FRANCE , En garde ! Spécial films de cape et d'épée à la française
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00:00:00C'est par l'épée que nous nous réunissons ce soir, parce qu'aujourd'hui, nous allons
00:00:12parler de films de cape et d'épée, mais attention, cape et d'épée à la française.
00:00:16Et pour en parler, j'ai avec moi Monsieur Max Perreira, que vous connaissez forcément
00:00:21si vous êtes sur cette chaîne, si vous ne le connaissez pas, c'est que vous avez des
00:00:24choses à rattraper, j'ai envie de vous dire ! Donc voilà, on va parler donc de films
00:00:27de cape et d'épée à la française, pourquoi parler de ça, moi je donne mon avis, et bien
00:00:31parce que ce sont des films qu'on a vus étant plus jeunes, ce sont des films un peu doudous
00:00:35mais qui se sont un petit peu perdus, je pense d'ailleurs que ce sont des films qui parlent
00:00:38difficilement pour les anciens à la nouvelle génération, et on en parlera après, mais
00:00:43je vais même dire quelque chose déjà, ce sont des films qui, on ne peut pas forcément
00:00:47les recommander comme ça au grand public, allez-y regarder, parce que c'est quand même
00:00:51une autre époque, une autre manière de faire du cinéma, mais je vais d'abord laisser parler
00:00:54monsieur Max, bonjour ! Bonjour, merci à toi, content de parler d'autre chose que du cinéma
00:01:00de Hong Kong sur ta chaîne, et ça fait longtemps qu'on voulait faire cette émission et ce sujet,
00:01:03donc je suis très heureux, c'est un de mes genres fétiches, alors ce n'est pas des films que j'ai
00:01:07vus et revus, mais c'est des films de mon enfance avec lesquels j'ai grandi, que j'ai vu gamin à la
00:01:11télé avec mes parents, mes grands-parents autour de Jean Marais et tout ça, et donc c'est très
00:01:15heureux d'en parler, et c'est un des derniers grands genres du cinéma d'action français,
00:01:20même si moi j'ai une définition du cinéma d'action plus large, mais
00:01:24le grand genre d'action populaire français, c'est un peu les années 60, qui est un petit peu l'âge
00:01:28d'or du KPDP, mais il y a eu plein de films avant, on les évoquera peut-être, et des films encore
00:01:34maintenant, et même le genre revient un peu en France aujourd'hui, comme quoi c'est vraiment un
00:01:37genre qui est néant à la cinéma populaire et à la culture populaire, puisque c'est des grands
00:01:43romans populaires français qui ont été adaptés moulte fois, dans beaucoup de versions différentes,
00:01:48à chaque décennie, à chaque époque, donc je suis très heureux de parler de ça. Alors bien qu'on
00:01:52ne soit pas des profs de littérature et tout ça, on va déjà essayer de cerner qu'est ce que
00:01:56c'est que le cinéma de KPDP, enfin le KPDP tout court, puisque ça vient évidemment de la
00:02:02littérature, beaucoup de films de cette époque sont adaptés, Capitaine Fracas, Le Bossu, Les
00:02:06Trois Mousquetaires, pour n'en citer que quelques-uns, qu'est ce qui définit, qu'est ce que
00:02:11c'est que le film de KPDP, parce que j'ai envie de dire un détail, déjà quand on pense KPDP,
00:02:15personnellement c'est une vision peut-être faussée de ma part, je pense tout de suite quelque chose
00:02:19de très français, avec le fleuret, ça se passe beaucoup en France, quand je pense KPDP anglo-saxon,
00:02:25j'ai plus Robin Desbois qui me vient en tête, j'ai plus Ivanhoe, mais c'est déjà plus lié à la
00:02:30chevalerie, il y a déjà d'autres codes qui rentrent en compte, tandis que le KPDP pur, pour moi un peu
00:02:36le KPDP pur, c'est limite, c'est très français, je dis pas que c'est qu'en France que ça se fait,
00:02:41mais c'est une image que j'en ai. Et d'ailleurs les américains ont fait beaucoup plus de films de
00:02:46KPDP, ils ont beaucoup adapté, même y compris des romans français, les trois mosqueta, ils ont
00:02:51fait des milliards de versions, c'est quelque chose qui a été vraiment énormément adapté,
00:02:57le film de KPDP en plus peut s'étendre au film de pirate, il y a aussi cette dimension là,
00:03:04moi je vais pas trop en parler parce que j'en ai assez peu vu, mais il y a certaines grandes
00:03:09figures du film de pirate, du KPDP, Douglas Fairbank et tout ça, mais là donc on est en
00:03:16France et le genre de KPDP français, typiquement français, je dirais que c'est, moi je trouve que
00:03:23c'est une dimension, comme tu l'as dit, moi je pense que c'est quand même des films qui ont
00:03:27une dimension chevaleresque très appuyée, mais qui ne se situe pas vraiment, par exemple il y a eu
00:03:33peu de films qui montent le Moyen-Âge, par exemple en France, j'en connais pas beaucoup malheureusement,
00:03:39c'est une époque qui manque au cinéma, il y en a eu beaucoup plus du coup dans les pays anglo-saxons,
00:03:45mais on peut pas vraiment dire que le film, on peut dire que le film de KPDP se situe entre la fin
00:03:51du Moyen-Âge, c'est à dire à peu près à l'époque de la Renaissance, jusque, on va dire, un peu après
00:03:58la Révolution Française, au début de la République, pour l'étendre un peu de manière plus large et
00:04:04qui dépeint tout simplement des personnages héroïques, vertueux et chevaleresques avec un
00:04:11côté le panache à la française et compagnie à toutes ces grandes définitions, mais
00:04:16contrairement aux films de KPDP américains ou anglo-saxons en tout cas, il y a une dimension
00:04:23beaucoup plus paillarde et comique et légère à plein d'endroits, c'est d'ailleurs ce qui peut
00:04:27déstabiliser certains qui sont très habitués au spectacle américain et américanisé, mais je
00:04:32trouve qu'on retrouve l'essence de la culture française, le théâtre et tout un tas de choses
00:04:38comme ça qui sont vraiment imprégnées de ces oeuvres-là et c'est des films aussi qui, moi quand
00:04:43je les vois, c'est vrai que ça m'évoque la France, les paysages, les courses-poursuites mais les
00:04:49courses en carrosse, en cheval, avec des paysages magnifiques, des petits villages reconstitués, des
00:04:55trucs vraiment très beaux, des magnifiques costumes, vraiment c'est une odeur de France qu'on n'a
00:05:00plus l'habitude de voir, qui demande effectivement, comme tu l'as dit, un certain contexte, une remise
00:05:06en contexte, parce que c'est pas forcément facile d'accès tout de suite, il faut donner quelques clés
00:05:09de lecture, mais il y a une espèce d'essence très française, on se replonge dans ces
00:05:14récits, qui se situe à peu près entre la Renaissance, c'est-à-dire à peu près entre
00:05:211400, de manière grossière, jusqu'à 1800, on peut même l'étendre, il y a presque, je
00:05:33crois, certains films de KPDP qui peuvent s'étendre presque jusqu'au tout début du 19e siècle, mais
00:05:38c'est très très rare, il y a des trucs un peu comme ça, parce que... Zorro, un petit côté KPDP aussi,
00:05:44même si... Il se passe bien après, mais tout à fait Zorro, c'est typiquement un film de KPDP,
00:05:50une série, un film, voilà, c'est très... ça a été moulte fois adapté, et beaucoup beaucoup de pays
00:05:57ont leurs films de KPDP, on en a beaucoup parlé sur ta chaîne, sur la mienne, le bookshop
00:06:00japonais, et puis bon, après, oui, c'est vrai que je dirais que l'Amérique et la France, c'est quand
00:06:08même les deux plus gros producteurs de films de KPDP, il y a eu un peu l'Italie, et puis un peu
00:06:13l'Angleterre aussi, quand même. Attention quand même, parce que beaucoup de films français de KPDP sont
00:06:18des coproductions italiennes. Et après, il faut aussi dire que beaucoup de films italiens ou français
00:06:22étaient des coproductions, c'est un nombre incalculable, surtout après la guerre, les années 50-60, c'est un truc de
00:06:28malade. Il y a même beaucoup de films, ce soir, qu'on va évoquer, qui sont franco-italiens,
00:06:32c'est quasiment des pays jumeaux. Au niveau des productions, des acteurs, des trucs, c'était
00:06:37vraiment une industrie très jumelle, on va dire. Mais tu vois, le film de KPDP, pour moi,
00:06:43si ça avait été américain, on dirait que c'est du polpe, tu vois, mais comme c'est français, et que
00:06:48c'est pas du tout la même époque, Les trois mousquetaires, par exemple, à l'écrit, tout ça, je dirais
00:06:52que c'est vraiment quelque chose de populaire. C'est pas un cinéma, peut-être en avoir, mais
00:06:57c'est pas un cinéma intellectualisant, tu vois, c'est un cinéma populaire, du peuple, et je te dirais même
00:07:03qu'il y a beaucoup de films, enfin, certains films, de moins, de KPDP, de cette époque, de cet âge d'or,
00:07:08âge d'or qu'on peut dire quoi, années 50-60. Oui, je pense que c'est l'âge d'or. Et bien, il y a
00:07:15beaucoup de moments, par exemple, où on a des gens qui sont sur scène et qui font leur spectacle, et ça
00:07:20dure. Il y a quelqu'un qui danse, et on va te le montrer pendant deux minutes en train de danser, et donc
00:07:25il y a un côté, vraiment, on est là pour le spectacle, le spectacle de l'échange des combats, le
00:07:30spectacle de quelqu'un qui danse sur scène. Alors, ça peut faire rajout un peu artificiel, mais vu
00:07:34qu'on est dans cette optique-là, je crois que c'est dans Le Capitan, je crois, si je ne dis pas de
00:07:39bêtise, où Bourvil fait tout un spectacle de magie, de trucs bidules, et en réalité… Je pense même, je dis chante, je crois qu'il y a une scène un peu de chante, de chanter.
00:07:44J'allais dire, il y a même des moments où il y a des moments chantés. Donc, c'est vraiment
00:07:49quelque chose de très particulier. Et c'est là que, quand on regarde un de ces films, on arrive
00:07:55tout de suite, et on a tout de suite cette manière de jouer qui est très théâtrale, cette manière
00:07:59de parler qui n'est pas très naturelle. C'est un film en costume, donc ça passe, tu vois, ça donne un côté
00:08:02un peu classieux, j'ai envie de dire. Et il y a aussi toujours, enfin toujours, ça dépend des films, mais ce
00:08:06côté un peu humoristique, second degré. Et c'est ce qui fait que, en réalité, bien que ce soit des
00:08:11films en costume, ce ne sont pas des films historiques. Parfois, il y a une base historique, ils se mettent dans
00:08:15un décor plus ou moins marqué, mais ce sont des contes de fées, j'ai envie de dire. Ce ne sont pas des
00:08:21films super sérieux sur ce qui se passe. Tout de suite, tu vois qu'il y a une espèce de recul un
00:08:25peu comme ça, et qu'on regarde ça avec vraiment ce côté populaire, où on a de l'humour, où on aura du
00:08:30chant. Il y a tout ça qui se mélange. Oui, tout à fait. C'est un mélange, en fait, qu'on en avait
00:08:36parlé une fois. Il y a des éléments historiques mélangés à des choses purement romancées, qui
00:08:40viennent effectivement des romans. Il y a toute l'espèce de théâtralité à la
00:08:48française. Il y a même des scènes de danse. Et puis, disons que ce sont des scènes où ça dure très
00:08:52longtemps. Il y a des scènes de danse où, vraiment, on voit les gens danser. Au début d'un film comme
00:08:57« La tour prend garde », c'est carrément... Il y a au moins 10 ou 20 minutes de gens sur scène
00:09:03qui jouent des... Donc, il y a vraiment tout cet univers où les saltimbans sont décrits
00:09:09comme des héros, c'est-à-dire qu'on les regarde en tant que spectateurs, mais ils participent
00:09:16un petit peu même aussi au film. Surtout, par exemple, dans « Capitaine Fracasse ». Là, c'est carrément un personnage
00:09:21de théâtre qui se retrouve propulsé dans la grande histoire, avec la troupe qui va participer,
00:09:27notamment... On en parlera. Il y a des acteurs formidables, Louis de Funès, Noiret, et compagnie, qui font leur début.
00:09:33C'est exceptionnel. Il y a des grands acteurs français qui ont débuté dans le film de KPDP aussi.
00:09:37Voilà. Moi, je trouve que c'est un des derniers grands genres populaires français et de cinéma
00:09:44d'action et qu'après, en fait, mis à part quelques figures comme Belmondo dans une moindre
00:09:51mesure, mais quand même... D'ailleurs, Belmondo et Alain Delon ont fait quelques KPDP.
00:09:55Après ces années 60, là, je trouve que le cinéma français, justement, a perdu cette identité-là
00:10:03aussi, au niveau d'assumer à ce point-là cette espèce de flamboyance-là. Je trouve qu'après...
00:10:09Quand même, il y a eu des polars, Delon... Oui, oui, tout à fait. Ça a perpétué un peu. Mais je trouve qu'il y avait aussi, dans les années 60,
00:10:16alors moi, je ne les ai pas vus, mais il y avait les films de Hunébel. Alors, il y avait évidemment les Fantomas. Hunébel a réalisé
00:10:20beaucoup, on en parlera, beaucoup de films de KPDP, avec Jean Marais et les Trois Mousquetaires et compagnie.
00:10:26Et il a fait les Fantomas, qui est aussi quand même une comédie d'action. Les Trois Fantomas sont quand même
00:10:30des comédies d'action. Et il a fait les OSS aussi, la saga des OSS 117, films d'espionnage. Alors moi,
00:10:36je ne les ai pas vus, mais je vais les rattraper incessamment sous peu. Et il y a quand même toute une dimension, dans les années 60,
00:10:43qui est un peu la dernière décennie, je trouve, de cinéma populaire d'action. Alors, pas au sens de pure action, mais il y a quand même ça qui est assumé.
00:10:51Mais en tout cas, pour revenir au KPDP, oui, effectivement, moi, c'est des films qui me rendent assez nostalgique d'une époque,
00:10:57qui me font un peu tomber dans l'enfance. Et je pense qu'il faut les voir avec une certaine naïveté et une certaine légèreté.
00:11:04C'est-à-dire qu'il faut vraiment avoir envie de croire en ces personnages flamboyants, romantiques, chevaleresques, héroïques,
00:11:14avec cette espèce de phrase très théâtrale. Parce que c'est des films populaires, mais avec du grand texte et des grands acteurs.
00:11:20C'est évidemment joué de manière très outrancière et tout, mais c'est assez formidable. Il y a quand même des dialogues assez savoureux,
00:11:29puis des acteurs qui portent les dialogues aussi. Et puis, on ne va pas se mentir, le côté aussi populaire un peu rentre-dedans,
00:11:34c'est tout ce qui va avec les cascades, de plus en plus de cascades de plus en plus dangereuses et de plus en plus,
00:11:42comment dire, avec un côté comme ça, pur, comme tu l'as dit, de pur spectacle, quoi. Et c'est totalement gratuit, il y a des scènes...
00:11:50Donc, voilà, ça englobe un peu tout ça. Ça englobe un spectacle un peu total, qui est à l'orée de plein de choses de la culture française
00:11:59et ou européenne, en tout cas.
00:12:01Ouais, tout à fait. Et, au passage, qui peut se regarder facilement, je pense, un peu partout, parce qu'il n'y a pas besoin de connaître l'histoire de France
00:12:07pour comprendre les films, même quand il y a un sous-texte historique, il y a des gentils, des méchants, pam-pam-cu-cu.
00:12:11Certains films ne sont pas du tout violents, le héros ne tue personne, d'autres un peu plus, ça dépend. Donc, je veux dire, ce sont des films populaires
00:12:18dans le sens noble du terme.
00:12:20Et très élégants. C'est-à-dire, comme tu l'as dit, il n'y a pas de violence, de vulgarité, de trucs... C'est très élégant, c'est très à la française, à l'ancienne,
00:12:28c'est très ce truc, tu vois.
00:12:30Encore une fois, ça peut paraître, et d'ailleurs, il y a eu une parodie à un moment, dans les années 2000, tu m'en avais parlé, une espèce de...
00:12:39Qui libère le Capitaine Pusso.
00:12:43C'était une parodie, mais c'était aussi un hommage, mais justement, rendre hommage à ce genre de film, c'était un postiche, donc,
00:12:50rendre hommage à ce genre de film, tu vois, tu ne peux pas totalement le faire au premier degré, tu vois.
00:12:55Si tu le fais au premier degré, tu vas le faire comme la dernière version des Trois Mousquetaires, qui est sorti en quoi, en 2023, je ne sais plus ?
00:13:00Ou forcément, tu vas être un peu plus carré, un peu plus Sirius Business, tu vois, même s'il y avait un petit peu d'humour aussi, mais je veux dire, tu vois,
00:13:07il n'y avait pas cette distanciation légère, comme j'ai dit, presque de contes de fées.
00:13:12C'est juste une autre manière de faire des films, tu vois.
00:13:14Donc, comme si c'était une essence qu'on n'oserait plus assumer, tu vois.
00:13:17Tout à fait, tout à fait. Oui, oui, c'est ce que je déplore un peu même dans le cinéma français de manière globale, c'est-à-dire de retrouver un peu le côté
00:13:24héroïque et sérieux et chevaleresque et tout, et de dépeindre ce type de caractère, mais avec une légèreté, un humour.
00:13:30Tu sais, il n'y a plus trop de films entre deux, je trouve.
00:13:33Un cinéma d'action qui soit à la fois porté par quelque chose de très léger, de très comique, où finalement, les choses ne sont pas si graves,
00:13:39et où effectivement, c'est sérieux, mais on est quand même dans une certaine forme de légèreté.
00:13:44Et ça, c'est vrai que ça manque. C'est un équilibre qui est très difficile à trouver aujourd'hui,
00:13:48par rapport un peu à l'évolution du cinéma, au cynisme un peu ambiant, et à plein de...
00:13:55Cette perte de naïveté aussi qu'on avait à travers ces récits-là, c'est vrai que c'est difficile de...
00:13:59Celui qui trouvera la formule, même les films que j'ai aimés, les tentatives,
00:14:04que je vais peut-être citer en fin d'émission, sont quand même des films assez sérieux.
00:14:09À partir des années 2000, on a quand même eu un ton, même s'il y a quand même un peu d'humour par moments,
00:14:14je pense notamment au Pacte des loups, mais qui manque quand même un peu d'épais,
00:14:18mais qui est quand même un film de cap et d'épais, pourquoi qu'on en dise, parce que c'est quand même ça.
00:14:22Il y a quand même de l'humour, mais on sent quand même que c'est très sérieux, très dur, très...
00:14:27Alors que là, vraiment, dans ce type de film, il y avait un côté où tout le monde pouvait les regarder.
00:14:35Eh bien, tu voulais attaquer par un de tes films favoris, que je n'ai toujours pas réussi à voir,
00:14:39et c'est ton mieux, parce que pour cette émission, j'ai revu des films et plein de trucs,
00:14:43mais je me dis, il y a encore quelque chose que je dois aller chercher,
00:14:46et ça, ça me fait plaisir, d'une certaine manière, même si j'aurais aimé le voir.
00:14:49Il s'agit de Fanfant la tulipe.
00:15:00Fanfant la tulipe, oui, il est important, parce que c'est vraiment le...
00:15:05Il a été fait en 1952 par Christian Jacques, avec Gérard Philippe,
00:15:09qui n'a pas forcément été un acteur qui a refait du cap et d'épais après,
00:15:12mais disons que ça a été le film qui a un peu relancé le genre du cap et d'épais,
00:15:16puisque, en fait, le cap et d'épais a été fait de nombreuses fois dès les origines du cinéma,
00:15:20y compris du cinéma français.
00:15:22Donc, disons que ça a relancé le genre.
00:15:25Moi, j'en avais vu quelques-uns, en noir et blanc,
00:15:28des films comme Scaramouche, des adaptations du Trois Mousquetaires,
00:15:31mais il y a très très longtemps, et simplement pour la culture.
00:15:33Il y a des films français aussi ?
00:15:35Oui, y compris des films français, même des films avec Belmondo, en noir et blanc,
00:15:39où il n'était pas encore super connu, il y avait des trucs un peu comme ça.
00:15:42Alors, moi, c'est moins maquin, parce que le noir et blanc,
00:15:44c'est vraiment un genre, tu vois, les années 40, 30,
00:15:47même il y avait même des films muets aussi de cap et d'épais,
00:15:51même en France, je crois.
00:15:52Mais moi, évidemment, c'est très vieux pour moi,
00:15:55moi, c'est vraiment des films d'enfance, c'était les années 50-60.
00:15:58Et Fanfan la Tulipe, il représente un peu cette espèce de retour
00:16:03et ce qu'on disait sur ce qu'on a dit un peu avant,
00:16:04c'est-à-dire le côté héroïque et chevaleresque,
00:16:09mais avec beaucoup d'amour, d'humour, de légèreté, le côté bondissant.
00:16:15C'est quelque chose de très...
00:16:19On est après la guerre, on est dans les années 50,
00:16:21et c'est quelque chose de très revigorant.
00:16:23En fait, ils ont vraiment revigoré le genre.
00:16:26Alors, moi, je ne vais pas en parler trop ce soir,
00:16:27parce que c'est longtemps que je ne l'ai pas vu et j'en ai parlé sur ma chaîne.
00:16:31Je vous invite à aller voir la petite vidéo que j'ai faite.
00:16:33C'est un film qu'il faudrait que je revoie, que malheureusement, je n'ai pas pu revoir.
00:16:36Et c'est un film assez fondateur et qui a relancé le genre dans les années 50,
00:16:39puisque l'on peut quand même dire que l'âge d'or, c'était entre les années 50 et 60,
00:16:43et puis ça s'est arrêté dans les années 70.
