Aujourd'hui dans "Punchline", Élodie Huchard et ses invités débattent des sacrifices que doit faire Lucie Castets pour accéder à Matignon et de la stratégie de Emmanuel Macron.
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00:00Alors, je le disais, il y a eu en politique ce premier couac autour des compromis de Lucie Castet,
00:05elle qui semble se montrer prête à des compromis, notamment sur le SMIC à 1 600 euros ou encore sur l'ISF.
00:11Ça n'est pas franchement du goût du reste du Nouveau Front Populaire.
00:14Les explications sont signées.
00:15Adrien Spiteri.
00:19Lucie Castet rétropédale-t-elle déjà avant même une éventuelle nomination à Matignon ?
00:24Oui, pour certaines personnalités de gauche comme Nathalie Arthaud, porte-parole de lutte ouvrière.
00:30Même pas à Matignon, que les promesses s'envolent déjà.
00:33Ces critiques interviennent après une prise de parole de la candidate du Nouveau Front Populaire dans les colonnes du Parisien.
00:39Le programme du NFP, c'est notre base de travail, mais il a été construit pour l'exercice du pouvoir en cas de majorité absolue.
00:46Sur cette base programmatique, on veut aller chercher des accords.
00:49Sur le SMIC à 1 600 euros et la suppression de l'ISF, elle assure.
00:53Cela reste des horizons.
00:55Un avis loin d'être partagé par Aurélie Trouvé, députée LFI.
00:59Pour elle, le programme du NFP doit être appliqué dans son intégralité.
01:03Si nous commençons un gouvernement en disant,
01:06finalement, on ne va peut-être pas faire l'abrogation de la réforme des retraites,
01:09on ne va peut-être pas faire le SMIC à 1 600 euros, etc.
01:11Ça ne marchera pas.
01:12Nous ne voulons pas trahir les électeurs qui ont voté pour nous.
01:16Lundi, Lucie Castet avait envoyé un courrier aux parlementaires,
01:19excepté ceux du Rassemblement national.
01:22Elle expliquait vouloir convaincre au-delà de son propre camp.
01:27Paul-Antoine, effectivement, on a deux visions qui sont en train de s'affronter.
01:30D'un côté, de se dire, nous n'avons pas la majorité absolue
01:33et donc on ne pourra pas faire passer de texte, on sera renversé,
01:37mais on ne s'en tient qu'à notre programme.
01:39Ou on a Lucie Castet qui comprend,
01:40même s'il y a peu de chances qu'elle arrive à Matignon,
01:42que si ça devait être le cas, de toute façon, elle devra faire des compromis.
01:46Déjà, j'ai un mea culpa à faire
01:48parce que j'avais dit sur votre plateau il y a une semaine et demie
01:50qu'elle allait avoir du mal à endosser les habits de femme politique.
01:54Elle le fait extrêmement bien.
01:55Elle était plus discrète jusque-là,
01:57c'est la première fois qu'elle s'émancipe, si on peut dire.
02:00On est bien d'accord et elle s'émancipe de la France insoumise.
02:02Et c'est très important.
02:05Clairement, la cassure qu'il va y avoir,
02:06parce qu'il va y en avoir une entre la France insoumise et le reste du NFP,
02:10est en train de s'opérer
02:11et on ne peut pas donner tort là-dessus aux élus de la France insoumise.
02:15Ils ont bataillé pour mettre en place un programme,
02:18ils ont été élus sur ce programme.
02:20Il faut se rappeler quand même que la campagne a été rapide,
02:24assez violente quand même.
02:25Il y a des militants qui ont des espoirs,
02:28qui militent pour vous.
02:30Ils ont milité sur ces promesses-là
02:32et là maintenant, ils sont en train de comprendre
02:33que le Premier ministre que la gauche, que le NFP veut mettre,
02:37c'est quelqu'un qui vient du système,
02:38qui a fait Sciences Po, qui a fait l'ENA aux fonctionnaires
02:41et qui en plus maintenant vous explique que finalement l'horizon...
02:44L'horizon, ça ne veut rien dire, excusez-moi, mais ça ne veut rien dire.
02:46Oui, ça reste un horizon, c'est ce qu'on n'atteint jamais.
02:48Voilà, c'est exactement ce que j'allais dire.
02:50Ce sera le SMIC à 1 600 euros, la réforme des retraites, on verra.
02:54C'est complètement hallucinant.
02:56Elle est déjà en train de trahir alors qu'elle n'est même pas à l'Élysée.
