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« Il avait très peur d’être mal jugé. » Pour neo, Louis, petit-fils de Louis de Funès, nous parle de son grand-père, icône française de la comédie. ✨

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00:00Mon grand-père représente l'humour français,
00:02et en un seul geste, on sait qui il est.
00:04Viens là, viens là, viens là, viens là, oui, oui, oui, oui !
00:08Salomon, vous êtes juif ?
00:10Ça, c'est très connu, ça.
00:11Alors, les films les plus connus de mon grand-père
00:13sont probablement ceux de Gerard Houry.
00:15La folie des grandeurs, la grande vadrouille.
00:17Tout le monde a deviné qui c'est, vous voyez !
00:20Je suis donc Laurent Defunes, le petit-fils de Louis Defunes.
00:23J'ai connu mon grand-père,
00:24puisque lorsqu'il est décédé, j'avais 20 ans.
00:27Notre vrai nom, c'est Defunes de Galarza.
00:29Une facette que l'on ne connaît pas de lui,
00:31je pense que c'est cette timidité
00:33qui, soi-disant, le rendait désagréable.
00:35Mais pas du tout.
00:36Quand il venait à la maison,
00:37il y avait toujours pendant 10 minutes
00:38un espèce de petit flottement, comme ça.
00:40Et puis après, il se libérait.
00:42Il était tout à fait lui-même dans ces cas-là.
00:44Quand il y avait des caméras, les gens qui le regardaient,
00:45il était très... comme ça.
00:47Et puis il me dit quand il est parti,
00:49« Bon, ben ça y est, ils sont partis, on peut rigoler. »
00:51C'est un peu ça.
00:52Il avait toujours très peur.
00:53Très peur d'être mal jugé.
00:54Aujourd'hui, il ne supporterait pas cette époque.
00:56Quelle époque épouvantable !
00:58On ne peut rien dire, on est observé.
01:00Le moindre mot qu'on dit, c'est déformé, c'est amplifié.
01:04Il disait à mon père, « Tu sais pourquoi je joue aussi vite ? »
01:07Il dit, « Parce que j'ai remarqué que sur grand écran,
01:10quand on projette, ça diminue la vitesse. »
01:12Et il dit, « Tout le monde me dit, mais joue moins vite. »
01:13Je ne voulais pas jouer moins vite.
01:15Tout est...
01:17Mon grand-père, c'était vraiment,
01:19je trouve, l'acteur français le plus américain
01:21dans son jeu d'ailleurs.
01:22Il avait des références américaines.
01:23Une fois, il est venu chez nous.
01:25« J'apporte un projecteur pour les enfants.
01:26Il faut absolument que vous regardiez ça. »
01:28Et avec toutes les bobines de Buster Keaton,
01:30de Charlie Chaplin et de Laurel Hardy.
01:32Il dit, « Une fois que les enfants auraient vu ça,
01:34vous aurez tout compris du cinéma. »
01:35Eh bien, son jeu, quelque part, il était aussi un peu là-dedans.
01:38En même temps, très espagnol,
01:39parce que sa maman étant espagnole, une folle furieuse.
01:42Elle était...
01:43Comme ça...
01:44« Viens là...
01:46Oui, oui, c'est toi ! »
01:47Il n'aimait pas qu'on parle du métier.
01:49Ça, c'était un truc, il voulait qu'on parle vraiment d'autres choses.
01:51Mais quand même, un jour, il me dit,
01:52« Mais qu'est-ce que tu veux faire plus tard ? »
01:53« T'as une idée ? »
01:55« Bon, je n'ai aucune idée. Enfin, une idée vaguement, comme ça. »
01:58Et je lui avais répondu, « Je veux faire comme toi. »
02:00Et il m'a regardé, il me disait,
02:01« Mais...
02:03Oh...
02:04Mais ça ne va pas être facile.
02:07Il me dit, « Avec ta tête, ça va être compliqué. »
02:09Est-ce qu'on parle trop de mon grand-père ?
02:11Alors, je me demandais, c'est effectivement...
02:12En lisant la presse tous les jours,
02:14ben non, on n'en parle pas trop.
02:15Je pense que si on en parle beaucoup, de mon grand-père,
02:17c'est vraiment parce qu'on a une nostalgie de cette époque.
02:19Il faut en tenir compte de ça.
02:21Ça veut dire que cette époque était beaucoup plus drôle et plus libre.
02:23Et c'est ce qui nous manque aujourd'hui.
02:24Donc non, je ne pense pas qu'on parle trop de lui.

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