• il y a 3 mois
Assaillie de questions, dépassant parfois allègrement les limites de la décence, celle dont le combat inspire désormais bien au-delà de la salle d’audience, a livré un nouveau témoignage fort et réaffirmé son statut de victime.
Une nouvelle épreuve. Quand elle a été appelée à la barre, pour la troisième fois depuis le début de ce procès décidément pas comme les autres, Gisèle Pelicot ne s’attendait pas à ce qui allait suivre. La tête haute, le verbe fort, la même assurance impactante que la première fois, la victime avait prévu de délivrer un message. Pour, espérait-elle alors, couper l’herbe sous le pied de ceux qui ne la croient pas.

"Pas une seconde, je n’ai donné mon consentement à monsieur Pelicot, pas plus qu’à ces hommes qui sont derrière moi, a-t-elle rappelé. C’est absolument abject de le penser. Je me sens humiliée depuis que je suis dans cette salle. On me dit alcoolique, complice de monsieur Pelicot, j’ai tout entendu dans cette salle. Il faut vraiment beaucoup de patience pour entendre tout ce que j’entends." Des premiers mots comme un bilan des deux semaines qui ont entrecoupé ses passages à la barre à encaisser les versions de certains accusés.

Alors Gisèle Pelicot a haussé le ton. Cette fois, on a senti la même force que lors de sa première audition. Avec en caisse de résonance les vagues de soutien successives qu’elle reçoit du monde entier. "On a débattu pour savoir s’ils avaient passer trois minutes, une demi-heure ou trois heures… Mais est-ce que c’est une question de temps le viol ? Si ces personnes voyaient leur fille, leur sœur dans cette situation, est-ce qu’ils verraient ça comme ça ? Ils sont venus me violer, peu importe le temps qu’ils y ont passé. Ce que j’entends ici est dégradant, c’est humiliant."

Category

🗞
News
Transcription
00:00Je pense que la Défense, et c'est un droit qui est sacré, doit toujours pouvoir poser les questions qu'elle souhaite.
00:07Simplement, la partie civile a aussi le droit d'avoir un avis sur la manière dont ces questions sont posées.
00:14Est-ce qu'on est obligé d'élever le ton sur la partie civile ? Je ne pense pas.
00:17Ce que je peux vous dire, c'est que Gisèle Pénicaud continuera à venir à ses audiences,
00:21continuera à faire face, continuera à répondre.
00:24Oui, par moments, elle s'énerve, par moments, elle est fatiguée, mais elle répondra à toutes les questions.
00:31C'était une épreuve, mais c'est une épreuve qui est à la hauteur des enjeux.
00:35Et en acceptant que ces audiences soient publiques, ce qu'elle a voulu, c'est que ça ne se passe pas derrière des portes fermées,
00:41sans que personne ne puisse voir comment un procès pour viol peut se dérouler.
00:45Parce que ce qui s'est passé aujourd'hui n'a rien d'exceptionnel.
00:48Dans un procès pour viol, il y a des questions qui sont posées, qui sont souvent des questions très difficiles,
00:54qui parfois donnent l'impression, comme ça a été le cas aujourd'hui, qu'on fait le procès de la partie civile.
00:59Mais c'est comme ça que les choses se passent.

Recommandations