• il y a 3 mois
La comédie romantique est-elle réac ?
Cours de cinéma par Marianne Levy, autrice et scénariste, donné le vendredi 20 septembre à 18h30 au Forum des images.

Du premier regard au happy ending, la comédie romantique constitue un défi pour le scénariste. À la fois miroir cathartique d’un quotidien familier et reflet des fantasmes amoureux, elle bouscule aussi l’époque. De la première page du scénario à la dernière, voyage initiatique en écriture de romcom.

• Dans le cadre de la thématique Refaire l'amour. La comédie romantique dans tous ses états, du 17 septembre au 1er décembre 2024.
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Transcription
00:00:00Je suis très heureuse d'être là.
00:00:02Je pourrais continuer pendant une heure et demie
00:00:04à vous dire que je suis très heureuse d'être là.
00:00:06Mais ce n'est pas pour ça que vous êtes là,
00:00:08donc on va faire autrement.
00:00:10Écoutez, il faut que je vous dise,
00:00:12je ne suis pas prof.
00:00:14Moi, j'ai appris à travailler
00:00:16à l'université d'Ottawa.
00:00:18J'ai appris à travailler
00:00:20à l'université d'Ottawa.
00:00:22J'ai appris à travailler
00:00:24à l'université d'Ottawa.
00:00:26J'ai appris à travailler
00:00:28à l'université d'Ottawa.
00:00:30J'ai appris à écrire en regardant la télé.
00:00:32Je ne vais pas me livrer
00:00:34à un cours académique
00:00:36parce que je ne suis pas capable
00:00:38de faire ça.
00:00:40Ce que j'ai envie de faire avec vous,
00:00:42c'est faire ce que je sais
00:00:44faire le mieux, je crois,
00:00:46c'est-à-dire une tentative
00:00:48de réhabilitation de la comédie romantique.
00:00:50Un plaidoyer,
00:00:52si vous êtes d'accord.
00:00:54Si vous changez d'avis,
00:00:56je ne m'exaurerai pas.
00:00:58Je voudrais déjà commencer
00:01:00par remercier Fabien Gaffaise
00:01:02et toute l'équipe
00:01:04du Forum des images
00:01:06de m'avoir invité
00:01:08à poursuivre ma croisade
00:01:10ici au Forum.
00:01:12C'est un endroit que je connais bien
00:01:14parce que, non seulement je suis autrice
00:01:16et scénariste de comédies romantiques,
00:01:18mais j'ai une double vie,
00:01:20je suis un peu schizo,
00:01:22je suis aussi critique
00:01:24et j'ai connu cette salle
00:01:26au moment du Festival
00:01:28Cérémonia, quand il a débuté
00:01:30il y a longtemps à Paris.
00:01:32Je suis contente de revenir ici,
00:01:34c'est un endroit très chouette,
00:01:36avec des gens qui sont passionnés
00:01:38par le cinéma dans tous ses genres,
00:01:40qui n'ont aucun préjugé,
00:01:42la preuve.
00:01:44Je voudrais aussi
00:01:46remercier
00:01:48quelqu'un qui est là devant moi
00:01:50au deuxième rang,
00:01:52Marie Bouman.
00:02:00Je vous promets, je ne vais pas vous raconter
00:02:02ma vie très longtemps, même si j'en serais capable,
00:02:04mais je ne vais pas le faire, je vais m'auto-censurer.
00:02:06Je veux juste dire que c'est rare dans l'édition
00:02:08aujourd'hui,
00:02:10des éditeurs ou des éditrices comme Marie
00:02:12qui sont curieux,
00:02:14qui cherchent, qui prennent leur temps.
00:02:16Elle m'a contactée
00:02:18sur un réseau social en me proposant
00:02:20ce livre, et en me disant
00:02:22qu'elle avait vraiment cherché longtemps
00:02:24quelqu'un avec qui elle aurait envie de travailler.
00:02:26Je suis très honorée, merci Marie.
00:02:28Et un dernier remerciement,
00:02:30avant le dernier remerciement,
00:02:32à Thibaut de Saint-Maurice, qui n'est pas là ce soir,
00:02:34mais qui a préfacé mon livre
00:02:36de très jolie manière. C'est quelqu'un qui a
00:02:38un vrai point de vue, un vrai regard,
00:02:40une analyse pertinente
00:02:42et savante, puisqu'il est aussi philosophe
00:02:44sur la comédie romantique.
00:02:46Je suis vraiment
00:02:48honorée
00:02:50qu'il ait accepté de préfacer mon livre.
00:02:52Et puis monsieur,
00:02:54j'allais dire une grosse bêtise,
00:02:56il se trouve que je dis beaucoup de bêtises,
00:02:58mais donc...
00:03:02Là, je m'auto-censure, mais ça tombe bien monsieur,
00:03:04parce que du coup, ma bêtise vous a un petit peu réveillé.
00:03:08Enfin, donc voilà,
00:03:10reprenons-le sérieux. Et oui,
00:03:12je voulais remercier aussi, un demi-remerciement
00:03:14à Nadège Loiseau, qui est ici
00:03:16dans la salle, qui est une réalisatrice
00:03:18avec laquelle j'ai travaillé
00:03:20sur la première série que j'ai eu la chance de co-écrire
00:03:22et co-créer. Et elle m'a accueillie
00:03:24très généreusement, alors que
00:03:26elle n'était pas obligée, parce qu'on sait que les réalisateurs
00:03:28ne sont pas forcément
00:03:30dans une démarche collaboratrice
00:03:32avec les scénaristes.
00:03:34Et depuis,
00:03:36ça a été une espèce de comédie romantique amicale
00:03:38entre nous. Et voilà, merci Nadège.
00:03:40Donc voilà, maintenant que j'ai remercié
00:03:42la terre entière, on va pouvoir commencer
00:03:44ce titre.
00:03:46La comédie romantique,
00:03:48est-elle réac? Pourquoi ce titre?
00:03:50Parce que j'aurais pu dire, après tout,
00:03:52que la comédie romantique,
00:03:54l'interroger en disant
00:03:56pourquoi est-elle niaise?
00:03:58Pourquoi est-elle vide?
00:04:00Pourquoi est-elle stupide?
00:04:02Pourquoi est-elle une machine
00:04:04à fabriquer des préjugés
00:04:06ou à cristalliser
00:04:08des stéréotypes?
00:04:10Et bien moi, j'ai décidé
00:04:12de m'interroger, d'aborder
00:04:14ce cours, ce plaidoyer
00:04:16sous le prisme
00:04:18politique, parce que finalement
00:04:20je pense que c'est la chose
00:04:22qu'on peut, finalement la plus grosse
00:04:24insulte qu'on peut
00:04:26adresser à des auteurs, à des créateurs
00:04:28de comédies romantiques, les taxer
00:04:30de réac.
00:04:32C'est les propulser
00:04:34tout de suite dans un endroit
00:04:36où ils ont un rôle politique
00:04:38qui est
00:04:40restrictif,
00:04:42qui est
00:04:44l'inverse, en tout cas,
00:04:46du progressisme et de l'humanisme.
00:04:48Ce qui est, à mon sens,
00:04:50exactement l'inverse
00:04:52de ce qu'a produit
00:04:54ce cinéma.
00:04:56Évidemment,
00:04:58quand je parle de cinéma, je parle
00:05:00de vrai cinéma, parce qu'il y a quelque chose
00:05:02qui est une constante, quand on parle
00:05:04de comédie romantique, c'est qu'on l'identifie,
00:05:06on la relègue immédiatement
00:05:08à ce qu'elle a de pire, c'est-à-dire
00:05:10les téléfilms de l'après-midi
00:05:12qui ne sont pas du cinéma, en fait.
00:05:14Mais la question qui est importante
00:05:16de se poser, je crois, comme ça, en préambule,
00:05:18c'est de se demander pourquoi
00:05:20on renvoie
00:05:22la comédie romantique à la junk fiction,
00:05:24junk fiction comme junk food,
00:05:26alors que jamais
00:05:28on ne renverrait un film de
00:05:30Scorsese à un épisode de
00:05:32l'Inspecteur Derrick. Donc il y a quelque chose
00:05:34quand même de significatif dans
00:05:36cette manière de renvoyer,
00:05:38ou en tout cas d'enfermer,
00:05:40la comédie romantique dans ce qu'elle a de pire,
00:05:42c'est-à-dire un non-cinéma.
00:05:46Ce constat, il est
00:05:48également fait, alors là
00:05:50c'est peut-être des mauvaises langues
00:05:52qui vont la qualifier comme ça,
00:05:54mais il y a aussi quelque chose qui est un peu plus institutionnel,
00:05:56puisque finalement,
00:05:58si on prend les Oscars,
00:06:00par exemple,
00:06:02franchement le nombre de comédies romantiques
00:06:04de l'Oscar du meilleur film, on peut le compter
00:06:06sur les doigts d'une main.
00:06:08J'ai noté
00:06:10New York, Miami,
00:06:12qui est une des premières comédies romantiques
00:06:14qui date de 1934,
00:06:16avec Claudette Colbert et Clark Gable,
00:06:18qui est un très bon film,
00:06:20si vous ne l'avez pas vu, je vous engage à le voir,
00:06:22qui est déjà extrêmement subversif,
00:06:24puisqu'il met en scène
00:06:26une jeune héritière
00:06:28très, très libre
00:06:30et qui a envie de choisir son destin,
00:06:32qui échappe à son père
00:06:34et est poursuivi par les détectives
00:06:36de son père
00:06:38pour revenir dans le droit chemin
00:06:40et qui rencontre ce faisant, Clark Gable,
00:06:42qui est un journaliste tricard,
00:06:44qui est un peu alcoolique, qui s'est fait virer
00:06:46et qui se rend compte tout de suite
00:06:48qu'il a un scoop,
00:06:50que cette rencontre constitue un scoop
00:06:52et qu'il va pouvoir écrire une super histoire,
00:06:54évidemment ça ne se passera pas comme ça.
00:06:56Je voulais vous prévenir aussi, pardonnez-moi d'avance,
00:06:58je vais vous spoiler beaucoup ce soir,
00:07:00comme j'essaie de démontrer
00:07:02le pouvoir politique de la comédie romantique,
00:07:04je vais être obligée
00:07:06de faire certaines révélations,
00:07:08j'allais dire une grosse bêtise,
00:07:10mais c'est incroyable, j'ai beaucoup progressé,
00:07:12parce qu'avant je vous promets que je ne m'arrêtais jamais,
00:07:14je les disais, je regrettais longtemps,
00:07:16mais là non, c'est bien, tout arrive dans une vie.
00:07:18J'en étais donc
00:07:20à Claudette Colbert et Clark Gable
00:07:22qui n'étaient pas une bêtise.
00:07:26On en était aux films oscarisés.
00:07:28Ensuite il y a un film en 1958,
00:07:30Gigi,
00:07:32ensuite il y a un film de Billy Wilder absolument génial,
00:07:34The Apartment en 1960.
00:07:36Si vous ne l'avez pas vu,
00:07:38je vous engage à le voir.
00:07:40Il y a un film dont il est compliqué de parler aujourd'hui,
00:07:42parce qu'il y a des tas de cinéastes
00:07:46qui sont problématiques
00:07:48aujourd'hui de par leur comportement
00:07:50dans leur vie privée.
