• il y a 3 mois
Bel-Abbès Bouaissi a rencontré Mehdi Benatia, le directeur sportif de l'Olympique de Marseille !
L'ancien défenseur marocain se confie sans langue de bois sur l'OM, les sacrifices financiers d'Elye Wahi et sa relation avec Roberto De Zerbi !

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Sport
Transcription
00:00Mon objectif à moi personnel, c'est de faire progresser le club.
00:18Je suis arrivé au mois de novembre dernier, je pense qu'on était à 2-3 points du premier
00:23relais Gab.
00:24C'était une situation vraiment catastrophique, très compliquée à vivre.
00:27Aujourd'hui, on a réussi à… On ne s'est même pas tourné la page, on a changé de
00:30livre, on est reparti sur autre chose.
00:32Un club comme Marseille aujourd'hui, pareil, ça manque de respect à personne.
00:36Il y a des belles équipes en France, mais je pense que ce club-là doit être une locomotive
00:40pour le Championnat de France.
00:41Et on se doit, nous, avec ses supporters, avec cette ville, avec cet engouement qu'il
00:46y a autour, avec cette passion, de finir tous les ans qualifiés pour la Coupe d'Europe.
00:51Vous avez recruté de jeunes joueurs, Mehdi, cette saison à l'OM.
00:55C'est une valeur ajoutée pour le club.
00:57Est-ce que vous comptez aussi vous appuyer sur le centre de formation ?
01:00On a vu que l'année dernière, avec un groupe avec une moyenne d'âge qui était très
01:04élevée, beaucoup d'anciens, etc., tu finis huitième, donc c'est une garantie de rien
01:08en vérité.
01:09Donc je pense que, vraiment, l'Olympique de Marseille est entre bonnes mains.
01:11Maintenant, bien sûr, il faut être patient.
01:13On est parti dans cette direction-là, c'est un projet de 3 à 5 ans.
01:17C'est ce que Pablo a dit depuis le départ.
01:19Il n'y a pas une décision ici qui a été prise sans l'accord de Pablo.
01:23Il n'y a pas un joueur qui a signé sans l'aval de Pablo.
01:26C'est lui qui m'a fait venir ici.
01:27Si je suis encore là, c'est grâce à lui aussi.
01:29Parce que, je vous dis la vérité, l'année dernière, ça n'a pas été une saison facile.
01:32Quand tu vois un peu ce que j'ai vécu, une équipe, comme je t'ai dit, qui ne nous ressemblait
01:39pas du tout, qui ne ressemblait pas à ce club, qui ne ressemblait pas à cette ville-là.
01:42Moi, j'ai des matchs en tête après Bergame.
01:45Tu perds à Bergame une demi-finale de Coupe d'Europe, tu ne gagnes pas un duel, tu ne
01:48fais pas une faute, tu ne ressembles à rien.
01:51N'importe quel mec qui te dit « mais attends, on va où, là ? »
01:53Moi, je ne suis pas un tricheur, je sais reconnaître des choses.
01:55Mon rêve, si tu veux, c'est d'avoir une équipe qui performe aux Coupes d'Europe
02:00et avoir, pourquoi pas, trois, quatre joueurs dans l'effectif qui sont formés à l'Olympique
02:03de Marseille.
02:04Alors, bien sûr, un Samir Nasri, un Mathieu Flamini, tous ces mecs-là, ça ne court pas
02:09les rues.
02:10Il faut tourner la page avec cette fameuse légende qu'à Marseille, on ne fait pas jouer
02:15les jeunes, etc.
02:16Quand tu regardes des Rowe, des Greenwood, des Coney, Merlin, il n'y a que des jeunes
02:21qui sont en train de jouer.
02:22Et ce sont des joueurs importants de l'effectif.
02:23Donc, moi, mon message aujourd'hui, c'est vraiment de faire comprendre aux jeunes, et
02:27c'est ce que je leur dis tous les jours quand ils montent avec le groupe pro, le respect
02:31des joueurs, le respect de l'institution, tout ça, c'est important.
02:33Mais quand tu rentres sur le terrain, il n'y a plus de respect pour personne.
02:35Parce qu'en vérité, tu dois être là pour gagner la place.
02:38Tu dois gagner ta place.
02:39Et parfois, ici, dans ce club, et moi, je l'ai vécu, tu as l'impression que tu es
02:43là, tu t'entraînes, mais en fait, je ne vais jamais jouer.
02:46Non.
02:47Moi, cette mentalité-là, je n'en ai pas besoin.
