'étonnent plus de rien.
00:19:47Les gens ne s'étonnent plus de rien.
00:19:49Les gens ne s'étonnent plus de rien.
00:19:51Moi, j'ai mieux vous dire que la première fois que j'ai entendu mon chien parler,
00:19:53j'étais surpris.
00:19:57C'était un soir.
00:19:59Après-dîner,
00:20:01j'étais allongé sur le tapis.
00:20:05Je somnolais.
00:20:07J'étais pas de très bon poil.
00:20:09Mon chien était assis dans mon fauteuil.
00:20:13Il regardait la télé.
00:20:15Il n'était pas dans son assiette non plus.
00:20:17Je le sentais parce qu'à force de vivre avec mon chien,
00:20:19le chien, je le sens.
00:20:21J'ai un flair terrible.
00:20:23Et tout d'un coup,
00:20:25mon chien me dit à bruit pour point,
00:20:27on pourrait peut-être de temps en temps
00:20:29changer de chaîne.
00:20:35J'ai pas fait attention tout de suite.
00:20:37C'est la première fois que tu me parles sur ce ton.
00:20:41Et oui, jusqu'à présent, je n'ai rien dit, mais je n'en pense pas moins.
00:20:45Qu'est-ce qu'il y a ?
00:20:47Il me dit, ta soupe n'est pas bonne.
00:20:49Eh bien, je lui dis, ta pâte est non plus.
00:20:53Subitement, j'ai réalisé que je parlais à un chien.
00:20:57J'ai dit, tiens, tu es les culs de bête.
00:20:59Je ne veux pas discuter avec toi.
00:21:01C'est quoi, un chien qui parle ?
00:21:03Est-ce que j'abois, moi ?
00:21:05Hein ?
00:21:11Dernièrement,
00:21:13mon chien était sorti sans me prévenir.
00:21:15Il était allé au puce.
00:21:19Et moi, j'étais resté pour garder la maison.
00:21:23Tout d'un coup, j'entends sonner. Je ne sais pas ce qui m'a pris.
00:21:25Au lieu d'aller ouvrir,
00:21:27je me suis mis à aboyer.
00:21:29Mais aboyer !
00:21:33Le drame, c'est que mon chien qui avait sonné a tout entendu.
00:21:37Depuis, je n'en suis plus le maître.
00:21:39Avant, quand je lui lançais une pierre, il la rapportait.
00:21:41Maintenant, non seulement il ne la rapporte plus,
00:21:43mais c'est lui qui la lance.
00:21:45Hein ?
00:21:47Et si je ne la rapporte pas dans les délais,
00:21:49qu'est-ce que j'entends ?
00:21:51Et je suis devenu sa bête noire.
00:21:55C'est quelqu'un, mon chien.
00:21:59C'est dommage qu'il ne soit pas là.
00:22:01Parce qu'il vous aurait raconté tout ça mieux que moi.
00:22:03Parce que moi, quand je raconte cette histoire, d'abord, les gens ne me croient pas.
00:22:05Tandis que lorsque c'est mon chien,
00:22:07ils sont tout ouïs.
00:22:21Je ne sais pas vous montrer des choses étranges, par exemple.
00:22:23Vous savez, il n'y a pas que les gens qui sont étranges.
00:22:27Il y a des objets étranges.
00:22:29Et puis les plantes, il y a des plantes qui sont étranges.
00:22:31Par exemple, moi, j'ai des plantes d'appartement.
00:22:33J'ai des plantes d'appartement.
00:22:35Et bien, depuis quelque temps,
00:22:37elles ont un étrange comportement.
00:22:39Par exemple, vous savez,
00:22:41j'ai dans ma chambre un pied de vigne.
00:22:45Et bien, chaque fois que je me mets dans la tenue d'Adam,
00:22:47il y a une feuille.
00:22:51Alors je la repose.
00:22:53L'instinct.
00:22:57De la vigne vierge.
00:22:59Mon lierre.
00:23:01C'est pareil, j'ai un lierre.
00:23:03Alors bon, qu'il grimpe le long du mur,
00:23:05bon, je ne dis trop rien.
00:23:07Moi, je fais celui qui ne voit pas.
00:23:09Mais c'est que depuis quelque temps, il en abuse.
00:23:11Alors il se promène partout.
00:23:13Il grimpe sur les fauteuils, sur les armoires.
00:23:15Vous savez comment il fait ?
