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Transcription
00:00Et en marge des festivités démocrates, des manifestations pro-palestiniennes se sont tenues tout au long de la semaine à Chicago
00:07pour dénoncer le soutien américain à la guerre menée par Israël à Gaza.
00:11Kamala Harris qui a promis de conclure un accord de trêve en clôture de cette convention.
00:17Elle appelle aussi à mettre fin à la guerre et à combattre, je cite, la tyrannie à travers le monde.
00:23Alors comment l'élection présidentielle américaine peut-elle peser sur l'avenir du conflit ?
00:28On en parle avec notre envoyé spécial à Jérusalem, Cyril Payen, bonjour à vous.
00:31Cyril, Kamala Harris promet notamment une autodétermination pour les palestiniens.
00:37Que faut-il retenir de son discours concernant ce dossier ?
00:43Les stratèges du parti démocrate américain ont fait le calcul qu'il ne fallait pas faire l'impasse sur ce sujet
00:51et ont décidé d'engager un peu plus Kamala Harris sur ce sujet
00:56qui est, on le sait, bien au-delà de Gaza, bien au-delà des frontières du Ponche-Orient,
01:01un sujet extrêmement polarisant dans les sociétés et à l'étranger.
01:07Et donc évidemment en Israël, dans les territoires palestiniens occupés, on suit ça de très très près.
01:13Et d'ailleurs ça n'a pas manqué puisque le ministre des Affaires étrangères israélien, Israël Katz,
01:21s'est fendu d'une annonce sur les réseaux sociaux il y a simplement quelques instants
01:26en répondant à cet appel, à cette injonction à la création d'un État palestinien
01:31appelé par la candidate démocrate américaine.
01:33Il a répondu du tac au tac, si nous créons, si un État palestinien est créé,
01:38ce sera une base pour l'Iran, à Gaza et en Cisjordanie, fin de citation.
01:43Donc on voit bien cet hautement polarisant ici mettant largement les deux communautés dos à dos.
01:49D'un côté évidemment il y a une très très importante communauté binationale juive américaine ici en Israël
01:56qui avait largement accueilli la présidence Trump, à l'époque de la présidence de Donald Trump,
02:02qui avait fait voler en éclat toute forme, toute idée, même tout concept de la création d'un État palestinien,
02:09donc de la cohabitation des deux États, Israël et la Palestine,
02:13et qui avait été largement favorable à Benjamin Netanyahou et à ses projets de colonisation.
02:18Benjamin Netanyahou qu'on le sait qui est toujours aux manettes et qui lui-même ne veut pas,
02:23et c'est peut-être une des clés de l'échec, en tout cas de la difficulté de ces négociations,
02:27ne veut pas faire le cadeau à l'administration Biden d'un cessez-le-feu à Gaza.
02:32Il préférait offrir ce cadeau diplomatique extrêmement important à son meilleur allié international qu'est Donald Trump.
02:38Et du côté palestinien, évidemment, on vit encore, c'est l'inverse, le traumatisme des années Trump,
02:44avec le déplacement de l'ambassade américaine depuis Tel Aviv,
02:49qui est traditionnellement l'homodéparatoire diplomatique ici, il y a toujours deux représentations,
02:53le déplacement de Tel Aviv à Jérusalem et des marqueurs extrêmement importants
02:57qui réduisaient évidemment toute possibilité de la création d'un État palestinien,
03:03qui est le fondement politique très prégnant, très présent ici chez les palestiniens.
03:10Et évidemment Gaza, qui est ce qui révèle bien l'équilibre instable des États-Unis,
03:16meilleur allié militaire notamment et politique, le vrai soutien à Israël depuis des décennies,
03:21qui avait coûté très cher politiquement, on le sait, à Joe Biden.
03:24Et puis en même temps, cette difficulté à s'adresser à un électorat du côté démocrate
03:31qui avait tourné le dos à Joe Biden pour ne pas avoir parlé de cette question palestinienne.
03:36Donc c'est dans cette petite brèche préélectorale que Kamala Harris a tenté de se positionner hier soir.
03:42Et pendant ce temps, Cyril, les combats se poursuivent sans relâche dans la bande de Gaza.
03:49Oui, des carnages qui continuent avec des bombardements, des ordres d'évacuation,
03:53des communautés, des dizaines de milliers de Gazaouis se déplacent parfois pour la dixième fois
03:58sous les injonctions de l'armée israélienne qui continue de bombarder, d'attaquer le centré et le nord
04:03et même la banlieue de Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza.
04:07Et puis ces négociations dont on attendait énormément pour une trêve,
04:10pour une libération des otages israéliens.
04:12Je rappelle que rien n'est arrivé depuis novembre dernier.
04:15Et évidemment, un cessez-le-feu humanitaire extrêmement important.
04:19Eh bien, ces négociations étaient mal parties.
04:22Il y a une nouvelle série qui se passe actuellement au Caire
04:25avec William Birch, le patron de la CIA, les services du renseignement extérieur américain,
04:30qui connaît parfaitement son homologue du Mossad, David Barnea,
04:33les services extérieurs, de sécurité extérieure israélien,
04:37qui sont tous les deux réunis au Caire pour tenter de sauver cet accord.
04:41Mais les points de divergence, les points d'achoppement sont encore extrêmement importants entre les deux parties.
04:46Donc on avance extrêmement prudemment.
04:48Mais on sent bien pour finir que sous impulsion américaine,
04:51sous impulsion de la communauté internationale,
04:53on essaye d'arracher ce cessez-le-feu pour des raisons humanitaires également,
04:57mais aussi, puisque c'est une épée de Damoclès qui pèse ici depuis trois semaines,
05:01depuis la frappe israélienne sur Téhéran,
05:03eh bien cette représaille d'envergure qu'avait promis Téhéran sur Israël
05:08et qu'on espère que s'il y a un cessez-le-feu à Gaza,
05:11eh bien on pourra retenir la main de Téhéran pour cette représaille d'envergure qui a été promise.
05:17Cécile Payet, envoyée spéciale de France 24 à Jérusalem, merci à vous.

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