00:07:54Il n'en reste pas moins que ce film
00:07:56a un peu révolutionné
00:07:58la comédie romantique
00:08:00et qu'il a eu l'Oscar du meilleur film.
00:08:02Je veux parler de Annie Hall de Woody Allen
00:08:04en 1977.
00:08:08Évidemment avec toutes les réserves
00:08:12en prenant toutes les précautions
00:08:14et bien sûr en dénonçant
00:08:16tout ce qui est inacceptable dans les comportements
00:08:18avérés
00:08:20ou en tout cas dans des affaires en cours.
00:08:22Je voulais aussi
00:08:24pointer
00:08:26le dernier des films
00:08:28oscarisés qui est Shakespeare in Love
00:08:30en 1998.
00:08:32On est quand même en 2024.
00:08:34Dans mon livre,
00:08:36j'ai retenu 100 films
00:08:38et j'en ai visionné 300
00:08:40et je pense qu'il y en avait au moins 50 de plus
00:08:42que j'aurais pu intégrer dans cette somme de travail.
00:08:44C'est pour vous dire que vraiment
00:08:46les comédies romantiques,
00:08:48même du point de vue des professionnels
00:08:50de la profession comme on les appelle
00:08:52ne sont pas tellement reconnues
00:08:54pour leurs valeurs ni intellectuelles
00:08:56ni artistiques.
00:08:58On le déplore
00:09:00parce qu'il y a vraiment des grands chefs-d'oeuvre
00:09:02qui ont été
00:09:04tournés.
00:09:06En France,
00:09:08j'ai noté deux
00:09:10films qui ont été récompensés
00:09:12dans la catégorie
00:09:14du meilleur film étranger.
00:09:16Pas dans la catégorie du meilleur film français.
00:09:18Il y a eu 4 mariages en enterrement en 1995
00:09:20et l'année dernière
00:09:22Simple comme Sylvain.
00:09:24Donc ça ne fait
00:09:26quand même pas beaucoup de films
00:09:28qui sont consacrés
00:09:30pour leur qualité.
00:09:32Alors,
00:09:34la première chose qu'on peut se dire pour comprendre
00:09:36c'est qu'ils sont un peu ostracisés
00:09:38comme la comédie parce que ce que je pointe
00:09:40pour les comédies romantiques,
00:09:42je pourrais le pointer
00:09:44également en ce qui concerne les comédies
00:09:46à tel point
00:09:48qu'on revient souvent
00:09:50à l'idée, je vérifie le
00:09:52chrono parce que comme je suis très bavarde,
00:09:54je voudrais quand même avoir le temps de tout vous dire.
00:09:56On revient souvent à l'idée
00:09:58qu'il faudrait créer une catégorie
00:10:00spécifique à la comédie au César
00:10:02puisque les comédies sont
00:10:04systématiquement écartées
00:10:06au profit
00:10:08des drames.
00:10:10Comme si d'ailleurs
00:10:12on peut se demander
00:10:14pourquoi finalement il faut être tragique
00:10:16pour être intelligent,
00:10:18pourquoi il faut être tragique pour faire sens,
00:10:20d'où nous vient en fait
00:10:22cet héritage dramaturgique
00:10:24puisque à l'origine,
00:10:26je crois que ce n'est pas une bêtise
00:10:28mais en tout cas dans le théâtre antique
00:10:30les deux masques étaient à égalité,
00:10:32celui de la comédie et celui de la tragédie.
00:10:34Il y en a un qui s'est cassé la gueule,
00:10:36on ne sait pas trop pourquoi
00:10:38mais c'est un fait.
00:10:40Alors,
00:10:42j'ai fait le parallèle
00:10:44entre la comédie et la comédie romantique
00:10:46mais maintenant je voudrais vraiment
00:10:48m'arrêter sur les préjugés
00:10:50dont était victime la comédie romantique.
00:10:52Je pense
00:10:54qu'il y a quand même,
00:10:56je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:10:58mais à priori une forme de pudeur.
00:11:00C'est quand même quelque chose qui travaille notre intimité,
00:11:02qui travaille notre rapport à l'autre.
00:11:06Je pense que
00:11:08pour la plupart des gens
00:11:10ce n'est pas quelque chose qu'on revendique,
00:11:12le goût de la comédie romantique peut-être
00:11:14par pudeur
00:11:16mais sans que ça soit du mépris,
00:11:18sans que ça ne relève du mépris.
00:11:22Une fois qu'on a dit ça,
00:11:26quand ça se situe dans un endroit plus analytique,
00:11:28plus critique,
00:11:32cette forme de mépris
00:11:34pour moi, elle relève un peu
00:11:36du sexisme.
00:11:38La plupart des personnages principaux
00:11:40des comédies romantiques
00:11:42ce sont des femmes
00:11:44et la plupart des auteurs de comédies romantiques
00:11:46sont des autrices.
00:11:50J'assume l'idée que
00:11:52cela conduit
00:11:54à classer la comédie romantique
00:11:56au bas de l'échelle de la création
00:11:58cinématographique.
00:12:00On a encore beaucoup
00:12:02de progrès à faire.
00:12:06Pour reconnaître
00:12:08l'importance
00:12:10de ce cinéma
00:12:12même s'il est un cinéma
00:12:14essentiellement féminin.
00:12:18Ce que je trouve inouï
00:12:20dans cette manière
00:12:22de la disqualifier,
00:12:24cette comédie romantique,
00:12:26c'est que
00:12:28dès le départ,
00:12:30elle a été révolutionnaire.
00:12:32Dès sa création,
00:12:34cela a pris presque 100 ans.
00:12:36Grosso modo.
00:12:38Elle a voulu
00:12:40faire bouger les lignes.
00:12:42Elle a voulu
00:12:44faire débat.
00:12:46Elle a voulu servir
00:12:48de miroir à la société.
00:12:52Elle a énormément été en rupture
00:12:54avec
00:12:56le puritanisme
00:12:58qui s'est abattu
00:13:00sur l'époque.
00:13:02Vous savez,
00:13:04je ne sais pas
00:13:06si vous avez entendu parler
00:13:08du code ACE,
00:13:10le code de production cinématographique.
00:13:12Je suis un peu perturbée parce que
00:13:14je vois quelqu'un dans la salle
00:13:16que je n'ai jamais rencontré
00:13:18mais que j'avais envie de rencontrer.
00:13:20Je lui dis bonjour.
00:13:24J'en reviens au code ACE.
00:13:26Je n'ai jamais rencontré ACE
00:13:28mais je ne lui aurais pas dit bonjour
00:13:30puisqu'il a imposé le cinéma.
00:13:32En tout cas, ce code,
00:13:34c'est un code
00:13:36qui s'est abattu
00:13:38sur les studios hollywoodiens.
00:13:40Brusquement, dans les années 30,
00:13:42le rideau tombe alors qu'avant,
00:13:44il y a eu une période incroyable
00:13:46où il y avait une énorme liberté
00:13:48pas seulement d'expression
00:13:50mais de représentation.
00:13:52C'est bien là le cœur de notre sujet,
00:13:54l'enjeu de la représentation.
00:13:56Soudain, ce code
00:13:58s'impose à tous les studios.
00:14:00À ce moment-là, c'est dramatique
00:14:02parce que tous les scripts
00:14:04sont relus par des censeurs
00:14:06qui les passent au crible
00:14:08pour vérifier qu'ils sont conformes
00:14:10à la bonne morale de l'époque.
00:14:12Morale qui, cela va sans dire,
00:14:14je ne parle même pas de la sexualité,
00:14:16mais même du point de vue
00:14:20de la représentation
00:14:22et du rapport aux femmes.
00:14:24En fait, c'est un peu
00:14:26comment dire,
00:14:28leur Alpha et l'Oméga,
00:14:30c'est quand même une ménagère
00:14:32chez elle, américaine,
00:14:34un peu la sorcière bien-aimée
00:14:36en moins drôle,
00:14:38puisque on a tous trouvé ça drôle
00:14:40et finalement un peu féministe.
00:14:42Mais là, en l'occurrence,
00:14:44c'est un peu le même imaginaire
00:14:46mais avec ce carcan.
00:14:48Tout devait être conforme
00:14:50à la bonne morale.
00:14:52C'est vraiment une énorme contrainte
00:14:54Ce qui est complètement incroyable,
00:14:56c'est l'effet boomerang
00:14:58que ce code et cette censure
00:15:00ont provoqué.
00:15:02Ils ont voulu cadenasser le cinéma,
00:15:04la liberté de parole,
00:15:08enfermer la société américaine
00:15:12dans un puritanisme terrible
00:15:14et ils ont provoqué le contraire.
00:15:16Ce que ça a provoqué,
00:15:20c'est que les créateurs
00:15:22ont fait d'ingéniosité
00:15:24pour contourner la censure.
00:15:26Et là est née ce qu'on appelle
00:15:28la screwball comédie.
00:15:30Je suis sûre que vous en avez tous
00:15:32beaucoup entendu parler.
00:15:34Pour ceux qui n'en ont pas entendu parler,
00:15:36la screwball comédie,
00:15:38ce nom vient du baseball.
00:15:40Au baseball,
00:15:42le principe du jeu,
00:15:44c'est que je lance une balle
00:15:46et je frappe avec ma batte.
00:15:48Je ne suis pas très douée non plus en baseball.
00:15:50Le but,
00:15:52c'est de tromper l'adversaire
00:15:54en lançant la balle
00:15:56d'une certaine manière
00:15:58pour qu'il rate son coup.
00:16:00La trajectoire de la balle
00:16:02est déviée dans l'air.
00:16:04Normalement, quand on est un bon lanceur,
00:16:06c'est comme ça qu'on gagne.
00:16:08C'est comme ça que cette comédie
00:16:10a trouvé son nom,
00:16:12parce que les scénaristes et les réalisateurs
00:16:14ont trouvé des moyens
00:16:16pour tromper l'adversaire.
00:16:18Finalement, l'adversaire étant le censeur,
00:16:20et avec beaucoup d'ingéniosité,
00:16:22en passant évidemment par le rire,
00:16:24moi c'est ce que je qualifie
00:16:26de militantisme par le rire et l'amour,
00:16:28ils ont réussi
00:16:30à faire avancer les causes,
00:16:32notamment féministes,
00:16:34et les autres ne se sont aperçus de rien.
00:16:36Heureusement, ils n'étaient pas très intelligents,
00:16:38sinon on ne serait pas là pour en parler.
00:16:40Du coup, cette screwball comédie,
00:16:42elle est associée à des génies du cinéma,
00:16:48qui sont d'ailleurs, ce qui est intéressant,
00:16:50et qui nous ramène à ma réflexion
00:16:54du début de notre échange,
00:16:56c'est que c'est quand même considéré
00:16:58comme des génies du cinéma,
00:17:00dès qu'il ne s'agit pas de comédie romantique.
00:17:02Je pense à Capra, je pense à Lubitsch,
00:17:04je pense à Wilder évidemment,
00:17:08à Preston Sturges,
00:17:10vraiment plein de films délicieux, drôles et impertinents,
00:17:16et en fait c'est l'irrévérence,
00:17:18ils sont passés par l'irrévérence.
