• il y a 3 mois
Les Vraies Voix avec Lisa Kamen Hirsig, enseignante, chroniqueuse au Point, le Figaro, Marianne. Auteure du livre “La grande garderie” publié chez Albin Michel.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-09-10##

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News
Transcription
00:00Les vraies voix sud-radio, le grand débat du jour.
00:03Une première grève, une semaine après la rentrée.
00:07Plusieurs syndicats enseignants appellent à se mobiliser.
00:10Aujourd'hui, ils s'opposent notamment aux évaluations nationales en primaire.
00:13C'est la seule fois de l'année où les enseignants peuvent comparer les résultats de leurs élèves
00:17à tous les autres élèves de France.
00:19Les évaluations nationales, c'est une des premières pierres de la mise en place du choc des savoirs
00:24et du tri des élèves.
00:25Les syndicats aiment toujours prêter des mauvaises intentions au ministère,
00:29mais là, pour le coup, ça n'existe pas.
00:31Mais il y aura peut-être ultérieurement un appel à boycotter la transmission des résultats.
00:37Les enseignants du primaire sont donc en grève aujourd'hui.
00:39Une semaine après la rentrée, les syndicats dénoncent la mise en place des évaluations obligatoires des CP.
00:44Selon eux, ces tests servent à catégoriser les élèves, à surveiller les enseignants
00:49et à détourner l'attention de véritables problèmes comme le manque de ressources dans l'éducation.
00:53Alors, parlons vrai.
00:54Pensez-vous que le niveau des élèves s'est amélioré ou s'est effondré ces dernières décennies ?
00:59Est-ce que les classements internationaux, comme PISA, ne montrent pas que notre système éducatif
01:04va de mal en pays à cette question ?
01:06Les évaluations sont-elles un bon indicateur du niveau de nos élèves ?
01:09Vous dites oui à 53 %, vous voulez réagir et on ne vous notera pas.
01:13C'est le 0 826 300 300.
01:16On va vous évaluer.
01:17En revanche, Lisa Kamen-Hirsig est avec nous, enseignante, chroniqueuse au point ou Figaro et à Marianne
01:21et auteure de ce livre « La Grande Garderie » publié chez Albin Michel.
01:25La Grande Garderie, on a l'impression que ce sont les vraies voix.
01:27Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:30Plus sérieusement, Philippe, encore un...
01:33Alors, comme je me sens nettement mieux qu'hier, ma chère Cécile,
01:37je vais pouvoir reprendre mon ton habituellement réactionnaire.
01:40Allez Philippe !
01:41Je suis tout de même très étonné par le fait que, non pas par la grève,
01:46elle arrive assez régulièrement,
01:49mais par le fait que des notions qui m'apparaissent évidentes
01:53par rapport à une certaine conception du passé scolaire,
01:58autorité, évaluation nationale,
02:01dans le primaire, même si Jean-Michel Blanquer ne parle pas seulement de Pisa,
02:06il parle d'un autre système d'évaluation qui lui donnait des quitus pour le primaire,
02:12je trouve invraisemblable,
02:14mais j'attends avec impatience et la réponse qui me sera donnée,
02:19que des valeurs fondamentales,
02:23l'évaluation nationale, je finis là,
02:26va être capitale pour le présent,
02:29va permettre de comparer les diverses expériences sur la France scolaire
02:34pour préparer encore mieux le futur.
02:37Je ne vois pas au nom de... Alors bien sûr,
02:40ah oui, mais ça va donner du travail.
02:42Bien sûr, ça détourne des vrais problèmes.
02:45Tout ça, c'est du vent.
02:47J'en ai assez de ces argumentations qui sont toujours les mêmes.
02:52Moi, honnêtement, je dois tout à l'école républicaine, de manière générale.
02:57J'ai fait toute ma scolarité dans le public
02:58et donc j'ai eu des profs incroyables depuis presque la maternelle, si j'ai le goût de dire.
03:02Donc, moi, je n'ai rien à reprocher à ce système de manière générale.
03:06Néanmoins, c'est vrai que l'égalité, c'est quelque chose auquel je suis quand même très attaché.
03:10Moi, je viens d'un milieu très modeste
03:12et on a pu, avec d'autres personnes de ma fratrie,
03:14faire des super parcours grâce à cette école gratuite républicaine, encore une fois.
03:19Je pleure.
03:20Non, mais ce que je veux dire, c'est que ça ne fonctionnait donc pas si mal,
03:24puisque manifestement, ça veut dire que plusieurs milieux sociaux
03:27pouvaient être brassés et avoir des chances comparables, en tout cas un minimum.
