[#Reportage] Mbigou : la route, facteur de sous-développement de la localité
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00:00La route, facteur de développement. La route, facteur de cohésion sociale. La route, facteur
00:11d'émancipation. Ces slogans qui sont en train de se concrétiser dans l'Ogwe Iwindo sous l'air
00:16du CTRI ne sont qu'une vue de l'esprit pour les populations de la Bumi Lweti et de la Lweti
00:21Bibaka ou encore de l'Ogunu. Afin de nous apercevoir des réalités, nous avons roulé
00:27dans la poussière sur une cinquantaine de kilomètres en direction de Malinga, chef-lieu
00:32du département de la Lweti Bibaka. Dès l'amorce du pont de la Bumi, nous sommes accueillis par
00:38un énorme cratère de près de deux mètres de profondeur qui s'est formé sur environ 50 mètres
00:43de long probablement sous l'effet des pluies diluviennes que connaît le département. Ce défaut
00:48qui a déjà réduit de moitié la piste en latérite menace désormais d'isoler les quartiers Ba Bumi
00:54et Mungembe, du reste de la ville. En plus des villages pour la plupart non signalés, des ponts
01:00en matériaux de fortune érigés en plein virage pour certains, sans qu'ils ne soient eux aussi
01:06signalés. Certains ponts sont même sur le point de s'effondrer, mettant ainsi en danger la vie des
01:11passagers des véhicules osant s'y aventurer. Sur le retour vers Bigou, un riverain que nous avons
01:17pris en stop a dans ce drame quotidien eu quelques mots d'ironie. Lorsque vous voulez
01:22vous aventurer sur cette route, mieux vaut être un habitué, nous a-t-il indiqué.
01:27Bien que les travaux publics aient mis en branle leurs engins afin de faire le
01:36réprofilage de l'axe Lébamba-Bigou puis Bigou-Malinga, ce résultat est en réalité
01:42l'arbre qui cache la forêt. En effet, les services de l'état se sont contentés de faire de
01:47l'ensoleillement et d'aplatir le sol, transformant ainsi cette voie en véritable
01:52bourbier en saison pluvieuse. D'ailleurs, un spécialiste de la question à qui nous avons
01:58montré les images de cette route a été sans concession. Nous avons là une voie en terre dont
02:03le reprofilage a été fait. Cependant, ce travail aurait été efficace si après cette première étape
02:09de reprofilage, les techniciens avaient procédé à un rechargement en latérie. Si cette route
02:14demeure ainsi, avec l'humidité qui caractérise cette région, les gros porteurs auront du mal à
02:20circuler et dégraderont davantage la route au détriment des autres usagers, nous a-t-on indiqué.
02:26Les gros porteurs justement, ils en circulent davantage sur une partie du tronçon Bigou-Lébamba
02:31et pour cause, depuis quelques années, une entreprise exploite du bois dans ces forêts,
02:36avec des conséquences à la fois sur les populations et les villages alentours, confrontés au conflit
02:42avec les éléphants, mais qui devront en plus payer de plus en plus cher leur déplacement vers
02:47les centres urbains les plus proches. À cela, il faut ajouter l'état des ponts, dignes du Moyen-Âge.
02:52Ainsi, entre Lébamba et Bigou, nous avons recensé 20 ponts, dont 17 en bois. Deux de ces trois ponts
02:59métalliques sont érigés directement à la sortie de Lébamba. D'ailleurs, c'est aussi précisément
03:05à cet endroit que débutent au calvaire des populations les départements de la Boumi-Lweiti
03:09et de la Lweiti-Libaka. En effet, l'Angounier Nord et l'Angounier Sud ressemblent désormais
03:15à une zone tampon, partagée entre un monde civilisé qui a droit au bitume et le tiers
03:20monde condamné à bouffer de la poussière et dont font partie Malinga et Bigou.
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