• il y a 3 mois
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Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la nouvelle tentative d'assassinat à l'encontre de Donald Trump, de la composition du futur gouvernement de Michel Barnier, de l'hypothèse d'une nouvelle dissolution en 2025 avancée par le Rassemblement national et de la rupture entre François Ruffin et la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

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News
Transcription
00:00Bonjour, François-Olivier Gisbert.
00:02Bonjour, Sonia Mahbouk.
00:04Et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:06Vous êtes auteur, éditorialiste.
00:08Et avant de parler, François-Olivier Gisbert,
00:10de politique française, direction bien sûr
00:12les Etats-Unis, avec cette tentative
00:14d'assassinat sur Donald Trump.
00:16Le suspect se cachait dans un buisson
00:18sur un parcours de golf.
00:20C'est le secret de service qui a repéré
00:22l'individu, qui a finalement été interpellé
00:24alors qu'il tentait de fuir.
00:26Donald Trump a réagi. Quelle image
00:28a-t-il aujourd'hui ? Celui d'un miraculé
00:30qui résiste à tout, à deux tentatives
00:32d'assassinat ?
00:34Oui, c'est très bon.
00:36Lors de la première tentative, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:38il avait réagi avec beaucoup de classe.
00:40Les Américains d'orsa, le côté cowboy,
00:42héros. Et puis là,
00:44bon, apparemment c'était un vrai professionnel
00:46avec un fusil d'assaut
00:48à 400 mètres. C'était quand même
00:50très sérieux. Alors,
00:52on attend la suite de l'enquête, mais je pense que
00:54c'est bon pour lui, évidemment, parce que ça fait
00:56un cas... Vous savez, ça me rappelle un peu
00:58un personnage qui était complètement mythique, d'ailleurs,
01:00dans le monde arabe, qui était Yasser Arafat.
01:02Le nombre de tentatives
01:04d'attentats auxquels
01:06il avait échappé, je ne sais pas,
01:08c'était en dizaines,
01:10je ne vais pas dire en centaines, mais c'était juste incroyable.
01:12Donc là, évidemment, ça n'est
01:14pas mauvais pour lui.
01:16La campagne avait
01:18tendance à patiner un peu pour Trump, et là,
01:20je pense que ça va l'aider.
01:22En France, maintenant, en France, Olivier Gisberg,
01:24le gouverneur Barnier, est en cours de constitution
01:26et de finalisation cette semaine.
01:28Il se rate lentement.
01:30Il se rate lentement, c'est joliment dit. Comment vous le décririez,
01:32Michel Barnier, vous, qui avez côtoyé quasiment
01:34tous les politiques ? Il tient beaucoup à ses terres.
01:36Savoyard, on le dit, évidemment,
01:38enraciné, un montagnard très loin
01:40de la communication.
01:42Oui, absolument. C'est Monsieur Anticom.
01:44C'est le contraire de Macron.
01:46Il faut dire que Macron, c'est du champagne.
01:48C'était très pétillant au début
01:50du premier quinquennat, et maintenant,
01:52on ne peut pas dire... À la fin, il n'y avait plus de bulles,
01:54carrément, ça tournait un petit peu
01:56au vinaigre, et puis là, on sait
01:58de la camomille, ou de la verveine,
02:00je ne sais pas. Alors, il va peut-être mettre
02:02un peu de caféine dedans, Barnier,
02:04mais c'est vrai que c'est un tempérament
02:06radicalement différent,
02:08très sérieux, expérimenté,
02:10respectable, pas de casserole,
02:12enfin, vous voyez.
02:14C'est quelqu'un qui avance.
02:16Après, il ne faudra pas
02:18qu'il se trompe, et notamment
02:20dans la formation du gouvernement.
02:22Je pense qu'il est très important dans la situation où il est,
02:24c'est-à-dire avec une majorité...
02:26Enfin, même pas une majorité relative.
02:28Quand on regarde l'Assemblée,
02:30on a l'impression qu'il n'y a pas de majorité.
02:32Il faut vraiment qu'il ait des têtes d'affiche,
02:34qu'il soit appuyé par des gens costauds.
02:36S'il essaie de jouer,
02:38de préparer, par exemple, 2027,
02:40en ne mettant que des hommes à lui,
02:42ça ne va pas le faire.
