• il y a 3 mois
Jeudi 26 septembre 2024, SMART JOB reçoit Muriel Touaty (Partner Education, Recherche & Innovation, Onepoint) , Marc Sanchez (secrétaire général, SDI (Syndicat des Indépendants et TPE)) , Yvan Ricordeau (secrétaire général adjoint, CFDT) et Brigitte Vaudolon (administratrice, FIRPS)

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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job. Votre rendez-vous, emploi et
00:11rush management, débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles. Bien dans Smart Job,
00:15on parle aujourd'hui du harcèlement, harcèlement sur son lieu de travail. On va en parler avec
00:19Brigitte Vaudelon, administratrice à la FIRPS et elle a un livret justement extrêmement détaillé
00:25sur ces enjeux autour du harcèlement au travail. Le Cercle IRH est un grand entretien avec Marc
00:31Sanchez, le secrétaire général du SDI. Les indépendants, face à toutes les réformes qu'on
00:36nous annonce, la hausse du SMIC, la hausse des impôts, on fera le point avec lui. C'est vrai
00:41que le moral des TPE, PME n'est pas au beau fixe. On en parle dans le grand entretien. Et puis dans
00:46Fenêtres sur l'emploi, booster la RDI recherche et développement, ça veut dire booster l'emploi
00:52et on va en parler avec Muriel Twati, partenaire éducation recherche et innovation chez Winepoint
00:56qui d'ailleurs lance un grand événement autour justement de ces enjeux de R&D. Voilà le programme,
01:02tout de suite, c'est Bien dans Smart Job.
01:15Bien dans Smart Job, on parle aujourd'hui du harcèlement, harcèlement au travail,
01:20harcèlement moral, harcèlement sexuel, c'est un sujet très très vaste dont on parle beaucoup sur
01:25ce plateau. Avec un éclairage, Brigitte Vaudelon, merci d'être avec nous. Vous êtes administratrice
01:30à la FIRPS et vous avez devant vous ce document qui va probablement accompagner un document
01:37actualisé. La FIRPS, rappelons-le, c'est des cabinets, plus de 21 cabinets, et grâce à leurs
01:43données, à leurs travaux, ont donné naissance à ce fascicule, c'est bien cela. Voilà, c'est ça,
01:48c'est un travail collectif des 21 cabinets de la FIRPS qui ont réuni leurs consultants toute
01:53une journée. On a fait des ateliers en fait et on a synthétisé, on a essayé vraiment
02:00d'être le plus concret possible, le plus pragmatique possible, donner des conseils, faire un
02:05guide pratique qui donne des repères parce que face à des allégations de harcèlement, il est
02:10extrêmement complexe en fait d'aborder ces sujets, donc des repères pratiques pour aborder
02:18les choses en toute sécurité. Vous soulevez le problème de fond que rencontrent les cabinets,
02:23les RH et les entreprises. Est-ce que je suis face à quelqu'un qui est réellement harcelé ou est-ce
02:30que je suis face à quelqu'un qui, dont le manager par exemple, lui a demandé des résultats, des
02:34comptes, et les cabinets et les RH sont toujours face à un casse-tête en disant il faut éviter le
02:39harcèlement sans réellement savoir si on est dans un cas de harcèlement. C'est un sujet quand même ça.
02:42C'est un vrai sujet oui. Quand on en a débattu avec les consultants de nos cabinets, on s'est
02:47accordé pour dire que dans les trois quarts des situations, ce n'est pas du harcèlement au sens
02:55légal du terme. Nous on n'est pas habilité à juger ça. C'est la justice qui finalement va trancher ?
03:02Oui, c'est le juge qui en dernier ressort décide si c'est harcèlement ou pas. Nous on est fondé à
03:07instruire des choses, à interroger des gens, à pouvoir faire une analyse et dans la plupart des
03:14situations on constate que ce sont des problèmes de communication, c'est parfois du management très
03:19maladroit, c'est parfois effectivement des injonctions à faire des choses là où avant j'avais un manager
03:25qui ne me demandait rien. Donc ça peut être aussi les conséquences du Covid qui a fait
03:34beaucoup de dégâts sur la santé mentale. Mais c'est la quatrième
03:39decouvre de votre guide, trop souvent les conclusions d'une enquête pour harcèlement ne font que d'être
03:42déçus et engendrent des conséquences délétères pour le collectif du travail. Ça veut dire que
03:47parfois on crée une sorte d'énergie incroyable autour d'un dossier de harcèlement, il fait
03:53pchit et puis la personne revient au travail et là quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
03:58Ça crée des tensions ? Pour la personne qui se sent mal, parce que la plupart du temps il faut bien
04:03reconnaître qu'il y a une souffrance derrière. Quelqu'un ne dit pas qu'il est harcelé
04:09juste pour faire joli. C'est un signal d'alarme en fait. Souvent c'est un signal d'alarme où il y a
04:13de la souffrance derrière. Donc si vous dites que vous vous sentez pas bien, que vous sentez harcelé
04:19et qu'il y a une enquête qui démontre que ce n'est pas du harcèlement, vous êtes déçus en fait. Et
04:24la personne qui est mise en cause, le manager ou un autre collègue, touche elle aussi. C'est
04:29extrêmement difficile, il y a des gens qui ne dorment plus la nuit après des allégations.
