Cécile Cukierman, sénatrice de la loire, présidente du groupe communiste au Sénat, est l'invitée de 7 Minutes Chrono. Elle revient sur l'actualité politique du pays et sa mission de présidente de groupe.
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00:00♫ Générique de fin ♫
00:15Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono, c'est reparti pour une nouvelle saison, très heureux de vous retrouver sur TL7,
00:21une rentrée partagée avec Cécile Cukerman aujourd'hui, sénatrice de la Loire, présidente du groupe communiste au Sénat.
00:28Cécile Cukerman, bonjour.
00:29Bonjour.
00:30Merci de venir nous voir pour cette rentrée. Je rappelle que vous êtes par ailleurs conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes.
00:35Beaucoup de dossiers pour cette rentrée si particulière, à commencer par la situation du pays.
00:40Voilà, on vient d'avoir un nouveau Premier ministre, Michel Barnier vient d'être nommé après deux mois, un été de flou et d'incertitude.
00:47Dans quel état faites-vous cette rentrée, Cécile Cukerman, et comment trouvez-vous la situation du pays ?
00:52D'abord, je pense qu'il y a une urgence à faire cette rentrée parce que plus de deux mois sans Premier ministre,
00:56et plus largement, ça va faire maintenant près de trois mois que le Parlement n'a pas siégé.
01:00Et si j'en crois ce qui se dit, ce qui se murmure, mais même ce qui se concrétise, c'est que nous n'allons pas siéger avant début octobre.
01:05Et donc, ça fait plus de quatre mois, alors qu'il y a des urgences pour les Françaises, pour les Français.
01:10Qu'est-ce que ça veut dire sur le fonctionnement du pays ?
01:12Ça veut dire qu'en l'état, pour l'instant, certes, le pays continue de fonctionner, mais il n'y a plus de mesures,
01:18il n'y a plus de propositions de loi qui peuvent être examinées, ni de projets de loi.
01:22Et donc, il n'y a pas de quotidien qui puisse profondément se transformer pour les Françaises et les Français.
01:27Je crois que si, comme tout un chacun, il y a cette fameuse coupure estivale,
01:31il y a eu cette belle coupure et cette trêve olympique qui a su fédérer également un pays...
01:37J'ai l'impression que ça a comblé aussi une vie d'une incertitude, un flou politique.
01:39Mais en tout cas, je crois que nos concitoyens, aujourd'hui, se rendent compte que la réalité, elle, est toujours la même,
01:46et qu'il faut des mesures pour améliorer le pouvoir d'achat, les conditions de vie des Françaises et des Français.
01:52Donc, comme l'ensemble de la gauche française, vous avez dénoncé le choix de Michel Barnier,
01:56qui ne respectait pas, d'après vous, la composition de l'Assemblée nationale et la victoire du NFP, le score du NFP, en tout cas.
02:02Aujourd'hui, c'est un déni de démocratie. Est-ce que vous le dites, vous aussi ?
02:05Moi, je veux nuancer. Je crois d'abord que le résultat des élections législatives,
02:08il est avant tout celui de la victoire d'un front républicain et d'une défaite du camp présidentiel.
02:14Et donc, effectivement, nous nous sommes retrouvés très vite dans une situation de blocage,
02:17mais quelque part voulue par les Français, et le rôle des femmes et des hommes politiques
02:21est de prendre en compte ce que veulent les Françaises et les Français.
02:23Donc, il faut savoir le dépasser.
02:25Le président de la République, à vouloir se mêler de tout, nous a emmenés dans une impasse
02:30qui était celle, censure ou pas censure, plutôt que de quelle politique de confiance nous pouvions construire pour réussir.
02:36Donc, nous en sommes là. Après, j'ai envie de dire, sans surprise, je suis une femme de gauche,
02:40oui, je ne me retrouve pas dans la politique que va défendre Michel Barnier.
02:43Une fois qu'on a dit ça, on n'a rien avancé.
02:45Moi, maintenant, j'attends des actes. J'attends d'abord de voir la composition du gouvernement,
02:49qu'il va y avoir.
02:50Vous lui accordez le bénéfice du doute aujourd'hui ? On peut considérer que ce soit...
02:53Ce n'est même pas une question de doute ou pas de doute.
02:55C'est surtout qu'est-ce qu'il va faire, qu'est-ce qu'il va proposer,
02:58qu'est-ce qu'il va mettre en œuvre et quelle démarche politique.
03:00Parce que, que nous soyons aujourd'hui de gauche ou de droite, nous avons le même objectif.
03:04D'abord, sortir de ce qui pourrait être une impasse et de devoir répondre de manière constructive.
03:10Ça ne veut pas dire en rabaisser, ça ne veut pas dire négocier, ça ne veut pas dire magouiller.
03:13Mais ça veut dire, à un moment donné, prendre en compte les réalités de notre pays.
03:16Donc là, il y a un défi pour Michel Barnier, c'est celui de...
03:21Est-ce que l'on part de la réalité que vivent les Françaises et les Français
03:24ou est-ce qu'on reste dans des postures dogmatiques ?