00:16:46Même s'il y a toujours eu des films de KPDP,
00:16:49y compris dans les années 70, après les Italiens en ont fait,
00:16:52notamment des films de pirates,
00:16:54il y a eu même des films jusqu'aux années 80.
00:16:56En fait, le genre du KPDP a existé depuis la naissance du cinéma,
00:17:01et ça existe toujours.
00:17:02C'est juste qu'il y a des époques où il est plus ou moins présent,
00:17:06les années 50-60,
00:17:07même si en fait, il n'y en avait pas tant que ça, il n'y en avait pas des centaines.
00:17:11Il y en avait quelques dizaines, quelques vingtaines, quelques trentaines,
00:17:16comme ça peut-être par décennie, un truc comme ça.
00:17:17Il n'y en avait pas des centaines par an, ce n'était pas une industrie...
00:17:21Ce n'était pas le KPDP Cinematic Universe, c'est-à-dire ?
00:17:23Oui, et puis on n'était pas à la Shaw Brothers, ce n'était pas Hong Kong.
00:17:26Hong Kong produisait beaucoup plus de films de KPDP aux Chinois, de Wu Xiaopiang.
00:17:31Et le KPDP, cette espèce de flamboyance, elle est revenue à un moment
00:17:35dans le cinéma français, puis elle est repartie,
00:17:38puis elle revient toujours un petit peu.
00:17:40Mais en tout cas, voilà, François la Tulipe, effectivement,
00:17:44film en noir et blanc, qui a été recolorisé, je crois.
00:17:47C'est la grande mode des recolorisations.
00:17:49Je sais que je ne suis pas très fan, il faut bien le voir en noir et blanc,
00:17:52mais magnifique, très beau, élégant.
00:17:54Et puis, plein d'humour,
00:17:57le côté bondissant, le côté à la fois chevaleresque,
00:18:01héroïque avec du panache, mais très léger.
00:18:04C'est un film quasiment parfait, ça a été un peu le film fondateur.
00:18:08Et Gérard Philippe, évidemment, il n'a pas l'incarnation héroïque
00:18:12plus tard d'un Jean Marais ou d'un Gérard Barret,
00:18:14parce que ce n'est pas vraiment un acteur...
00:18:18C'est un acteur formidable, mais on ne peut pas dire qu'il incarne
00:18:20comme ça cette espèce de virilité.
00:18:22C'est plus, voilà, peut-être plus le vrai français,
00:18:25le côté un peu plus normal, le côté plus proche du peuple, peut-être.
00:18:29Il a peut-être plus ce côté-là.
00:18:31Et il amène aussi un personnage qui veut un peu vivre des aventures.
00:18:36C'est toujours le contexte.
00:18:37On est pendant les Transglorieuses, après-guerre,
00:18:40où la jeunesse française a besoin aussi un petit peu de vivre des choses.
00:18:44C'est le moment du grand bond.
00:18:47Ça se transmet aussi pas mal dans le film.
00:18:49Donc, il veut avoir une vie un peu héroïque, un peu chevaleresque,
00:18:53rencontrer le grand amour, vivre un roman.
00:18:55Il y a ce côté un peu comme ça, vivre une grande aventure.
00:18:57Donc, c'est ça aussi.
00:18:58C'est du film d'aventure aussi.
00:19:00Peut-être avant même d'être du cinéma d'action,
00:19:02c'est peut-être aussi du film d'aventure aussi.
00:19:04Le cinéma de cap et d'épée.
00:19:05Donc, voilà, Fanfan, formidable, chef d'œuvre.
00:19:09Ils avaient refait une version...
00:19:10Je crois que ce n'était même pas la première version.
00:19:12Ils ont dû en refaire...
00:19:14Je ne sais plus qui a écrit l'histoire.
00:19:16Parce que c'est quand même des...
00:19:18Tout comme les Bouchiapianes, on y revient toujours,
00:19:21mais c'est des films qui étaient adaptés de romans.
00:19:24Pour la plupart.
00:19:25Oui, pour la plupart, qui eux-mêmes s'inspiraient,
00:19:27comme tu l'as dit, à la fois de l'histoire,
00:19:29des contes de fées, de la mythologie,
00:19:32des personnages complètement inventés
00:19:33qui ne se rencontraient jamais dans l'histoire.
00:19:36Voilà, c'était purement romanesque, comme genre.
00:19:40Alors, un film qui va être fait l'année d'après,
00:19:43qui s'appelle Les Trois Mosquetaires,
00:19:45tout simplement, 2,53, réalisé par André Hunebel.
00:19:49Donc, le réalisateur de Fantomas,
00:19:52évidemment, avec lesquels on a grandi.
00:19:53Moi, j'ai grandi.
00:19:54Et puis, 1617,
00:19:57les premiers films d'années 60,
00:19:59que moi, je n'ai pas vus,
00:20:00qu'une saga que je n'ai pas vue,
00:20:01mais qu'il me tarde de découvrir.
00:20:02Tu l'as déjà vu.
00:20:03Parce que c'est un film de l'enchangement.
00:20:05Et je ne sais plus si je l'avais mis en oeuvre.
00:20:08Je perds un peu, je suis un peu fatigué.
00:20:11Et du coup, il y a cette adaptation
00:20:12des Trois Mosquetaires que moi, j'avais vu gamin,
00:20:15qui est assez mythique parce que...
00:20:16Alors, le film est magnifique.
00:20:19Pour moi, c'est probablement
00:20:20la meilleure version des Trois Mosquetaires.
00:20:23Le film de 1,53 de Hunebel.
00:20:24Enfin, même les films d'après, des années 60,
00:20:27me paraissent un petit peu moins bien.
00:20:28Là, je trouve qu'il y a vraiment une essence.
00:20:32Les acteurs sont incroyables.
00:20:34Et notamment, le rôle de D'Artagnan
00:20:37est interprété par un acteur
00:20:38qui s'appelle Georges Marshall,
00:20:40qui est un acteur très, très, très beau,
00:20:43très élégant,
00:20:45très charismatique,
00:20:47que moi, j'ai vu uniquement dans ce film-là
00:20:50et qui a fait apparemment d'autres films de KPDP
00:20:52après ce film-là.
00:20:53Et ça a été un peu la première figure,
00:20:54un peu oubliée de l'époque,
00:20:57vraiment, qui a fait quelques films de KPDP.
00:20:59À l'époque, on commençait aussi Jean Marais et tout ça.
00:21:01Et ils étaient un peu sur le même terrain, je crois.
00:21:05Et le film est incroyable.
00:21:06Il y a Bourvil aussi, le rôle de plancher.
00:21:09Et Bourvil reviendra souvent dans des rôles de valet.
00:21:13Alors, à sa grande tristesse,
00:21:15parce que malheureusement, il est bien que...
00:21:18Bourvil, malheureusement, il a été enfermé
00:21:20dans beaucoup, beaucoup de rôles
00:21:22qu'il emprisonnait un petit peu.
00:21:23Il en était un peu déprimé, je crois.
00:21:25Et il voulait jouer un peu autre chose.
00:21:26Mais je crois qu'il a pu donner, grâce au réalisateur,
00:21:28et c'est même Audiard qui a écrit les dialogues,
00:21:30Michel Audiard, qui a écrit les dialogues de ce film,
00:21:32qui sont assez savoureux.
00:21:34Et Bourvil a un peu pu étoffer son rôle.
00:21:38C'est pas simplement le valet.
00:21:39Il a pu exister dans plein de scènes de comédie.
00:21:41Il a des scènes à lui.
00:21:43Il a vraiment étoffé son personnage
00:21:44grâce à Michel Audiard et à André Hunebel.
00:21:49Et puis, voilà, pour moi, c'est les meilleures versions.
00:21:51C'est vraiment les meilleures versions aussi de Desmousquetaires.
00:21:53C'est-à-dire que, pour moi, Georges Marchal,
00:21:55il interprète parfaitement d'Artagnan.
00:21:58L'idée du Gascon qui veut...
00:22:00Est-ce qu'on se peut retrouver, en fait, dans François Latulippe ?
00:22:02C'est-à-dire ce jeune qui sort de sa campagne,
00:22:04qui veut vivre des aventures extraordinaires,
00:22:05aller à Paris, devenir chevalier, du roi.
00:22:09Le côté, ce mec de province qui veut réussir, quoi.
00:22:12Cette espèce d'épopée un peu de la rentrée.
00:22:14Voilà, il y a ce truc un peu comme ça.
00:22:16Donc, il incarne parfaitement ça, très beau.
00:22:18Il y a un Portos.
00:22:19Alors, je ne sais plus le nom de l'acteur qui joue Portos.
00:22:21Magnifique.
00:22:21Le côté Portos, c'est le paillard, c'est le ronglet,
00:22:25le mec qui est bouffé, qui est là.
00:22:26Et là, vraiment, le mec, il pense qu'il y a la bouffe.
00:22:28Il est là, il est un peu rond, il a une moustache incroyable.
00:22:31Il a des trucs...
00:22:31Enfin, c'est vraiment le pur Portos, quoi.
00:22:34Moi, c'est un de mes Portos préférés
00:22:36parce que Portos, c'est mon personnage préféré.
00:22:38Voilà, les gens qui me connaissent savent pourquoi.
00:22:43Et puis, alors, après, le rôle de Athos,
00:22:48je ne me souviens plus.
00:22:49Mais Athos, il me semble que c'est un peu le leader.
00:22:50C'est ça dans le roman.
00:22:52Mais je ne me souviens plus trop de l'acteur.
00:22:54Mais en tout cas, c'est un peu le leader.
00:22:55C'est un peu le Léonardo de Tortugne.
00:22:58Pour les plus contemporains.
00:23:02Et puis, Artemis.
00:23:05Aramis.
00:23:06Aramis, pardon, excusez-moi, je suis très, très fatigué.
00:23:08Aramis, pardon, est interprété par Jacques-François,
00:23:14acteur assez mythique aussi que vous connaissez, en fait, dans des rôles.
00:23:17Alors là, ils étaient vraiment des jeunes premiers.
00:23:20Et vous le connaissez surtout dans des rôles de,
00:23:24quand il est un peu plus vieux, dans les comédies françaises,
00:23:26type Père Noël est une ordure, Les visiteurs 2, Opération Cornavif,
00:23:30tous les Jean-Marie Poiret.
00:23:31Il a beaucoup, beaucoup œuvré dans ces comédies-là.
00:23:33C'est un acteur assez savoureux aussi.
00:23:35Et là, il joue vraiment un Aramis très élégant.
00:23:41Parce qu'Aramis, en plus, c'est quelqu'un qui a failli rentrer dans les ordres.
00:23:44Donc, il a ce côté très spirituel, très religieux.
00:23:47Mais ce qui est intéressant, c'est que dans Les 3 Mousquetaires,
00:23:50là, je reviens vraiment plus,
00:23:51c'est qu'il y a vraiment une espèce de quintessence de l'esprit français.
00:23:56Le paillard, le jeune provincial fougueux, le catho, le leader.
00:24:03Il y a vraiment ce truc où tu peux presque caractériser le français en quatre personnages,
00:24:07mais tu peux le réunir en quatre trucs.
00:24:09Il y a vraiment tous ces aspects-là.
00:24:10Et je trouve que le film, ce film-là, je trouve, il est magnifique, vraiment.
00:24:14Les costumes sont somptueux, l'image est magnifique.
00:24:18Les décors sont à tomber par terre.
00:24:21Il y a effectivement, même si ce n'est pas aussi...
00:24:23Alors, le petit regret, c'est qu'on n'est pas encore dans les années 60
00:24:26avec ce côté cascade et être vraiment très assumé, très appuyé,
00:24:30où ils vont faire des longues séquences.
00:24:31Là, c'est un peu plus discret, c'est un peu plus élégant et tout.
00:24:34Mais il y a quand même des belles séances de cap et d'épée, de poursuites à cheval.
00:24:39C'est un film sublime, vraiment, Les 3 Mousquetaires de 53.
00:24:43Et il arrive un an après François Latulippe.
00:24:45Donc là, vraiment, vous avez deux trucs qui sont vraiment très, très, très costauds.
00:24:52On passe à Jean Marais, du coup.
00:24:53Jean Marais, acteur mythique pour moi, surtout de Fantomas quand j'étais gamin.
00:24:56Mais c'est un acteur que j'aime beaucoup, qui, lui, par contre, est très, très, très théâtral
00:25:00quand il parle. Il a une profondeur quand il parle comme ça.
00:25:02C'est un côté très solennel qui peut, encore une fois, déranger,
00:25:07mais qui fonctionne bien dans ce genre de film.
00:25:12Tout à fait, tout à fait. Il avait un jeu d'acteur particulier.
00:25:16Moi, c'est un acteur que j'adore autant dans les films qu'en interview.
00:25:21J'aime beaucoup son espèce de caractère à sourire comme ça.
00:25:26Il y a un truc vraiment particulier chez lui.
00:25:29Et effectivement, acteur de la grande tradition théâtrale.
00:25:32Vraiment, quand on regarde Fantomas, puisque moi, c'est vraiment pareil que toi.
00:25:36Je pense avec Fantomas que je l'ai découvert quand j'étais gamin.
00:25:40Il y a vraiment ces deux types d'acteurs.
00:25:42Quelqu'un qui vient vraiment de la grande tradition française,
00:25:44puis l'espèce de comique qui bouscule un peu les codes et qui arrive avec un nouveau truc.
00:25:48Et il y a deux perceptions de jeu qui sont assez différentes, du coup.
00:25:54Mais ça crée un truc pas mal dans Fantomas parce que ça crée deux types d'acteurs
00:25:58comme une espèce de buddy movie, un peu de deux trucs très différents,
00:26:02mais qui s'accordent dans une aventure que tu retrouves aussi dans les films de Jean Marais.
00:26:06Jean Marais est souvent affumé d'un valet comique qui est porté.
00:26:10Voilà, le Capitaine, il y a Bourvil dedans aussi, je crois.
00:26:14Je pense que c'est celui-là où il est attaché à l'arbre et qu'il est presque bouffé par les loups.
00:26:17Le Bossu également, tu sais.
00:26:19Ça, c'est vraiment des films avec lesquels j'ai grandi gamin.
00:26:23Les Jean Marais, pour le coup, ça, c'est des trucs qu'on voyait à la télé,
00:26:28qui passaient souvent et on les matait en famille.
00:26:31C'était vraiment le truc classique.
00:26:33Alors, ce n'est pas des films que j'ai...
00:26:34En fait, entre le moment où je les ai vus gamin et le moment où je les ai revus,
00:26:38c'est passé des décennies.
00:26:39Je les ai revus bien après parce que pour moi, effectivement,
00:26:42comme tu l'as dit, c'est des films un peu vieillots.
00:26:45C'était les parents, les grands-parents qui regardaient ça.
00:26:48Puis, je les ai redécouverts et je les ai appréciés d'une autre manière.
00:26:52Ce sont des films qui ont vraiment un charme particulier.
00:26:55Oui, tout à fait.
00:26:57Et pour citer un peu Tarantino,
00:26:59laissez-vous porter par le film, ne vous moquez pas des films.
00:27:02Partez du principe qu'ils ont quelque chose à vous raconter.
00:27:03Laissez-vous, dites que vous verrez qu'à l'arrivée, vous allez kiffer.
00:27:07C'est sûr qu'il faut se laisser porter par l'aventure.
00:27:09Oui, quand tu regardes un film, souvent, il ne faut pas avoir trop d'a priori.
00:27:11C'est le plus important.
00:27:14Alors, de Jean Marais, c'est quoi les films que toi, t'aimes bien?
00:27:17Cite-moi un film de lui que t'aimes spécialement.
00:27:21Alors, moi, Jean Marais, pour moi, il a fait...
00:27:26Pour moi, il a fait six films très importants du KPDP.
00:27:33Je mettrais La Tour prend garde un petit peu de côté parce qu'il l'a fait en 57.
00:27:37Et ce n'était pas encore...
00:27:39Moi, je n'ai pas beaucoup de souvenirs.
00:27:40Je l'ai revu.
00:27:41Puis, en fait, il y a des très beaux moments.
00:27:42Mais ce n'est pas celui qui m'a marqué le plus.
00:27:44Mais il a fait...
00:27:45Il est très court aussi comme film.
00:27:47Ouais, assez court.
00:27:48Je me rappelle du début, très théâtral avec les saletins banques et tout.
00:27:51Et puis l'assaut, justement, de l'espèce de camp là, je trouve formidable.
00:27:55Et puis après, je suis un peu...
00:27:57Je n'ai pas forcément suivi tout le film.
00:27:59J'ai un peu décroché.
00:28:00Pas celui que je préfère.
00:28:01Moi, je dirais que très probablement...
00:28:05C'est difficile parce qu'entre Le Bossu, le Capitaine, le Capitaine Fracasse
00:28:10et Le Masque de Fer...
00:28:11Le Masque de Fer, c'est sublime, par exemple.
00:28:13C'est vraiment un film où il joue un vieux d'Artagnan, un vieux capitaine d'armée.
00:28:18Il est extraordinaire parce que c'est un vieux dragueur,
00:28:21mais il n'arrive pas à pécho.
00:28:23Tu vois, c'est vraiment le vieux dragueur sur le retour.
00:28:25Vous m'aviez vu dans My Honest.
00:28:26Non, mais voilà, il est très nostalgique d'une époque.
00:28:29Il a plus ses copains.
00:28:31Il est devenu général de l'armée des mousquetaires.
00:28:35C'est devenu quelqu'un de très important.
00:28:37Mais tu sens qu'il veut revivre un peu la vie de jeunesse
00:28:39et puis reconquérir un peu les dames.
00:28:41Il est à ce côté un peu comme ça.
00:28:42Je suis un être au traduit.
00:28:44Ça me plaît.
00:28:45Mon Dieu !
00:28:49D'Artagnan, vous l'aviez reconnu.
00:28:51Éminence, c'est Monsieur de Turenne qui m'envoie.
00:28:54Mais moi, je dirais quand même que probablement...
00:28:57Le Bossu, effectivement, c'est incroyable.
00:29:01Mais je pense quand même...
00:29:04Je me demande par moment, entre le Capitaine Fracas et le Capitain,
00:29:09je me demande si c'est pas...
00:29:11C'est quand même une belle édition que tu as là.
00:29:13Qui c'est qui sort ces éditions-là ?
00:29:16C'est qui ça ?
00:29:19Gaumont DVD.
00:29:21Gaumont, ok, c'est sublime.
00:29:23Je n'avais même pas ça chez moi, c'est génial.
00:29:25Moi, j'ai vu cette édition, j'en prends.
00:29:28Pour ceux qui doutent sur le fait si on aime ces films ou pas, voilà.
00:29:33Oui, tout à fait.
00:29:36Le Miracle des loups, aussi important.
00:29:39Film qui se situe plus...
00:29:41Parlons déjà d'un film avant de tous les citer.
00:29:43Oui, parce qu'en fait, pour moi, il a réalisé 5 Shadows.
00:29:47Parlons-en, on a parlé un peu du Masque de Fer.
00:29:49Le Bossu.
00:29:50Quelles que soient les menaces et les perfides,
00:29:54l'épée de Lagardère défendra toujours la bonne cause.
00:29:57Tu agissais sur les ordres du roi, je te laisse dans ta vie.
00:30:00Le Bossu est adapté de l'œuvre de Paul Feval.
00:30:02Une des choses importantes de l'œuvre de Paul Feval,
00:30:04c'est qu'à la base, ça devait être une pièce de théâtre.
00:30:06Et c'est aussi pour ça que, bien qu'après ce soit devenu un roman,
00:30:09il y a un côté très visuel.
00:30:11Ce qui permet une adaptation cinématographique entre guillemets,
00:30:14easy, puisque c'était son format de base,
00:30:16le format de base de cette histoire.
00:30:18Le Bossu, tant l'œuvre littéraire,
00:30:21qui est évidemment moins connue que Les Trois Mousquetaires,
00:30:23mais ça reste quand même un livre très connu.
00:30:25Ma maman me disait qu'elle adorait cette œuvre.
00:30:27C'est une histoire que tout le monde connaît.
00:30:33« Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi. »
00:30:37« Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi. »
00:30:39C'est écrit là, pardon.
00:30:41C'est quand même quelque chose de mythique.
00:30:45Et ce que j'aime bien, parce que c'est une chose qu'on n'a pas encore citée,
00:30:47on va profiter pour le faire là,
00:30:49c'est que, d'ailleurs que ce soit aux États-Unis ou ailleurs,
00:30:51je ne sais pas pourquoi,
00:30:53les films du KPDP, ils savent filmer des scènes d'action.
00:30:55C'est-à-dire qu'on a des plans longs,
00:30:57avec des enchaînements, tac, tac, tac, tac.
00:30:59Ensuite, évidemment, on a une coupure,
00:31:01mais je veux dire, ce n'est pas une caméra qui bouge,
00:31:03ou alors juste un plan pour un coup.
00:31:05C'est toujours généralement très bien filmé,
00:31:07avec ce côté échange des screams,
00:31:09qui, pour moi, fait la sève aussi de ces films-là.
00:31:11C'est-à-dire que, dans l'action,
00:31:13c'est de la très bonne action, la manière dont c'est fait.
00:31:15Alors, évidemment, je ne suis pas spécialiste
00:31:17du maniement du fleuret et tout ça.
00:31:19Ça reste du combat scénique, du combat de cinéma.
00:31:21Mais il y a vraiment quelque chose
00:31:23qui est très réussi là-dedans.
00:31:25Voilà, grosso modo, ce que je peux en dire.
00:31:27Après, bon, l'histoire.
00:31:29J'ai toujours eu un petit souci
00:31:31avec le fait qu'il prenne la petite aurore
00:31:33sous son épaule, qu'il l'éduque
00:31:35comme si c'était son père,
00:31:37et puis à la fin, il l'épouse.