04:33Ça peut aller plus loin, ça peut aller jusqu'à des dépressions nerveuses et des situations de
04:37burn-out pour celui qui a subi injustement une accusation. Vous le destinez à qui ? Parce qu'on
04:43a bien vu ce travail collectif qui permet d'actualiser, de réfléchir à ces sujets. Qui
04:48doit lire ce livret ? Tous les acteurs de la qualité de vie au travail. C'est les DRH,
04:55mais c'est aussi les partenaires sociaux, c'est aussi n'importe qui. Un patron de PME qui n'a pas
05:04forcément un gros cabinet à ses côtés, qui voudrait mieux aborder les choses. On l'a fait
05:10accessible normalement à tous, donner des conseils simples, des repères simples, pour justement
05:15pouvoir permettre d'avancer sur ces sujets qui sont extrêmement glissants. Pour terminer notre
05:20échange et revenir sur ces enjeux, ils sont forts. Vous dites que ce n'est pas à nous de juger,
05:25mais n'empêche que le DRH a quand même dans son bureau ou sur son bureau un dossier à traiter.
05:31Elle ne peut pas le renvoyer à la justice. Il faut lancer une enquête. Il y a des partenaires
05:36sociaux qui... Pas toujours. On parle, on démine, on explique, on comprend comment. On peut déjà
05:41investiguer la situation, faire une première analyse avant de s'engager dans une enquête.
05:47Une enquête c'est coûteux d'un point de vue humain, c'est coûteux d'un point de vue budgétaire,
05:53et donc c'est mieux de l'éviter franchement. C'est pour ça qu'on dit aussi en premier recours,
05:59quand les personnes sont encore en capacité de se parler quand elles l'acceptent, la médiation est
06:04une solution aussi envisageable pour ne pas aller jusqu'à une enquête. Jusqu'à une enquête et
06:10jusqu'au pénal. Il faut préciser que le harcèlement va jusqu'au pénal. Ce n'est pas les prud'hommes
06:15qui ont à gérer ce truc. C'est très lourd. C'est excessivement lourd. Et rappelons que certains
06:19avocats glissent le harcèlement, il faut quand même le préciser, comme un élément supplémentaire de
06:23négociation pour le salarié. Nous le constatons effectivement de temps en temps que certains
06:31avocats ont pu conseiller des clients pour sortir des barèmes. Le levier du harcèlement, attention
06:38danger, lisez ce livret, ça permettra peut-être à vous DRH, chef d'entreprise de PME, de TPE,
06:43on va en parler dans quelques instants, d'avoir aussi des repères pour savoir ce qui est du
06:48harcèlement, ce qui n'est pas du harcèlement. Merci de nous avoir éclairé Brigitte Vaudelon,
06:52vous êtes administratrice à la FIRSP qui est le rassemblement de 21 cabinets et c'est le fruit
06:57de ce travail que vous nous avez présenté aujourd'hui. Merci beaucoup. On tourne une page,
07:02le Cercle RH, grand entretien évidemment avec cette actualité, un nouveau gouvernement, des
07:06réformes, le SMIC, des hausses d'impôts, évidemment des enjeux forts pour les TPE,
07:11pour les PME. On en parle tout de suite avec notre invité, c'est le Cercle RH.
