Visitez notre site :
http://www.france24.com
Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24
Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Voilà l'appel de Volodymyr Zelensky à l'Assemblée Générale des Nations Unies.
00:05Venez vers nous, venez vers l'Ukraine, soutenez l'Ukraine
00:09pour assurer cette victoire diplomatique avant tout, plus que militaire finalement, Antoine Mariotti.
00:16Vous avez entendu la même chose, cette même résonance et les efforts de Volodymyr Zelensky
00:21à convaincre les pays pour rejoindre l'Ukraine et pour soutenir ces efforts-là.
00:26Oui, bonjour Julien. Et c'est vrai que pour y arriver justement,
00:29il a commencé fort en parlant immédiatement du risque nucléaire,
00:32en disant d'ailleurs que le message le plus alarmant qu'il avait eu pendant ces deux ans de guerre,
00:38c'était ce fameux rapport comme quoi il y avait des tirs de chars russes
00:41sur la centrale nucléaire de Zaporizhia en mars 2022 et que c'est la plus grande centrale d'Europe
00:47et que si ça arrivait à un moment donné, si ça allait plus loin et qu'il avait des rapports
00:51de services de renseignement sur une potentielle attaque à venir des russes sur certaines centrales nucléaires,
00:57et bien que ce serait une catastrophe nucléaire évidemment, mais une catastrophe pour le monde,
01:00que les radiations ne s'arrêteraient pas aux frontières ukrainiennes
01:03et donc que les voisins et le monde d'une manière générale pouvaient être touchés
01:07et donc qu'il fallait se réveiller. On a senti cet appui dès le début du discours
01:11pour pouvoir essayer d'accrocher sur quelque chose qui réveille un petit peu les consciences
01:15et il termine son discours en disant voilà, on vient de l'entendre, je veux une paix,
01:19je veux une paix pour mon peuple, je veux une paix qui est juste, mais pour ça,
01:22on a besoin de votre soutien, soyez des Nations Unies.
01:26Et un petit peu comme on a pu entendre dans le discours qu'on a suivi ensemble hier
01:30de Joe Biden, le président américain, il y a une sorte un petit peu de procès des Nations Unies
01:36tout en espérant que ça puisse changer. Il dit voilà, malheureusement aujourd'hui,
01:40à l'ONU, il est absolument impossible de traiter de la guerre, de régler la guerre
01:44parce qu'il y a ce vétorus au Conseil de sécurité des Nations Unies qui bloque tout.
01:48En revanche, dit-il, l'ONU peut agir pour la paix, peut se mobiliser,
01:52peut permettre de fédérer un grand nombre de nations pour pouvoir agir pour la paix
01:56et imposer la paix. On voit bien que sa volonté, c'est de contraindre la Russie à la paix.
02:00Le porte-parole du Kremlin a répondu...
02:02Erreur fatale.
02:04Erreur fatale et on ne peut pas pousser la Russie à la paix.
02:08Mais en tout cas, aux yeux de Volodymyr Zelensky, dit-il,
02:11c'est la meilleure chance, l'ONU, pour parvenir à la paix.
02:13Qu'est-ce qui se passe au-delà de ce discours ?
02:16Il y a vraiment un appel en coulisses, un travail de conviction, de pédagogie
02:21de Volodymyr Zelensky qui va voir quoi les pays du Sud,
02:24notamment pour les convaincre de faire cause commune ?
02:27Oui, et puis il y a un lobbying concret, permanent.
02:30Il le fait depuis le début de la guerre.
02:31On voit bien qu'il a endossé ce costume, plutôt avec brio d'ailleurs.
02:35Il a réussi à faire tomber les lignes rouges imposées par les Occidentaux
02:38et tous les pays qui l'aidaient pour certaines armes,
02:41pour des canons de longue portée, pour des avions, pour différentes choses.
02:45Là, il est en train d'essayer d'en faire tomber une autre.
02:48C'est de pouvoir frapper en profondeur sur le sol russe avec des armes occidentales
02:52pour pouvoir empêcher les menaces avant qu'elles frappent la Russie,
02:55mais dès leur envoi.
02:57Donc évidemment, il y a ce lobbying.
02:59Volodymyr Zelensky n'est pas arrivé ce matin ou hier soir à l'ONU
03:02pour faire son discours et repartir.
03:03Il est arrivé dimanche déjà.
03:04Et là, maintenant qu'il va finir cette parenthèse onusienne
03:09où il a rencontré beaucoup de monde en coulisses
03:11pour justement, un à un, aller convaincre les gens
03:13et ses homologues du monde entier de l'aider,
03:16de pousser les Américains et d'autres à l'aider.
03:18Juste avant lui, c'est Peter Pavel, le président tchèque,
03:21qui s'est exprimé, et pareil, qui est un grand soutien de l'Ukraine,
03:24mais qui a, dans son discours, appelé encore une fois à soutenir davantage l'Ukraine.
03:28Et maintenant que cette parenthèse onusienne va se terminer,
03:31il va aller de New York, où se passe cette Assemblée Générale,
03:34à Washington, rencontrer Joe Biden à la Maison Blanche
03:37pour lui présenter son plan pour la paix.
