• il y a 3 mois
Transcription
00:00Au rouge, avec elle ça bouge
00:04Maggie soleil ou bien Maggie larme
00:07On est sous le charme, quand son cœur s'enflamme
00:11Elle joue toute la gamme
00:13Oh Maggie elle fait sa météo
00:16Chez elle il fait toujours beau
00:18En robe de soie, en pyjama
00:21Elle est la même
00:23Elle change de crème, elle change d'extrême
00:25Mais elle change pas
00:27Maggie le jour, Maggie la nuit
00:29C'est un poème
00:31Un peu beaucoup à la folie
00:34C'est elle qu'on aime
00:36Maggie
00:38Maggie
00:40Maggie
00:42Voilà Maggie
00:48Quarante-trente
00:58Quarante-trente
01:07Descendue
01:09Chaton
01:13J'ai eu
01:15Bredville gagne, 6-4, 4-6, 6-0
01:18Alors, Docteur Bredville, vos impressions après ce match très-disputé ?
01:22Et bien je dois dire que mon adversaire s'est surpassé
01:24mais je n'ai jamais été véritablement inquiet
01:26Alors, prêts pour Deauville? Ah oui, prêts, tout à fait prêts. Et bien, à vous les studios. Merci, au revoir.
01:32Oui, ben non, mais je m'entraîne. C'est normal avant un match.
01:38J'ai rien dit, chéri. Ma préparation psychologique, c'est très important.
01:42Seulement, je te rappelle que la dernière fois que tu t'es entraîné dans ce bureau, tu t'es foulé la cheville.
01:47Je comprends tout. Toi aussi, tu es payé par mes adversaires pour saboter ma méthode de concentration.
01:55Ma propre famille ne recule devant rien, les misérables.
01:58J'ai envie d'aller à Deauville. Je pense que tu ne veux pas m'emmener à ces championnats médicaux, sous prétexte qu'il paraît que tu perds tous tes moyens quand je suis là.
02:06C'est vrai. Quand tu es là, je perds mes moyens. Sinon, je t'emmènerai.
02:09Alors, d'accord. Je prépare une valise et on y va.
02:11Non, mais attends, attends. Je ne comprends pas pourquoi tu veux venir à Deauville.
02:15Tu n'aimes pas le tennis, tu n'aimes pas la plage, tu n'aimes pas la pluie.
02:19Et d'ailleurs, à part ça, je ne vois pas très bien ce que tu aimes. Pas grand-chose.
02:23Tu as raison. Tu n'aimes pas grand-chose. Je t'aime.
02:27Mais moi aussi, je t'adore, mon amour. Je t'adore. Le mien. Mais j'aime aussi le tennis.
02:34Quand on ne te connaît pas, on pourrait croire que tu es un mufle. Mais quand on te connaît, alors on en est tout à fait sûr.
02:41Tiens, le facteur a déjà passé.
02:44Oui, mais je n'ai pas encore eu le temps. Il y a quelque chose pour toi, je crois.
02:49Bon, écoute, emmène-moi. Je n'irai même pas devoir jouer. On pourrait dîner ensemble.
02:55Et puis, demain, on ferait une balade à cheval.
02:57Ah non, demain, je ne pourrai pas parce que c'est la deuxième journée du championnat, la finale.
03:02Mais c'est bien ce que je dis. Tu pourras. Tu seras éliminé. On aura toute la journée pour nous.
03:07Bon, bon, bon, bon. Eh bien, je t'emmène si tu veux, mon petit lapin. Nous partons ensemble.
03:12Je disais, nous partons ensemble si tu veux.
03:17Euh, tu parlais, chéri?
03:19Non, mais je disais, nous partons ensemble.
03:23Ah ben, ça serait génial. Seulement, est-ce que tu ne viens pas te dire que je te déconcentre quand je te regarde jouer?
03:29Oui, ce n'est pas grave. Je préfère t'avoir avec moi plutôt que gagner.
03:33Écoute, je suis complètement folle. J'ai oublié de te dire que j'ai promis à Maggie de passer le week-end avec elle.