00:31:39Bon, voilà, on va dire que c'était l'époque.
00:31:41Et puis, Jean Marais,
00:31:43qui se transforme en Bessu.
00:31:45Jean Marais, c'est un auteur
00:31:47qui adorait se déguiser, effectivement,
00:31:49qui avait un amour du déguisement
00:31:51et qui se marrait quand il le faisait
00:31:53et qui faisait aussi ses cascades.
00:31:55Enfin, pas toutes, mais il en faisait un certain nombre.
00:31:57Il savait monter à cheval, acteur très physique.
00:31:59Un des derniers grands acteurs physiques
00:32:01qu'on a eus avant Belmondo.
00:32:03C'est pour ça que souvent, parce qu'on cite
00:32:05tout le temps Belmondo, c'est la grande figure,
00:32:07mais Jean Marais, c'est quelqu'un d'extrêmement important.
00:32:09Et il n'a pas fait que du KPDP, il a fait d'autres trucs.
00:32:11Ouais, ouais, grand acteur,
00:32:13côté transformiste,
00:32:15cascades,
00:32:17épée, cheval,
00:32:19flamboyance,
00:32:21grand sentiment,
00:32:23récit de vengeance aussi.
00:32:25Revenge movie, pour le dire à l'anglaise.
00:32:27Si on voulait éviter
00:32:29les anglicismes ce soir, mais c'est fini.
00:32:31C'est foutu.
00:32:33Mais en tout cas, oui.
00:32:35Et puis Grand Classique, qui passe assez souvent,
00:32:37qui est assez mythique pour le monde entier.
00:32:39Parce que c'est des films qui ont eu beaucoup de succès aussi dans le monde.
00:32:41Ce sont des films qui sont bien exportés.
00:32:43Il a connu aussi un remake, enfin une réadaptation
00:32:45de l'oeuvre, il y a bien des années
00:32:47que les gens disaient être inférieurs, évidemment.
00:32:49Ouais, ouais, ouais.
00:32:51Si tu penses à celui
00:32:53de David Daniel-Auteuil...
00:32:55Je sais plus. Je vais pas regarder.
00:32:57Il y a une version de Philippe de Brocaille
00:32:59de Daniel-Auteuil, ouais, de 1997,
00:33:01que j'ai dû voir peut-être,
00:33:03mais des fois je les confonds un peu.
00:33:05Mais oui, en tout cas, moi j'adore surtout,
00:33:07ce que j'aime surtout, finalement,
00:33:09c'est pas tant le...
00:33:11Moi, ce qui me marque le plus dans le bossu,
00:33:13c'est pas tant le récit de vengeance,
00:33:15qui est cool, qui est... Monseigneur, tout ça,
00:33:17toute cette mimique du bossu. Le bossu est assez mythique,
00:33:19puis surtout quand il se...
00:33:21Quand il arrache le masque et tout, puis qu'il se dévoile
00:33:23en tant que chevalier dans le truc, c'est assez
00:33:25beau. Mais moi, j'adore le début,
00:33:27la première partie, l'acte 1, tout le récit,
00:33:29tout le côté, parce que ça, c'est ma fibre.
00:33:31Voilà,
00:33:33toutes ces scènes, parce qu'en fait,
00:33:35ils se vengent...
00:33:37Comme tu l'as dit, ils se vengent d'un mec
00:33:39qui se fait poignarder dans le dos et il recueille sa fille.
00:33:41Il y a tout ce côté où il doit
00:33:43sauver la fille, l'emmener
00:33:45en Espagne, avec son
00:33:47valet, au bouquin interprété par Bourvilet.
00:33:49Moi, tout ce début-là, je le trouve formidable,
00:33:51parce qu'il est très chevaleresque,
00:33:53il y a des grands sentiments, il y a notamment...
00:33:55Voilà, c'est le...
00:33:57Il y a aussi une bonne, je trouve,
00:33:59une bonne critique du lâche, du traître.
00:34:01C'est-à-dire que le personnage, le héros,
00:34:03est très virtueux, très chevaleresque, et puis le traître,
00:34:05il assassine par derrière,
00:34:07il complote,
00:34:09il veut des places,
00:34:11tout ce qu'on déteste, et du coup,
00:34:13c'est des films assez
00:34:15manichéens, assez archétypaux, mais du coup,
00:34:17je suis plongé dans un univers, en fait,
00:34:19dès le début du bossu.
00:34:21C'est l'univers de la chevalerie,
00:34:23à la française, en plus,
00:34:25ce qui rajoute une dimension qui, moi, étant français,
00:34:27qui me ravit, mais il y a ce côté,
00:34:29voilà...
00:34:31Il y a certains dialogues, je m'en souviens
00:34:33plus trop, dits par Bourvil,
00:34:35qui sont assez
00:34:37percutants à ce niveau-là, vraiment,
00:34:39qui dépeignent un univers. Moi, je me rappelle, je me dis,
00:34:41ah, ok, d'accord, on est dans un...
00:34:43Autant, il y a des
00:34:45films de wuxia-pian chinois où j'arrive à...
00:34:47On rentre directement, ça peut
00:34:49paraître un peu plus difficile à notre génération de rentrer
00:34:51dans des films de KPDP français des années 60,
00:34:53autant, je trouve que le bossu est
00:34:55peut-être une bonne première entrée,
00:34:57parce que, je sais pas, il y a presque
00:34:59tous les ingrédients du bon film
00:35:01de chevalerie et du bon film de KPDP
00:35:03dès le départ. La chevalerie,
00:35:05ça commence par une espèce de...
00:35:09Ah, putain, j'arrive pas à... J'ai dit course-poursuite,
00:35:11mais c'est pas une course-poursuite, une...
00:35:13Aide-moi, une... Tu sais, des...
00:35:15Il y a un duel au début ?
00:35:17Oui, mais il y a des
00:35:19cavalcades à cheval, tu vois, entre les...
00:35:21Ça peut être une course-poursuite, hein !
00:35:23Oui, enfin, je sais plus, hein.
00:35:25Une showbochée.
00:35:27Oui, une showbochée, voilà, c'est ça. Une showbochée,
00:35:29puis après, le côté,
00:35:31voilà, protection d'un individu
00:35:33faible,
00:35:35puis ensuite, le côté
00:35:37laver son honneur, etc.
00:35:39Tout le début, vraiment, il y a un truc comme ça qui installe,
00:35:41que je trouve...
00:35:43Et du coup, ça coupe
00:35:45un peu avec le côté...
00:35:47En fait, c'est un peu un film en deux parties,
00:35:49parce qu'il y a vraiment le côté chevalerie au début,
00:35:51et puis après, le côté, finalement, où le personnage
00:35:53est obligé un petit peu de se contraindre
00:35:55et de se déguiser en...
00:35:57Et donc, il y a le côté, finalement, où tu prends
00:35:59un peu le mec par derrière aussi, en te déguisant,
00:36:01mais il est obligé de le faire,
00:36:03donc il y a, voilà...
00:36:05Mais le film est super intéressant, et je pense
00:36:07que c'est vraiment une belle porte d'entrée, le bossu,
00:36:09pour les gens qui veulent rentrer dans le genre.
00:36:13Ouais, je pense que c'est une très belle porte d'entrée.
00:36:15Et c'est un film,
00:36:17on l'a dit, il y a des films où les gens vont beaucoup moins
00:36:19tuer leurs adversaires et tout, là, comme j'ai...
00:36:21Enfin, on parlera des deux types de combats que j'ai trouvés
00:36:23prédominants dans le genre, que j'ai trouvés,
00:36:25ça ne veut pas dire que c'est le cas, de ce que j'ai vu,
00:36:27mais c'est un film dans lequel on se bat, et hop,
00:36:29on se plante, on se tue, c'est-à-dire qu'on n'est pas là
00:36:31pour... Enfin, évidemment,
00:36:33on fait tac-tac-tac-tac-tac, c'est du cinéma,
00:36:35mais je veux dire, l'épée, elle sert à faire bobo
00:36:37à l'adversaire. Il y a d'autres films
00:36:39où ça va être plus le physique, il y aura plus
00:36:41un côté burlesque, presque...
00:36:43C'est-à-dire qu'on va être plus dans l'esquive, des grands mouvements,
00:36:45de « je te passe dessus », ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas
00:36:47quelques échanges, mais ça va être beaucoup plus
00:36:49des grands mouvements, attendez que là, c'est vraiment plus
00:36:51tac-tac-tac, poum, tu vois ?
00:36:53Oui, tout à fait, on retourne un peu
00:36:55à la source du duel,
00:36:57alors que l'autre va être plus
00:36:59effectivement du spectacle, et du coup, tu vas
00:37:01éviter de tuer les adversaires,
00:37:03tu vas les faire rouler, les faire tomber,
00:37:05être piégé par des trucs,
00:37:07effectivement.
00:37:09Même dans l'échange de coups, il y aura un côté plus
00:37:11physique, non, mais plus
00:37:13burlesque,
00:37:15plus...
00:37:17Pas slapstick, parce que c'est pas le gars qui se prend des coups,
00:37:19mais tu vois, ce genre de truc-là.
00:37:21Oui, presque, il y a un petit côté comme ça, oui,
00:37:23tout à fait, bien sûr.
00:37:25Alors, dans la continuité du
00:37:27Bessu, tu allais le citer, pour moi, il y a le
00:37:29Bessu 2, alors il faudrait voir les dates de sortie de l'un et
00:37:31de l'autre, mais pour moi, le
00:37:33Capitain,
00:37:35oui, c'est le Capitain, pour moi, c'est
00:37:37un peu la même chose que le Bessu.
00:37:39On retrouve Bourvil aussi
00:37:41qui va faire de l'humour, on a
00:37:43nouveau Jean Marais qui fait du
00:37:45Jean Marais.
00:37:47J'ai un peu l'impression que c'est
00:37:49l'un et l'autre, c'est le même film.
00:37:51Oui, tout à fait.
00:37:53Dans la continuité. Je l'aime beaucoup aussi.
00:37:55Il m'a un peu moins marqué que le Bessu, globalement.
00:37:57Dans le Capitain,
00:37:59si je dis pas de bêtises, il y a une scène d'escalade qui est assez
00:38:01impressionnante.
00:38:03C'est un peu la scène qui a marqué un petit peu tout le monde.
00:38:05Mais à part ça, c'est un
00:38:07très beau film, attention, je dis pas que c'est mauvais, loin de là.
00:38:09Mais je veux dire, pour moi, c'est
00:38:11le Bessu 2, d'une certaine
00:38:13manière. J'en veux encore, je regarde le Capitain.
00:38:15Pour moi. Oui, c'est dans la continuité,
00:38:17je suis d'accord avec toi, on en redemande.
00:38:19Oui, tout à fait, tout à fait. C'est un très
00:38:21grand film, mais qui
00:38:23s'inscrit un peu en deçà de Wawaken.
00:38:25Voilà, en fait, qui est pas en dessous,
00:38:27mais qui est dans la continuité,
00:38:29comme tu l'as dit. Comme tu as dit, le Bessu 2,
00:38:31c'est pas mal. Et
00:38:33effectivement, cette scène avec Jean Marais,
00:38:35où il escalade avec des poignards,
00:38:37apparemment, il l'a fait pour de vrai.
00:38:39C'était assez risqué et tout.
00:38:41Et la scène est très longue.
00:38:43Et aussi, pareil, j'aime bien
00:38:45l'époque aussi, parce qu'il y a
00:38:47une espèce de parenthèse enchantée de la scène d'action.
00:38:49À la française,
00:38:51c'est pas un truc à l'américaine. Donc, en fait,
00:38:53c'est des plans très larges.
00:38:55Là, globalement, pour les combats,
00:38:57il n'y a pas de plan
00:38:59serré, c'est des plans assez larges,
00:39:01où souvent tu vas filmer des places,
00:39:03des grandes étendues,
00:39:05souvent des espèces
00:39:07de montagnes au loin, des
00:39:09plaines, des trucs comme ça. Vraiment, tu vas montrer
00:39:11les paysages, tu vas montrer les villages,
00:39:13tu vas montrer les endroits.
00:39:15C'est souvent en plan large.
00:39:17Et là, c'est vraiment une scène où tu prends...
00:39:19Les mecs, ça dure au moins 10 minutes.
00:39:21Il escalade
00:39:23la tour, vraiment,
00:39:25avec ses deux dagues, et puis il y en a une qui se casse,
00:39:27puis il y a un petit moment comme ça. Mais tu sens que, en plus,
00:39:29l'acteur le fait pour de vrai.
00:39:31Donc, voilà.
00:39:33Mais on n'est pas dans l'efficacité
00:39:35d'un film américain.
00:39:37On est vraiment dans autre chose. On est plus dans
00:39:39montrer longuement la scène,
00:39:41montrer longuement l'acteur.
00:39:43Le moment où tu as une scène de danse, on va prendre le temps.
00:39:45C'est-à-dire, là, on a une bonne grosse scène,
00:39:47on va te la développer.
00:39:49Oui, mais dramatiquement,
00:39:51c'est cool, on a une scène cool, et on va te la faire kiffer.
00:39:53Et en plus, il y a un côté...
00:39:55Oui, oui, mais tout à fait.
00:39:57C'est-à-dire que tu laisses respirer l'instant.
00:39:59C'est un peu comme ça.
00:40:01Tu laisses respirer l'instant.
00:40:03Si jamais je confirme, 59...
00:40:0560.
00:40:0760, oui, c'est ça.
00:40:09C'est sans doute bien
00:40:11que c'est dans la continuité.
00:40:13Et en plus, c'est le même réalisateur.
00:40:15Même réalisateur, même équipe.
00:40:17Je pense que c'est la même équipe globalement.
00:40:19Les mêmes acteurs.
00:40:21Oui, oui.
00:40:23Moi, oui, mais formidable.
00:40:25Je n'ai pas plus de choses à dire sur ce que tu as dit.
00:40:27C'est un film très important.
00:40:29C'est l'un des cinq films les plus importants que j'ai cités.
00:40:31Oui.
00:40:33Tu voulais en citer d'autres, avec Jean Marais ?
00:40:35Il y a peut-être, je pense, le miracle des loups,
00:40:37un peu plus moyenâge pour le coup.
00:40:39Oui, on peut en parler du miracle des loups
00:40:41qui arrive un peu après...
00:40:43Oui, bien sûr.
00:40:45Le miracle des loups, c'est un film
00:40:47que j'ai trouvé assez formidable, justement,
00:40:49parce qu'il flirtait avec le côté...
00:40:5161.
00:40:53Oui, c'est ça.
00:40:55Il l'a fait entre le Capitaine Fracas et le Masque de Fer,
00:40:57je crois.
00:40:59Qui est particulier parce qu'effectivement,
00:41:01on est...
00:41:03En fait, on est au tout début
00:41:05de la Renaissance, c'est-à-dire qu'en fait,
00:41:07on est à un moment où, stylistiquement,
00:41:09on est encore dans cette chevalerie
00:41:11presque... Enfin, on est encore au Moyen-Âge,
00:41:13dans la Renaissance, mais on arrive
00:41:15à l'époque contemporaine.
00:41:17Mais là, le miracle des loups est assez formidable
00:41:19parce qu'on retrouve vraiment le côté...
00:41:21C'est-à-dire que c'est assez frustrant,
00:41:23parce que j'aurais bien voulu qu'il y ait d'autres films
00:41:25avec ce type de...
00:41:27Ce film de chevalerie
00:41:29moyenâgeuse. J'aurais bien aimé en avoir plus.
00:41:31Et...
00:41:33Il y a le duel à cheval entre les deux.
00:41:35Il y a vraiment toute cette tradition du Moyen-Âge.
00:41:37Là, on est plus dans la joute.
00:41:39On est dans des épées à deux mains.
00:41:41Dans des grandes épées.
00:41:43À la fin, dans un duel...
00:41:45Voilà, on retenait.
00:41:47On n'est pas dans l'élégance de la...
00:41:49C'est ça que j'aime bien, on n'est pas...
00:41:51Enfin, on est dans une élégance, mais on n'est pas dans l'élégance absolue
00:41:53du fleuret moucheté, comme ça, du truc.
00:41:55Là, on est un peu plus dans le côté un peu plus chevaleresque.
00:41:57Voilà. Et on est vraiment au tout début de la...
00:41:59C'est à la fin du Moyen-Âge,
00:42:01mais c'est au tout début de la Renaissance
00:42:03que le film se situe.
00:42:05Et c'est super bien, Le Miracle des Loirs.
00:42:07Malheureusement, je n'ai pas réussi à trouver une version
00:42:09très correcte.
00:42:11Tous les autres films, je les ai revus en 4K.
00:42:13Formidable, c'est tout ressorti.
00:42:15Peut-être pas 4K, mais en tout cas, dans de très belles copies.
00:42:17Et celui-là, je ne l'ai pas trouvé dans une belle copie.
00:42:19Malheureusement, je l'ai trouvé en copie
00:42:21assez immonde.
00:42:23Et il faudrait vraiment qu'ils le ressortent.
00:42:25Ça, je pense que c'est un film à ressortir.
00:42:27Moi, je trouve que c'est un super film.
00:42:29Roger Hanin qui fait l'antagoniste.
00:42:33Et puis,
00:42:35une figure que je n'ai pas citée,
00:42:37j'ai cité Claude Carliès
00:42:39qui était un peu le chorégraphe maître d'art
00:42:41de tous ces films-là.
00:42:43Le Samu Hong
00:42:45du film des KDP.
00:42:47Non, mais c'est pour les...
00:42:49J'adore. On est d'Évêques, on est en France,
00:42:51on doit faire des références chinoises.
00:42:53Voilà, c'est parce que maintenant,
00:42:55on est une génération comme ça.
00:42:57On est cette génération-là.
00:43:01Guy Delorme,
00:43:03l'acteur qui joue
00:43:05souvent les méchants dans les films de KDP.
00:43:07Un acteur avec une barbe
00:43:09qui joue le rôle de l'ennemi
00:43:11à la fin que combat
00:43:13Jean Marais, mais qui joue aussi dans Fantomas.
00:43:15Notamment le 3, dans tous les Fantomas,
00:43:17il joue souvent des méchants. En fait, c'était un cascadeur
00:43:19qui jouait souvent des rôles de méchant
00:43:21qui était un vrai
00:43:23pratiquant, un vrai chorégraphe,
00:43:25un cascadeur et tout.
00:43:27Et qui était un mec qui est adorable
00:43:29dans la vie, mais qui jouait très, très
00:43:31souvent des solopards,
00:43:33qui est décédé depuis un certain temps.
00:43:35Il est quand même une figure assez emblématique
00:43:37parce qu'il joue dans quasiment tous les films de KDP
00:43:39que vous pouvez trouver, y compris après, plus tard,
00:43:41avec Gérard Barret dans Les Pardaillons.
00:43:43C'est lui le méchant aussi.
00:43:45Un acteur que je tenais quand même à citer
00:43:47qui est quand même un des acteurs emblématiques
00:43:49du genre, un des méchants emblématiques.
00:43:51Et une gueule !
00:43:53Une gueule qui fait...
00:43:55Bon, après, parce qu'il veut jouer tout ça,
00:43:57mais comme il est un mouchoir, son truc, son machin,
00:43:59il a une tête de méchant. Bon, après, il a l'air noir
00:44:01et tout ce qui va avec.
00:44:03Oui, on amplifie le film. Il a une tête de bandit.
00:44:05Tu te sens qu'il n'est pas...
00:44:07Tu te sens que c'est un sacré maraud.
00:44:09Et ouais,
00:44:11c'est un acteur assez emblématique.
00:44:13Et pour revenir au Mergue des loups,
00:44:15moi, j'ai sur...
00:44:17Le film est très bon,
00:44:19mais j'ai aimé ce côté, justement,
00:44:21film français
00:44:23qui assume le côté presque film de Moyen-Âge
00:44:25comme ça. J'aurais aimé en voir plus.
00:44:27En fait, c'est un film qui ouvre beaucoup de portes
00:44:29et qui...
00:44:31Si ils en avaient fait un peu plus, des comme ça,
00:44:33avec Jean Marais ou autre,
00:44:35ça aurait été assez cool.
00:44:37Mais ce qui est intéressant, c'est que malgré que ce soit un film Moyen-Âgeux,
00:44:39il a quand même tous les codes du film de KPDP.
00:44:41On est vraiment dans le même truc.
00:44:43C'est-à-dire...
00:44:45Et c'est ça qui est intéressant,
00:44:47c'est qu'il est différent tout en ayant, dans ce cas-là,
00:44:49les codes qu'on apprécie.
00:44:51C'est surtout différent, en fait, esthétique.
00:44:53Comme tu as dit, il ajoute dans les combats.
00:44:55On est encore en Moyen-Âge.
00:44:57Le duel judiciaire, ça finit par un duel judiciaire,
00:44:59quand même.
00:45:01Quand on parle du film de Ridley Scott,
00:45:03je me souviens que quand j'ai entendu parler
00:45:05du duel judiciaire, le premier film qui m'est venu à la tête,
00:45:07c'était Le Miracle des loups.
00:45:09Tout à fait. Et puis oui, dans les costumes,
00:45:11dans...
00:45:13Voilà, c'est la fin du Moyen-Âge.
00:45:15Mais c'est un super film.
00:45:17Et je crois...
00:45:19Non, c'est pas Andrew Nebel qui l'a réalisé.
00:45:21C'est pas Andrew Nebel, c'est Henry Dupont qui l'a réalisé.
00:45:231962.
00:45:25Non, pardon.
00:45:27Non, mais je dis n'importe quoi.
00:45:29C'est Andrew Nebel, je l'ai mal méfié.
00:45:31Je suis vraiment fatigué ce soir.
00:45:33Non, c'est Andrew Nebel, 1961.