02:44C'est-à-dire ?
02:46Moi, je pense que la situation est catastrophique.
02:48Quoi qu'il arrive, quel que soit le choix de l'équipe,
02:50on arrivera.
02:52La situation économique est catastrophique.
02:54On a, bon, n'oubliez jamais,
02:56Macron,
02:58qu'on appelle dans le Midi, d'ailleurs,
03:00souvent Macavellou,
03:02ou Macavellon, c'est marrant.
03:04Mais Macron, si vous voulez,
03:06il s'est endetté.
03:08Il s'est endetté pour rester,
03:10il s'est endetté pour faire plaisir.
03:12Enfin, il a endetté la France,
03:14parce que ce n'est pas lui qui l'a endetté.
03:16Sur les 3 200 milliards
03:18d'endettement que nous avons,
03:20la France, il a fait plus d'un tiers.
03:22C'est le problème le plus sérieux ?
03:24C'est le défi le plus grand qui nous fait face ?
03:26Non, parce qu'on fait comme si ce n'était pas important.
03:28Mais c'est fondamental.
03:30Si vous voulez,
03:32la France est fragile.
03:34La France est, je veux dire, dans la situation
03:36de la Grèce, aujourd'hui,
03:38la Grèce d'il y a quelques années,
03:40ce n'est pas aussi grave...
03:42La France est dans la situation de la Grèce,
03:44et au bord du Gouvernement.
03:46On peut s'en sortir, justement.
03:48Mais c'est pour ça qu'il n'a absolument pas le droit
03:50à l'erreur. Et je pense que
03:52quand on dit souvent qu'on est
03:54en 1958, c'est une phrase qui revient souvent,
03:56mais c'est vrai qu'on l'est. Et là,
03:58qu'est-ce qu'il a fait, De Gaulle ?
04:00Il est venu avec tout le monde, en fait.
04:02Vous vous souvenez, il y avait ses pires ennemis,
04:04Antoine Pinet,
04:06Guy Mollet, etc., qui étaient au gouvernement.
04:08Et puis, dans une sorte de mouvement
04:10d'Union nationale, ce qui ne peut pas faire
04:12Barnier, visiblement, parce qu'il y a
04:14trop de divisions actuellement. Et je pense aussi
04:16que les gens ne ressentent pas assez la gravité
04:18de la situation. C'est-à-dire le bilan de Macron...
04:20Qui la ressent, France Olivier Gisbert,
04:22aujourd'hui ? Et est-ce que Michel Barnier aura
04:24les coups défranches par rapport à Emmanuel Macron
04:26lui-même ? Qui la ressent ? Si vous voulez,
04:28moi, je suis fasciné de la
04:30dichotomie qu'il y a entre
04:32ce qu'on peut ressentir quand on
04:34réfléchit, et puis une grande partie
04:36de la population. Mais ça, c'est très simple.
04:38Je pense qu'il y a une sorte de déni
04:40global, général en France,
04:42et pas seulement à la gauche ou à l'extrême-gauche.
04:44C'est-à-dire, la situation est tellement atroce,
04:46les gens préfèrent penser à autre chose. C'est-à-dire, comme dit
04:48très bien Jérôme Fourquet,
04:50que vous invitez souvent et qui dit
04:52qu'il est quelqu'un d'absolument formidable,
04:54et il dit, c'est vraiment le grand
04:56politologue aujourd'hui en France,
04:58et il dit... Qu'est-ce que font
05:00les Français ? Ils font des déjeuners
05:02en famille avec des barbecues, et ils essaient de penser à autre chose.
05:04Très bien, mais pardonnez-moi,
05:06par exemple, prenons un exemple précis, sur
05:08un domaine précis, l'immigration. Est-ce que
05:10les peuples, les populations n'ont pas compris
05:12d'instinct ce que les gouvernants
05:14ou certains gouvernements n'ont pas encore compris ?
05:16Quand vous interrogez les Français, majoritairement,
05:18et quelles que soient leurs convictions politiques,
05:20ils vous disent, c'est un véritable défi.
05:22Est-ce qu'aujourd'hui, au contraire, les populations
05:24n'ont pas compris ce que les gouvernements,
05:26parfois pressantes, n'osent pas dire ?
05:28Ce que vous dites est très... Qu'ils n'osent pas dire... Enfin,
05:30ils sont lamentables. Ils sont lamentables, ils ont peur.