03:41Dont on ne sait rien pour l'instant.
03:43Dont on ne sait rien pour l'instant,
03:45si ce n'est que, manifestement, de source américaine,
03:48il y aurait encore d'une nouvelle demande d'armes pour pouvoir...
03:51En fait, l'objectif de Zelensky est de dire
03:54« Maintenant ça suffit, on a un risque d'avoir Donald Trump
03:56qui arrive à la Maison Blanche dans très peu de temps.
03:58Si vous ne nous aidez pas fortement, d'un coup, maintenant, rapidement,
04:03pour prendre le dessus sur la Russie
04:06et contraindre la Russie à venir à la table des négociations,
04:09qu'elle rejette d'un revers de la main pour l'instant,
04:12eh bien, dans ce cas-là, nous, ça va être très compliqué.
04:14Donc ce n'est pas un plan de paix ?
04:16C'est un plan...
04:17Le problème, c'est que pour avoir la paix,
04:18c'est une question de rapport de force, dans tous les conflits.
04:21Et tant que vous êtes sur le terrain en position d'un peu de faiblesse,
04:24vous avez peu de chances d'arriver à avoir la paix,
04:26ou en tout cas, une paix qui ne va pas vraiment vous avantager,
04:28qui va être à votre désavantage.
04:30Donc là, il a besoin que le rapport de force soit au moins tête-à-tête,
04:32si ce n'est de prendre un petit peu le dessus.
04:34La Russie s'est amusée à annoncer la prise de deux villes,
04:37de deux villages, juste avant le discours de Volodymyr Zelensky.
04:40Tout est une question de rapport de force
04:42pour pouvoir contraindre les autres à la négociation,
04:46parce que les Russes attendaient à prendre toute l'Ukraine, Kiev comprise,
04:49en une semaine, deux ans après.
04:50Ils sont toujours au prix de dizaines de milliers de morts dans ces rangs.
04:54Nos confrères de la BBC ont relevé, avec des noms,
04:57font un énorme travail qui a permis de recenser 70 000 soldats morts.
05:01Et on sait qu'il y en a bien davantage,
05:03et c'est uniquement côté russe.
05:04Pour une population russe, c'est compliqué.
05:06Donc à un moment donné, quand vous continuez ça,
05:09que vous mettez une pression supplémentaire,
05:10que vous arrivez, comme l'a fait l'Ukraine ces dernières semaines,
05:13à prendre du terrain russe, du coup,
05:15donc à inverser un petit peu la tendance,
05:18même s'ils n'arrivent pas à récupérer leur propre territoire,
05:20eh bien vous essayez de contraindre votre adversaire
05:23à venir à la table des négociations,
05:25c'est un grand classique,
05:26et dans une position un peu moins en position de force.
05:31Donc ça, c'est tout l'objectif de ce plan de paix qu'il veut présenter.
05:34Alors, à la fois, micro-parenthèse, à Joe Biden,
05:36mais aussi au Congrès américain,
05:38pour essayer de convaincre un peu tous les rangs de l'échiquier politique américain.
05:42On parle d'une rencontre avec Donald Trump aussi,
05:45pour Volodymyr Zelensky,
05:47qui a été confirmée, pas très confirmée,
05:48donc on va voir si ça se passe.
05:50Mais Donald Trump a dit hier,
05:52on doit quitter justement l'Ukraine.
05:55Il veut, Donald Trump, mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures,
06:00disait-il.
06:01Il a son plan, le candidat républicain.
06:04Ça voudrait dire quoi concrètement ?
06:05Une capitulation de l'Ukraine et un gel des territoires ?
06:09Bon, aucune guerre ne peut s'arrêter là en 24 heures,
06:11et certainement pas celle-ci.
06:12Donc ça, ce sont les mots, la communication de Donald Trump
06:16qui se veut le grand faiseur de deals.
06:17On sait qu'il est capable de vouloir faire bouger les lignes.
06:22Le problème, c'est qu'on voit bien que là,
06:23ce serait faire bouger les lignes en faisant des cadeaux à la Russie
06:25et en disant, voilà,
06:27on doit cesser de donner tout cet argent à toutes ces armes à l'Ukraine.
06:30Il oublie de dire d'ailleurs que ces armes sont payées aussi par les Américains,
06:35que ça fait fonctionner d'ailleurs les entreprises américaines
06:38et donc ça crée des emplois.
06:40Donc accessoirement, lui qui est toujours sur ce crédeau-là,
06:43il oublie un petit peu de le préciser.
06:46Mais très clairement, si Donald Trump arrive à la Maison Blanche,
06:49des déclarations, on est à l'abri de rien avec Donald Trump,
06:53donc je parle avec prudence,
06:55mais des déclarations qu'il a pu faire à ses proches,
06:58ce ne sera clairement pas en faveur de l'Ukraine
07:00et ce sera pour diminuer considérablement l'aide à l'Ukraine.
07:02Ce qui les contraindrait, encore une fois, peut-être à négocier,
07:05mais cette fois-ci, beaucoup moins en position de force,
07:07pour revenir à ce que l'on disait il y a quelques instants ensemble.