00:45:35C'est encore Andrew Nebel, en fait.
00:45:37Du coup, il en a réalisé un bon paquet.
00:45:39En tout cas, avec...
00:45:41Avec Jean Marais.
00:45:43Ouais, ouais, ouais.
00:45:45Tout à fait.
00:45:47Après, je sais pas si...
00:45:49Moi, je parlerais bien de...
00:45:51Il y en a quand même deux autres qui sont importants.
00:45:53Avec Jean Marais, toujours, tu dis ?
00:45:55Ouais, il y en a deux autres qui sont très importants.
00:45:57Alors moi, il y en a un que j'ai envie de citer,
00:45:59parce que je sais que tu vas le citer après, de toute manière,
00:46:01c'est celui-là, Capitaine Fracasse.
00:46:03Ouais, chef-d'oeuvre. Formidable.
00:46:05Je pense que c'est le meilleur, c'est le plus grand qu'il ait fait.
00:46:07C'est marrant parce que Capitaine Fracasse,
00:46:09dans mon souvenir, quand je l'avais vu,
00:46:11pour moi, c'était plus un film en costume et tout ça.
00:46:13Et quand je le revois, il a quand même
00:46:15certains codes du film de Cap et d'Épée qui viennent par-dessus.
00:46:17Il y a quand même du duel, du truc et des machins.
00:46:19Chose intéressante,
00:46:21mais ça, limite, on devrait le citer plus tard,
00:46:23c'est que l'adversaire
00:46:25de Jean Marais dans le film,
00:46:27le vilain pas beau, c'est un certain Gérard Barret,
00:46:29qui est une star aussi du genre,
00:46:31qui d'ailleurs fera des films
00:46:33après celui-là. Donc on peut dire que c'est un peu
00:46:35son premier tour de force.
00:46:37Après, il fera Les Trois Mousquetaires et compagnie, tu vois.
00:46:39Donc, si on veut,
00:46:41on a un duel entre deux légendes du genre
00:46:43dans le film.
00:46:45Oui, c'est ça, la légende actuelle
00:46:47et la future légende qui arrive,
00:46:49qui reprend un peu le flambeau, tout à fait.
00:46:51Qu'est-ce que tu as envie de dire
00:46:53sur le Capitaine Fracasse ?
00:46:55Déjà, sur Gérard Barret, juste pour remettre un peu
00:46:57dans le contexte, juste pour parler,
00:46:59le personnage de méchant est assez formidable.
00:47:01Je crois que c'est vraiment ses débuts au cinéma,
00:47:03parce qu'il avait été repéré au cabaret, je crois.
00:47:05C'était un chanteur, un joueur de jazz.
00:47:07Je sais plus exactement. Il jouait dans des cabarets
00:47:09puis il a été repéré. Il faisait du théâtre et tout, je crois.
00:47:11Et il a été repéré par le réalisateur,
00:47:13dont j'ai oublié le nom,
00:47:15et qui l'a mis dans son film.
00:47:17Et il était très intimidé
00:47:19parce qu'il était face à Jean Marais,
00:47:21qui était une légende, un monstre sacré.
00:47:23Et puis lui, c'était un jeune acteur débutant
00:47:25mais prometteur, parce que c'est quand même
00:47:27quelqu'un de très beau, très charismatique
00:47:29et qui est très bon acteur.
00:47:31Et un mec assez adorable, je crois,
00:47:33dans la vie aussi.
00:47:35Je ne sais pas s'il est toujours en vie, mais il me semble que oui.
00:47:39Ah non, non, pardon, il nous a peut-être quittés récemment.
00:47:41J'ai peut-être des bêtises. Je crois que c'est pour ça que je dis ça.
00:47:43Enfin, je ne sais plus.
00:47:45Mais en tout cas, je suis désolé,
00:47:47mais je ne me rappelle plus. Mais en tout cas, voilà.
00:47:49Une future légende, on en parlera après.
00:47:51Gérard Barret, formidable.
00:47:53Et ce qui est très intéressant, moi, je trouve,
00:47:55dans le Capitaine Krakas, c'est le côté...
00:47:57Je crois que je l'ai dit aussi tout à l'heure.
00:47:59Je l'ai dit en pareil, mais je me répète.
00:48:01Le côté... Voilà, ça commence
00:48:03avec des saltimbanques
00:48:05qui rencontrent une espèce de vieux noble,
00:48:07mais qui n'a plus de fortune,
00:48:09qui n'est plus du tout...
00:48:11Et qui se fait enrôler par cette troupe,
00:48:13qui part sur les routes avec eux.
00:48:15Et puis, finalement,
00:48:17il va jouer un personnage
00:48:19dans une pièce.
00:48:21Et puis, il va commencer progressivement
00:48:23à...
00:48:25Comment expliquer ?
00:48:27La troupe de théâtre va s'insérer
00:48:29dans la vraie histoire du film.
00:48:31Et il va commettre... Enfin, pas commettre.
00:48:33Il va entreprendre
00:48:35des actions héroïques, etc.
00:48:37Donc, c'est un film que je trouve,
00:48:39en plus d'être magnifique,
00:48:41un des plus beaux, qui a une histoire
00:48:43assez intéressante.
00:48:45Cette espèce de mise en abîme
00:48:47entre les deux mondes, la peinture des saltimbanques
00:48:49et leur action dans la vraie histoire.
00:48:51Je trouve ça intéressant.
00:48:53Et puis, alors là, quels acteurs ?
00:48:55Puisque dans les membres de la troupe,
00:48:57on retrouve Wit Funes.
00:48:59Alors qu'il n'était pas tout à fait à ses débuts,
00:49:01parce qu'il avait quand même fait quelques premiers rôles déjà.
00:49:03Mais il n'avait pas encore eu le succès.
00:49:05Ce n'était pas la méga star, mais il avait eu des premiers rôles.
00:49:09Et on retrouve aussi
00:49:11Philippe Noiret, qui est le leader
00:49:13de la troupe, qui est extraordinaire.
00:49:15Et moi, j'aime beaucoup la fin.
00:49:17Parce qu'à la fin,
00:49:19il y a une résolution.
00:49:21Les deux amants
00:49:23se retrouvent.
00:49:25Tout est bien qui finit bien. Mais ce qui est intéressant,
00:49:27c'est qu'on ne nous filme pas cette scène.
00:49:29Et le réalisateur décide
00:49:31de filmer ces acteurs-là,
00:49:33de Funes, Noiret et Jean Rochefort,
00:49:35qu'ils ont rencontrés, un personnage
00:49:37méchant qui s'est mis
00:49:39après avec les Gentilles.
00:49:41Il y a un truc un peu comme ça.
00:49:43Et ils jouent la scène eux-mêmes entre le baiser,
00:49:45les retrouvailles, le dénouement.
00:49:47C'est donc Wit Funes, Noiret
00:49:49et Jean Rochefort
00:49:51qui interprètent des acteurs
00:49:53qui jouent la scène
00:49:55et ce qui est censé se passer,
00:49:57qu'on nous demande tout le temps à la fin des films, c'est eux qui la jouent.
00:49:59Avec Wit Funes qui fait la fille
00:50:01Noiret qui fait, venez là,
00:50:03mon enfant, chair, tête blonde.
00:50:05Et ils refont la scène.
00:50:07C'est un beau
00:50:09parti pris. Je trouve que c'est une belle idée
00:50:11de cinéma. Il y a un beau truc
00:50:13qui s'installe à ce moment-là.
00:50:15C'est assez original.
00:50:17Après, ça finit évidemment sur
00:50:19Jean Marais, la fille,
00:50:21la résolution du truc
00:50:23qu'on ne racontera pas parce que c'est une histoire assez intéressante.
00:50:25Moi, je trouve l'histoire très belle.
00:50:27Il n'y a pas vraiment de méchant et de gentil.
00:50:29Il y a un truc un peu comme ça.
00:50:31On ne va pas le spoiler pour ceux qui ne l'auraient pas vu.
00:50:33Mais d'ailleurs, le suspense final,
00:50:35c'est presque le contraire de ce qu'on a dans tous les films.
00:50:37Tout à fait.
00:50:39Et c'est ce qui fait me dire que c'est peut-être le meilleur
00:50:41parce qu'il est parfait à plein de niveaux.
00:50:43Il y a plein de niveaux de lecture.
00:50:45Il y a plein de trucs.
00:50:47C'est très très bon.
00:50:49Je ne sais pas ce que tu en penses.
00:50:51Moi, comme j'ai dit,
00:50:53j'avais un souvenir un peu mitigé.
00:50:55Je trouvais qu'il manquait de rythme dans mon souvenir.
00:50:57Et quand je l'ai vu,
00:50:59peut-être parce que je suis arrivé avec une vision un peu plus amoindrie,
00:51:01j'ai trouvé qu'il fonctionnait vachement bien.
00:51:03Et c'est un film qui, en effet, a peut-être moins
00:51:05d'action pure parce qu'il n'y a pas tant que ça
00:51:07de coups d'épée et tout ça.
00:51:09Il n'y en a pas tant que ça,
00:51:11mais l'histoire est assez intéressante
00:51:13pour te prendre indépendamment
00:51:15de l'action, etc.
00:51:17À l'arrivée, je trouve que c'est...
00:51:19Moi, j'ai beaucoup aimé La Révision.
00:51:21Je trouve que c'est un film qui fonctionne très très bien
00:51:23de par ses personnages, etc.
00:51:25Au-delà, justement, du côté épée,
00:51:27pompant, action.
00:51:29Tout simplement.
00:51:31Je trouvais que c'était une belle dualité
00:51:33entre ce monde des saltimbanques et ce monde des chevaliers
00:51:35qui se répondent.
00:51:37Sans oublier que nous, on est devant un film aussi.
00:51:39Voilà, tout à fait.
00:51:43Tu voulais citer un dernier film avec Jean-Marie ?
00:51:45Son dernier, j'en ai un peu parlé tout à l'heure,
00:51:47mais je crois que c'est le dernier qu'il a fait,
00:51:49il me semble.
00:51:53C'est exactement le rôle qu'il fallait
00:51:55puisqu'il joue un vieux d'Artagnan.
00:51:57C'est Le Masque de Fer,
00:51:59avec aussi Jean Rochefort,
00:52:01qui revient aussi,
00:52:03qui est formidable.
00:52:05C'est un film très très beau.
00:52:07Et pareil, très touchant
00:52:09pour Jean-Marie, puisque le fait qu'il interprète
00:52:11un vieux d'Artagnan,
00:52:13qui veut un peu revivre des aventures, reconquérir les dames,
00:52:15revivre sa vie de jeune gascon,
00:52:17alors qu'en fait,
00:52:19c'est un vieux capitaine d'armée,
00:52:21de mousquetaires, un petit peu respecté,
00:52:23mais qui veut revivre quelques aventures.
00:52:25Je trouve ça très beau qu'il finisse sur ça.
00:52:27Ça a plutôt du sens.
00:52:29Je crois que c'est son dernier film avec APDP.
00:52:31Je crois que c'est son dernier.
00:52:33Et je trouve ça, en fait,
00:52:35en parfaite adéquation qu'il finisse sur ça.
00:52:37Je trouve ça cohérent.
00:52:39Et la scène de la fin,
00:52:41je me souviens, le duel final,
00:52:43c'est le plus beau de fond.
00:52:45C'est filmé sur de magnifiques montagnes,
00:52:47sur une chaîne
00:52:49de montagnes magnifique.
00:52:51Ces films avaient ça aussi, un cachet très beau.
00:52:55Mais avec ce côté, toujours,
00:52:57il y a un côté aussi enfantin et amusant
00:52:59dans ces films. Tu sens que les personnages,
00:53:01même à travers
00:53:03des duels qui peuvent aller jusqu'à la mort,
00:53:05ils sont toujours en train de rigoler,
00:53:07de se faire un peu des...
00:53:09pas des blagues, mais de
00:53:11des choses avec extrêmement de légèreté.
00:53:13Je trouve que ce film a ça.
00:53:15En fait, c'est une histoire très sérieuse.
00:53:17C'est l'histoire du masque de fer,
00:53:19du frère jumeau qui se fait embastiller.
00:53:21C'est Louis XIV, je crois.
00:53:23Louis avec des barres.
00:53:25Louis avec des barres.
00:53:35Pour ne pas citer la famille en plomb.
00:53:37Et voilà,
00:53:39la version la plus connue
00:53:41que vous pouvez trouver, c'est la version américaine
00:53:43avec DiCaprio,
00:53:45le masque de fer,
00:53:47Depardieu qui joue au Porto,
00:53:49Jérémy Irons qui joue
00:53:51à Ramis,
00:53:53qui est là-haut
00:53:55et qui est une version que beaucoup de gens ont vue,
00:53:57mais cette version-là, le masque de fer,
00:53:59avec Jean Marais, c'est un film très important aussi.
00:54:01Mais pareil, ça a été
00:54:03moult fois adapté, je crois.
00:54:05Mais un film très important pour moi.
00:54:07Le masque de fer.
00:54:09Oui, parce que c'est tiré
00:54:11d'Alexandre Dumas,
00:54:13inspiré d'Alexandre Dumas
00:54:15à gauche à droite, donc oui, forcément,
00:54:17ça a déjà été adapté 50 milliards, deux fois.
00:54:19Après,
00:54:21de manière très différente, évidemment.
00:54:23Oui, mais justement, je ne sais pas,
00:54:25est-ce que cette histoire-là est un roman ?
00:54:27Alors, cette histoire-là,
00:54:29je ne pourrais pas dire,
00:54:31parce que je n'ai pas lu les suites des Trois Mousquetaires,
00:54:33les deux suites des Trois Mousquetaires, ça, c'est sûr.
00:54:35Du coup, le mot masque de fer, ça arrive dans les suites des Trois Mousquetaires.
00:54:37Mais je ne les ai pas encore lus.
00:54:39Quand j'aurai 20 ans.
00:54:41Oui, on les lira.
00:54:43On les lira, bien sûr.
00:54:45Non, mais sans doute d'ici peu,
00:54:47en plus, en ce qui vous concerne.
00:54:49Bien sûr.
00:54:51Mais je ne les ai pas encore lus.
00:54:53Est-ce que tu as envie de passer
00:54:55sur la troisième personne
00:54:57que tu voulais citer, à savoir
00:54:59M. Gérard Barret ?
00:55:01Tout à fait, tout à fait.
00:55:03Qu'est-ce qu'on l'a introduit ?
00:55:05Gérard Barret,
00:55:07après le Capitaine Fracas,
00:55:09finalement,
00:55:11prend la place
00:55:13de Jean Marais,
00:55:15puisqu'en fait, il va réaliser,
00:55:17il y a un éditeur
00:55:19qui s'appelle Bernard Bordery,
00:55:21qui va réaliser les Trois Mousquetaires en deux parties,
00:55:23les Férets de la Reine
00:55:25et la Vengeance de Milady.
00:55:27Et là,
00:55:29on introduit Gérard Barret,
00:55:31qui, à la base,
00:55:33ne devait pas jouer d'Artagnan,
00:55:35je crois qu'il devait jouer
00:55:37Aramis ou Athos,
00:55:39je ne sais plus.
00:55:41Et du coup, il a été engagé pour d'Artagnan.
00:55:43Donc, il était heureux comme un peuple.
00:55:45Il disait lui-même,
00:55:47il a eu des rares interviews qu'il a données,
00:55:49où il disait que c'était un rêve d'enfant
00:55:51pour lui d'incarner d'Artagnan,
00:55:53puisque de sa génération,
00:55:55c'était le grand héros
00:55:57populaire de l'époque.
00:55:59Et donc,
00:56:01c'était une réussite totale.
00:56:03Le fait qu'il interprète d'Artagnan,
00:56:05qui en plus,
00:56:07prenne un peu la suite
00:56:09de Jean Marais,
00:56:11qui incarne un vieux d'Artagnan,
00:56:13et bien,
00:56:15ça a été après la nouvelle figure
00:56:17du film de Cap et d'épée français,
00:56:19la dernière,
00:56:21la dernière grande figure en tout cas.
00:56:23Il n'en a pas réalisé,
00:56:25il en a interprété un certain nombre,
00:56:27mais ça, c'est un film que
00:56:29j'avais vu gamin, qui repassait énormément.
00:56:31Et je ne savais pas,
00:56:33moi, Gérard Barret, je l'ai découvert,
00:56:35en fait,
00:56:37l'auteur, on va encore parler de lui,
00:56:39parce qu'il est très important,
00:56:41et on aime le rendre hommage, il nous a quitté,
00:56:43c'est Christophe Chanclot,
00:56:45qui parlait de Gérard Barret dans un livre formidable,
00:56:47si vous vous intéressez à la chevalerie,
00:56:49et aux films de chevalerie en général,
00:56:51c'est un théâtre,
00:56:53Chevalier et samouraï, que j'ai à la maison,
00:56:55et comme un abruti, je ne l'ai pas pris,
00:56:57j'aurais dû le reprendre en montant sur Paris,
00:56:59parce que c'est un des grands manquements,
00:57:01j'aurais dû le relire, parce qu'il est sublime,
00:57:03et c'est là que j'ai appris beaucoup de choses,
00:57:05aussi sur le film de Cap et d'épée,
00:57:07et notamment sur la figure de Gérard Barret,
00:57:09que je connaissais sans connaître,
00:57:11c'est-à-dire que gamin,
00:57:13j'avais pas tout à fait le même rapport,
00:57:15Jean Marais, je savais qui c'était,
00:57:17mais Gérard Barret, non,
00:57:19je ne l'avais pas vu dans autre chose,
00:57:21je crois que j'avais vu Les Pardaillons,
00:57:23ou peut-être Le Promu,
00:57:25je l'ai redécouvert vraiment après,
00:57:27et c'est un acteur génial,
00:57:29alors il est peut-être moins,
00:57:33il a un côté un peu plus James Bond,
00:57:35peut-être que Jean Marais,
00:57:37il a le côté un peu plus,
00:57:39comme ça, plus élégant,
00:57:41j'ai envie de dire qu'il est plus beau gosse,
00:57:43Jean Marais, il est génial,
00:57:45mais lui, il a un côté plus juvénile,
00:57:47il est beau gosse, franchement,
00:57:49voilà.
00:57:51Jean Marais était beau,
00:57:53mais il avait un visage carré,
00:57:55une gueule un peu cassée par moments,
00:57:57alors que Gérard Barret,
00:57:59il aurait pu faire un James Bond,
00:58:01en tout cas un OSS,
00:58:03Gérard Barret, très facilement,
00:58:05c'est un mec, moi je trouve qu'il a un côté
00:58:07un peu Timothy Dalton par moments,
00:58:09avec la moustache, surtout avec la moustache,
00:58:11mais il y a ce côté-là,
00:58:13il y a deux écoles,
00:58:15c'est un mec où tu reviens finalement un peu
00:58:17à la figure de D'Artagnan,
00:58:19de George Marshall, que j'ai citée,
00:58:21c'est-à-dire là, tu reviens à quelqu'un
00:58:23de très très très beau,
00:58:25très élégant,
00:58:27c'est un super acteur,
00:58:29et là qu'il commence à apprendre
00:58:31les rudiments
00:58:33du combat, du cap et d'épée,
00:58:35de monter à cheval, parce que c'est un mec qui ne savait rien faire,
00:58:37il le disait, je ne savais ni monter à cheval,
00:58:39ni faire du cap et d'épée, ni de l'épée, ni de l'escrime,
00:58:41donc il a tout appris,
00:58:43c'est ça Claude Carliès, le maître d'armes et chorégraphe,
00:58:45ils ont vraiment
00:58:47un rapport très important, tous les deux,
00:58:49et on peut aussi
00:58:51citer, je crois que c'est dans celui-là,
00:58:53qu'il y a Jean Carmet,
00:58:55qui fait le rôle de Planchet,
00:58:57Jean Carmet, acteur
00:58:59mémorable aussi du cinéma français,
00:59:01qui s'est souvent révélé dans des rôles comiques,
00:59:03et là qui fait effectivement le valet, le valet de service,
00:59:05Planchet, qui est assez formidable,
00:59:07et puis pareil, il y a eu une amitié
00:59:09très forte entre les deux,
00:59:11Gérard Barret et Jean Carmet,
00:59:13dès le début, ils sont toujours
00:59:15restés amis en fait, depuis ce tournage,
00:59:17voilà.
00:59:19Je trouve que Gérard Barret, en tant que d'artagnan,
00:59:21il est sublime,
00:59:23dans sa tête, dans son incarnation physique,
00:59:25après on peut aimer l'acteur, blablabla,
00:59:27mais je trouve qu'il a un physique de d'artagnan,
00:59:29c'est l'un des meilleurs d'artagnan,
00:59:31moi j'ai cité George Marshall,
00:59:33que je trouve magnifique, mais Gérard Barret
00:59:35est un des meilleurs d'artagnan qui a existé,
00:59:37vraiment, il est impeccable,
00:59:39et d'ailleurs, il est tellement impeccable
00:59:41que je trouve que, contrairement au film
00:59:43de 1953, les autres
00:59:45mousquetaires paraissent beaucoup plus effacés,
00:59:47moi je sais que je ne me souviens pas trop de leur...
00:59:49et pareil, dans le film
00:59:51de 1953, je ne l'ai pas dit, mais chaque...
00:59:53tous les portos,
00:59:55atos, aramis, et non pas artémis,
00:59:57et d'artagnan, ont chacun
00:59:59leur costume, avec leur couleur,
01:00:01il y en a un qui est plus vert, l'autre qui est plus rouge,
01:00:03l'autre qui est plus bordeaux, l'autre qui est plus bleu,
01:00:05avec une identité comme ça, très identifiable.
