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00:007h44, ce matin Thibault Delmarle, vous recevez le sénateur PS de Dordogne.
00:04Bonjour Serge Miriou, merci d'être avec nous ce matin.
00:0839 ministres, très peu de représentants de la gauche, il n'y en a même qu'un seul, Didier Brigo.
00:13Comment vous réagissez ce matin ?
00:15Écoutez, c'est un long épisode auquel on a été confronté,
00:20mais depuis la nomination de Michel Barnier, la messe était dite,
00:25et on ne s'attendait pas à grand chose.
00:28Pour les hommes de gauche et les femmes de gauche, on ne s'attendait pas à grand chose.
00:32Mais j'avoue qu'on n'a pas été déçus, entre guillemets, par la nomination des ministres.
00:38On a un gouvernement de droite, un gouvernement conservateur,
00:42comme on n'avait pas eu depuis de longues années.
00:44Vous dites donc que c'est une longue page qui se termine,
00:47parce que ça a duré très longtemps cet épisode depuis les législatives.
00:51Est-ce que vous, vous avez des regrets à gauche, dans le nouveau Front populaire dont vous faites partie ?
00:56Est-ce que vous regrettez de ne pas avoir fait des compromis
01:00qui vous auraient permis peut-être d'accéder au gouvernement ?
01:02Bien sûr qu'il y a des regrets, évident.
01:05Je crois que la gauche porte la responsabilité, et notamment le Parti Socialiste,
01:11le parti auquel j'appartiens, de ne pas avoir soutenu franchement Bernard Cazeneuve.
01:18On n'a pas voulu de Bernard Cazeneuve,
01:24parce qu'on considérait qu'il ne pouvait pas être suffisamment de gauche.
01:27Le résultat, c'est qu'on a Michel Barnier, qui lui est carrément de droite.
01:31Et en dehors de votre parti, globalement, dans le nouveau Front populaire,
01:34est-ce que vous estimez qu'il aurait fallu se désolidariser peut-être de certains,
01:40de Jean-Luc Mélenchon, qui ont, on l'a vu, posé problème dans cette campagne pour certains électeurs ?
01:46Alors, moi je le crois, à titre personnel, mais au Parti Socialiste,
01:50on a une habitude de débat, de débattre, et souvent de façon vive et forte.
01:56Donc là, moi j'attends, comme tous les militants socialistes,
02:00le prochain congrès, qui devrait avoir lieu fin d'année, début d'année prochaine,
02:04pour redéfinir la ligne politique.
02:06Il sera important, parce que la ligne politique, elle est très partagée au sein du Parti Socialiste.
02:12Et vous, à titre personnel, vous en attendez quoi de ce congrès ?
02:15Qu'est-ce que vous vous attendez comme clarification ?
02:17Alors, moi j'attends clairement que l'on reprenne une posture de parti de gouvernement.
02:24Parce qu'aujourd'hui, on est tiraillé entre parti de gouvernement
02:30et avec notre alliance avec la gauche radicale,
02:34qui, elle, n'a pas forcément vocation ou envie de gouverner,
02:39mais plutôt d'amener Mélenchon aux élections présidentielles.
02:44Est-ce que vous, vous allez quand même pouvoir peser avec un Parti Socialiste qui est refondé,
02:48et peut-être qui va se désolidariser, peut-être d'une partie du Nouveau Front Populaire actuel ?
02:54Est-ce que vous allez encore peser tout seul, vous, le Parti Socialiste ?
02:56Mais alors, je ne pense pas qu'on sera seul.
02:59Je pense qu'il y a des possibilités de réflexion avec les communistes,
03:04avec les écologistes, voire avec toute une partie de LFI.
03:09Mais il faut qu'on sorte des postures, des outrances qui pénalisent la gauche.
03:15Il faut dire non, clairement, à Jean-Luc Mélenchon.
03:17Oui, il faut dire non à Jean-Luc Mélenchon sur sa partie outrance, posture.
03:237h47 sur France Bleu Périgord et France 3.
03:26Notre invité ce matin, c'est le sénateur PS de Dordogne, Serge Mériaud.
03:29Il répond à vos questions, Thibaud Delmarle.
03:30Et il y a un gros sujet en cette rentrée pour ce gouvernement,
03:34l'agriculture, la crise agricole qui couvre les syndicats,
03:38que ce soit la FNSEA, la coordination rurale.
03:41Ils disent clairement que d'ici deux semaines,
03:44la mobilisation va reprendre telle qu'on l'a connue l'année dernière
03:47parce que les avancées sont nulles, clairement, c'est ce qu'ils disent.
03:51Comment est-ce que vous pensez que ce gouvernement va pouvoir leur répondre
03:55et qu'est-ce qu'il faut faire selon vous ?
03:57L'agriculture est confrontée à une crise structurelle.
04:00On a une agriculture française qui est très bonne,
04:07et qui répond à des normes excellentes.
04:10Mais elle est confrontée sur un marché mondialisé,
04:13elle est confrontée à des agricultures provenant d'autres pays
04:17qui ne respectent aucune des normes.
04:19Ce qui fait que sur les marchés, notre agriculture est en train de faiblir.
04:26Et on le voit sur le marché de la noix, on le voit sur le marché de l'élevage,
04:30on le voit sur beaucoup de secteurs et beaucoup de filières.
04:34Et vraiment, moi j'ai cette crainte que dans ce monde concurrentiel,
04:39dans cette agriculture ultra-libérale,
04:42l'agriculture française et l'agriculture périgourdine
04:46soient en souffrance pour de longues années.
04:48Et vous pensez que le nouveau gouvernement pourrait répondre à ça,
04:50à cette mondialisation à ce marché ?
04:53Écoutez, il y a d'abord au sein de l'Europe,
04:57la France pèse quand même en Europe,
05:00et elle doit imposer un certain nombre de règles
05:04qui soient des règles communes à l'espace européen.
05:06Et aujourd'hui, l'Europe est quand même une passoire
05:09dans laquelle rentrent des produits provenant des poulets du Brésil,
05:15de tous les pays, du tomate du Maroc,
05:19et ça c'est plus acceptable.
05:22Sinon, nos agriculteurs vont effectivement encore,
05:26vont être confrontés vraiment à des difficultés pendant de longues années.
05:29Merci beaucoup Serge Mériou d'avoir été avec nous ce matin,
05:32vous êtes sénateur PS en Dordogne.
05:34Merci à vous.
05:35Et vous retrouvez cette interview sur francebleu.fr et sur l'application ici.