• il y a 3 mois
Dans cette vidéo, découvrez l'incroyable histoire de Mathias, un ancien Golden Boy devenu fugitif international. Mathias partage son parcours bouleversant : de sa vie idyllique en tant qu'investisseur immobilier à Bali à son arrestation choc à Hong Kong, en passant par ses démêlés judiciaires, son incarcération dans des conditions extrêmes, et la bataille incessante pour prouver son innocence.

Mathias nous raconte comment tout a basculé lorsque des investisseurs puissants ont retourné leurs accusations contre lui, l'accusant de blanchiment et de fraude financière. En un instant, sa vie de rêve à Bali s'est transformée en un cauchemar juridique entre Hong Kong et l'Indonésie, avec des conséquences tragiques pour sa famille et sa carrière.

Ce que vous découvrirez dans cette vidéo :

L’ascension de Mathias dans le monde des affaires et de l’immobilier à Bali.
Les coulisses d’un projet immobilier ambitieux qui a attiré des milliardaires.
Comment une simple suspicion de surfacturation a déclenché une poursuite acharnée et injuste.
Les mois d'incarcération à Bali, puis à Hong Kong, et la pression d'un procès biaisé.
La perte de sa liberté, de sa famille et de ses projets professionnels.
La vérité sur les coulisses du monde des affaires à l’international et les pièges à éviter.
C’est un récit de trahison, de survie et de résilience face à un système judiciaire impitoyable. À travers ses mots, Mathias nous offre une perspective rare sur les dangers des affaires internationales et les réalités méconnues des relations d’affaires avec les ultra-riches.

Pourquoi regarder cette vidéo ? Ce témoignage est une leçon de vie sur la persévérance, la lutte contre l’injustice, et l’importance de maintenir ses valeurs même dans les moments les plus sombres. Que vous soyez intéressé par les affaires, la justice internationale, ou simplement curieux de découvrir un récit captivant et réel, cette vidéo est un must-see.

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Amusant
Transcription
00:00Je m'étais marié. Couple un peu caricatural de golden boy qui n'a pas de problème de moyens existentiels.
00:08On s'était découvert une passion commune qui était l'immobilier.
00:11Donc depuis Hong Kong, on avait fait des investissements à Paris,
00:14on achetait des appartements à rénover, qu'on retapait à distance, ma femme s'occupait de la décoration
00:19et moi je m'occupais de la partie plutôt financière du sourcing et ça marchait très très bien.
00:24On a commencé à se prendre au jeu de faire des voyages, des découvertes un peu partout en Asie du Sud.
00:29On tombe amoureux de Bali. Je suis convaincu que c'est l'endroit où on doit vivre un nouveau projet,
00:36une nouvelle phase de notre existence non seulement familiale mais aussi professionnelle.
00:41Je travaille pour une grande banque suisse qui m'a installé dans un programme qui s'appelle Graduate Training
00:47et dans ce programme je rencontre un jeune homme qui est diplômé de Cambridge qui s'appelle Raphael
00:52et le père de ce Raphael se trouve être un milliardaire.
00:56Lorsque je vais m'installer à Hong Kong six ans plus tard, cet ami Raphael me dit régulièrement,
01:01à chaque fois qu'on se parle au téléphone, Mathias appelle papa, tu sais bien qu'il est à Hong Kong régulièrement,
01:06il serait très content de te voir et de fil en aiguille, on prend des rendez-vous mensuels de se retrouver au péninsula
01:12pour faire un petit point. De fil en aiguille, on est invité aussi à dîner chez lui et son épouse.
01:17Jusqu'au jour ou deux ans plus tard, au printemps 2006, de retour de Bali avec ce projet qui nous enthousiasme,
01:25ma femme et moi, de peut-être aller s'installer à Bali, lors de mon déjeuner mensuel avec Charles, je lui en parle.
01:31A peine j'ai prononcé le mot villa à Bali, elle a les yeux qui s'écarquillent et qui me dit,
01:37mais Mathias, je crois qu'on n'en a jamais parlé mais pour moi avoir une maison à Bali, ça a toujours été un rêve,
01:42c'est incroyable, j'y avais pensé à plusieurs reprises mais sans personne sur place, c'est inimaginable.
01:49Donc écoute, tu veux construire une maison là-bas ? Tu pourrais m'en construire une à côté ?
01:54Parce que vraiment, ça serait un rêve qui s'accomplirait grâce à toi.
01:59Donc je lui dis, oui, on a commencé à regarder un peu les chiffres, il y en aurait pour, à mon avis, un million de dollars,
02:06peut-être un petit peu plus, mais on parle de ce genre de budget.
02:09Très bien, je te fais le virement cet après-midi et puis après, tu me tiendras au courant, mais vraiment, il faut absolument que ça se fasse.
02:15Sans vraiment l'avoir cherché, je me retrouve à créer un consortium qui construirait des maisons à Bali.
02:23Charles me rappelle et me dit, Mathias, je viens d'avoir au téléphone mon copain milliardaire, tu sais, le tchèque qui a ton âge.
02:29Comme je veux faire une maison à Bali à côté de toi, il m'a dit, moi aussi, je veux la même chose.
02:33Donc il faudrait que tu l'appelles, que tu lui envoies ton numéro de compte parce qu'il va t'envoyer aussi un million de dollars.
02:39Et voilà qu'en une demi-heure, j'ai déjà deux personnes qui, en gros, me commanditent pour construire pour eux des maisons à Bali à côté de la mienne.