07:22Le Cercle RH pour parler des dossiers chauds de la rentrée, je veux parler des dossiers qui vont
07:32impacter les entreprises et aujourd'hui en particulier les PME, les TPE, tous ceux qui
07:38ont des petites entreprises et qui évidemment observent la nomination de ces nouveaux ministres
07:43à l'industrie, à l'emploi et au travail et les mots de Michel Barnier parce qu'il va se passer
07:48évidemment des choses dans les semaines à venir et on en parle avec vous Marc Sanchez,
07:52ravi de vous accueillir, secrétaire général du SDI, le syndicat des indépendants. Combien
07:57d'indépendants réunis au sein de votre syndicat ? Aujourd'hui on fédère entre 25 et 30 000
08:02entreprises en adhésion directe. En liaison directe, ça veut dire que vous avez une photographie
08:06assez précise de l'état d'esprit des PME, TPE. D'abord un petit mot quand même sur le bilan
08:12parce qu'on va parler des enjeux de SMIC puisque c'est évoqué de salaires, d'impôts,
08:17un bilan quand même sur l'état des lieux. On a eu une crise Covid avec un soutien massif de l'État,
08:22chômage partiel, des prêts contractés par une partie de votre réseau et on voit aujourd'hui
08:28les conséquences qui avaient été indiquées, l'effet domino, c'est des faillites qui augmentent,
08:33je ne dis pas de bêtises. Si on prend les statistiques de la Banque de France au mois
08:37de juillet, on était en lycée sur 12 mois à 63 000 liquidations judiciaires dont à peu près
08:4626 % d'entreprises de moins de 5 salariés. Donc on est effectivement sur un niveau de cessation
08:54et on n'a pas encore fini l'année qui est effectivement colossale, qu'on n'a quasiment pas
08:57connu depuis les 15 dernières années. C'est ce que je disais en fait, c'est des chiffres, il faut
09:02revenir dans les années 2002-2003. Oui, à peu près à la crise de 2002-2003 et les subprimes aussi
09:072006-2007-2008. Quel est le problème, parce que ça c'est votre réseau, qu'est-ce qui fait qu'une
09:13entreprise aujourd'hui met la clé sous la porte ? Elle n'arrive plus à payer les prêts, elle n'a pas
09:17les clients en face, qu'est-ce qui se passe ? Disons qu'il y a eu beaucoup d'événements, alors
09:21vous avez évoqué effectivement la crise du Covid, mais on en est assez loin aujourd'hui et je pense
09:25que les entreprises qui tombent, les conséquences ne sont pas liées directement au Covid, on est
09:31plus en dernier ressort sur la baisse de la consommation, notamment l'inflation et la crise
09:36énergétique qui laisse encore pas mal de traces aussi dans des entreprises de proximité, je pense
09:41aux boulangers, aux pressings notamment, qui sont dans de vraies difficultés. L'inflation, on nous dit que c'est
09:47derrière, mais je lis ce matin dans la presse que les restaurateurs par exemple vont augmenter
09:52considérablement leurs prix et qu'un certain nombre de secteurs va faire la même chose.
09:57On se mord la queue, puisqu'en fait les restaurateurs augmentent les prix parce qu'ils ont moins de
10:01consommateurs et en augmentant les prix ils risquent d'en avoir encore moins, enfin c'est pas
10:06un cercle vertueux. Ça n'est jamais un cercle vertueux, c'est un peu le serpent qui se mord la queue,
10:10c'est-à-dire qu'à partir du moment où vous voulez augmenter le pouvoir d'achat, forcément c'est une
10:13conséquence inflationniste, ça joue sur les marges des entreprises, donc il faut aussi à un moment
10:17que l'indépendant, le commerçant, l'artisan puisse vivre de son activité, donc forcément si on a
10:24du mal à essayer de rogner sur ses frais généraux, ses fournisseurs et qu'on a assez usé sa propre
10:30rémunération, parce qu'il ne faut pas oublier là-dedans aussi quand on parle de pouvoir d'achat, quel est
10:34le pouvoir d'achat des indépendants, des commerçants, des artisans, aujourd'hui dans notre dernier
10:38baromètre, on a constaté qu'on avait quand même 47% des sondés qui touchaient moins d'un SMIC pour
10:43200 heures mensuelles, donc effectivement la crise de pouvoir d'achat, elle est impactée sur les
10:49salariés, mais elle est aussi impactée sur les entreprises, et c'est encore à ce jour, en tout cas
10:54c'est les entreprises qui permettent d'avoir des salariés.
10:56Arrivons aux réformes envisagées, puisque encore une fois le discours politique général du Premier ministre n'a pas eu lieu, il aura lieu début octobre.
11:04On a quelques pistes, il a donné quelques informations confidentielles, notamment sur les hausses d'impôts.
11:08Il a ouvert la porte.
11:09Il a ouvert la porte, en tout cas il a clarifié sa position et confirmé sur...
11:14Il a ouvert la porte et certains s'y sont engouffrés, je pense notamment à la déclaration de Patrice Martin.
11:19Exactement.
11:20Nous sommes prêts, dit-il, au MEDEF.
11:22Oui, lui est prêt peut-être avec ses grandes entreprises, mais nous dans nos entreprises à nous, donc les moins de 5, les moins de 10 salariés,
11:29c'est une ligne rouge à certainement pas franchir, parce qu'elle sera pas ni supportable, ni acceptable.
11:35On est déjà quasiment au taquet.
11:37Comme je vous le disais tout à l'heure, on a un niveau de pouvoir d'achat au niveau des travailleurs indépendants aujourd'hui,
11:42pour la moitié d'entre eux, un cas qui est plus que faible si on met ça en rapport effectivement au nombre d'heures travaillées,
11:47aux risques qui sont pris, aux investissements qui sont faits.
