"Maintenant quand les gens viennent, ils sont en promo. Et donc on leur déroule le tapis rouge. Je pense que cette époque se prend trop au sérieux" confie Stéphane Bern, dévoilant son avis sur la télé moderne.
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00:00Votre indisplaitante, c'est votre révolution capillaire sur Canal+, en 2003.
00:03Pas seulement capillaire, c'est votre révolution audiovisuelle aussi.
00:06Pour la première fois, on vous découvre à la télévision insolent, piquant.
00:11Ça ne vous manque pas ce genre de talk show décalé ?
00:13Si, ça me manque toujours, mais après tout, vous savez,
00:16on est obligé de faire ce que les gens attendent de vous.
00:19C'est-à-dire, les gens, ils veulent vous voir dans le garçon bien élevé,
00:24qui présente le couronnement du roi Charles.
00:26Mais ça veut dire quoi ? Vous êtes prisonnier de votre image en quelque sorte ?
00:28C'est-à-dire, on ne me propose pas, ou on ne me dit pas,
00:32« Banco, vas-y, réunis une nouvelle bande et fais-nous marrer. »
00:36Et pourtant, on sait que vous le savez le faire.
00:37Vous l'avez fait sur Canal+, vous l'avez fait en radio,
00:39ici même sur RTL pendant neuf ans.
00:40J'essaie de vivre le regret, mais c'est vrai que j'adorais ça.
00:43De même que j'adorais les émissions d'accueil.
00:45Je trouve qu'on ne sait plus vraiment accueillir les invités.
00:48Vous, vous le faites encore, mais accueillir les invités en se moquant un peu.
00:53Je trouve que c'est ça le sel.
00:54Maintenant, les gens viennent, ils sont en promo.
00:57Et donc, c'est « Déroule-moi le tapis rouge ».
00:59Je pense que cette époque se prend tellement au sérieux.
01:02On n'est rien.
01:04Peut-être ce qui a changé la vie à la campagne,
01:07et puis je le dis sans fausse pudeur,
01:08j'ai perdu mon père, j'ai perdu mon frère.
01:12Et quand vous perdez des gens qui sont tellement proches,
01:15auxquels vous pensez tout le temps, et que vous vous retrouvez seul,
01:19vous vous dites « Mais la vie est tellement courte,
01:21il suffit d'un rien pour perdre les gens, pour perdre ceux qu'on aime.
01:24Alors, qu'est-ce que je vais me prendre au sérieux ?
01:26Je ne suis qu'un pauvre mortel qui va finir en poussière dans peu de temps. »
01:31Mais si demain, la direction de France Télévisions
01:34vous demandait de revenir sur ce terrain-là de l'interview piquante et humoristique ?
01:38J'adorerais, j'adorerais.
01:40Parce que ça réunirait deux passions,
01:41recevoir les gens qui font l'actualité culturelle,
01:43et puis en même temps, en leur disant des horreurs.
01:47Enfin, gentil, vous voyez ce que je veux dire.