02:48Et dans les semaines qui suivent, on trouve parmi nos connaissances deux autres personnes qui nous disent, ah oui, oui, alors si vous allez construire et que vous êtes sur place, que vous habitez sur place, nous, on veut absolument que vous nous construisez aussi des maisons.
02:59On était dans une confiance absolue, donc tout s'est fait par une poignée de main.
03:03Pour toute la période de construction de ce projet, et ça a duré deux ans, donc de l'été 2006 à l'été 2008, tous les mois, je leur envoyais un rapport très détaillé écrit par e-mail de ce qui s'était passé.
03:17On est arrivé à août 2008 où on a fait l'inauguration de ces cinq villas et où les quatre commanditaires étaient aux anges, ravis, heureux, nous ont fait des cadeaux, nous ont remercié chaleureusement.
03:29Mes commanditaires me disent, mais écoute, Mathias, ta maison, on a bien compris que tu allais donc la mettre en location de vacances, que tu allais donc chercher des clients qui allaient la louer à la semaine, au mois, etc.
03:41Est-ce que tu serais d'accord pour faire la même chose pour nous ?
03:44À la fin de l'année 2008, on se retrouve à gérer cinq maisons, 26 chambres avec ma femme, on se retrouve à être maintenant gestionnaire d'un complexe immobilier.
03:56Tout le monde est extrêmement satisfait, personne ne demande des comptes.
03:59Le système fonctionne bien dans le sens où on commence à avoir un taux d'occupation qui est raisonnable.
04:04Bien entendu, il y a une période de montée en charge, mais on est donc juste à l'équilibre.
04:09Mais deux des commanditaires décident de faire la gestion de leur côté, donc je me retrouve pour l'année 2011 à ne gérer que trois maisons.
04:18Il se trouve que l'année 2011, je trouve un acquéreur pour ma maison, parce que le projet, c'était bien entendu de construire ces maisons,
04:24mais pour nous, c'était aussi de les revendre, entre autres pour faire une plus-value, mais aussi pour passer à autre chose.
04:29Je vends ma maison, je ne suis donc plus partie prenante dans ce groupe de cinq maisons.
04:34Je reçois un email très agressif du fameux Charles, et de son fils plus exactement, qui me dit
04:41« Mathias, on te soupçonne de nous avoir surfacturés lorsque tu as construit les maisons, donc on repart trois ans et demi en arrière,
04:48et donc on te met en demeure immédiatement de nous donner les comptes de construction de nos maisons, sans quoi. »
04:54Et puis la phrase ne se finit pas.
04:56Moi, je suis, en recevant cet email, extrêmement meurtri d'une situation qui, la veille, était en fait des plus-values monstrueuses,
05:07et le lendemain, on bascule de poignées de mains et de rapports qui étaient essentiellement verbaux,
05:14à un système où, tout d'un coup, il faut être extrêmement procédurier, et il faut afficher, dans un pays extrêmement corrompu,
05:23une comptabilité irréprochable, de manière implicite, bien entendu.
05:28Cet email, pour moi, me dit « Maintenant, on rentre dans un système de comptabilité à l'occidentale,
05:33donc désolé mon vieux, jusqu'à maintenant, c'était verbal, mais là maintenant, on change les règles du jeu. »
05:38Et moi, je n'aime pas qu'on change les règles du jeu en cours de route, ou même à la fin du jeu, ou bien après la fin du jeu.
05:43Donc à cet email, je réponds par un bras d'honneur en disant « Moi, je ne vous dois rien, je suis désolé,
05:47je vous ai montré que j'ai fait des plus-values énormes pour vous, fin de l'histoire. »
05:51J'aurais peut-être pu, j'aurais peut-être dû, leur dire « Écoutez, cette comptabilité, on la fait faire par un cabinet indépendant,
05:59que vous choisissez, et puis comme ça, on passe à autre chose. »
06:02Mais voilà, mon caractère, c'est « Non, vous m'avez fait confiance, j'ai délivré. Là, tout d'un coup, vous ne me faites plus confiance,
06:08il ne se passe rien, et puis chacun vit sa vie. »
06:10Et c'est ça qui a déclenché la descente aux enfers.
06:14Ils se sont ensuivis 3 ou 4 mois, très tendus pour mon extra-mémoire, à se dire « Mais que nous veulent ces gens ?
06:23Pourquoi ils nous font ça ? On n'a rien à se reprocher. Mais bon, en même temps, on n'a plus rien à voir avec eux, donc tant pis. »
06:31De manière très très circonstancielle, j'essaie de retourner dans ce complexe, et là, les gardiens à l'entrée me disent
06:38« Non, non, Mathias, tu n'as pas le droit de rentrer ici, ce n'est plus chez toi, personne n'a le droit de rentrer. »
06:43Traumatisant, mais bon, pour moi, c'est un peu un signe que la vie continue, mais on passe à autre chose.
06:49On est bien d'accord qu'avec ces 4 commanditaires, la relation est devenue très tendue, c'est comme ça.
06:55Maintenant, on vit à Bali, on a d'autres projets, beaucoup moins ambitieux.
06:59Et juin 2012, mon meilleur ami fête ses 40 ans à Hong Kong. Et donc, on prend l'avion, complètement insouciant.
07:05Parce qu'arrivés à la douane à Hong Kong, nos cartes d'identité hongkongaise sonnent à l'immigration, et on se fait arrêter.