01:00:07Dans celui-là, en fait, c'est presque
01:00:09plus d'artagnan que tu te souviens,
01:00:11presque plus d'artagnan que des autres,
01:00:13les autres, je m'en souviens assez peu, finalement, ils sont assez effacés,
01:00:15les acteurs, ce qui est un peu dommage, parce que j'aime bien
01:00:17l'identification de chaque mousquetaire,
01:00:19parce que c'est quand même une belle équipe,
01:00:21une belle équipée, tout ça,
01:00:23et ils ont chacun un caractère très intéressant,
01:00:25et là, vraiment, c'est vraiment
01:00:27Gérard Barret qui...
01:00:29qui porte le film et qui...
01:00:31qui se révèle, quoi,
01:00:33c'est l'acteur qui se révèle, comme tu l'as dit,
01:00:35c'est un acteur impeccable.
01:00:37Donc, voilà.
01:00:39Honnêtement, ouais, après,
01:00:41le film en lui-même, bon,
01:00:43en ce cas, c'est des trois mousquetaires,
01:00:45on connaît un peu beaucoup l'histoire, quand même,
01:00:47on l'a déjà vu traité 50 millions de fois,
01:00:49donc être surpris par l'histoire, c'est compliqué.
01:00:51Il y a quelques adaptations par rapport au livre,
01:00:53quelques, on va dire, censures,
01:00:55quelques trucs pour le rendre un petit peu plus acceptable de nos jours.
01:00:57Les adaptations, j'appelle ça,
01:00:59c'est-à-dire pour les mœurs de l'époque...
01:01:01Oui, voilà, mais je veux dire,
01:01:03c'est une adaptation correcte, très sympa,
01:01:05bon, on a quelques petits ratés dans les scènes de fight,
01:01:07je me souviens clairement des épées qui sont posées
01:01:09pour que le gars vienne les percuter,
01:01:11genre, je m'occupe d'un gars, lui, il pose son épée
01:01:13et hop, je la chasse, mais bon,
01:01:15c'est vraiment pas...
01:01:17Oui, le côté avec
01:01:19les mecs qui sont comme ça,
01:01:21dans un cadre, et puis les épées qui passent à travers,
01:01:23tu vois juste les épées qui passent,
01:01:25il y a ça aussi.
01:01:27Mais bon, là, c'est faire le chiant, mais...
01:01:29Bien sûr.
01:01:31Ça m'a marqué le coup d'un gars
01:01:33qui fait vraiment le geste de...
01:01:35Je pose l'épée à côté,
01:01:37puis l'autre qui fait...
01:01:39Mais voilà, c'est vraiment de l'ordre du détail.
01:01:41Je trouve que c'est une bonne adaptation des Trois Mousquetaires,
01:01:43honnêtement, qui se revient sans aucun déplaisir.
01:01:45Elle est en deux parties,
01:01:47ce qui fait que l'histoire a le temps d'être posée,
01:01:49puis c'est une belle version en couleurs,
01:01:51comme on a dit, si on aime ce côté un peu classique
01:01:53de ces films-là, je trouve que ça passe très bien.
01:01:55Ouais, ouais, puis non, je te dis,
01:01:57c'est vraiment le film qui passait...
01:01:59C'est la version que j'ai le plus vue gamin, quoi.
01:02:01Ces deux films-là.
01:02:03Mais pareil, après, je les ai redécouverts des années plus tard.
01:02:05Mais je ne savais pas que c'était Gérard Barret, à l'époque.
01:02:07C'était un acteur...
01:02:09C'était d'Artagnan.
01:02:11Ce n'était pas l'acteur qui faisait d'Artagnan.
01:02:15Alors, Gérard Barret, tu as envie de parler d'autres films de lui ?
01:02:17Malheureusement, Gérard Barret,
01:02:19je n'ai pas vu tous ses films,
01:02:21et il me manque
01:02:23deux gros morceaux
01:02:25que je n'ai pas réussi à voir
01:02:27pour l'émission,
01:02:29et que je vais voir, parce que je veux les voir,
01:02:31parce que même en passant par l'émission,
01:02:33j'ai très envie de les voir,
01:02:35parce que c'est un acteur que j'ai vraiment appris à apprécier
01:02:37il y a quelques années déjà,
01:02:39mais là, de plus en plus, j'ai envie de tout voir.
01:02:41Et il a fait notamment Surcouf,
01:02:43et tu parleras un peu plus tard,
01:02:45parce que je crois que tu l'as vu.
01:02:47Et puis Scaramouche,
01:02:49une autre version de Scaramouche que je n'ai malheureusement pas vue,
01:02:51mais qui a l'air assez mythique.
01:02:53Impossible à trouver, je l'ai cherché partout.
01:02:55Je n'ai pas réussi à la mettre la main dessus,
01:02:57mais ça viendra, je pense que c'est un film
01:02:59que l'on trouvera.
01:03:01Mais oui, alors évidemment,
01:03:03outre les deux mousquetaires
01:03:05qu'il a fait avec Roald D'Artagnan,
01:03:07le Chevalier de Pardaillan
01:03:09et sa suite Arnie Pardaillan.
01:03:11Je préfère la suite au premier.
01:03:13Eh bien, je ne suis pas loin d'être ton
01:03:15d'avis, parce que
01:03:17il y a un côté, je l'avais trouvé
01:03:19plus beau.
01:03:21Plus assumé, j'ai trouvé.
01:03:23Le premier, il est bien, attention,
01:03:25on retrouve le personnage. Alors pour ceux qui ne connaîtraient pas,
01:03:27en gros...
01:03:37Le Chevalier de Pardaillan,
01:03:39en gros, son passé, on s'en fout.
01:03:41Qui il est, on s'en fout.
01:03:43Ses problèmes de la vie, ses traumatismes aux enfants,
01:03:45on s'en fout. C'est un gars qui est là,
01:03:47qui est un chevalier au grand cœur,
01:03:49qui défend la veuve et l'orphelin
01:03:51et qui a un côté séducteur.
01:03:53On disait un peu James Bond et tout ça.
01:03:55Énorme queutard, le Pardaillan.
01:03:57Un peu comme D'Artagnan, mais gros queutard.
01:03:59Je crois que la première scène,
01:04:01il est avec la femme de l'aubergine.
01:04:03Il y a un truc un peu comme ça.
01:04:05D'ailleurs, je pense que...
01:04:07Les Pardaillans, c'était un truc de livre,
01:04:09ça a été adapté et tout. Il y a des inspirations.
01:04:11Je ne sais pas à quel point, mais je pense que
01:04:13Pardaillan, D'Artagnan,
01:04:15ils ont enfin un lien direct.
01:04:17Après, je ne sais pas comment c'est dans l'œuvre littéraire.
01:04:19Mais bon, grosso modo, je veux dire,
01:04:21ce n'est pas un personnage qu'on va surdévelopper.
01:04:23C'est un gars qui est justement un peu James Bond.
01:04:25C'est-à-dire qu'il prend le truc un peu au second degré
01:04:27avec une certaine distance.
01:04:29Ce n'est pas le gars qui est pris par l'émotion
01:04:31de la gravité des situations.
01:04:33Et le premier, il est bien, mais il est encore
01:04:35un petit peu timide. Dans le deuxième,
01:04:37je trouve qu'il y va à fond. Dans le deuxième,
01:04:39il se lâche. Il n'en a, entre guillemets,
01:04:41rien à insérer de rien. Justement,
01:04:43c'est un de ces films où il ne tue pas les gens.
01:04:45C'est un personnage qui ne tue pas les gens,
01:04:47mais je me moque des gens, je les fais tomber.
01:04:51Le premier est bien,
01:04:53mais le deuxième, je trouve qu'il se lâche complètement.
01:04:55Vraiment, dans l'intrigue.
01:04:57Et c'est aussi fait avec un certain rythme.
01:05:01C'est fait avec un certain rythme
01:05:03qui fait que ça ne se relâche jamais totalement.
01:05:05Il y a toujours un petit truc qui se passe.
01:05:09Et non, bref. Surtout le deuxième,
01:05:11je le trouve...
01:05:13Oui, oui.
01:05:15Je n'ai pas grand-chose à rajouter.
01:05:17C'est des gros classiques.
01:05:19Comme tu dis, j'aime bien ce côté
01:05:21où il humilie les gens avec élégance.
01:05:23Et puis, tu sens qu'il y a ce côté aussi...
01:05:25Le personnage
01:05:27n'a pas de...
01:05:29Il y a ce côté ni-dios, ni-maître.
01:05:33Je vais vraiment avec mon cheval
01:05:35là où j'ai envie d'aller.
01:05:37Et si je juge cette situation...
01:05:39Il y a le côté chevalier errant.
01:05:41Qui est une figure
01:05:43qui est quand même très intéressante
01:05:45et assez emblématique.
01:05:47Parce que c'est vraiment le libre-arbitre,
01:05:49l'aventure indépendante, le truc.
01:05:51Et j'aime bien ça.
01:05:53Il n'est pas au service du...
01:05:55On en parlait souvent.
01:05:57J'ai re-cité encore le cinéma de Hong Kong.
01:06:03Il ne se met pas forcément au service
01:06:05du roi.
01:06:07Il se met au service de la justice
01:06:09pour être juste.
01:06:11Il y a un truc un peu comme ça.
01:06:13Et ça, je trouve le personnage intéressant.
01:06:15Et finalement, oui, assez bondien.
01:06:17Parce qu'il y a ce côté un peu comme ça.
01:06:19Le côté un peu indépendant, individuel.
01:06:21Et romantique.
01:06:23Et libre, en fait.
01:06:25Et ce que représentait un peu James Bond aussi.
01:06:27C'est un peu le James Bond du KPDP.
01:06:29Le chevalier de part d'ailleurs.
01:06:31Avec un acteur, comme j'ai dit,
01:06:33qui aurait très bien pu interpréter
01:06:35un James Bond s'il n'avait pas été français.
01:06:37Le type de visage qu'il a est vraiment...
01:06:39Et là, le rôle, il est taillé pour lui.
01:06:41Le côté beau gosse, comme ça, jeune,
01:06:43bondissant, ça lui va à merveille.
01:06:45Honnêtement.
01:06:47Moi, je n'ai pas encore vu...
01:06:49Il faut vraiment que je me rattrape
01:06:51sur Kouf et l'autre.
01:06:55C'est peut-être le plus emblématique
01:06:57qu'il ait fait.
01:06:59D'Artagnan, il s'efface à la rigueur
01:07:01un petit peu derrière le rôle encore.
01:07:03Même s'il apporte son identité.
01:07:05Il apporte sa touche
01:07:07et son style personnel
01:07:09comme pouvait l'apporter Jean Marais dans ses autres films.
01:07:11Là, on sent que c'est son truc à lui.
01:07:13Je dirais que c'est le film
01:07:15qui a été fait pour lui, presque plus que lui
01:07:17qui a été mis dans un personnage.
01:07:19Tout à fait, ils l'ont brodé
01:07:21autour de sa personnalité.
01:07:23Il y a un truc un peu comme ça, effectivement.
01:07:25Hardy-Pardaillon, c'est le deuxième en 1964.
01:07:27Moi, je le trouve incroyable.
01:07:29Vous pouvez regarder le deux sans regarder le premier.
01:07:31Regardez-le aussi, ne vous en faites pas.
01:07:33Comme si c'était encore plus assumé.
01:07:35Vraiment,
01:07:37on se lâche
01:07:39dans l'idée qu'on avait.
01:07:41Comme tu as dit, il y a beaucoup de scènes
01:07:43où
01:07:47c'est dans le deux où ils affrontent
01:07:49beaucoup de soldats en même temps
01:07:51et ils tombent dans des tonneaux
01:07:53dans l'eau, dans des trucs.
01:07:55C'est dans le deux, je crois,
01:07:57où il y a ce côté-là.
01:07:59Les deux se ressemblent un peu à ce niveau-là.
01:08:01Dans le deux,
01:08:03il y a la blague récurrente de faire tomber
01:08:05celui que tu as dit tout à l'heure.
01:08:07Oui, Guy Delors.
01:08:09Il le fait tomber dans l'eau plusieurs fois.
01:08:11C'est une des blagues récurrentes.
01:08:13Je vois que lui, ça va nager.
01:08:15Oui, tout à fait.
01:08:17Oui, c'est
01:08:19un film
01:08:21qui est vraiment...
01:08:23Je pense que c'est le film
01:08:25qu'il faut voir si vous voulez rentrer
01:08:27dans la figure de Gérard Barret
01:08:29qui incarnait
01:08:31une de ces figures du Cap et des Pets.
01:08:33Je pense que c'est le film emblématique.
01:08:35La saga, parce qu'il y en a deux.
01:08:37C'est les deux films à voir.
01:08:39Il y a tout son personnage.
01:08:41Ce sont des films anti-2024,
01:08:43c'est-à-dire qu'on ne voit pas développer
01:08:45l'enfance, pourquoi, du comment,
01:08:47de son trauma, pourquoi il se bat avec l'épée
01:08:49avec la main droite et la main gauche,
01:08:51pourquoi ce type d'épée plutôt que l'autre,
01:08:53et pourquoi ce costume plutôt que l'autre.
01:08:55Il n'y a pas tout ça qui est développé là-dedans.
01:08:57Il n'y a pas la James Bond et tout ça.
01:08:59C'est une fonction, j'ai envie de dire,
01:09:01mais qui passe à merveille dans le film.
01:09:03Franchement, c'est hyper plaisant.
01:09:05Oui, c'est un type de revue, tout à fait.
01:09:07Moi, je suis d'accord,
01:09:09je n'ai pas trop de trucs à dire
01:09:11à ceux de plus parce que,
01:09:13à peine à part le fait qu'il faut absolument
01:09:15les voir si vous voulez découvrir cet acteur,
01:09:17c'est surtout ça.
01:09:19Tu voulais qu'on évoque
01:09:21Surcouf, le tigre des sept mers,
01:09:23et le deuxième, il s'appelle comment déjà ?
01:09:25Alors, je ne sais plus.
01:09:27Je ne sais plus de l'océan indien.
01:09:29Comment il s'appelle ?
01:09:31Il s'appelle Teneur sur l'océan indien.
01:09:33C'est alléchant, en tout cas.
01:09:35Oui, c'est pas mal.
01:09:37Alors, cette fois-ci, justement,
01:09:39on parlait du film de cape et d'épée.
01:09:41Là, on va aller du côté du film de pirate.
01:09:43Alors, à la française, c'est donc un français,
01:09:45on le qualifie de corsaire dans le premier film.
01:09:47C'est donc un français
01:09:49qui va casser la gueule au bateau anglais.
01:09:51C'est bien, déjà.
01:09:53Ça commence bien, en tout cas.
01:09:55C'est bien, ça. Il faut taper les anglais.
01:09:57C'est bien, le hooligan.
01:09:59Non, mais ce que je veux dire par là,
01:10:01c'est que c'est vraiment quelque chose de français.
01:10:03Et puis, on a vu tellement de films anglo-saxons
01:10:05qui racontent d'autres choses.
01:10:07De temps en temps, c'est aussi bien
01:10:09que certains racontent leur version.
01:10:11Par rapport à Pardaïan, alors là,
01:10:13il fait un personnage beaucoup plus sérieux,
01:10:15beaucoup plus premier degré,
01:10:17d'une certaine manière.
01:10:19C'est beaucoup plus le capitaine droit,
01:10:21qui ne lâche pas.
01:10:23Il y a une réplique que j'ai déjà entendue ailleurs,
01:10:25mais par exemple, à un moment donné,
01:10:27il rencontre un anglais
01:10:29dans un truc de gradé.
01:10:31Et puis, l'anglais, il lui fait
01:10:33« Vous, vous, les français,
01:10:35vous vous battez que pour l'argent,
01:10:37alors que nous, on se bat pour l'honneur. »
01:10:39Et puis, lui, il lui répond « On se bat toujours
01:10:41pour obtenir ce qu'on n'a pas. »
01:10:43Oui, la fameuse.
01:10:45On l'a déjà entendue,
01:10:47mais c'est pour donner le type de personnage.
01:10:49C'est un gars qui est beaucoup moins, justement,
01:10:51en Pardaïan, c'est vraiment le héros qui prend tout à la légère.
01:10:53Lui, c'est vraiment le héros
01:10:55très à fond,
01:10:57qui est à fond dans les émotions de son truc.
01:10:59Très traditionnel.
01:11:01Oui, voilà.
01:11:03S'il faut combattre les anglais, il est à fond dedans.
01:11:05S'il faut aimer, il est à fond dedans.
01:11:07Et donc, du coup, c'est aussi un film
01:11:09dans lequel on va avoir
01:11:11des scènes de « piraterie ».
01:11:13Je dis piraterie dans le sens des bateaux qui se tirent dessus,
01:11:15des canons, des abordages et tout ça.
01:11:17Alors, le film a deux ou trois passages,
01:11:19deux ou trois connexions de plan à plan
01:11:21qui sont un peu chelous, très honnêtement,
01:11:23si on rentre dans les détails.
01:11:25Mais franchement, c'est pas dégueulasse non fait.
01:11:27Après, tu compares peut-être à quel film américain
01:11:29à la même époque et tout ça.
01:11:31Moi, je suis assez mauvais pour les époques.
01:11:33Mais globalement, je trouve que le film se tient bien
01:11:35et il se laisse regarder.
01:11:37Alors, comme il est un petit peu plus premier degré,
01:11:39j'ai un petit peu moins croché que justement
01:11:41les Pardaïans qui m'ont vraiment
01:11:43fait « poum » dans la tête.
01:11:45Mais ça reste intéressant.
01:11:47Après, comme j'ai dit, c'est un film
01:11:49un petit peu plus différent.
01:11:51Là, on est quand même plus « dans l'armée »
01:11:53parce que c'est un capitaine,
01:11:55il a des hommes et tout ça.
01:11:57On est plus dans la notion « film de pirate » et compagnie.
01:11:59Mais justement, on parlait de cette variante-là
01:12:01et ça n'empêche pas que le film
01:12:03va avoir ses scènes de fight, etc.
01:12:05Je dirais options en plus,
01:12:07scènes de bateaux
01:12:09et situations géographiques
01:12:11et ennemies un petit peu différentes
01:12:13que par rapport à d'autres films.
01:12:15Est-ce que c'est conseillé ?
01:12:17Oui.
01:12:19Là, par contre, si tu me demandes
01:12:21si je préfère le premier ou le deuxième,
01:12:23je ne pourrais pas te répondre
01:12:25parce qu'ils m'ont paru être similaires
01:12:27dans le genre d'approche.
01:12:29Peut-être voir le premier avant le deuxième
01:12:31parce qu'il y a des personnages qui reviennent
01:12:33et puis il y a une évolution, une continuation de l'histoire
01:12:35des relations avec certains personnages.
01:12:37C'est plutôt conseillé.
01:12:39Mais du coup, j'ai vu que c'était une coproduction
01:12:41et que le réalisateur était italien
01:12:43et qu'il y avait un réalisateur américain ou anglais
01:12:45qui l'avait réalisé.
01:12:47J'ai pas l'impression qu'il ait été tourné en français.
01:12:49Alors, déjà, petite chose.
01:12:51C'est un film français,
01:12:53mais c'est une coproduction ou un truc comme ça.
01:12:55Mais déjà, même les Pardaillons sont des coproductions.
01:12:57Oui, oui.
01:12:59Mais là, j'ai vu quelques extraits
01:13:01et il me semblait que c'était pas tourné en français.
01:13:03J'avais l'impression que c'était redoublé
01:13:05et que même lui,
01:13:07lui ne tournait pas en français.
01:13:09C'est un film franco-italo-espagnol
01:13:11et il est réalisé par Sergio Bergonzelli
01:13:13et Roy Roland.
01:13:15En effet.
01:13:17Est-ce qu'on nous donne une langue de tournage ?
01:13:19J'ai pas fait attention à ça.
01:13:21J'ai pas eu l'impression.
01:13:23Mais tu sais, c'était un peu comme si c'était une grosse production européenne
01:13:25de luxe où chacun parle un peu sa langue
01:13:27et puis c'est tout redoublé après.
01:13:29Je pense qu'il y a un peu ce côté-là.
01:13:31C'est plus un film à l'européenne.
01:13:33J'ai l'impression qu'un film purement,
01:13:35on va sur la mer.
01:13:37Dans le mode de production,
01:13:39on part de la Terre de France,
01:13:41on va vraiment au-delà.
01:13:43C'est pour ça que je dis que dans le goût,
01:13:45il m'a paru un peu différent que par Dayan,
01:13:47mais globalement, le film de KPDP qu'on a cité tout à l'heure
01:13:49qui était aussi souvent des coprotes,
01:13:51il y a un petit peu moins ce goût-là,
01:13:53il y a plus le goût film de pirate.
01:13:55Mais ça reste quand même tout à fait regardable.
01:13:57Alors est-ce que du coup,
01:13:59ça n'en fait pas un film français ?
01:14:01C'est vrai que le fait qu'il soit réalisé
01:14:03par d'autres choses que des français,
01:14:05qui sont d'autres origines,
01:14:07font qu'on pourrait considérer ce film
01:14:09comme pas trop français, on va dire.
01:14:11Il y a du français,
01:14:13mais ce n'est peut-être pas un film français.
01:14:15Après, je laisse chacun choisir ce qu'il veut.
01:14:17Oui, après, si ça parle d'une grande figure
01:14:19d'un roman français
01:14:21avec un acteur français qui porte ça
01:14:23et que ça se passe en France
01:14:25et que c'est un film européen,
01:14:27une coprote, ça, ça va.
01:14:29Il y a beaucoup d'éléments.
01:14:31Mais je sens plus un film européen,
01:14:33une espèce de coprote européenne
01:14:35qui va justement au-delà
01:14:37de la France profonde,
01:14:39des terres de campagne.
01:14:41Là, on est vraiment sur merde,
01:14:43après ce que tu dis.
01:14:45Je suis intrigué, j'ai hâte de les voir.