00:17:20Je ne suis pas sûre, j'aimerais les rencontrer,
00:17:22malheureusement ce n'est pas possible,
00:17:24et si je les rencontrais,
00:17:26je leur poserais cette question,
00:17:28de savoir si vraiment leur enjeu,
00:17:30c'était vraiment un enjeu politique
00:17:32au sens premier du terme,
00:17:34c'est-à-dire changer la vie de la cité.
00:17:36En tout cas, j'en suis sûre et certaine,
00:17:38parce que quand on voit leurs films,
00:17:40et je crois qu'il y a certains de ces films
00:17:42qui seront projetés pendant le cycle,
00:17:44un cycle génial d'ailleurs,
00:17:46près de 90 films,
00:17:48je préviens Pauline, je pense que je vais vivre au forum
00:17:50jusqu'au 1er décembre,
00:17:52merci de m'accepter.
00:17:54Ce que je veux vous dire,
00:17:56c'est qu'on leur a reconnu,
00:17:58sauf Wilder qui a eu cet Oscar du meilleur film
00:18:00en 1960 pour The Apartment,
00:18:02mais on leur a reconnu leur talent
00:18:04pour des choses qui ne sont pas des comédies romantiques.
00:18:06Mais en tout cas,
00:18:08ce qu'ils ont incarné, ces créateurs,
00:18:10c'est l'irrévérence.
00:18:12Et l'entertainment,
00:18:14le divertissement,
00:18:16pas au sens du temps de cerveau disponible,
00:18:18au sens de l'élévation,
00:18:20au sens du chemin vers l'autre.
00:18:22Parce que ce qu'ils ont toujours dit
00:18:24et ce que la comédie romantique dit,
00:18:26et c'est la raison pour laquelle
00:18:28je me suis lancée dans cette croisade,
00:18:30c'est que l'autre est une chance
00:18:32et pas un problème.
00:18:34Et en cela,
00:18:36et surtout aujourd'hui,
00:18:38on est tous très au fait de l'actualité,
00:18:40dire ça, c'est vraiment ultra-politique.
00:18:42C'est presque révolutionnaire.
00:18:44En tout cas,
00:18:46l'ascroboles-comédie, c'est ça qu'elle a fait.
00:18:48Elle est passée par l'irrévérence
00:18:50et ce qu'elle nous a montré,
00:18:52c'est déjà la puissance de la femme.
00:18:54Parce que dans ses films,
00:18:56les femmes étaient souvent
00:18:58beaucoup plus intelligentes que les hommes,
00:19:00beaucoup plus brillantes,
00:19:02elles avaient des ambitions professionnelles,
00:19:04elles étaient exactement le contraire
00:19:06de la ménagère.
00:19:08Bien qu'on n'ait pas à mépriser
00:19:10une ménagère,
00:19:12ce n'est pas du tout mon propos,
00:19:14mais en tout cas, c'était des femmes
00:19:16qui s'émancipaient.
00:19:18Et les hommes, bien souvent,
00:19:20je suis désolée messieurs
00:19:22qui êtes dans la salle,
00:19:24mais c'était vraiment souvent des pantins
00:19:26qui étaient un peu manipulés
00:19:28ou en tout cas qui n'étaient pas
00:19:30des femmes incroyables,
00:19:32qui ont d'ailleurs été incarnées
00:19:34par des actrices extraordinaires.
00:19:36Il y en a tellement
00:19:38de Marilyn Monroe,
00:19:40en passant par Catherine Edbourne,
00:19:42en passant par Barbara Stenwyk,
00:19:44c'est des légendes du cinéma
00:19:46hollywoodien qui les ont incarnées.
00:19:48Donc voilà,
00:19:50ces hommes, majoritairement
00:19:52à l'époque, bien qu'il y ait
00:19:54une scénariste qui a écrit énormément
00:19:56de scénarios, qui est totalement méconnue
00:19:58par le public, mais qui est absolument géniale,
00:20:00qui s'appelle Anita Loos, dont on parlera
00:20:02tout à l'heure, et qui a signé
00:20:04un nombre de scénarios incroyables
00:20:06qui ont été tournés par des hommes.
00:20:08Donc,
00:20:10oui, c'est un cinéma
00:20:12féministe
00:20:14en ce sens qu'il met en avant
00:20:16des femmes intelligentes,
00:20:18des femmes engagées, souvent même des femmes
00:20:20divorcées, un truc complètement dingue.
00:20:22Aujourd'hui, ça paraît banal, mais en 1930,
00:20:24c'est beaucoup moins banal que ça.
00:20:26Et
00:20:28c'est un cinéma qui est donc essentiellement
00:20:30anglo-saxon, puisqu'il trouve ses racines
00:20:32de l'autre côté
00:20:34de l'Atlantique
00:20:36et ensuite
00:20:38en Grande-Bretagne. Mais
00:20:40cependant, il y a en France
00:20:42un espèce de frémissement
00:20:44et certains cinéastes,
00:20:46et certaines cinéastes en particulier
00:20:48s'en sont emparées.
00:20:50Je vais citer quelques noms,
00:20:52mais il y en a d'autres. Je cite des noms
00:20:54d'une manière un peu... Je ne suis pas
00:20:56très objective. En fait, je parle d'un cinéma
00:20:58qui me touche, puisque
00:21:00la comédie romantique, c'est quelque chose d'extrêmement intime.
00:21:02Donc, voilà,
00:21:04on se connecte ou pas
00:21:06au travail d'un créateur.
00:21:08Donc, je pense à Julie Delpy,
00:21:10notamment avec ses films
00:21:12Three Days in Paris, Three Days in New York.
00:21:14Je pense que Lolo, par exemple,
00:21:16est une comédie romantique. Le film où elle raconte
00:21:18la manière dont
00:21:20son fils tente de ruiner
00:21:22son nouveau couple,
00:21:24qui est très drôle.
00:21:26D'ailleurs, je vous recommande ce film.
00:21:28Il est vraiment, vraiment très drôle.
00:21:30Je pense à Lisa Azuelos, qui est plus grand public,
00:21:32mais qui a quand même vraiment fait des chouettes films,
00:21:34notamment
00:21:36sur des bandes de femmes
00:21:38et également sur le syndrome
00:21:40du nid vide,
00:21:42Mon bébé, avec Sandrine Kibarin,
00:21:44qui a vraiment un chouette film
00:21:46qui a une conclusion qui me semble
00:21:48extrêmement politique, puisqu'elle en conclut
00:21:50que
00:21:52Sandrine Kibarin n'a absolument pas
00:21:54besoin d'être deux
00:21:56pour être heureuse, même si être deux, c'est pas forcément
00:21:58réac. Je souris
00:22:00parce que j'en parlerai un peu plus tard de ça.
00:22:02Et je pense aussi
00:22:04à Justine Trier, à Victoria,
00:22:06son premier
00:22:08long métrage, qui était une comédie romantique.
00:22:10Donc, je vais citer encore
00:22:12Nadege l'oiseau, puisqu'elle a
00:22:14signé ce très joli film avec
00:22:16Karine Viard, qui s'appelle Le Petit Locataire,
00:22:18qui parle de la maternité tardive,
00:22:2048 ans.
00:22:22C'est pas insultant de dire que c'est tardif, mais en tout cas,
00:22:24c'est un vrai défi pour une femme, en fait, de faire un enfant
00:22:26à deux ans d'avoir 50 ans.
00:22:28Et puis, je pense aussi
00:22:30à Muriel Magellan, qui me fait le plaisir
00:22:32d'être dans cette salle et qui a signé un très
00:22:34beau film qui s'appelle La page blanche,
00:22:36avec Sarah Geraudot, qui est une adaptation
00:22:38de
00:22:40Pénélope Magieux. Et je dis toujours Pénélope Magieux,
00:22:42et je dis jamais le garçon, et c'est très mal,
00:22:44mais ça rééquilibre
00:22:46peut-être, je suis désolée.
00:22:50Donc, je voulais parler
00:22:52de ces femmes, et il y a aussi d'autres
00:22:54comédies romantiques françaises, mais en tout cas, c'est celles
00:22:56qui m'ont marquée et qui
00:22:58m'habitent.
00:23:00Et surtout, ce que je trouve
00:23:02assez...
00:23:06Ce qui compte pour moi dans ces films,
00:23:08c'est la manière dont ils apportent
00:23:10un démenti assez spirituel
00:23:12à cette idée que la comédie romantique
00:23:14serait réac.
00:23:16Voilà.
00:23:20On va passer à autre chose,
00:23:22maintenant que j'ai parlé
00:23:26du cœur du sujet.
00:23:28Ce que je voudrais vous dire, c'est qu'en fait,
00:23:30vous, là, tous ici,
00:23:32vous êtes le pire cauchemar des scénaristes de comédies romantiques.
00:23:34Et franchement,
00:23:36il y a des fois où
00:23:38on est un peu fâchés contre vous,
00:23:40et il faut que je vous explique pourquoi.
00:23:42En fait, vous êtes notre concurrence.
00:23:44Vous voyez, quand on écrit
00:23:46un peu l'art, c'est vraiment très, très rare
00:23:48que dans la salle, il y ait quelqu'un qui
00:23:50soit spectateur et meurtrier.
00:23:52Ça doit arriver, mais
00:23:54statistiquement, c'est,
00:23:56à mon avis, très, très limité.
00:23:58En revanche, vous avez
00:24:00tous été amoureux, je pense.
00:24:02Peut-être que vous ne l'avouez pas, mais en tout cas,
00:24:04je ne vais pas faire le coup
00:24:06qui n'a jamais été amoureux, levez la main.
00:24:08Voilà.
00:24:10Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que
00:24:12vous avez tous été amoureux, et ce qui est sûr,
00:24:14en tout cas, moi, je le confesse, c'est que quand on est amoureux,
00:24:16quand on va à un premier rendez-vous,
00:24:18on y va rarement les mains dans les poches, en fait.
00:24:20Surtout à l'heure des
00:24:22applications de dating,
00:24:24on écrit un peu sa propre histoire.
00:24:26Vous voyez, on va au rendez-vous,
00:24:28on a un peu réfléchi à ce qu'on allait dire à l'autre,
00:24:30ce qu'on allait présenter de soi.
00:24:32C'est le grand défi quand on est amoureux, finalement,
00:24:34c'est de faire tomber le masque et de se montrer
00:24:36telle qu'on est. Donc, en fait, on ne le fait pas
00:24:38et on écrit sa petite histoire.
00:24:40Autant dire que quand vous êtes dans la salle de cinéma,
00:24:42que le noir se fait
00:24:44et que le film commence, vous nous attendez
00:24:46au tournant parce que vous savez très bien
00:24:48ce que c'est qu'une histoire d'amour.
00:24:50Et en cela, c'est un défi
00:24:52vraiment considérable artistique
00:24:54pour un scénariste,
00:24:56d'avoir en face de lui des experts,
00:24:58des experts de son genre.
00:25:00Alors, ce que je vous propose, si vous êtes d'accord,
00:25:02en même temps, si vous me dites non, je serai embêtée
00:25:04parce que j'ai fait beaucoup de feuilles là-dessus,
00:25:06c'est peut-être tout ce que je vais raconter.
00:25:08Mais en tout cas, ce que je vous propose, c'est de faire
00:25:10un voyage dans le cerveau d'un scénariste
00:25:12de comédie romantique.
