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Dans ce numéro de Witness, Valérie Gauriat s'est rendue à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, à Bialowieza, où le passage des migrants cristallise les tensions.

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00:00Ce mur, construit au cœur de la forêt polonaise de Bialowieża, sépare depuis deux ans la
00:06Biélorussie à ma gauche de la Pologne, un rempart contre l'afflux de milliers de migrants,
00:11dont Minsk est accusé d'orchestrer le passage en force vers l'Union Européenne.
00:16La région alentour, jadis un haut lieu du tourisme polonais, est aussi devenue le théâtre
00:20de nombreux drames, un sujet qui polarise plus que jamais l'opinion polonaise.
00:30Nous sommes dans la région frontalière de Podlachie, à l'est du pays, où les incidents
00:38entre migrants et forces de sécurité se sont multipliés récemment.
00:43En juin dernier, la mort d'un jeune soldat poignardé à la frontière avait suscité
00:48l'indignation publique et l'adoption cet été d'une loi facilitant l'usage des armes
00:52à feu par les militaires et la police.
00:55Des groupes de civils multiplient les initiatives pour, disent-ils, défendre la frontière.
01:01Ces hommes, venus de Varsovie, ont appelé la population à manifester son soutien aux
01:07forces de sécurité devant le mur.
01:24C'est pour cela que nous partageons la frontière, pour arrêter la vague d'immigration illégale.
01:41Nous ne voulons pas que des situations comme celle de l'Europe se produisent,
01:45que les femmes soient tuées, que les violences se produisent.
01:50Si cela continue comme ça, malheureusement, leur culture et leur fierté menacent notre fierté.
02:00Nous voulons défendre notre fierté, car c'est très important pour nous.
02:04La culture polonaise et nos valeurs polonaises, qui nous ont été infligées dans notre vie.
02:09Nous voulions aussi montrer le patriotisme des citoyens polonais.
02:12Nous voulions transmettre à la société, rappeler nos valeurs et organiser ces rencontres.
02:19Nous avons besoin de ce soutien, car même les forces de sécurité se sentent plus sûres.
02:25Il y a des personnes, comme nous, qui patrouillent pour que l'autre côté, derrière le mur,
02:30puisse entendre et voir ce qui se passe.
02:34Ou elles ne passent pas dans les endroits où nous passons souvent,
02:38ou elles s'en sortent.
02:40Marchez, marchez, Dombrovski, de l'Irlande à la Pologne,
02:46nous nous unissons avec le peuple pour te soutenir.
03:17Le gendarmerie polonaise et la police protègent les frontières.
03:21Nous n'avons pas besoin d'aide.
03:24Nous n'avons pas eu de contact avec ces personnes.
03:28Selon la porte-parole, le nombre de tentatives de passage clandestin a baissé de 70%
03:34depuis la mise en place de la zone tampon en juin.
03:38Mais les gardes-frontières restent sur le kiwi.
03:58Et de cette façon, les personnes passent illégalement les frontières en Pologne
04:02et attendent les sorciers, les chauffeurs, qui doivent les récupérer et les transporter au sud de l'Europe.
04:28Nous voyons un lien entre les gardes-frontières et les formations armées
04:35avec les patriotes ou les nationalistes,
04:39qui nous empêchent d'accéder librement à des groupes
04:43qui déclarent leur volonté de rester en Pologne.
04:46C'est ce qu'appellent les oasis en Pologne.
04:48Cependant, ces personnes sont plutôt éloignées de la Biélorussie,
04:52qui peut être pour eux une insécurité mortelle.
04:57Au-delà de la peur ou de la préoccupation des migrants,
05:02il y a aussi la peur de nous-mêmes.
05:06Parce que nous ne savons pas comment les nationalistes peuvent s'occuper de nous.
05:10Soudain, l'équipe reçoit un message de détresse.
05:22Les activistes se dépêchent, nous ne sommes pas autorisés à les suivre.
05:27Il y a aussi la préoccupation du push-back.
05:30Certaines personnes vivent beaucoup de push-backs.
05:33Le ping-pong, le tir à travers la frontière,
05:37peut-être qu'il n'y a pas de fin.
05:40Rien ne peut arrêter les gens.