01:14:47D'après ce que je vois là,
01:14:49je suis sur Wiki, je ne vais pas aller chercher
01:14:51les médias à 14h, on nous met bien
01:14:53que le titre original, c'est en italien
01:14:55L'eroe dei sette mari,
01:14:57le héros de cette mer.
01:14:59En français, c'est le tigre.
01:15:01L'angle de tournage, on me met anglais.
01:15:05A chacun de choisir.
01:15:07C'est pour ça que je dis,
01:15:09c'est peut-être pas un pur film français.
01:15:11On va parler d'un autre film après
01:15:13qui pour moi n'est pas un film français.
01:15:15Même s'il y a du français dedans.
01:15:17Après, chacun fait ce qu'il veut.
01:15:19Oui, c'est ça.
01:15:21Ça me semblait plus être
01:15:23presque un film européen.
01:15:25Les Italiens avaient cette dimension,
01:15:27je trouvais,
01:15:29à réaliser des choses avec une identité européenne.
01:15:31Du fait qu'ils allaient tourner en Espagne,
01:15:33avec des acteurs allemands,
01:15:35français, anglais.
01:15:37Ils avaient cette capacité à réunir
01:15:39un peu tout le continent.
01:15:41Les Italiens, beaucoup plus que les Français.
01:15:43Un peu comme on dirait en Antiquité,
01:15:45mais d'une autre manière.
01:15:47Tout à fait.
01:15:49Belle vanne et belle conclusion
01:15:51pour ce chapitre.
01:15:53J'ai hâte de le voir.
01:15:55Tu peux le regarder sans doute.
01:15:57Ça passe bien.
01:15:59Par exemple, on parlait de la légèreté,
01:16:01du côté comique.
01:16:03Quand on était chez Jean-Marais,
01:16:05de ce côté un peu distance,
01:16:07là, c'est plus premier degré.
01:16:09C'est ce qui me semblait dans le ton aussi.
01:16:11C'est pour ça que j'ai dit,
01:16:13plus premier degré, plus à fond dans ce qu'il fait.
01:16:15J'en rigole pas, j'ai des anglais à casser.
01:16:17Peut-être un peu moins français dans l'esprit.
01:16:19Un peu moins léger.
01:16:21Il n'empêche qu'encore une fois,
01:16:23le monsieur n'est pas dégueulassement beau gosse.
01:16:25Ça lui va bien, hélas.
01:16:27Grand charisme, très grand charisme.
01:16:29Et pas mauvais acteur du tout.
01:16:31Très bon acteur.
01:16:33Tu vois que le gang l'ont mis dans les rôles qu'il fallait.
01:16:35C'est pas juste un beau gosse qui fait des...
01:16:37Non, pas du tout.
01:16:39C'est un bon acteur et un mec très charismatique.
01:16:41Et très physique.
01:16:43Ce qui nous intéresse beaucoup dans ce type de rôle.
01:16:45Et qui est capable d'interpréter et d'incarner
01:16:47un héros et un chevalier.
01:16:49C'est parfait.
01:16:51Est-ce que tu as envie de citer...
01:16:53Parce que là, on a cité les figures qu'on voulait, il me semble.
01:16:55Est-ce que maintenant, on part plutôt sur certains films
01:16:57qui peuvent avoir des grosses figures,
01:16:59évidemment, des grands acteurs dedans.
01:17:01Mais plus pour parler un peu de différents films
01:17:03sans être attaché forcément à un thème.
01:17:05Par exemple, il y en a un qui est assez intéressant.
01:17:07Cadet Roussel.
01:17:09Oui, je ne l'ai pas cité, Cadet Roussel.
01:17:111954. Il est assez intéressant, ce film.
01:17:13Parce que, en fait, c'est un personnage...
01:17:15En fait, c'est Forrest Gump.
01:17:17C'est Forrest Gump dans le film de KPDP français.
01:17:19C'est le mec qui se fait un peu balader
01:17:21un peu à gauche, à droite.
01:17:23Qui subit la vie plus qu'autre chose,
01:17:25j'ai envie de dire.
01:17:27Et qui va se retrouver à fréquenter
01:17:29des figures historiques.
01:17:31Qui va se retrouver à...
01:17:33Voilà.
01:17:35À être baladé, à se retrouver sur une bataille,
01:17:37à mener une bataille à la victoire
01:17:39alors qu'il n'était pas censé être là.
01:17:41Qui va être un peu perdu.
01:17:43Qui va avoir une petite chanson à lui.
01:17:45C'est vraiment Forrest Gump français de 1954.
01:17:47Il subit la vie,
01:17:49il est touché par la grâce.
01:17:51Dieu l'accompagne quelque part dans son périple.
01:17:53Il a toujours un peu de chance.
01:17:55Là, du coup, c'est une version
01:17:57plus...
01:17:59Plus comique, presque.
01:18:01Pas parodique.
01:18:03Mais plus...
01:18:05C'est un personnage plutôt
01:18:07du quotidien. C'est pas le chevalier
01:18:09preux et vaillant
01:18:11qu'on a cité.
01:18:13Je me souviens plus du nom de l'acteur qui joue au rôle.
01:18:15Décidément, j'ai tout oublié ce soir.
01:18:17En tout cas, il y a Bourvil qui l'accompagne.
01:18:19Je crois.
01:18:21C'est un film d'André Nebel aussi, je crois.
01:18:25Effectivement, tu as raison, je ne l'ai pas cité.
01:18:27Ce film,
01:18:29mais c'est un film
01:18:31assez important et qui se passe,
01:18:33je crois,
01:18:35avant ou après
01:18:37la Révolution.
01:18:39Ça se passe pendant l'époque Napoléonienne.
01:18:41Parce qu'il croise Napoléonienne.
01:18:43Ça finit par
01:18:45Austerlitz.
01:18:47Oui, c'est vrai.
01:18:49Tout à fait.
01:18:51C'est aussi André Nebel.
01:18:53Il y a une vanne que j'aime beaucoup vers la fin.
01:18:55Il dit
01:18:57la guerre est une affaire trop sérieuse
01:18:59pour la confier au peuple.
01:19:01Et t'as Bourvil derrière qui fait
01:19:03pourvu que ça dure.
01:19:05En fait, on sait que ça ne durera pas.
01:19:07Ce dialogue, je l'ai trouvé impeccable.
01:19:09Il disait beaucoup de choses sur les événements d'après.
01:19:11J'ai trouvé ça super beau.
01:19:13Globalement, j'avais plutôt bien apprécié.
01:19:15Ce n'était pas celui qui m'avait pétarqué
01:19:17parce qu'il me manque cette dimension purement
01:19:19chevaleresque et héroïque.
01:19:21Je suis moins fan du côté
01:19:23un peu comique de ce type de film-là.
01:19:25Mais c'est un super film quand même.
01:19:27C'est un film très important qui me rappelle un peu
01:19:29Fanfant la Tulipe d'ailleurs.
01:19:31Même si ça n'a rien à voir,
01:19:33mais j'ai parlé de Forrest Gump
01:19:35d'une certaine manière aussi un peu
01:19:37partout et n'importe quoi.
01:19:39Il fait aussi un peu penser à Bénure.
01:19:41Le gars qui devient esclave,
01:19:43qui a une bagarre, qui finit fils d'un Romain.
01:19:45Je ne sais pas quoi.
01:19:47Le gars qui se retrouve dans des situations
01:19:49qu'il n'a pas prévues, qui évoluent.
01:19:51Mais de manière positive.
01:19:53Quand tu disais toucher par lui
01:19:55ou je ne sais pas quoi.
01:19:57C'est de manière positive.
01:19:59C'est très léger.
01:20:01Moi, je pense que c'est une chose
01:20:03qui correspond à l'après-révolution.
01:20:05C'est-à-dire à l'avènement de la République
01:20:07où tu t'intéresses justement.
01:20:09On a un peu coupé ce cordon
01:20:11avec l'espèce de flamboyance
01:20:13du Moyen-Âge, de la féodalité.
01:20:15Donc, on revient peut-être
01:20:17à un français plus moyen.
01:20:19Une aventure plus à taille humaine
01:20:21avec cette nouvelle épopée
01:20:23qui est la République
01:20:25et la Révolution.
01:20:27Je trouvais que ces films, par contre,
01:20:29arrivaient à critiquer énormément
01:20:31la Révolution et la République.
01:20:33Il y avait un truc un peu comme ça
01:20:35dans les films.
01:20:37Il y avait un truc un peu comme ça
01:20:39dans certains films
01:20:41qui se situent à cette époque-là.
01:20:43C'était beaucoup plus facile
01:20:45de s'en moquer à une certaine époque.
01:20:47Et là, je trouve que ça ne le fait pas mal.
01:20:49Ça le fait avec sa vise juste.
01:20:51C'est assez bien fait.
01:20:53Mais effectivement,
01:20:55un film aussi important...
01:20:57En ce qui me concerne,
01:20:59c'est plus un film intéressant
01:21:01qu'un film que j'ai vraiment surkiffé.
01:21:03Mais ça reste un film
01:21:05bien.
01:21:07Et d'ailleurs,
01:21:09quand je parlais de ce côté
01:21:11conte de fées, distanciation comique,
01:21:13c'est presque l'incarnation de ça.
01:21:15Est-ce qu'on part peut-être,
01:21:17si tu es d'accord,
01:21:19je l'ai fait un peu dans le désordre
01:21:21en fonction de ce que j'ai sous les yeux,
01:21:23mais un que j'adore et que je surkiffe,
01:21:25La Tulipe Noire.
01:21:27Ah oui, La Tulipe Noire.
01:21:29Pas revu, pas revu.
01:21:31Je n'ai pas eu le temps de le revoir.
01:21:33C'est un film qui passait à la télé souvent.
01:21:35Dans mon souvenir,
01:21:37qui était assez beau.
01:21:41Et je crois d'ailleurs que c'est le réalisateur
01:21:43de Fanfan la Tulipe,
01:21:45C'est Christian Jacques qui l'a réalisé.
01:21:47Je n'ai plus le truc sous les yeux.
01:21:49Donc monsieur aurait fallu Tulipe.
01:21:51Je vais vérifier.
01:21:53La Tulipe Noire, officiellement,
01:21:55c'est le titre d'un roman d'Alexandre Dumas.
01:21:57Donc ça s'inspire d'Alexandre Dumas.
01:21:59Sauf que le roman d'Alexandre Dumas n'a rien à voir.
01:22:01Ce qui est intéressant dans ce film,
01:22:03et j'en reparlerai prochainement,
01:22:05je vous le promets,
01:22:07c'est qu'en fait, il se joue
01:22:09de l'image du
01:22:11du vengeur masqué
01:22:13qui défend le peuple.
01:22:15Il joue là-dessus.
01:22:17Zorro et compagnie.
01:22:19Alain Delon, Tulipe Noire, Zorro et compagnie.
01:22:21Je dis ça, je dis rien.
01:22:23Il se joue en fait de l'image populaire
01:22:25parce que c'est un truc qui arrive souvent.
01:22:27Il y avait des bandits
01:22:29qui volaient,
01:22:31entre autres, souvent ceux qui étaient au pouvoir
01:22:33qui n'étaient peut-être pas très sympas.
01:22:35C'est devenu un peu des héros mythiques
01:22:37en mode, ils embêtaient le pouvoir
01:22:39et ils donnaient l'argent au peuple,
01:22:41des robins, des bois et compagnie.
01:22:43Alors que très souvent, dans la réalité,
01:22:45c'était juste des voleurs qui pissaient tout.
01:22:47Et dans ce film, justement,
01:22:49on commence par présenter un Zorro à la française,
01:22:51on va dire,
01:22:53et on découvre en fait
01:22:55qu'il n'en a rien à secouer du peuple.
01:22:57Il fait ça juste pour son plaisir.
01:22:59Et justement, il appelle son frère jumeau
01:23:01parce qu'il a une balafre.
01:23:03C'est Alain Delon, il a une balafre.
01:23:05Il dit, écoute, pour telle soirée,
01:23:07il faut que tu me remplaces
01:23:09parce que sinon, on va voir que j'ai une balafre
01:23:11et on va découvrir que je suis la Tulipe Noire.
01:23:13Donc tu me remplaces le temps que la balafre revienne
01:23:15et puis c'est bon.
01:23:17Puis son frère, qui ne savait pas qu'il était la Tulipe Noire,
01:23:19il va dire, c'est trop génial,
01:23:21tu es la Tulipe Noire,
01:23:23tu es trop mon héros,
01:23:25ce qui est génial, c'est qu'on a ce frère
01:23:27qui n'est pas héroïque,
01:23:29qui n'est pas quelqu'un
01:23:31qui se cache sous un masque
01:23:33pour combattre les vilains pas beaux,
01:23:35qui en fait va être pris de l'idéal fictif,
01:23:37donc l'idéal fictif
01:23:39que son frère a fait croire
01:23:41et il va,
01:23:43comment dire,
01:23:45il va incarner ce héros
01:23:47sans être le héros masqué,
01:23:49et puis il va faire l'acte héroïque quand même.
01:23:51Le reste vague,
01:23:53c'est un film, c'est une pépite,
01:23:55j'adore ce film, il est incroyable.
01:23:57Surtout qu'en plus, quand je l'ai vu,
01:23:59je ne m'attendais pas du tout à ça,
01:24:01d'après ce qui était écrit dans le résumé.
01:24:03C'est un de ces films où justement,
01:24:05les combats sont très sur l'esquive et tout ça,
01:24:07mais franchement,
01:24:09je le trouve magnifique.
01:24:11Il y a une scène justement,
01:24:13quand le frère lui dit,
01:24:15qu'est-ce que tu vas faire mon frère pour empêcher ça ?
01:24:17Il fait, je vais faire sauter le pont
01:24:19pour que l'armée ne puisse pas arriver,
01:24:21et en fait, lui après,
01:24:23il va se dire, qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
01:24:25Il faut que j'aille faire sauter le pont,
01:24:27il faut que j'aille faire ci.
01:24:29Pour moi, à vie personnelle,
01:24:31c'est un de mes préférés.
01:24:33C'est incroyable, chef d'oeuvre,
01:24:35tout ce que vous voulez.
01:24:37Pourtant de base, je ne suis pas son plus grand fan,
01:24:39c'est pas que je le déteste,
01:24:41mais là pour moi, ce film,
01:24:43La Tulipe Noire, j'adore.
01:24:45Il m'a donné envie de le revoir,
01:24:47donc c'est très bien.
01:24:49Si j'ai réussi à faire ça,
01:24:51c'est déjà ça de réussi.
01:24:53Pas revu depuis gamin,
01:24:55mais des bons souvenirs d'avant,
01:24:57quand j'étais gamin, ça passait à la télé aussi souvent.
01:24:59Alors pour la petite histoire,
01:25:01c'est aussi une production franco-italo-espagnole.
01:25:03Evidemment.
01:25:05Et c'est réalisé par Christian Jacques.
01:25:07Tout à fait, maintenant que je le réalise.
01:25:09C'est juste pour confirmer.
01:25:11Donc lui, il aime bien faire des tulipes.
01:25:13Les tulipes et les KPDP, c'est son truc.
01:25:15C'est un fleuriste.
01:25:17C'est un fleuriste du KPDP.
01:25:19On a déjà eu un type d'émission.
01:25:21Ça pour moi, c'est très, très, très bon.
01:25:23Je suis désolé,
01:25:25mais c'est un de mes préférés.
01:25:27C'est un de mes chouchous.
01:25:29Donc j'insiste.
01:25:31On pourrait partir sur un autre,
01:25:33qui est à 1962.
01:25:35On reprend Belmondo pour Cartouche.
01:25:37Ouais, pareil.
01:25:39Cartouche, un film que j'ai vu gamin,
01:25:41mais que je n'ai pas pu revoir pour l'émission,
01:25:43parce que je n'ai pas eu le temps.
01:25:45J'ai passé énormément.
01:25:47C'est De Broca qui l'a fait.
01:25:49Pareil, c'est des films que je vois
01:25:51voir des gamins en famille.
01:25:53Mais il faut vraiment que je leur mette aussi.
01:25:55Je ne pourrais pas en dire plus,
01:25:57mais j'ai super bons souvenirs.
01:25:59Des films assez longs, je crois,
01:26:01Tulipes Noires et Cartouche.
01:26:03Ça a duré au moins deux heures.
01:26:05Tulipes Noires, 1h40.
01:26:07Je pensais que ça durait plus longtemps.
01:26:09Mais en tout cas,
01:26:11c'est des films qui, dans mon souvenir,
01:26:13c'était beaucoup plus...
01:26:15Par rapport à tout ce dont on a parlé,
01:26:17c'était des films
01:26:19avec beaucoup plus d'argent.
01:26:21Il y avait un truc un peu plus gros.
01:26:23Oui.
01:26:25Je pense que Cartouche donne au moins...
01:26:27Enfin, peut-être qu'on se trompe,
01:26:29mais c'est l'impression qu'on en a.
01:26:31Dans mon souvenir, il y avait un côté comme ça.
01:26:33C'est peut-être moins brut de décoffrage
01:26:35que ce qu'on a cité auparavant.
01:26:37Il y a un côté presque trop beau.
01:26:39Il y a un truc un peu comme ça.
01:26:41C'est un film un peu comme ça,
01:26:43super bien produit.
01:26:45Je ne dis pas que les autres étaient mal produits.
01:26:47Je dis juste que là, l'accent était vraiment
01:26:49sur la mise en forme.
01:26:51C'est des films qui présentent bien.
01:26:53Après, ce que je trouve étrange,
01:26:55c'est que Belmondo, qui est justement
01:26:57un acteur très physique,
01:26:59il n'a pas fait plus de films de ce genre-là.
01:27:01Il en a fait.
01:27:03Je crois que c'était un téléfilm.
01:27:05Tu as cité d'autres trucs.
01:27:07Alors que c'est un acteur connu
01:27:09pour son physique, pour la physicalité
01:27:11de ses rôles, qu'il n'ait pas été plus
01:27:13dans un genre comme ça, qui est un peu
01:27:15le genre physique par excellence.
01:27:17Je crois qu'il est arrivé à une époque,
01:27:19c'était peut-être trop tard aussi.
01:27:21C'est 1962, parce que j'ai la cartouche.
01:27:23Je ne sais pas.
01:27:25Peut-être qu'il n'a pas...
01:27:27C'est bizarre.
01:27:29Je ne me l'explique pas trop,
01:27:31mais j'ai l'impression
01:27:33qu'il s'est dirigé vers des films
01:27:35plus contemporains.
01:27:37Oui, il aurait pu faire d'autres films
01:27:39de KPDP, mais est-ce que
01:27:41ce n'est pas plus un acteur
01:27:43qui porte le héros contemporain ?
01:27:45Je ne sais pas.
01:27:47J'ai trouvé que voir Belmondo dans un personnage
01:27:49en costume, c'est Belmondo.
01:27:51Il fait du Belmondo.
01:27:53On aime bien ce Belmondo.
01:27:55Il donne quelque chose
01:27:57à un personnage en costume.
01:27:59Il lui donne un petit quelque chose.
01:28:01Franchement.
01:28:03Pareil, il faut que je le revoie.
01:28:05Après, cartouche,
01:28:07j'ai envie de dire...
01:28:09Je ne vais pas dire que c'est Zorro qui a inventé tout ça,
01:28:11mais il y a aussi ce côté bandit qui laisse une marque.
01:28:13Cette fois-ci, c'est un C, plutôt qu'un Z.
01:28:15On retrouve encore une fois ce côté-là,
01:28:17sans le masque, évidemment.
01:28:19Mais c'est vrai que je l'ai vu
01:28:21il y a longtemps aussi.
01:28:23Tout ça, c'est les années 60, c'est ça ?
01:28:25Oui, 1962.
01:28:27Tulipe Noire, c'est 1964.
01:28:29On est vraiment au début
01:28:31des années 60, en fait.
01:28:33Encore dans l'âge d'or, quoi.
01:28:35C'est vrai que c'est important.
01:28:37C'est des films à revoir.
01:28:39C'est vraiment des films qu'il faut que je revoie.
01:28:41On va passer à un autre film
01:28:43de 1975, beaucoup plus tardif.
01:28:45C'est celui-là,
01:28:47parce que tu me l'as émis dans la liste.
01:28:49Zorro d'Alain Delon.
01:28:51Pour moi, je ne vais pas te mentir,
01:28:53c'est réalisé par Ducio Tessa,
01:28:55le réalisateur de Un pistolet de Ringo,
01:28:57qui est un réalisateur italien
01:28:59qui a fait de bons films.
01:29:01Et du film Les Durs,
01:29:03avec Lino Ventura,
01:29:05qui fait équipe avec Isaac Hayes.
01:29:07Film mémorable.
01:29:09C'est vraiment incroyable.
01:29:11D'ailleurs, je profite. Un pistolet pour Ringo,
01:29:13j'en ai fait une vidéo.
01:29:15Le retour de Ringo, pareil, chef d'œuvre.
01:29:17Et donc,
01:29:19ce qui est intéressant avec ce film,
01:29:21c'est que justement, Alain Delon,
01:29:23ça lui tenait à cœur de refaire un peu un truc
01:29:25dans ce genre-là, en fait.
01:29:27J'ai dit, tiens, là, il démystifie Zorro,
01:29:29là, il démystifie carrément Zorro.
01:29:31Mais c'est un Zorro qui est quand même vachement différent
01:29:33du Zorro, on va dire, canonique, classique,
01:29:35que tout le monde imagine.
01:29:37On a un Diego de la Vega qui ne revient pas d'Espagne,
01:29:39qui arrive dans un endroit.
01:29:41Déjà, il est hyper sanglant dans le premier combat,
01:29:43il tue tout le monde, et c'est son pote qui lui dit
01:29:45tu pues, maintenant tu fais de la diplomatie.
01:29:47Et en fait, on a un Diego de la Vega
01:29:49qui se fait passer
01:29:51pour le gouverneur.
