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00:00Il est 7h45 avec l'invité du 6-9 de France Bleu Isère, nous parlons du coût de la rentrée Théo.
00:05Oui, avec Julie Martin, bonjour.
00:06Bonjour.
00:07Merci d'être avec nous ce matin en direct dans notre studio, directrice de la CSF 38, la Confédération Syndicale des Familles Iséroises.
00:14Vous avez publié la semaine dernière un rapport sur le coût de la rentrée, on va y revenir.
00:18Je vous propose d'abord d'écouter ce papa de l'agglomération grenobloise, lui n'est pas choqué par le coût de la rentrée.
00:25Je trouve que ça reste pour l'instant dans des proportions raisonnables, compte tenu du fait que mes enfants sont en élémentaire et primaire,
00:30donc ils n'ont pas trop de fournitures, mais par contre, en effet, une fois qu'on arrivera plutôt au collège et qu'il faudra des cahiers par matière,
00:40des copies de différentes tailles, je suppose, avec des petits carreaux, des gros carreaux, voilà, à voir comment c'est rationalisé.
00:45Le coût de la rentrée est-il raisonnable ? En tout cas, votre étude, votre rapport montre un coût en légère baisse, l'inflation ralentit légèrement.
00:54Alors, nous, notre étude porte vraiment sur la pratique des familles, donc en réalité, ce coût-là, il reflète la réalité de ce que les familles ont acheté et nous ont déclaré avoir acheté.
01:03Donc, ce n'est pas complètement lié à l'inflation, puisque nous, cette année, ce qu'on a vu apparaître plus particulièrement dans l'enquête,
01:10c'est que les familles, c'est un coût qui augmente toujours plus, notamment les dernières années avec la papeterie,
01:15et donc elles vont mettre en place des stratégies pour faire baisser la note, acheter moins, acheter différent, comparer des prix, etc.
01:22Donc, ce n'est pas un coût qui baisse en tant que tel, c'est vraiment des familles qui se disent qu'elles peuvent, elles-mêmes, par leur pratique, faire baisser la note.
01:30Et puis, ça dépend aussi des niveaux, j'imagine. Là, ce papa disait qu'il avait des enfants en primaire, il craignait la suite. Est-ce qu'il a raison de craindre la suite ?
01:38De toute façon, y compris aux primaires, on constate qu'il y a de plus en plus de demandes de la part des établissements avec des prix qui augmentent,
01:45donc il n'a pas complètement tort. Il y a une centaine d'euros, nous, dans notre enquête, de différence entre la rentrée primaire et la rentrée collège.
01:53Là où la note peut être beaucoup plus salée, c'est sur le niveau lycée, et notamment sur les formations professionnelles, où il y a du matériel à acheter, des transports,
02:04les couteaux de cuisine, les blouses pour les infirmières, on a quelques exemples dans le rapport, et c'est vrai que là, ça peut vite monter.
02:12Je crois que c'est le deuxième poste de dépense que vous avez mesuré. Le premier, c'est l'équipement sportif, c'est très important.
02:19L'équipement sportif, c'est à peu près un tiers de la note sur la dépense de rentrée, parce que nous, on regarde aussi tout au long de l'année.
02:26Là où peut-être le papa a raison, c'est qu'on a plus de dépenses en rentrée collège-lycée, mais globalement, on a beaucoup de dépenses tout au long de l'année,
02:36y compris sur la primaire, si on pense à la restauration, parfois le transport, le périscolaire aussi, et puis les activités extrascolaires qui, pour la CSF, font aussi partie des dépenses liées à la scolarité.
02:49La rentrée étudiante arrive également, c'est lundi, à Grenoble. Des étudiants qui ne savent pas comment ils vont manger, c'est l'alerte donnée hier par la FAGE, la Fédération des Associations Générales Étudiantes,
03:01qui évalue à 3 150 euros le coût de la rentrée étudiante. C'est un peu plus mitigé, vous le disiez, pour les élèves de primaire, de collège, de lycée.
