Le débat dans Rothen s'enflamme, au lendemain de la rencontre France-Belgique en Ligue des Nations au Parc OL. Mbappé, Barcola et Deschamps ont notamment été sifflés par une partie du public. Des sifflets qui ont énervé Jean-Michel Larqué.
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00:00Monsieur le procureur Larket, pourquoi le public à Lyon est allé trop loin hier ?
00:04Voilà, oui, exactement.
00:06Parce que je le dis et je le répète, au moins je ne change pas, je ne retourne pas ma veste,
00:12je le dis depuis des mois et des mois, depuis qu'il y a du déchambashing
00:18et de l'équipe de France qui est mise, qui est clouée au pilori,
00:23qui est-ce qui a dit au piloti ? Je me rappelle plus qui est-ce qui avait dit ça.
00:27C'est Manuche, non ?
00:28Je le dis et je le répète sans cesse, ce public français est un public d'enfants gâtés.
00:36Qu'il manifeste sa déception à l'occasion du match ou pendant le match
00:44parce qu'il n'est pas content, je le comprends,
00:47qu'avant même qu'un joueur ait fait un pas sur le terrain,
00:53comme c'était le cas pour Barcola ou Bappé,
00:56ou que l'entraîneur qui n'a encore pas disputé la rencontre se fasse siffler
01:03alors qu'il a donné au public des tas d'émotions extraordinaires depuis 12 ans,
01:09ça je ne le comprends pas et ça je ne l'admets pas.
01:12Alors à un moment donné, à la fin du match, le public n'est pas content,
01:16le public n'est pas content de la prestation des Bleus
01:19et même s'ils ont gagné, qu'ils aient perdu, il n'est pas content.
01:23Il manifeste son mécontentement, il n'y a pas de problème.
01:28Mais en permanence maintenant, considérer que parce qu'un joueur,
01:33un jeune joueur de l'Olympique Lyonnais est allé chez l'ennemi parisien,
01:38entre parenthèses, au passage l'Olympique Lyonnais en a pris 50,
01:43ce qui lui a permis d'avoir une bonne respiration,
01:48ou que Bappé soit aujourd'hui la cible de tous les mécontents, je l'entends.
01:56Mais bon sang de bonsoir, ayez un peu de mémoire,
01:59ayez un peu de reconnaissance.
02:04Jamais, jamais, jamais, jamais, jamais,
02:07le football français au Coupe durant 12 ans n'a eu les résultats qu'il a eus avec Didier Deschamps.
02:13Moi-même, sur, ponctuellement, je dis que Didier Deschamps a tort, a raison,
02:19que ce n'est pas bien ou que c'est bien.
02:21Mais d'une manière aujourd'hui générale, être contre Deschamps,
02:27contre Barcola parce qu'il est parti et on voit avec quel,
02:32avec quel, comment dirais-je, quelle dignité.
02:35Et il a rapporté 50 millions à son club à ce moment-là.
02:37Et quelle dignité aujourd'hui du côté de Lyon, on considère les anciens.
02:42Donc, la façon dont on considère les anciens, les jeunes s'en rendent compte aussi.
02:47Il suffit de voir comment est considéré Lopez.
02:50Donc, ça me gonfle un petit peu que les gens aient la mémoire courte.
02:54Ça ne me gonfle pas trop parce que je le savais qu'ils avaient la mémoire courte.
02:58Parole à la défense, donc, maître Roten.
03:01En fait, ça me surprend de la part de Jean-Michel d'attaquer les sifflets,
03:08de défendre le sélectionneur ou les joueurs quand il y a des sifflets comme ça sur un match de foot.
03:15Du moins, les sifflets, ça a toujours fait partie du football.
03:18Alors qu'on aime ou qu'on n'aime pas, c'est comme ça.
03:20Ou tous les sports où il y a une grosse ferveur, les sifflets font partie du jeu.
03:26Et qu'on a tous grandi avec ça et on a tous subi ça au bout d'un moment dans une carrière.
03:31Il faut faire abstraction quand tu es acteur ou entraîneur ou sélectionneur
03:37de ces sifflets-là.
03:39Je pense en effet que ça a dû toucher Didier Deschamps.
03:42Ça, c'est une certitude, ça ne fait jamais plaisir.
03:44Mais ça montre surtout un mécontentement qui grandit de plus en plus sur le sélectionneur.
03:50Et on ne cesse de le dire, je ne cesse de le dire depuis pas mal de semaines maintenant.
03:55Je pense très honnêtement que Didier a fait son temps en équipe de France.
04:01Moi, j'ai du mal avec ce que tu dis, Jean-Michel,
04:06le fait que vu qu'il a gagné, les gens ne peuvent pas siffler.
04:09Oui, bien sûr qu'il y a eu beaucoup d'émotions avec Didier Deschamps,
04:13que ce soit en club quand il a pris des équipes à entraîner.
04:16J'en ai fait partie.
04:17Il a été champion avec l'Olympique de Marseille.
04:19Il a été champion avec la Juve en deuxième division.
04:23Il a une carrière au poste de sélectionneur où, en termes d'image,
04:28franchement, il a fait quelque chose de remarquable en très peu de temps.
04:32Il a gagné la plus belle des compétitions, c'est-à-dire la Coupe du Monde en 2018.
04:37Et ça lui a donné un certain crédit.
04:39Et c'est pour ça qu'il est resté autant d'années.
04:41Maintenant, depuis 2018, ça fait six ans.
04:44Ça voudrait dire que vu qu'il a été champion du monde,
04:47qu'il a redoré un peu le blason et l'image de l'équipe de France,
04:50en fait, c'est lui qui décide quand il doit partir et quand ceci et quand cela.
04:55Mais ça ne marche pas comme ça en sélection.