03:32Donc, je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui.
03:33Moi, je ne suis pas dogmatique.
03:35Donc, moi, ce qui m'intéresse dans ce genre de situation, d'expérimentation,
03:37c'est si vraiment ça marche ailleurs, si on a déjà fait des thèses, des comparaisons.
03:42Voilà, si c'est une bonne idée, allons-y.
03:44Si ce n'est pas une bonne idée, ne le faisons pas, tout simplement.
03:45Joseph Touvenel.
03:46Ce qui est extraordinaire dans ce débat, c'est que les évaluations, ce n'est pas nouveau.
03:50Ça fait des années qu'il y a des évaluations qui sont demandées.
03:53J'en ai discuté avec une enseignante avant l'émission, puisque j'avais eu ce thème,
03:56et elle me dit, voilà, premier problème, elle n'est pas contre les évaluations nationales.
04:02Premier problème, aucun retour de la hiérarchie.
04:06C'est-à-dire que vous faites des évaluations dans une classe...
04:08Qui ne sert à rien.
04:09Et vous n'avez pas de retour.
04:11D'accord.
04:11Donc, vous ne savez pas.
04:12Deuxième problème, en fonction, et elle l'a vécu,
04:16de ce que désire le ministère et la communication du ministère et du rectorat.
04:20On va vous donner une grille difficile ou facile,
04:25que les élèves vont, si elle est difficile, avoir du mal à réussir l'évaluation,
04:29et si elle est facile, et du coup, en communication, on pourra vous dire,
04:32voilà une classe d'âge qui est nulle, ou voilà une réussite exceptionnelle parce qu'on est très bon.
04:36Elle dit, un, il faut un retour,
04:38deux, il faut que tout ça soit logiquement fait,
04:42et peut-être qu'il faut déjà se poser sur les problèmes de technique d'apprentissage.
04:48Quand on dit, ça s'est effondré, ce n'est pas la faute des élèves.
04:50Quand on dit, on compare avec ce qui s'est passé il y a 15 ans,
04:53vous prenez les examens, etc.
04:55Les élèves, ils répondent à ce qu'on leur demande et ce qu'on leur a appris.
04:59Et par exemple, est-ce qu'il est utile aujourd'hui, en CE2,
05:03d'apprendre aux élèves le présent du futur ?
05:07Si vous pouvez m'expliquer déjà ce que c'est que le présent du futur, vous,
05:11Voilà ce qu'on demande aujourd'hui à des élèves de CE2.
05:13Nous, on connaissait le présent, le passé, le futur.
05:16Maintenant, parlez-moi du présent du futur.
05:17Voilà ce qu'on demande à des gamins de CE2.
05:20Alisa Kameirzig, vous êtes enseignante, chroniqueuse.
05:23Vous avez d'ailleurs écrit une tribune dans le Figaro il y a quelques jours sur ces évaluations.
05:28Question, parce que là, le présent du futur, c'est quoi ?
05:31Parce que déjà, on ne sait pas ce que c'est, a priori, dans ce studio.
05:35Non, on ne sait pas.
05:36Le futur, c'est vous et je suis le prénom.
05:39Je ne sais pas non plus.
05:41Vous ne savez pas non plus ?
05:42Je ne sais pas non plus ce que c'est.
05:44D'accord.
05:45Et pourtant, c'est ce qu'on demande dans des écoles en CE2.
05:47Chaque année, il y a des changements.
05:49Allez-y Lisa, allez-y.
05:50C'est ce qu'on demande dans des écoles en CE2 dans le Val-de-Marne.
05:53D'accord.
05:53Lisa Kameirzig.
05:55Oui, alors, comme il y a un petit décalage entre vous et moi, c'est compliqué,
05:59mais chaque année, ou presque chaque année,
06:03les catégories grammaticales et de conjugaison changent.
06:06Donc, c'est très compliqué de s'adapter.
06:08Moi, personnellement, je fais à l'ancienne avec des manuels de la Troisième République
06:12et ça se passe très bien.
06:14Donc, je ne me tiens pas compte de ces changements.
06:17Mais est-ce qu'on a besoin...
06:19Je ne sais pas ce que c'est le présent du futur.
06:20Est-ce qu'on a besoin de ces évaluations ?
06:22Est-ce que les professeurs, ou en tout cas,
06:25ne sont pas capables d'évaluer le niveau de leurs élèves
06:28sans être obligés de passer par...
06:29Oui, bien sûr.
06:30Ben oui, voilà.
06:31Oui, mais pourquoi est-ce qu'on ne fait pas surtout confiance aux enseignants ?
06:34Si, si, je ne comprends pas.