03:39Tu emmènes bien Georges à Deauville.
03:41Tiens. D'ailleurs, ça doit être lui. Allez, dépêche-toi. Tu vas être en retard.
03:57Salut, champion.
04:02Embrasse Georges.
04:05Bonjour.
04:07Bonjour.
04:09Oh, ma chérie.
04:11Oh, si tu savais ce qui m'arrive.
04:13Tu ne le viendras jamais.
04:15Toi non plus, ma chérie.
04:17Garçon, deux cures champagne, s'il vous plaît.
04:19Bonne idée, Maggie. J'en prendrai bien un.
04:21Ah oui? Alors, trois cures champagne.
04:23Excuse-moi, Maggie, mais je ne vais pas avoir beaucoup de temps pour toi ce week-end.
04:28Oh, mais écoute, ça tombe très bien parce que figure-toi que ce matin, une vieille passion s'est réveillée quand le facteur est passé à la maison.
04:34Oh, ne crois pas que le facteur est un peu âgé pour toi.
04:37Oh, si c'est mortel. Tu vas voir la surprise de ta vie.
04:41Devine qui m'a écrit.
04:43Hein?
04:44Oh, non, non, non, non. Ne cherche pas. Je ne vais pas te le dire. Je ne vais pas te faire de peine.
04:50Alors, tu as deviné?
04:52Non, je ne vois pas.
04:54Oh, mais écoute, c'est un effort, devine.
05:03Francesco Valente.
05:05Francesco Valente?
05:07Oui, tu te rends compte? Après tout ce temps, vingt ans.
05:13Non, c'est impossible. Je ne le crois pas.
05:17Oh, Hélène, je te demande pardon. C'est vrai, j'avais oublié. Vous avez eu une petite aventure ensemble, une passade d'une nuit, c'est ça?
05:26Ah oui, d'entrades.
05:27Oh, tu es un de ces kilos, Maggie. Francesco et moi, c'était comme...
05:32Oui, comme Rivoire et Carré. C'est vrai que tu avais l'ennui.
05:37Mais il faut toujours que tu embellisses ton passé.
05:41Non, non, non, je ne veux plus rien dire parce que je vais encore te faire de la peine et ça va être de ma faute. Alors, je ne dis plus rien.
05:48Je t'assure. Francesco, c'était...
05:51C'était quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qui se passe? Tu cherches un mouchoir?
05:58Ah non, tu ne pleures pas, écoute. Oh, garçon, trois autres cuirs champagne. Ecoute, ma chérie, mais tout ça, c'est du passé.
06:05C'est ça? C'est ça? C'est du passé, ça? Regarde, Francesco Valente. Et la date, la date?
06:12La date, oui. Oui, bon, tu vois, tu vois comme il est gentil. Il a du tact. Il t'a envoyé une toute petite carte postale comme ça pour pas que tu sois vexé, alors que moi, il m'a écrit une lettre.
06:22Bon, allez, on arrête là. On parle d'autre chose.
06:25Tu as raison, ma chérie. On ne va pas se disputer pour des bêtises pareilles.
06:29Oh, il m'a quand même écrit une phrase superbe. Écoute.
06:36Oh, si tu savais, comme ton souvenir hante mes nuits, dans les bras des autres, je crie Maggie.
06:44C'est pas beau, ça? Oui, tu n'as pas écrit ça, toi?
06:46Non, non, pas exactement. Si tu savais comme ton absence me peine, dans les bras des autres, je crie Hélène.
06:54Oui.
06:56Oh, c'est quand même incroyable ce qu'il ose écrire. Tu sais, j'ai gardé toutes ces lettres.
07:03Ça fait combien? Deux, trois?
07:05Non, déjà, à l'époque, tu étais jalouse, mais maintenant, ça continue.
07:09Oh non, alors là, maintenant, je ne suis plus jalouse, mais du tout.
07:13J'en trouve tellement ridicule, écoute, quand je pense que cette espèce de Casanova à la Bolognese nous a écrit la même lettre.
