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00:00Bonjour Stéphane, vous êtes le rédacteur en chef du service Afrique ici à France 24
00:05au lendemain de cette double attaque revendiquée par le JNIM, ce groupe djihadiste lié à Al-Qaïda.
00:11Beaucoup de questions restent sans réponse, notamment celle du bilan. Est-ce qu'on en sait plus aujourd'hui ?
00:17Si vous voulez, on sait aujourd'hui, 24 heures après, on connaît à peu près le déroulé des événements d'hier.
00:25C'est d'ailleurs ce qu'on explique très bien dans le sujet qu'on vient de voir.
00:29Mais pour ce qui est du bilan, on n'a que des informations parcellaires, si vous voulez.
00:34Même le JNIM, qui dans son communiqué, en revendiquant ces attaques,
00:39dit avoir infligé aux forces armées maliennes et à leurs supplétifs russes d'énormes pertes, ne donne pas de chiffres.
00:50L'état-major des armées maliennes ne donne pas davantage d'informations.
00:57Tout juste, dit-il, déclare-t-il, j'allais dire, quelques pertes en vies humaines.
01:07Mais ceci dit, grâce au travail de certains de nos confrères, on commence à avoir quelques indications.
01:13Je peux vous citer l'exemple de Benjamin Roger, qui est journaliste pour le journal Le Monde,
01:19qui dans un article parle, en citant évidemment une source militaire anonyme, d'une soixantaine de morts à la gendarmerie.
01:26Vous le disiez tout à l'heure, il y a eu l'attaque de l'aéroport, mais aussi celle de la gendarmerie.
01:32Nos confrères de Jeune Afrique, quant à eux, dans l'article qu'ils ont sorti hier soir,
01:37affirmaient déjà qu'au moins une dizaine de blessés avaient été transférés à l'hôpital Gabriel Touré de Bamako.
01:47Et plusieurs autres blessés, dirigés vers d'autres hôpitaux de la capitale, dont l'hôpital du Mali.
01:55Tout cela pour vous dire, Florent, qu'au moment où nous nous parlons, on n'a pas de chiffres précis.
02:01Là, je vous parlais de bilans humains, mais on peut aussi parler des bilans matériels.
02:06On sait que l'aéroport a été attaqué, on sait que des aéronefs ont été endommagés.
02:13Les djihadistes parlent de six avions, mais aucun chiffre du côté du gouvernement.
02:17Donc chiffres difficiles à vérifier. Les chiffres donnés par les djihadistes sont difficiles à vérifier.
02:22Bref, tout cela pour dire qu'on est encore dans le moment où on essaie de mesurer les conséquences de cette attaque.
02:29Et surtout, la question qui se pose, puisqu'on est visiblement dans une situation où le bilan va être lourd,
02:36quelles conséquences ou quels effets cela pourrait avoir sur l'opinion des Maliens vis-à-vis aux choix stratégiques militaires de leurs dirigeants.
02:46Que dit cette nouvelle attaque de la situation sécuritaire, Stéphane, au Mali,
02:51et surtout de la stratégie adoptée par les militaires pour justement contenir cette poussée de djihadistes ?
02:56La question se pose d'autant plus que deux jours avant, c'est-à-dire dimanche le 15 septembre,
03:01dans un message qu'il a adressé aux Maliens, le colonel Assimi Goïta, qui est le président de la transition malienne,
03:09mais qui est aussi le président de ce qu'on appelle désormais la Confédération des États du Sahel,
03:16dressait un bilan de cette alliance qui a été créée il y a une année.
03:22Un message dans lequel il disait que cette alliance qu'il qualifie de stratégique
03:27avait permis aux forces de défense et de sécurité du Mali de, j'allais dire, remporter d'importantes victoires sur le terrain,
03:36mais surtout d'affaiblir considérablement les groupes armés terroristes.
03:41L'attaque d'hier est une réponse, on peut le dire, cinglante à Assimi Goïta.
03:47Elle montre surtout que ces groupes armés conservent ou constrèrent une capacité de nuisance importante, si vous voulez.
03:56Qu'est-ce que cette attaque dit de la situation sécuritaire au Mali ?
04:01Nous avons posé la question hier à Mohamed Amara, qui est un sociologue.
04:05Il était l'invité de Myriam Amela dans le Jouran de l'Afrique hier soir. Écoutez sa réponse.
04:11Cette attaque révèle tout simplement la fragilité de la situation sécuritaire au Mali et dans le Sahel de manière générale.
04:22C'est-à-dire que jusqu'à là, les plans de maîtrise et critères qui peuvent exister n'ont pas permis, en tout cas,
04:30de continuer l'avancée des groupes narco-terroristes, je les appelle ainsi, dans la zone des trois frontières, c'est-à-dire le Liptak-Ougourma.