00:23:17Il tire sur ses racines, il ramène le pot sous lui
00:23:19parce qu'il est très propre.
00:23:23Bon, écoutez.
00:23:25Parce qu'avant...
00:23:27Sur l'autoroute, où j'ai une voiture,
00:23:29sur l'autoroute, je me suis fait arrêter,
00:23:31je parle de Paris, évidemment,
00:23:33sur l'autoroute, je me suis fait arrêter par deux motards.
00:23:35Vous savez, les motards, c'est les agents de police en moto.
00:23:37Alors, vous le saviez ?
00:23:45Excusez-moi.
00:23:49Et alors, j'étais dans ma voiture,
00:23:51je me disais, deux motards qui arrivent,
00:23:53un grand et un petit.
00:23:55À ma hauteur, vous savez.
00:23:57Alors, ils me font signe de me ranger.
00:23:59Alors, j'obtends peur.
00:24:03Alors, le plus grand des deux vient vers moi.
00:24:09Il me dit...
00:24:17Il me dit, je vous ai fait peur.
00:24:21Il me dit, je vous ai pas fait peur.
00:24:23Je lui dis...
00:24:29Je lui dis, mais qu'est-ce que j'ai fait ?
00:24:31Eh bien, il me dit, vous voyez bien qu'il est défendu de stationner.
00:24:37Je lui dis, mais c'est vous qui m'avez fait signe.
00:24:39Il me dit, je vous ai fait signe parce que c'est l'heure de la leçon du petit.
00:24:45Il apprenait au petit motard à verbaliser.
00:24:49À mettre des pas.
00:24:51Il dit au petit motard, t'as vu comment j'ai fait ?
00:24:53Aïe, aïe, à toi.
00:24:57Le petit vient vers moi,
00:24:59gentil,
00:25:01doux,
00:25:03affectueux.
00:25:11Il me dit, monsieur,
00:25:13voulez-vous avoir l'obligence de me montrer vos papiers, s'il vous plaît ?
00:25:17Vous avez entendu le chef.
00:25:19Mais non, tu es trop gentil.
00:25:21Tu n'obtiendras jamais rien comme ça. N'est-ce pas, monsieur ?
00:25:23Eh bien, je lui dis, j'avoue,
00:25:25il ne m'a pas incité à montrer mes papiers.
00:25:27Il dit au petit motard,
00:25:29tu as vu, nous faire peur d'un client.
00:25:31Il dit, excusez-le.
00:25:33Je lui dis, je vous en prie, il n'y a pas de rien.
00:25:35Il dit au petit motard, allez, recommence.
00:25:37Je lui dis, non, monsieur l'agent, je m'excuse,
00:25:39mais moi, je n'ai pas le temps de jouer.
00:25:41Je lui dis, si j'ai tout le temps, on va jouer, Arthur.
00:25:43On va jouer.
00:25:45C'est à qui de faire ?
00:25:49C'est à moi de donner ?
00:25:51Il dit, non, c'est au petit à demander.
00:25:55Le petit, tout ce qu'il pouvait.
00:25:57Moi, chef !
00:25:59Voulez-vous avoir l'obligation
00:26:01de me montrer vos papiers, s'il vous plaît ?
00:26:03Son seul chef, il va encore se lâcher.
00:26:13Le chef et moi, on s'est regardés.
00:26:15Je lui dis, qu'est-ce que je fais, là ?
00:26:17Il me dit, non, il ne les mérite pas.
00:26:47Oui, j'aimerais vous poser,
00:26:49tous les deux,
00:26:51concernant la détention en général.
00:26:53Gardez le micro fixe, monsieur.
00:26:55Ne bougez pas le micro.
00:26:57Préventive ou détention
00:26:59au pénitencier.
00:27:01Si, disons,
00:27:03les contraintes
00:27:05du personnel
00:27:07ou même de l'ensemble des détenus,
00:27:09ça ne marque pas un homme.
00:27:11Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:27:13En résumant votre question, monsieur,
00:27:15sans vouloir la trahir, vous me rectifierez,
00:27:17vous posez la question de savoir si la prison
00:27:19ne marque pas un homme, c'est ça ?
00:27:21Pas spécialement la prison.
00:27:23Le contexte même de la prison,
00:27:25l'ensemble, le règlement
00:27:27de toute, quoi,
00:27:29qui fait une prison.
00:27:31Est-ce que vous pensez qu'on peut séparer les choses ?