03:00Et finalement, celui qui est le grand gagnant de tout ça, c'est Emmanuel Macron.
03:03Il est en train d'attendre.
03:04Il voit que c'est en train de se détruire à gauche
03:06et il pourra tranquillement arriver sur un champ de ruines
03:08en disant, écoutez, moi, je vais ratisser large
03:12avec la droite qui veut parler avec moi, la gauche qui veut parler avec moi
03:16et ensemble, on trouvera un gouvernement d'union.
03:19C'est la stratégie de l'hypercentre pour Emmanuel Macron.
03:23Il redevient le maître des horloges de manière pleine et entière.
03:31Madame Castex, pour lui, n'est pas un souci.
03:33D'abord, il pourrait très bien être très habile, la prendre,
03:37en lui disant, écoutez, madame, venez, vous êtes première ministre,
03:41maintenant, malgré tout, vous allez demander la confiance de votre gouvernement.
03:46Et puis là, on verrait bien que de toute façon, elle ne l'aurait pas.
03:49Oui, elle tomberait immédiatement.
03:51Ça permettrait à Emmanuel Macron de voir si le Parti socialiste s'abstient ou ne s'abstient pas.
03:55Ce serait quand même une donnée importante.
03:57Quant à, pour en revenir aux propos de madame Castex dans Le Parisien,
04:00elle dit, on veut aller chercher des accords.
04:02Très parfait, mais avec qui ?
04:05Le NFP n'est qu'une majorité relative.
04:08Monsieur Emmanuel Macron, en revanche, en élargissant avec son hypercentre,
04:13en élargissant le centre, peut trouver des majorités de circonstance,
04:18c'est-à-dire texte à texte, voilà.
04:20Et par conséquent, il redevient totalement le maître du jeu.
04:24On est bien obligé de reconnaître que, de ce point de vue, sa stratégie est plutôt payante.
04:28Excusez-moi, c'est ce que je ne comprends pas, en fait.
04:30C'est qu'Emmanuel Macron a dit plusieurs fois, là, pour le coup, il a été honnête,
04:33il a dit qu'il ne prendrait pas Lucie Castex comme première ministre.
04:36Donc, elle, elle devrait plutôt jouer la carte de la gauche
04:39et du coup, se gauchiser un peu, si je puis dire,
04:42plutôt qu'essayer de draguer une partie des centristes
04:45qui, de toute façon, ne viendront pas travailler avec elle.
04:48Donc, là, elle perd, elle, surtout les tableaux.
04:50Et le tableau que la gauche renvoie n'est pas très bon.
04:53Il aura fallu... Donc, ils ont crié victoire après 5, 6, 7 tours,
04:57parce que c'est le 7e tour, là, ou le 8e tour qu'ils font.
04:59Ils ont crié victoire.
05:01Moi, je me suis perdu dans les comptes.
05:02J'étais en train de compter, mais parlez, parlez, je vous compte en attendant.
05:05Mais globalement, c'est leur 8e tour.
05:08Ils ont crié victoire. C'est le 7e, voilà.
05:10Ils ont crié victoire.
05:12Ils sont incapables de trouver un premier ministre.
05:13Il leur faut trois semaines pour se mettre d'accord.
05:15Et maintenant, leur premier ministre est en train de leur péter dans les mains.
05:18Ce n'est pas un très beau spectacle qu'ils offrent à leurs militants à gauche.
05:22Bon, de toute façon, les 1 600 euros sont inapplicables, sont inapplicables.
05:26Donc, il faut être aussi honnête.
05:27Il y a quand même un principe de réalité qui s'applique, voilà.
05:31Oui, mais c'est vrai qu'à Maurice Brelet, Lucie Castex, il y a deux jours, je crois,
05:36disait « Emmanuel Macron compte sur nos dissensions, il verra qu'il n'y en a pas ».
05:40Alors, ça a duré deux jours, puisque là, on voit bien qu'il y a des dissensions
05:44entre, comme le disait Paul-Antoine à l'instant, on voit qu'elle s'émancipe.
05:47On a beaucoup dit que dans les premières interviews, Lucie Castex était trop en retrait,
05:51qu'elle ne disait pas franchement ce qu'elle pensait,
05:52qu'elle semblait un petit peu naviguer à vue au milieu du programme,
05:55à ne vouloir vexer personne.
05:57Forcément, quand elle est de plus en plus dans les médias, etc.,
06:00un jour, elle finit par donner son propre avis, enfin,
06:03et on voit que ça ne plaît pas à toute la gauche.
