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Transcription
00:00Ce tour du monde nous conduit maintenant au Soudan, selon les dernières données de l'ONU.
00:04Plus de 15 500 personnes ont été tuées dans cette guerre qui déchire le pays depuis plus d'un an.
00:09Plus de 10 millions de femmes, d'hommes, d'enfants ont été jetés sur les routes de l'exil.
00:13Ils sont au moins 300 000 dans le camp déplacé de Zamzam.
00:17C'était une quinzaine de kilomètres d'Al-Fachar dans le nord du Darfour.
00:21Les autorités sanitaires soudanaises et médecins sans frontières
00:25alertent aujourd'hui contre une situation nutritionnelle catastrophique.
00:29Bonjour à vous, Olivier Lacharité, vous êtes responsable des urgences à MSF.
00:34Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:36Lorsqu'il est fait mention de cette expression dans un dernier communiqué d'MSF,
00:40que la situation est catastrophique, qu'il y a une malnutrition aiguë,
00:44est-ce qu'il faut comprendre que la famine s'est installée à Zamzam ?
00:49Exactement. Donc il y a, au début du mois d'août,
00:51il y a la référence globale en matière de qualification des crises alimentaires et nutritionnelles
00:57qui a qualifié la situation de Zamzam comme étant une famine.
01:02En fait, il y a différents éléments.
01:03Il y a à la fois une forte prévalence de malnutrition,
01:06un accès difficile voire impossible à la nourriture,
01:11et on a pu aussi constater, notamment lors d'une enquête de médecins sans frontières,
01:14une surmortalité importante.
01:19Aujourd'hui, ce qui est très inquiétant sur la situation de Zamzam,
01:23c'est que les parties au conflit, et particulièrement les forces de soutien rapide,
01:28entourent la ville, et depuis cette déclaration de la famine au mois d'août,
01:33il n'y a pas d'assistance humanitaire qui a atteint le camp de Zamzam ni la ville d'El Facher.
01:40Depuis des mois, MSF alerte depuis le mois de janvier sur ces situations nutritionnelles,
01:46mais depuis des mois, il n'y a rien qui atteint le camp ni la ville d'El Facher, la capitale du Nord d'Arfour.
01:54Ça veut dire que si rien n'est fait, des enfants, des hommes, des femmes vont mourir dans les prochains jours,
02:00les prochaines semaines, mourir de faim ?
02:02On a eu l'occasion, MSF, avec le ministère de la Santé, d'organiser une campagne de vaccination.
02:08On a réussi à toucher environ 35 000 personnes, et parmi les 29 000 que nous avons testées,
02:14on n'a pu voir qu'un tiers des enfants souffraient de malnutrition.
02:20Avec ce blocage de la ville et du camp qui est organisé par les forces de soutien rapide,
02:26on a dû nous-mêmes réduire notre activité, c'est-à-dire qu'il y a des enfants qui sont mal nourris,
02:32donc on a dû écarter les moins sévères pour ne plus les prendre en charge,
02:36parce qu'on n'arrive pas à envoyer des camions contenant des médicaments et le nécessaire pour les prendre en charge.
02:43Au cours de la semaine passée, on a aussi dû interrompre ou écarter les adultes de nos cliniques de santé.
02:50On est vraiment dans une situation de pénurie alimentaire pour la population,
02:55et les acteurs humanitaires peinent à conduire leurs activités faute d'approvisionnement.
03:00Donc aujourd'hui, MSF, on appelle à ce que toutes les mesures soient prises pour apporter de la nourriture à Zamzam,
03:08que ce soit la chute ou l'expédition de nourriture par les airs.
03:13En tout cas, tout doit être fait pour lever ce blocus du camp de Zamzam pour les populations.
03:18Vous avez justement appelé au sein de MSF au largage de nourriture, de médicaments. Où en est cet appel ?
03:25On est en train de changer d'approche, parce qu'on avait toujours confiance qu'à la fois les Nations Unies et les autres acteurs
03:34pourraient acheminer la nourriture par voie terrestre.
03:38Aujourd'hui, on voit que depuis le mois de mai, il n'y a rien qui est fait.
03:41Il n'y a aucun changement d'échelle qui est fait de façon conséquente par les Nations Unies et par les autorités, on va dire eux-mêmes, politiques.
03:50Et donc aujourd'hui, on en appelle à la fois aux Nations Unies, mais toutes les mesures doivent être prises pour apporter de la nourriture à Zamzam.
03:57Olivier, la charité voilà pour la situation à Zamzam. C'était environ une quinzaine de kilomètres d'Al-Facher.
04:02La ville, on le sait, est aussi assiégée par les forces de soutien rapide. Est-ce que la situation humanitaire est la même que celle que vous venez de décrire ?
04:10En fait, ce qui s'est passé, c'est que depuis le mois de mai, la ville, donc la capitale du Nord d'Arfour, est sous le feu des forces de soutien rapide.
04:19Tous les jours, il y a des attaques sur la ville avec des victimes sur les civils.
04:24Et depuis le mois de mai, nous avons assisté à la fermeture de la plupart des hôpitaux de la ville d'Al-Facher.
04:30Aujourd'hui, il y a seulement deux hôpitaux qui sont toujours fonctionnels.
04:33Hier, les collègues de Médecins Sans Frontières nous racontaient finalement que le ministère de la Santé avait dénombré plus d'une quarantaine de blessés.
04:44Donc vraiment, tous les jours, la ville est sous le feu. Elle est repoussée par l'armée soudanaise, essentiellement par voie aérienne.
04:50Donc on est vraiment plutôt sur une situation de conflit et de guerre verte sur la ville d'Al-Facher.
04:55Ce qui a eu des impacts au cours des derniers mois, où une grande partie de la population a quitté la ville d'Al-Facher pour se réfugier dans le camp de Zamzam.
05:05La capitale d'Al-Facher est la seule capitale des cinq états du Darfour qui n'est pas sous le contrôle des forces de soutien rapide.
05:13Donc on voit que c'est vraiment sur cette ville que se concentre l'essentiel des combats au Darfour, aujourd'hui au Soudan.
05:20Olivier Lacharité, vous avez décrit il y a quelques instants ces hôpitaux qui ne sont plus fonctionnels, cette famine qui s'est installée,
05:27et pourtant ces forces de soutien rapide, où les hommes de l'armée régulière, eux, continuent de mener les combats.
05:33Ils ne sont pas concernés par ce manque de nourriture, ce manque de médicaments ? Ils ont des stocks, eux, dans lesquels ils peuvent puiser ?
05:40Donc les forces de soutien rapide doivent contrôler aujourd'hui 70 à 80 % du Darfour, donc ils arrivent à circuler librement.
05:50On voit aussi que l'accès dans les autres zones est beaucoup plus facile, y compris pour Médecins sans frontières.
05:55Donc il y a d'autres camps, d'autres villes du Darfour où l'assistance est complexe, mais reste possible.
06:01Toutefois, Autour et les forces armées restent soutenues, donc l'RSF continue à avoir une chaîne d'approvisionnement à peu près correcte.
06:09Nous, on n'est pas des analystes militaires, on ne sait pas sur quels stocks vivent les forces soudanaises qui sont au centre de la ville,
06:18mais nous, ce qu'on peut constater, c'est que chaque jour, il y a des attaques et les combats se continuent sur la ville de El Fachar.
06:25Merci beaucoup Olivier Lacharité, merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions sur France 24.

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