11:50Et cette situation d'incertitude, qui dure quand même depuis la désolution, donc ça fait quand même un certain temps,
11:56a déjà des conséquences économiques, puisqu'on a quasiment 69% de nos adhérents qui nous expliquent aujourd'hui
12:01qu'ils ont arrêté leurs investissements quand ils en avaient encore la capacité, voire même leur recrutement.
12:06Donc en fait ces phénomènes ne se constatent pas encore directement maintenant,
12:10mais on risque effectivement en 2025 de beaucoup tanguer si on a une politique fiscale qui est la même pour toutes les tailles d'entreprise.
12:18Alors précisons quand même que les entreprises françaises contribuent largement à l'effort national,
12:22puisque le taux de prélèvement, qu'on soit à l'INSEE ou Banque de France, c'est un peu plus de 47% de cotisations.
12:30Ça veut dire que le Premier ministre envisagerait quoi ?
12:36D'augmenter les cotisations, de travailler sur la CGCRDS ?
12:39Quels sont les leviers selon vous ? Parce que vous n'avez pas encore d'interlocuteur, j'imagine que vous n'avez pas encore vu votre ministre de préférence.
12:44Ah non, on a en attente du rendez-vous à ce stade.
12:47Avec qui ? Avec lequel ?
12:48Avec les deux. Avec le ministre de l'économie, M. Armand, et Laurent Saint-Martin, qu'on connaît bien,
12:54parce qu'on a déjà eu l'occasion de travailler avec lui au niveau des comptes publics.
12:57Et je pense que c'est lui, sous la tutelle de Michel Barnier, qui aura effectivement les éléments de décision.
13:03Donc c'est à eux à qui vous allez déposer le baromètre et les chiffres que vous nous donnez sur le plateau, là, aujourd'hui,
13:09en leur disant où est-ce que vous allez pouvoir augmenter les impôts ?
13:13Alors, il y a déjà des pistes qui ont été évoquées par le Premier ministre.
13:17Je pense, là encore, il y a une interview qu'il a accordée dimanche, il me semble que c'était dans le JDD,
13:21où il parle, effectivement, de revoir un petit peu le principe de rémunération des dividendes pour les dirigeants de SES, notamment,
13:28en voulant, effectivement, limiter les dividendes, un peu comme dans l'ISRL, où vous avez un pourcentage, en fait, du capital social,
13:34en voulant limiter les dividendes et passer la partie supplémentaire sur l'ISR, et donc y intégrer les cotisations sociales.
13:42Ça, je pense que ça va être... La recette estimée, c'est, grosso modo, à peu près, d'après nos calculs, à peu près 1,5 milliard d'euros,
13:50qui risqueraient de tomber, mais qui sont de la rémunération, effectivement, à nouveau taxée en moins pour des chefs d'entreprise qui...
13:56Qui se rémunèrent sur les dividendes, pour certains.
13:58Notamment, oui. Donc, ça risque d'être une très, très mauvaise surprise. En coût moyen, si on lisse, ça fait à peu près dans les 3 000 euros d'augmentation, à peu près, annuel.
14:06Emmanuel Macron avait dérégulé, permis un accès aux dividendes larges en payant une taxe...
14:11Oui, oui. En fait, c'est un vieux... C'est une vieille recette qu'on ressort aujourd'hui, qui, effectivement, a essayé de mettre en place un système d'inéquité, soi-disant,
14:21entre la forme sociétale SARL et la forme SAS. Le problème, c'est que le gouvernement a vu que la forme SAS est une forme qui est en explosion.
14:29C'est-à-dire, en constitution d'entreprise, aujourd'hui, il y a 630 000 SAS, et ça va monter.
14:34Donc, forcément, c'est plus facile d'aller taper, en termes d'imposition, sur une structure sociétale qui va gonfler,
14:40plutôt que sur une structure qui va diminuer.
14:42Parce que plus l'assiette est large...
14:43Exactement, et ça fera du rendement qu'on n'a pas aujourd'hui. Mais, là encore, sans contrepartie, c'est tout le problème.
14:49Vous avez envie de lui dire quoi, Laurence Amartin, et au ministre de l'Économie, concrètement ?
14:54Vous avez, vous, examiné des pistes possibles ? Parce qu'on évoque aussi, puisqu'il faut quand même partir du principe que ce gouvernement n'a pas la majorité absolue,
15:02et que la partie gauche de l'hémicycle évoque, quand même, des hausses de SMIC jusqu'à 1 600 euros net.
15:07On a déjà parlé de ce sujet, mais le sujet est sur la table. Est-ce qu'il faut ou pas augmenter les salaires ?