07:21Alors là, vraiment, écoute, il se porte dans la main au moins une de nous pour le week-end.
07:26Oui, quand je pense qu'il m'a écrit, je vole vers toi.
07:29Sûrement en classe économique, parce que comme Radin, celui-là.
07:32Ah non, non, Francesco n'était pas Radin.
07:34Bon, tu parles.
07:35Non, il était fauché. Il ramait dur pour s'en sortir.
07:39Tu te rappelles quand il y avait des chaussettes.
07:43Et qu'il peignait dans les trous avec des rocs creux noirs pour que ça se voit.
07:48Il était tellement fier, il m'emmenait comme ça.
07:52Ah ça oui, il était fier, ça il était fier.
07:55Oh dis donc, je crois que j'ai été la seule femme dont il est, dont il est accepté de dépendre.
08:02Quand il avait besoin d'argent, j'étais la seule à qui il osait en emprunter.
08:08Mais ce n'est pas vrai. Alors en plus, il te tapait du fric.
08:13Je n'en ai jamais pensé.
08:15J'espère bien, moi non plus alors.
08:17Non.
08:18Enfin, il m'a quand même, il m'a quand même eu de 200 000 anciens francs. Et toi?
08:23Pas ça.
08:25Enfin, il valait bien ça, hein. Chaque franc.
08:29Oh, chaque centime.
08:34Écoute, tu sais Hélène, rien que l'idée de me retrouver toute seule devant lui,
08:40mais ça me terrifie, je ne sais plus ce que je vais faire.
08:44Maggie, il ne faut pas que ça recommence une autre fois.
08:49Non, non, non, toutes les deux, ensemble.
08:51Je t'en supplie, on ne se quitte pas.
08:54Toutes, on ne se quitte pas.
08:59Mais regarde, tu vois ce que ça me rappelle?
09:01Tu sais qu'il était fou de mes poignets.
09:04Tu sais ce qu'il disait de mes poignets?
09:06Il disait que j'avais les poignets les plus sensuels de la terre.
09:12Oui, et à moi, il disait que j'avais les lobes les plus merveilleux du monde.
09:18Ah oui?
09:19Il ne pouvait pas dire quelque chose de gentil de tes poignets que j'ai encore.
09:25Ah, garçon, j'en reprends ces deux-là.
09:28Oh, mais j'en ai beaucoup.
09:30Attends, voilà, hop.
09:33Ah, tu vas me faire...
09:35M'associer avec toi?
09:37Je préfère encore boire du vin autrichien.
09:40Quoi? Du vin? Pas au petit chien?
09:44Mais qu'est-ce que vous chantez là?
09:46Vous avez bu ou pas?
09:50Alors, qu'est-ce que quelqu'un a téléphoné, Rose?
09:53Non, personne.
09:55Si, il y a quelqu'un qui m'a demandé si je voulais bien mettre du champagne au frais.
10:01Oh, Rose, allez, soyez polie, hein.
10:04Bon, alors, à part moi, qu'est-ce qu'il y a eu?
10:07Il y a eu, il y a eu mon pauvre crétin de neveu.
10:10À part ça, personne.
10:12Il a peut-être appelé chez moi.
10:15Allez, ne sois pas ridicule comme ça.
10:17C'est bien que c'est ici qu'il va appeler.
10:20Disons, j'ai l'impression que tes merveilleux poignets ont fait enfouir tes merveilleux cheveux.
10:26C'est très drôle et très... enfin, c'est très frais.
10:30Alors, mademoiselle Maggie, je l'ouvre, cette bouteille de champagne,
10:34parce que maintenant que le mal est fait, ça peut faire que du bien.
10:38Eh bien, c'est une très bonne idée, Rose.
10:41Allons-y pour le champagne.
10:43Allez, ne bouge pas comme ça tout le temps.
10:47Ça m'empêche de marcher.
10:54Oh, Maggie Francesco, Francesco Valente.
10:57Francesco, Francesco.
11:01Oh là là, je me souviens de notre dernière nuit.
11:04Mon Dieu, mon Dieu, quelle émotion.
11:07C'était en...