03:09Les organisations étudiantes sont très inquiètes du coût de cette rentrée. Vous partagez cette inquiétude ?
03:16On le partage complètement. Nous, cette année, on a montré des budgets d'étudiants. Donc c'est des budgets types, c'est encore une fois du déclaratif.
03:24Et c'est vrai que sur le budget étudiant, ce qu'on se rend compte, c'est qu'on est vraiment sur un budget hyper précaire, à l'équilibre, voire en déficit, quand on étale notamment les coûts de rentrée.
03:35Et en fait, c'est vrai qu'on sait que du coup, sur le post-bac, il y a clairement des inégalités et des chances d'accès très diminuées pour les familles modestes.
03:45Si on prend les prix des grandes écoles, par exemple, du logement à Paris, mais aussi à Grenoble. Grenoble, c'est une ville étudiante pour laquelle le logement est cher.
03:53Il y a des étudiants mal logés à Grenoble. Et ce qu'on a eu comme retour de ces étudiants, c'est qu'ils vont essayer déjà de diminuer leur loisir, clairement.
04:03Et après, effectivement, c'est la nourriture. Et la nourriture, du coup, soit on ne mange pas, soit on a recours à l'aide alimentaire. Et c'est vrai que ce n'est pas acceptable dans un pays comme la France.
04:13Et on avait d'ailleurs à 7h15 la présidente de l'association INCABA pour un étudiant qui appelle aussi à trouver des parrains, des marraines pour aider les étudiants, notamment en leur achetant des courses alimentaires.
04:24On rappelle que vous pouvez nous appeler aussi pour témoigner, Mathieu.
04:27Notamment aussi pour réagir. Est-ce que vous, par exemple, c'est quelque chose que vous envisageriez pour donner un coup de main, de supporter, d'aider les étudiants en difficulté ?
04:35Est-ce que vous avez constaté aussi une rentrée moins chère, plus chère ? Est-ce que vous êtes d'accord avec tout cela ? Et sur quel coup vous avez pu faire des économies ?
04:42On a justement des étudiants. En rapport avec ça, un commentaire sur la page Facebook.
04:46Oui, tout à fait, on parlait des étudiants. Et Eliane nous dit « mes petits-enfants font des études et apparemment les augmentations vont bon train », ce sont les parents qui le disent.
04:54Vous avez quelques minutes encore pour intervenir. Allez-y, c'est aussi le moment où on peut échanger sur les sujets d'actualité. 0476 46 45 45. C'est maintenant qu'il faut nous appeler pour pouvoir intervenir.
05:04Il y a une initiative en cette rentrée qui a fait pas mal de bruit à Grenoble. C'est l'initiative de la mairie de Grenoble qui a décidé de fournir gratuitement un kit essentiel de fourniture scolaire aux élèves de primaire.
05:16Je vous propose d'écouter Christine Garnier, c'est l'adjointe aux écoles à Grenoble. Elle était dans notre studio en début de semaine.
05:23C'est une des mesures de notre bouclier social et climatique qui vise à protéger les familles des difficultés sociales qui s'aggravent, notamment dans notre ville.
05:32Ça veut dire que les enseignants ne vont pas demander de fournitures supplémentaires aux parents ?
05:37Exactement. Nous avons travaillé avec l'éducation nationale pour déterminer un budget, une augmentation budgétaire qui leur permet d'acheter toutes les fournitures essentielles.
05:46L'adjointe aux écoles à Grenoble qui était dans notre studio en début de semaine, Julie Martin, directrice de la confédération syndicale des familles iséroises.
05:55Est-ce que des initiatives de ce type, ça va dans le bon sens ? Est-ce que d'autres communes devraient imiter Grenoble ?
06:01Clairement, c'est sûr que ça va dans le bon sens. Nous, on ne peut que saluer ce type d'initiatives.
