• il y a 3 mois
Il y a un mois, l'Inspection générale de la justice a remis un rapport confirmant notamment que l'absence de communication entre les services de l'État a concouru à la mauvaise évaluation de la dangerosité du détenu Mohamed Amra. Pour la première fois, son père, Dominique Garcia, prend la parole suite à la publication de ce rapport.
Regardez L'invité de Yves Calvi avec Yves Calvi du 11 septembre 2024.

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Transcription
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:04Bonsoir Dominique Garcia, merci de prendre la parole sur RTL.
00:07Vous êtes le père d'Arnaud Garcia, tué lors de l'évasion de Mohamed Amra au péage d'un Carville.
00:12Cela fera 4 mois vendredi et tous les Français s'en souviennent.
00:15C'est la première fois que vous prenez la parole depuis la publication du rapport de l'Inspection Générale de la Justice.
00:20Un rapport qui est accablant pour tous les services de l'État.
00:23Quelle a été votre réaction en le découvrant ?
00:25Bonsoir M. Calvi, oui effectivement j'ai lu ce rapport en haut, en large, en travers.
00:30Ce n'est plus un dysfonctionnement, pour moi c'est vraiment un manque de communication entre les deux ministères
00:36et certains services qui sont très très importants dans l'organisation des extractions et de la justice.
00:44Effectivement il y a beaucoup beaucoup de contradictions.
00:47Ce rapport indique, pour dire les choses très simplement,
00:49que le drame qui a coûté la vie à votre fils et à un autre agent pénitentiaire, Fabrice Moëllo,
00:54aurait pu être évité, c'est votre conviction ?
00:56Oui, tout à fait, oui. Tout à fait, ça aurait pu être évité.
00:59Peut-être que ce transformant n'aurait pas dû avoir lieu.
01:01Ou alors il aurait dû être effectué avec des renforts beaucoup plus adéquates par rapport à la personnalité du détenu.
01:09Mais ça n'a pas été le cas.
01:11Donc je pense que l'administration a dû fermer les yeux, quelque part, sur le parcours de ce personnage.
01:17L'administration fermait les yeux sur le parcours de ce personnage ?
01:21C'est ce que je me dis, puisqu'il était reconnu dangereux et qu'on n'a rien fait.
01:26Maintenant je vous dis que je n'ai pas tous les tenants et les aboutissants.
01:29Comment se fait-il qu'il n'y a pas eu de renforts ?
01:31Comment se fait-il qu'on n'a pas fait de vidéoconférence ?
01:34C'était beaucoup plus simple.
01:36Tout est incohérent.
01:37Donc maintenant je pense que certains responsables devront donner des informations
01:42ou éventuellement qu'ils relativisent tout ça.
01:45Quelle explication attendez-vous justement ?
01:47Moi ce que j'attends c'est pourquoi ça s'est passé comme ça ?
01:50Pourquoi il n'y avait pas de renforts ?
01:52Comment se fait-il que dans son rapport, à un moment donné, on dit
01:56« Mohamed Hamra ne désirait pas de vidéoconférence, il préférait que des contacts physiques ».
02:02Non, le monsieur est un détenu, il a été puni pour des choses qu'il a faites.
02:07C'est quand lui qui commande en disant « non, non, je veux pas de vidéoconférence ».
02:11C'est là qu'on doit être quand même assez responsable pour lui dire « c'est ça ou rien du tout ».
02:16On est dans une inversion de valeur en fait, c'est ce que vous êtes en train de décrire.
02:20Dominique Garcia, vous êtes en contact avec les familles des autres victimes.
02:24Dans quel état d'esprit sont-elles après avoir lu ce rapport, si vous le savez ?
02:27Est-ce que vous avez pu échanger ?
02:29Ils ont le même avec nous. Ils sont complètement abasourdis par ce rapport.
02:34Est-ce que vous savez si elles comptent d'une quelconque façon attaquer les autorités pénitentiaires en justice, voire l'État ?
02:40Pour l'instant on est trop tôt, on n'a aucune information.
02:43Nos avocats respectifs n'ont aucun droit d'accès sur les dossiers différents.
02:49Mais c'est une question que vous vous êtes posée quand même ?
02:52Oui, tout à fait.
02:54Quelle est votre conviction sur ce qui s'est passé et a coûté la vie de votre fils ?
02:57Que voulez-vous dire ce soir aux auditeurs d'Airtel qui vous écoutent ?
03:00Ce que je voudrais c'est que tout le monde sache que les agents pénitentiaires font un travail formidable.
03:06Ils font le maximum qu'ils peuvent pour mettre en sécurité les gens.
03:11J'ai confiance en la justice.
03:13Je fais une grande confiance à la police judiciaire pour essayer de localiser et identifier les complices.
03:19Je fais confiance pour l'instant et j'attendrai qu'une fois qu'ils sont interpellés qu'ils se fassent de même.
03:24Vous vous sentez appuyé ?
03:26Les amis de votre fils, l'administration pénitentiaire ont-ils été d'une quelconque façon présents ?
