Après la découverte du corps de Philippine, 19 ans, dans le bois de Boulogne le 20 septembre dernier, de nombreuses questions concernant la gestion des OQTF remuent la société française. Pourquoi ne sont-elles pas toutes exécutées ? Europe 1 vous apporte les premiers éléments de réponse.
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00:00Moins de 10% des OQTF sont exécutés et les centres de rétention administratives ne peuvent garder les personnes sommées de quitter le territoire que pendant 90 jours.
00:08Hier, les Républicains ont déposé une proposition de loi pour allonger jusqu'à 210 jours les délais de rétention des personnes sous OQTF en centre administratif.
00:15Et alors ces centres, les fameux CRA, il en existe une trentaine en France qui représentent seulement 1900 places au total.
00:22Et très peu de moyens pour renvoyer des étrangers chez eux, la police aux frontières doit s'organiser avec les compagnies aériennes classiques pour voyager comme vous et moi,
00:31ou bien alors utiliser le seul petit avion qu'elle possède, ce qui rend les choses encore plus compliquées. Reportage Jean-Luc Bougeon.
00:37Un Beechcraft de 20 places, c'est le seul avion dont dispose la police aux frontières pour ramener les personnes sous OQTF dans leur pays.
00:44Un petit avion bruyant et inconfortable qui en plus ne peut emporter que 5 OQTF, le reste des places étant dédié aux policiers qui les escortent.
00:51Et encore, uniquement pour les trajets en Europe ou au Maghreb, pour les autres destinations plus lointaines, comme l'Afrique noire par exemple, le réservoir du Beechcraft est trop petit,
01:00d'où le recours très fréquent aux vols commerciaux, mais là le risque c'est l'esclandre dans l'avion provoqué par la personne sous OQTF.
01:08Pour éviter le départ, explique Cédric Cast du syndicat Unité de la police aux frontières.
01:13Elle sait que si elle est violente, si elle blesse un fonctionnaire de police, ce sera judiciarisé, donc elle restera en France.
01:17Donc son but premier va d'abord de se blesser elle-même ou de blesser un de mes collègues.
01:22Une fois à bord, si elle voit qu'elle n'a pas la possibilité, elle va effectivement faire du bruit, ameuter le plus de monde possible dans l'avion et créer le plus gros trouble pour se faire débarquer.
01:30Parce que souvent ils savent, plus ils feront de troubles et plus il y a de grandes chances que le commandant de bord puisse le débarquer pour des raisons de sécurité.
01:36Une technique qui de l'avis des policiers est de plus en plus souvent conseillée aux OQTF par les associations elles-mêmes.
01:42Jean-Luc Bougeon, correspondant d'Europe 1 à Lyon.