15:12Alors, là-dessus, le dernier baromètre qu'on a sorti au mois de juin a montré, effectivement, qu'il y avait 80% de nos adhérents
15:17qui étaient, bien évidemment, opposés à cette augmentation, sans compensation des charges inhérentes.
15:22Ce qu'il faut savoir, déjà, sur le SMIC, c'est que la hausse du SMIC sur les deux dernières années dans nos entreprises, c'est 14%.
15:29Donc, c'est quasiment le niveau inflationniste. On est même sur une indexation de la rémunération par rapport à l'inflation.
15:34Et le deuxième élément, c'est que c'est le gros de notre groupe. C'est-à-dire que 28%, aujourd'hui, des salariés sont des salariés dans les TPE,
15:40et notamment des salariés dans les entreprises à forte main-d'œuvre.
15:44Donc, nécessairement, si, effectivement, on a une augmentation sur de l'emploi, qui reste de l'emploi non qualifié, quand même, globalement...
15:50Vous parlez de quoi ? De nettoyage ? Sociétés de nettoyage ?
15:52Oui, c'est ça. Entreprises de nettoyage, entreprises dans le domaine du transport...
15:56Les transports qui nécessitent beaucoup de main-d'œuvre.
15:58Les HCR, aussi, évidemment.
16:00Donc, de ce point de vue-là, effectivement, ça risque d'être problématique.
16:03Et beaucoup s'engagent à, soit ne pas recruter, soit à licencier.
16:07Parce qu'on rentre, là encore, dans une espèce de défasage entre l'activité économique, en tant que telle,
16:13et la pression fiscale, actuelle, et qui risquerait d'augmenter par ces hausses de pouvoir d'action.
16:18Et d'ailleurs, il y a un risque potentiel pour vos clients, qui sont d'ailleurs souvent très contraints par les appels d'offres,
16:21puisqu'en fait, leurs prix sont bloqués, mais pour certains, d'augmenter les prix.
16:24J'évoquais la restauration qui dit, pas le choix, on va devoir augmenter.
16:28C'est tout le problème. Quand vous voyez, aujourd'hui, que la restauration se bat,
16:31j'ai vu ça sur l'UMI, notamment, pour que les tickets restaurants soient, justement,
16:34effectivement, fortement canalisés sur les restaurateurs, et non plus dans les grandes surfaces,
16:40ça fait partie de ce jeu-là, parce que c'est un enjeu économique à plus de 200 millions d'euros.
16:44Quand on voit que le salaire moyen dans ces secteurs a largement augmenté,
16:48depuis déjà, les trois ou quatre dernières années.
16:50Alors, il y avait certainement des correctifs à faire.
16:52Effectivement, il faut rester, quand même, assez carré dans tout ça.
16:55Et ce n'est pas le chemin qu'on prend.
16:57C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si on avait un message à faire passer au niveau du gouvernement,
17:01c'est, avant de commencer à engager les discussions, parce que ça a été assez vite,
17:04le gouvernement a été nommé samedi, et dès dimanche, on parlait déjà de la taxation
17:09sur les dividendes des indépendants, plus après la déclaration de Patrice Martin.
17:13On ne sait toujours pas, à ce stade, alors on espère, effectivement,
17:16voir le bout du tunnel d'ici au 1er octobre, mais on ne sait toujours pas, à ce stade,
17:21quelle va être, effectivement, la punition qui risque de nous être imposée d'un point de vue fiscal.
17:25On vous sent un peu en colère contre la position très rapide,
17:28puisqu'on a le sentiment que Patrice Martin anticipe, de toute façon,
17:31une augmentation des cotisations ou des impôts sur les entreprises.
17:34Ce n'est même pas qu'il anticipe, c'est qu'il l'acquiesce, en fait.
17:38Alors, dans le titre, qui est un titre, en fait, entre guillemets,
17:41donc on peut penser que c'est repris.
17:43Alors, ce n'est pas le sens de son papier, puisqu'il est, effectivement,
17:46sur une imposition plus ciblée sur les grandes, etc.
17:50même en y mettant certains bémols.
17:52Mais c'est le message, en fait, qui est assez dévastateur.
17:56C'est-à-dire que quand nos adhérents lisent ça, ils se disent,
17:58mais attendez, ce n'est pas possible.
18:00Mais nous, on n'a rien à voir avec des groupes du cas.
18:02Exactement, exactement. Et donc, forcément, c'est la réaction qui nous demande de porter.
18:06C'est pour ça que j'insiste un peu là-dessus, parce qu'il faut différencier,
18:09effectivement, les grandes entreprises, les moyennes et les petites.
18:12Les petites sont dans des situations très compliquées que j'évoquais précédemment.