00:25:14Du début de la création du scénario
00:25:16jusque à la dernière étape
00:25:18pour partager avec vous
00:25:20tous les défis qu'on doit affronter
00:25:22quand on écrit un film, une comédie romantique.
00:25:24Et évidemment, en miroir,
00:25:26puisqu'on parle de cinéma
00:25:28et pas de téléfilm
00:25:30de l'après-midi,
00:25:32j'essaierai de pointer la manière
00:25:34j'ai retenu, je me suis régalée,
00:25:36je remercie encore Pauline de m'avoir donné cette chance,
00:25:38je me suis régalée
00:25:40à sélectionner, je crois,
00:25:42neuf films, si je ne vous dis pas de bêtises,
00:25:44ou huit films, je crois,
00:25:46dont je vais projeter des extraits
00:25:48pour souligner la portée politique
00:25:50qui est la leur
00:25:52à mes yeux.
00:25:54Donc, on va commencer,
00:25:56alors,
00:25:58je ne vais pas non plus vous faire le coup,
00:26:00à votre avis, c'est quoi la première étape
00:26:02de toute comédie romantique ?
00:26:04Donc, je vous le dis,
00:26:06la première étape de toute comédie romantique,
00:26:08c'est exactement la première étape de toute l'histoire d'amour,
00:26:10c'est le premier regard.
00:26:12Le moment où vous croisez le regard
00:26:14de la personne qui, tout d'un coup,
00:26:16va
00:26:18provoquer quelque chose,
00:26:20je ne sais pas si on peut parler de chimie, déjà,
00:26:22parce qu'on a beaucoup parlé de l'effet des phéromones,
00:26:24je ne sais pas si c'est à ce moment-là que la réaction se déclenche,
00:26:26mais en tout cas,
00:26:28c'est à ce moment-là que l'histoire débute.
00:26:30Et ce qui est intéressant,
00:26:32c'est qu'à mon sens, c'est l'endroit de la subversion.
00:26:34C'est exactement à ce moment-là
00:26:36que nous, créateurs, en tout cas,
00:26:38quand on ambitionne de faire du cinéma,
00:26:40c'est à ce moment-là
00:26:42qu'on se positionne politiquement,
00:26:44parce que les deux personnes
00:26:46que tout oppose, puisque c'est toujours ça,
00:26:48deux personnes que tout oppose et qui vont faire le chemin
00:26:50ensemble jusqu'à la fin, pour finir
00:26:52ensemble ou pas, on en parlera plus tard,
00:26:54mais en tout cas, la subversion,
00:26:56elle réside exactement
00:26:58dans les deux personnes
00:27:00et la collision qu'on organise entre elles.
00:27:02Ça peut être
00:27:04un amour hétéro, un amour homo,
00:27:06ça ne change rien du tout.
00:27:08Tout à coup, il y a une friction.
00:27:10Voilà, ces deux personnes,
00:27:12elles sont différentes, et nous,
00:27:14on fait l'éloge de la différence quand on écrit
00:27:16une comédie romantique.
00:27:22J'ai écrit un truc, mais je ne comprends
00:27:24pas du tout pourquoi j'ai écrit ça.
00:27:26J'ai écrit
00:27:28pour vous dire, peut-être que vous allez m'éclairer,
00:27:30s'il était candidat à une élection,
00:27:32ce premier regard serait son programme.
00:27:34Je ne sais pas du tout de qui je parle.
00:27:36Ce n'est sûrement pas de Macron.
00:27:40Ce premier regard,
00:27:42c'est le premier cauchemar pour les scénaristes.
00:27:48Il est là, tout à fait là, politiquement.
00:27:50Ce premier regard, c'est son sujet,
00:27:52et en même temps, c'est ce sujet qui lui échappe.
00:27:54Pourquoi il lui échappe ?
00:27:56Parce qu'une fois qu'il a
00:27:58transpiré, vous savez que,
00:28:00par exemple, 4 mariages et un enterrement
00:28:02a été réécrit 19 fois.
00:28:04C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup,
00:28:06beaucoup de travail d'arriver à être drôle
00:28:08et romantique en même temps.
00:28:10Cette espèce d'effort,
00:28:12à un moment, on se dit,
00:28:14est-ce que c'est drôle, est-ce que j'ai écrit un drame Shakespeare ?
00:28:16Non, non, c'est drôle, c'est drôle.
00:28:18Finalement, ce script, on le donne à un réalisateur,
00:28:20qu'il donne à un producteur, et là,
00:28:22il nous échappe, puisque tout dépend du casting.
00:28:24Et ça, c'est quelque chose,
00:28:26imaginez la frustration
00:28:28d'avoir ciselé un travail
00:28:30vraiment pendant des semaines,
00:28:32des mois, certaines années,
00:28:34et finalement, à ce moment-là, le film va se faire
00:28:36pour des raisons qui n'ont rien à voir
00:28:38avec le propos politique, ou en tout cas le propos,
00:28:40ce que vous voulez, votre regard sur le monde.
00:28:42J'ai retenu deux exemples
00:28:44qui sont
00:28:46quand même assez
00:28:48frappants, en fait.
00:28:50Le premier, c'est
00:28:52Shakespeare in Love, je ne sais pas si vous avez vu ce film.
00:28:54En fait,
00:28:56l'héroïne est incarnée par Gwyneth Paltrow,
00:28:58alors que ça aurait dû être
00:29:00Julia Roberts. Quel est le rapport
00:29:02entre Julia Roberts et Gwyneth Paltrow ?
00:29:04Elles projettent quand même deux féminités
00:29:06complètement différentes. Aucune.
00:29:08Pour quatre mariages et un enterrement,
00:29:10là, je suis quand même sûre que vous l'avez quand même majoritairement
00:29:12vu.
00:29:14C'est dur de dire majorité en ce moment.
00:29:16...
00:29:18...
00:29:20Majoritairement vu.
00:29:22...
00:29:24Pardon pour cette dégréssion,
00:29:26sinon je vais me faire expulser.
00:29:28C'est bon, j'ai ma carte d'identité, tout va bien,
00:29:30je suis...
00:29:32Donc, quatre mariages et un enterrement.
00:29:36Figurez-vous que c'est le deuxième scénario
00:29:38de Richard Curtis,
00:29:40le pape de la comédie romantique britannique.
00:29:42Et,
00:29:44lui, voulait,
00:29:46vous savez, ce formidable acteur, malheureusement,
00:29:48décéder à Laine Rickman. Il n'était pas
00:29:50du tout pour Hugh Grant, mais alors pas du tout.
00:29:52Et en fait, il a perdu à deux contre un,
00:29:54puisque le producteur et le
00:29:56réalisateur,
00:29:58Mike Newell, ont donné leur chance
00:30:00à Hugh Grant. Et en fait, je pense que Richard Curtis
00:30:02peut leur dire merci, parce que
00:30:04sans lui, quatre mariages n'auraient sûrement pas été
00:30:06le même film.
00:30:08Bref, ce que j'essaye
00:30:10de pointer, c'est l'idée que cette étape
00:30:12déterminante échappe complètement à notre
00:30:14pouvoir, à nous, scénaristes.
00:30:16Et c'est à ce moment-là qu'on va lancer
00:30:18un extrait, s'il vous plaît.
00:30:22Qui n'est pas quatre mariages et un enterrement, ni Shakespeare in Love.
00:30:42...
00:30:44...
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00:32:04...
00:32:06C'est mon premier extrait, je voulais absolument vous parler de ce film New People, je vais
00:32:22aller être rapide puisque le temps défile et que je suis très bavarde, mais en tout
00:32:25cas c'est un film qui est absolument génial parce qu'en fait ce qu'il met en scène c'est
00:32:31ces deux personnages.
00:32:32Lui est issu d'une famille juive de Los Angeles, progressiste, et elle est issu d'une famille
00:32:37noire dont le père, incarné par Eddie Murphy qui est absolument génial dans le film, est
00:32:42un disciple de Louis Farrakhan, qui est un antisémite notoire.
00:32:45Donc forcément c'est un peu compliqué pour leur famille cette espèce de coup de foudre,
00:32:52les acteurs sont géniaux, Julia Louis-Dreyfus dans le rôle de la gauchiste de Beverly Hills
00:32:56c'est inoubliable, et en fait je voulais vous montrer ce film parce que c'est vraiment une
00:33:00collusion identitaire et là on est tout de suite dans le politique, vous voyez ce premier
00:33:04regard.
00:33:05Ce scénario est signé par Jonah Hill qui interprète Ezra et par Kenya Barris qui est
00:33:12un créateur noir américain qui travaille beaucoup la question de l'identité afro-américaine.
00:33:18Il est notamment à l'origine d'une série qui s'appelle Black-ish, qui est grand public
00:33:21et qui parle, Black-ish c'est presque genre noir, presque noir, enfin il travaille ce
00:33:26que c'est d'être noir, avec beaucoup d'humour, et il a fait une autre série que je recommande
00:33:31chaleureusement qui est géniale, j'ai le droit de parler de série juste une seconde
00:33:34même si c'est pas du cinéma, ça s'appelle Black as Fuck, pardon pour le gros mot ça
00:33:38veut dire, poliment en français, aussi noir que possible, et en fait c'est quelque chose
00:33:44d'un peu auto-fictionnel dans lequel il questionne son privilège d'homme noir riche et à succès
00:33:51dans Beverly Hills, et c'est vraiment hilarant, et notamment il se trimballe avec des grosses
00:33:56chaînes de rappeurs pour se rappeler l'esclavage et tout, mais on se doute bien que ça a jamais
00:33:59été tellement son, il a jamais été trop concerné par l'histoire des bateaux, mais
00:34:04en tout cas c'est vraiment, je vous recommande ce, parce que c'est vraiment une réflexion
00:34:07sur l'identité afro-américaine qui est passionnante et drôle, ce qui est difficile à concilier,
00:34:12et je voulais juste dire un mot d'un film, il n'y a pas d'extrait mais je voulais absolument
00:34:15en parler, d'un film qui s'appelle Kiss Me Kosher, qui me paraît très important aujourd'hui,
00:34:19qui est un film d'une cinéaste israélienne qui s'appelle Shirelle Peleg, et qui raconte
00:34:23de manière autofictionnelle un peu la manière dont elle a rencontré sa femme allemande
00:34:28à Tel Aviv, et elles se sont mariées depuis qu'elles habitent à Berlin, et forcément
00:34:32au niveau des grands-parents ça a été problématique, parce qu'on se doute bien que pendant une
00:34:36certaine période ils n'étaient pas exactement du même côté, et la grand-mère de Shirelle
00:34:41dans le film, en tout cas, elle tombe amoureuse de son voisin palestinien, donc c'est un film
00:34:45vraiment magnifique sur la tolérance, sur l'humanité, sur le chemin qu'on fait vers
00:34:50l'autre, et sur la manière dont l'autre nous enrichit, et sur le ravage des préjugés.
00:34:56Voilà, si vous pouvez voir ce film c'est important, même aujourd'hui, même si je
00:35:00suis sûre que pour elle c'est compliqué avec ce qui se passe, parce que c'est quelqu'un
00:35:05qui est une grande militante de la paix, donc forcément elle est traversée par tout ça
00:35:09d'ailleurs, comme nous tous.