06:05Cet énième épisode Rocambole Est confirme ce que l'on sait tous,
06:08c'est-à-dire que le nouveau Front populaire est une imposture politique,
06:13pour ne pas dire une escroquerie politique.
06:15C'est une alliance de circonstances dont beaucoup des députés ont été élus
06:19grâce au Front républicain et donc n'ont absolument aucune légitimité.
06:22Elle-même est une technocrate qui n'a jamais été élue.
06:25Elle n'est pas appréciée même au sein même de son camp.
06:27On a vu des courants minoritaires au Parti socialiste contester le choix.
06:31Oui, on voit qu'Anne Hidalgo la défend, c'est le minimum syndical.
06:34Oui, elle a commencé d'ailleurs par la défendre pour finalement après la lâcher,
06:37soutenant une gauche plus responsable.
06:39C'est une façon de parler, elle disait qu'elle avait une personnalité sympathique
06:41ou quelque chose comme ça, une personnalité sérieuse.
06:43Et puis, je ne suis pas sûr que recevoir le soutien d'Anne Hidalgo
06:45soit forcément un avantage.
06:48Non, et puis, il faut surtout rappeler qu'au sein du nouveau Front populaire,
06:52c'est la France insoumise qui pèse, qui décide de la ligne.
06:56Et d'ailleurs, ça a été très bien expliqué dès le début par Jean-Luc Mélenchon
06:59qui a dit que c'est le programme du nouveau Front populaire et rien que le programme.
07:03Par ailleurs, en pratique, les positions, malgré les gestes ou l'ouverture de Lucie Castex,
07:08les positions idéologiques entre la droite, le centre et celle du nouveau Front populaire
07:13sont totalement irréconciliables.
07:15On a peine à discerner quel projet de loi pourrait emporter,
07:21pourrait convaincre tous ces gens-là de voter ensemble.
07:26Absolument, et ce qui a été très bien dit, celui aujourd'hui qui se frotte les mains,
07:30c'est évidemment Emmanuel Macron à l'Elysée qui voit cette gauche se déchirer
07:35et au point même d'imploser.
07:38En tout cas, c'est le scénario qu'il espère,
07:40en attendant de trouver un candidat autour du Bloc central et plutôt de la droite.
07:44Xavier Roffeur, ce qu'on voit, c'est que chacun des camps politiques appelle au compromis,
07:48le compromis qui va être nécessaire, évidemment, si quelqu'un finit par arriver au pouvoir.
07:52Mais tout le monde vante le compromis, mais on a l'impression, sans le vouloir vraiment, au fond,
07:56on dit qu'on va faire des compromis, mais ça ne sera que notre programme.
07:59C'est un petit peu contradictoire.
08:01On n'est pas vraiment dans ma spécialité, donc je serai bref.
08:04J'ai un peu l'impression que c'est la comédie de l'été, que tout le monde s'en fout
08:07et qu'on attend la prochaine dissolution.
08:10Il va y avoir une autre dissolution, tout le monde le sait,
08:12et en attendant, il faut remplir les journaux.
08:15Et vous avez l'article 16.
08:17Des pleins pouvoirs pour le président de la République.
08:19Il y a un moment, l'article 16 peut servir.
08:22Nous sommes toujours dans le cadre de la loi,
08:26c'est-à-dire que pendant un temps donné, il peut être reconduit.
08:30Mais il y a la perspective tout de même de l'article 16.
08:34Je suis d'accord avec vous.
08:35Moi, je ne pense pas que le président soit si embêté que ça.
08:38Encore une fois, c'est lui le grand gagnant.
08:39Il a juste une problématique.
08:41Lui, finalement, ça ne l'empêche pas pour l'instant,
08:43ni de faire des voyages à l'étranger, ni de faire ses déplacements.
08:45Lui, pour le coup...
08:46Ça, c'est son rôle régalien.
08:47Il a juste un faux pas à ne pas faire, et il le sait très bien.
08:50Il connaît très bien la vie politique française.
08:52Il ne le fera pas.
08:53C'est de trouver un Premier ministre qui lui fera de l'ombre.
08:55Parce que c'est la fin de son moment-là.
08:56Donc, il doit trouver, et c'est un peu délicat quand même,
08:58il doit trouver un Premier ministre qui est quand même un peu charismatique,
09:00qui peut parler à la droite et à la gauche,
09:02mais qui ne va pas se dire, je suis Premier ministre,
09:04le patron, il part bientôt, ça va me donner des ailes.
09:08Donc, ça, c'est un petit peu délicat.