00:27:33Non, séparer, on ne peut pas.
00:27:37Oui, parce que...
00:27:39Je crois que dans la vie, de toute façon,
00:27:41qu'on soit en prison, qu'on soit alarmé,
00:27:43qu'on aille au bureau, qu'on aille chanter,
00:27:45on a tous des obligations.
00:27:47Des contraintes.
00:27:49Moi, des fois, je n'ai pas envie d'aller chanter.
00:27:51Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:27:53Mais souvent, j'ai un contrat.
00:27:55Même si je n'ai pas envie de gagner cet argent d'y aller,
00:27:57j'ai un contrat, je suis obligé d'y aller
00:27:59ou alors on me fait des procès.
00:28:01J'ai des contraintes.
00:28:03Je crois qu'on est toujours contraints de faire quelque chose.
00:28:05Des fois, quand j'ai envie de sortir avec un copain,
00:28:07soit que ma femme me dit, non, ce soir, tu ne sors pas,
00:28:09je suis obligé de rester là.
00:28:11Je me permets.
00:28:13Je me permets de vous dire ça.
00:28:15Je crois qu'il y a contraintes et contraintes aussi.
00:28:17Et puis,
00:28:19moi, vous savez,
00:28:21moi, je m'attends toujours un peu au pire.
00:28:23Je suis comme ça.
00:28:25C'est-à-dire que je me suis aperçu, par exemple,
00:28:27que c'était très difficile d'être heureux.
00:28:29Ça l'est sûrement encore beaucoup plus dans votre cas.
00:28:31C'est peut-être même impossible.
00:28:33Mais vous comprenez ce que je veux dire.
00:28:35Je veux dire par là que
00:28:37souvent,
00:28:39il y a un ennui majeur.
00:28:41Et puis,
00:28:43quand on en est débarrassé,
00:28:45il y en a un autre derrière.
00:28:47Et puis, quand on croit que celui-là
00:28:49vous empoisonne l'existence et qu'il n'y a que celui-là,
00:28:51et qu'on arrive à le supprimer,
00:28:53il y en a encore un autre derrière.
00:28:55Je veux dire que les contraintes, vous savez,
00:28:57elles sont tout le temps là.
00:28:59Elles sont tout le temps là.
00:29:01Alors, je pense que dans votre situation,
00:29:03elles doivent être encore plus pénibles
00:29:05parce que vous êtes sûrement
00:29:07sensibilisé à tout ça.
00:29:09Sûrement.
00:29:11Sûrement que ça doit être beaucoup plus sensible.
00:29:13Mais les contraintes,
00:29:15ça a toujours existé.
00:29:17Je le crains.
00:29:19Johnny,
00:29:21vous désiriez
00:29:23faire absolument
00:29:25ce récital et cette émission.
00:29:27C'est une chose à laquelle vous teniez beaucoup.
00:29:29Oui.
00:29:31Oui, parce que
00:29:33j'ai des copains à moi
00:29:35qui sont en prison.
00:29:37Parce que j'ai vécu, avant de chanter
00:29:39dans un milieu de gens
00:29:41susceptibles d'y aller,
00:29:43où moi j'étais susceptible d'y aller également,
00:29:45que,
00:29:47pour ne pas exactement comparer la même chose,
00:29:49mais quand j'étais à l'armée,
00:29:51s'il y avait eu des spectacles,
00:29:53ça m'aurait bien fait plaisir.
00:29:55Et je pense que quand on est
00:29:57incarcéré pour un certain temps
00:29:59et qu'on ne fréquente pas la vie
00:30:01de tous les jours,
00:30:03ça fait toujours plaisir d'avoir quelqu'un
00:30:05qui pense à vous et qui vient de vous voir.
00:30:07Moi, si j'étais en prison, j'aimerais bien
00:30:09qu'un chanteur
00:30:11ou qu'un artiste, comme Raymond,
00:30:13vienne me voir.
00:30:15Enfin, vienne nous voir tous.
00:30:17Et
00:30:19c'est la seule preuve d'amitié que je peux donner,
00:30:21parce que si je pouvais leur donner la liberté, je le donnerais,
00:30:23mais c'est ma seule forme de liberté que je peux leur apporter en venant ici.
00:30:27Moi, d'un côté de la santé, je voudrais vous dire franchement,
00:30:29du fond du cœur,
00:30:31je suis très profondément touché
00:30:33et heureux de pouvoir faire ce spectacle
00:30:35pour vous.