04:38Et aujourd'hui, comme ça a été rappelé par mes prédécesseurs, le cœur du pouvoir, du pouvoir politique en particulier,
04:45c'est-à-dire la capitale malienne, est sous pression du fait de cet essai-mage, de cette diffusion, de cette contagion,
04:54en tout cas du narco-terrorisme et qui se fait en général parce que partout, ces groupes ont des cellules dormantes,
05:03ont des liens avec la population qui faciliterait, de mon point de vue, le passage à l'acte.
05:11Ce que l'on questionne ici, Florent, en somme, c'est la stratégie du tout, sécurité de la junte.
05:19On peut même poser cette question vis-à-vis des autres juntes, je pense au Burkina Faso notamment.
05:27On sait que c'est des pouvoirs militaires qui se sont, j'allais dire, de manière importante équipés ces dernières années,
05:34notamment auprès de la Russie. Ils ont acheté aussi des drones auprès de la Turquie.
05:40Cette stratégie, ce qu'on voit, c'est qu'elle ne fonctionne pas.
05:43Une fois qu'on a dit cela, la question qu'on pourrait se reposer, c'est quelles sont les autres options ?
05:49Eh bien, nous allons poser cette question là aussi à Mohamed Amara. Écoutez ce qu'il en dit.
05:57J'ai plutôt tendance à dire qu'il était important que les Maliens s'unissent.
06:02Et pour qu'ils s'unissent, il faut faire du rassemblement, c'est-à-dire inclure l'ensemble des politiques
06:09parce que la solution pour moi ne peut être que politique de cette affaire pour ouvrir les possibilités de dialogue
06:16avec à la fois les groupes terroristes et peut-être ceux qui se disent Maliens
06:23parce qu'il n'y a pas que les groupes narco-terroristes, il y a aussi les groupes rebelles, notamment le CSP-PSD,
06:29où il y a une bataille actuelle entre les femmes de la force armée malienne et eux à Tindzawaten
06:36avec les dégâts qu'on a connus par le passé en juillet dernier.
06:39Donc la solution aujourd'hui pour moi, c'est d'ouvrir les possibilités de dialogue avec l'ensemble des acteurs politiques, sociaux, associatifs
06:48pour que chacun verse son point de vue dans ce que j'appelle un plan de maîtrise des critères
06:54qui permettrait peut-être aux autorités maliennes de revenir à cette normalité,
07:00de revenir à un pouvoir démocratique où la parole est libre, où chacun donnera son point de vue sur comment régler le problème.
07:09Alors Stéphane, on peut désormais s'interroger sur la suite.
07:12On peut imaginer qu'une issue passera par un dialogue national, mais également par une coopération régionale.
07:18La CDAO a d'ailleurs réagi aujourd'hui.
07:20Exactement. En fait, si vous voulez, c'est le prolongement du raisonnement que vient de mener M. Amara.
07:27La solution se trouve sur le plan national, mais on ne peut pas complètement exclure la solution régionale.
07:36On sait que le Mali est en rupture avec un certain nombre de ses voisins.
07:41On sait que la relation avec l'Algérie, qui pourrait être un allié, est si tentée que les deux parties venaient à se parler et à se comprendre,
07:50notamment en termes d'échanges, de renseignements.
07:53On sait que les relations sont également, j'allais dire, parfois souvent tendues.
07:59Ce sont des relations qui connaissent des hauts et des bas avec la Mauritanie.
08:03La CDAO, vous le dites, condamne cette attaque, mais le Mali est en rupture, j'allais dire totale aujourd'hui, avec la CDAO.
08:14Pourtant, il y a là aussi des choses à, j'allais dire, faire ensemble, à creuser ensemble.
08:22Je pense par exemple à ce qu'on a appelé l'initiative d'Akra, qui était une initiative qui n'a pas vraiment pris forme,
08:30mais qui, dans l'intention, était bonne.
08:33C'est-à-dire, c'est mutualiser les moyens de renseignement, à la fois entre les pays du Sahel et les pays de la côte.
08:40Ça, c'est aussi des solutions qui sont des solutions régionales, qui pourraient apporter une solution.
08:47Dans tous les cas, il y a un consensus sur le fait que cette guerre contre le dyadisme, contre le terrorisme, ne peut pas se mener à un niveau national.
08:57C'est un niveau régional qu'il faut la mettre.
09:00Et peut-être que la CDAO, qui est aujourd'hui fortement critiquée, souvent pour de bonnes raisons, a là une carte à jouer pour se rattraper, si j'ose dire.
09:10Voilà ce qu'on pouvait dire en tout cas aujourd'hui sur cette situation au Mali.
09:13Merci beaucoup Stéphane pour votre éclairage.
09:16On en vient.

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