06:36Elle répond.
06:36Vas-y, Lisa, Camille, s'il te plaît, réponds.
06:37Allez-y.
06:38Ce qui, à mon avis, ce qui inspire ces évaluations,
06:44c'est la volonté de s'attribuer des autosatisfaits-cit pour contrer
06:49les études internationales qui montrent que notre niveau,
06:52le niveau de nos élèves, est en chute libre.
06:55Donc, l'idée, c'est de faire des tests extrêmement simples,
06:58du type, moi, j'ai des CM2.
07:00Alors, exemple de problème donné à des CM2 dans ces évaluations
07:05de mémoire.
07:06Caroline a 320 euros, elle a dépensé 280 euros.
07:10Combien lui reste-t-il ?
07:11On est en CM2.
07:13Accorde l'adjectif avec le nom.
07:15Alors, des chaussettes.
07:16Et il faut cocher entre VRTS, VRTES, VRT et je ne sais plus.
07:22Enfin, il y a quatre possibilités à chaque fois.
07:24Donc, c'est des choses qui sont faites pour que les élèves réussissent
07:26et pour pouvoir dire à la fin.
07:28Et d'ailleurs, ce sont les conclusions qui sont tirées
07:30par l'Éducation nationale officiellement sur le site
07:33de l'Éducation nationale.
07:34C'est le niveau est stable.
07:37Parfois, il est écrit qu'il y a une petite chute en français
07:40ou une petite chute en maths, mais jamais les résultats
07:42qu'on obtient au niveau international.
07:44Fréphlibe Gérard, je ne suis pas persuadé que l'évaluation
07:49faite par le maître lui-même soit totalement objective
07:54parce que lui-même peut avoir tendance à se surestimer.
07:58Et je ne vois pas pourquoi l'argument de Joseph est valable.
08:02Si c'est vrai, l'absence de retour.
08:05Là, évidemment, l'évaluation nationale n'a de sens
08:09que si après, on a un retour et si on en tire des conclusions.
08:12Je disais aussi la même chose qui vient d'être dite d'une enseignante
08:15qui dit qu'ils fabriquent comme ils veulent ou c'est trop facile
08:18parce qu'ils veulent dire voilà, il y a de la réussite
08:20ou s'ils veulent faire de l'échec, c'est trop difficile.
08:23Il y a une manipulation derrière.
08:24Le principe est bon, mais la réalisation est viciée.
08:28Mais sans y voir forcément de manipulation a priori.
08:31Moi, ce qui me semble important, c'est de rappeler quand même
08:33que la pédagogie, c'est quand même un art.
08:34Moi, je n'ai beaucoup de cours particuliers.
08:36C'était très différent.
08:37Mais j'ai une petite expérience très modeste de la pédagogie
08:40et c'est que la pédagogie dépend quand même vraiment des personnes
08:42qu'on a devant soi.
08:43Ce n'est pas la même chose chaque année.
08:44Ça dépend des élèves, etc.
08:46Ce n'est pas des usines.
08:47L'école n'est pas une usine avec un formatage.
08:5034 ou 36 élèves parfois.
08:52C'est ça qu'il faut avoir en tête aussi, je pense.
08:57Lisa, je pense qu'il faudrait rétablir un...
09:00Je pense qu'il faudrait rétablir un certificat d'études modernisé,
09:04évidemment, mais une sorte de certificat d'études
09:06en fin d'école primaire et laisser les enseignants évaluer
09:09entre temps chaque année et pouvoir affecter les élèves
09:12dans telle ou telle classe en fonction du niveau des élèves.
09:14Je pense qu'il faut redonner une grande liberté aux enseignants.
09:18C'est de ça dont ils manquent.
09:19On est assaillis de circulaires dans tous les sens,
09:22de journée de harcèlement, de journée de légalité, etc.
09:25Qu'on nous fiche la paix et qu'on nous mette un examen de fin de CM2
09:29qui conditionne le passage en sixième, pourquoi pas,
09:32avec une orientation comme ça se fait dans de nombreux pays
09:36où on n'en voit pas, évidemment, 80 % d'une classe d'âge opaque.
09:39Parce que l'idéologie qui est là-derrière, c'est une idéologie égalitariste
09:43qui refuse... Les syndicats hurlent au tri des élèves.
09:47Mais c'est le contraire qui se passe.
09:48On ne trie plus personne.
09:50On envoie tout le monde passer le baccalauréat
09:51et on le donne à 96 % des gens qui le passent.
09:54Donc, en fait, ces gens dénoncent quelque chose
09:58qui n'existe pas en France aujourd'hui.
