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Johnny Hallyday - Spécial cinéma - 1987

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Musique
Transcription
00:00C'est comme ça qu'il arrive souvent que des acteurs tournent un film
00:04et qu'à l'arrivée, le personnage, à cause du montage, à cause de la préparation finale du film,
00:10soit tout à fait autre que ce qu'il pensait au départ.
00:13Quand on est acteur et qu'on lit un scénario au départ,
00:17on lit un scénario, on lit un rôle,
00:19donc on y repense ensuite personnellement,
00:22on l'interprète de la façon qu'on l'a reçue
00:28et ensuite le metteur en scène le filme déjà
00:31et puis ensuite le monte,
00:32et puis entre le moment où on l'a lu, le moment où on l'a interprété,
00:35le moment où il a été monté, c'est un troisième film.
00:37Bien sûr.
00:38Est-ce que vous supportez de vous voir à l'écran ?
00:41Non.
00:42Toujours pas ?
00:43Mais je me supporte pas tout court.
00:45Non mais c'est vrai, même quand je fais un disque,
00:47moi j'écoute jamais mes disques,
00:49j'ai fait un disque, d'abord j'y passe beaucoup de temps.
00:51Quand je fais un disque, j'y passe en général,
00:54si le disque dure deux mois,
00:57je passe deux mois en studio,
00:58du moment où les musiciens commencent à enregistrer,
01:01où moi je mets ma voix,
01:02ensuite il y a le mixage,
01:04et puis moi quand j'ai fini le disque,
01:07je fais la promotion
01:08et puis ensuite quand la promotion est terminée,
01:10je n'écoute plus le disque.
01:12Je pense que c'est pareil pour les acteurs.
01:14Vous avez aussi ce problème de vous voir sur l'écran ?
01:16Il y a beaucoup d'acteurs.
01:17Ça veut dire que moi je ne me reconnais pas.
01:19Je n'ai jamais la même façon de parler.
01:23Notamment dans Charlie Spencer.
01:26C'est vrai que quand on se voit dans une glace,
01:28on se voit d'une certaine façon,
01:30quand on se voit sur un écran,
01:31on ne se voit pas de la même façon.
01:32Je ne sais pas.
01:33Mais le plus important, c'est le quatrième personnage,
01:36c'est-à-dire celui que le public voit.
01:38Il y a des acteurs qui n'ont jamais conscience
01:43pendant toute leur vie
01:44de la façon dont ils sont reçus du public.
01:46Par exemple, il y a un type
01:47qui vit avec sa femme pendant 20 ans,
01:49et si elle lui disait au bout de 20 ans
01:50tu sais quel type tu es,
01:51il serait certainement très étonné.
01:53Et c'est ce qui se passe un peu.
01:54Quelquefois, ça serait intéressant
01:55que le public dise vraiment,
01:57révèle vraiment aux acteurs
01:59ce qu'ils ont comme image d'eux-mêmes.
02:01Ce qui est important, je crois,
02:03c'est que quand on interprète un rôle
02:05en tant que comédien,
02:06c'est de s'imaginer le personnage
02:08qu'on doit interpréter et qu'on doit vivre.
02:11Et puis une fois qu'on a vécu ce personnage,
02:13c'est de ne plus se voir
02:14en tant que telle personne dans la vie,
02:16mais de se...
02:18Pour moi, la réussite d'un personnage,
02:20c'est de se voir à l'écran
02:21tel qu'on n'est pas dans la vie,
02:25mais de ce qu'on aurait,
02:28si on le réussit,
02:29de ce qu'on a pu essayer
02:30de faire représenter à l'écran.
02:32Question à Francis Huster et Isabelle Nanty,
02:35qui ne dit rien,
02:36mais qui ne perd rien pour attendre.
02:38J'en pense pas moins.
02:40Bon, Isabelle a été élève
02:42de Francis Huster au cours Florent.
02:43On va revenir sur cette période.
