• il y a 4 mois
Le champion paralympique 2008 de tennis Michaël Jeremiasz était en direct sur le plateau de l'émission «L'Équipe de choc», sur la chaîne L'Équipe, à la veille de la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympique de Paris 2024.

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Sport
Transcription
00:00Un champion paralympique de tennis-fauteuil qui a été porte-drapeau, qui a connu de nombreux olympiades, c'est Mika Jeremia qui est avec nous en direct.
00:06Bonjour Mikaël, salut gros !
00:08Salut France, bonjour à tous !
00:11Bon t'écoutes, tu bois les paroles j'imagine de Claude comme nous tous.
00:15Est-ce que cet objectif il est réalisable, top 8, c'est un défi, c'est un objectif chiffré ?
00:19Ou alors clairement on va le faire sans problème finger in the nose ?
00:23C'est jamais sans problème finger in the nose, c'est du sport de haut niveau mais c'est un objectif ambitieux.
00:28Claude l'a rappelé, il a quasiment doublé le nombre de médailles d'or en seulement 3 ans avec les mêmes équipes.
00:33Oui c'est ambitieux, en même temps ces projections sont basées sur des études qui sont faites en fonction des résultats de nos athlètes depuis plusieurs années sur des Coupes d'Europe, sur les Coupes du Monde.
00:42Donc c'est possible et avec ce petit supplément d'âme d'organiser les Jeux à la maison, oui c'est en tout cas un objectif qu'on s'est fixé et on sera derrière nos athlètes à chaque instant.
00:49Et notamment en tennis-fauteuil, on attend beaucoup Stéphane Houdet.
00:52Guilhem Lager.
00:53Qui ?
00:54Guilhem Lager.
00:55Je n'ai pas, c'est le double ?
00:57Il joue en simple et en double.
00:58Il joue en simple et au double, très bien.
00:59Mais il est trop fort sur le tennis-fauteuil.
01:01Vas-y.
01:02Sur le tennis-fauteuil, ils ont fait les tableaux ce matin.
01:05En simple, messieurs, ça resterait évidemment un exploit de Stéphane Houdet, mais rien n'est moins sûr.
01:10En double, messieurs, avec Réka Ténéo, ils ont une chance, même s'ils jouent les Britanniques en demi-finale.
01:15Chez les femmes, le tableau compliqué en simple, ce serait plus qu'un exploit d'aller chercher une médaille en simple pour aucune des joueuses françaises.
01:23La paire numéro un, en double, peut-être.
01:26On peut espérer d'aller taquiner un podium.
01:29On peut le faire.
01:30Le home advantage, enfin.
01:31On est chez nous, bien sûr qu'on va le faire.
01:33Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
01:34Avec Claude, on est honnête.
01:37Avec Claude, on dit ce qu'on espère, mais on dit aussi la réalité au moment.
01:42Rien n'empêche l'exploit.
01:43Et si on avait 50 médailles d'or, on les prend toutes.
01:46Mais on sait sur lesquelles on a le plus de chance ou pas.
01:49Mais nous, on rêve.
01:50On est dans le fantasme.
01:51On va réagir sur la petite polémique des super-héros.
01:53Juju, refais-nous un petit peu le topo.
01:54Oui, c'était suite à une déclaration de Teddy Rayner, le quintuple champion olympique, le 13 août, chez nos confrères de RTL.
02:00Regardez ce qu'il déclarait à propos des para-athlètes.
02:02Ils ont un handicap qui est déjà très difficile à vivre.
02:05Et ils arrivent à faire des choses incroyables.
02:07On regarde les para-athlètes en disant que ce sont nos héros, parce que nous, on sait ce que c'est de s'entraîner tous les jours.
02:12Avec un handicap, ce sont des super-héros.
02:15Réponse quasiment dans la foulée de Sofiane Meyaoui du Basquet de Fauteuil sur son compte Instagram.
02:21« Faut vraiment que tu, Teddy, arrêtes de parler de nous de cette manière.
02:25Tu ne nous aides pas.
02:26On n'est ni à plaindre ni à valoriser de cette manière.
02:29Le fait qu'on parle de nous comme des super-héros ne nous aide pas.
02:32On est des personnes en situation de handicap et nous souhaitons être considérées comme des personnes normales.
02:37Quand on nous surexpose, ce n'est pas bien.
02:39On n'est pas des super-héros, on est des athlètes. »
02:41Tu es d'accord avec ça, Mickaël ?
02:43Je crois que ça le gonfle un peu.
02:46C'est intéressant.
02:47Ça fait trois jours que je fais un marathon médiatique et j'adore ça, parce que je vois que tout le monde s'en empare.
02:52La polémique, nous, on ne crée pas cette polémique.
02:54La réalité, c'est que Marie-Jo Pérec et Teddy Reiner font partie.
02:57Ça tombe bien, parce que ce ne sont pas les plus petits athlètes qu'on connaisse.
03:00Spontanément, lors d'une interview, on soutenu et encouragé le grand public à venir nous voir.
03:06Et Marie-Jo Pérec, comme Teddy, avec qui je me suis entraîné pendant six ans à l'INSEP,
03:12ont une forme d'admiration et d'estime profonde pour ce qu'on est capable de faire en tant qu'athlète paralympique,
03:18et aussi formatée par ce qu'eux imaginent de ce qu'est notre quotidien.
03:23Ce que raconte Sofiane, comme un certain nombre d'entre nous, c'est la conceptualisation de l'héroïsation.
03:28On n'est pas des héros.
03:30Même Léon Marchand, qui a été qualifié d'extraterrestre, ce n'est pas un héros.
03:33Ce sont des grands champions, des grandes championnes.
03:35Ce sont des icônes.