06:07On verra aussi à l'usage comment, tout au long de l'année, il n'y a pas quand même des choses qui se rajoutent.
06:13Est-ce que les budgets ont été bien calés ? Est-ce que l'éducation nationale va jouer le jeu ?
06:18Nous, on est attentifs à ça. On l'a appris par les médias avec vous. On aurait aimé pouvoir le travailler aussi avec la ville de Grenoble.
06:25On est partenaire depuis longtemps sur les questions d'éducation et de scolarité avec eux.
06:29Vous n'avez pas été consultée en amont ?
06:31Non. Nous, on l'a appris. Nous, ce sont des initiatives qu'on salue et qu'il faut généraliser.
06:38Mais il n'empêche que ça montre à nouveau l'inégalité.
06:41Ça veut dire que l'élève grenoblois, la famille grenobloise, ce n'est pas la même chose que dans les villes alentours.
06:47C'est pour ça que nous, ce qu'on défend, c'est une égalité partout, une gratuité partout,
06:52pour que tout le monde démarre son année scolaire, quel que soit son niveau, sur le même pied d'égalité.
06:58Dans les mesures que vous réclamez, il y a notamment l'élargissement de l'allocation de rentrée scolaire.
07:03Vous voudriez que davantage de personnes y aient droit ?
07:06Tout à fait. L'allocation de rentrée scolaire, c'est deux tiers des familles qui en sont exclues.
07:10On voit bien qu'il y a des plafonds qui s'appliquent.
07:13Et nous, dans les retours d'enquêtes qu'on a, c'est que même ceux qui n'en sont pas bénéficiaires,
07:17pour certains, c'est difficile de faire face au coût de rentrée.
07:20Donc on voit bien qu'il y a un enjeu là.
07:22Et puis le deuxième enjeu, c'est aussi les âges.
07:242019, obligation scolaire des 3 ans, allocation de rentrée scolaire à partir de 6 ans.
07:29Et puis il y a aussi la question qui reste importante pour nous, qui sont les terminales redoublants.
07:34Pour un terminal redoublant, l'allocation de rentrée scolaire n'est pas versée.
07:39Donc pour nous, ça, c'est pas possible. Il faut vraiment qu'on revoie ces choses-là.
07:43L'allocation de rentrée scolaire, aujourd'hui, elle couvre à peu près les dépenses de rentrée,
07:48mais pas du tout ce que ça coûte tout au long de l'année. Et ça, on insiste là-dessus.
07:51Donc il faut l'augmenter et l'élargir ?
07:53Voilà. Ou mettre tout gratuit et l'annuler.
07:56On rappelle que vous pouvez nous appeler également ou nous donner vos commentaires sur Facebook, Mathieu.
08:02Vous pouvez nous envoyer un message. Tout est possible, mais on vous encourage à le faire pour qu'on puisse l'échanger.
08:0704 76 46 45 45. Justement, si vous avez constaté ces difficultés,
08:11alors on parle notamment des étudiants, des grands, mais peut-être aussi pour les petits,
08:16ou à l'inverse, justement, ça s'est bien passé comme ce qu'on a pu entendre,
08:19ça vous a coûté moins cher ? Venez nous le raconter également.
08:22Effectivement, avec notre invitée, Julie Martin, directrice de la CSF,
08:25la Confédération Syndicale des Familles Iséroises.
08:28On a évoqué les différents niveaux. Effectivement, on voit des disparités.
08:33En tout cas, ce que vous disiez, ce qui est général, suivant les niveaux, c'est la rationalisation.
08:39De plus en plus de familles réutilisent des cahiers, vont dans des friperies aussi.
08:46Ça, c'est un constat qui est général.
08:49Voilà, c'est vraiment le constat qu'on fait.
08:51Donc, ça participe d'une bonne démarche vis-à-vis du développement durable, etc.