09:10Mais à part ce nom-là, et qu'il va trouver,
09:12et qu'il a peut-être déjà sûrement, la situation est plutôt bonne pour lui.
09:15Et à Maurice Brolet, avant qu'on écoute Hervé Morin.
09:18Oui, c'est pour ça que la solution d'un gouvernement technique,
09:22enfin d'un Premier ministre qui se chargerait des affaires courantes,
09:26on pense à des hauts fonctionnaires.
09:28Il y a des noms qui circulent dans la coulisse politique,
09:30et qui sont des gens souvent très méconnus du grand public.
09:34Et qui ne vont pas forcément chercher l'ultra communication.
09:36Absolument.
09:37Donc, peut-être que là, c'est la solution, en effet,
09:39de nommer un Premier ministre qui ne fera pas de l'ombre au Président,
09:42au moins pour un an.
09:43Je voudrais qu'on écoute, justement, Hervé Morin,
09:46le Président de la région Normandie,
09:47était l'invité ce matin d'Anthony Favali,
09:49pour l'interview politique CNews Europe 1.
09:52Écoutez ce que disait Hervé Morin,
09:54sur le ou la futur prochain Premier ministre.
09:58Je regardais la campagne de la candidate de la France insoumise.
10:04Ça a un côté quasi indécent,
10:07de quelqu'un qui n'a jamais exercé aucune responsabilité politique,
10:11et qui est directrice des finances à la Ville de Paris,
10:15qui dit, moi je peux être Premier ministre de la France.
10:17On parlait de Lucie Castex.
10:18Oui, voilà.
10:19Ce que je crois, c'est qu'il nous faut quelqu'un
10:21qui a suffisamment d'expérience politique,
10:23qui connaît très bien l'environnement de l'Assemblée nationale,
10:26et qui est capable, en quelque sorte,
10:28de faire en sorte que la France ne tombe pas dans une crise de régime.
10:31C'est ça qu'on lui demande.
10:32Ce que je sais, c'est qu'on a une année
10:35où l'essentiel du travail du gouvernement,
10:37c'est d'essayer d'améliorer les choses sur un certain nombre de points,
10:41et surtout de faire voter un budget.
10:43Et un budget qui répond à la question
10:45qui nous est posée par les institutions européennes,
10:48c'est qu'est-ce que vous faites pour réduire votre déficit ?
10:51Puisque là, nous sommes dans une période
10:53où nous sommes sous la menace de sanctions
10:57de la Commission européenne pour déficit excessif.
10:59C'est vrai, Vincent Roy, que dans une Assemblée
11:02qui va être si complexe,
11:04où des compromis devront être allés chercher,
11:06mais avec beaucoup de stratégie, etc.,
11:09on se dit quelqu'un qui n'a jamais été élu,
11:11qui était, certes, intéressé par la politique,
11:13mais qui n'est pas vraiment dans le serail,
11:15ça n'est peut-être pas le meilleur moment pour tenter cette expérience.
11:20Vous avez une interview qui est très intéressante
11:23dans le Figaro d'aujourd'hui entre Alain Minc,
11:27interviewé par Alexandre Devecchio.
11:29Et Alain Minc dit qu'il faut, en quelque sorte,
11:31il va plus loin que ce que je vous disais tout à l'heure,
11:34il dit que le but, ce serait d'annuler Mme Castey.
11:39Et pour l'annuler, il faut la nommer Première ministre
11:43et lui demander d'aller demander à l'Assemblée
11:48la confiance de son gouvernement.
11:50Mais au moins, tourner vraiment cette page.
11:52Oui, parce que ça permet de voir les dissensions,
11:55notamment du Parti Socialiste.
11:57Et par conséquent, de récupérer cette petite manne,
12:01mais on ne récupère que des petites mannes,
12:04qui est utile dans ces cas-là,
12:05et de récupérer quelques, pour ouvrir une majorité,
12:09à la droite du centre.
12:11Mais ça ferait, avec des socialistes,
12:14le centre et la droite canal historique,
12:18si l'on veut, ça fait un hypercentre.
12:20Et cet hypercentre-là fait une majorité de circonstances
12:24qui permet de gouverner.
12:26C'est le seul moyen.
12:27Il faut, au bout d'un moment, annuler Mme Castey.
12:30Et par conséquent, retrouver quelques voix socialistes
12:33dans ce que, d'une expression que je déteste,
12:35Emmanuel Macron appelle l'arc républicain.
