Le Premier ministre s'est fendu d'un coup de fil à la présidente des députés RN pour désavouer son ministre de l'Économie. Mais la méthode choque une partie du camp présidentiel qui accuse Michel Barnier de "compromission" vis-à-vis des élus de Marine Le Pen.
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00:00Oui, car ce qui s'est passé hier n'est pas un couac, comme on l'a dit, c'est un fait politique majeur.
00:05Imaginez bien un Premier ministre de droite à la tête, vous l'avez dit, d'une coalition qui ne dit pas son nom.
00:10Voilà qu'il appelle Marine Le Pen directement pour la rassurer après des propos d'un ministre qui, lui, est membre du camp macroniste.
00:20C'est assez compliqué, mais voilà que ce camp macroniste, déjà, a des doutes depuis le début sur la participation ou non au gouvernement Barnier.
00:28Une, jugeant d'abord qu'il est issu d'une droite plutôt conservatrice, et deux, qu'il n'a donné aucun élément de fond de programme.
00:35Alors pourquoi lui signer un chèque en blanc ?
00:37Ce matin, un dirigeant de la majorité me confie ceci, Michel Barnier n'aurait jamais dû appeler Marine Le Pen.
00:44Le communique est suffisé. On tombe dans son piège. On ne va pas s'excuser en permanence.
00:50Et c'est quoi, maintenant, la prochaine ligne rouge ?
00:53Et voilà que la Macronie a peur, maintenant, en ayant intégré ce gouvernement, d'avaler des couleuvres chaque jour, voire chaque semaine.
01:01Alors ce matin, il y a moins d'une heure même, Sophie Dupont et Sonia Reynaud sont allées à l'Assemblée pour voir Anton Armand,
01:09pour lui poser la question. Alors est-ce que vous êtes sous la tutelle, oui ou non, de Marine Le Pen ?
01:14Elles ont tenté de l'interroger. Je dis bien tenté. Écoutez.
01:18— M. Armand, est-ce que vous êtes sous la tutelle du maire de Marine Le Pen, désormais ?
01:24M. Armand, s'il vous plaît... M. Armand, s'il vous plaît, vous tournerez désormais
01:32cette soirée seule dans le rouge, avant de parler dans le matériel de radio ? M. Armand, s'il vous plaît...
01:38— Je vous ai remarqué qu'il n'est peut-être pas venu pour ça. — C'est ça, Martin ? — C'est ça, c'est ça.
01:41— Oui, très bien. Très bien. — M. le maire de Marine Le Pen, à vous, M. Michel Barnier.
01:48S'il lui est silencieux, les langues se délient du côté de la Macronie. Beaucoup attendaient aussi
01:53qu'il y ait un événement pour enfin dire publiquement que cette alliance est contre-nature.
01:58Et donc désormais, la menace pourrait venir de l'intérieur. On sait que... Et on dit, à juste titre,
02:06que cette alliance est sous la tutelle de Marine Le Pen, sous la tutelle aussi de la gauche,
02:11qui pourrait les censurer. Mais désormais, il y a un autre ennemi de l'intérieur. C'est la Macronie,
02:16qui, désormais, pourra ne plus accepter d'autres couleuvres. Et si certains macronistes votaient
02:23la censure à Michel Barnier, que ce soit la semaine prochaine ou au budget, avant, c'était un tabou.
02:29Désormais, c'est un fait qui est entendu et c'est un fait qui est discuté entre eux.