05:32Mais oui, ils ont peur, les Français.
05:34Regardez Macron sur l'immigration, c'est complètement...
05:36C'est effrayant. Parce que c'est très simple,
05:38l'immigration. Moi, je suis partisan de l'immigration.
05:40La France est une terre d'immigration. Vous regardez
05:42n'importe quel livre... Mais oui, c'est une terre
05:44d'immigration, historiquement.
05:46On pourrait refaire l'histoire, ce qu'avait dit Emmanuel Macron.
05:48Mais non, il a raison là-dessus. Il a raison
05:50de temps en temps, notamment quand il dit ça.
05:52Mais, simplement, aujourd'hui, c'est du délire.
05:54Puisque nous sommes à... Quand on regarde
05:56les chiffres, par exemple,
05:58les titres de séjour,
06:00les premiers titres de séjour, on est déjà
06:02à plus de 300 000.
06:04Vous rajoutez
06:06les demandeurs d'asile, on est à 120 000.
06:08On est à peu près à 450 000 par an.
06:10Avec, en plus, parce qu'on l'oublie
06:12toujours, les clandestins. Les clandestins,
06:14d'après Gérald Darmanin,
06:16c'est entre 600 000 et 900 000.
06:18Vous pouvez rajouter peut-être encore quelques 100 000.
06:20Mais alors, que faut-il faire ?
06:22Une ville, ça veut dire
06:24500 000, 600 000
06:26immigrés en plus chaque année. Mais c'est du délire.
06:28Mais alors, que faut-il faire ?
06:30La France est un pays qui assimilait
06:32autrefois.
06:34Elle a intégré pendant un certain temps.
06:36Et aujourd'hui, elle n'assimile pas, bien sûr.
06:38Et en plus, elle n'avègre même plus.
06:40C'est-à-dire qu'on empile et on envoie des gens
06:42au fin fond de la France, on leur donne
06:44des petites allocations. Mais c'est quoi, ça ?
06:46Ça ressemble à quoi ? Ça ne peut pas marcher.
06:48Mais face à ce défi immense, quel Michel Barnier
06:50aura-t-on ? Est-ce qu'on aura le Michel Barnier
06:52de la primaire de la droite qui a affirmé qu'il fallait
06:54un moratoire sur l'immigration ?
06:56Est-ce qu'on aura un Michel Barnier qui va devoir
06:58réaliser un consensus peut-être mou ?
07:00Eh bien,
07:02le problème, si vous voulez, c'est que
07:04de toute façon, il ne peut pas gouverner, vraiment.
07:06Ça va être très compliqué. Mais la situation
07:08est grave à tout point de vue. Elle est grave
07:10sur le plan des deux grands sujets.
07:12Mais il y en a d'autres aussi.
07:14Il y a évidemment la dette dont on parlait.
07:16Il y a le problème de l'immigration.
07:18Il y a le problème aussi, il faut
07:20parler aussi, qui est fondamental,
07:22qui est la désindustrialisation.
07:24La France est l'un des pays
07:26les plus désindustrialisés d'Europe.
07:28Avec la Grèce.
07:30Et ces imbéciles
07:32de politicards aussi nous ont expliqué
07:34pendant des années, c'est pas grave l'industrie,
07:36mais non, on va faire la place,
07:38ça va être le tertiaire. Mais le résultat, c'est quoi ?
07:40Si on vous écoute, il lui faudrait
07:42dix ans, Michel Barnier, pour redresser tout cela.
07:44Marine Le Pen ne lui donne dix mois avant une prochaine
07:46dissolution. Elle exagère ou elle est lucide ?
07:48Vous savez, je crois qu'avec
07:50une volonté très forte, on peut faire
07:52des choses. Et puis la France, il y a de l'énergie.
07:54Parce que la France n'est pas morte,
07:56elle n'est pas finie, et elle peut réagir
07:58à un temps que ça, en fait. Et je pense que c'est ça
08:00qu'on attend tous, c'est-à-dire
08:02quelqu'un qui donne une ligne
08:04et qui ait du courage, enfin du courage !
08:06C'est-à-dire que, vous savez très bien
08:08que quand vous regardez, par exemple,
08:10le schéma de 1958, pourquoi ça a marché ?