01:29:53Ce n'est pas du tout
01:29:55le canonique, la version que tout le monde connaît,
01:29:57la version que Disney et compagnie.
01:29:59C'est un Zorro qui est très différent.
01:30:01Il fait un gouverneur
01:30:03fantoche qui se déguise en Zorro
01:30:05par derrière. Alors, on a repris un Sergent Garcia
01:30:07aussi, pour rester un peu
01:30:09dans la continuité. Sergent Garcia
01:30:11qui était l'invention du Zorro de Disney.
01:30:13J'ai prévu une vidéo sur Zorro prochainement.
01:30:15Je vous donnerai tous les détails.
01:30:17Et,
01:30:19qu'est-ce que je voulais dire ? Donc, c'est un Zorro qui est quand même
01:30:21vachement différent. Puis, tu vois, quand on est chez les Bourges,
01:30:23on n'a pas du tout ces costumes un peu typés
01:30:25espagnols d'époque californiens, tu vois.
01:30:27Je trouve qu'on a plutôt un côté, justement, un peu
01:30:29court de Louis, je ne sais pas combien, Louis Desbarres, tu vois.
01:30:31On n'a pas
01:30:33totalement une imagerie
01:30:35hispanique qui est normalement liée
01:30:37à Zorro. Et d'ailleurs, même l'endroit où ça se passe,
01:30:39alors ils le citent,
01:30:41je crois que c'est...
01:30:43Je ne sais plus quoi.
01:30:45C'est un truc du genre.
01:30:47Nous, région d'Espagne,
01:30:49de la Nouvelle-Guerre,
01:30:51ça n'a pas l'air d'être la Californie classique.
01:30:53Et il y a aussi un truc qui, moi, me titille
01:30:55peut-être sur le titre ou sur les intentions du film
01:30:57qui après a évolué. C'est que
01:30:59la chanson du film
01:31:01s'appelle
01:31:03« Zorro is back ».
01:31:05Zorro revient.
01:31:07Donc, tu te dis, Zorro, ce serait une espèce...
01:31:09On pourrait imaginer qu'on ait eu les aventures de Zorro
01:31:11en Californie, puis que là, il va voir son pote
01:31:13et puis que du coup, il fait ça, tu vois. Sauf que
01:31:15dans le film, il crée le personnage
01:31:17de Zorro parce que... Alors ça, c'est un truc
01:31:19qui sera repris beaucoup plus tard dans
01:31:21la chronologie de Zorro. Regardez ma vidéo,
01:31:23je vous dis quand je la ferai. Ce sera repris beaucoup plus tard
01:31:25dans la chronologie de Zorro. Il voit un gamin
01:31:27qui fait des aides et il dit que c'est un symbole
01:31:29que le... « El forro ».
01:31:31C'est le protecteur ou je sais pas quoi. Et en fait, ce serait une espèce
01:31:33de figure et lui, en se déguisant,
01:31:35il incarne cette vision-là
01:31:37des choses. Donc,
01:31:39c'est pour ça que c'est un Zorro qui est quand même
01:31:41assez différent
01:31:43des Zorros classiques.
01:31:45Et,
01:31:47au passage, il y a eu pas mal de Zorros
01:31:49italo-espagnols qui sont... Alors, si vous
01:31:51considérez que ça, ces machins-là,
01:31:53si vous considérez que ces trucs-là, c'est de la série B,
01:31:55les autres, c'est de la série
01:31:57Omega. Ça va plus loin que l'alphabet
01:31:59du chez-nous. Mais pour moi, honnêtement,
01:32:01le film est bien,
01:32:03mais c'est pas un film de KPDP français, pour moi.
01:32:05Après, c'est...
01:32:07C'est un peu comme les surcouffes.
01:32:09Pour moi, c'est un peu la même chose que surcouffes.
01:32:11C'est quand même un peu... Il y a de l'argent
01:32:13français, c'est une coproduction. Oui, oui, c'est une coproduction
01:32:15italo-française, sans doute espagnole aussi.
01:32:17Il y a effectivement plus l'identité
01:32:19italienne,
01:32:21donc plus l'identité européenne,
01:32:23quoi. Il y avait une capacité, comme j'ai dit,
01:32:25à allier un peu tous ces
01:32:27pays, comme ça. L'Italie avait
01:32:29cette vocation et cette... Ouais,
01:32:31c'est vraiment faire ça dans ces belles années-là.
01:32:33Moi, pareil, c'est un film
01:32:35que j'ai pas vu depuis super longtemps.
01:32:37Là, tous les films dont je vais parler, là,
01:32:39si tu vas dans plein de films, là,
01:32:41il y a plein de films que j'ai pas revus mais que j'ai vus gamin
01:32:43et que... Voilà. J'ai des
01:32:45vagues souvenirs.
01:32:47Même les
01:32:49années 90, il va y avoir un petit peu un
01:32:51revival du genre
01:32:53avec certains films, comme ça.
01:32:55Alors,
01:32:57je suis en train de regarder la liste qui n'est pas
01:32:59du tout dans l'ordre et que j'essaie de rattraper pour voir
01:33:01ce qu'il y a.
01:33:03Je tiens à préciser que c'était une liste
01:33:05un peu en mode, hé, si jamais il y a celui-là, celui-là, celui-là.
01:33:07C'était pas du tout en mode, on va faire
01:33:09des recherches et puis on va se mettre d'accord.
01:33:11C'était pour citer... Moi, il y avait un
01:33:13film avec Jacques Brel
01:33:15qui s'appelait Mon Oncle Benjamin, quand j'étais gamin,
01:33:17pareil, qui passait à la télé souvent,
01:33:19mais je regardais.
01:33:21Là, pareil, qui a une dimension un peu plus comique, je crois.
01:33:23Mais pareil, c'est des films
01:33:25que j'ai vus gamin, que j'ai pas revus.
01:33:27Il faudrait que je les revoie.
01:33:29C'est juste pour le citer, voilà, mais pour donner un peu
01:33:31d'épice, si vous êtes curieux, vous allez voir.
01:33:33Et puis,
01:33:35si, il y a cette fameuse saga
01:33:37que je n'ai pas non plus vue,
01:33:39réalisée par
01:33:41Bordery aussi, le mec qui a fait
01:33:43Les Pardaillons, il me semble, qui est angélique
01:33:45marquise des anges, mais qui n'est pas
01:33:47purement un film de cap et
01:33:49d'épée, d'après ce que j'ai compris.
01:33:51Pas une saga de cap et d'épée, mais plus des films en costume.
01:33:53C'est plus un drame
01:33:55historique. En réalité,
01:33:57c'est une saga,
01:33:59c'est une série de cinq films,
01:34:01à savoir qu'il y a eu un remake il y a quelques années.
01:34:03Donc,
01:34:05c'est réalisé par
01:34:07Bernard Baudry.
01:34:09Oui, c'est ça, c'est l'organisateur des Pardaillons.
01:34:11Voilà, ce n'est pas du tout la même vision
01:34:13des choses. Alors, attention,
01:34:15quand on dit que ce n'est pas un film de cap et d'épée,
01:34:17on n'est pas en train de dire que c'est bon ou que c'est mauvais,
01:34:19parce que je sais qu'il y en a sur Internet, ils sont un peu...
01:34:21quand tu leur expliques des choses,
01:34:23ça c'est bien, ça c'est pas mal, c'est juste que
01:34:25c'est plus un film en costume, un drame en costume
01:34:27qui a des touches d'aventure,
01:34:29qui a parfois une touche, évidemment,
01:34:31vu qu'on est à l'époque, qui peut avoir une touche
01:34:33de cap et d'épée, mais pour moi, ce ne sont pas des films de cap
01:34:35et d'épée.
01:34:37Et, je voulais dire quelque chose,
01:34:39oui, en réalité,
01:34:41cette saga, ça me fait penser à une série HBO.
01:34:45Sérieusement, le personnage d'Angélique
01:34:47marquise des anges, enfin d'Angélique,
01:34:49c'est un personnage,
01:34:51t'aurais tellement pu avoir ce personnage
01:34:53dans Game of Thrones, comme un personnage
01:34:55de la série, franchement,
01:34:57on n'en est pas loin.
01:34:59Alors, c'est quand même, blague à part,
01:35:01je vais quand même toucher un petit mot, parce que c'est quand même super intéressant
01:35:03comme film, surtout le premier.
01:35:05Certains ne seront pas d'accord, mais le premier, je trouve ça super intéressant,
01:35:07parce que c'est une femme,
01:35:09alors ça, c'est une femme qui est belle.
01:35:11Quand je dis que c'est une femme qui est belle, ce n'est pas mon point de vue,
01:35:13c'est le point de vue du scénario.
01:35:15Je trouve que beaucoup de gens sont d'accord pour dire qu'elle n'est pas moche,
01:35:17mais c'est le point de vue du scénario.
01:35:19Ce que je veux dire, c'est que dans toute la saga,
01:35:21tous les mecs qui la voient, ils sont en chien devant elle,
01:35:23mais en chien, c'est complet,
01:35:25et elle, elle les manipule aussi,
01:35:27grâce à ça.
01:35:29Grosso modo, c'est ça.
01:35:31Dans toute la saga, on va en parler,
01:35:33mais le premier, c'est intéressant,
01:35:35parce que c'est une qui fait partie de la bourgeoisie,
01:35:37et en fait,
01:35:39elle sert de monnaie d'échange,
01:35:41c'est juste un trophée sexuel
01:35:43pour certains, etc.
01:35:45Et en fait,
01:35:47elle subit, elle subit totalement.
01:35:49Je ne vais pas raconter l'histoire
01:35:51pour ceux qui ne l'ont pas vue, mais je pense que ça date quand même.
01:35:53Elle a la chance
01:35:55de vivre un grand amour qui n'était pas prévu,
01:35:57et ça aussi, on le lui enlève par derrière.
01:35:59Mais justement,
01:36:01c'est quelqu'un qui subit
01:36:03au niveau de la cour.
01:36:05Ce sont des intrigues de cour très méchantes,
01:36:07et en plus, finalement, c'est un film très moderne,
01:36:09parce que c'est un film qui critique
01:36:11comment les hommes maltraitent les femmes.
01:36:13Très honnêtement.
01:36:15Et en plus,
01:36:17avec un côté à la cour,
01:36:19jeu de pouvoir, etc.
01:36:21Donc le premier, c'est ça.
01:36:23Le deuxième, il m'a un peu moins plu,
01:36:25parce que cette fois-ci, le personnage, c'est sa vengeance.
01:36:27Et je trouve
01:36:29qu'elle se perd. Elle devient vraiment, pour moi,
01:36:31un personnage négatif, à vie perso.
01:36:33Je pense qu'il y en a qui vont voir la femme qui se libère et tout.
01:36:35Moi, je trouve qu'elle part en vrille
01:36:37dans le deux, à vie perso.
01:36:39Je ne vais pas trop raconter. Et à partir du trois,
01:36:41elle recommence à se rééquilibrer un petit peu.
01:36:43Je ne vais pas tout raconter.
01:36:45Mais ce que je trouve un peu contradictoire,
01:36:47et ça, hélas, c'est que c'est justement un film
01:36:49qui met en avant
01:36:51la femme, là, elle se fait maltraiter.
01:36:53Mais tu as plein de scènes, on va dire cochonnes,
01:36:55il y a un petit côté coquin, quand même.
01:36:57Elle est jolie, puis on te la montre de dos,
01:36:59et puis on te la montre où elle cache ses seins.
01:37:01Il y a un côté coquin comme ça qui m'a un petit peu gêné.
01:37:03Cependant, je ne vais pas vous mentir,
01:37:05c'est une saga que je n'avais pas vue à l'époque.
01:37:07Parce que franchement, ça m'intéresse
01:37:09pas du tout.
01:37:11Mais le premier m'a beaucoup plu.
01:37:13Après, les autres, un peu moins, peut-être justement l'effet de surprise.
01:37:15Mais le premier m'a beaucoup plu.
01:37:17Je trouvais qu'il était très fort dans ses messages et tout.
01:37:19Je trouvais qu'il fonctionnait bien.
01:37:21Puisqu'on parlait de production
01:37:23italo-française,
01:37:25il y a Giuliano Gemma,
01:37:27un pistolet pour Ringo,
01:37:29qu'on citait tout à l'heure, par exemple.
01:37:31Acteur mythique.
01:37:33Forcément, s'il y a Giuliano Gemma,
01:37:35ben moi, Gemma.
01:37:37Il a un petit rôle.
01:37:39C'est vraiment un de mes grands manquements.
01:37:41Il faudrait que je la découvre, cette saga,
01:37:43ou au moins le premier, en tout cas.
01:37:45En fait,
01:37:47d'après ce que j'ai compris,
01:37:49d'après ce qu'on a dit,
01:37:51il y a des livres où il y en a plein.
01:37:53En fait, il y a les films, mais peut-être que la saga continue encore,
01:37:55au niveau littéraire.
01:37:57C'est pour ça que ce sont des histoires qui se suivent,
01:37:59et il y a une logique.
01:38:01Le deuxième, en lui-même, je n'aime pas,
01:38:03mais si tu le remets dans la construction,
01:38:05il y a une logique dedans.
01:38:07En réalité, c'est une série télé,
01:38:09parce que les épisodes se suivent.
01:38:11Il y a un côté sériel.
01:38:13Généralement, quand on dit sériel,
01:38:15c'est les épisodes à l'époque,
01:38:17c'est-à-dire un épisode fini.
01:38:19C'est-à-dire feuilletonesque,
01:38:21c'est-à-dire dans le sens où ça évolue.
01:38:23Et du coup, on peut peut-être trouver
01:38:25que l'histoire s'enlisse,
01:38:27elle se répète, etc.
01:38:29Mais oui, par exemple,
01:38:31c'est le quatrième,
01:38:33on a un côté, parfois,
01:38:35où on revient un peu à du film de pirate.
01:38:37Il y a un côté film d'aventure
01:38:39qui prend un bout d'un moment le dessus.
01:38:41Ce ne sont pas des films inintéressants.
01:38:43Cependant, je ne les mettrais pas
01:38:45comme films de KPDP,
01:38:47car la notion de duel n'est pas présente.
01:38:49Enfin, de duel, ce n'est pas que du duel.
01:38:51C'est pour ça qu'ils définissent le KPDP.
01:38:53Il n'y a pas ce côté
01:38:55guerrier-défenseur.
01:38:57On est beaucoup plus dans le drame
01:38:59en costume, pour moi.
01:39:01D'accord.
01:39:03En tout cas, c'est alléchant.
01:39:05C'est sympa.
01:39:07De la liste,
01:39:09on a dit tout ce qu'on avait.
01:39:11Est-ce qu'on cite d'autres époques
01:39:13ou on part dans l'après ?
01:39:15En 1960, on a bien fait le tour.
01:39:17On en a forcément oublié.
01:39:19Encore une fois, je ne suis pas...
01:39:21Vous l'avez bien vu, ce soir,
01:39:23il y a beaucoup de films que je n'ai pas vus
01:39:25ou que je n'ai pas pu revoir.
01:39:27Je ne suis pas un spécialiste,
01:39:29je suis un amateur de ce genre.
01:39:31C'est un amateur qui aime bien ce genre
01:39:33et qui a envie de le rendre mal.
01:39:35J'ai d'en parler.
01:39:37C'est rare sur Youtube
01:39:39de parler de cette époque.
01:39:41C'était aussi pour donner
01:39:43quelques pistes aux gens,
01:39:45donner envie de redécouvrir ça.
01:39:47C'est ça qui est intéressant.
01:39:49Après, je pense,
01:39:51après les années 1960,
01:39:53il y a eu des espèces de tentatives.
01:39:55Quand j'étais gamin,
01:39:57il y avait La Fille de Zartagnan,
01:39:59Sophie Marceau, par exemple,
01:40:01que je n'ai aucun souvenir.
01:40:03Je me rappelle que je l'avais vu
01:40:05et qui était quand même...
01:40:07Tu as fait parler de lui à l'époque.
01:40:09À la télé, ils faisaient la promo.
01:40:11C'est parfaitement logique
01:40:13que Zartagnan soit incarné
01:40:15par Philippe Noiret
01:40:17et La Fille de Sophie Marceau,
01:40:19ces deux grands acteurs
01:40:21et actrices françaises
01:40:23qui incarnaient vraiment la France.
01:40:25De part deux,
01:40:27tu avais Cyrano de 1990,
01:40:29Cyrano de Bergerac,
01:40:31mais qui du coup...
01:40:33Est-ce que c'est du KPDP,
01:40:35Cyrano de Bergerac ?
01:40:37Le contexte l'est,
01:40:39mais les scènes ne le sont pas trop.
01:40:41Ça reprend vraiment
01:40:43la pièce mot pour mot.
01:40:45Il faut aimer
01:40:47les grandes fulgurances,
01:40:49le grand panache.
01:40:51Ça pisse du dialogue
01:40:53avec ce côté séduction.
01:40:55C'est sublime.
01:40:57J'aime beaucoup ce film,
01:40:59mais on perd la saveur
01:41:01des films dont on parlait avant.
01:41:03Ça peut être un film en costume
01:41:05et un très bon film.
01:41:07Le texte est incroyable,
01:41:09mais l'incarnation de Depardieu est sublime.
01:41:11Le personnage...
01:41:13Avec la fameuse phrase
01:41:15panache,
01:41:17et le mec meurt à la fin.
01:41:19C'est étonnant.
01:41:21C'est sublime,
01:41:23mais on n'est vraiment plus
01:41:25dans un film à texte,
01:41:27à acteur.
01:41:29On est moins dans un truc
01:41:31où la physicalité est présente.
01:41:33On est moins dans la cascade.
01:41:35Les autres, ce sont des films en ton.
01:41:37Ça reste un film de cape et d'épée,
01:41:39mais à l'année 90.
01:41:43Je ne le mettrais pas comme film de cape et d'épée.
01:41:45Après, c'est jouer sur les mots.
01:41:47Si quelqu'un veut le mettre dedans...
01:41:49Peut-être que quand je verrais Angélique,
01:41:51je le considérerais comme.
01:41:53J'y verrais une incarnation.
01:41:55Ça ne se limite pas au fait
01:41:57qu'il y ait des capes et des épées.
01:41:59Ça peut être une figure chevaleresque,
01:42:01un truc, un contexte.
01:42:03Il y a des personnages qui ont
01:42:05un côté cape et d'épée,
01:42:07mais je ne rentrerai pas là-dedans.
01:42:09Le débat mérite d'être posé.
01:42:11Le film est très bavard.
01:42:13Un film qui a marqué les esprits à l'époque.
01:42:15C'est un film qui a marché
01:42:17et qui a été important
01:42:19dans ce genre.
01:42:21On n'est plus dans les années 60.
01:42:23D'ailleurs,
01:42:25c'est un cinéma français qui m'intéresse
01:42:27nettement moins,
01:42:29même s'il respecte le texte.
01:42:31Je m'amuse plus
01:42:33devant les films des années 60.
01:42:37J'ai beau aimer les acteurs, le texte,
01:42:39l'univers, le personnage,
01:42:41je me fais un peu chier.
01:42:43C'est pour être poli.
01:42:45Pour la petite anecdote,
01:42:47j'ai vu une version de Cyrano de Bergerac
01:42:49japonaise avec Toshiro Mifune
01:42:51dans le rôle de Cyrano.
01:42:55Je suis curieux de voir.
01:42:57Ça éveille ma curiosité.
01:42:59Je suis curieux de voir ce qu'ils ont fait.
01:43:01C'est réadapté.
01:43:03Oui, c'est au Japon.
01:43:05Je ne sais pas si le dialogue original
01:43:07respecte absolument
01:43:09si c'est une traduction exacte.
01:43:13Cet après,
01:43:15il y a des films,
01:43:17mais les films qui me viennent,
01:43:19c'est plus des Américains.
01:43:21Les Américains ont repris le flambeau,
01:43:23même dans les années 90.
01:43:25Le premier film que j'avais vu au cinéma,
01:43:27c'était une version de Trois Mousquetaires,
01:43:29mais je ne sais plus quelle version de 93.
01:43:31Je pense que t'as dû regarder
01:43:33la version de Disney, celle avec
01:43:35Christopher Lund, Charlie Chaplin.
01:43:37Oui, mais ça, j'étais carrément allé au cinéma
01:43:39avec ma soeur en famille
01:43:41parce qu'on allait voir le nouveau.
01:43:43En fait, il n'y avait que les Américains
01:43:45qui nous permettaient de les voir ces films.
01:43:47Malheureusement, on allait les voir quand même
01:43:49parce que ça parlait de l'histoire de France,
01:43:51mais c'était les Américains.
01:43:53Le cinéma américain des années 90,
01:43:55le film était excellent.
01:43:57Par contre, le respect de l'œuvre de Dumas...
01:43:59Oui, après le respect des œuvres,
01:44:01j'aime bien quand ça part un peu en bruit.
01:44:03C'est un très bon film d'aventure.
01:44:05Richelieu, c'est un grand méchant libidineux.
01:44:07C'est vraiment le méchant.
01:44:09Déjà, Richelieu,
01:44:11c'est une figure méchante.
01:44:13Ils ont rendu méchant Richelieu
01:44:15parce que c'est post-feudalité
01:44:17avec la République.
01:44:19Il fallait une figure religieuse,
01:44:21un peu maléfique.
01:44:23Non, mais pas dans le film,
01:44:25je te parle vraiment.
01:44:27Dans les vieux films,
01:44:29il y a le cardinal qui incarne
01:44:31la vieille noblesse, le vieux truc.
01:44:33C'est un peu normal qu'il soit le méchant,
01:44:35mais dans la vie, c'était un peu plus compliqué que ça.
01:44:37Même chez Dumas,
01:44:39c'est un méchant,
01:44:41mais ce n'est pas le méchant.
01:44:43Tout à fait, c'est ça.