00:30:37Et il y a également un ami à moi
00:30:39qui écrit toutes les paroles de mes chansons,
00:30:41qui écrit
00:30:43énormément de musique également
00:30:45pour moi, qui s'appelle
00:30:47Michel Malory, qui est venu ce soir
00:30:49avec moi aujourd'hui pour chanter.
00:31:01Si tu reviens un jour
00:31:07Marcher sur les traces
00:31:09de notre amour
00:31:13Tu ne trouveras
00:31:15plus ton chemin
00:31:19Si un jour ici
00:31:21tu reviens
00:31:25Tu verras la maison
00:31:27Comme moi
00:31:29Elle a son cœur
00:31:31à l'abandon
00:31:35Et ses portes
00:31:37ouvertes à tous les vents
00:31:41Ne me cherchent pas
00:31:43plus longtemps
00:31:47J'ai pleuré sur ma guitare
00:31:51En chantant
00:31:53J'ai pleuré sur ma guitare
00:31:57En chantant notre histoire
00:32:01Il pleut toujours un peu
00:32:03Sur les chagrins
00:32:07Tu es parti trop tôt
00:32:11Tu es venu si tard
00:32:15Et je ne sais même pas
00:32:17Où va ce train
00:32:23Du longtemps
00:32:27Guettons ta voix
00:32:29Dans la voie du vent
00:32:33Ton image
00:32:35Dans l'eau des torrents
00:32:41Et ton parfum
00:32:43Dans les champs
00:32:45J'ai pleuré sur ma guitare
00:32:49En chantant notre histoire
00:32:53Il pleut toujours un peu
00:32:55Sur les chagrins
00:32:59Tu es parti trop tôt
00:33:03Tu es venu si tard
00:33:07Et je ne sais même pas
00:33:09Où va ce train
00:33:11J'ai pleuré sur ma guitare
00:33:15En chantant notre histoire
00:33:19Il pleut toujours un peu
00:33:21Sur les chagrins
00:33:25Tu es parti trop tôt
00:33:29Tu es venu si tard
00:33:33Et je ne sais même pas
00:33:35Où va ce train
00:33:51Ma pauvre terre
00:33:55Tu n'es plus rien
00:33:59Que ma misère
00:34:03Et mon chagrin
00:34:07Ma pauvre terre
00:34:11Tu n'es plus rien
00:34:15Que ma misère
00:34:17Et mon chagrin
00:34:21Et l'herbe verte
00:34:25Dans le grand champ
00:34:31Et couverte
00:34:35De ciment
00:34:39Et la fontaine
00:34:43Et la fontaine
00:34:45Est asséchée
00:34:49Et notre plaine
00:34:53Est ventrée
00:34:57Car ils ont construit
00:35:01Une prison
00:35:05Sombre et grise
00:35:11En béton
00:35:15Le pauvre père
00:35:19S'il vivait
00:35:23En serait mort
00:35:27Mort de regret
00:35:31Sa pauvre terre
00:35:35Son dernier lit
00:35:41Là où ma mère
00:35:45Portrait de lui
00:35:49C'est la prison
00:35:53Des orphelins
00:35:57Et moi son fils
00:36:01Qui n'avais rien
00:36:07Que cette terre
00:36:11Qui était à moi
00:36:15J'ai grandi là
00:36:19Dans l'orpheline
00:36:23Où ma pauvre terre
00:36:27Tout le temps passé
00:36:33N'a pu me faire
00:36:37Tout oublier
00:36:41J'ai dans la bouche
00:36:45Monsieur un goût amer
00:36:51Dès que je touche
00:36:55Un peu de terre
00:36:59J'ai dans la bouche
00:37:03Un goût amer
00:37:07Dès que je touche
00:37:09Un peu de terre
00:37:39C'est moi le cow-boy d'Aubervilliers
00:37:45C'est moi le cow-boy d'Aubervilliers
00:37:51Même au chapeau
00:37:55Mon cheval c'est un solex
00:37:59J'aimerais qu'on m'appelle Tex
00:38:01Mais mon vrai nom c'est René
00:38:05C'est moi le cow-boy d'Aubervilliers
00:38:09Même que mes copains d'atelier
00:38:13Dès que j'ai le dos tourné
00:38:15Disent que je suis cinglé
00:38:19Eux qui ne savent plus rêver
00:38:23Mais il y a longtemps
00:38:27Que j'attends
00:38:33De voir la Texas et le Nevada
00:38:35C'est le Nevada
00:38:39Mais le métro ne va pas jusqu'à là-bas
00:38:45I am the cow-boy from Aubervilliers
00:38:49I am très connu pour de champs-ferrés
00:38:55Mais je travaille chez Renault
00:38:57C'est un sacré boulot, oui monsieur
00:39:01Pour un cow-boy d'Aubervilliers
00:39:05Je suis plus rapide que le grand Billy