18:15Et il est nécessaire, aujourd'hui, d'avoir, on va dire,
18:18y compris en termes de prélèvements obligatoires, de fiscalité et même de salaire,
18:22d'avoir une politique qui soit mesurée.
18:25Ce qu'il devrait faire, à mon sens, le gouvernement, aujourd'hui,
18:28s'il veut essayer de donner un petit peu d'espoir,
18:31c'est déjà de commencer à penser quels vont être les éléments qu'il va mettre en avant
18:35pour une baisse des dépenses et, surtout, une meilleure gestion de ces dépenses-là.
18:39Avant de parler d'augmentation des prélèvements, qui, comme vous l'avez souligné tout à l'heure…
18:42Vous remarquerez qu'il a fait l'inverse.
18:44Oui, justement.
18:45Il ne démarre pas par réduire les dépenses, il démarre par comment augmenter les recettes.
18:47Exactement, oui. Après l'un dans l'autre, ça peut arriver à la même chose,
18:51mais c'est toujours sur les mêmes cibles.
18:53Mais ce n'est pas la même stratégie.
18:55Les dépenses, c'est avoir une vraie stratégie autour de notre fonction publique,
18:59autour des axes stratégiques, c'est ça dont vous parlez ?
19:01Oui, et d'ailleurs, le président du MEDEF l'avait évoqué,
19:05les pistes, on les partage de manière assez similaire sur les constats.
19:11C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut éviter de tracer dans les dépenses
19:14qui économiquement sont, on va dire, viables pour le développement de notre économie.
19:19Et donc, de ce point de vue-là, effectivement, on attend des mesures,
19:23des annonces en tout cas, qui soient contraintes.
19:25Alors, ce qu'on peut comprendre aussi, c'est que le Premier ministre
19:29est quand même aussi assez cadré dans sa démarche au niveau du Parlement
19:34et notamment de l'Assemblée nationale.
19:35C'est ça, je l'évoquais, il n'a pas…
19:37Et c'est là où effectivement…
19:39Il n'a pas les coups des franches.
19:40Oui, on pourrait essayer de lui faire avaler des coups d'œuvre
19:43qu'il n'a pas envie d'avaler.
19:44Donc, c'est tout le problème.
19:45Avant de nous quitter, Marc Sanchez, on parle beaucoup de macro,
19:48d'économie, de chiffres, et c'est des enjeux forts.
19:51Quelle est la santé mentale de votre réseau ?
19:54Parce qu'on parle beaucoup de santé mentale et d'ailleurs,
19:56le Premier ministre a évoqué que la santé mentale était, serait le pilier
20:00ou le grand dossier, le grand chantier de l'année.
20:03Ils en sont où, vos indépendants ?
20:05Écoutez, ça fait un moment que je suis dans le monde patronal.
20:08En tant que chef d'entreprise et responsable syndical,
20:11je n'ai jamais vu des taux aussi négatifs.
20:13C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si on demande un petit peu,
20:15on le voit dans nos paramètres, quel est l'état d'esprit
20:17de nos entrepreneurs aujourd'hui,
20:19dans 89%, il est négatif et ça dure depuis déjà presque une année.
20:24Alors, dans le négatif, il y a des variations.
20:27Il y en a ceux qui sont en colère,
20:28il y a ceux qui sont complètement désespérés,
20:30il y a ceux qui estiment aujourd'hui qu'ils travaillent trop
20:32pour le retour qu'ils en ont et qui ont envie d'arrêter.
20:34D'où l'explosion d'ailleurs qu'on a sur les cessations volontaires
20:37d'activité, il y a eu 237 400 cessations volontaires d'activité
20:42exactement depuis le début de l'année.
20:44C'est plus 10% par rapport à 2023.
20:46Alors, certes, ce n'est pas tous des gens qui décident d'arrêter.
20:48Il y en a qui partent à la retraite, etc.
20:50Mais le gros des troubles constitue quand même
20:53certains entreprises qui baissent les bras.
20:56Et ça, ce qu'il faut savoir, c'est que le nerf de la guerre,
20:59c'est le moral pour un entrepreneur.
21:01Et à partir du moment où il est...
21:02Et la santé, je le redis.
21:03Oui, ça va avec, forcément.
21:05Ça peut jouer énormément.
21:06Et à partir du moment où il n'est pas présent,
21:08ça risque d'être compliqué.
21:09Merci Marc Sanchez, secrétaire général de l'ASDI.
21:11Merci à vous.
21:12Et vous êtes venu, j'allais dire presque en exclusivité
21:14sur notre plateau, faire passer les messages
21:16à Laurence Amartin et au ministre de l'Économie.
21:18Tout à fait.
21:19Laurence Amartin étant en charge du budget.
21:22C'est les messages qui vont, que vous allez leur transmettre
21:25de visu le jour où vous aurez le rendez-vous.
21:27Écoutez, oui.