08:12Parce que De Gaulle a fait un plan de rigueur,
08:14mais extrêmement violent,
08:16le plan RUEF-Pinet, bien connu.
08:18Et ensuite, qu'est-ce qu'on a eu ?
08:20Qu'est-ce qui s'est passé en France ? Vous avez une croissance
08:22de 5, 6, 7 %.
08:24C'est un libre, De Gaulle, courage
08:26et liberté. Est-ce que Michel Barnier,
08:28sans doute, peut-être,
08:30on l'espère, du courage, aura-t-il la liberté,
08:32les coups d'effranche, selon vous ?
08:34Parle-au, il est quand même
08:36limité par Emmanuel Macron.
08:38Vous avez raison, il faudra qu'il s'affranchisse un peu de Macron.
08:40C'est-à-dire quoi ? Rompre avec le macronisme ?
08:42Rompre, si vous voulez. Mais non, le problème
08:44du macronisme, de toute façon, il a besoin
08:46évidemment des voix macronistes, mais
08:48les voix macronistes, elles sont passées chez Attal et Philippe.
08:50Enfin, les deux, d'ailleurs,
08:52parce que ce sont les deux qui
08:54sont déjà là. C'est le problème
08:56de la France. Vous savez, on vit une sorte
08:58d'américanisation de la vie politique.
09:00Tout est de plus en plus rapide.
09:02L'élection présidentielle a à peine lieu.
09:04On pense déjà à la suivante.
09:06C'est à cause de nous, d'ailleurs. La réduction du
09:08mandat parlementaire de 7 à
09:105 ans, ça a été très mauvais
09:12du point de vue de la politique. On le sent, on le voit bien.
09:14Et puis, l'absence
09:16de vision, l'absence de long terme,
09:18et puis, en plus, on a tendance à élire
09:20des présidents
09:22très court-termistes, comme l'actuel.
09:24Court-termiste, c'est-à-dire,
09:26on ne voit pas plus loin que le bout de son nez.
09:28Il y en a un qui cherche à voir un peu plus loin que le bout de son nez
09:30ou, en tous les cas, à voir la gauche différemment.
09:32C'est François Ruffin, qui a été
09:34hué, vous l'avez remarqué, évidemment, François-Olivier
09:36Gisbert à la fête de l'UMA,
09:38pour avoir dénoncé la vision racialiste
09:40et communautariste de Jean-Luc Mélenchon.
09:42Je voudrais citer cette phrase
09:44dans son livre. Je cite.
09:46Quand je tombais sur un Noir ou un Arabe,
09:48je sortais le tract, en gros,
09:50La tête de Mélenchon, et c'était le succès
09:52assuré. François Ruffin dénonce
09:54ce que vous-même, ou d'autres, disent depuis
09:56longtemps, c'est-à-dire, finalement, le choix du
09:58communautarisme électoral de Jean-Luc Mélenchon.
10:00Je vois que ça vous fait sourire.
10:02Vous le dites à nos auditeurs de Rome 5,
10:04ils ne voient pas votre sourire sur ces news.
10:06Il le dit.
10:08On le sait tous, on l'a
10:10tous vu, et c'est
10:12évidemment vrai.
10:14C'est-à-dire que
10:16lui reprend un discours,
10:18enfin, il aurait pu le faire avant aussi,
10:20c'est-à-dire que c'est quoi, la gauche ?
10:22C'est quoi, la gauche, en Europe ?
10:24La gauche, ce sont, en général,
10:26les classes laborieuses, les ouvriers.
10:28Aujourd'hui, c'est...
10:30Hélas, pour la gauche,
10:32c'est souvent le Rassemblement national.
10:34Elle a laissé
10:36toutes ces classes laborieuses,
10:38elle les a laissées au Rassemblement national.
10:40Parce qu'au fond, elle a tout abandonné.
10:42Elle a abandonné la valeur travail,
10:44elle a abandonné le patriotisme,
10:46elle a abandonné la sécurité.
10:48La gauche, finalement, elle ne s'est intéressée
10:50qu'aux bobos.
10:52Je dis la gauche aussi, la gauche socialiste.
10:54Oubliez-vous, il y a eu...
10:56François Hollande, hier, a déploré
10:58les limites de la radicalité mélanchoniste.