12:37Je déteste cette expression,
12:38parce que parfois dans l'arc républicain,
12:40on met des gens, puis après on les enlève,
12:42selon que l'arc républicain vous convient ou non.
12:44Si bien que l'arc républicain dont nous parlons
12:47devient aussi un arc républicain de circonstances.
12:49Donc tout est de circonstances aujourd'hui,
12:51puisqu'il n'y a aucune majorité viable.
12:54Sans cela, moi je crois que la perspective de l'article 16
12:59n'est pas non plus à rayer d'un revers de main.
13:02D'autant que M. Macron est un individu
13:04particulièrement imprévisible.
13:05Évidemment, on va marquer une pause dans Punchline.
13:08On se retrouve sur CNews et sur Europe 1.
13:10On continuera à parler de politique
13:12et puis on reviendra bien sûr sur cette histoire invraisemblable,
13:15ce détenu braqueur multirécidiviste
13:18qui normalement sera libéré en 2044
13:20et qui veut et qui aura une permission de sortie
13:23pour passer son permis sans escorte.
13:25On vous parle de tout ça après la pause.
13:26Restez avec nous.
13:2718h-19h sur CNews et Europe 1.
13:30Punchline.
13:31Élodie Huchard.
13:36De retour dans Punchline sur Europe 1 et sur CNews.
13:39Toujours avec Amaury Brelet, Vincent Roix, Xavier Roffert
13:42et Paul Antoine.
13:43On va finir de discuter un petit peu de la politique,
13:46puisqu'on est allé interroger justement les Français.
13:49Qui, quel premier ou première ministre ?
13:52Écoutez leurs réponses.
13:54On verra ça à la rentrée, avec les choses de la rentrée,
13:57j'ai envie de dire.
13:58Je ne pense pas qu'il y ait péril en la demeure pour le moment.
14:02J'ai l'impression qu'il gagne du temps quand même.
14:04J'ai l'impression qu'il gagne du temps
14:05et je trouve ça quand même un peu aberrant
14:07qu'on ne prenne pas en compte le résultat du vote
14:11et qu'il y ait une tentative d'esquive.
14:14Je comprends qu'il faille un petit peu de temps.
14:16C'est une manière de différer
14:19et en même temps, il va falloir un jour affronter le sujet.
14:24Déjà, je trouve que c'est pas mal qu'ils aient l'excuse de trêve olympique.
14:27C'est pour se faire donner une bonne image dans le public international
14:30mais au contraire, ça leur donne l'image d'un président
14:33qui ne maîtrise pas son gouvernement,
14:34qui ne maîtrise pas son peuple,
14:36qui ne maîtrise pas en fait sa position.
14:37Il sait qu'il a une position de faiblesse,
14:39il utilise toutes les excuses possibles pour gagner du temps.
14:41Je trouve que ce n'est pas normal et c'est même pitoyable.
14:45Vincent Roux, on entend bien qu'il y a un peu deux écoles.
14:47Ceux qui disent qu'il n'y a pas péril en la demeure,
14:49parce que je ne pense pas que les Français et les Françaises
14:52se réveillent chaque matin en se demandant
14:54s'ils auront un nouveau gouvernement.
14:55Mais il y a quand même un budget à présenter,
14:57il y a quand même une rentrée scolaire qui va avoir lieu.
15:00Donc à un moment donné, on se dit,
15:01si le gouvernement doit changer avant ces échéances,
15:04il faudrait quand même que le futur gouvernement ait le temps
15:06de préparer un tant soit peu ces échéances importantes.
15:09Non mais attendez, un budget,
15:10traditionnellement, ça se prépare au mois de juillet.
15:13Bon, nous sommes, si je ne m'abuse, le 14 août.
15:16Très précisément, Vincent Roux.
15:17Vous savez qu'il y a ce profil,
15:19mais ce profil, c'est vraiment du court, court terme.
15:23Ce profil, une rentrée scolaire.
15:25Il n'y a pas de ministre de l'Éducation nationale.
15:31Des missionnaires, si, mais pas d'exercice.
15:33Oui, mais des missionnaires, si.
15:34Mais or, le président de la République,
15:36qui reste le maître des horloges,
15:37je l'ai dit tout à l'heure,
15:38je ne reviens pas sur ce que j'ai dit,
15:39a dit après la trêve olympique,
15:42qui l'a terminée, je nommerai...
15:44Alors, ce que je n'ai pas bien compris,
15:45moi, s'il s'agissait de la trêve olympique
15:48ou de la trêve olympique et paralympique,
15:51parce qu'auquel cas,
15:52ça repousserait la nomination d'un gouvernement,
15:54d'un Premier ministre, ad multam noctem,
15:56c'est-à-dire au 9 septembre.