03:36Ça peut être des monstres sacrés de leur sport.
03:39Mais l'héroïsation, elle a un risque, à mon sens, mais ça n'engage que moi,
03:43c'est d'oublier quelle est la réalité du quotidien, pas de ces 267 athlètes,
03:46mais des 12 millions de personnes qui sont entravées au quotidien.
03:49Donc, un, ce n'est pas une polémique.
03:50Deux, on est ravis, et tous les athlètes, j'en ai encore parlé avec Sofiane,
03:54et d'ailleurs, je lui ai dit, fais attention, parce que Teddy, je vais l'emmener au basket.
03:57Teddy va peut-être te prendre dans les bras, te jeter par terre,
03:59et comprendre que tu n'es pas un super-héros parce que tu n'as pas retombé sur tes jambes.
04:02Et donc, pour le coup...
04:05Je crois que c'est Teddy Riener qui s'en est mené.
04:07Non, c'est bon, on t'a récupéré.
04:08Il y avait une intervention divine, mais tu peux reprendre.
04:10C'est Teddy qui m'appelle, et il m'a dit qu'il viendrait au basket de fauteuil
04:13régler son compte à Sofiane.
04:15Nous, on est très contents d'avoir le soutien des athlètes,
04:18et notamment de ces grandes icônes que sont Marie-Jo et Teddy.
04:21La réalité, c'est que nous, on a des combats qui vont bien au-delà du sport, qu'on mène.
04:24Là, la seule chose qu'il faut retenir, c'est qu'on a le soutien de l'équipe de France Unis athlètes olympiques.
04:29Après, on affinera ensemble le combat que moi, je mène,
04:33qui est un combat politique, de la place des personnes équipées dans la société,
04:36et de la question du droit.
04:38On a interrogé d'autres athlètes qui sont au jeu, qui étaient au Club France tout à l'heure
04:42avec notre revue spéciale Corentin Roland, qui leur a posé la question.
04:44Est-ce que vous vous considérez comme des super-héros ? On écoute.
04:47Teddy Riedor, il voulait simplement dire que les paras, les handisports,
04:52ont un truc en plus, et un truc un peu plus difficile.
04:56C'est se battre contre l'effort, contre les entraînements,
05:00et se battre en plus de sa pathologie.
05:03C'était juste de la bienveillance et un passage de témoin.
05:07Ils connaissent la difficulté, la rigueur, et comment ça peut faire mal, le haut niveau.
05:13Je pense qu'ils voient en nous aussi notre parcours de vie, à chacun,
05:16toutes nos cicatrices qu'on traîne derrière le sport de haut niveau.
05:19Donc oui, on est des athlètes de haut niveau, mais il ne faut pas renier aussi ce parcours qu'on a eu
05:22pour en arriver là, et c'est souvent par les actions de la vie
05:25ou parce qu'on est nés avec un handicap.
05:27Je pense qu'il a juste voulu nous mettre à l'honneur, et je l'en remercie sincèrement.
05:30Voilà, c'est toujours intéressant d'entendre les réactions des athlètes.
05:32Mika Geremia, dernière question, parce que je crois qu'il faut qu'on te libère,
05:35tu es assez pressé.
05:36Toi qui as fait combien d'Olympiades déjà ?
05:38Je ne les compte plus.
05:39Quatre.
05:40Ça commence à faire.
05:41Il est très vieux, Mika Geremia.
05:42C'est quoi des Jeux réussis pour toi ?
05:44Est-ce que ça passe forcément par un nombre de médailles ?
05:46Ou il y a autre chose ? On a souvent en référence Londres.
05:48Pour toi, les Jeux paralympiques de Paris 2024 réussis, c'est quoi ?
05:52C'est la cérémonie de vinsoir qui vous transforme à jamais,
05:56qui vous fait rêver et qui vous fait fantasmer et vous émeut.
06:01C'est des records de médailles parce que forcément,
06:03s'il n'y a pas eu de médailles aux Jeux olympiques,
06:05malgré la beauté de ces Jeux, on n'aurait pas été enthousiasmé autant.
06:07Donc on attend beaucoup évidemment des équipes de France paralympique.
06:11Ce sont des records d'audience et ce sont des stades remplis.
06:14Ça, c'est des Jeux réussis.
06:15Après, pour moi, les Jeux réussis à une plus grande échelle,
06:18Claude en parlait un petit peu sur l'après,
06:20pour moi, c'est l'héritage et ça, on le mesura dans un certain nombre d'années
06:23de quelle manière ça a accéléré cette transformation nécessaire
06:26du changement de regard qu'on doit opérer sur la personne écapée
06:29et de la place des personnes écapées dans la société.
06:31Donc ça commence demain vraiment et on en reparle dans les années qui viennent.
06:35Tu parles de la cérémonie demain, on te libère,
06:37mais tu as un petit rôle, tu allumes la vase, tu fais quelque chose,
06:39tu peux nous dire ou pas ? Allez là !
06:41France Pierron, je suis chef de mission.
06:43J'aurai la fierté de défiler avec l'équipe de France.
06:46Pour le reste, ça fait bien longtemps que tu n'es plus dans la méconfidence,
06:49France Pierron.
06:53Je ne te dirai plus rien, France Pierron.
06:56Mais en tout cas, j'ai dit à ma mère de regarder la cérémonie.
07:01Je lui ai même offert des places pour la cérémonie.
07:03Donc, je serai avec mes porte-drapeaux,
07:05Nantanin Keïta, Alexis Henquinquan et toute l'équipe de France.
07:08Ça, ça veut dire qu'il va se passer quelque chose quand même.
07:10Merci infiniment, Micka, d'avoir été avec nous.
07:12Bonne cérémonie demain, éclate-toi bien.

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