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00:00Cérémonie de clôture ce soir des Jeux Paralympiques au Stade de France à Paris.
00:03Ces Jeux ont connu un réel succès auprès du public avec 75 médailles, dont 19 en or.
00:10La France se trouve en 8ème position.
00:13Le succès de ces Jeux Paralympiques permettra-t-il d'améliorer la vie des personnes en situation d'handicap ?
00:18On en parle avec Maxime Guérin, champion de tir à l'arc, et vous avez participé à ces Jeux.
00:24Bonjour, quel bilan tirez-vous tout d'abord de ces Jeux Paralympiques sur le plan personnel ?
00:31Bonjour, sur le plan personnel, ça n'a pas forcément été une grande réussite,
00:38mais par contre, j'ai vu que cette année m'avait fait grandir dans mon sport.
00:45J'ai venu une année qui n'était pas vraiment simple sportivement,
00:51mais j'ai fait des choix forts sur ces derniers mois,
00:55une entrée en piste sur ces Jeux qui a été forte émotionnellement avec tout le public.
01:02Tout ça, ça fait du bien.
01:05C'était une aventure incroyable à vivre.
01:11On n'a pas l'habitude d'avoir autant de public.
01:14On est arrivé à avoir entre 5 et 7 000 personnes qui nous regardaient.
01:20Ça change des 100 personnes qu'on a habituellement lors des gros championnats.
01:25Il y avait une ferveur incroyable qui nous apportait.
01:30Vous avez 4 ans maintenant pour préparer Los Angeles.
01:33Qu'est-ce qui vous a amené à choisir le tir à l'arc comme sport ?
01:37Le tir à l'arc, j'ai commencé il y a 20 ans.
01:41J'ai une prothèse à la jambe gauche, je suis né avec une agénésie sur la jambe gauche.
01:48Mon frère et ma soeur faisaient du sport, mes copains à l'école faisaient du sport.
01:54Je voulais essayer de faire du sport aussi pour faire comme tout le monde.
01:59Ma mère a trouvé un club de tir à l'arc dans la ville où on habitait.
02:04Je viens de Rochefort, en Charente-Maritime.
02:06J'ai fait des séances d'essais, ça m'a plu.
02:10J'ai fait un an, deux ans et j'ai tout de suite accroché.
02:14A partir du moment où j'ai eu mon premier arc personnel, c'était plus l'arc de près du club.
02:19Et maintenant, ça dure et ça dure.
02:22Sur le plan général, quel bilan tirez-vous de ces Jeux Paralympiques ?
02:27Je pense que c'est une grosse réussite.
02:32La promesse qui avait été faite, que ce soit des grands Jeux sur le plan de l'organisation,
02:37sur les sites de compétition, ça a été tenu, on en a pris plein les yeux.
02:43Que ce soit nous sur le site du tir à l'arc aux Invalides,
02:46ou même les autres sites qu'on a pu aller voir, c'était vraiment grandiose.
02:50En termes de performance, on est dans les attentes du Comité Paralympique.
02:57De même, c'était un top 8 qui était visé, et comme vous l'avez rappelé il y a quelques instants,
03:02on est top 8 en termes de nombre de médailles.
03:07Je pense que c'est vraiment une réussite.
03:10Cet engouement qu'on a eu sur les Paralympiques, c'est assez incroyable.
03:16On pensait qu'il y allait avoir une petite chute après les Olympiques,
03:19et tout ce qui a été fait, le public français, a été leur rendez-vous.
03:25Et eux aussi nous en ont mis plein la gueule finalement.
03:28Objectif atteint, on vient de l'apprendre, c'est confirmé, 75 médailles et la France qui termine 8ème.
03:33Vous n'avez pas de critiques ? Il n'y a pas certaines choses qui auraient pu être améliorées ?
03:39Là, comme ça, je ne vois pas grand-chose.
03:43Est-ce qu'on peut dire que ces Jeux Paralympiques marquent un tournant dans l'histoire de l'Olympisme ?
03:49Comme on l'a dit plusieurs fois à des personnes, ou même à des médias,
03:58nous on a vraiment adoré ces Jeux-là.
04:00Ça a été quelque chose de vraiment particulier parce qu'on n'a pas l'habitude de vivre ça.
04:05Et on espère que dans 4 ans et les prochaines Paralympiades,
04:12les organisateurs vont s'inspirer de ça pour faire aussi bien, voire même mieux.