15:59Mais la rentrée serait déjà faite,
16:01toujours pas de budget.
16:04Je ne vois pas,
16:05ou alors tout est prêt pour la loi de finances,
16:07qu'en sais-je encore,
16:08mais j'avoue que...
16:10Oui, mais tout est prêt pour qui ?
16:11Pour la loi de finances,
16:12parce qu'il peut y avoir plein de candidats potentiels
16:14qui ont préparé un budget.
16:16La question, c'est quand même de savoir qui représenter.
16:18Donc là, je ne vois pas bien comment...
16:19Parce qu'il y a tout de même un caractère d'urgence.
16:22Alors, on peut continuer quelques temps
16:24avec ce gouvernement de ministre démissionnaire,
16:27mais c'est un peu bizarre.
16:29Mais enfin, écoutez, nous avons Jupiter, c'est tout.
16:33Et peut-être qu'un jour...
16:34Il décide de tout, en tout cas, ça c'est sûr.
16:35Peut-être qu'un jour,
16:36il déniera communiquer avec un ou deux mortels.
16:39C'est ce qu'on peut imaginer.
16:40Paul-Antoine, effectivement,
16:41il y a une vraie question de calendrier,
16:42parce que dans un premier temps,
16:44le Président de la République avait dit
16:45je ne nommerai pas de nouveau gouvernement
16:47avant au moins la mi-août.
16:49Ça ne veut pas dire qu'il est nommé à la mi-août.
16:51Parce que la question que posait très justement Vincent Roy,
16:53c'est de comprendre si la période olympique,
16:55il considère qu'elle n'inclut que les Jeux olympiques
16:59ou également les Jeux paralympiques.
17:00Parce que se dire on ne peut pas changer
17:02Gérald de Darmanin, Amélie de Houdéa, Kastéra,
17:04parce qu'il y a les Jeux olympiques.
17:06Je pense que tous les Français peuvent le comprendre.
17:08On ne récupère pas un dossier aussi important
17:10que cette échéance en deux semaines.
17:12En revanche, changer avant les Jeux paralympiques
17:14veut dire que la sécurité,
17:15elle était très importante pour les Jeux olympiques
17:17que pour les Jeux paralympiques.
17:18Si finalement il y a des loupés, c'est moins grave.
17:20Le message envoyé serait quand même
17:22pour le moins étrange et compliqué à justifier.
17:24Certains ne manqueraient pas de le remarquer.
17:26Mais ce sera ce qui l'arrange.
17:28Il est en fait toujours dans le flou.
17:30Donc si la trêve, elle est olympique,
17:32c'est maintenant.
17:33Si elle est paraolympique,
17:35parce qu'il a besoin de plus de temps,
17:36elle sera paraolympique.
17:38Et si elle comprend aussi les athlètes
17:40sur les Champs-Élysées,
17:41ça comprend jusqu'au 14 septembre.
17:43Moi, je voulais quand même rappeler quelque chose.
17:45Je suis d'accord avec vous.
17:46Le gouvernement démissionnaire,
17:47c'est un petit peu bizarre.
17:48C'est aussi un petit peu anti-constitutionnel.
17:50Quand les ministres vont voter,
17:52alors ça n'aurait rien changé.
17:53Qu'on soit bien d'accord,
17:54ça n'aurait rien changé au vote.
17:56Mais ça n'empêche que quand ils vont voter
17:57en tant que ministres, c'est illégal.
17:59Donc on nous bassine constamment.
18:01Et quand on voit le peu de voix
18:02qui ont décidé à renvoyer le Brune Pivet
18:04et André Chassol.
18:05En fait, leur suppléant aurait voté.
18:08Mais ils n'auraient pas siégé avant un mois, les suppléants.
18:10En vrai, je ne suis pas sûr que ça aurait changé grand-chose.
18:12Mais ce que je veux dire,
18:13c'est qu'on nous bassine constamment
18:15et à juste titre avec l'État de droit, etc.
18:17On nous explique qu'il y a des institutions
18:19à respecter, etc.
18:20Pour autant, quand ça les arrange,
18:22ils s'assoient dessus.
18:23Moi, il y a une chose
18:25que je trouve assez intéressante,
18:26c'est que personne ne parle du RN.
18:28Parce que le RN a dit,
18:29nous, on ne sera pas dans le gouvernement.
