« Durant le procès, des accusés se retrouvent à deux mètres de Gisèle Pelicot. Ça n’arrive jamais ». Notre envoyé spécial, Bartolomé Simon a couvert le procès des viols de Mazan. Au tribunal d’Avignon, un procès hors norme a lieu avec 51 accusés, dont certains sont dans des box, conçus spécialement pour cette affaire et l’autre partie est sur des bancs dans le public. Cette affaire intéresse de plus en plus de gens qui viennent assister au procès et qui forment une haie d’honneur pour Gisèle Pelicot, la victime et une haie de déshonneur pour les accusés.
Bartolomé Simon nous raconte les coulisses de ce procès qui est devenu un enjeu de société.
#mazan #proces #dominiquepelicot #giselepelicot #coulisses #affairemazan #police #justice
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NewsTranscription
00:00Il y a eu un grand silence au moment de la diffusion de ces vidéos.
00:02Ce qui a brisé ce silence, ce sont les ronflements de Gisèle Pellicot qui montraient à quel
00:08point elle était endormie.
00:09On se regarde tous entre journalistes dans la salle en se disant « mais est-ce qu'on
00:13vient bien de voir ce qu'on a vu ? ».
00:15Je suis Bartholomé Simon, j'ai couvert le procès des viols de Mazan et je vais vous
00:19raconter un petit peu les coulisses de cette affaire.
00:21Il y a 51 accusés dont le principal accusé Dominique Pellicot.
00:25Il y en a une partie qui se trouve dans les box, qui sont détenus et il y a une partie
00:30des accusés qui sont une vingtaine, une trentaine, qui sont dans la salle d'audience, ça n'arrive
00:35jamais, qui sont assis sur les bancs du public.
00:38Ça donne une ambiance très particulière parce qu'ils sont à deux mètres des parties
00:42civiles donc de Gisèle Pellicot, la victime, ses avocats.
00:45Tout au long de l'audience, on voit ces accusés, la plupart suivent avec attention
00:49le procès mais certains ont des gestes d'humeur ou s'endorment ou râlent ou rigolent.
00:55Ces accusés-là qui ne se connaissaient pas avant et qui maintenant se sont soudés au
01:00fur et à mesure des semaines et soudés dans leur défense, on les surprend à se donner
01:05des conseils.
01:06Entre les accusés, on les croise partout donc quand il y a une suspension d'audience,
01:10on va tous à la même machine à café, on va tous dans les mêmes cafés, restaurants
01:14qui sont aux alentours du tribunal, ça donne des situations assez ubuesques comme au premier
01:18jour où la victime, Gisèle Pellicot, allait chercher quelque chose à la boulangerie
01:23et elle faisait la queue avec des accusés.
01:25Il y a aussi quelque chose de particulier dans ce procès, c'est que ça a pris de
01:28passion beaucoup de gens donc il y a beaucoup de publics qui viennent assister au procès
01:32tous les jours et ces gens ont inventé quelque chose dans la salle des pas perdus qui est
01:36une sorte de hall dans le tribunal.
01:38Ils ont formé une aide du déshonneur, ils huent et filment les accusés qui se rendent
01:44à chaque fois dans la salle d'audience et au contraire, quand Gisèle Pellicot passe,
01:48ils l'applaudissent, elle a même reçu un bouquet de fleurs, elle sourit, elle semble
01:51très touchée par ce soutien-là et à l'inverse, les accusés sont de plus en plus tendus.
01:56J'avais beaucoup d'appréhension avant de voir les vidéos, il y a eu un grand silence
01:59au moment de la diffusion de ces vidéos, on était tous journalistes et même co-accusés
02:04concentrés.
02:05Ce qui a brisé ce silence, ce sont les ronflements de Gisèle Pellicot qui montraient à quel
02:10point elle était endormie.
02:12On se regarde tous entre journalistes dans la salle en se disant « mais est-ce qu'on
02:16vient bien de voir ce qu'on a vu ? ». Ces vidéos, elles sont très crues, elles sont
02:19choquantes, elles restent en tête et en même temps, je pense qu'on a tous eu envie d'écrire
02:24là-dessus, de montrer vraiment ce qu'on avait pu voir et que sont la réalité des
02:29viols subis par Gisèle Pellicot.
02:31C'est un procès qui dit quelque chose de notre société, ce qui n'est pas si fréquent
02:34que ça dans les procès d'assises.
02:36Il y a aussi cette figure qui est Gisèle Pellicot, qui est devenue une icône féministe
02:41et qui a réussi à faire de ce procès un enjeu de société qui est d'une dignité,
02:46d'une simplicité et d'une normalité assez incroyable.
02:51Les gens peuvent facilement s'identifier à la fois à la victime et se dire que les
02:57accusés peuvent être leurs voisins ou leurs boulangers.
03:00Donc, je pense que c'est très parlant pour le quotidien des gens.