11:00Oui, mais attendez, ce n'est pas la radicalité,
11:02il s'adresse, en fait...
11:04Regardez, d'ailleurs, qu'est-ce que c'est les mélanchonistes ?
11:06Et puis, d'ailleurs, une partie de la gauche socialiste,
11:08c'est souvent des gens,
11:10des enfants, dont les parents
11:12sont un peu friqués.
11:14D'ailleurs, regardez comment votent les quartiers riches.
11:16C'est vrai aussi à Paris,
11:18comme à Marseille.
11:20Oui, c'est une façon
11:22de voir les choses, de toute façon, on s'en fout,
11:24c'est pas grave, on s'amuse.
11:26Et le vrai sujet, si vous voulez,
11:28c'est que la gauche doit redevenir la gauche,
11:30et la gauche, en principe, ce sont les classes laborieuses.
11:32Elle a laissé tout ça au Rassemblement national,
11:34elle ne le récupérera pas avant longtemps,
11:36parce qu'elle a abandonné les valeurs.
11:38Elle a abandonné les valeurs de la gauche.
11:40Je suis désolé, vous reprenez les discours de Jaurès.
11:42C'est quand même...
11:44C'est notamment la valeur travail, d'ailleurs.
11:46C'est la valeur du Parti communiste,
11:48principalement.
11:50Tout ça a été abandonné, et au fond,
11:52on assiste, je parlais tout à l'heure d'américanisation,
11:54mais oui, c'est l'américanisation,
11:56puisqu'on vit aujourd'hui
11:58ce que fait aujourd'hui Mélenchon,
12:00c'est du communautarisme.
12:02C'est du communautarisme.
12:04Il a remplacé l'ouvrier par l'immigré.
12:06Par l'immigré, par le jeune.
12:08Il dit qu'on va s'intéresser, nous,
12:10aux jeunes et aux immigrés.
12:12Alors, évidemment, c'est tout ça un peu naïf,
12:14parce que quand vous les voyez, les gens du LFI,
12:16ce sont, pour l'essentiel, tous les dirigeants.
12:18Ce sont des... Comment dire ?
12:20Des Français de souche, pour parler comme certains.
12:22Vous voyez ?
12:24Qui, d'ailleurs, en général, sont tous
12:26issus de... Pas des classes laborieuses.
12:28Les parents, en général,
12:30en général, en dessous. Et un jour,
12:32comme je dis toujours, les frères musulmans
12:34vont reprendre leur bien,
12:36puisque les frères musulmans sont eux
12:38qui, d'ailleurs, tirent les ficelles en Belgique.
12:40C'est eux qui tirent les ficelles.
12:42Ils sont en train de se bagarrer, pardonnez-moi,
12:44sur une sorte de lumpenproletariat
12:46de substitution avec l'immigrant.
12:48Oui, mais avec une conception
12:50des immigrés, d'ailleurs,
12:52assez atroce, parce que c'est pas la réalité.
12:54Vous le savez très bien.
12:56Il y en a tellement qui aiment ce pays.
12:58On le voit tout le temps.
13:00Qui veulent le défendre et qui l'aiment
13:02beaucoup plus, évidemment, qu'eux.
13:04Et ça, si vous voulez,
13:06pour moi, c'est l'abjection de la politique.
13:08Avec derrière, en plus,
13:10parce que quand je disais américanisation
13:12à travers le communautarisme,
13:14l'ethnicisation même de la politique,
13:16vous avez un deuxième élément très important.
13:18C'est l'arrivée des faits
13:20alternatifs à la Trump.
13:22Et aujourd'hui,
13:24qu'est-ce qu'explique la gauche, l'extrême-gauche ?
13:26Nous avons gagné les élections. Mais c'est quoi,
13:28ce truc ? Mais ils ont gagné.
13:30Vous avez vu qu'au premier tour,
13:32ce qui fait référence, 27,99 %
13:34pour le Nouveau Front Populaire,
13:36ils n'ont pas gagné.
13:38Ils ont un tiers,
13:40même pas un tiers des électeurs.
13:42Au contraire, c'est un échec. Mais à chaque fois,
13:44ils expliquent qu'ils ont gagné. Et les gens le croient.
13:46Vous voyez, c'est ça aussi.
13:48Vous dénoncez les faits alternatifs.
