Secrétaire d'État chargé des Sports entre 2014 et 2017, Thierry Braillard réagissait, sur le plateau de l'émission L'Équipe de choc, à la baisse du budget alloué au Ministère des sports en 2025.
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00:00Avec l'ancien secrétaire d'Etat chargé des Sports qui a connu le ministère des Sports entre 2014 et 2017, Thierry, on ne t'a pas entendu.
00:05Scandaleux ou logique cette baisse de 200 millions d'euros dans le budget des Sports ?
00:10Les deux. Logique parce que ce budget doit être amputé de 150 millions qui étaient pour les Jeux.
00:21Et donc, comme en 2025, on n'aura pas les Jeux, il n'y aura pas 100 millions qui étaient à la Solideo.
00:25Il faut savoir que la Solideo, c'est la société qui a construit tous les équipements pour les Jeux.
00:31C'est quand même un effort conséquent de l'État, 775 millions d'euros.
00:36Et puis, il y avait 50 millions qui ont été destinés à payer les primes pour les médailles,
00:42à faire de la grande cause nationale les 30 minutes d'activité sportive.
00:46Donc, c'est ces sommes-là qui étaient affectées pour les Jeux en 2025.
00:52Donc, j'allais dire, c'est logique qu'il y ait cette baisse de 150 millions.
00:56Là où, scandaleux, et je rejoins ce qui a été dit,
00:58on ne peut pas dire qu'on veut les Jeux pour que la France devienne une grande nation sportive.
01:03On ne peut pas dire qu'il faut que cette nation ait de l'énergie positive pour le sport et puis ne pas se donner les moyens.
01:13C'est-à-dire qu'on ne peut pas baisser drastiquement le budget du sport.
01:18C'est déjà que 0,2% des dépenses de l'État, le sport, donc ce n'est pas grand-chose.
01:24Et à quoi ça servait ?
01:25Moi, j'ai une question à poser à tout le monde.
01:28À quoi ça servait d'obtenir les Jeux et d'organiser les Jeux si, derrière,
01:34on n'y met pas les moyens pour que tous les clubs puissent accueillir tous les jeunes qui,
01:38voyant les Jeux, ont envie de pratiquer du sport ?
01:41Que les clubs n'aient pas les infrastructures pour accueillir les jeunes ?
01:46On me dit qu'il y a des clubs qui refusent des licences et donc là, on marche à la tête.
01:51Et c'est la raison pour laquelle je pense qu'un effort très particulier devrait être fait en 2025 pour dire
01:56« on a eu les Jeux, on veut faire la France une grande nation sportive, on s'en donne les moyens
02:01et donc on ne baisse pas le budget, voire même, j'allais dire, à la marge, on l'augmente pour répondre aux besoins.
02:07Et par rapport à des économies qui sont réalisées, on parle de 50 milliards,
02:12là, dans le sport, on parle de millions d'euros.
02:15– On a plein de questions pour toi sur le plateau, Thomas.
02:17– Justement, bonjour Thierry, est-ce qu'on peut déjà anticiper l'impact qu'aura cette coupe du budget ?
02:23C'est-à-dire, est-ce que c'est les missions gouvernementales qui vont être impactées ?
02:26Est-ce que c'est les mouvements associatifs ? Est-ce que ça va être les infrastructures ?
02:29Qu'est-ce qui va être concrètement impacté directement par cette coupe du budget ?
02:36– Il peut y avoir des conseillers techniques, vous savez que l'État finance 1440 conseillers techniques,
02:44qui sont affectés à des fédérations, mais qui sont donc payés par le budget de l'État.
02:49Il peut y avoir des coupes là-dessus.
02:52Il peut y avoir, bien sûr, des crédits budgétaires qui vont être amputés à l'Agence nationale du sport,
02:57qui s'occupent du haut niveau et qui s'occupent en même temps de faciliter la pratique sportive
03:03par des subventions qui sont versées à des clubs,
03:08paiement d'infrastructures et ce genre de choses.
03:10C'est, de mémoire, 400 millions d'euros que l'État verse à l'Agence nationale du sport,
03:16qui fait une baisse de ce côté-là.
03:18Bon, ça fait beaucoup, donc il y a tous ces postes sur lesquels il va y avoir des baisses.
03:24Et après, depuis longtemps, des parlementaires se disent qu'il y a une manière de répondre à cela
03:33et de faire une augmentation sans toucher directement le budget de l'État.
03:38C'est les taxes sur les paris sportifs.