10:00Il n'y a pas de tri des élèves.
10:02Tout le monde va faire une université.
10:04Si vous regardez la proportion de gens qui vont suivre des études supérieures,
10:08on est largement au-dessus des pays voisins.
10:11Il y a des pays où cette proportion est complètement inversée.
10:14Vous allez en Suisse, il y a 30 à 40 % des gens qui passent l'équivalent du bac,
10:18c'est-à-dire la maturité, et les autres vont apprendre un métier.
10:21Aujourd'hui, en France, quand vous cherchez quelqu'un pour élaguer les arbres
10:24ou pour s'occuper ou un boucher, vous n'en trouvez pas.
10:26Parce que tout le monde préfère sociaux, psychos, histoire ou je ne sais quoi.
10:30Ce n'est pas possible, en fait.
10:32Allez, ne bougez pas. 0800 26 300 300.
10:34Laurence, qui nous appelle de Saint-Martin, de Londres.
10:37Rebonjour, Laurence.
10:38Oui, bonjour.
10:39Alors, moi, concernant les évaluations, étant économiste de formation,
10:45je suis partisane, mais je suis partisane de choses qui permettent
10:48d'avoir ce qu'on appelle des indicateurs sincères et véritables.
10:51Oui, c'est ce que dit Joseph Toubnel.
10:52Voilà, c'est ça.
10:53Donc, moi, comme dirait Churchill, je crois aux statistiques
10:56lorsque je les ai moi-même falsifiées.
10:59Si le ministère aime tellement l'évaluation, eh bien, moi,
11:03je lui propose de supprimer ce qui a été mis en place par Najat Al-Belkacem
11:07en maternelle, parce que voyez-vous, à cette époque, j'étais directrice
11:10et formatrice. J'avais mis au point un livret d'évaluation qui suivait
11:13l'enfant de la petite section à la grande section.
11:17Très précis, les parents y voyaient clair sur le niveau de leur enfant,
11:20sur là où il fallait progresser.
11:22On m'a interdit de l'utiliser.
11:23On a remplacé ça partout en France par cinq photos des réussites
11:28de l'enfant dans un carnet de suivi.
11:30Voilà, c'est ça, la réalité de l'évaluation.
11:33Ensuite, en élémentaire, vous avez ce qu'on appelle le LSU,
11:36livret scolaire universel, qui est une espèce de biboulga
11:39où il n'y a pas de note, c'est interdit, parce que c'est anxiogène,
11:42l'évaluation, voyez ? On vous explique que c'est anxiogène.
11:45Donc là, on sent bien qu'il y a une espèce d'injonction paradoxale
11:49complètement débilisante, avec effectivement, d'un côté,
11:52le ministère qui souhaite nous faire prendre des statistiques
11:55qui lui permettent, qui modifiera dans le sens qui l'intéresse,
11:58et de l'autre côté, un ministère qui nous explique
12:01à longueur de journée, via notre hiérarchie,
12:02que l'évaluation est anxiogène et que l'école doit être plaisirégeuse.
12:06Mais pourquoi on veut tout intellectualiser ?
12:09C'est ça que je ne comprends pas.
12:10Pourquoi on n'est pas simple ?
12:11Il ne faut pas être simple.
12:12Mais parce qu'il est normal, Cécile, qu'une politique
12:16de l'éducation nationale propose de grandes orientations,
12:20mais les met en œuvre de telle manière qu'elles puissent irriguer
12:25l'enseignement du futur.
12:27Oui, mais la superposition de toutes ces évaluations,
12:30c'est une perte de temps sur l'éducation et sur le fait d'apprendre aux élèves.
12:35Lisa Kamenier-Sieg.
12:36Pardon, Tom.
12:38Oui, alors, moi, je suis d'accord avec vous, monsieur Pilger,
12:41et c'est exactement ce que les enseignants réclament,
12:42c'est-à-dire une politique avec des grandes orientations
12:46et pas une politique qui vient, comment dire,
12:49détailler nos journées d'école.
12:52C'est ça qui se passe.
12:53En réalité, c'est des politiques qui entrent dans des détails
12:55qui font qu'aujourd'hui, on ne peut plus enseigner.
12:57Ce que je voudrais, moi, en tant qu'enseignante,
13:00c'est qu'on me fixe des objectifs de fin de cycle, de fin d'année
13:04et qu'on me laisse libre de les atteindre avec ma pédagogie,
13:06avec mon histoire, mon expérience, etc.
13:09Le temps d'enseigner.
13:10Je suis complètement d'accord avec vous.
13:12Oui, le temps d'enseigner.