21:28Et surtout, en plus, dans la déclaration de la passation de pouvoir,
21:32le ministre de l'Économie a dit qu'il allait
21:34effectivement être très attentif aux commerçants,
21:37aux artisans, aux dirigeants de TP,
21:39qui constituent la force vive et la majorité de nos entreprises.
21:42Donc on lui dit chiche et on attend, effectivement.
21:45Merci Marc Sanchez d'avoir donné rendez-vous.
21:47On tourne une page après ce grand entretien
21:50et ces annonces, ou en tout cas ces revendications.
21:53On s'intéresse à la R&D, oui, dans Fenêtres sur l'emploi.
21:55Et c'est tout de suite.
21:56Bisous Marc.
22:08Fenêtres sur l'emploi pour parler d'un sujet
22:10dont on a peu parlé ici sur ce plateau, la RDI.
22:13Alors la RDI, c'est Recherche, Développement et Innovation,
22:16qui est un booster d'emploi.
22:17Oui, ne touchons pas à la RDI, puisqu'on parle de réformes
22:20et Michel Barnier cherche des économies.
22:22Ne touchons pas à la RDI.
22:24Muriel Toiti, ravi de vous accueillir.
22:26Vous êtes partenaire éducation-recherche-innovation
22:28chez One Point, avec cet institut transversal,
22:31avec un événement, il faut le préciser,
22:33qui est directement lié à ce dont on va parler,
22:36autour de la RDI, avec des acteurs de premier plan
22:40qui vont nous parler de leurs enjeux.
22:42Ça sera le 15 octobre prochain, faut-il le préciser,
22:45ça sera la troisième édition.
22:47Je vous ai vu lever les yeux d'ocelle quand même.
22:49On voit le gouvernement qui commence à y réfléchir
22:51et on l'évoquait, les impôts, trouver des marges.
22:55Est-ce qu'il n'y a pas une tentation aussi de s'intéresser
22:57à l'investissement que fait l'État en matière
22:59de recherche et développement et d'innovation ?
23:01Et comment ?
23:02Il y a un sujet.
23:03Il y a un grand sujet, absolument.
23:05Alors je dois dire quand même qu'en la matière,
23:08l'État a quand même fait des efforts.
23:10On le voit avec notre écosystème d'innovation en France,
23:13qui a accéléré, qui s'est accéléré ces dernières années.
23:17En revanche, je rappelle juste que la France,
23:19elle loue 3% de son PIB à la recherche et au développement,
23:23alors que dans des pays beaucoup plus petits,
23:25et j'en veux pour preuve les pays anglo-saxons
23:27et notamment Israël, ça a dépassé 8%.
23:29Donc il y a ici un sujet.
23:31Quand on ne comprend pas ou on ne prend pas
23:33comme postulat de base que la recherche
23:35et le développement est le socle même
23:37de la création de valeur pour justement l'innovation
23:41et qui dit recherche, développement et innovation
23:45dit nécessairement croissance, industrialisation de notre pays
23:49et création d'emplois.
23:51Donc il faut absolument booster la recherche et le développement,
23:55notamment avec ce focus dont on parlera le 15 octobre prochain
23:58autour des PME, autour des ETI et même des TPE.
24:02Booster la recherche et le développement et l'innovation,
24:05ça veut dire quoi ?
24:06Ça veut dire des entreprises assez fortes
24:08pour avoir des ingénieurs, pour avoir des gens qui cherchent
24:11ou est-ce que ce sont des organismes de recherche publique,
24:13c'est un vrai sujet, qui va pouvoir venir apporter
24:16une contribution aux entreprises privées ?
24:18C'est exactement les deux.
24:20C'est-à-dire cette capacité que doit avoir notre écosystème
24:24et je parle de la recherche publique avec le monde de l'entreprise
24:28à conjuguer à tous les temps, si je puis dire,
24:31cette alchimie entre l'excellence de la recherche fondamentale
24:35pour qu'elle bascule à l'applicatif
24:37parce qu'elle est justement dans l'entreprise.
24:39Et ce qu'il faut pour cela, c'est d'abord accélérer,
24:42stimuler chez nos PME, nos ETI qui, je le rappelle,
24:45sont le poumon économique de notre pays,
24:47accélérer cette dimension de recherche et de développement
24:50en essayant de les accompagner à lever les freins,
24:54à leur donner une lisibilité sur tous les moyens
24:57pour accélérer justement, et on en a en France,
25:00cette recherche et ce développement pour générer des solutions
25:04marchées et recruter des chercheurs.
25:06Ça, c'est important.
25:07Et ça, c'est très important.
25:09Recruter des chercheurs.