18:31On a perdu.
18:32Ils sont en train de faire leur audit interne.
18:34Très bien.
18:35Ils doivent se frotter les mains
18:36de voir ce qui se passe.
18:37Ils se frottent les mains.
18:38Mais en revanche,
18:39le RN a été ravi de voter
18:41pour des vice-présidences LFI
18:44à l'Assemblée nationale.
18:46Je ne suis pas dans le secret des dieux,
18:48mais peut-être que
18:50si Mme Castey demandait
18:51la confiance de son gouvernement,
18:53elle aurait les voix du RN.
18:55Ah !
18:56En théorie, ils ont dit que non.
18:57Mais les surprises arrivent parfois.
18:59Vous avez raison.
19:00Ils nous ont aussi surpris
19:02en élisant deux vice-présidences LFI
19:04à l'Assemblée nationale.
19:06Et eux auraient tout intérêt
19:07à ce que Mme Castey soit élue première ministre
19:09pour que ça se passe mal six mois après
19:11ou peut-être même encore moins,
19:12qu'il y ait une dissolution dans un an
19:15et que ça reparte.
19:16Mon cher Paul-Antoine,
19:17vous faites preuve d'un cynisme généreux.
19:19Le cynisme généreux, en politique,
19:22c'est très répandu.
19:23Mais ce que vous dites est...
19:24Je serais peut-être nommé Premier ministre.
19:26Faites attention.
19:27Vous nous donnerez l'information
19:29en exclusivité, ça serait sympathique.
19:31Je pense que le Premier ministre
19:32ne sera pas quand il sera nommé Premier ministre lui-même.
19:34On a peut-être trouvé.
19:35Mais ce que dit Paul-Antoine
19:36est d'autant plus pertinent
19:37que Mme Castey,
19:38souvenez-vous, il y a peu de temps,
19:40lorsqu'elle vous a parlé
19:41de la réforme des retraites,
19:43le retour...
19:44Là, elle avait ses alliés.
19:45À 60 ans, elle a dit...
19:46Alors, on lui dit
19:47« Mais comment, Madame ?
19:48Vous vous rendez bien compte
19:49que si vous voulez faire passer
19:51le retour des retraites à 60 ans,
19:53vous aurez besoin du Rassemblement national ? »
19:55Et elle a répondu
19:56« Ah ben oui, peut-être,
19:57mais là, je n'en serais pas responsable. »
19:58Oui, c'est toujours le jeu
19:59de « On n'a pas demandé
20:00les voix du Rassemblement national,
20:02ça passe grâce à eux,
20:03mais on n'a pas fait grève. »
20:04Donc, ce que dit
20:05Paul-Antoine Hébertine,
20:06d'une certaine façon.
20:07Je voudrais qu'on écoute,
20:08pour prolonger le débat,
20:09un autre avis,
20:10celui de Benjamin Lucas,
20:11qui représente aussi les groupes
20:13du Nouveau Front populaire
20:14à l'Assemblée nationale.
20:15Écoutez ce qu'il dit
20:16du président de la République.
20:18Comment on avance ?
20:19On avance avec des principes
20:20et le principe,
20:21dans une démocratie parlementaire,
20:22c'est que c'est à la force
20:23d'arriver en tête au Parlement,
20:24de gouverner,
20:25et ensuite d'essayer,
20:26texte par texte,
20:27sujet après sujet,
20:28compte tenu de ce qu'est
20:29la réalité de l'Assemblée nationale,
20:31de définir une majorité.
20:32Mais ça va au-delà
20:33de l'attente, me concernant.
20:34Ça commence à devenir
20:35une colère extrêmement forte
20:36à l'égard du président
20:37de la République,
20:38qui a organisé sciemment
20:39un blocage des institutions
20:40pour s'accaparer
20:41tous les pouvoirs.
20:42Parce que pendant sa fameuse
20:43trêve olympique,
20:44il a nommé un commissaire européen,
20:45il a organisé des dérogations
20:46aux droits du travail,
20:47il prépare actuellement
20:48un budget d'austérité,
20:49et donc il faut sortir de cela.
20:50Je trouve qu'il y a une forme
20:51d'allée de trumpisation
20:52du président Macron.
20:53C'est peut-être un peu dur
20:54de le dire comme ça,
20:55mais vous remplacez
21:01par le fameux
21:02personne n'a gagné
21:03d'Emmanuel Macron,
21:04et vous avez le même déni
21:05de la réalité institutionnelle,
21:06les mêmes recettes,
21:07et ça me paraît extrêmement grave.