02:45Est-ce que quand on a fait
02:46des années de scènes
02:47comme a fait Johnny,
02:48est-ce que de prendre
02:49des cours d'art dramatique,
02:50c'est vraiment nécessaire,
02:51à votre avis ?
02:52C'est pas la meilleure école ?
02:55Silence.
02:56La question est à qui ?
02:57Elle est à tous les deux.
02:58Vous vous cassez la balle.
02:59Je crois que c'est pas nécessaire
03:00de prendre des cours
03:01d'art dramatique
03:02quand on a fait 20 ans de scènes.
03:04Non, je crois que ce qui est important
03:05de faire, de travailler,
03:06c'est de travailler.
03:08Et alors, il y a des acteurs
03:10qui ont la chance
03:11d'être engagés et de travailler,
03:13donc ils travaillent
03:14obligatoirement en jouant.
03:15Et puis il y en a d'autres
03:16qui n'ont pas la chance
03:17de pouvoir travailler
03:18et qui, pour pouvoir s'améliorer,
03:20ont besoin de travailler,
03:21c'est-à-dire, donc,
03:22pas de prendre des cours,
03:23mais de travailler sur une scène.
03:24Travailler sur une scène
03:25avec d'autres élèves,
03:26avec d'autres acteurs.
03:27Et je crois que c'est ça
03:28qui est important,
03:29c'est de travailler continuellement.
03:30Francis, vous avez pas répondu.
03:31Je pense que les cours,
03:32c'est très important,
03:33surtout pour convaincre sa famille,
03:35quand on a 15 ans ou 18 ans,
03:37qu'on peut faire ce métier
03:39parce que la plupart des parents
03:40sont affolés
03:41quand leurs enfants leur disent
03:42je veux faire du théâtre
03:43ou je veux faire du cinéma.
03:44On s'imagine que pour les filles,
03:46ça se résume à montrer
03:47ses fesses,
03:48puisque tous les films...
03:49Vous savez que si Florent
03:50vous écoutait,
03:51il serait très content.
03:52Et sinon, on s'imagine
03:53que pour les hommes,
03:54c'est rouler les mécaniques.
03:55Or, c'est un métier
03:56qui est passionnant.
03:57Comme, par exemple,
03:58je sais que pendant des années,
04:00il y a beaucoup de gens
04:01qui ont été contre l'alpinisme
04:03en disant que c'était dangereux,
04:05en disant qu'on pouvait se tuer
04:06comme on vient encore
04:07de le montrer
04:08dans le film de Zinman.
04:09Et en fait,
04:10c'est une passion,
04:11c'est une folie
04:12aussi extraordinaire.
04:13Alors, on se fait
04:14un deuxième extrait de Terminus.
04:16Toujours avec Johnny,
04:17la petite Julie Glenn aussi,
04:18qui est la fille de son papa,
04:20qui signe ce film,
04:22Pierre-William Glenn, Terminus.
04:24Deuxième extrait.
04:25Ça, ça lui nécessitait
04:26quelques petits entraînements avant,
04:28dans quelques petites salles, non ?
04:29Ça n'en finissait plus.
04:32La motivation profonde,
04:34je pense, de ce virage.
04:35D'ailleurs, en Europe, en France,
04:37ça paraît très extraordinaire,
04:38alors qu'aux Etats-Unis,
04:39c'est très courant,
04:40les carrières parallèles,
04:41chansons et cinéma.
04:42On ne va pas citer Sinatra,
04:44Dean Martin, etc.
04:45En France, les exemples
04:46sont beaucoup plus rares.
04:47Il y a l'exemple montant,
04:48avec un mauvais départ,
04:49les portes de la nuit.
04:50Puis après, ça s'est bien arrangé
04:51pour devenir ce qui est montant aujourd'hui.
04:53Ce qui n'empêche pas
04:54qu'on oublie de le nommer au César,
04:55ce que je trouve complètement
04:56scandaleux pour maintenant
04:57des sources.