00:35:10Alors vite, vite, vite, je passe au premier date, ça aussi le premier date, vous l'avez
00:35:15tous vécu.
00:35:16Alors, c'est aussi compliqué pour un scénariste, parce qu'il y a toujours cette histoire de
00:35:27je vais à un rendez-vous et je prépare ce rendez-vous, du coup, nous on a une énorme
00:35:32obligation de création, parce que vous nous attendez avec votre pop-corn, donc extrait
00:35:37s'il vous plaît.
00:35:47Non, c'est génial, c'est génial, je suis désolé de ne pas vous appeler de retour, le concept des deux noms était
00:35:57totalement trop grand pour ma copine d'intelligence de taille P.
00:35:59Non, c'est une chose de privilégie stupide, j'ai toujours choisi un personnage de cartoon
00:36:03la dernière fois que j'étais Mme Bambi.
00:36:05Tout va bien?
00:36:06Oui, merci.
00:36:07Et vous êtes de Horse & Hound?
00:36:08C'est ça?
00:36:09Oui.
00:36:10Alors, je vais m'éteindre alors, ne vais-je pas?
00:36:19C'est vrai, le film est génial et j'étais juste en train de me demander si vous aviez
00:36:42pensé à avoir plus de horses dans le film?
00:36:48Eh bien, nous aurions aimé, mais c'était difficile, évidemment, d'être installé dans l'espace.
00:36:56L'espace, c'est vrai, oui, évidemment, très difficile.
00:37:03Je suis vraiment désolé, je suis arrivé dehors, ils ont tiré ce truc dans ma main, je n'ai pas...
00:37:07Non, c'est de ma faute, je pensais que tout allait être terminé par maintenant.
00:37:09Je voulais juste, en quelque sorte, m'excuser pour le truc de l'embrouillage, je ne sais vraiment
00:37:13pas ce qui m'est arrivé et je voulais juste que vous soyez sûrs que vous étiez d'accord
00:37:17avec ça.
00:37:18Oui, oui, oui, absolument d'accord.
00:37:21Merci.
00:37:22Merci.
00:37:23Merci.
00:37:24Merci.
00:37:25Merci.
00:37:26Merci.
00:37:27Merci.
00:37:28Merci.
00:37:29Merci.
00:37:30Merci.
00:37:32Au revoir.
00:37:33Absolument.
00:37:37Sachez aussi que Mme Scott kan aussi vouloir profiter de son prochain projet
00:37:41qui se tombe à la fin des ones.
00:37:44Ah oui, excellent.
00:37:45Excellent.
00:37:52T'es sûr que pas de navette dans celui-là?
00:37:55Au moins pas de fanta, nos joueurs sont également intrigués par les deux.
00:38:01Oh, ou de la mauvaise chance.
00:38:06Mais, si il y avait des chevaux, vous les conduiriez ?
00:38:13Ou vous recevriez un double chevaux ?
00:38:21Je suis un complète idiot, je m'excuse.
00:38:25C'est très bizarre, c'est ce genre de chose qui se produit dans les rêves, pas dans la vraie vie.
00:38:29Je veux dire, des bons rêves.
00:38:33C'est un rêve, en fait, de vous revoir.
00:38:38Qu'est-ce qui se passe ensuite dans le rêve ?
00:38:43Je suppose que dans le scénario du rêve,
00:38:49j'ai simplement changé de personnalité,
00:38:53parce que vous pouvez le faire dans les rêves.
00:38:56Vous pouvez marcher dessus et embrasser la fille.
00:39:14J'ai l'impression que l'heure est arrivée.
00:39:15Vous avez obtenu ce que vous aviez voulu ?
00:39:18Près.
00:39:19Peut-être une dernière question ?
00:39:23Bien sûr.
00:39:24C'est ça.
00:39:28Êtes-vous...
00:39:30occupé ce soir ?
00:39:32Oui.
00:39:34C'est ça.
00:39:38Entrez.
00:39:41C'était plaisir de vous rencontrer.
00:39:42Oui, et vous ?
00:39:44Surréaliste, mais agréable.
00:39:54Il est comme ça.
00:39:55C'est trop bien.
00:39:59La force de ce film, c'est qu'il inverse le conte de Cendrillon.
00:40:05Cendrillon, c'est la jeune femme un peu naïve,
00:40:09en bas de l'échelle sociale, qui tombe amoureuse du prince.
00:40:12Là, il inverse le truc.
00:40:13Le prince, c'est Julia Roberts.
00:40:15Elle, c'est la star.
00:40:16C'est une star planétaire.
00:40:17Il nous emmène dans les coulisses d'un monde qui fait rêver tout le monde,
00:40:20le monde du cinéma.
00:40:21C'est Hugh Grant.
00:40:22Évidemment, la loose, quand on est Hugh Grant,
00:40:25on y croit moyen,
00:40:26parce que même si il est libraire, c'est quand même Hugh Grant.
00:40:30Mais en tout cas, le rapport de force est inversé
00:40:33et les représentations sont inversées également.
00:40:37Ça reste une référence aujourd'hui.
00:40:42Et même pour une nouvelle génération d'auteurs,
00:40:44je vais vous parler d'un film qui s'appelle Rail Lane,
00:40:47qui est sorti en 2023,
00:40:50qui a été réalisé par une jeune femme qui s'appelle Rayne Allen Miller,
00:40:54dont le scénario est signé par Tom Mellia et Nathan Brien.
00:41:00Et dans ce film, ils rendent hommage au cinéma de Curtis.
00:41:03C'est des jeunes Anglais, des trentenaires.
00:41:04Ils connaissent leur Curtis par cœur.
00:41:06Mais ils disent aussi qu'en fait,
00:41:07ce qui arrive dans les films de Curtis ne leur arriverait pas à eux.
00:41:11Et ils ont voulu représenter dans leur film un Londres qui leur ressemble.
00:41:15Un Londres sans les bus rouges, sans les gardiens de l'arène et tout ça.
00:41:18Un Londres multicolore, multiculturel.
00:41:21Et leurs deux héros, sans que ça soit un sujet,
00:41:24et ça c'est très fort en fait, le fait que ça ne soit pas un sujet,
00:41:27les deux héros de ce film, Rail Lane, sont deux acteurs noirs.
00:41:30Et ce n'est pas un sujet en soi, c'est juste que la force de la représentation
00:41:37est vraiment manifeste dans ce film, justement parce que c'est un non-sujet.
00:41:45Si vous ne l'avez pas vu, je vous en prie, allez-y,
00:41:47vous allez adorer.
00:41:49Voilà, je fais un deuxième extrait qui est encore plus politique
00:41:52sur justement le premier date.
00:41:54Mais là, c'est juste pour rigoler.
00:41:55Là, vous n'allez pas faire la même tête, mais vous allez faire une tête.
00:41:58S'il vous plaît.
00:42:18Congress has just approved me to give you my heat
00:42:22and moisture-seeking MX missile.
00:42:25I just want to rock your world.
00:42:27Baby, it's got to be you and me.
00:42:32You may not realize it tonight, but you're sending out
00:42:35some very strong vibes.
00:42:37May I continue?
00:42:39Well, you're lonely, you're alone, you're sad, you're confused,
00:42:45you're horny.
00:42:47You see, you need a man like me to understand you,
00:42:50to hold you, to caress you, to love you.
00:42:56You need me.
00:42:58What's your number?
00:43:00I know I only saw you for the first time in my life a minute ago,
00:43:04but I love you.
00:43:05I know I only saw you for the first time in my life one minute ago,
00:43:08but I love you.
00:43:09I love you.
00:43:10I love you.
00:43:12Look, baby, let's go to my house right now.
00:43:15Let's do the wild thing.
00:43:16I mean, let's get loose.
00:43:18I got my BA from Morehouse, my MBA from Harvard.
00:43:21I own a new BMW 318i.
00:43:24I make 53 thousand a year after taxes,
00:43:26and I want you to want me.
00:43:28Girl, I got plenty of what you need.
00:43:31Ten throbbing inches of USDA, government-inspected,
00:43:36prime-cut, grade-A tube steak.
00:43:41Yes, you don't have the same face, but you liked it.
00:43:45So I wanted to take this excerpt from Spike Lee's first film,
00:43:50a film he wrote with a screenwriter named Nora Neale Hurston.
00:43:58And what I find fascinating,
00:44:01it's the way he talks in this excerpt about the relationship
00:44:05between man and the first date,
00:44:07I think he's in a huge self-derision,
00:44:09which is quite tasty.
00:44:11But above all, what's interesting about this film,
00:44:13is that he plays Nola Darling,
00:44:15who is played by Tracy Camille-Johns,
00:44:19and this heroine needs three men to become a perfect man.
00:44:26No comment.
00:44:27Self-censorship.
00:44:29But what's certain is that he's talking about polyamory,
00:44:33when we haven't even invented the word yet.
00:44:36What I'm trying to say is that romantic comedy
00:44:38was the origin of the words we use today
00:44:50to describe our romantic behaviors.
00:44:53And I find this film fascinating,
00:44:55because Spike Lee transgresses to several titles.
00:44:57First, he plays an afro-american romantic comedy,
00:45:00which is important,
00:45:02especially when you know the power of representation.
00:45:05So he plays a romantic comedy about polyamory,
00:45:08and finally, he plays a romantic comedy about freedom,
00:45:12because this character of Nola is totally free.
00:45:16I wanted to move on to the next step of the script,
00:45:20which is the kiss.
00:45:22I think you heard about Shonda Rhimes,
00:45:27this american screenwriter,
00:45:29who is the origin of Grey's Anatomy,
00:45:31who produced Bridgerton,
00:45:33who is the star of the american screenplay.
00:45:36And when you ask her what she does for a living,
00:45:38she says,
00:45:39I make stuff for a living,
00:45:41which means I lie to make a living.
00:45:43You see, the problem with the first kiss,
00:45:45for us screenwriters,
00:45:46is that we can't lie.
00:45:48Because at that moment,
00:45:50you lived it.
00:45:52So we have to transcend this reality,
00:46:01and make it a dramatic issue,
00:46:03which makes sense.
00:46:05Here is an excerpt.
00:46:31Here is an excerpt.
00:47:02Here is an excerpt.
00:47:15I wanted to show you this film,
00:47:17for several reasons,
00:47:18this excerpt.
00:47:19Love Seemance is an adaptation of a novel,
00:47:23which was a best-seller.
00:47:27I have to put on my glasses,
00:47:29or I'll say stupid things.
00:47:31Love Seemance is a screenplay by
00:47:34Becky Albertalli,
00:47:36Elisabeth Berger,
00:47:38and Isaac Apthaker.
00:47:40I like to mention the screenwriters,
00:47:42because if there are no screenwriters,
00:47:43there is no film,
00:47:44and it's always good to mention them.
00:47:46The power of this scene,
00:47:48I think it's the power of this film,
00:47:50because it's a very familiar scene,
00:47:52because it's a Christmas scene,
00:47:55a family scene,
00:47:56a scene we all lived.
00:47:58And at the same time,
00:47:59this kiss, it's a dream kiss,
00:48:01hoped for, expected.
00:48:03And at the same time,
00:48:04it's very strong from a representation point of view,
00:48:06because Love Seemance
00:48:08is a romantic comedy,
00:48:10in the classical sense of the word,
00:48:13but the subject is the coming-out test
00:48:16for a teenager.