11:09Écoute-moi bien, en 1965, la nuit des élections.
11:13Tu sais, c'est quand De Gaulle a été mis en balottage.
11:16Oh, la douleur.
11:18La douleur de le voir partir avec sa petite valise en carton.
11:22Où il avait mis dedans ses poèmes, ses chaussettes trouées,
11:26et puis sa petite bouteille d'encre noire.
11:28Oh, pour moi, il est parti l'année où Courage a lancé ses premières petites robes,
11:32toutes courtes, toutes blanches.
11:35Merci, ma petite Rose.
11:38Un petit peu tranquille.
11:41Tu sais, Hélène, tu sais comme j'aime Georges.
11:45Je donnerais ma vie pour lui.
11:48Quelquefois, je me sens deux personnes différentes.
11:53Une qui voudrait être une épouse modèle pour le reste de sa vie, de ses jours,
11:59et une autre qui a envie de faire encore quelques folies.
12:03Je me sens coupable, moche, c'est moche.
12:07Mais en même temps, je me sens excitée comme une pute.
12:12Exactement comme moi.
12:16C'est choquant, tu sais.
12:19Les hommes te rendent folle.
12:21C'est ça qu'il aimait chez moi.
12:24Il y a vingt ans, rassure-moi, Maggie.
12:27Est-ce que tu trouves que j'ai beaucoup changé?
12:30Énormément.
12:31Depuis le déjeuner.
12:33Tu sais que toi, tu as une langue de vie super.
12:36C'est ce qu'il aimait en moi.
12:38Tu sais, Hélène,
12:41j'essaie de t'expliquer avec délicatesse
12:45que ce n'est pas toi qu'il est venu voir, mais moi.
12:48C'est moi qui viens voir.
12:50Non, mais dis-moi, tu ne m'as pas dit qu'il t'avait plaqué en 1965,
12:55l'année où de Gaulle a été mis en bas l'otage.
12:59Oui.
13:00Moi, je me souviens, ma première nuit, c'était la nuit des élections,
13:05justement, quand de Gaulle a été élu.
13:07Au deuxième tour.
13:10Eh bien, cette année-là, tu as fait un point commun avec de Gaulle.
13:14Toi, comme lui, vous avez été élu au deuxième tour.
13:17Oh, Maggie, Maggie, qu'est-ce qu'on a pu rire cette nuit-là.
13:21Surtout quand on pensait à toi.
13:24Tu étais tellement poseuse à l'époque.
13:27Écoute, Hélène, je vais te dire quelque chose d'important.
13:29Oui, oui, Maggie.
13:32Pierre et toi, vous allez très bien ensemble.
13:35Maggie, je t'en prie.
13:36Ne mêle pas Pierre à ça.
13:39Il n'a rien à voir là-dedans.
13:40Eh bien, justement, toi non plus.
13:42C'est une affaire entre Francesco et moi.
13:44Et puis, tu n'as pas peur comme ça.
13:46Bon, alors, là, Maggie, il est temps que je t'affranchisse.
13:48Francesco, il a téléphoné ce matin de Rome.
13:52Et pas en PCV.
13:54Et il descend au PLM Saint-Jacques.
13:57Il a dit qu'il m'appellerait un minute, même, où il allait débarquer.
14:00Il m'appellerait moi.
14:02Pointe-moi.
14:04Mais à qui tu veux faire prendre ça, hein ?
14:07Mais quand tu veux mentir, Hélène, donne-toi le mal
14:11de trouver quelque chose de plausible, de vraisemblable.
14:15Autrement, personne ne peut croire à ton histoire.
14:17Bon, alors, puisque tu m'épouses, Maggie, j'y vais là-dessus.
14:21Tout droit au PLM Saint-Jacques.
14:23Tout droit.
14:25Et ne t'inquiète pas, je te raconterai.
14:28Je te raconterai.
14:30J'écouterai ce que tu voudrais.
14:32Hélène.
14:33Hélène, tu peux...
14:35Hélène.
14:36Hélène !
14:38Hélène.
14:40Oh, Hélène.