04:57Jean-Michel, j'imagine quand même que la remise en question,
05:00elle doit être de compétition en compétition.
05:04Je pense qu'on a eu les présidents de la FED,
05:07que ce soit Noël Legret ou maintenant M. Diallo,
05:10lui ont laissé le temps de mettre ses idées en place
05:13pour révolutionner un peu le système et la façon de jouer.
05:18Il n'y arrive pas.
05:19Écoute, rien ne lui empêchait de dire
05:22écoutez, moi, j'ai une certaine méthode.
05:24Je ne pourrais pas passer le cap.
05:26L'équipe de France, les Français, parce que l'équipe de France,
05:28et tu le sais très bien et tu le dis souvent,
05:30appartient aux 60 millions de Français qu'on est.
05:33Tu vois, pas juste à un club, à un sélectionneur.
05:37Et rappeler juste à Didier Deschamps à travers ses sifflets
05:40que les petites phrases, les petits pics qu'il a sortis dernièrement à l'euro,
05:45vous n'êtes pas content, vous zappez, qu'il a même bappé.
05:49Ce que pensent les gens, c'est le cadet de mes soucis,
05:52les attitudes où je baisse la tête,
05:54je n'ai pas envie de courir, ou Didier Deschamps.
05:56Vous savez, la National League, de toute façon, on a perdu contre l'Italie
06:00le premier thème qu'on a fait de l'émission.
06:04Ce n'est pas grave parce que moi, de toute façon, j'ai un cap,
06:06un nouveau cap, et même ce cap, on ne le comprend pas.
06:08Eh bien, nous, l'avantage, Jean-Michel et Tony,
06:11c'est que tous les jours, on est là, on s'exprime,
06:14et notre mécontentement, on le dit et je le dis,
06:17et moi, je ne parle pas pour les autres, je parle pour moi.
06:19Je le dis, oui, en effet, j'ai changé mon fusil d'épaule sur Didier
06:22parce que je pense qu'il a fait son temps.
06:23Mais moi, je le dis, et je le dis à l'antenne, et ça me soulage.
06:27Les gens lambda, ils ne passent pas à l'antenne, d'accord ?
06:31Ils sont passionnés de football, passionnés de l'équipe de France.
06:34Ils viennent voir un match en province, et ça n'arrive pas tout le temps,
06:37ou même à Paris, de toute façon, de l'équipe de France.
06:40Et vu qu'ils ne sont pas contents, parce que je le dis et je le redis,
06:43ces sifflets, ce n'est pas juste 10 personnes hier,
06:46c'est 80% du stade.
06:48– Il faut avancer, laisser le juge trancher.
06:50– 80% ou 90% des Français qui, aujourd'hui,
06:53auraient aimé voir quelqu'un d'autre comme sélectionneur.
06:56La seule chose qu'ils ont à faire sur un match d'équipe de France,
07:00en effet, au début, quand t'es annoncé, c'est de siffler Didier Deschamps.
07:04Les sifflets, attention, là, on ne parle pas d'insultes,
07:07on ne parle pas de menaces, parce que là, je n'aurais pas eu le même discours.
07:10On parle juste des sifflets.
07:11Oh mon Dieu, ils ont sifflé le sélectionneur national
07:14qui a été champion du monde en tant que joueur
07:16et champion du monde en tant que sélectionneur.
07:18– Arrêtez quand même !
07:20Arrêtez de faire confusquer !
07:22– Avant de donner ma réponse, je vais juste dire,
07:24il y a un point où je ne suis pas trop d'accord avec toi, Jérôme,
07:26c'est que je ne pense pas que c'était les 80 000 personnes qui ont sifflé.
07:30En fait, j'ai eu malheureusement le cas, pour moi,
07:35quand j'étais joueur à Lyon, d'ailleurs,
07:37c'est de te faire siffler par ton public, il n'y a rien de pire.
07:40Quand tu te fais siffler à l'extérieur, ça fait partie du jeu, t'acceptes.
07:44Et comme tu l'as dit dès le début de ta plaidoirie,
07:47on est prêt à ça, on est prêt à se faire siffler à l'extérieur,
07:50on est prêt à se faire siffler n'importe où tu vas.
07:53Mais quand c'est chez toi, quand tu te bats pour ton maillot
07:56et que tu essaies de faire de ton mieux,
07:58alors bien sûr que Didier Deschamps, ça fait longtemps qu'on le voit,
08:01donc les gens se lassent peut-être un petit peu,
08:03mais à un moment donné, il ne faut pas oublier non plus ce qu'il a ramené.
08:07Et c'est pour ça que je suis d'accord avec Jean-Michel à ce niveau-là,
08:11c'est qu'il ne faut pas avoir la mémoire courte.
08:13Bien sûr que je comprends qu'on veuille du changement,
08:16parce que des fois, les matchs ne sont peut-être pas toujours
08:19aussi intéressants qu'on le voudrait,
08:21mais il a eu quand même des bons résultats
08:23et de très bons résultats pour être champion du monde.
08:25Je veux dire, ce n'est pas seulement des bons résultats,
08:27tu vois ce que je veux dire ?
08:28On a eu des équipes de France qui ont été extraordinaires
08:30à l'époque de Jean-Michel avec Platini et tout ça.
08:33Et qui n'ont pas gagné.
08:34Et qui n'ont pas gagné, si tu veux.
08:35Donc lui, il a réussi à amener ça.
08:37Platini a gagné quand même.
08:38Lui, il a gagné.
08:39Donc à un moment donné, je suis du côté de Jean-Michel
08:44parce que je pense qu'il ne faut pas avoir la mémoire courte.
08:46Et je pense aussi sincèrement que ce n'est pas tout le public.