04:17Et pourquoi pas, même les fédérations internationales sur nos compétitions,
04:22vont peut-être s'inspirer de tout ça pour proposer des compétitions plus attractives,
04:30pour que le public aussi sur ces compétitions-là soit un peu plus amené à venir le voir.
04:37Il y a beaucoup de sportifs paralympiques qui n'aiment pas que l'on dise que vous êtes des super-héros. Pourquoi ?
04:46Après, il y a plusieurs opinions là-dessus.
04:50Moi, de mon côté, personnellement, je ne me considère pas comme un super-héros.
04:56Je suis juste un maximum garage, pratique du tir à l'arc, je m'entraîne au maximum comme je peux.
05:03Et puis, mon objectif, c'est de me faire plaisir dans mon sport,
05:09essayer d'aller le plus loin possible dans ce sport-là.
05:12Pour moi, il n'y a pas de super-héros.
05:15Pour ma part, il y a des personnes qui ont des histoires très particulières,
05:19des histoires qui n'ont pas été faciles.
05:21Pour certaines personnes, oui, on peut les qualifier comme ça, mais absolument, je ne sais pas encore.
05:27En somme, vous considérez vous-même comme des sportifs comme les autres pour la plupart, même si vous avez des différences ?
05:34Oui, c'est ça. On a des petites différences dans nos pratiques potentiellement, dans nos préparations, etc.
05:41Après, on a pour beaucoup exactement le même engagement que les sportifs olympiques.
05:50On essaie de faire notre sport à fond et de donner beaucoup de plaisir et de combativité quand on est sur le terrain.
06:01Pour se projeter à la suite de ces Jeux, est-ce que vous pensez que le handisport va pouvoir se développer en France ?
06:09Je pense que ça aussi, les Jeux olympiques à Paris, ça va aider.
06:14Déjà, quand on voit les Jeux habituellement, ça ramène du monde dans les clubs.
06:19Là, le fait qu'il y ait des Jeux à Paris, plus particulièrement les Jeux paralympiques,
06:23je pense que oui, dans les clubs, on va réussir à avoir plus de monde, plus de monde aussi en situation de handicap.
06:30Plus de personnes qui vont oser passer le pas d'aller faire un sport parce qu'aujourd'hui,
06:36ils n'étaient pas forcément à l'aise ou qu'ils n'avaient pas la connaissance du parasport.
06:41Je suis sûr que les actions qui ont été menées et qui vont être menées vont pouvoir amener du monde.
06:47Il y a 160 000 clubs sportifs en France. Seuls 1,4% sont en capacité d'accueillir des personnes en situation de handicap.
06:56Après vous, quelles seraient les conditions qui permettraient son développement ?
07:02Du coup, il va y avoir forcément des adaptations au niveau infrastructures dans les clubs,
07:09au niveau aussi de la façon d'apprendre aux personnes à pratiquer le sport ou de la formation à l'interne,
07:18au niveau des encadrants parce qu'il y a pas mal de sports où on a des particularités techniques par rapport à nos collègues olympiques.
07:30Après, infrastructures, formations, etc.
07:34Et vous pensez qu'il y a une prise de conscience sur le handicap dans la société en général et sur les conditions de vie des personnes qui ont un handicap ?
07:42Oui, parce qu'en plus, on en parle de plus en plus, de plus en plus de communication sur ces sujets-là.
07:55Et puis après, il y a aussi le fait que, par exemple, moi si je prends mon exemple personnel,
08:02quand j'ai commencé le charlat, j'ai commencé chez les valides parce qu'il y a 20 ans,
08:05ce n'était pas forcément des sujets qu'on abordait, qu'on n'était pas forcément connus du grand public ou un peu potentiellement tabous.
08:15Et aujourd'hui, le parasport, il est de plus en plus connu.
08:22Donc oui, le parasport et même la vie des personnes en situation de handicap est de plus en plus mis en avant.
08:30Pour moi, il y a de l'évolution sur ces sujets-là.
08:34Et comment faire pour que tous les responsables, à tous les niveaux et dans tous les secteurs, prennent de bonnes décisions ?
08:43Là-dessus, c'est compliqué parce qu'il faut un engagement un petit peu de tout le monde, de la connaissance, etc.
08:52Donc il y a quand même pas mal de leviers, je pense, à exploiter.
08:57Merci beaucoup, Maxime Guérin, pour votre témoignage et merci d'avoir été avec nous sur France 24.
09:01Et puis ne manquez pas notre émission spéciale sur France 24, sur notre antenne,
09:06présentée par Benoît Perrochet à 19h30, heure de Paris, avec tous ses invités.