14:42Mais, mais Hélène, mais quel manque de dignité.
14:46Mais c'est lamentable.
14:48Allez, lève-toi.
14:49Oh, allez, ça y est, mon Dieu.
14:51Non, non, seulement tu bois.
14:53Lève-toi.
14:55Mais en plus, tu vas relancer un homme dans un hôtel louche.
14:59Et tout ça pour rien.
15:01Parce que pendant que tu tambourineras à sa porte,
15:03lui, il sera en train de frapper à la mienne.
15:05Oui, c'est une menteuse.
15:07Oh, là, là, ça court tromper son mari et ça me traite de menteuse.
15:12Oui, au revoir, Maggie.
15:14Francesco, Francesco.
15:17Jusqu'où j'arrive.
15:19Attends-moi, j'arrive, mon amour.
15:21Elle est folle, elle est folle.
15:23Oui, j'arrive, j'arrive, Francesco, j'arrive.
15:25Si elle arrive au bout du jardin, elle aura de la veille.
15:28J'arrive.
15:31Mme Maggie, réveillez-vous.
15:34Réveillez-vous.
15:37Mme Maggie, réveillez-vous.
15:39Oh, là, la matinée.
15:43Eh bien, 19h40.
15:46Quelle heure est-il, Rose?
15:4819h40.
15:50Déjà?
15:51Oh, mon Dieu, mon Dieu.
15:52Moi, j'attends quelqu'un.
15:53Je ne pourrai jamais le recevoir dans cet état-là.
15:55Dites-moi, Rose, il est venu quelqu'un?
15:57Non, personne.
15:58Oh, là, là.
15:59Il n'y a que vous qui pouvez m'aider, Rose.
16:01Allez-y.
16:02Oh, mon Dieu.
16:03Oh, là, là.
16:04Non.
16:05Dites-moi, vous n'avez pas un petit remède, je ne sais pas moi,
16:07un petit remède de grand-mère qui a mis le chemin
16:09entre l'Alcacerzer et l'Aphrodisiac?
16:12Eh bien, à part dormir trois jours, je ne vois rien.
16:15Oh, là, là.
16:16Oh, si.
16:17Ou alors, vous pourriez penser à votre amie Hélène.
16:19Hélène.
16:20Oh, mon amie Hélène.
16:22Je ne veux plus jamais que son nom soit prononcé dans cette maison.
16:25N'entendez-vous plus jamais.
16:27Une infomane.
16:28Une mythomane.
16:29Oh, c'est lui.
16:31Il faut que j'aille ouvrir.
16:33Oh, là, là.
16:34Aidez-moi, Rose.
16:38Heureusement que je tiens bien à l'alcool, moi.
16:40Ah, ça.
16:42Ce que vous tenez, c'est une bonne cuite.
16:49Bonjour, Maggie.
16:51J'arrive.
16:52Avec du champagne.
16:54Nous avons gagné, alors il faut fêter ça.
16:57Non, non, non, on n'a pas joué.
16:59Le tournoi a été annulé parce qu'il pleuvait.
17:02Ça va, Maggie?
17:03Ça va, ça va.
17:04Tu sais où est Hélène?
17:06Ah, Hélène?
17:07Elle n'est pas chez vous, non?
17:08Ah, non.
17:09Justement.
17:10Alors, je pensais qu'elle avait décidé de dormir ici.
17:12Tu sais, la pauvre chérie, elle ne peut pas dormir seule.
17:14Même pas une nuit.
17:15Ça, tu ne crois pas si bien dire.
17:17Non, non, Pierre.
17:18Elle n'est pas là.
17:19Ah, bon.
17:20Et tu ne sais pas où elle est?
17:21Non.
17:22Non, alors ça, Pierre, je ne parlerai pas.
17:23Même sous la torture, je ne dirai rien.
17:25Je ne dirai rien.
17:26Je ne dirai rien.
17:27Je ne dirai pas qu'elle est au PLM Saint-Jacques.
17:29Au PLM Saint-Jacques?
17:30Qu'est-ce qu'elle fout là-bas, au PLM?