07:12Et on nous dit « Voilà, vous êtes soupçonnés de blanchiment, d'abus de biens sociaux, d'avoir arnaqué des gens
07:20qui ont porté plainte contre vous à Hong Kong, et donc on vous met en garde à vue. »
07:24Donc on se retrouve en garde à vue, à Hong Kong. On n'avait jamais été en garde à vue auparavant, ni ma femme ni moi.
07:32À l'issue d'un week-end en garde à vue, le dimanche soir, tout d'un coup, un procureur arrive dans le poste de police,
07:37si on est en garde à vue, il nous dit « Voilà, vous êtes inculpés, donc demain, vous passez devant le juge. »
07:43Heureusement, entre-temps, on avait mobilisé des avocats grâce à nos amis de Hong Kong.
07:47Hong Kong, c'est quand même là où on avait vécu plus de 4 ans.
07:49Notre avocat nous fait libérer sous caution, et on se retrouve donc inculpés à Hong Kong.
07:55Libérer sous caution, ça veut dire passeport saisi, donc impossibilité de voyager.
08:00Pointer à la police tous les jours pour s'assurer qu'on ne s'est pas envolés dans la nature,
08:05sachant qu'on n'a plus nos passeports, mais quand même.
08:07Donc des mesures ultra contraignantes, et puis surtout, qui nous coupent de notre vie de Bali et de nos enfants.
08:13On avait un peu protégé nos arrières d'un point de vue financier, et quand on a quitté Hong Kong pour Bali,
08:20on s'était dit « Si jamais ça se passe mal à Bali, ça serait bien d'avoir un piéd-à-terre à Hong Kong. »
08:24Donc on avait un piéd-à-terre à Hong Kong dans lequel on se retrouve, mon ex-femme et moi, inculpés,
08:29à devoir donc préparer un procès pénal, dont on ne connaît pas les tenants et aboutissants encore,
08:35et où on se dit « Qu'est-ce qu'on fait avec nos enfants ? Qu'est-ce qui va se passer ? »
08:40Là où les choses sont extrêmement complexes par rapport à ce qu'on pourrait imaginer dans le monde occidental,
08:46c'est que là on est dans un système hongkongais-chinois.
08:50On est dans un système aussi où il ne faut pas montrer ses preuves.
08:55Très vite, nos avocats nous disent « Si vous avez des choses à dire, vous les direz au procès, mais ne montrez absolument rien avant. »
09:04Alors que mon ex-femme comme moi, on sait pertinemment qu'il y a plein de choses qui, théoriquement, sont reprochables,
09:11puisqu'il y a eu énormément de corruption, mais que cette corruption a été validée par les plaignants,
09:17puisque maintenant ce n'est plus des commanditaires, c'est devenu des plaignants,
09:20et donc qu'il y a eu une communication extrêmement dense et extrêmement fluide et transparente
09:26qu'on pourrait montrer tout de suite pour faire retomber la pression et arriver à un terrain d'entente.
09:33Mais nos avocats nous disent « Là vous êtes dans du pénal, ce n'est pas ces plaignants qu'il va falloir convaincre, c'est l'état de Hong Kong. »
09:40Dans ce processus-là, on ne montre rien, rien du tout, jusqu'à l'ouverture du procès.
09:47Donc on rentre dans une période de tension extrême.
09:52Ma femme, très vite, pète les plombs et commence à dire « En fait, moi je n'ai rien à voir là-dedans, moi je n'ai fait que la déco,
09:58c'est une histoire d'argent, pourquoi je suis là-dedans ? »
10:00Et le pourquoi elle est là-dedans, c'est une des monstruosités de cette affaire.
10:05C'est une des choses qui, pour moi, est la pire, c'est-à-dire qu'elle a été inculpée,
10:11ces gens-là ont porté plainte contre moi, soit on était en affaire,
10:15entre elles, qui n'étaient entre guillemets que la « décoratrice » et accessoirement ma femme,
10:19c'était un coup bas d'une monstruosité et d'une pétitesse que je ne pardonnerai jamais.
10:26Jamais, jamais, jamais.
10:27S'ils ont fait ça, ces gens-là, c'est pour m'atteindre et pour m'obliger à plier encore plus
10:33et finalement accéder à leurs demandes.
10:36En parallèle, se met en place, et c'est très très pénible, parce que c'est facile à raconter une fois qu'on a vécu tout ça,
10:43mais quand vous êtes dans le processus, quand vous vous retrouvez inculpé,
10:47et quand vos avocats, vos pénalistes, donc on prend tout de suite les plus grands avocats,
10:53Golden Boy, les moyens, donc on prend les meilleurs avocats possibles à Hong Kong,
10:58qui nous expliquent très vite que ce qu'on nous reproche, c'est passible de 4 ans de prison.
11:02Et on a beau dire « mais attendez, cette histoire, tout ce qui nous est reproché, ça s'est passé en Indonésie, à Bali,
11:09nous on est citoyens indonésiens, on est français, on n'a plus rien à voir avec Hong Kong. »
11:14Première découverte du processus, c'est « est-ce que les autorités de Hong Kong sont en capacité de nous faire un procès comme ça ?
11:23Est-ce que c'est justifié ? »
11:25Nos avocats, très vite, lancent une motion en disant « en fait, les autorités de Hong Kong, nous on estime qu'elles ne sont pas compétentes,
11:32qu'elles n'ont rien à voir là-dedans. »
11:34Et très vite, les autorités de Hong Kong nous font répondre que « si, si, si, parce qu'il y a eu un transfert d'argent
11:40entre un compte en banque à Hong Kong et un compte en banque en Indonésie, et ça suffit pour qu'elles soient compétentes. »
11:45Mais c'est le premier indice pour nous de « est-ce que cette justice est vraiment équitable ?