04:58Et puis, il y a
04:59Eddie Mitchell.
05:00Jacques Dutronc.
05:01Jacques Dutronc,
05:02mais ça s'est arrêté,
05:03semble-t-il.
05:04Il y a Sardou, là,
05:05qui vient de terminer un film
05:06qui s'appelle Croft.
05:07Il y a une espèce, quand même,
05:08de cloisonnement en France.
05:10dans le monde français du spectacle.
05:12Tout le monde l'attend au tournant.
05:13Tout le monde l'attendait au tournant.
05:14Vous êtes d'accord ?
05:15Alors que ça devrait
05:16paraître dans l'ordre des choses.
05:18Ou si un jour vous chantez,
05:19vous allez chanter, Francis ?
05:20Oui.
05:21Ah oui ?
05:22Je crois que dans la vie,
05:23il faut faire
05:24ce qu'on a envie de faire.
05:25Moi, j'ai toujours adoré la comédie.
05:28Au départ, je voulais être comédien.
05:31Je suis devenu chanteur.
05:32Mais bon, il s'est trouvé
05:34que j'étais chanteur avant
05:35d'être comédien.
05:36Et puis, il faut faire
05:37ce qu'on a envie de faire.
05:38Je crois qu'il ne faut pas
05:39se cloisonner à des choses.
05:42Mais le système, Johnny,
05:43ne vous cloisonne pas.
05:44Vous êtes d'accord ?
05:45C'est-à-dire que maintenant,
05:47avec tous les clips,
05:48les chanteurs sont tous des acteurs.
05:51On voit à longueur de temps,
05:52toute la journée,
05:53des clips de tous les plus grands
05:55chanteurs américains, anglais.
05:57Et ils sont obligés
05:58d'être acteurs.
05:59Alors, c'est fini.
06:00Il n'y a plus de séparation.
06:02Vous avez chanté ?
06:03Oui, bien sûr.
06:04J'ai même chanté
06:05à la comédie française
06:06une pièce de Labiche
06:07où il y avait
06:08des sacrées chansons
06:09mises en scène
06:10par Jean-Laurent Cochet.
06:11Puis, il y a eu le film
06:12avec Jacques Demy.
06:13Au passage, vous avez fait
06:14dix ans à la comédie française.
06:15Dix ans à la comédie française.
06:16Tous les grands rôles
06:17du répertoire,
06:18dont Juan Lorenzacio,
06:19etc.
06:20De plus en plus,
06:21les acteurs doivent être chanteurs
06:22et les chanteurs
06:23doivent être acteurs.
06:24Oui, il faut le faire savoir.
06:25Dans notre métier,
06:26autrement,
06:27on ne fait plus ce métier.
06:28Alors, la grande motivation,
06:29c'était quand même
06:30l'envie d'être quelqu'un d'autre.
06:31Parce que les rendez-vous annuels
06:32ou tous les deux ans
06:33à Bercy ou ailleurs,
06:34à un moment donné,
06:35vous avez peut-être dit
06:36bon, ok, très bien,
06:37mais si,
06:38on faisait autre chose, non ?
06:39J'ai envie de créer des choses.
06:40C'est-à-dire que,
06:41bon, dans la chanson,
06:42on attend de moi
06:43que je sois moi-même.
06:44D'être acteur,
06:45ça me permet
06:46de faire plus,
06:47de faire des choses
06:48que je n'ai pas encore faites.
06:49D'être quelqu'un d'autre.
06:50Ça me permet de créer.
06:51Moi, j'ai envie
06:52de créer des choses.
06:53Et d'être quelqu'un d'autre.
06:54Et d'être quelqu'un d'autre.
06:55Ça, c'est excitant, ça, non ?
06:56Bien sûr que c'est excitant.
06:57C'est la motivation
06:58de mon métier.
06:59J'ai envie de faire
07:00plein de choses
07:01que je n'ai pas encore faites.