17:32Mais elle n'irait jamais au PLM,
17:33puisqu'elle a une carte de fidélité, ne vaut-elle?
17:36Elle n'a plus de carte de fidélité nulle part.
17:40Tu sais, il y a vingt ans, un certain Francesco Valente,
17:44elle lui avait...
17:45Ah, non, non, ça, ce n'est pas vrai.
17:46Ce n'est pas possible.
17:47Elle n'a pas pu faire ça.
17:48Ce n'est pas vrai.
17:49Écoute-moi, petit Pierre.
17:50Écoute-moi bien.
17:51Il faut voir le bon côté des choses.
17:53Quand elle est sortie d'ici, elle avait un peu bu.
17:55Eh bien, je suis sûre, mais sûre qu'elle est rentrée
17:58dans un piloune sur la route.
17:59Alors, alors, tu sais, elle doit être à l'hôpital.
18:02Ça, c'est sûr, elle doit être à l'hôpital.
18:06C'est toi qui as bu.
18:07Mais qu'est-ce que c'est que ce délire?
18:10Ça y est, je sais.
18:11Elle a laissé un mot.
18:13Elle t'a laissé un mot.
18:14Il faut que tu l'ailles voir à côté du téléphone
18:17ou bien sur la table de nuit.
18:18Hein, Pierre?
18:19Va voir.
18:20Elle a laissé un mot.
18:21Qu'est-ce que c'est que cette histoire?
18:22Oui, va, va.
18:24Pierre.
18:25Pierre!
18:26Si tu trouves une carte postale de Rome,
18:28je t'en supplie, ne la lis pas.
18:31C'est pas pour toi.
18:33Rose, Rose.
18:34Qu'est-ce qu'il se passe?
18:36Vous n'avez toujours pas trouvé la porte?
18:37Non, vite, vite, vite, vite, Rose.
18:39Il faut m'aider à trouver l'adresse du PLM Saint-Jacques.
18:41Écoutez-moi, si on ne va pas trouver l'adresse...
18:47Alors, Sainte-Anne, Sainte-Barbe,
18:50Sainte-Barthélémy, Saint-Bernard,
18:52Saint-Esprit, Sainte-Exupéry, Sainte-Hélène.
18:55Ah, voilà, Saint-Jacques.
18:57Non, non, non, c'est pas la peine.
18:58Laissez tomber, Rose.
18:59Je vais aller chez Pierre
19:00parce qu'il doit avoir besoin d'une amie, d'un soutien.
19:03Alors, je vais aller voir.
19:05Je vais aller l'aider.
19:06Hein?
19:07Mais comment elle a pu faire ça?
19:09Comment elle a pu faire une chose pareille?
19:13Maggie?
19:15Oh, Rose.
19:16Rose, où est Maggie?
19:18Oui, Maggie, j'ai fait 40 fois le tour du pâté de maison
19:21tellement j'en étais malade.
19:22On ne s'était jamais disputé comme ça.
19:24Je suis sûre qu'elle aussi, elle est catastrophée.
19:26Mais non, ne vous en faites pas, ma Mélène.
19:29Elle ne vous en veut pas.
19:30Elle regrette.
19:32Non, elle m'a juste dit que vous étiez,
19:34moi, je répète, hein,
19:35une infomane, une mythomane.
19:37Mais attention, elle ne l'a pas dit méchamment.
19:39Ha, ha, ha, ça, elle ne perd rien pour attendre celle-là.
19:42Où vous m'avez dit qu'elle était déjà?
19:44Moi, je n'ai rien dit.
19:45Non, elle m'a juste demandé de lui trouver l'adresse du Saint-Jacques
19:47et elle est partie aussi vite qu'elle a pu.
19:49Enfin, aussi vite que lui permettait son état parce que...
19:52Et elle aime le Saint-Jacques, hein?
19:53Oui, c'est ce seul là.
19:55Non, c'est pas vrai, je n'y crois pas.
19:56Ah, pauvre M. Georges.
19:59Oh.
20:02Tiens, son mari.