11:51Est-ce qu'on est vraiment dans un procès où il y a quelque chose qui justifie toute cette histoire ? »
11:57Alors, pas très très fort, mais quand même, tout d'un coup, on apprend que pour requérir contre nous un autre procès,
12:04c'est une procureure spéciale, qui vient spécialement d'Australie, qui va requérir contre nous.
12:09Ce n'est pas les procureurs habituels du groupe de procureurs de Hong Kong, que c'est quelqu'un qui coûte très très cher.
12:15Ah tiens, pourquoi ?
12:16Et puis, en réfléchissant, parce qu'évidemment, avec nos avocats, on réfléchit beaucoup à toute cette histoire,
12:20on découvre que un de nos commanditaires, qui est un milliardaire, comme je l'ai expliqué précédemment,
12:25il est membre du Legislative Committee de Hong Kong, donc c'est comme s'il était député en France.
12:32Ah bah bien sûr, donc tout ça, c'est quand même un petit entre-soi.
12:35Et ça fait que, non seulement on est face à une montagne, mais en plus, moi surtout,
12:41puisqu'après, la complicité avec ma femme se délite, et moi je commence à me dire,
12:45on n'est pas dans quelque chose qui est vraiment juste et équitable.
12:49Donc comment, nous, petits Français, on aurait des chances de faire valoir notre parole,
12:56notre côté de l'histoire, face à ce rouleau compresseur ?
13:00Puisque nos avocats nous font quand même comprendre que si ces gens-là retiraient leur plainte,
13:04a priori, toute cette affaire se terminerait du jour au lendemain.
13:09Donc dans l'été 2012, on mène plusieurs actions avec mon ex-femme.
13:13La première, c'est de mettre en place une comptabilité qui soit derrière,
13:18montrable à des experts pour pouvoir faire valider et montrer ça à notre procès.
13:23Et en parallèle, on commence à essayer de communiquer avec ces gens-là via nos avocats.
13:27Et assez vite, ils nous font savoir, ces gens-là, donc nos ennemis,
13:30que si on leur donne 2 millions de dollars, a priori, tout irait bien.
13:34Une somme qui vient de nulle part n'a aucun sens, et pour nous, paraît complètement injustifiée.
13:42Donc on refuse et on dit, écoutez, dans ces cas-là, on laisse aller la procédure.
13:46Et en parallèle aussi, on essaie de récupérer nos passeports.
13:49Et début septembre 2012, on a une audience à laquelle on se présente.
13:54Et nos avocats, pour cette audience, ont demandé de récupérer nos deux passeports.
13:59Donc ma femme et moi.
14:00En se disant, bon, a priori, ma femme, qui n'est pas vraiment impliquée dans cette histoire,
14:04elle devrait le récupérer facilement.
14:06Et puis moi, si je ne lui demande pas mon passeport, évidemment que je ne le récupérerai pas.
14:09Donc autant le demander aussi.
14:10Et le pire scénario se produit.
14:13C'est-à-dire que le juge rentre dans la salle d'audience en disant,
14:16bon, j'ai bien compris que vous aviez besoin de rétablir le lien avec votre famille,
14:20donc je vais rendre un passeport.
14:21Et comme il y a une nounou qui peut s'occuper des enfants, etc.,
14:24je crois que le principal problème, c'est les affaires, donc je rends le passeport de monsieur.
14:29Et donc me voilà à récupérer mon passeport.
14:32Et voilà ma femme à rester otage de ses autorités.
14:36Et ça, c'était le scénario qu'on n'avait pas prévu.
14:39Et c'est le début du drame familial où ma femme est à Hong Kong
14:45et en veut évidemment aux autorités, mais m'en veut aussi à moi d'avoir déclenché toute cette histoire.
14:50On attend un peu que les choses se passent.
14:52Ça dure jusqu'à la fin de l'année 2012.
14:54Et puis à la fin de l'année 2012, on décide finalement de s'installer tous à Hong Kong,
14:58de scolariser les enfants à Hong Kong.
15:00Incidemment, ma femme récupère aussi son passeport.
15:02Notre couple est en train d'éclater parce que ma femme ne supporte plus cette pression
15:07et l'idée d'un procès qui approche.
15:09On ne s'entend plus.
15:11Et donc au début de l'année 2013, on décide qu'on va se séparer.
15:14Et on se dit, pour les enfants, on a quand même trois enfants,
15:17ça serait mieux de se séparer en France.
15:19Donc on va organiser notre retour en France.
15:21On veut, pour notre famille, fuir cette horreur, cette pression.
15:26Ça permettra de s'organiser en famille recomposée, classique, à la parisienne.
15:31En parallèle, ma maman est tombée très malade.
15:34Elle a un cancer en phase terminale.
15:36Les médecins nous ont fait savoir qu'elle n'en avait pas pour très très longtemps.
15:39Et donc dans l'été 2013, on rentre à Paris.
15:43Mes enfants ont besoin évidemment de leurs parents à Paris.
15:47Et dans un mois, on doit aller, mon ex-femme et moi, assister à notre procès pénal à Hong Kong
15:53où une procureure dit qu'elle va nous faire condamner à quatre ans de prison.
15:56Donc pour moi, la décision est très simple.
15:58Si je dois être bloqué à Hong Kong et que ma maman meurt et que mes enfants sont traumatisés,
16:04la vie n'a aucun sens.