03:26Ça, j'ai envie de dire, maintenant, j'attends de voir.
03:29Alors, bien évidemment, j'ai mon avis.
03:30Je pense qu'il aura du mal à réorienter des politiques
03:34et nous saurons nous y opposer et le lui rappeler autant que de besoin
03:37parce que je pense que, dans notre pays, nos concitoyens,
03:41et je le vois chaque week-end dans notre département,
03:43ont plus que jamais besoin d'un renforcement des services publics,
03:47besoin d'un renforcement du pouvoir d'achat, de leur prise en compte,
03:51de leur vie, de leur quotidien, pour qu'ensemble, nous puissions mieux vivre demain.
03:55Et quand on voit les finances du pays, on se dit que ça n'est pas gagné,
03:58que la situation s'améliore.
04:00En l'État, les finances ne sont pas bonnes, mais vous savez,
04:03l'avantage des finances, c'est que l'on peut jouer sur les recettes
04:06et l'on peut jouer sur les dépenses,
04:08et que la France n'est toujours pas un pays du tiers-monde,
04:10et que donc la France est un pays qui s'est généré des richesses.
04:13Il n'y a d'ailleurs jamais eu autant d'inégalités entre les habitants,
04:17mais aussi entre les entreprises.
04:19Aujourd'hui, une petite entreprise, une TPE du département de la Loire,
04:22est beaucoup plus contributrice à l'effort national que ne l'est un grand groupe.
04:26Je crois qu'on a de la marge de manœuvre, y compris pour, justement,
04:30ne pas affaiblir la situation financière de notre pays,
04:34la renforcer, sans sacrifier le développement des services publics.
04:38Cécile Guilhermin, je voudrais que nous revenions sur votre présidence de groupe.
04:41Dans l'organigramme de l'État français, mine de rien, c'est une sacrée fonction.
04:45Qu'est-ce que ça a changé depuis votre réélection au Sénat,
04:48le fait de devenir présidente de groupe ?
04:50C'est qu'on est consultée plus, on intervient plus dans les hautes sphères du pouvoir ?
04:54Écoutez, consultée plus, oui, on devrait, après être entendue plus, ça je ne sais pas,
04:59en tout état de cause, cela implique inévitablement
05:03d'avoir peut-être aussi une vision qui est élargie à son simple département,
05:06qui permet d'avoir une vision nationale,
05:09et dans une France qui est fracturée, je crois qu'on peut le dire très simplement ainsi,
05:14c'est un enseignement et c'est une richesse.
05:17C'est en tout cas la capacité, je le crois avec beaucoup d'humilité,
05:21de pouvoir porter plus sur le devant de la scène
05:25les différents dossiers qui sont les nôtres, localement, nationalement,
05:31et d'être dans l'institution avec une place particulière, singulière,
05:37qui n'est pas une question d'hierarchie,
05:40mais qui fait qu'inévitablement, oui, on a aussi la responsabilité
05:44de faire en sorte que les choses fonctionnent mieux demain.
05:46– Je voudrais vous entendre enfin sur votre statut de conseillère régionale OVN Grenoble,
05:52Laurent Wauquiez a cédé sa place de président à Fabrice Pannecouc,
05:55le maire de Moutiers, qui devient donc président.
05:57Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de ce changement de présidence
06:00et de la présidence de Fabrice Pannecouc ?
06:02– Ecoutez, d'abord je pense que c'est un élu régional depuis maintenant plusieurs années,
06:07donc qui connaît très bien les dossiers emblématiques de notre région.
06:13Je crois que nous avons une vigilance collective à avoir,
06:17c'est celle que notre région ne redevienne pas
06:20celle de l'or blanc contre le reste du territoire,
06:22et qu'il lui faut maintenant mettre en œuvre…
06:25– Mettre en œuvre, bien évidemment,
06:27et je crois que par le passé nous l'avons connu dans notre région,
06:30donc j'aurais en tout cas la même vigilance que j'ai toujours eue d'ailleurs
06:34quand la région était gouvernée par la gauche comme par la droite,
06:37c'est qu'il n'y ait aucun territoire, aucun habitant
06:40qui ne soit exclu des politiques régionales.
06:42– Ça peut arriver, l'origine du président, l'origine de l'exécutif,
06:46ça peut provoquer des déséquilibres ?
06:49– Je crois qu'on a tous, c'est plutôt ça,
06:51un attachement profond à notre territoire.
06:54Donc la question est d'avoir un attachement profond à son territoire
06:58parce que c'est ce qui nous permet d'incarner la politique que nous menons,
07:01et je crois qu'on a trop souffert de gens hors sol,
07:04en revanche il faut avoir aussi à cœur,
07:07quand on a une responsabilité comme celle de président de région,
07:10d'être au service de l'ensemble des 12 départements
07:14de cette belle région Auvergne-Rhône-Alpes.
07:16– Merci beaucoup Cécile Kuckerman d'être venue nous voir aujourd'hui,
07:18sénatrice de la Loire, présidente du groupe communiste,
07:20et puis par ailleurs conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes.
07:22Merci à vous de nous avoir suivis,
07:24on se retrouve demain sur TL7, à demain.
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