20:05Bonjour, Rose. Bonjour, Hélène.
20:07Maggie est là?
20:08Non, ma Maggie, elle n'est pas là.
20:09Elle, elle, elle apprend à jouer de la mandoline.
20:13Georges.
20:14Inutile de me questionner, je ne dirai rien.
20:16Mais qu'est-ce qu'il se passe, Hélène?
20:18Moi, je te demande simplement où est Maggie, c'est tout.
20:21Mais, j'en ai aucune idée, Georges.
20:23Ah bon?
20:24Est-ce que tu... est-ce que le nom d'un certain Francesco Valente, ça te dit quelque chose?
20:28Francesco Valente?
20:29Alors, attends, c'est un coiffeur pour dames, c'est un couturier ou une pizzeria?
20:34Georges, Maggie est au PLM Saint-Jacques.
20:37Qu'est-ce que t'es allé foutre là-bas?
20:40Hélène, Maggie.
20:43Hélène, ma chérie, mais tu es là?
20:45Mais, pourquoi m'as-tu dit qu'elle était au PLM Saint-Jacques?
20:48Elle a dit ça.
20:50Ah non, non, non, c'est toi qui a dit qu'elle était au PLM Saint-Jacques.
20:52Elle a fait ça?
20:54Mais, euh, qu'est-ce qu'il se passe exactement? Je ne comprends pas bien.
20:57Oui, mais d'abord, qui est ce Francesco Valente?
21:00Ah, tu vois, Francesco Valente.
21:02Tant d'heures, Hélène, il veut savoir qui est Francesco Valente.
21:05Eh bien, dis-leur, Maggie.
21:07Ah bon?
21:08Non, ne les laisse pas mourir, idiot.
21:10Oui, Francesco Valente, c'est... c'est... c'est...
21:13Ah, vous allez rire.
21:15C'est... c'est un jeu.
21:17Ah, c'est ça.
21:18C'est un jeu passionnant.
21:20Oui, c'est Francesco Valente au PLM.
21:23Édité par Fernand Nathan.
21:25Voilà.
21:26Ah, dis-leur, montre-nous ça.
21:28On va en faire une partie.
21:30Je ne sais pas, je l'ai balancé, je ne sais pas où, ça n'avait aucun intérêt.
21:34Ah bon?
21:35Bon, tant pis, je n'insiste pas.
21:37Tu viens, je t'offre un verre.
21:40Hélène!
21:45Comment, comment as-tu osé dire à Georges que j'étais au PLM?
21:50Mais je te rappelle que tu as dit exactement la même chose à Pierre.
21:53Mais c'est complètement différent, ça n'a rien à voir.
21:55C'est tellement invraisemblable de ta part.
21:57On ne peut pas croire...
21:58Tu l'as vu?
22:00Oui, je l'ai vu.
22:01Oh, tu ne peux pas savoir.
22:02C'était magnifique, c'était merveilleux, c'était... c'était fabuleux, romantique.
22:08Et toi, tu l'as vu?
22:14Bonjour, je suis Francesco Valente.
22:19Eh bien, magui, voici l'édifice.
22:23Mais, magui, c'est monsieur Francesco Valente.
22:27Magui, mon mari.
22:29Oh, magui.
22:31Oh, Hélène.
22:34Allez, va vite te remaquiller, ma chérie, parce que dans un état...
22:37T'as raison, j'y vais.
22:38Francesco, Francesco.
22:41Magui, mon amour, et toi encore plus... plus bellissima que autrefois.
22:45Mais c'est possible.
22:47Oh, Francesco, Francesco.
22:50Et toi, Hélène, tu n'as pas changé, non?
22:52Tu es comme si l'État, il avait sous-pendu son vol.
22:55Oh, Francesco, Francesco, tu dis toujours des choses si jolies.
23:00Mime pas, il parle de ta robe.
23:03Ah, oui, je vous présente Francesco Valente.
23:08De Fernando?
23:09Non, du roman.
23:11Vous, c'est Giorgio, non?
23:13J'aurais deviné que vous étiez le mari de Magui, n'importe où.