16:05Donc on va le faire dans l'autre sens qui est, je ne vais pas aller à ce procès.
16:10J'ai pris des assurances auprès des autorités françaises en attendant,
16:14qui m'ont dit mais de toute façon, on n'extraite pas nos ressortissants.
16:18Donc si vous restez en France, il ne peut rien vous arriver.
16:20Donc après, vous faites ce que vous voulez.
16:22Et ce que je veux, c'est ne pas aller là-bas.
16:24Donc le jour où notre procès s'ouvre, le 13 octobre 2013, je ne me présente pas là-bas.
16:29Notre procès s'ouvre et le juge tout de suite déjà saisit la caution monstrueuse
16:36qu'on avait dû quand même mettre pour être libéré sous caution,
16:39puis pour récupérer nos passeports respectifs.
16:42En gros, c'est très simple puisque maintenant, ces gens-là sont des fugitifs.
16:45Les chaînes, je les inscris sur la fiche rouge Interpol.
16:48Donc du jour au lendemain, mon ex-femme comme moi, si on tape nos noms sur Interpol.com,
16:53on est fichés à côté de Osama Bin Laden, de Pablo Escobar et j'en pensais des meilleurs.
16:57Tout ça pour une affaire d'argent.
16:59À Hong Kong, c'est du pénal et donc c'est type de prison.
17:03Alors là, on est dans les problématiques de droit international
17:05et de différence de traitement des infractions.
17:09Je suis donc considéré par les autorités de Hong Kong comme fugitif,
17:13ainsi que ma femme, avec une note Interpol.
17:15Ce qui fait que si on sort du territoire français, on peut se faire arrêter.
17:19Et puis après, on ne sait pas ce qui nous arrive.
17:21Ma maman est à l'article de la mort, puis elle décède en juillet 2014.
17:25On est maintenant une famille divorcée, classique à la française,
17:29avec des vacances réparties entre papa et maman.
17:34Toujours propriétaire d'une maison à Bali,
17:36qui est la maison où nos enfants ont passé les six premières années de leur vie.
17:42Donc quand même, ça marque.
17:43Et à l'été 2016, à nouveau, les enfants me disent
17:46« Papa, tu sais, on aimerait bien aller à la maison. Bali, ça nous manque. »
17:49Me vient une idée folle, qui est « et si on essayait d'y retourner ? »
17:55Alors évidemment, je sais qu'il y a ma fiche Interpol.
17:58C'est extrêmement risqué, c'est une folie.
18:00Mais je sais aussi que, des six années que j'ai passées à Bali,
18:03je me suis constitué un réseau de soutien extrêmement puissant,
18:09auquel je me dis que je pourrais faire appel.
18:11J'avais participé à la campagne électorale du gouverneur de Bali,
18:16qui est la personne la plus puissante de l'île.
18:18Dans le plus pur système, on peut dire électoraliste,
18:22on peut dire pot de vin, on peut dire corruption, mais enfin voilà.
18:25Donc je faisais partie désormais de son groupe d'obligés.
18:29Et je me permets de passer un coup de fil, pas à ce monsieur directement,
18:33mais à des gens de son entourage, qui me disent
18:36« Mais Mathias, écoute, si tu veux revenir à Bali, il n'y a aucun problème. »
18:39Bien entendu qu'on te soutient,
18:41que si jamais il y a le moindre problème à l'aéroport, on sera là.
18:44Donc ce que tu fais, c'est que tu viens avec tes enfants,
18:47tu nous donnes les dates d'arrivée, les dates de départ,
18:49tu prends un petit peu d'argent liquide sur toi,
18:52si jamais il y a un douanier, un officier d'immigration
18:55qu'il faut aider un peu à être compréhensif, mais ne t'inquiète pas.
18:59Donc fort de ces garanties, me voilà avec mes trois enfants sous le bras,
19:03juillet 2016, à venir passer deux semaines à Bali.
19:07Et on passe l'immigration sans aucun problème.
19:10On passe deux semaines de rêve dans notre maison,
19:13et avoir des amis, et c'est extraordinaire.
19:16Et les enfants sont heureux, et moi aussi.
19:18Et on revient en France sans être inquiétés non plus.
19:21Tout se passe très bien, tout le monde est content.
19:23Après avoir passé ces deux merveilleuses semaines à Bali,
19:28dans notre maison à l'été 2016,
19:30ben rebelote, été 2017,
19:32à l'approche des vacances, mes enfants me disent
19:34« Papa, papa, on veut retourner à la maison, est-ce qu'on peut y aller ? »
19:37Et là je leur dis « Ben oui, bien sûr, comme l'année dernière. »
19:40Sans avoir écouté pour autant une petite voix
19:43qui, sous la forme d'un message internet,
19:45avait dit, au mois de février 2017,
19:47« Ah, Interpol se réunit à Bali,
19:50et met à jour son système informatique,
19:53donc maintenant, ordinateur et système informatique flambant neuf,
19:56à Bali, Interpol est là. »
19:58Mais j'y fais pas attention.
19:59Je lis la nouvelle, et puis je l'oublie.
20:01Donc j'emmène mes enfants sous le bras, à nouveau,
20:04et je passe mon passeport à l'immigration,
20:06et il se met à sonner.