07:02Qu'est-ce que vous voulez
07:03que je fasse ?
07:04Moi, je veux chanter.
07:05D'être chanteur,
07:06ça me...
07:07On me demande
07:08d'être Johnny Hallyday.
07:09Je vais sur une scène,
07:10je chante les chansons,
07:11je suis ce qu'on attend de moi.
07:12Je ne peux pas vraiment créer.
07:13En dehors des nouveaux
07:14spectacles que je peux faire.
07:15Mais d'être un tel
07:16ou d'être un tel
07:17ou d'être un tel
07:18dans un espèce
07:19de spectacle,
07:20ça me permet
07:21d'être un tel
07:22ou d'être un tel
07:23dans un espèce
07:24de spectacle.
07:25D'être un tel
07:26ou d'être un tel
07:27ou d'être un tel
07:28dans un film
07:29ou même
07:30dans une pièce de théâtre,
07:31ça me permet
07:32de créer quelque chose d'autre.
07:33C'est passionnant.
07:34Mais c'est un...
07:35Ça va très loin,
07:36quand même, ce passage.
07:37Parce que, quelque part,
07:38vous avez changé de famille.
07:39Ce n'est pas la même famille.
07:40Oui, mais vous savez,
07:41moi, je ne fais pas ce métier
07:42pour être milliardaire.
07:43Si j'étais milliardaire,
07:44ça se saurait.
07:45Je ne...
07:46Le fisc aussi.
07:47Oui, non,
07:48et puis, je fais ce métier,
07:49je ne comprends pas
07:50ce métier.
07:51Je ne comprends pas
07:52ce métier.
07:53Si je fais ce métier,
07:54je ne compte pas.
07:55D'abord, je suis producteur
07:56de mes spectacles.
07:57Je gagnerais certainement
07:58plus d'argent
07:59si on me payait
08:00pour faire des spectacles
08:01et puis que...
08:02Et puis que je faisais
08:03mes spectacles
08:04en tant que chanteur payé.
08:05Il est certain
08:06que je prends des risques
08:07quand je fais un spectacle
08:08parce que c'est...
08:09C'est quelque chose
08:10qui me passionne.
08:11J'ai envie...
08:12Pourquoi je suis
08:13mon propre producteur?
08:14Pour une seule raison.
08:15Pas pour gagner plus d'argent
08:16parce que j'en gagne moins,
08:17mais uniquement
08:18parce que je n'ai pas
08:19à...
08:20Je n'ai pas
08:21à me restreindre
08:22dans un budget
08:23et je peux faire
08:24les spectacles
08:25que j'ai envie de faire.
08:26Donc,
08:27je...
08:28Je suis mon propre producteur
08:29pour pouvoir créer
08:30les spectacles
08:31que j'ai envie de faire.
08:32C'est un petit peu
08:33comme Francis
08:34quand il fait du théâtre.
08:35Bon, maintenant,
08:36au cinéma,
08:37je n'en suis pas là.
08:38Au cinéma,
08:39on m'engage
08:40pour faire des rôles.
08:41Mais moi,
08:42ce qui m'intéresse,
08:43c'est de créer des choses,
08:44c'est de ne pas
08:45faire des spectacles
08:46où je n'ai pas
08:47d'argent.
08:48Donc,
08:49ce qui m'intéresse,
08:50c'est de créer des choses,
08:51c'est de ne pas faire
08:52toujours la même chose.
08:53Maintenant que vous êtes
08:54dans la famille cinématographique,
08:55quelle est la différence
08:56entre la famille cinématographique...
08:57Vous savez,
08:58je suis un petit peu
08:59le cul entre des chaises,
09:00je n'ai pas de famille.
09:01Je ne suis pas vraiment
09:02dans le show business,
09:03je ne suis pas vraiment
09:04encore dans le cinéma
09:05et je ne suis pas encore
09:06dans le théâtre.