00:39:09Le grand Billy de Juvisy
00:39:15Mais mon grand ennemi c'est Joe
00:39:17Joe de Champigny
00:39:19Un jour ce sera moi, moi ou lui
00:39:23Mais il y a longtemps
00:39:27Que j'attends
00:39:29De voir la Texas et le Nevada
00:39:35Mais le métro ne va pas jusqu'à là-bas
00:39:41Dans mon ranch à Aubervilliers
00:39:45En haut de la chaleur
00:39:47Si une fille pouvait m'aimer
00:39:51On s'en irait à deux
00:39:53Et on serait heureux
00:39:55Dans les prairies d'Aubervilliers
00:39:59Nous les cow-boys
00:40:01D'Aubervilliers
00:40:25C'est un Noël
00:40:27Pour les enfants perdus
00:40:31Pour tous ceux
00:40:33Qui n'ayant
00:40:35Jamais cru
00:40:39C'est un Noël
00:40:41Pour les chiens sans collier
00:40:45Pour ce gosse
00:40:47De la rue
00:40:51C'est un Noël
00:40:53Pour ce gosse
00:40:55De la rue
00:40:57Que j'étais
00:41:01Noël de ma vie
00:41:05Mon Noël interdit
00:41:09J'aurais tant aimé croire
00:41:11A l'histoire
00:41:15Mais mon coeur d'enfant
00:41:19Etait déjà trop grand
00:41:23Emporté par le vent
00:41:29C'est un Noël
00:41:31Pour mes premiers copains
00:41:35Oubliés au hasard
00:41:39Des mauvais chemins
00:41:43Une chanson
00:41:47Pour ceux dont l'horizon
00:41:49Et le mur
00:41:51Sombre et gris
00:41:53Des prisons
00:41:59Noël de la nuit
00:42:03Mon Noël interdit
00:42:05Je voudrais
00:42:07Je voudrais l'oublier avec toi
00:42:11Auprès de ce feu
00:42:15Qui brille dans tes yeux
00:42:19Je veux être
00:42:21Un enfant
00:42:23Heureux
00:42:27C'est mon Noël
00:42:31Le premier de ma vie
00:42:35Où le rêve
00:42:37Ne m'est plus
00:42:41Interdit
00:42:49Sous-titrage MFP.
00:43:19Quand tes cheveux s'étalent
00:43:23Comme un soleil d'ete
00:43:27Et que ton oreiller
00:43:29Ressemble au champ de blé
00:43:33Quand l'ombre et la lumiere
00:43:37Dessinent un rêve
00:43:41C'est mon Noël
00:43:45Mon Noël interdit
00:43:49Sur ton corps
00:43:51Des montagnes
00:43:53Des forêts
00:43:55Et des îles au trésor
00:43:59Que je t'aime
00:44:01Que je t'aime
00:44:03Que je t'aime
00:44:05Que je t'aime
00:44:07Que je t'aime
00:44:09Que je t'aime
00:44:11Oh
00:44:15Quand ta bouche se fait douce
00:44:19Quand ton corps se fait dur
00:44:23Quand le ciel dans tes yeux
00:44:25N'est plus pur
00:44:29Quand tes mains voudraient bien
00:44:33Quand tes doigts n'osent pas
00:44:37Quand ta piteur dit non
00:44:39D'une toute petite fois
00:44:43Que je t'aime
00:44:45Que je t'aime
00:44:47Que je t'aime
00:44:49Que je t'aime
00:44:51Que je t'aime
00:44:53Que je t'aime
00:44:55Que je t'aime
00:44:57Oh
00:44:59Oh Dieu
00:45:01Que je t'aime
00:45:05Quand tu ne te sens plus chatte
00:45:09Et que tu deviens chienne
00:45:13Et qu'à l'appel du loup
00:45:15Tu prises enfin tes chaînes
00:45:19Quand ton premier soupir
00:45:23Se finit dans un cri
00:45:25Quand c'est moi qui dis non
00:45:29Quand c'est toi qui dis oui
00:45:31Oh
00:45:33Que je t'aime
00:45:35Que je t'aime
00:45:37Que je t'aime
00:45:39Que je t'aime
00:45:41Que je t'aime
00:45:45Oh
00:45:47Je t'aime
00:45:49Oh Dieu
00:45:51Que je t'aime
00:45:53Que je t'aime
00:45:57Quand mon corps sur ton corps
00:45:59Lourd comme un cheval mort
00:46:03Ne sait pas, ne sait plus
00:46:05S'il n'existe encore
00:46:09Quand on a fait l'amour
00:46:13Comme d'autres font la guerre
00:46:17Quand c'est moi le soldat
00:46:19Qui meurt et qui la perd
00:46:23Que je t'aime
00:46:25Que je t'aime
00:46:27Que je t'aime
00:46:29Que je t'aime
00:46:31Que je t'aime
00:46:33Que je t'aime
00:46:35Que je t'aime
00:46:39Que je t'aime
00:46:41Que je t'aime
00:46:43Que je t'aime
00:46:45Que je t'aime
00:46:49Que je t'aime
00:47:03...