13:50On vit dans un monde de fantaisie.
13:52Là, ce n'est pas un fait alternatif. Vous avez dit tout à l'heure
13:54qu'il y avait le risque que les islamistes
13:56viennent récupérer, finalement,
13:58cet électorat de substitution.
14:00C'est ce qui s'est passé dans les rues de Paris
14:02avec un appel à l'intifada.
14:04On a beaucoup parlé sur CNews et Europe 1.
14:06On n'en a pas beaucoup parlé dans les médias.
14:08Et puis d'ailleurs, les politiques n'ont pas beaucoup réagi.
14:10Un appel à l'intifada, quand même ?
14:12Parce que c'est un appel à l'intifada
14:14à Paris, devant une foule assez
14:16importante, par
14:18Elias Damzale,
14:20mais de toute façon, ce n'est pas son vrai nom.
14:22Il a un pseudo. Il s'appelle de son vrai nom, d'ailleurs,
14:24Zarelli.
14:26Fiché S, bien entendu.
14:28C'est un copain avec tous les gens de Véléfi,
14:30Thomas Porte,
14:32Rima San,
14:34Ersilia Soudé, enfin, tout ça, ce sont ses amis.
14:36Et d'ailleurs, il y en avait quelques-uns
14:38qui étaient... Il y avait Louis Boyard, le célèbre Louis Boyard
14:40qui était là, je crois, à cette manif.
14:42Et donc, il lance un appel à l'intifada.
14:44Et l'intifada, attention, c'est intéressant.
14:46L'intifada, vous savez ce que ça veut dire en arabe.
14:48Ça veut dire soulèvement.
14:50Et bon, évidemment, ça s'est répandu beaucoup
14:52du côté de la Palestine
14:54contre Israël.
14:56L'intifada, c'est la guerre, c'est un soulèvement
14:58qui se fait à coups de pierres, à coups d'armes à feu, etc.
15:00Et là, qu'est-ce qu'il dit ?
15:02Il dit...
15:04Il lance un appel à l'intifada,
15:06évidemment, contre Israël,
15:08contre les Juifs, les citoyens juifs, etc.,
15:10les Israéliens, mais surtout aussi contre Macron.
15:12Il dit, on les connaît,
15:14les voleurs, les voleurs qui habitent
15:16à l'Elysée, à Matignon,
15:18est-ce qu'on est prêt à les virer aussi ?
15:20Est-ce qu'on est prêt à mener l'intifada
15:22à Paris ? Voilà.
15:24Et ça passe comme une lettre à la poste.
15:26Pour vous, c'est un appel à la haine ?
15:28Pourquoi cette apathie ?
15:30Pourquoi ce manque de réaction, pour conclure ?
15:32Parce que c'est l'indolence.
15:34C'est l'indolence, c'est...
15:36Oui, c'est le signe d'un affaissement.
15:38On a tout oublié, je disais, la gauche
15:40a oublié ses valeurs, mais je veux dire, les Français,
15:42heureusement qu'il y a quelques immigrés pour défendre la France,
15:44on a l'impression...
15:46Mais c'est une...
15:48Les Français en général, on va dire,
15:50quelles que soient leurs origines.
15:52Parfois, j'entends chez les immigrés,
15:54parce que je vis à Marseille, j'en vois beaucoup,
15:56j'entends vraiment
15:58des inquiétudes, des angoisses.
16:00Ils aiment ce pays et ils veulent que la France
16:02reste la France avec ses valeurs.
16:04Et si vous voulez,
16:06l'espèce de fatigue générale,
16:08l'espèce d'habitude,
16:10on s'habitue.
16:12Il y a un abruti qui lance
16:14un appel à l'intifada en plein Paris,
16:16les politiques réagissent à peine, les médias n'en parlent pas,
16:18parce qu'il ne faut pas stigmatiser...
16:20Et vous êtes là pour casser le ronron ce matin,
16:22vous le dites, et je vois votre colère,
16:24évidemment, sur ce fait dont on a parlé
16:26sur ces news européens. Merci,
16:28François-Olivier Gisbert. Merci, très bonne journée à vous.
16:30Merci, Sonia. Merci, François-Olivier Gisbert.
16:32Restez avec nous sur Europe 1.
16:34Dans un instant, Philippe Valle
16:36sera avec nous, 8h29.

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