13:13Et puis, ces évaluations pourraient avoir une vertu,
13:16je pense, mais encore faudrait-il ne pas ne pas vouloir se voiler la face.
13:20Elles pourraient permettre d'évaluer les écoles et non pas seulement les élèves.
13:25Je pense que les parents auraient besoin d'indicateurs
13:27quand ils inscrivent leurs enfants dans une école,
13:29d'indicateurs objectifs qui leur permettent de discerner
13:32entre les différentes offres.
13:34Alors, évidemment, ça suppose aussi de regarder,
13:38de comment dire, de reconsidérer la carte scolaire,
13:40c'est-à-dire le fait de tanquer les gens en bas de chez eux au lieu de leur laisser le choix.
13:44Ça suppose aussi de pouvoir recruter et licencier les enseignants
13:47comme on le souhaite, etc.
13:49Donc, toute cette liberté, en fait, qui devrait être laissée
13:52pour que les enseignants puissent faire leur travail.
13:54Aujourd'hui, elle est complètement niée par un ministère
13:58qui entre dans le détail au point de nous dicter heure par heure.
14:02Vous vous souvenez de M.
14:04Bappendia, qui voulait qu'on fasse tous la dictée à la même heure.
14:06Oui, c'est un délire récitatif, comme on a vraiment l'envie.
14:10Allez, Tom, Conan.
14:11Pour rebondir sur cette idée, effectivement, en fait,
14:13ils veulent faire du prêt-à-porter alors que c'est vraiment du surmesure.
14:17L'art pédagogique, c'est du surmesure.
14:18Encore une fois, l'art pédagogique dépend des personnes qu'on a en face de soi.
14:22Moi, j'ai quand même pas mal de profs haut dans mon entourage.
14:24Et effectivement, la plupart se plaignent,
14:26c'est-à-dire la totalité de la bureaucratisation excessive
14:30qui peut exister.
14:31Ça dépend du nombre d'élèves dans la classe, ça dépend de plein de choses.
14:33Il faut effectivement des grandes orientations.
14:35Donc, il faut une certaine forme de bureaucratie, mais effectivement,
14:38pas qu'elle soit une immixtion non plus dans le travail des enseignants.
14:40Il y a peut-être un problème aussi de recrutement et de formation des enseignants.
14:44Au départ, dans le primaire, c'est les méthodes d'apprentissage.
14:48Et c'est ensuite, une fois qu'on a acquis les méthodes d'apprentissage,
14:50qu'on peut faire autre chose.
14:52Mais il y a des enseignants qui arrivent et ils n'ont eu aucune méthode.
14:56Ils n'ont pas de pédagogie, ils n'ont pas eu de formation.
14:59Et on voit, quand on regarde sur Critique, par exemple,
15:03vous prenez le concours pour professeur des écoles,
15:07ce qu'on appelait les instits avant.
15:09Vous prenez le concours il y a 40 ans, où il était très difficile d'avoir un poste.
15:13Aujourd'hui, c'est très facile parce que ça manque de candidats.
15:16Je crois qu'on y est, il faut passer à quatre de moyenne.
15:18Qui ont été pris au concours.
15:19Oui, absolument. Donc, ça pose quand même un sérieux problème.
15:22Merci en tout cas, mille fois d'avoir accepté notre invitation.
15:26Vous vouliez rajouter quelque chose, Lisa ?
15:30Non.
15:31Non, et je disais que ce manque de discernement dans le recrutement des enseignants
15:36provoque des catastrophes ou des cas très graves,
15:39comme la petite fille qui s'est faite battre par sa maîtresse.
15:42C'est un manque de formation.
15:43C'est un manque.
15:44Et une fois qu'on a le concours, on est professeur à vie.
15:46Virer un fonctionnaire, c'est compliqué.
15:48Donc, il faudrait effectivement recruter et former avec davantage de discernement.
15:52Alors, on ne va pas faire de raccourci, non plus.
15:55Merci beaucoup, Lisa, qui amène Irsig, enseignante, chroniqueuse au point.
15:59Le Figaro et Marianne sont auteurs de ce livre, La Grande Garderie, publié chez Albin.
16:04Michel, dans un instant, une petite évaluation d'aptitude au Qui-C'est-Qui-Qui-La-Vie.
16:08Et puis, oui, je suis désolée.
16:11Là, on va voir les fondements du niveau.
16:13Mais ça se trouve à jouer que Philippe et moi, je vous le dis.
16:15C'est comme ça que ça va finir.
16:16Bah tiens, on les laisse.
16:18Laurence, vous restez avec nous.
16:19On revient dans un instant.
16:20A tout de suite.

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