20:08Et là je suis tout de suite entouré par une dizaine de policiers très gentils,
20:11qui ne me mettent pas les menottes,
20:13me disent « On vous connaît, Mathias,
20:15il faut nous suivre dans le bureau,
20:17et emmenez vos enfants. »
20:18Donc très vite, je leur dis « Écoutez, on va appeler un tel et un tel,
20:21comme d'habitude,
20:23et ils me disent « Oui, oui, si tu veux, Mathias. »
20:25Mais là, avec le nouveau système informatique,
20:27l'alerte Interpol est déjà à Lyon,
20:30au siège d'Interpol,
20:32et on pourra pas l'effacer du système.
20:34Les heures se passent, on est à l'immigration,
20:36tous les quatre, et puis à un moment, les enfants s'endorment,
20:38donc je demande à mon chauffeur de les emmener à la maison,
20:41et puis je les ai pas revus.
20:43Et moi je me suis retrouvé en prison.
20:45Ils m'ont mis d'abord dans un centre qu'on appelle centre de rétention,
20:47qui n'est même pas une prison,
20:49qui est une espèce d'énorme salle en sous-sol,
20:51avec très peu de lumière du jour,
20:53et dont on ne sort pas.
20:55Où en théorie, les autorités indonésiennes
20:57ne peuvent garder les gens que 60 jours,
20:59moi j'y ai passé sept mois.
21:01Ensuite, j'ai passé encore en tout deux ans,
21:05dans les prisons balineses, 25 mois exactement,
21:07avant d'être extradé.
21:09Donc là ça a été,
21:11les pires moments de ma vie,
21:13une espèce de chute libre,
21:17pour aller s'écraser je sais pas où,
21:19se retrouver dans un environnement
21:21entouré de criminels,
21:23qui sont tous très gentils,
21:25adorables,
21:27il y a une solidarité humaine qui est incroyable,
21:29mais dans le dénuement,
21:31et à la merci de tout,
21:33et à devoir demander de l'aide en permanence,
21:37pour quelqu'un qui en plus est habitué
21:39à être plutôt celui qui aide,
21:41et qui fait en sorte que les choses fonctionnent,
21:43tout d'un coup, les choses s'inversent complètement.
21:45C'est terrible.
21:47La durée d'incarcération
21:49a été exagérément longue.
21:51De toute façon,
21:53puisque ça s'est fini par un acquittement,
21:55je n'aurais jamais dû être emprisonné comme ça.
21:57La première chose,
21:59c'est qu'on devient complètement anesthésié.
22:01C'est-à-dire que,
22:03les premiers mois d'incarcération,
22:05c'est août 2017 jusqu'à novembre,
22:07les 4 premiers mois,
22:09je vois ma vie qui s'écroule.
22:11Donc j'avais recommencé
22:13ma vie professionnelle
22:15à Paris, en France plutôt,
22:17et j'avais un gros projet d'hôtellerie
22:19dans le sud de la France,
22:21là dont je suis originaire, à Rodez,
22:23et en l'espace de deux mois,
22:25ce truc-là se retrouve complètement
22:27remis en question,
22:29puis annulé,
22:31et la société est liquidée.
22:33En parallèle, mes enfants
22:35sont dans un état
22:37psychologique pas possible,
22:39donc ils ont vu leur père se faire arrêter,
22:41puis ils ont été rapatriés en France
22:43par les amis et la famille de leur maman,
22:45mais ils se retrouvent tout d'un coup
22:47à vivre juste avec leur maman.
22:49Et puis c'est très compliqué,
22:51donc mon fils ne va plus au collège,
22:53et puis il se retrouve
22:55même interné dans un hôpital
22:57psychiatrique,
22:59et mes filles ont du mal
23:01à être scolarisées, surtout la plus jeune,
23:03et ma femme
23:05n'a de cesse que de me mettre la tête
23:07encore plus profond sous l'eau. Non seulement
23:09elle demande aux jugeuses d'affaires familiales
23:11d'avoir la garde exclusive, ce qui est logique,
23:13puisque je ne suis plus là,
23:15mais elle a des demandes financières complètement délirantes.
23:17Alors quand on se retrouve en prison
23:19et qu'on n'a plus de moyens d'existence,
23:21se retrouver en plus pris à la gorge comme ça
23:23financièrement, c'est un peu
23:25une espèce de cerise
23:27sur le gâteau à l'envers.
23:29Tout ça en simultané, et s'ajoute à ça
23:31le fait que
23:33j'essaie très vite de me battre
23:35pour être libéré, puisque
23:37j'estime que tout ça c'est complètement injuste,
23:39donc moi je refuse
23:41d'être extradé à Hong Kong, puisque c'est ça
23:43le déclencheur de l'affiche Interpol
23:45à l'aéroport de Bali,
23:47c'est que les autorités de Hong Kong
23:49demandent qu'on vous arrête
23:51pour vous ramener à Hong Kong,
23:53pour vous faire un procès à Hong Kong.
23:55Et moi je n'ai de cesse de dire que ce procès
23:57sera injuste,
23:59non seulement parce que les charges sont injustes
24:01et injustifiées,
24:03et donc je ne devrais pas être là-dedans,
24:05mais en plus parce que je pense que ce procès
24:07ne sera pas équilibré.
24:09Donc pour moi c'est les doubles raisons
24:11qui font que je me bats autant que je peux
24:13pour être rapatrié en France,
24:15et pour que les autorités indonésiennes
24:17acceptent de me relâcher,
24:19sachant que les autorités françaises là sont mobilisées,
24:21pas pour me faire libérer,
24:23puisque là encore elles vont dire
24:25que les autorités indonésiennes sont souveraines,
24:27mais qu'au moins,
24:29on écoute ce que j'ai à dire
24:31et qu'éventuellement ce que j'ai à dire
24:33permette que je rentre en France.