09:07Je l'espère l'être un jour.
09:08Vous voulez regarder différemment
09:09la famille du show business
09:10maintenant ?
09:11Euh...
09:12Franchement ?
09:13Oui,
09:14parce que je travaille
09:15tout seul.
09:16Je travaille tout seul.
09:17Je travaille tout seul
09:18dans le sens où
09:19j'ai envie de faire des choses,
09:20j'ai envie de créer des choses,
09:21j'ai envie de faire des choses
09:22que je n'ai pas...
09:23Surtout,
09:24j'ai envie de faire des choses
09:25que je n'ai pas encore faites.
09:26Alors,
09:27il y a déjà
09:28la perche tendue
09:29avec le théâtre Paruster.
09:30Vous allez aller aux répétitions...
09:31Un jour,
09:32on va faire...
09:33Un jour,
09:34on va faire quelque chose ensemble.
09:35Vous allez aller aux répétitions
09:36de Francis
09:37qui répète en ce moment
09:38Richard Thouin.
09:39Qu'est-ce qu'il y a
09:40dans votre poche ?
09:41Il me semble que
09:42votre smoking est un peu bombé.
09:43Ah,
09:44dans ma poche,
09:45c'est tout le texte.
09:46C'est tout ce que j'ai
09:47pour acheter Johnny.
09:50Est-ce qu'on l'a vu ?
09:51Ça, c'est que le rôle
09:52de Richard.
09:53Alors,
09:54il y a tout ça.
09:56Il y a 50 acteurs,
09:57donc il y a 50 fois ça.
09:58Mais...
09:59Et vous emmenez ça partout.
10:00Oui,
10:01parce que je suis obligé.
10:02C'est un nombre d'heures
10:03calculé
10:04pour que ça rentre
10:05dans la tête
10:06puis pour se remettre
10:07en question à chaque fois.
10:08Mais ce que je voulais dire
10:09sur ce que disait Johnny,
10:10c'est qu'en fait,
10:11le personnage le plus important,
10:12c'est celui qui n'est pas assis
10:13ici sur le canapé.
10:14C'est celui qui va avoir
10:15un film s'il a envie
10:16d'aller le voir.
10:17C'est celui qui va
10:18à un spectacle de théâtre
10:19ou de chanson.
10:20C'est le public.
10:21Et ce qui compte le plus,
10:22c'est le rapport
10:23avec ce public.
10:24Il ne faut pas
10:25que Johnny
10:26tourne le dos
10:27à tout un public
10:28qui l'attend,
10:29qui l'admire
10:30et qui l'aime
10:31dans la musique
10:32et de la même façon...
10:33François,
10:34c'est une contradiction.
10:35Attendez.
10:36Non, non.
10:37Attendez.
10:38Laissez-moi.
10:39Je fais ma descente
10:40du slalom géant, là.
10:41Je passe entre les portes.
10:42Je vais dire qu'en fait,
10:43je crois que c'est
10:44une question surtout
10:45de passage d'âge.
10:46Peut-être que
10:47quand Johnny
10:48aura 50 ans,
10:49tout d'un coup,
10:50il considérera
10:51pendant 2-3 ans
10:52qu'il doit revenir
10:53à la chanson.
10:54C'est un peu
10:55d'éplusion.
10:56C'est comme dans la vie.
10:57On ne voit pas
10:58toujours les mêmes personnes.
10:59Mais vous lui disiez
11:00à table ce soir
11:01quand nous dînions ensemble,
11:02vous lui disiez
11:03tu ne devrais pas
11:04revenir à Bercy
11:05le 15 septembre.
11:06Tu devrais arrêter
11:07la chanson.
11:08Je trouve qu'il a fait.
11:09Il n'a pas parlé de Bercy.
11:10Non.
11:11Pas de Bercy.
11:12Non.
11:13Bercy, c'est très bien.
