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C'est mon boulot - 04 09 2024 - Disquaire

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Transcription
00:00Avec Émilie Mendoza qui est notre invitée ce matin, et justement Émilie on va s'intéresser à un métier qu'on pensait disparu, et pourtant pas du tout.
00:08Et oui, et la personne que j'accueille le fait depuis un petit bout de temps déjà, c'est François Nero, bonsoir, bonjour François !
00:14Bonsoir !
00:16On parle musique, l'imagine le soir tout de suite, c'est souvent une question que je pose, et là elle prend tout son sens,
00:21qu'est-ce qui a changé dans le métier de disquaire depuis les nombreuses années, si je puis me permettre ?
00:27Oui, oui, bien sûr, tu peux me le permettre !
00:29Où vous l'exercez ?
00:31Beaucoup de choses, puisque quand j'ai intégré ce métier dans les années 80, on en était encore, à l'époque il n'y avait pas d'informatique,
00:42il n'y avait pas internet, donc on en était encore à faire un métier un petit peu artisanal avec des catalogues où on pointait les ventes,
00:51où on pointait les stocks, etc., ce qui pouvait nous prendre des fois juste une semaine pour un seul éditeur,
00:58enfin bon, c'était très très compliqué au niveau de tout ce qui était comptage, etc., en même temps on connaissait par cœur nos rayons
01:07parce qu'on passait notre temps à les compter, et puis petit à petit dans les années 90, ce métier a évolué avec l'arrivée d'internet,
01:17où là, il y a eu un gros changement par rapport à la clientèle, avant la clientèle venait dans les magasins pour demander ce qui était sorti,
01:27pour demander ce qu'on pouvait lui conseiller, à partir du moment où internet est arrivé et a commencé à se démocratiser,
01:34les gens sont venus avec des infos qu'ils avaient prises sur internet, et la relation en fait s'est quelque peu inversée avec le disquaire,
01:44c'est-à-dire qu'on ne venait plus demander ce qui était sorti ou ce que le disquaire avait comme coup de cœur,
01:49question qui n'existe presque plus aujourd'hui, à part chez des anciens fidèles, et en fait les gens venaient avec une question spécifique,
02:02je veux ça, ça c'est sorti, j'ai l'info, voilà, etc.
02:06– Ils vous font presque découvrir des choses, des fois ?
02:08– Voilà, et ils nous font découvrir des choses, parce que là aussi le rapport s'est inversé,
02:12dans le sens où avant il y avait cette image du disquaire qui savait tout, qui avait les infos avant tout le monde, etc.
02:18Et aujourd'hui, comme les gens, on a, et c'est heureux, encore énormément de gens différents,
02:25avec des goûts complètement différents du métal hardcore au classique, en passant par le jazz pointu, etc.,
02:33les gens forcément ont plus d'infos que nous, parce qu'eux ils sont sur une niche qu'ils ont explorée largement,
02:39et nous, en face, on est plus des généralistes, avec chacun un peu notre spécialité,
02:44mais voilà, c'est pas toujours facile d'aller dans toutes les niches qu'ont tous nos clients,
02:50et du coup, souvent on apprend plus de choses de nos clients que nous on peut leur en redonner.
02:55– Et sont toujours aussi nombreux ces clients, parce que depuis les années 80,
02:58on est passé par l'étape du CD, et puis aujourd'hui il y a les services d'écoute en ligne,
03:03il y a quand même des gens qui viennent acheter du vinyle ou du CD en magasin ?
03:06– Il y a toujours des gens qui viennent acheter du vinyle et du CD,
03:10le vinyle qui a fait un retour en force depuis 20 ans, même moi qui suis amoureux de vinyle...
03:17– Non mais c'est l'objet qui plaît, c'est l'objet qui plaît.
03:19– C'est l'objet qui plaît, c'est un rapport différent...
03:23– Avec la matière, avec la musique.
03:24– C'est un rapport différent à l'objet, en fait, le vinyle est déjà beaucoup plus gros qu'un CD,
03:30donc on a un rapport plus direct avec l'image qu'il nous renvoie à travers la pochette,
03:35et puis le vinyle, on sait qu'on est parti pour 15-20 minutes,
03:41qu'il va falloir se relever pour changer la face, etc.
03:43– Ça c'est plus un moment.
03:45– On se met plus dans une écoute active, alors que le CD, on le met dans la platine,
03:53il disparaît, on ne le voit pas tourner, c'est ça aussi la différence par rapport au vinyle,
03:57on ne le voit pas tourner, donc forcément on oublie un petit peu ce qu'on est en train de faire,
04:02d'écouter, et on fait autre chose en même temps,
04:04et du coup l'écoute n'est pas la même, elle est moins attentive,
04:06c'est pour ça que beaucoup de gens font le débat sur le son est meilleur en CD,
04:10le son est meilleur en vinyle, etc.,
04:12c'est pas qu'il est moins bon ou meilleur d'un côté ou de l'autre,
04:18c'est simplement qu'on n'a pas la même manière de l'écouter,
04:21et que du coup on ne retient pas les mêmes informations de l'écoute.
04:25– Vous nous donnez envie d'acheter des vinyles et des CD,
04:28est-ce qu'on a le droit à une petite réduction si on vient vous voir aujourd'hui
04:30en disant qu'on vous a écouté à France Bleue ?
04:33– Oui, entre 10h et 11h seulement !
04:36– Dépêchez-vous alors !
04:38Merci beaucoup François de nous avoir présenté le métier de disquaire.

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