24:35Et moi à côté de ça je suis enfermé,
24:37on dort à même le sol,
24:39alors assez vite je me fais apporter
24:41des espèces de petites mousses
24:43comme on trouve dans les écoles maternelles,
24:45pour se laver il y a deux trous d'eau
24:47qui sont vaguement cachés par des murs
24:49évidemment c'est de l'eau froide,
24:51on ne sait pas trop de quelle qualité elle est,
24:53et moi je me retrouve
24:55à survivre là-dedans.
24:57Et en parallèle, on lance une procédure
24:59auprès de l'ONU pour détention abusive.
25:01L'ONU, par son groupe de travail
25:03de Hong Kong, déclare
25:05d'abord officieusement
25:07auprès de mes avocats et auprès de l'Indonésie
25:09qu'elle va rendre un rapport dans les jours qui viennent
25:11où elle dira aux autorités indonésiennes
25:13qu'elles doivent me libérer
25:15sans délai parce que ma détention est abusive.
25:17Avant que ce rapport ne soit publié,
25:19donc il se passe deux ou trois jours,
25:21les autorités indonésiennes
25:23appellent Hong Kong en disant
25:25si vous voulez récupérer Mathias Echen
25:27avant que l'ONU ne nous oblige
25:29à le libérer, c'est maintenant ou jamais.
25:31Les autorités de Hong Kong
25:33précipitent donc les choses,
25:35envoient deux policiers à Bali
25:37pour me récupérer, les autorités indonésiennes
25:39en toute coopération
25:41signent tous les documents nécessaires,
25:43et je me retrouve extradé à Hong Kong,
25:45incarcéré à Hong Kong,
25:47en attente de mon procès.
25:49Donc là on est septembre 2019,
25:51et de septembre 2019 à novembre 2020,
25:53je suis incarcéré à Hong Kong
25:55dans des conditions horribles
25:57pour le coup parce que
25:59plus aucune communication,
26:01les prisons ne sont pas du tout corrompues,
26:03donc pas d'internet,
26:05plus possible de parler avec mes enfants,
26:07ni avec mes avocats,
26:09si ce n'est par lettres.
26:11Ça dure comme ça pendant 13 mois,
26:13que mes anciens avocats, superstars
26:15et extrêmement chers de Hong Kong
26:17reviennent me voir en me disant
26:19« Mathias, on va t'aider à préparer ton procès
26:21pour la modique somme d'un million de dollars. »
26:23Comme entre-temps, je vous l'ai dit,
26:25mon niveau de vie avait relativement baissé
26:27du fait de toutes les problématiques
26:29créées par ces gens-là,
26:31huit ans après l'inculpation de juin 2012,
26:33je n'ai plus les mêmes moyens,
26:35et certainement pas les moyens
26:37de payer un million de dollars
26:39pour des gens qui me disent
26:41« Je ne peux pas te garantir. »
26:43En parallèle, moi, sans même ces avocats-là,
26:45j'ai déjà demandé à plusieurs reprises
26:47à être libéré sous caution,
26:49donc depuis ma prison de Hong Kong,
26:51je envoie des lettres à des juges
26:53en disant « Je voudrais faire une demande
26:55de libération sous caution,
26:57parce que j'ai besoin de préparer mon procès
26:59dans des conditions tout à fait honorables. »
27:01Il y a comme ça deux audiences,
27:03et lors de ces deux audiences,
27:05le juge dit « Comment tu peux oser demander
27:07à être libéré sous caution,
27:09après huit ans, la première chose que tu as faite,
27:11c'est prendre la fuite, donc tu as un risque
27:13de fuite maximum, pas question.
27:15Mon procès, qui est prévu pour novembre 2020,
27:17s'approche, et mes avocats
27:19commencent à dire « Mais on ne pourra
27:21jamais être prêt, ton procès
27:23ne va pas être équitable, donc on va demander
27:25une audience auprès du juge
27:27qui va gérer ton procès,
27:29et puis on va lui dire qu'il faut absolument
27:31te libérer sous caution, même si c'est dans des conditions
27:33de contrôle très très strictes,
27:35on va demander. »
27:37On va faire une petite parenthèse sur les bonnes faits
27:39qui ont suivi tout ce drame,
27:41et il y en a eu une, en l'occurrence un,
27:43qui s'appelle Patrick, et qui est un français
27:45qui habite en Asie depuis plus de 35 ans,
27:47et qui a décidé, par le biais
27:49des comités de soutien qui s'étaient mis en place
27:51autour de moi pour m'aider
27:53lors de toute cette vie horrible
27:55de ces années d'incarcération,
27:57il a décidé de m'aider.
27:59Et donc ce monsieur qui habite à Hong Kong,
28:01un jour de l'été 2020,
28:03me rend visite à la prison, et très vite,
28:05à travers la vitre,
28:07parce que les visites au parloir de Hong Kong
28:09c'est à travers une vitre blindée, avec des combinais
28:11téléphoniques, donc on n'entend pas bien la voix
28:13de l'autre, c'est limité à 10 minutes,
28:15mais très vite, il se lie d'amitié
28:17pour moi, il se dit « mais ce mec-là,
28:19il faut que je l'aide ». Il me rend d'abord
28:21visite une fois par semaine, puis après, deux fois
28:23par semaine, il m'apporte des livres, il m'apporte
28:25la nourriture qui est autorisée, en plus
28:27de l'ordinaire de la prison, et puis
28:29il me dit « écoute Mathias,
28:31je parle avec tes sœurs, avec ton comité de soutien,
28:33dis-moi ce qu'on peut faire pour t'aider ».