00:48:19I think it's a very beautiful film,
00:48:21because there is something...
00:48:24How can I say it?
00:48:26We manage to address a universal problem,
00:48:30and at the same time,
00:48:32show the ravages caused by intolerance,
00:48:36especially in adolescence.
00:48:39I wanted to show it to you,
00:48:42because in general,
00:48:46I noticed that often,
00:48:48when it comes to homosexuality,
00:48:50when these romantic comedies
00:48:52were not straight,
00:48:53they were more like pure comedy.
00:48:55And here, I think the gesture,
00:48:57is a sensitive gesture,
00:48:59and I thought it was important
00:49:01that these subjects were addressed
00:49:03in this way,
00:49:04and not just like pure comedy.
00:49:06Of course, I'm going to quote
00:49:08a film that necessarily
00:49:12has this theme,
00:49:15it's the film Certains L'Aiment Chaud,
00:49:17by Bill Wider,
00:49:18even though it was almost
00:49:20at the end of the Hays Code,
00:49:22and in any case,
00:49:24it contributed to the end
00:49:26of censorship in Hollywood.
00:49:28But you know,
00:49:29if you've seen this film,
00:49:31Jack Lemmon disguises himself as a woman
00:49:33throughout the film,
00:49:34and there is a billionaire
00:49:35who is crazy about him,
00:49:36and he can't get rid
00:49:38of this love triangle,
00:49:40and he says to him,
00:49:41in the end he is desperate,
00:49:42he says to him,
00:49:43but I am a man,
00:49:44and the billionaire in question
00:49:45answers him,
00:49:46nobody is perfect.
00:49:47It turns out that this line
00:49:49has become mythical,
00:49:50a bit like Meg.
00:49:52But I just wanted to tell you
00:49:54a little anecdote
00:49:55to tell you about the magic of cinema,
00:49:56and also the fact that it's really
00:49:57a collaborative work,
00:49:58it's that it was not at all
00:49:59what was written in the script,
00:50:01and that it was shot
00:50:02as it was written,
00:50:03and then there was a weekend,
00:50:04and Bill Wider and his screenwriter
00:50:06were not very happy
00:50:07with the fall of this film,
00:50:08because the fall of a comedy
00:50:09has to be really successful.
00:50:13And there is one who said,
00:50:15nobody is perfect.
00:50:16Ok, let's try.
00:50:17They noted it,
00:50:18they went back to the scene,
00:50:19and it's like,
00:50:20it's really magical.
00:50:23That's what I wanted to tell you.
00:50:28And I would like to point out
00:50:29a film that you should watch,
00:50:30it's Bross,
00:50:31it's a romantic comedy
00:50:33with two male heroes
00:50:35who fall in love,
00:50:36and there is really
00:50:37a strong corrosive humor,
00:50:41but at the same time
00:50:42it's a very successful film,
00:50:43because it's very political,
00:50:44I find it very thin
00:50:45from the point of view
00:50:47of LGBTQ representation,
00:50:49and it deconstructs
00:50:50prejudices a lot,
00:50:51but it really goes,
00:50:52I don't know if you know
00:50:53John Stewart,
00:50:54who is a kind of American
00:50:56humorist, journalist,
00:50:58who has a show in the United States
00:51:01called The Daily Show,
00:51:02and at the moment
00:51:03we listen to it a lot
00:51:04with the American presidency,
00:51:05it goes very well,
00:51:06Bross goes very well too,
00:51:08it didn't have the success
00:51:09it deserved in theatres,
00:51:10but you should really watch it,
00:51:11it's a very nice film.
00:51:13Let's talk about sex,
00:51:14if you agree.
00:51:16Obviously the first challenge
00:51:18for the screenwriter
00:51:20is censorship,
00:51:21at the time it was impossible
00:51:23to represent it,
00:51:24so there were little means,
00:51:27covers that we put
00:51:29to separate the hero and the heroine,
00:51:31who couldn't be in the same room
00:51:32in small outfits,
00:51:33I'm thinking of New York, Miami,
00:51:35but it becomes really interesting
00:51:38when there is more
00:51:40this history of censorship,
00:51:43and this is the time
00:51:45that I call the time of courage,
00:51:47because this scene of sex,
00:51:48you have to grab it
00:51:49to say something,
00:51:50and you have to grab it
00:51:51with all your might,
00:51:52because if you don't do it,
00:51:54and if it's a free sex scene,
00:51:56you miss out on your time.
00:51:59Excerpt please.
00:52:12Excerpt.
00:52:43I think they have an okay time.
00:52:45How do you know?
00:52:47I mean, how do I know I know?
00:52:49Because they...
00:52:51Yes, because they...
00:52:53How do you know that they're really...
00:52:56What are you saying,
00:52:57that they fake orgasm?
00:52:59It's possible.
00:53:00Get out of here.
00:53:01Why?
00:53:02Most women at one time or another
00:53:03have faked it.
00:53:04Well, they haven't faked it with me.
00:53:06How do you know?
00:53:08Because I know.
00:53:11Oh.
00:53:12Right. That's right.
00:53:14I forgot.
00:53:15You're a man.
00:53:16What is that supposed to mean?
00:53:18Nothing.
00:53:19It's just that all men are sure
00:53:20it never happened to them,
00:53:21and most women at one time or another
00:53:22have done it,
00:53:23so you do the math.
00:53:24You don't think
00:53:25that I could tell a difference?
00:53:27No.
00:53:28Get out of here.
00:53:36Oh.
00:53:38Oh.
00:53:41Oh.
00:53:43Are you okay?
00:53:45Oh.
00:53:48Oh, God.
00:53:51Oh.
00:53:52Oh, God.
00:53:54Oh.
00:53:56Oh.
00:53:58Oh.
00:54:00Oh, God.
00:54:03Oh, yeah, right there.
00:54:04Oh.
00:54:06Oh.
00:54:08Oh.
00:54:10Oh.
00:54:12Oh, God.
00:54:13Oh.
00:54:14Yes!
00:54:15Yes!
00:54:16Yes, yes, yes!
00:54:21Oh, yes.
00:54:23Yes, yes, oh!
00:54:26Yes, yes, yes!
00:54:29Yes, yes, yes!
00:54:32Oh.
00:54:33Oh.
00:54:34Oh.
00:54:35Oh, God.
00:54:37Oh.
00:54:40On est d'accord que c'est une des meilleures scènes de l'histoire de la comédie romantique.
00:54:52Pour la petite histoire, la personne qui parle à la fin, qui dit je prendrai la même chose qu'elle,
00:54:57il se trouve que c'est la mère du réalisateur, ce que je trouve assez savoureux.
00:55:01Il a fait tourner sa mère et il l'a fait, voilà, Rob Reiner.
00:55:05C'est un film de 1989 qui a été écrit par Nora Ephron.
00:55:09Pour résumer le film, c'est l'amitié entre un homme et une femme, est-elle possible ?
00:55:14La théorie de Sally sait que c'est possible, la théorie d'Harry sait que ce n'est pas possible.
00:55:20Et ça dure 11 ans, mais le film ne dure pas 11 ans, il dure environ 80 minutes.
00:55:24Ce que je vais juste raconter, parce que j'aime bien raconter toutes ces histoires,
00:55:28c'est que la naissance de ce film est dingue.
00:55:32Rob Reiner invite Nora Ephron à déjeuner au resto à Manhattan, et il lui propose un film sur les avocats.
00:55:37Ce qui n'a absolument rien à voir avec quand Harry rencontre Sally.
00:55:40Nora Ephron lui dit je suis désolée Rob, mais moi, ton truc, je vais passer, j'ai pas envie d'écrire ce film.
00:55:45Nora Ephron a été journaliste avant de devenir scénariste.
00:55:50Elle a gardé de son premier métier une forme de curiosité,
00:55:55donc elle commence à interroger Reiner et son producteur sur leur vie.
00:55:59On arrive au sujet de l'amitié homme-femme, possible, pas possible.
00:56:04Et du coup, elle leur appelle et leur dit c'est ça qu'il faut faire,
00:56:08il faut faire un film sur l'amitié homme-femme, comme quoi il faut toujours accepter les déjeuners,
00:56:12on ne sait jamais sur quoi ça peut déboucher.
00:56:15Ce qui est très particulier dans ce film, c'est que le script est extrêmement bavard.
00:56:21C'est vraiment un script qui est fait presque que de dialogues,
00:56:25et cette scène devait être une conversation, une conversation supplémentaire entre Harry et Sally,
00:56:32et il se trouve que je crois que c'est même Grayane, je suis presque sûre que je ne vous dis pas de bêtises,
00:56:37qui a eu l'idée la veille en disant ça serait bien de faire ça.
00:56:41La nuit porte conseil, et le matin elle se réveille et elle se dit c'est pas une bonne idée,
00:56:46elle ne voulait plus le faire, elle avait du mal à assumer l'histoire de mimer un orgasme,
00:56:50et finalement elle l'a fait, devant la mère de Rob Reiner.
00:56:54En tout cas, l'héritage de ce film, c'est qu'il me semble que la sexualité s'est imposée depuis
00:57:02comme un enjeu central dans les comédies romantiques.
00:57:06Le plaisir féminin est représenté, on combat la dimension normative de la sexualité dans sa représentation,
00:57:18et on la réclame plurielle, ce que je voulais dire, c'est une petite digression juste,
00:57:27Nora Ephron est morte d'un cancer malheureusement, il y a un certain nombre d'années,
00:57:32et Lena Donham qui a écrit Girls, qui a l'origine de Girls,
00:57:35qui a un regard beaucoup plus amer et moins joyeux sur notre intimité,
00:57:44elle se considère une héritière de Nora Ephron.
00:57:48C'est pour vous dire l'importance de cette créatrice dans l'histoire de la comédie romantique,
00:57:52d'ailleurs elle a été scénariste puis réalisatrice,
00:57:54et elle a ouvert la voie à de nombreuses autres femmes,
00:57:58comme une autre créatrice américaine que je vais citer ici,
00:58:03qui s'appelle Nancy Meyers, c'est un autre genre,
00:58:05c'est quelqu'un qui ne sort jamais sans son petit cachemire,
00:58:09c'est un cinéma très bourgeois, très blanc, mais pour autant très politique,
00:58:14notamment en ce qui concerne, elle a un grand combat, c'est l'agisme,
00:58:18elle a beaucoup représenté des héroïnes de plus de 50, 60 ans,
00:58:23et surtout mis en image leur désir, leur sexualité, la question du plaisir,
00:58:32et la question de l'émancipation, le fait d'être une mère et de rester une femme,
00:58:37même quand ses enfants partent de la maison.
00:58:41En tout cas, elle l'a fait avec Meryl Streep dans Pas Si Simple,
00:58:45elle l'a fait avec Diane Keaton dans Tout Peut Arriver,
00:58:48elle s'est fait un peu place dans ce film, puisqu'elle raconte l'histoire d'une dramaturge
00:58:52quittée par son mari, qui finit par avoir le choix entre
00:58:55Kenny Rips qui avait encore 33 ans et Jack Nicholson qui avait 60 ans.
00:58:58Donc on comprend que, regardez le film, vous ne croyez pas que c'est celui qui gagne qui va gagner.
00:59:04Ce n'est pas français ce que je viens de dire, mais en fait vous avez quand même compris.