05:42Pas si grand nombre d'armées,
05:44pas si grand nombre de services,
05:46ni le bâtiment des murs.
05:48Malgré tout, les gens qui s'éloignent de l'horreur de leur pays,
05:52des conflits armés, des persécutions,
05:55mais aussi d'autres choses,
05:57vont toujours trouver un lieu,
05:59la volonté et la volonté de passer cette frontière.
06:02Nous partons à la rencontre des habitants des villages les plus proches du mur
06:06dont on nous dit qu'ils seraient particulièrement effrayés
06:09par l'arrivée de l'ennemi.
06:12Un postulat qui fait sourire les habitants de ce village
06:15situé dans la zone interdite qui s'étend sur 200 mètres de large
06:18à partir de la frontière.
06:32Une protection que beaucoup jugent excessive
06:34dans la ville voisine de Bialowieża
06:36qui dépend essentiellement du tourisme.
06:40La forte présence militaire
06:42et les nombreux contrôles
06:44sont dissuasifs pour les visiteurs
06:46qui ont déserté la région cet été,
06:48nous disent les commerçants.
06:50Cela veut dire qu'il n'y a pas d'arrivée de l'ennemi
06:52et qu'il n'y a pas d'arrivée de l'ennemi.
06:54Il n'y a pas d'arrivée de l'ennemi.
06:56Il n'y a pas d'arrivée de l'ennemi.
06:58Il n'y a pas d'arrivée de l'ennemi.
07:00Slawek est l'un des rares à accepter
07:02de s'exprimer ouvertement devant notre caméra.
07:16Ce restaurateur compte plusieurs demandeurs d'asile
07:18parmi ses employés.
07:30Quand les migrants arrivent,
07:32ils ne viennent pas dans la ville
07:34mais dans les bois
07:36pour que personne ne les voit.
07:38Ce qu'on entend de la télévision
07:40ou de la radio
07:42ou des politiciens,
07:44c'est qu'on a peur
07:46et qu'on a peur de la réalité
07:48qui n'a rien à voir
07:50avec la réalité.
07:52Les politiciens veulent avoir
07:54plus de candidats
07:56et que les gens se concentrent
07:59Alors que nous quittons la ville,
08:01nous recevons un message des activistes.
08:05Ils ont reçu un signal de détresse
08:07d'un groupe en difficulté dans la forêt
08:09et nous permettent cette fois de les rejoindre.
08:11Nous les trouvons auprès
08:13de trois hommes et d'une femme épuisées.
08:15Ils ont franchi le mur après plusieurs tentatives
08:17et des semaines d'errance dans la forêt.
08:19Les chiens,
08:21ils ont poussé vite
08:23et croquaient et trouvaient à manger.
08:25Je ne pouvais pas les jeter
08:27parce que ça me couvrait dans la nuit.
08:29On nous bastonnait, on nous renvoyait
08:31et nous on réussit encore.
08:33On avait plus d'eau, plus de nourriture.
08:35Le froid, on dort
08:37à côté de ma gueule,
08:39il fait tellement froid.
08:41Originaire du Cameroun,
08:43tous nous disent avoir fui leur pays
08:45pour échapper aux persécutions politiques
08:47dont ils faisaient l'objet là-bas.
08:49Il a volé ça sur mon mari.
08:53Ils m'ont kidnappé,
08:56ils ont tué mon mari.
09:02Tous signent devant nous des demandes
09:04de protection internationale en Pologne,
09:06remises aux gardes frontières arrivées entre-temps.
09:08J'aimerais rester en Pologne
09:10parce que je ne voulais plus retourner au Cameroun.
09:12Parce que tel que ce qu'on m'a fait au Cameroun,
09:14si je rentre là-bas, c'est seulement la mort.
09:20Et si il ne s'agira pas
09:22de prendre cette proposition
09:24de protection internationale,
09:26alors, malheureusement,
09:28ils seront reposés dans les gardes frontières
09:30et leurs repoussées en Pologne.
09:32Mais j'espère qu'il ne s'agira pas
09:34d'un scénario comme celui-ci
09:36et que le chef d'agence
09:38décide de leur offrir
09:40une protection internationale.
09:54Sous-titrage Société Radio-Canada

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