11:14Mais ce que je dis,
11:15c'est que je trouve
11:16qu'il ne faut pas
11:17qu'il ait l'étiquette
11:18que c'est un chanteur
11:19qui fait du cinéma.
11:20Je veux dire,
11:21ou bien on le fait
11:22pendant un certain temps
11:23de la chanson
11:24et puis tout d'un coup
11:25pendant un certain temps
11:26du cinéma
11:27et puis tout d'un coup.
11:28C'est comme si,
11:29par exemple,
11:30Bernard Hinault
11:31faisait de la boxe
11:32tout d'un coup
11:33ou si, par exemple,
11:34Platini faisait du rugby.
11:35Ce sont simplement
11:36des rapports
11:37qu'on a avec le public.
11:38En ce moment,
11:39il a envie d'être
11:40certainement dans le cinéma
11:41parce qu'il ressent, lui,
11:42une passion.
11:43Et à la fois, d'ailleurs,
11:44une passion
11:45pour ce qu'est le cinéma
11:46qui le fait rêver
11:47et à la fois une passion
11:48pour le métier.
11:49C'est ça, certainement,
11:50qu'il a dû découvrir
11:51dans les tournages.
11:52Ce n'est pas facile,
11:53quand même, ce passage.
11:54Il y a des choix, quoi.
11:55Oui.
11:56Mon choix, il est fait.
11:57Ah.
11:58Alors ?
11:59Moi, j'ai décidé
12:00de complètement jouer
12:01mon rôle d'acteur.
12:02Très bien.
12:03Ça va faire
12:04quelques années.
12:05Ça va faire
12:06quelques années.
12:07Ça va faire
12:08quelques années.
12:09Très bien.
12:10Ça va faire
12:11quelques malheureux
12:12qui vont l'attendre
12:13dans les cinémas.
12:14Non, mais non.
12:15Je n'ai pas dit
12:16que je venais
12:17à aller me chanter.
12:18Oui, d'accord.
12:19Je fais Bercy
12:20en mois de septembre.
12:21Le 15 septembre
12:22après une tournée.
12:23Et puis après une tournée.
12:24Et je passerai
12:25certainement à Genève.
12:26Oui, à la patinoire.
12:27Vous avez
12:28des très bons souvenirs.
12:29Oui, j'ai
12:30d'excellents souvenirs.
12:31En toute façon,
12:32j'adore Genève.
12:33J'adore l'Assise.
12:34D'abord parce qu'il y a
12:35un très bon public
12:36et puis parce que, bon,
12:37je ne dis pas ça
12:38comme un mot
12:39par mot.
12:40Donc, bien sûr,
12:41c'est un super film.
12:42Bien.
12:43Alors qu'est-ce qu'on...
12:44Au théâtre,
12:45dans quoi, Francis ?
12:46Les débuts
12:47au théâtre de Johnny ?
12:48Je ne sais pas.
12:49Il est dans un...
12:50Certainement
12:51dans une pièce
12:52très moderne.
12:53De toute façon,
12:54si je fais du théâtre...
12:55Ça lui...
12:56Ça le panique
12:57de voir tout le texte
12:58dans votre poche.
12:59Non, pas du tout.
13:00Je ne sais pas.
13:01Le rôle
13:02d'un bourreau muet,
13:04avec une cargoule noire
13:05et rien à dire.
13:06Ce n'est pas l'endroit
13:07Bon, c'est noté, on suivra ce rendez-vous.
13:09Alors, Francis ?
13:10Moi, je suis persuadé que, justement, si Johnny était acteur anglais,
13:16il aurait déjà certainement travaillé dans du Shakespeare.
13:20Je peux poser une question, là ?
13:21Oui, oui.
13:22Justement, allier les deux, faire une comédie musicale ?
13:26J'ai horreur des comédies musicales.
13:28En France, ça marche très bien comme chacun sait.
13:30Non, c'est pas pour ça.
13:31C'est pas pour ça, c'est que j'aime pas ça.