28:35Et très vite, on comprend que
28:37ça serait bien d'essayer de m'aider à être
28:39libéré sous caution. Donc il va
28:41en appui de mon avocat,
28:43assister à l'audience que mon
28:45avocat obtient avec le juge
28:47des libérations sous caution,
28:49donc ça c'est la fin du mois d'octobre
28:512020, et
28:53le juge dit « bon, j'ai bien compris, puisque
28:55c'est une demande récurrente, qu'il faudrait
28:57pour qu'il puisse préparer son procès
28:59dans des bonnes conditions, libérer
29:01Mathias Eschen sous caution.
29:03Donc, à condition que
29:05il mette de l'argent
29:07sous caution, à nouveau, qu'il y ait
29:09quelqu'un sur place qui est
29:11citoyen de Hong Kong, qui se porte garant,
29:13qui lui trouve un logement pas loin
29:15du procès, pas loin du tribunal,
29:17etc. Donc le juge met toute une
29:19série de conditions sur la table,
29:21et le fameux Patrick dit « ok,
29:23je fais fort de réaliser
29:25toutes ces conditions. 5 jours
29:27avant mon procès, le 18 novembre
29:292020, je me retrouve libéré
29:31sous caution, avec
29:33interdiction de sortir de chez
29:35moi entre 10h du soir
29:37et 7h du matin, donc sous couvre-feu.
29:39Mais la journée, je peux assister
29:41à mes audiences, et le reste du
29:43temps, on va aller préparer mon procès.
29:45Et donc c'est comme ça que se passe ma libération,
29:47le fameux 18 novembre 2020. J'ai
29:49donc passé les 5 mois suivants, de novembre
29:512020 jusqu'à avril 2021,
29:53libre sous caution.
29:55Lorsque j'assistais aux audiences, et il y en a
29:57eu beaucoup, donc ça a été un procès-fleuve, 4 mois,
29:59j'allais aux audiences libres,
30:01c'est-à-dire que je me rendais au tribunal
30:03et je m'asseyais dans la salle d'audience
30:05comme tout public,
30:07sauf le jour du verdict.
30:09Donc le dernier jour du procès, j'arrive
30:11libre, et là
30:13le policier, qui est de faction,
30:15me dit « Mathias, je suis
30:17désolé, mais aujourd'hui, vous savez, c'est le jour du verdict,
30:19donc si le verdict est
30:21négatif, il faudra qu'on vous réincarcere,
30:23donc vous allez dans le box des accusés,
30:25derrière la vitre, et puis on va attendre le
30:27verdict. » Et ça,
30:29c'est horrible. Ça, c'est horrible parce
30:31qu'on ne sait
30:33pas ce qui se passe derrière. Enfin,
30:35si on sait, les deux scénarios,
30:37je les connais. Et si
30:39le scénario, je suis déclaré coupable,
30:41derrière la vitre,
30:43après, les policiers viennent me chercher, me mettent
30:45les menottes, et m'emmènent au sous-sol, et puis après
30:47je vais attendre le camion pénitentiaire,
30:49et je vais retourner à la prison, et c'est terrible.
30:51C'est vraiment, c'est une perspective monstrueuse,
30:53mais
30:55ce n'est pas ça qui s'est passé.
30:57Ce jugement, il l'a rendu après
30:59un mois
31:01de réflexion et de réflexion,
31:03un mois entre la
31:05dernière audience du procès
31:07et le verdict acquitté.
31:09Donc, non seulement il a pris son
31:11temps, mais en plus il a rédigé quelque chose d'extrêmement
31:13détaillé.
31:15Ce qu'il a dit en substance,
31:17c'est que rien n'avait
31:19jamais été caché, et
31:21qu'aucune somme d'argent
31:23n'a été utilisée de manière
31:25abusive, et que
31:27toutes les sommes d'argent que mes commanditaires
31:29m'avaient envoyées ont été
31:31utilisées de manière appropriée
31:33et justifiée,
31:35y compris tous les pots de vin.
31:37Il se trouve que pendant les quatre mois du procès,
31:39j'ai montré
31:41de A à Z
31:43comment tout l'argent avait été
31:45utilisé, et comment j'avais expliqué
31:47à chaque étape, donc avec mes rapports
31:49mensuels entre autres, à mes commanditaires,
31:51comment j'utiliserais cet argent.
31:53En analysant toute cette histoire à
31:55postériori, je pense que
31:57ces milliardaires,
31:59en particulier ces deux
32:01personnes-là, ont à un
32:03moment considéré qu'elles avaient
32:05perdu la face, que je leur avais fait perdre la face,
32:07et ça,
32:09ça justifie derrière
32:11tous les excès,
32:13toutes les violences, et
32:15c'est pas du tout une question
32:17de montant, c'est pas du tout une question d'argent.
32:19Mais quand je dois parler d'un conseil
32:21par rapport à cette histoire,
32:23quand on se retrouve face à des adversaires comme ça,
32:25qui n'hésitent pas à frapper en dessous
32:27de la ceinture, qui n'hésitent pas
32:29à abuser de leur pouvoir, ne surtout
32:31pas se laisser entraîner
32:33dans leur
32:35amoralité. C'est surtout garder
32:37sa moralité à soi, et
32:39garder cette ligne de conduite où
32:41on estime que ce qu'on fait, c'est la
32:43bonne chose.

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