03:31Oui, sincèrement l'administration pénitentiaire locale, je parle chez nous.
03:36Ils ont très bien assumé.
03:39Ils s'occupent de ma belle-fille.
03:42Heureusement pour ma belle-fille qu'il y a un bon suivi.
03:45Je voudrais vous faire écouter la procureure de Paris, c'était ce matin dans la matinale d'Airtel.
03:49Le temps joue pour nous. Le temps long de cette enquête, il est peut-être peu compréhensible pour les familles des victimes,
03:55pour les surveillants victimes, mais à un moment ou un autre, le temps jouera pour nous et les interpellations auront lieu.
04:01Pour vous, Moed Amra est toujours vivant ?
04:03Je n'ai pas de raison de penser qu'il ne le soit pas.
04:06Que pensez-vous des propos de la procureure ?
04:08Je la rejoins totalement. Il faut être optimiste sur une éventuelle interdiction au prochain.
04:16J'espère qu'il est encore vivant pour que je puisse voir sa tête et qu'il puisse être complice.
04:20Je lui donne totalement raison, oui, madame la procureure.
04:23Et donc, en dépit de toutes les épreuves que vous avez subies depuis quatre mois,
04:28vous continuez de faire confiance à la police et à la justice pour un jour rattraper cet homme
04:34et que l'on sache la réalité de ce qui s'est passé ce jour-là et des dysfonctionnements qui ont abouti à la mort de votre fils ?
04:41Oui, je suis très, très confiant des enquêtes de l'investigation en cours.
04:46Tout ce que je veux, c'est qu'ils soient interpellés pour qu'on puisse faire une fois derrière.
04:51Le monde est accusé et que je vois bien leur tête et que chacun donne sa version.
04:56Et je veux voir le gars qui a tué d'une balle dans la tête mon fils.
05:01Je veux voir sa réaction et sa tête et qu'il soit condamné.
05:05Donc, je fais confiance à la justice pour qu'ils prennent des décisions bien, bien, bien proportionnelles à leur attaque.
05:12Et puis, éventuellement, je me pose la question.
05:16Est-ce qu'on peut encore ouvrir Cayenne pour ce genre d'individu ?
05:20Que savez-vous des autres agents blessés lors de l'attaque ?
05:23Ont-ils pu reprendre le travail à votre connaissance ?
05:25Non, non, non, non, non, non. Ils sont trop, trop traumatisés.
05:28Il y en a un qui est complètement en vrac par une rafale de Kalashnikov.
05:33Donc, il y a sa cinquième ou sixième opération.
05:37Le deuxième qui a été blessé à l'épaule.
05:39Pour l'instant, il y a l'immobilité de droit.
05:42Et le troisième qui a été blessé à la tête et notamment aux oreilles.
05:48Il a du mal à reprendre. Il a besoin d'un soutien psychologique.
05:52Et c'est très, très dur parce qu'ils ont tous les jours, toutes les nuits, le bruit des rafales en tête.
05:58Beaucoup d'initiatives ont été lancées pour rendre hommage à Arnaud.
06:01On pense notamment au Racing Club de Lens, l'équipe de foot préférée de votre fils.
06:05Ce sont des choses qui vous ont touché ?
06:07Tout à fait, oui. J'ai accepté, j'ai aimé ça.
06:10D'ailleurs, j'ai eu le soutien des agents pénitentiaires de France et de Navarre.
06:14Certains clubs, notamment Montpellier aussi.
06:17J'apprécie qu'ils ont fait un geste pour mon gamin en envoyant un maillot.
06:21C'est comme ça.
06:22D'ailleurs, je lance aussi un petit plus l'année prochaine.
06:25Le 4 mai, on fait une petite commune où je suis maire adjoint.
06:28On va faire une rue au nom d'Arnaud avec une plaque.
06:32Et j'ai eu l'autorisation de M. Dupont-Moretti d'inscrire le nom de mon gamin sur le monument mort pour la nation.
06:39Donc, j'apprécie beaucoup.
06:41Et j'en profiterai pour inviter cette personnalité sur place, dont le président de New York Silence, pour qu'il vienne à cette inauguration.
06:49Merci beaucoup, Dominique Garcia, d'avoir pris la parole dans RTL Soir.
06:53Vous êtes le père d'Arnaud. Votre fils a été tué lors de l'évasion de Mohamed Amra.
06:57Et je ne doute pas que beaucoup de nos auditeurs vous adressent leurs pensées et leur soutien.
07:02Merci beaucoup d'avoir pris la parole dans notre émission.
07:04C'est moi qui vous remercie, M. Dalvi.
07:06Dans un instant, l'essentiel de l'actualité.
07:08Nous serons dans la tête d'une migraineuse.
07:10Notre journaliste santé, Agathe Landais, a suivi Floriane.
07:13Elle a 24 ans comme 10 millions de personnes en France, 10 millions de Français.
07:17Ses mots de tête sont quotidiens et se soigner coûte très cher.
07:20Rendez-vous dans 5 minutes.

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