13:33Même à Bredouin ?
13:34Non, où je joue, où je chante, mais je veux pas faire les deux.
13:37Enfin, les deux mélangés.
13:40Alors, on va continuer.
13:42Tiens, le camarade Francis Huster, qui a son texte dans sa poche,
13:45qui doit s'avoir pour mercredi, quand même, au passage.
13:47Oui.
13:48Ça sera suivi ?
13:49Tout ça ?
13:50Oui.
13:51Oh là là, l'enfer !
13:52Tu en connais un petit bout, quoi ?
13:53Non, non, non.
13:54Bon, voilà.
13:55Alors, Francis ?
13:56Johnny, tu veux faire avec moi ?
13:57Je la connais pas, parce que...
13:58Ah, ça démarre, là !
13:59Bon, alors, je t'appelle comment ?
14:02Je m'appelle pas, je veux qu'on m'aime.
14:04Je vais t'appeler Suzette.
14:06Ça fait crêpe.
14:08Tu les aimes à quoi ?
14:09Au sucre.
14:11Ah, sucre et Suzette, ça va bien ensemble.
14:14Pourquoi que je t'aime, je comprends pas.
14:16Pourquoi tu m'aimerais pas ?
14:18Parce que je suis venue à ce mariage avec mon mec, Yvan.
14:22C'est lequel, ton mec ?
14:23C'est celui qui va te casser la gueule.
14:26Il est boxeur ?
14:27Non, il est jaloux.
14:29Il dit que je ressemble à un tableau de Renoir.
14:32T'aimes pas la peinture ?
14:33T'aimes pas la peinture ?
14:35Ah, pardon, c'est pas mal.
14:38Non, on entend pas le murmure des arbres quand le vent passe devant.
14:44Merci.
14:45C'est pas mal, c'est pas mal, ça.
14:47Bon, alors, oui, il y a un dialogue décapant.
14:49On va y revenir, mais je voudrais rester quand même sûr.
14:51Tu savais, première, Francis, une petite surprise.
14:54C'est que, quand Isabelle nous dit au nom des cours avec Francis,
14:58tout à l'heure, Isabelle disait qu'elle faisait plus de ski parce qu'elle avait froid au pied,
15:01mais on lui a offert je sais pas combien de paires de chaussons depuis qu'elle est arrivée.
15:03J'ai rencontré plein de gens.
15:04À une certaine époque, les gens sortaient, même moi.
15:10Moi, quand j'allais au cinéma, je ne choisissais pas à l'époque vraiment le film que j'allais voir.
15:16J'avais des idoles, j'avais des acteurs favoris,
15:19et je me disais, bon, je vais au cinéma, je vais, bon, Paris, je traîne,
15:26je serai sur l'Élysée, je rentre au cinéma, je vais voir un film.
15:30J'allais au cinéma pour aller au cinéma.
15:32Maintenant, il est exact, de toute façon, quand les gens font une sortie,
15:40les gens se disent, je sors et je vais voir tel film, ou je vais voir tel spectacle,
15:45ou je vais voir telle pièce de théâtre.
15:47Les gens ne se disent pas, je vais au cinéma.
15:50Ils se disent, je vais voir, je sors parce que je veux voir tel film.
15:54Ce qui a énormément changé avec avant.
15:57Parce qu'avant, les gens allaient au cinéma pour aller au cinéma, pour voir.
16:01C'est-à-dire qu'à une certaine époque, tous les films marchaient plus ou moins.
16:05Il y avait des films qui marchaient mieux que d'autres, mais tous les films marchaient.
16:08Maintenant, il y a des films qui se tapent, il faut bien le dire, d'énormes vides,
16:13et pas les plus mauvais, même des bons films.
16:16Et il y a des autres films qui font des entrées fulgurantes.
16:22Francis Huster, vous...
16:24Je n'étais pas considéré comme un métier.
16:27Voilà, exactement.