00:47:15Quand
00:47:17Quand on aime
00:47:23Quand on aime une fille
00:47:25De coeur
00:47:27...
00:47:31Il arrive toujours un moment
00:47:33Dans sa vie
00:47:35Où on se retrouve
00:47:37Mal au coeur
00:47:45Moi je t'aimais
00:47:49Moi je t'aimais
00:47:57Mais tu as
00:47:59Tu as brisé mon coeur
00:48:07Tout ça c'est pour vous expliquer
00:48:09Que j'ai le blues
00:48:11J'ai le blues
00:48:13J'ai le blues
00:48:15...
00:48:45Je voulais vous expliquer aussi
00:48:47Que le blues
00:48:49Dans le blues
00:48:51Les mots ne sont
00:48:53Jamais les mêmes
00:48:55Ils ne sont jamais les mêmes
00:48:57Pour exprimer le blues
00:48:59Le blues ça veut dire
00:49:01Que je t'aime et que j'ai mal
00:49:03Que j'ai mal à en crever
00:49:05Oui
00:49:07Et là
00:49:09Toute la musique que j'aime
00:49:11Elle vient de là
00:49:13Elle vient du blues
00:49:17Les mots ne sont jamais les mêmes
00:49:21Pour exprimer
00:49:23Ce qu'est le blues
00:49:25J'y mets mes joies
00:49:27J'y mets mes peines
00:49:29Et tout ça
00:49:31Ca devient le blues
00:49:33Je le chante
00:49:35Autant que je l'aime
00:49:37Et je le chanterai
00:49:39Et je le chanterai toujours
00:49:43Il y a longtemps sur des guitares
00:49:47Des mains noires
00:49:49Lui donnaient le jour
00:49:51Pour chanter les peines
00:49:53Et les espoirs
00:49:55Pour chanter Dieu
00:49:57Et puis l'amour
00:49:59La musique vivra
00:50:03Tant que vivra
00:50:05Le blues
00:50:07Le blues ça veut dire
00:50:09Que je t'aime
00:50:11Et que j'ai mal
00:50:13A en crever
00:50:15Je pleure
00:50:17Mais je chante quand même
00:50:19C'est ma prière
00:50:21Pour te garder
00:50:23Toute la musique
00:50:25Que j'aime
00:50:27Elle vient de là
00:50:29Elle vient du blues
00:50:31Les mots
00:50:33Les mots ne sont jamais les mêmes
00:50:37Pour exprimer ce qu'est le blues
00:50:39Wouh !