00:59:09Pour vous dire que toute scène de scène est devenue politique après
00:59:14Quand Harry rencontre Sally.
00:59:18Alors l'étape suivante, c'est ce qu'on appelle la danse.
00:59:22Alors ça c'est quelque chose que vous ne connaissez pas,
00:59:25mais qui est vraiment scénaristiquement, je crois, la chose la plus difficile à réaliser.
00:59:29À l'époque de Jane Austen, qui est la grande prêtresse de la comédie romantique dans la littérature,
00:59:33la danse c'était le seul endroit où un homme et une femme, ou deux femmes, ou deux hommes,
00:59:37enfin peu importe, on s'est compris, pouvaient rentrer en contact physique.
00:59:41C'était au bal, puisque les convenances faisaient que les gens ne se touchaient pas.
00:59:45Et puis heureusement, le progrès est passé par là et maintenant on n'est plus obligé d'aller au bal.
00:59:51Mais du coup ça nous complique la tâche, parce que comment on symbolise,
00:59:54comment on représente à l'écran, comment on raconte le moment,
00:59:57la connexion parfaite où ces deux âmes deviennent sœurs.
01:00:01Et du coup la danse, qui était une danse littérale, devient une danse métaphorique.
01:00:05Et là, il faut l'inventer et il faut inventer une scène
01:00:10qui restitue la puissance miraculeuse de cette connexion.
01:00:14Extrait, s'il vous plaît.
01:00:31Extrait, s'il vous plaît.
01:01:01Extrait, s'il vous plaît.
01:01:31Extrait, s'il vous plaît.
01:02:02Extrait, s'il vous plaît.
01:02:25Alors vous allez me dire que j'ai triché parce qu'ils dansent.
01:02:28En fait, je n'ai pas vraiment triché parce que ce film, ce qu'il raconte,
01:02:32c'est mes rendez-vous avec Léo, si vous ne l'avez pas vu à voir,
01:02:34il est vraiment génial, ce film, il raconte l'histoire d'Emma Thompson,
01:02:38qui est une jeune veuve, jeune retraitée, et en fait, son mariage a été
01:02:41ce qu'on peut qualifier de décevant puisqu'elle n'a jamais eu d'orgasme,
01:02:44et elle est restée mariée longtemps, donc c'est une grande déception,
01:02:48forcément, pour elle, et ce que son mari n'a pas su lui offrir,
01:02:51elle a décidé de se l'offrir elle, et donc elle a recours à un travailleur
01:02:56du sexe, qui est joué par Darin McCormack, et là où Sophie Haïg,
01:03:00la réalisatrice, et le scénario signé par Cathy Brand, est très maligne,
01:03:06c'est qu'elle passe par cette fameuse scène de la danse,
01:03:09mais ce qu'elle nous dit, c'est qu'il faut danser pour jouir
01:03:12et pas danser pour aimer, ce qui est très, très différent,
01:03:15en fait, il n'y a vraiment pas de connexion d'âme, il y a juste un moment
01:03:22de se relaxer pour, peut-être, qu'il se passe quelque chose,
01:03:26et là où c'est vraiment, vraiment fort, c'est qu'en fait,
01:03:29bon, ça c'est un spoiler, donc si vous voulez pas être spoilés,
01:03:31embouchez-vous les oreilles, mais sinon, c'est pas grave,
01:03:34en fait, elle va jouir toute seule à la fin du film,
01:03:36il sera aux toilettes, et elle va s'auto-satisfaire,
01:03:40et c'est extrêmement politique quand même, dans ce que ça affirme
01:03:44du rapport de la femme à son corps, à son plaisir,
01:03:46d'un moment où elle le maîtrise, et du chemin qu'elle doit faire
01:03:51pour arriver jusque-là, quand elle a été prisonnière
01:03:54d'un mariage insatisfaisant.
01:03:58Donc, on peut qualifier ce film de comédie romantique antinormative.
01:04:03On va passer rapidement à l'étape du rival, alors le fameux rival,
01:04:09c'est la personne qui, à un moment, va rentrer dans la danse,
01:04:14dans une forme de revendication amoureuse.
01:04:17Alors, il y a deux catégories de scénarios,
01:04:20la catégorie qui ont recours à un rival au sens propre du terme,
01:04:24c'est pas les plus intéressants, mais des fois, ça a donné
01:04:26des bons films.
01:04:27Enfin, voilà, en gros, on va pas faire de...
01:04:30Non, on va pas faire.
01:04:32Et puis, il y a les choses les plus intéressantes qui, pour moi,
01:04:35sont des rivalités névrotiques, le personnage étant lui-même
01:04:40son propre ennemi, il est en rivalité avec lui-même,
01:04:43il doit lutter contre ses démons pour arriver à accepter
01:04:46l'idée de l'amour.
01:04:48S'il vous plaît.
01:04:50Oh, quelle différence, c'est incroyable, il me rappelle ma sœur.
01:04:55Alors, que pensez-vous ?
01:04:57Lola, je vais m'en occuper si vous voulez vraiment que je le fasse.
01:05:00Je veux dire, je ne veux pas que vous fassiez
01:05:01quelque chose que vous n'êtes pas prête pour.
01:05:04Je peux attendre.
01:05:05Oh, mon amour !
01:05:06Wow, il a une belle voix, mais...
01:05:10Wow, qu'est-ce qu'il y a avec la langue ?
01:05:12Je vais avoir besoin de la manoeuvre Heimlich.
01:05:15Merci.
01:05:17Oh, oui, c'est ça, ils sont attachés.
01:05:21Je suis désolé.
01:05:23Maintenant, on parle.
01:05:28Oh, d'accord, tu as menti à propos de Grande.
01:05:32Quoi ? Tu te souviens si j'avais la lumière sur moi ?
01:05:36Non, tu n'as pas la lumière sur toi.
01:05:37Oui, je sais.
01:05:38Ok, si ça t'aide.
01:05:41Dieu, j'espère qu'il est mieux avec la lumière sur.
01:05:42Je suis désolé.
01:05:46Il y en a partout.
01:05:47Fais-le déjà pour que je puisse commencer à le faire.
01:05:52Est-ce que Britney Spears est sur Leno ce soir ?
01:05:56Tu vas bien ?
01:05:58Oui, je vais bien.
01:06:04Oh, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:06:13Ok.
01:06:14Maintenant, on va nous unir, mon pote.
01:06:18Je veux dire, c'est ce que nous faisons.
01:06:22Tu vas bien ?
01:06:23Oui.
01:06:25C'est le regroupement ?
01:06:28Lola, je peux faire mieux.
01:06:30Tu veux un peu ?
01:06:34Oui.
01:06:42C'est une comédie romantique high concept.
01:06:47Ça existe aussi.
01:06:48C'est-à-dire qu'il y a un pitch qui est vraiment fantastique
01:06:52puisque Meg Dixon est la définition de ce qu'on appelle aujourd'hui
01:06:56un masque toxique.
01:06:58Il est hyper sûr de lui.
01:06:59Il se sert des femmes, d'une manière, je ne sais pas.
01:07:06Bref, il se sert des femmes et il est misogyne.
01:07:11Enfin, il est détestable.
01:07:12Et puis, un jour, il a un accident et il se met à entendre
01:07:14ce qui se passe dans la tête des femmes.
01:07:16Et là, révélation.
01:07:17Évidemment, comme c'est un...
01:07:19Je ne sais pas si j'ai le droit de dire des gros mots ou pas.
01:07:21Ça commence par un C, ça se termine par un N, c'est en trois lettres.
01:07:24C'est les jeux de chiffrer les lettres.
01:07:27Et bref, son premier réflexe, c'est d'utiliser sa nouvelle compétence
01:07:34pour arriver à ses fins, séduire toutes les nanas qu'il veut,
01:07:36progresser au boulot et tout ça.
01:07:38Et puis, il a une épiphanie et il découvre le concept très étranger à lui,
01:07:42le concept d'empathie.
01:07:43Et là, il va changer.
01:07:45Et ce film, il est vraiment, d'abord, très, très, très, très drôle.
01:07:49Je pense que c'est le film le plus drôle de Nancy Meyers,
01:07:50qui est déjà vraiment drôle en général.
01:07:53Et ce que je trouve intéressant, c'est qu'il déconstruit vraiment
01:07:55la puissance masculine.
01:07:58Et c'est même la déconstruction avant la déconstruction.
01:08:02Allons-y carrément.
01:08:08Voilà, c'est pour ça que je trouve que cette synase est importante
01:08:10et que c'est une championne de la diversité.
01:08:14Et alors, c'est vrai qu'on lui a reproché son cinéma très, très blanc
01:08:19et très bourgeois, mais elle a tenté de faire un monde honorable,
01:08:21parce que c'est quand même, finalement, le cinéma d'auteur,
01:08:24c'est des gens qui parlent de ce qu'ils sont.
01:08:27Et c'est d'ailleurs un débat qu'on pourrait avoir dans un prochain cycle.
01:08:31Qu'est-ce que le cinéma d'auteur ?
01:08:34Et en tout cas, si ça n'a pas déjà été fait, ça a sûrement déjà dû être fait
01:08:38puisque le front de visage, c'est quand même le paradis du cinéma.
01:08:41En tout cas, tout ça pour dire qu'elle a essayé de faire un monde honorable.
01:08:44C'est aussi l'autrice, la réalisatrice du Père de la mariée.
01:08:48Et le troisième volet, elle l'a tourné pendant le Covid.
01:08:50C'est un court métrage et elle a choisi que la mariée soit afro-américaine.
01:08:57Donc, elle a fait le chemin en se disant voilà, on m'a reproché ça.
01:09:00OK, j'en prends acte, même si ce n'est pas son monde à elle.
01:09:03En tout cas, elle a voulu.
01:09:05Voilà.
01:09:07Ça l'a concerné en tout cas, elle s'est sentie concernée par ça.
01:09:10Maintenant, on va parler de la rupture.
01:09:11On va en parler vite, sans extrait.
01:09:16En fait, ce que le scénariste recherche dans la rupture, c'est la rétractation.
01:09:20C'est d'opérer.
01:09:21C'est exactement ce qui se passe chez lui.
01:09:24C'est de faire, c'est un peu le miroir inversé du premier regard.
01:09:29C'est-à-dire que tout ce qu'il a construit, il va le déconstruire.
01:09:33Il doit vraiment se recentrer sur son propos initial et le déconstruire
01:09:39pour prendre de l'élan, pour parvenir à la fin du film.
01:09:45Il y a des gens qui ont fait des ruptures qui étaient vraiment intéressantes.
01:09:48Je vais juste vous citer deux films.
01:09:50Je vais citer Sans Sarah, rien ne va, qui a été scénarisé par Jason Segel,
01:09:55qui joue dans le film et réalisé par Nicolas Stoller et qui raconte,
01:09:59qui inverse le truc.
01:10:02C'est vraiment un homme qui est dévasté au sens du Kleenex et de la musique
01:10:06et de la danse.
01:10:07Et je ne sais pas si ce n'est pas des pop-corn qu'on mange quand on est
01:10:11dévasté, mais un truc gras et tout.
01:10:13Bref, il est l'objet de ça, de Jason Segel, de ce chagrin dévastateur.