16:28Alors que maintenant, c'est évident que c'est un métier.
16:31Il y a tellement de mômes, il y a tellement même des gens qui considèrent que c'est un art,
16:38que c'est un métier.
16:39C'est comme être écrivain, c'est comme être peintre.
16:42Je veux dire, même les peintres et les écrivains n'étaient pas considérés comme des métiers.
16:50Tant mieux.
16:51Vraiment beaucoup.
16:52Tant mieux, parce que quand même, quand on voit les injustices, par exemple,
16:56qui existent dans le sport...
16:58Où l'équipe suisse gagne et pas l'équipe de France.
17:00Non, ce n'est pas une injustice.
17:02S'ils ont gagné, c'est qu'ils étaient les plus forts.
17:04Mais par exemple, on voit que les joueurs de tennis sont milliardaires, je ne sais pas,
17:09et puis les joueurs de football, tout d'un coup, des prix faramineux.
17:12Et puis que pendant ce temps-là, ceux qui font du cyclisme, du rugby ou de l'athlétisme,
17:16ils défoncent autant et puis ils font ça à d'autres conditions.
17:20Bon, mais ils sont respectés maintenant, les sportifs,
17:22parce que tout le monde a compris que c'était un véritable groupe.
17:25Bien, bien. C'était il y a 20 ans, Claude Goretta, l'un de nos grands réalisateurs suisses,
17:30avait fait un portrait de toi. Je te propose d'en voir une séquence.
17:46...
17:58Moi, je les écoute.
18:00...
18:10Tu ressembles au mec d'ailleurs.
18:13...
18:41...
18:51...
19:01...
19:11...
19:21...
19:31...
19:41...
19:51...
20:02...
20:151967.
20:171967.
20:19C'était un très beau portrait qu'avait fait Goretta.
20:21Vous vous souvenez de ça, non ? Pas ?
20:23Tu te souviens ? Je ne sais plus où on en est.
20:25Non, on se tutoie.
20:27Oui, oui.
20:29Loin, loin, loin.
20:31C'est loin.
20:32On te fera une cassette un jour pour les souvenirs.
20:35Mais d'après ce que j'ai pu voir, ça se passait dans la salle de répétition de l'Olympia à Paris.
20:42On a demandé à Raymond Vouillamot, qui était assistant de Goretta à l'époque,
20:45si ça se passait vraiment là, je ne sais pas.
20:47Je pense.
20:49Alors maintenant, messieurs, je sais que toi tu prends des vacances, ça c'est sûr.
20:52Je sais même où, mais on ne va pas le dire.
20:54Moi, je prends deux mois de vacances.
20:56Je ne veux pas parler de travail du tout pendant deux mois parce que là, je suis fatigué.
21:01Ça fait deux ans que je n'ai pas pris de vacances et j'ai besoin de vacances.
21:05Alors, bonnes vacances.
21:07Le roman de Goodyse qui était un petit peu en projet avec Guy Marchand, ton copain Guy Marchand,
21:12qu'on a oublié de citer comme carrière au cinéma aussi.
21:14Bien sûr, Guy Marchand est un acteur que je considère formidable.
21:20C'est vrai.
21:21Pour moi, il fait partie des très très bons acteurs français.
21:25Pour l'instant, non, je ne fais rien.
21:27Francis, c'est Richard III, Isabelle aussi.
21:29Donc, la première est quand?
21:31La première de Richard III.
21:32Il y a beaucoup d'efforts qui se font ici dans les petites villes.
21:34Vous signaliez, Francis, combien c'était important que les gens sortent, aillent au spectacle, etc.
21:39Une animation cinématographique se fait dans plusieurs villes de Suisse romande
21:43et notamment à Martigny, au Casino.
21:45Cinéma Pointillon présente.
21:48Merci d'être resté à notre compagnie pour vous distraire et vous informer.
21:51Merci à nos invités. Bonsoir.
21:54Bonsoir.