08:56Mais pour autant, ça prouve bien la difficulté toujours croissante des familles.
09:00Moi, j'entends, on a beaucoup entendu de la part de certains élus,
09:05le fait que l'ARS serait utilisé à d'autres choses, etc.
09:08Nous, ce n'est pas du tout ce qu'on constate.
09:10Je pense qu'il faut arrêter de rentrer dans ces débats-là.
09:12Nous, ce qu'on voit, c'est que les familles font des sacrifices.
09:15Elles mettent en place ce qu'elles peuvent pour ne pas renoncer à une orientation
09:18qui correspond au souhait de leurs enfants,
09:20et mettre en place toutes les bonnes conditions.
09:22Donc, oui, ces stratégies-là...
09:24Il y a des clichés qui persistent.
09:25Les clichés persistent.
09:26Et franchement, c'est malheureux qu'on ait des débats qui sont assez creux, en réalité,
09:30et que c'est un peu l'arbre qui cache la forêt, en réalité.
09:34La plupart des familles, et notamment populaires,
09:36mettent un gros enjeu sur la scolarité des enfants.
09:38C'est ça, la réalité de ce que nous, on constate au quotidien.
09:41Donc, voilà, il ne faut pas rentrer dans ces débats-là.
09:43Rapidement, on a un appel au standard de France Bleu Isère, Mathieu.
09:45Oui, c'est Nathalia qui nous appelle de Laval.
09:47Bonjour, Nathalia.
09:48Bonjour.
09:49Et justement, pour cette réutilisation du matériel, vous vouliez nous en parler.
09:52Ah oui, non, on a décidé d'arrêter d'acheter les 12 crayons tout neufs,
09:57les 12 feutres tout neufs.
09:59On a quatre enfants, on a fait le tri à la maison,
10:01et on a découvert qu'on avait toutes les couleurs en plusieurs exemplaires,
10:05mais des assortis.
10:06Après, il faut que les enfants soient à l'aise avec ça,
10:09en cours pour sortir les feutres qui ne sont pas forcément tout beaux,
10:12tout nickel, comme les copines.
10:13Vous voulez dire qu'il n'y ait pas, j'allais dire, de discrimination là-dessus,
10:17qu'on ne se moque pas sous prétexte que c'est...
10:19Surtout que ça leur permet d'en parler.
10:21Ah bon, toi, tu as fait ça.
10:22Enfin, voilà, on peut aussi essayer de mettre les enfants droit dans leurs bottes.
10:26Sensibiliser là-dessus.
10:27S'ils sont d'accord là-dessus.
10:28D'accord, écoutez, une initiative.
10:30Et vous l'avez fait plus parce que c'est pratique
10:33ou parce qu'il y avait aussi un besoin de faire des économies ?
10:36Un peu des deux.
10:37Pareil, réutiliser un classeur, je pense qu'il y a eu un moment
10:39où on en a consommé beaucoup, beaucoup, beaucoup.
10:41C'était tout tout neuf, je ne sais pas pourquoi.
10:43On s'est dit que c'était ça qu'il fallait.
10:45Maintenant, se dire, attends, ce classeur,
10:47il peut encore faire une année, il est très bien.
10:49Ben voilà, on le fait un petit peu plus
10:52en intégrant les enfants dans la réflexion.
10:54Eh bien, parfait.
10:55Merci beaucoup de ce témoignage, Nathalia.
10:57Un bel exemple à suivre.
10:58Belle journée à vous.
10:59Bonne journée.
11:00Au revoir.
11:01Et une bonne illustration, effectivement, de ce que vous nous disiez,
11:03Julie Martin, directrice de la CSF, la Confédération syndicale des familles.
11:07Vous voulez réagir rapidement ?
11:09Non, je trouve que ça reflète très, très bien
11:11ce qu'on a vu dans nos enquêtes.
11:13Donc, super.
11:14Merci d'avoir été notre invitée. Belle journée.

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