03:41Je vous rappelle qu'au départ, ces paris sportifs, lorsqu'ils ont été mis en place,
03:47c'était pour financer le sport.
03:50Et un jour, ils ont été plafonnés, c'est-à-dire qu'au-delà d'une certaine somme,
03:55il y a un plafond et donc ça retourne dans le budget de l'État.
04:00Et quand on voit que sur les paris sportifs, de mémoire, le plafond est à 30 millions,
04:04c'est-à-dire qu'il y a 30 millions qui sont affectés au budget du sport,
04:07et sur les 160 millions que rapportent les paris sportifs, tout le reste va au budget de l'État.
04:13Il suffisait de dire en déplafon, et que tous les revenus, les bénéfices liés aux paris sportifs
04:19sont affectés au sport, ça nous permettrait d'avoir un budget, par exemple, à la hauteur.
04:23Ça a l'air simple quand tu l'expliques Thierry.
04:25Est-ce que je peux te demander de faire des réponses un tout petit peu plus courtes
04:28sans te manquer de respect parce qu'on a plein de questions et on veut que tu réponds à toutes.
04:31Pierre Bouby.
04:31Bonjour Thierry, j'ai une question par rapport à cette annonce.
04:34Est-ce que tu ne penses pas que ce n'est pas un effet d'annonce,
04:37autant le message est catastrophique,
04:39mais est-ce que tu penses que ce budget-là de 800 millions, on l'a depuis un moment ?
04:43Il n'y a rien qui a été fait pour qu'il y ait une culture de sport aussi,
04:46et des choses qui ont été améliorées dans l'infrastructure, la logistique et tout ça.
04:50Est-ce que tu ne penses pas qu'on peut juste essayer de faire en sorte
04:54que ce budget soit utilisé à bon escient en fait ?
04:58Ils sont déjà bien utilisés vu le montant.
05:02Disons que là, on revient, on était en hausse, en hausse, en hausse,
05:06et là on va reprendre une baisse et c'est ça qui est dommage.
05:09C'est-à-dire qu'on aurait pu penser qu'après les Jeux,
05:12on poursuive la hausse du budget des sports.
05:14Tu prépares les JO.
05:15En 2022, tu prépares les JO, il y a 700 millions.
05:17Là, on est à 800 millions.
05:19On est encore au-dessus de 2022 où on était en pleine préparation des JO.
05:23Ce que je veux dire, c'est qu'on n'est pas obligés de faire la même chute de la même manière.
05:26Tu avais une part dédiée aux...
05:28Non, là, c'est hors JO.
05:31On voit que le contexte va être compliqué de plus en plus,
05:34que ce soit pour le sport ou pour d'autres domaines.
05:37Tu as mis en place le pacte de performance.
05:41Est-ce que c'est quelque chose qui va être, en tout cas je pense,
05:43encore plus nécessaire aujourd'hui pour la précarité des athlètes
05:46en sachant que les JO viennent de passer,
05:49ils vont être de plus en plus oubliés.
05:50En tout cas, on va essayer, j'imagine, de passer à autre chose.
05:53Est-ce que ce pacte de performance va continuer, j'espère, à soutenir nos athlètes ?
05:57Rappelle-nous, le pacte de performance, c'est un peu...
05:59Le pacte de performance, c'est... Thierry l'expliquera mieux que moi,
06:01mais c'est d'encourager les entreprises à être partenaires et embaucher des athlètes.
06:07Au niveau de l'Agence nationale du sport,
06:10le budget haut de performance qui a été affecté et géré par Clodo Nesta et Yann Cuchra
06:16a été de 114 millions d'euros.
06:18On a quand même les JO de Los Angeles à préparer.
06:21On a les JO d'hiver également avec Alpe-Française en 2030.
06:25J'ai malheureusement peur que ce budget soit amputé.
06:28Et s'il est amputé, ça veut dire que le soutien de sportifs de haut niveau va baisser.
06:32Va baisser, donc on va, pour certains, les retrouver dans la précarité.
06:37C'est la raison pour laquelle c'est vrai que le pacte de performance,
06:39qui est le soutien via le mécénat d'entreprises auprès des sportifs de haut niveau,
06:44va une nouvelle fois pallier cette baisse que je regrette,
06:49parce que je pense que ces sportifs nous ont montré qu'avec un soutien financier,
06:53la performance était au rendez-vous et qu'on pouvait poursuivre les objectifs
06:57de rester dans le top 5 à Los Angeles.
06:59Et pour rester dans le top 5, il faut s'en donner les moyens.