01:10:17Je sens qu'il y a certaines personnes qui pensent qu'il faudrait qu'ils
01:10:21mangent autre chose que du gras.
01:10:24Et puis, je voudrais aussi vous parler d'un très joli film qui est méconnu,
01:10:26de Jennifer Kaitlyn Robinson, qui s'appelle Quelqu'un de bien.
01:10:30Et elle organise un enterrement d'une jeune fille à l'envers,
01:10:34c'est-à-dire que la rupture dure tout le film et toute la nuit.
01:10:37Et au petit matin, l'héroïne, qui est formidable,
01:10:40Gina Rodriguez, dans le film, elle s'est réconciliée avec elle-même.
01:10:44Et je trouve ce film intéressant parce qu'elle est quand même en maîtrise
01:10:52du début à la fin de ce processus de deuil.
01:10:55Vraiment, on est loin du téléfilm de l'après-midi.
01:10:58Voilà.
01:10:59Maintenant, je voudrais vous parler du plan, qui est l'avant-dernière étape
01:11:07de notre voyage dans la tête d'un scénariste, ce qui est bien parce
01:11:10qu'il est 19h53 et qu'avec les questions, il faut que j'aille finir à 20h15.
01:11:14Donc, le plan, c'est aussi une étape qui est un peu piégeuse parce
01:11:25qu'il a tout mis en place.
01:11:28À cette étape, le scénariste est arrivé presque à dire tout ce qu'il
01:11:31voulait dire.
01:11:32Mais ce n'est pas parce qu'il a dit ce qu'il voulait dire qu'on va
01:11:36produire le film.
01:11:37Et c'est à l'étape du plan que le producteur va dire OK, on y va,
01:11:41ou non, retourne à ton bureau, on n'y va pas.
01:11:44Parce que le plan, en fait, c'est là que réside l'exécution du concept
01:11:53du film.
01:11:54C'est-à-dire qu'il faut que ça marche.
01:11:56Il faut que l'histoire, la mécanique de l'histoire, c'est comme si vous
01:11:59faites un Rubik's Cube et qu'à la fin, il reste une face d'une couleur
01:12:02différente.
01:12:03Et si le plan n'est pas parfaitement exécuté, il va rester une petite
01:12:06face.
01:12:07Ça, ça fera en tout cas qu'un bon film ne sera pas mis en production.
01:12:11Donc le plan, c'est vraiment l'exécution de tout ce qui a été mis
01:12:19en place, tout ce qui a été installé et tout ce qui va aboutir au happy
01:12:24ending.
01:12:25Et souvent, ce plan coïncide avec le plan des personnages pour arriver
01:12:31à leur fin.
01:12:32Pardonnez-moi, c'est pas les spaghettis.
01:12:37J'aimerais un extrait, s'il vous plaît.
01:13:38Cartiers.
01:13:46Black, Star, Frost, Gore, talk to me, Harry Winston, talk to me.
01:13:52Did you hear me, Stopper?
01:13:53Take her to the witness stand.
01:13:55And the rest of you, take your places.
01:14:01You are fired.
01:14:02How could my son get mixed up with that type of girl?
01:14:05Now, young lady, we're here to dispense justice, not to watch a cabaret
01:14:17show.
01:14:17You understand me?
01:14:19Yes, Judge.
01:14:20All right.
01:14:23Did you or did you not steal the diamond tiara?
01:14:26Oh, no, sir, I did not steal it.
01:14:29The fact is, Lady Beekman's husband gave it to me.
01:14:33Your Honor, I'd like to give some information.
01:14:35The defendant here is...
01:14:36Silence!
01:14:37Silence!
01:14:40You have evidence that affects this case?
01:14:43Yes, sir, I have.
01:14:44By all means.
01:14:45Your Honor, before he talks, could I explain something?
01:14:47Go ahead, Miss Lee.
01:14:49Well, I have a friend named Dorothy, and she's a really good friend.
01:14:55And Dorothy knows that I would never do anything that was really wrong.
01:14:59Miss Lee, do you have to say this?
01:15:01Oh, yes, sir, I do.
01:15:04There's a certain young man that Dorothy likes.
01:15:07In fact, she's very fond of him.
01:15:09And Dorothy would never speak to this man again if he ever did anything to hurt me,
01:15:16Lorelei.
01:15:17So I think this young man had just better know that, well, well, Dorothy thinks she's
01:15:25in love with him.
01:15:26Mr. Esmond, I resign.
01:15:28What?
01:15:30So it's Men Prefer Blondes, a 1953 film by Howard Hawks.
01:15:36Screenplay by Charles Dürer, Joseph Fields and this famous Anita Luce,
01:15:41who is unfairly unknown, who is a brilliant screenwriter.
01:15:44What this film is about is the friendship of Jane Russell and Marilyn Monroe,
01:15:49who were born in the wrong neighborhood, in the wrong city, at the wrong time.
01:15:53And instead of being cornered by determinism,
01:15:58they fight it with their means.
01:16:01They are brilliant, smart, very determined.
01:16:04And they play men because they are much brighter than them.
01:16:10It turns out that in this scene,
01:16:12Lorelei made a big mistake.
01:16:14It's Marilyn Monroe.
01:16:15And in fact,
01:16:17Jane Russell pretends to be her in court to help her.
01:16:22So she plays...
01:16:23Because Marilyn Monroe, in this film,
01:16:24she really plays the blonde Candine that she wasn't.
01:16:28And that's how she makes her way.
01:16:33And so Jane Russell makes fun of her.
01:16:35I can't do that.
01:16:37But you get the idea.
01:16:40And I wanted to show you this excerpt because to talk to you,
01:16:47to develop this idea of progressivism and commitment of this cinema,
01:16:53we have to talk about romantic comedy because it's a question of female friendship.
01:16:56It's a question of the power of female friendship.
01:16:58It's a question of sorority.
01:17:00And we are in 1953.
01:17:03And as all good things have an end,
01:17:05we come to the happy ending,
01:17:06which is the last scenaristic step of a romantic comedy.
01:17:10And this happy ending,
01:17:11is the massive argument of those who say that romantic comedy is a reaction.
01:17:17Because the happy ending is,
01:17:20by definition, a kind of fairy tale.
01:17:24It engraves in the marble a distribution of love roles
01:17:28and projects a form of ideal castrator in our imaginations.
01:17:33That's the argument of the detractors of romantic comedy.
01:17:38As if the meeting of the other could never be a chance.
01:17:42Because that's what they tell us when they tell us that.
01:17:45As if the happy ending was not plural.
01:17:47As if being happy was bad.
01:17:55In order to be relevant,
01:17:58we come back to our initial motivations.
01:18:02And we come back to what constitutes the essence of creation.
01:18:06Whatever its form of expression,
01:18:08that is to say the creator's view of the world
01:18:11and what he wants to say about it.
01:18:14About what is acceptable for him,
01:18:16and what is not acceptable for him.
01:18:21I think that at this point, we ask ourselves the question of compromises
01:18:25that make existence simpler.
01:18:27We also think of all our renouncements,
01:18:29which make life unbearable.
01:18:33In short, we think of everything that makes us
01:18:38a unique person,
01:18:40and at the same time, a person who is part of the world.
01:18:43I would like to show you an excerpt.
01:18:45And since I'm really nice,
01:18:48I advise you to take out a Kleenex
01:18:50so as not to sniff on your neighbor, for example.
01:19:14Tu veux qu'on s'occupe du déjeuner ici ?
01:19:19Bien sûr.
01:19:20Oui ?
01:19:21Oui.
01:19:43Tu veux voir ?
01:20:13C'est plutôt cool.
01:21:14Cal Bennett sur le saxophone.
01:21:16Javier González sur la trompette.
01:21:18Le chouette Nedra Wheeler sur la basse.
01:21:21Le seul et unique Clifton Foufou Eddy sur les tambours.
01:21:26Et un peu trop bien sur le piano,
01:21:27si bien qu'il va gérer ce lieu si je ne suis pas prudent.
01:21:30Kyrie Tyler, s'il vous plaît.
01:21:43Bienvenue aux Serbes.
01:22:13Je ne sais pas.
01:22:14Je ne sais pas.
01:22:15Je ne sais pas.
01:22:17Je ne sais pas.
01:22:18Je ne sais pas.
01:22:19Je ne sais pas.
01:22:20Je ne sais pas.
01:22:21Je ne sais pas.
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01:25:15Je ne sais pas.
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01:25:18Je ne sais pas.
01:25:19Je ne sais pas.
01:25:33On a coupé l'extrait, mais je vous promets que ceux qui n'ont pas vu le film,
01:25:37si vous le regardez jusqu'au bout, il faut vraiment prendre un Clínex,
01:25:41Ce n'était pas de la pub mensongère.
01:25:43Je voulais juste vous projeter ce film, enfin cet extrait.
01:25:46En gros, La La Land, c'est l'histoire de deux artistes qui
01:25:49partent en bas de l'échelle à Hollywood et qui vont gravir huit
01:25:53musiciens et comédiennes tous les échelons d'une échelle jusqu'à
01:26:00la réussite.
01:26:02Et en fait, je trouve que ce film, pour les raisons que vous
01:26:05comprendrez en le regardant jusqu'à la fin, c'est à la fois
01:26:08un hommage à l'âge d'or d'Hollywood.
01:26:11De Damien Chazelle, mais également une réponse aussi
01:26:14définitive qu'irrésistible à la question.
01:26:17La comédie romantique est-elle réac?
01:26:24Je conclurai en citant encore Richard Curtis et son film Quatre
01:26:29marraiges, un enterrement et une des répliques cultes.
01:26:31Alors ça, ce n'est pas une scène aussi culte que l'orgasme de
01:26:35McGrath.
01:26:36Mais en tout cas, c'est une réplique culte qui est ma réponse
01:26:39à cette question.
01:26:40Vous l'avez compris, la réponse pour moi ne fait aucun doute.
01:26:45À la fin du Quatre marraiges, un enterrement, une confrontation
01:26:50entre Hugh Grant et Andy McDowell sous la pluie et Hugh Grant
01:26:55lui demande, acceptez-vous de ne pas m'épouser et acceptez-vous
01:27:00de ne pas m'épouser pour toujours?
01:27:03Donc, Richard Curtis signe une comédie romantique qui va être
01:27:07un succès box-office phénoménal et en même temps, au passage,
01:27:13il déconstruit et désingue l'institution du mariage et nous
01:27:20transmet quelque chose de, en tout cas qui est son point de vue
01:27:24et qui est quand même disruptif, l'idée que l'amour et le mariage
01:27:28ne vont pas forcément de pair.
01:27:31Donc, c'est quand même quelque chose qui est...
01:27:33Enfin, j'avais conclu un truc rigolo, évidemment, je n'arrive pas
01:27:37à le dire dans le motard, mais en gros, c'est ce que je disais,
01:27:40que c'était moins réactif, c'est difficile.
01:27:42Voilà, j'espère que vous avez passé un bon moment, que j'ai réussi
01:27:46à partager mon amour pour la comédie romantique et ma conviction
01:27:52qu'on en a besoin aujourd'hui plus que jamais.
01:27:55Je le répète, la comédie romantique, ce qu'elle nous raconte,
01:27:58c'est que l'autre est une chance et n'est pas un problème.
01:28:01Voilà.
01:28:02Merci.

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