00:51:07J'y mets mes joies
00:51:09J'y mets mes peines
00:51:11Et tout ça
00:51:13Ca devient le blues
00:51:17Je le chante
00:51:19Autant que je l'aime
00:51:21Et je le chanterai
00:51:23Toujours
00:51:25Il y a longtemps
00:51:27Sur des guitares
00:51:29Des mains noires
00:51:31Lui donnaient le jour
00:51:33Pour chanter les peines
00:51:35Des mains noires
00:51:37Lui donnaient le jour
00:51:39Pour chanter les peines
00:51:41Et les espoirs
00:51:43Pour chanter Dieu
00:51:45Et puis l'amour
00:51:47Le blues ça veut dire
00:51:49Que je t'aime
00:51:51Et que j'ai mal
00:51:53A en crever
00:51:55Je pleure
00:51:57Mais je chante quand même
00:51:59C'est ma prière
00:52:01Pour te garder
00:52:05Pour te garder
00:52:07Pour te garder
00:52:09Pour te garder
00:52:11Pour te garder
00:52:13Pour te garder
00:52:15Pour te garder
00:52:17Pour te garder
00:52:19Pour te garder
00:52:21Pour te garder
00:52:23Pour te garder
00:52:25Pour te garder
00:52:27Pour te garder
00:52:29Pour te garder
00:52:31Pour te garder
00:52:33Pour te garder
00:53:03Toutes les musiques que j'aime Toutes les musiques que j'aime
00:53:14Toutes les musiques que j'aime Elles viennent de là, elles viennent de plus
00:53:34Toutes les musiques que j'aime
00:53:39Toutes les musiques que j'aime
00:54:03Est-ce qu'il y en a parmi vous qui aime le rock'n'roll ?
00:54:19J'aimerais vous dire que moi aussi Et la première fois qu'il est arrivé sur une scène
00:54:34Il avait une grande guitare
00:54:50On l'appelait le king of rock'n'roll
00:54:56Il était payé comme ça
00:55:19J'aimerais vous dire qu'il était payé comme ça
00:55:33Il était payé comme ça
00:55:38J'aimerais vous dire qu'il était payé comme ça
00:55:43Une fois qu'il est arrivé, j'aimerais vous dire que la première fois qu'il est arrivé, il avait un grand pantalon
00:55:51J'aimerais vous dire que moi aussi
00:55:54Il était payé comme ça
00:55:57J'aimerais que vous les lisez
00:56:00Rock'n'Roll !
00:56:30C'est parti !
00:57:00C'est parti !
00:57:01C'est parti !
00:57:02C'est parti !
00:57:03C'est parti !
00:57:04C'est parti !
00:57:05C'est parti !
00:57:06C'est parti !
00:57:07C'est parti !
00:57:08C'est parti !
00:57:09C'est parti !
00:57:10C'est parti !
00:57:11C'est parti !
00:57:12C'est parti !
00:57:13C'est parti !
00:57:14C'est parti !
00:57:15C'est parti !
00:57:16C'est parti !
00:57:17C'est parti !
00:57:18C'est parti !
00:57:19C'est parti !
00:57:20C'est parti !
00:57:21C'est parti !
00:57:22C'est parti !
00:57:23C'est parti !
00:57:24C'est parti !
00:57:25C'est parti !
00:57:26C'est parti !
00:57:27C'est parti !
00:57:28C'est parti !
00:57:30Je ne me suis jamais rendu compte avant ce soir
00:57:34que
00:57:41qu'à 31 ans
00:57:43le travail que je fais
00:58:00me fait
00:58:02rêver
00:58:03et
00:58:05c'est
00:58:06la première fois
00:58:07je pense
00:58:08que
00:58:09j'ai
00:58:10réussi
00:58:11à
00:58:12faire
00:58:13ce travail
00:58:14qu'il me faut
00:58:15mais
00:58:16ça
00:58:17m'a
00:58:18l'air
00:58:19vraiment
00:58:20idéal
00:58:21de
00:58:22faire
00:58:23ça
00:58:24je
00:58:25pense
00:58:26je
00:58:27m'apprends
00:58:28We ain't fakin'
00:58:29Oh! lotta shakin' goin' on
00:58:32I said shakin'through here, we shakin'
00:58:34I said shakin' and baby saving
00:58:36Oh! shakin'baby shaking
00:58:39Said shakin' and baby saving
00:58:41We ain't fakin'
00:58:42Oh! lotta shakin'
00:58:58
00:59:01
00:59:04
00:59:07
00:59:10
00:59:13
00:59:16
00:59:19
00:59:22
00:59:25Coming up baby, we've got a chicken in the bowl
00:59:28Oh, coming up baby, we've got a chicken in the bowl right now
00:59:33We ain't faking, a whole lot of shakin' goin' on
00:59:37Shake it baby, shake it, I said shake it baby, shake it
00:59:41All right, shake it baby, shake it
00:59:44Shake it baby, shake it, we ain't faking
00:59:47A whole lot of shakin' goin' on
00:59:50Shake it baby, shake it, I said shake it baby
00:59:55Shake it baby one more time, shake it one more time for me
00:59:59Come on over baby, a whole lot of shakin'
01:00:02Real low, one more time now, shh, I said shake it
01:00:05Everybody, all you've got to do is clap in your hands
01:00:12No faking, a whole lot of shakin' goin' on
01:00:17Shake it baby, shake it, shake it baby, shake it
01:00:21Shake it baby, shake it, I said shake it baby, shake it
01:00:25We ain't faking, a whole lot of shakin' goin' on
01:00:29All right!