25:10Moi, mon obsession au quotidien, c'est de rapprocher
25:13la recherche publique avec le monde de l'entreprise
25:15parce que je considère que cette complémentarité
25:18dans la différence et l'acceptation de ces différences
25:20fait l'alchimie de l'excellence.
25:22Et qui dit excellence, dit bien évidemment, encore une fois,
25:24croissance, industrialisation.
25:26Et Dieu sait que nous en avons besoin dans notre pays.
25:28Et qui dit croissance, dit création d'emplois, donc valeur.
25:31On se souvient de crises passées, lointaines maintenant,
25:35sur la souffrance de nos chercheurs, de nos doctorants,
25:38qui, on s'en souvient, partaient aux Etats-Unis ou ailleurs
25:42pour pouvoir développer leur recherche.
25:44Est-ce qu'on doit mieux traiter nos chercheurs,
25:48ceux qui vont justement nourrir la R&D des entreprises ?
25:52Il faut faire un distinguo.
25:54Les chercheurs, on a des chercheurs en France
25:57qui sont excellents, mais qui font beaucoup
26:00de recherche fondamentale.
26:01J'ai toujours dit, venant d'un écosystème
26:05qui est à 4000 kilomètres d'ici, on en a débattu ici,
26:08le Technion de Haifa,
26:10que le chercheur doit devenir désormais,
26:15dans le monde global dans lequel nous vivons,
26:17un chercheur entreprenant.
26:18Je ne dis pas entrepreneur.
26:20Je dis un chercheur qui s'acculture facilement,
26:23bifurqué vers le monde de l'entreprise
26:26de façon sereine et décomplexée,
26:28pour pouvoir s'allier avec ce monde de l'entreprise
26:31pour justement développer ces solutions technologiques marchées,
26:34raisonnées marchées aussi.
26:36Mais l'histoire, le récit n'est pas que unilatéral.
26:39Il faut aussi que l'entreprise s'acclimate
26:43au monde de la recherche publique,
26:44développe ce que moi j'appelle un bien commun,
26:46autrement dit un langage commun, audible et lisible
26:49pour tous et partagé par tous,
26:51pour ensemble générer cette valeur.
26:53Ils partent, effectivement,
26:55ceux qui ont au-delà de chercher,
26:57ceux qui aussi trouvent, partent.
27:00Pourquoi ? Parce qu'il y a en France, encore hélas,
27:02énormément de freins.
27:04J'en veux pour preuve les freins administratifs,
27:06j'en veux pour preuve les freins financiers,
27:09même si la France a depuis 5 ans mis au point,
27:12avec France 2030 par le président de la République,
27:15un plan d'investissement à hauteur de 54 milliards
27:19pour pouvoir justement rattraper le retard industriel en France.
27:25J'en veux pour preuve également des mécanismes,
27:27et on les connaît, comme le crédit impôt recherche,
27:29les tests-chiffres, les PCRD,
27:31ou encore Horizon Europe et Horizon France.
27:33C'était ma première question, d'ailleurs.
27:34Absolument.
27:35C'est-à-dire, attention, pas touche,
27:36parce que c'est ce qui permet aux entreprises
27:38de pouvoir continuer à être innovants et compétitifs.
27:41Compétitifs, parce qu'on doit devenir
27:43premier rang des cordées en la matière,
27:45on doit réindustrialiser notre pays,
27:48on doit travailler,
27:50et chaque entreprise a aujourd'hui, me semble-t-il,
27:52une responsabilité sociétale et économique
27:56à canter de la recherche et du développement
27:59pour de l'innovation en leur mur,
28:02et faire en sorte que chercheurs et consultants
28:06ou collaborateurs d'entreprises,
28:08la main dans la main, travaillent ensemble.
28:10C'est le sens de cette troisième édition
28:13de l'événement annuel de l'Institut Chez One Point,
28:16où nous accueillerons trois tables rondes,
28:19dont vous me faites l'amitié dans l'animé Une,
28:21avec des patrons de PME, des patrons de TI,
28:25avec des présidents d'institutions de recherche et d'école.
28:28L'idée était de mettre ensemble des personnalités,
28:31des typologies de profits différentes,
28:33pour créer ce débat
28:35et accélérer vers le haut notre société.
28:37Merci Manuel Toiti,
28:39troisième édition de cet événement sur la R&D,
28:41vous l'aurez compris,
28:42partenaire éducation-recherche-innovation
28:44chez One Point,
28:45et à la tête de cet institut transversal,
28:47vous l'aurez compris.
28:48Merci à vous, merci à vous tous,
28:50merci à toute l'équipe,
28:51merci à Xavier à la réalisation,
28:52merci à Saïd pour le son,
28:54merci à Nicolas Juchat évidemment,
28:55merci à vous pour votre fidélité et vos messages.
28:57Je vous dis à très bientôt.
28:58Merci Arnaud.