• il y a 4 mois
Pour les 80 ans de la libération d’Aix-en-Provence, le Studio Ely, quatre générations de photographes aixois, dévoile 160 clichés de 1930 à 1950 entre « Ombres et lumières ».

Après un déménagement contraint du Passage Agard, siège des Ely, depuis les débuts en 1888, le nouveau Centre Ely de la Photographie, situé dans l’Hôtel de Boadès, 8 Place Jeanne d’Arc, accueille l’exposition « Ombres et Lumières » du 21 août au 27 octobre 2024. Entrée 5 euros.

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Transcription
00:00La photo pour moi qui donne le plus la joie de la libération n'est pas dans cette salle, elle est dans l'autre.
00:06C'est cette photo qui me plaît beaucoup pour la joie.
00:09On sent qu'il y a toutes les générations, elle n'est pas excellemment composée,
00:14mais on sent la joie et la libération en fait.
00:30On commence avec le Comirabo, très paisible, tranquille encore dans les années 30,
00:35les balles populaires, etc.
00:36Mais le monde est en train de bouger, il n'y a qu'une personne qui est nette et qui est un peu inquiète.
00:42Et c'est pour ça que ça amène à la suite.
00:45On passe à l'occupation allemande.
00:46Cette photo est marrante, si on peut dire,
00:49parce que vous avez la vie qui continue avec l'arrivée d'une course de vélo
00:53et les Allemands qui débarquent, chacun de son côté, la vie continue.
00:56Et ça c'est une photo volée par contre,
00:58parce que c'était l'hôtel des termes de l'époque,
01:02le lieu où s'étaient installés les officiers allemands.
01:05C'était interdit sous peine de mort de photographier comme ça.
01:08Là, nous sommes dans la partie Libération.
01:10La première pièce de la Libération d'Aix, c'est l'arrivée des Américains.
01:14Le char américain arrive sur la route du Toulonnet,
01:16et on voit au fond l'ombre de la Sainte-Victoire.
01:20Mais cette photo est intéressante,
01:21parce qu'on voit que les Américains ont distribué beaucoup de chocolat, de chewing-gum.
01:26Moi, je me souviens que mon père, qui ne savait pas parler anglais,
01:29ne savait dire qu'une chose, chewing-gum please,
01:31parce qu'il avait dû le dire à cette époque.
01:33Donc là, on voit les gars qui ne sont même pas habillés,
01:36parce qu'on a dû dire, les Américains sont là, les gars sont sortis tels qu'ils étaient.
01:41Et ensuite, place du Palais de Justice, place Verdin,
01:46avec la photo mythique du char devant le palais, qui a une symbolique.
01:52Mon grand-père ou mon père, je n'ai jamais pu identifier qui avait fait quoi,
01:56parce qu'ils étaient tous les deux, bien sûr, dans la joie de faire ces photographies-là.
02:00Je sais que l'armée américaine a fait quelques photos aussi de la libération d'Aix.
02:05Mais au niveau exploit, oui, je crois qu'il doit en rester quelques-unes dans les familles, peut-être.
02:12Ce ne sont pas des photos d'amateurs, mais des photos quand même.
02:15L'autre jour, une dame est venue, elle m'a dit,
02:18voilà, mon père était dans la Résistance, il va être certainement dans votre exposition.
02:23Espérons-le, espérons-le.
02:24C'est comme un album de famille, en fait.
02:26Enfin, sur des sujets un petit peu différents, mais ça sert à ça aussi, la photo.
02:31Il y a le 8 mai, le 8 mai 1945, avec la foule sur le Comérabo,
02:36les gazards qui chantent la marseillaise et qui entraînent la foule aixoise dans un monome illimité.
02:44Et ensuite, la fin de l'exposition, ce sont les débuts de la reconstruction,
02:49du viaduc de l'Arc de Méran qui avait été saboté par les Allemands pour couvrir leur fuite.
02:55Celle-là est mythique, c'est Winston Churchill qui vient à Aix
03:00écrire ses mémoires épeines sur les traces de ses ânes.
03:05Il avait donc contacté mon grand-père pour qu'il puisse faire des vues de ce qu'il peignait
03:11pour pouvoir finir ses tableaux en Angleterre.
03:14Il avait son leïca comme ça, il en a fait une claque comme ça et une en hauteur,
03:19parce qu'il fallait les deux formats, si une photo voulait.
03:23Ce qui explique le cadrage très bas, mais qui donne aussi l'ampleur avec l'ombrelle, le paravent.
03:33Une photo mythique et assez rare de Churchill peignant.
03:36J'espère que chacun trouvera ce qu'il est venu chercher dans ses souvenirs,
03:43ou dans son imaginaire, ou dans l'histoire.
03:48Un jour où j'ai été inspiré, j'ai trouvé cette phrase.
03:51J'ai dit, la photographie est une mémoire fixe qui a le pouvoir de raviver les souvenirs
03:57ou d'inviter à l'imaginaire.
03:59Parce qu'il est évident qu'un ancien résistant, en revoyant ses images,
04:04les souvenirs vont lui remonter.
04:06Un jeune collégien, lorsqu'il va voir un char devant la place de justice,
04:10va dire, ah oui, c'est un char.
04:11Et lui, il va imaginer, tout en étant tout à fait une image historique, en fait.

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