01:00:42Well
01:00:44Well, well, well, well, well, well
01:00:50Wa-bam-ba-loo-bam-ba-la-bam-bam
01:00:5220-40, I want to go to
01:00:5420-40, I want to go to
01:00:5620-40, I want to go to
01:00:5820-40, I want to go to
01:01:0020-40, I want to go to
01:01:0220-40, I want to go to
01:01:04Wa-bam-ba-loo-bam-ba-la-bam-bam
01:01:06I got a girl named Sue
01:01:08She know just what to do
01:01:10I got a girl named Sue
01:01:12She know just what to do
01:01:14To the east, well, to the west
01:01:17She's a girl but I love to dance
01:01:1920-40, I want to go to
01:01:2120-40, I want to go to
01:01:2320-40, I want to go to
01:01:2520-40, I want to go to
01:01:2720-40, I want to go to
01:01:29Wa-bam-ba-loo-bam-ba-la-bam
01:01:55...
01:02:2220-40, 20-40
01:02:2420-40, 20-40
01:02:2620-40, 20-40
01:02:2820-40, 20-40
01:02:3020-40, 20-40
01:02:3220-40, 20-40
01:02:34Wa-bam-ba-loo-bam-ba-la-bam-bam
01:02:36...
01:02:38All right!
01:02:40Bravo!
01:03:11...
01:03:17J'étais avec une fille qui me plaisait bien
01:03:20J'ai dû la quitter sans apprendre de mal
01:03:23Malgré son amour, elle ne me comprenait pas
01:03:26Car elle était bien trop différente de moi
01:03:29Elle n'a pas su comprendre pourquoi je l'ai quittée
01:03:32Donc je la vois, elle ne se quitte pas
01:03:34Je dis go, go
01:03:36Go Charlie, go, go
01:03:39Go Charlie, go, go
01:03:42Go Charlie, go, go
01:03:45Go Charlie, go, go, go
01:03:48Charlie big girl
01:03:53Et quand j'aurais voulu la voir seule avec moi
01:03:56Elle a mené des amis qui trouvaient ma joie
01:03:59Quand je voulais sortir, elle ne le voulait pas
01:04:02Et je ne savais pas, elle pleurait dans mes bras
01:04:05Elle n'a pas su comprendre pourquoi je l'ai quittée
01:04:08Donc je la vois, elle ne se quitte pas
01:04:11Je dis go, go, go
01:04:14Go Charlie, go, go
01:04:17Go Charlie, go, go
01:04:20Go Charlie, go, go
01:04:23Go Charlie, go, go
01:04:26Go Charlie, go, go
01:04:29...
01:06:39Go Johnny, go, go
01:06:42Go Johnny, go, go
01:06:45Go Johnny, go, go
01:06:48Go Johnny, go, go
01:06:52Vous êtes formidables. Merci.
01:07:08Les portes du pénitencier
01:07:13Bientôt vont se fermer
01:07:19Et c'est là que je finirai ma vie
01:07:24Comme d'autres l'ont finie
01:07:39Pour moi ma mère a donné
01:07:44Sa rose que j'ai mariée
01:07:50Peux-tu jamais me pardonner
01:07:56Je t'ai trop fait pleurer
01:08:09Le soleil n'est pas dépourvu
01:08:15C'est la nuit qu'on peut tricher
01:08:22Toi qui ce soir as-tu perdu
01:08:28Demain tu peux gagner
01:09:09Homer, écoutez-moi
01:09:15Ne laissez jamais vos garçons
01:09:21C'est la nuit, tenez-toi
01:09:26Les rues, ils iront
01:09:30Tout droit en prison
01:09:33Tout droit en prison
01:09:46Toi la fille qui m'as aimée
01:09:52Je t'ai trop fait pleurer
01:09:57Les larmes de honte que tu as bercées
01:10:03Il faut les oublier
01:10:17Les portes du pénitencier

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