02:49Mehdi, l'un des plus gros coups du Mercato, si ce n'est le plus gros, c'est l'arrivée
02:52de Roberto De Zerbi.
02:54Comment vous avez fait pour le convaincre ?
02:55Quand on a vu qu'il était en train de résilier, moi, j'ai été un petit peu au culot.
03:02Comme on dit, j'ai pris mon téléphone et je l'appelais.
03:04Je lui ai dit, écoute, Roby, il faut que je te parle.
03:06Il y a ce projet-là.
03:07Écoute, je sais qu'aujourd'hui, ça semble un peu fou, mais je te demande juste de m'écouter.
03:11Et lui, toujours grande humilité, un peu en respect, il m'a dit, non, non, explique-moi,
03:17vas-y, qu'est-ce que tu as à me proposer ?
03:19Donc, je lui ai dit, écoute, il y a du boulot, il y a tout à changer.
03:22Il faut redonner une identité à ce club, il faut redonner une identité à cette équipe.
03:26Et quand tu connais personnellement ce coach, cet homme surtout, tu sais qu'il n'est pas
03:31attiré par l'argent.
03:32Non.
03:33Lui, ce qu'il a, c'est que c'est un passionné.
03:34Il a besoin de contexte comme ça.
03:36Il a besoin de cette passion et il a besoin surtout, je pense, de gens vrais autour de
03:40lui.
03:44Est-ce que Mason Greenwood, c'est le très haut niveau ?
03:47Ah non, Greenwood, c'est le très très haut niveau.
03:49Moi, j'ai eu la chance de jouer avec des joueurs très forts.
03:54Je pense à Ryan Robben, je pense à Paulo Dybala, qui sont un petit peu ce genre de
03:59joueurs offensifs, gauchers, même si lui, on ne sait même pas si il est droitier ou
04:03gaucher.
04:04Et je pense vraiment que c'est aujourd'hui un joueur qui, pour moi, n'a pas de limite.
04:07En vérité, les seules limites qu'il a, c'est ce qu'il va se mettre lui-même.
04:09Parce que s'il décide de mettre 20 buts par saison, il a la capacité pour mettre 20 buts
04:15par saison.
04:16Ça, c'est une garantie.
04:17Quelles sont les coulisses du recrutement de Pierre Hoiberg ? Je sais que vous connaissez
04:20un petit peu.
04:21Pierre, c'était un petit peu mon petit déjà au Bayern.
04:23J'aimais beaucoup ce petit jeune un peu fougueux, bagarreur, à l'entraînement, il ne lâchait
04:28rien.
04:29Quand je suis arrivé ici, c'est un des premiers noms qu'on a essayé, je me rappelle au mois
04:33de janvier.
04:34J'avais un gros souci financier, donc ce n'était pas possible.
04:37Quand on a voulu changer un petit peu tout l'effectif, ça a été pour moi une priorité
04:41d'essayer de relancer le dossier.
04:43Et pareil, quand on parle de super joueur, Pierre Hoiberg, c'est celui qui bonifie les
04:49autres pour moi.
04:50Voyez, par exemple, c'est un joueur qui avait des convoitises, mais quand je parlais avec
04:55lui, il m'a dit « écoute, j'ai appelé mon club, j'ai appelé mon agent et je ne veux
04:59que l'Olympique de Marseille ». C'est un joueur qui a fait des efforts financiers pour
05:02venir à Marseille.
05:03Pour moi, ça, c'est factuel, on peut dire tout ce que tu veux, mais ça, c'est du concret.
05:07Donc ça, c'est fort pour moi, quand un joueur, il est prêt à faire des efforts, des sacrifices
05:12pour venir.
05:13Mais dis, au-delà de ton travail en coulisses, tu es quelqu'un qui n'hésite pas à prendre
05:17la parole.
05:18Avec un certain franc parlé, est-ce que tu comprends que ça puisse déranger parfois ?
05:21Jusqu'au dernier jour où j'aurai une profession autour de ce milieu-là, j'essaierai d'être
05:29moi-même.
05:30Je dis les choses.
05:31Forcément, tu ne fais pas toujours des amis parce que parfois, les gens, ils préfèrent
05:37que tu ailles un petit peu dans leur sens et je ne me vois pas changer aujourd'hui.
05:40Donc quand on me pose une question sur un sujet et que j'ai la réponse, je ne pense
05:45pas à me dire « ah, mais comment ils vont interpréter le truc ? ». Je te dis ce que
05:50je pense.

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