21:08Maurice Brelet,
21:09Benjamin Lucas,
21:10parle de déni de réalité.
21:11Si le président de la République
21:12en souffre, on a l'impression
21:13que Benjamin Lucas aussi.
21:14Parce que là,
21:15on se dit quand même
21:16de laisser penser,
21:17c'est une stratégie
21:18de communication,
21:19de laisser penser aux Français
21:20qu'Emmanuel Macron
21:21a récupéré
21:22tous les pleins pouvoirs,
21:23qu'il a fait plein de choses
21:24qui vont changer
21:25la vie du pays
21:26en deux mois.
21:27On est quand même
21:28très loin de la réalité.
21:29On peut déplorer la réalité
21:30et le fait qu'il gagne
21:31trop de temps.
21:32En revanche,
21:33de se dire qu'en attendant
21:34il est devenu Donald Trump
21:35et qu'il est retranché
21:36au phare de Brélençon,
21:37c'est un peu phare de café.
21:38Oui, on est vraiment là
21:39dans le délire politique.
21:40En réalité,
21:41c'est M. Mélenchon
21:42qui est le parfait exemple
21:44de la trumpisation des esprits.
21:46C'est lui qui, depuis des mois,
21:47ne cesse de multiplier
21:48les harangues
21:49et les diatribes ultra violentes
21:50contre les policiers,
21:51contre les Juifs,
21:52enfin contre les Français
21:53en général.
21:54C'est aussi lui,
21:55et d'ailleurs comme tous
21:56ses amis du Nouveau Front Populaire,
21:57qui refuse de reconnaître
21:58qu'il n'a pas gagné les élections.
22:00Il ne les a pas gagnées,
22:01les élections.
22:02Ils vous diront
22:03qu'ils les ont gagnées.
22:04Oui, ils sont dans le déni.
22:05Et puis surtout,
22:06c'est lui qui a multiplié,
22:08rappelez-vous,
22:09quelques jours avant
22:10les élections européennes,
22:11les déclarations complotistes
22:13en affirmant par exemple
22:15que des milliers de personnes
22:16avaient été radiées
22:17des listes électorales
22:18dans les quartiers populaires,
22:19que les professions de foi
22:20n'étaient qu'urieusement...
22:21Il se fait comme chaque année
22:22des personnes se sont rendu compte
22:23qu'elles n'étaient pas inscrites
22:24sur les listes
22:25et non pas qu'on les a radiées,
22:26qu'elles n'étaient pas inscrites.
22:27Exactement,
22:28que les professions de foi
22:29avaient disparu par miracle,
22:30qu'elles n'étaient pas arrivées
22:31évidemment dans les boîtes lettres
22:32des concernés.
22:33Évidemment,
22:34tout cela était faux.
22:35Donc la trompisation des esprits,
22:36elle existe,
22:37elle est à gauche.
22:38Vincent Roir,
22:39je vous ai entendu
22:40bondir sur la fin
22:41de la déclaration
22:42de Benjamin Lucas
22:43sur le côté déni de démocratie,
22:44trompisation.
22:45Parfois,
22:46on se dit
22:47plus c'est gros,
22:48plus ça passe.
22:49Mais parfois aussi,
22:50plus c'est gros,
22:51plus on voit la ficelle
22:52justement qui est un peu exagérée
22:53et on sait
22:54qu'ils ne gagneront rien
22:55et qu'en fait,
22:56mettre cette pression-là
22:57n'aboutira à rien.
22:58Mais moi,
22:59vous savez,
23:00je suis un naïf.
23:01J'avais imaginé
23:02que l'écologie,
23:03c'était une sorte de sacerdoce.
23:04Je découvre maintenant
23:05que c'est évidemment politique.
23:06Ça m'agouille aussi.
23:07Vous voyez,
23:08tout ça,
23:09je suis assez désespéré
23:10quand je vois cette situation.
23:11Ce monsieur exagère beaucoup.
23:12Il exagère autant
23:13que,
23:14dans sa comparaison,
23:15il exagère autant
23:16que Donald Trump lui-même
23:17et puis Mme Castey
23:18n'a rien à voir avec Kamala Harris
23:19et puis M. Macron
23:20ne se vante pas
23:21de dialoguer
23:22avec Kim Jong-un
23:23et puis M. Macron
23:24ne se...
23:25Non, écoutez,
23:26je ne vois absolument
23:27aucune comparaison possible.
23:28Je trouve ça
23:29tout à fait outrancier.
23:30Voilà.