23:16Oui, vous avez le regard d'un denteur de four.
23:19Vous n'étiez pas?
23:21Vous aviez besoin d'être marié, vous n'étiez pas comme Magui.
23:25Le regard de denteur de four, dis donc.
23:27Vous, alors là, vous êtes le mari d'Hélène, hein?
23:30Ah, oui, vous êtes idéal pour elle.
23:32Vous avez les yeux languoureux du poète, hein?
23:35Une sensible intelligence, c'est grande intelligence.
23:39Étonnant, hein?
23:41Il y a très peu de gens qui remarquent ça du premier coup d'œil.
23:43Pour parler de choses étonnantes, vous savez, c'est une vraie coïncidence, mais...
23:47Je suis passé pour dire bonjour aux filles,
23:50mais je n'aurais jamais rêvé de rencontrer leur mari.
23:54Là, il en fait un peu trop.
23:58Bon, vous savez, c'est...
24:01C'est mon jour de chance.
24:03Oui, il y a à peine une heure, j'ai eu la nouvelle.
24:05Quelle nouvelle?
24:06Je vais être très, très riche.
24:08Non, je ne veux pas vous ennuyer avec ça,
24:10mais vous savez, Magui et vous...
24:12Hélène a...
24:14C'est inimaginable, ce qui m'arrive.
24:16Eh bien, dites-le nous.
24:18Dites-le nous.
24:19Je ne sais pas si je peux vous comprendre,
24:21mais c'est extrêmement confidentiel.
24:24De gros intérêts sont en jeu.
24:26De gros intérêts?
24:28Oui, j'ai tout le business...
24:30Non, je ne vous raconte pas, mais...
24:34300 % en deux ans.
24:37Encore à côté, ces petits, petits...
24:39Comment est-ce ça?
24:40300 %.
24:41Nous n'en parlons plus, d'ailleurs, c'est trop tard.
24:44Enfin, il reste bien encore une petite option.
24:48On a 10 briques, mais je la réserve pour les gens
24:51qui ont toute confiance, surtout que...
24:55Pour vous, c'est un peu trop fort, non?
24:58Comment ça, trop fort pour nous? Comment?
25:00Non, non, non, on peut parler sérieusement,
25:02on peut, je ne sais pas, on peut peut-être aller
25:04dans mon bureau, on sera au calme.
25:06Voilà!
25:08Je reconnais qu'il y a une chance des...
25:10Oh, Francesco, Francesco,
25:13tout n'a pas changé.
25:16Toi, toujours tes chèvres fraisées.
25:19Toi non plus, tu n'as pas changé,
25:21tu es toujours le plus merveilleux.
25:24Francesco?
25:30Oh, c'est fou ce qu'il a vieilli.
25:33Il s'est empaté.
25:35Il a même des cheveux blancs.
25:38Il est toujours beau, mec, tu ne trouves pas?
25:41Et charmant.
25:43Oh, saleté.
25:45Ses yeux sont si doux.
25:47Et ses chaussettes trouées.
25:51Oui, c'est ça, oui, oisurier.
25:54Vraiment, on peut dire qu'on a eu une chance.
25:57Merci, Francesco, vraiment, merci.
26:00C'est moi qui vous remercie.
26:04Oh, pardon.
26:08Eh bien, dis donc, Maggie,
26:10heureusement que nos gilles sont arrivées.
26:12On allait faire une belle connerie.
26:14La belle connerie,
26:16c'est eux qui viennent de la faire.
26:20Elle voit souvent rouge
26:22Avec qu'elle s'approche
26:24Maggie soleil ouvre,
26:26Maggie larme
26:28On est sous le charme
26:30Quand son cœur s'enflamme
26:32Elle joue toute la gamme
26:34Oh, Maggie, elle fait sa météo
26:36Chez elle, il fait toujours beau
26:39Maggie
26:41Maggie
26:43Maggie
26:45Voilà Maggie
26:48Elle rit, mais c'est toujours tendresse
26:50Elle rit et c'est jamais de tristesse

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