01:44:45J'avais vu cette version-là
01:44:47et il y avait un revival de ces films
01:44:49du côté américain, du côté français.
01:44:51Le film d'après
01:44:53que j'ai vu au cinéma en famille
01:44:55et que je considère
01:44:57comme un film de KPDP
01:44:59et qui a eu beaucoup de succès,
01:45:01c'est Le Pacte des loups.
01:45:03Il y a quand même des Christovans
01:45:05dont je voulais parler
01:45:07parce qu'il reprend beaucoup ce genre
01:45:09en le redynamitant,
01:45:11en le dynamitant,
01:45:13en en prenant vraiment les codes,
01:45:15en respectant les codes,
01:45:17mais tout en dynamitant complètement le truc.
01:45:19Il prend une histoire franco-française
01:45:21vraiment,
01:45:23ça se passe en France,
01:45:25un film en costume en France,
01:45:27en prenant une histoire française,
01:45:29c'est-à-dire qu'il a pris le cadre très français,
01:45:31mais tout ce qu'il y a derrière,
01:45:33c'est toutes ces influences multiples du cinéma de Hong Kong
01:45:35qui viennent se mêler là-dedans.
01:45:37La première scène, c'est les dents de la mer,
01:45:39c'est évident.
01:45:41Il reprend tout cet imaginaire
01:45:43international
01:45:45et il le met
01:45:47dans un cadre franco-français à 100%.
01:45:49Et ça, c'est assez fort.
01:45:51Oui, mais ça, c'est le génie
01:45:53du mec.
01:45:55Il se nourrit de différentes influences
01:45:57et il arrive à faire quelque chose
01:45:59de très singulier.
01:46:01Quand il a fait Crying Freeman,
01:46:03il a adapté un manga avec des influences
01:46:05aussi dans le manga de John Woo,
01:46:07pas que du japonais, pas que du manga,
01:46:09mais là, il l'a mis vraiment dans un truc
01:46:11Frenchy.
01:46:13Je me rappelle qu'à l'époque,
01:46:15on avait ramené mon grand-père au cinéma
01:46:17et pour l'emmener au cinéma,
01:46:19lui, c'est typiquement
01:46:21quelqu'un qui lit énormément.
01:46:23Depuis l'âge de 5 ans, il connaît l'histoire par cœur.
01:46:25Donc, dès qu'il voit un film historique
01:46:27qui ne correspond pas à l'histoire,
01:46:29il n'aime pas le cinéma.
01:46:31À partir du moment où on raconte un mensonge sur l'histoire,
01:46:33ça le titille.
01:46:35Il se battait pas comme ça.
01:46:37A chaque fois qu'on regardait un film,
01:46:39il préfère regarder une comédie à la con,
01:46:41limite à un film historique,
01:46:43et là, on a réussi à l'emmener.
01:46:45Il y avait vraiment toutes les générations.
01:46:47Il y avait mes petits-frères, ma mère, mes grands-parents.
01:46:49C'était assez dingue, toute une génération
01:46:51qui revient au cinéma.
01:46:53Évidemment, lui, il a trouvé
01:46:55plein de défauts.
01:46:57Les scènes de Kung-Fu, les trucs comme ça,
01:46:59il a trouvé ça très étrange,
01:47:01mais globalement, assez harmonieux,
01:47:03parce que le film arrive à avoir une identité harmonieuse,
01:47:05un truc qui tient.
01:47:07Et c'était pas facile,
01:47:09parce qu'il y a des références qui peuvent paraître très lointaines
01:47:11à la fibre française,
01:47:13des trucs...
01:47:15Et puis, finalement,
01:47:17il arrive à les réadapter,
01:47:19parce qu'il y a un substrat commun
01:47:21à tous ces récits héroïques et chevaleresques,
01:47:23entre Chang Cheh,
01:47:25les films du Nebel,
01:47:27il y a un rapport, il y a la chevalerie,
01:47:29et il a réussi à synthétiser
01:47:31toutes ces choses,
01:47:33et c'est ça qui est cool,
01:47:35c'est qu'il a compris un peu l'essence
01:47:37de tout ça,
01:47:39de ce que ce type de récit raconte.
01:47:41Et en plus de ça,
01:47:43comme tu dis, il le fait à la française,
01:47:45parce qu'il introduit au début du récit,
01:47:47moi j'aime bien le tout début de Bac de Loup,
01:47:49parce qu'il introduit le vieux cinéma français,
01:47:51les vieux acteurs qui jouent des scènes
01:47:53autour d'une table,
01:47:55avec toute cette expression très française,
01:47:57et même, c'est pas vraiment très drôle,
01:47:59il y a Jean-Yann, notamment,
01:48:01ou Bernard Farsi,
01:48:03ou d'autres acteurs assez emblématiques
01:48:05qu'il arrive à mettre dedans.
01:48:07Il y en a un qui est réel au début,
01:48:09qui n'a pas plu.
01:48:11Mais tous ces acteurs un peu emblématiques
01:48:13qui incarnent une certaine idée de la comédie française,
01:48:15il arrive à y injecter dedans.
01:48:17Même si je trouve que le film,
01:48:19globalement,
01:48:21ça perd un peu la fibre légère,
01:48:23on va dire,
01:48:25la légèreté que pouvaient avoir les films des années 50-60.
01:48:27Et c'est trop sérieux.
01:48:29C'est ce qu'on disait,
01:48:31faire un film exactement comme tu le faisais à l'époque,
01:48:33aujourd'hui, c'est quoi ce film de merde ?
01:48:35Moi, j'aimerais que quelqu'un arrive à le faire.
01:48:37Arrive à faire un truc premier degré,
01:48:39en y incorporant des choses légères et comiques,
01:48:41ça, ça serait un truc,
01:48:43pas la prétention,
01:48:45mais si j'étais un réalisateur, c'est ce que j'adorerais faire en France.
01:48:47Et je trouve que
01:48:49Gans l'a fait relativement,
01:48:51surtout au début du film, il y a des côtés quand même marrants,
01:48:53il y a des trucs. Après, on rentre vraiment dans du drame,
01:48:55dans de la violence,
01:48:57je trouve qu'on perd un peu le substrat
01:48:59typiquement français de ces années-là.
01:49:01Voilà, en tout cas.
01:49:03Mais c'est un film formidable,
01:49:05c'est un film que j'adore,
01:49:07qui est incroyable.
01:49:09J'ai rarement vu un film
01:49:11qui synthétisait autant de choses
01:49:13du film de Chevalier,
01:49:15mais de tous les pays,
01:49:17et de le mettre dans le cinéma français
01:49:19et au service du cinéma français,
01:49:21parce qu'il le nourrit,
01:49:23parce que quelque part,
01:49:25Christophe Gans, c'est quelqu'un qui est plutôt
01:49:27à gauche, qui a un film plutôt de gauche,
01:49:29et ça, il nourrit
01:49:31son récit de multiples cultures
01:49:33en nourrissant le cinéma
01:49:35français.
01:49:37C'est l'avantage du film,
01:49:39c'est le gros point fort.
01:49:41Il arrive à en faire quelque chose
01:49:43de très français, mais en cuisant un peu partout.
01:49:45Mais c'est ça, c'est que beaucoup de gens qui ont vu le film,
01:49:47ils ne connaissent pas forcément les origines des références,
01:49:49ce qui peut, du coup, leur paraître bizarre
01:49:51pour certaines, mais quand ils ont vu le film, ils ont dit
01:49:53« je regarde un truc cool ». Et un truc cool, qui parle de quoi ?
01:49:55De l'histoire de la bête du géodende.
01:49:57Oui, et puis en plus, en l'incorporant à un truc,
01:49:59à une légende.
01:50:01Oui, c'est pour ça que j'ai dit, le fond,
01:50:03c'est la France, à 100%.
01:50:05C'est vraiment la légende de la France profonde,
01:50:07donc il prend une histoire
01:50:09qui n'a même pas été adaptée,
01:50:11je crois, dans les autres films de KPDP.
01:50:13Enfin, pas à ma connaissance, en tout cas, c'est rare.
01:50:15Je crois même que ce film n'a jamais été...
01:50:17Enfin, peut-être qu'elle a dû être adaptée, je dis peut-être déconner,
01:50:19parce qu'on ne sait pas du tout.
01:50:21Mais c'est aussi une chose qui est intéressante, c'est qu'il prend l'histoire de la bête du géodende,
01:50:23qui pourrait être une histoire horrifique,
01:50:25mais il en fait un film de KPDP quand même,
01:50:27avec un aspect monstrueux aussi,
01:50:29mais il en fait un truc de KPDP, avec des combats et des enchaînements.
01:50:31C'est-à-dire qu'on peut prendre cette histoire et l'adapter d'autres manières.
01:50:33Mais lui, il a un angle,
01:50:35justement, qui en fait un film de KPDP.
01:50:37Particulier, certes, mais de KPDP.
01:50:39C'est un film très particulier dans le KPDP,
01:50:41parce que vraiment, t'as pas la vibe
01:50:43The Fleuret Moucheté, Rendez-vous demain à l'aube.
01:50:45Non, non, pas du tout.
01:50:47En plus, le chorégraphe, il est hongkongais et tout ça.
01:50:49Mais je veux dire, il y a quand même ce côté...
01:50:51Il y a un côté un peu film d'horreur, avec la bête et tout ça.
01:50:53Evidemment.
01:50:55Mais je veux dire, t'as quand même des chevaliers qui se battent.
01:50:57Tout à fait.
01:50:59C'est là où je reviens sur le truc.
01:51:01C'est en tout cas un film de chevalerie, c'est sûr.
01:51:03Parce que l'histoire de base
01:51:05de la bête du jet-boudin, tu peux la faire tout simplement
01:51:07avec des mecs qui sont en train de traquer un monstre.
01:51:09Et que le monstre les chope par derrière et rends tu.
01:51:11Tu vois, ce genre de truc.
01:51:13Puis si tu l'adaptes de manière
01:51:15très historique,
01:51:17juste vraiment une légende et des gens qui traquent un monstre
01:51:19et des gens qui ont peur.
01:51:21Oui, tout à fait.
01:51:23Mais en tout cas, pour moi, c'était
01:51:25à la fois un renouveau du genre,
01:51:27bien mieux
01:51:29que les films des années 80-90
01:51:31qu'on avait pu voir en France, en tout cas.
01:51:33Parce qu'il s'appuyait...
01:51:35Et puis en plus,
01:51:37il y a aussi des séries,
01:51:39il y a eu beaucoup de téléfilms, de séries.
01:51:41Le genre KPDP,
01:51:43c'est le genre français
01:51:45par excellence.
01:51:47Et donc, forcément, ça revient
01:51:49à toutes les époques,
01:51:51différentes formes. Mais là, je trouvais que voilà
01:51:53le pacte des loups. Et c'est dommage parce que c'est un film qui a marché,
01:51:55qui aurait pu faire école.
01:51:57Relancer la vague du film de KPDP
01:51:59en France, mais pas forcément comme
01:52:01le pacte des loups, mais relancer
01:52:03une vibe, un truc,
01:52:05un renouveau.
01:52:07Et bon, après, le problème, c'est qu'en France,
01:52:09il y a une tradition,
01:52:11c'est qu'on ne fait pas
01:52:13d'exploitation. En tout cas, on ne fait plus
01:52:15d'exploitation. Franchement, on en faisait encore un peu
01:52:17dans les années 50, 60, etc.
01:52:19Même un peu 70, mais dans les années 2000,
01:52:21quand il y a un succès,
01:52:23on ne refait pas dix mille fois le même film,
01:52:25contrairement à plein de pays.
01:52:27Et donc, voilà, malheureusement, ça ne s'est pas refait.
01:52:29Mais c'est vraiment dommage parce qu'il y avait tout
01:52:31pour refaire quelque chose. Ça a eu un grand succès
01:52:33populaire. Ça a reconnecté les gens avec
01:52:35le KPDP, avec le film
01:52:37historique en costume,
01:52:39le roman, le truc romancé. Mais je veux dire,
01:52:41ça a reconnecté, ça a emmené plein de gens en salle.
01:52:43Il y a des défauts, il y a des défauts
01:52:45sur l'histoire, sur plein de trucs. Mais franchement,
01:52:47c'était génial de voir cette
01:52:49ferveur-là. C'est raté de mise en scène
01:52:51aussi. Ouais, de mise en scène,
01:52:53de contexte historique, de trucs, évidemment.
01:52:55Mais après, des contextes historiques, c'est pas
01:52:57des défauts, ce sont des choix, j'ai envie de dire.
01:52:59Ça, ce sont des choix, et puis ce sont des parties
01:53:01prises, puis c'est des points de vue que je
01:53:03ne partage pas forcément, mais c'est des points de vue.
01:53:05Et ça, ça n'empêche pas... On parle de cinéma,
01:53:07donc on s'en fout. Mais moi, j'aime bien
01:53:09quand tu réadaptes et je m'en fous.
01:53:11Mais voilà, c'est
01:53:13dommage, parce que finalement, ça n'a pas forcément
01:53:15fait école, et il a fallu attendre pratiquement
01:53:1720 ans pour qu'on retrouve
01:53:19un film...
01:53:21Là, je vais y venir, ça va être
01:53:23Les 3 Mousquetaires,
01:53:25les derniers 3 Mousquetaires.
01:53:27Moi, j'en reparlerai
01:53:29aussi un film que j'aime beaucoup,
01:53:31sans aller trop profondément,
01:53:33parce que je veux juste l'évoquer.
01:53:35À l'époque où sortaient Les 3 Mousquetaires,
01:53:37il y avait aussi 20 coups mourir qui sortaient.
01:53:39Mais est-ce que c'est un film de capo et d'épée ?
01:53:41Alors, moi, je trouve qu'il en a
01:53:43l'essence, mais effectivement, il y a peu de combats.
01:53:45Mais je trouve qu'il y a l'essence chevaleresque...
01:53:47Je ne l'ai pas vu, mais ça avait plutôt l'air d'être un film historique.
01:53:49Ça se voit.
01:53:51Oui, mais alors,
01:53:53on est quand même sur Charrette,
01:53:55qui était un des derniers grands héros
01:53:57vendéens, et tout...
01:53:59Oh, la petite histoire ! Hardy-Payardan, le deuxième film
01:54:01Payardan, se passe dans cette histoire.
01:54:03Pardaïen ?
01:54:05Oui, Pardaïen, pardon.
01:54:07Oui, il s'intègre dans cette histoire-là.
01:54:09Et donc,
01:54:11moi, c'est un film que j'ai beaucoup...
01:54:13En fait, effectivement,
01:54:15encore une fois, il n'y a pas
01:54:17suffisamment de scènes de... Mais c'est un contexte
01:54:19un peu particulier, parce que ça devait être...
01:54:21À la base, ça devait être un docu-fiction.
01:54:23Ils l'ont regonflé en film, parce qu'ils trouvaient
01:54:25qu'il y avait des qualités pour faire un film.
01:54:27Mais ça se voit, du coup.
01:54:29Moi, je le considère presque plus comme un téléfilm
01:54:31que comme un film de cinéma, mais
01:54:33quand même, au niveau de la fibre
01:54:35chevaleresque et tout, et héroïque,
01:54:37il y a un truc qui me transperce,
01:54:39et c'est une histoire importante de l'histoire de France qui me touche,
01:54:41mais peu importe. Effectivement,
01:54:43ça manque de cap et d'épais,
01:54:45mais on retrouve une grande figure.
01:54:47Le problème, c'est que c'est un film de ce que tu dis,
01:54:49ça manque de budget,
01:54:51ça manque d'intention, puisqu'à la base, ça devait être
01:54:53un téléfilm, un documentaire.
01:54:55Donc en fait, pour moi, j'ai envie de dire,
01:54:57je le dis pas méchamment, mais c'est un non-film.
01:54:59Donc forcément, ça manque un peu
01:55:01beaucoup de choses. Non, mais tu peux l'aimer,
01:55:03mais ça reste quand même un non-film par rapport à ce que c'était de base.
01:55:05Non, parce que justement, je trouve
01:55:07qu'ils arrivent à transformer l'essai
01:55:09et à retranscrire quelque chose de très
01:55:11héroïque et une fibre
01:55:13très chevaleresque, je trouve,
01:55:15dans l'état d'esprit.
01:55:17Moi, c'est ça qui me fait me rattraper,
01:55:19ça rattrape un peu la mise pour moi.
01:55:21Mais par contre,
01:55:23on est dans un film très,
01:55:25pareil,
01:55:27on n'est pas dans
01:55:29le bondissant, le sautillant,
01:55:31on est vraiment dans quelque chose de lourd,
01:55:33puis il y a eu toute une polémique,
01:55:35mais bon, ça, c'est autre chose. Moi, je parle vraiment
01:55:37que du film, ce que le film me procure.
01:55:39Voilà, moi,
01:55:41j'ai pas eu cette sensation depuis Le Pateau des loups.
01:55:43Mais c'est deux films radicalement
01:55:45différents. Je dirais presque qu'il y a un film de droite,
01:55:47un film de gauche, vraiment.
01:55:49Et moi, je les aime autant
01:55:51dans leur différence et dans ce qu'ils essayent
01:55:53d'amener. C'est deux
01:55:55apports de la chevalerie et du
01:55:57KPDP français, mais
01:55:59qui sont pas forcément purs. On n'est pas dans
01:56:01la pureté, on n'est pas dans ce que pouvait
01:56:03nous proposer le KPDP à la grande époque et tout.
01:56:05On est dans deux visions très différentes,
01:56:07radicalement différentes, mais moi, qui
01:56:09m'intéresse vraiment. Il y a vraiment quelque chose
01:56:11qu'il faudrait peut-être synthétiser
01:56:13ou je sais pas, il y a peut-être un truc à faire,
01:56:15un mec qui doit synthétiser les deux, je sais pas.
01:56:17Mais chacun, c'est des films totalement
01:56:19différents, qui n'ont rien à voir,
01:56:21mais qui s'inscrivent dans l'histoire de France
01:56:23et dans la peinture de l'histoire de France
01:56:25et le côté romanesque
01:56:27de l'histoire de France,
01:56:29que je trouve formidable, mais de deux manières
01:56:31différentes. Et que j'ai trouvé
01:56:33du coup, plus intéressant, qui m'a
01:56:35beaucoup plus parlé que les Trois Mousquetaires,
01:56:37finalement, le nouveau Trois Mousquetaires,
01:56:39que j'ai trouvé sympathique,
01:56:41mais sans plus. Mais par contre, avec une reconnexion
01:56:43avec le vrai cinéma fleuret moucheté,
01:56:45combat, nombreux,
01:56:47populaire, parce que je crois que le film
01:56:49a eu un certain succès, avec des grands acteurs
01:56:51qui l'interprètent et tout. Donc je reconnais
01:56:53les qualités du truc, c'est juste que
01:56:55personnellement, moi, j'ai pas
01:56:57retrouvé. Moi, c'est Pacte des Loups, Un coup mourir,
01:56:59un tunnel, les mecs aiment des trucs
01:57:01radicalement différents. Mais les Trois Mousquetaires,
01:57:03ça n'a pas spécialement marché pour moi.
01:57:05Les Trois Mousquetaires, on peut l'aimer ou pas,
01:57:07moi j'ai beaucoup aimé. Mais
01:57:09on sent le côté... Attends, on essaye
01:57:11de faire un blockbuster un peu à l'américaine,
01:57:13en faisant du français, mais un blockbuster à l'américaine.
01:57:15Pour son modo.
01:57:17Et je pense que toi, ce que t'as apprécié,
01:57:19c'est le côté... OK, c'est pas
01:57:21parfait, c'est peut-être même faire un peu de briquet de broc,
01:57:23mais on le fait avec du cœur.
01:57:25Oui, oui, puis c'est... Enfin, je trouve que
01:57:27c'est français, en fait. Il y a une fibre...
01:57:29On essaie pas d'imiter les américains, parce que même
01:57:31dans ces... Alors, pour Un coup mourir, c'est sûr,
01:57:33on fait un truc tellement, tu vois,
01:57:35ancré, presque conservateur, mais...
01:57:37Ça peut être américain, ça.
01:57:39Non, non, mais
01:57:41à la française, hein.
01:57:43Justement, à l'américaine, justement. C'est ça qui est
01:57:45beaucoup plus petit, beaucoup plus...
01:57:47Qui parle vraiment d'une histoire
01:57:49d'un passage important. Et Pacte des Loups,
01:57:51pareil, on disait, c'est ça, c'est que
01:57:53il se nourrit de multiples choses,
01:57:55mais qui donnent finalement... Ça reste un film
01:57:57français, le Pacte des Loups. Et c'est...
01:57:59Donc, c'est...
01:58:01Deux approches complètement différentes, mais assez fascinantes, je trouve,
01:58:03dans les deux approches.
01:58:05Et dans Les Trois Mousquetaires, effectivement,
01:58:07j'ai ressenti ce côté...
01:58:09Et en fait, ils sont obligés de le faire, quelque part, avec le
01:58:11contexte économique, les trucs. Pour rivaliser,
01:58:13pour amener un spectacle à la masse
01:58:15d'aujourd'hui, aux gens, il faut quand même
01:58:17avoir des codes à l'américaine.
01:58:19Il faut du spectacle
01:58:21à l'américaine, t'es obligé de passer par là.
01:58:23Mais je trouvais, justement, que
01:58:25Le Pacte des Loups et Vaincre ou Mourir,
01:58:27évitaient ces deux écueils. Ils restaient très français,
01:58:29de manière très différente, mais ils arrivaient
01:58:31à proposer quelque chose, parce que
01:58:33Pacte des Loups, ça a énormément bien marché,
01:58:35et Vaincre ou Mourir, par rapport au budget,
01:58:37c'est un tout petit film, tout petit budget,
01:58:39ça a bien marché pour son budget. Les gens sont plutôt
01:58:41allés le voir, par rapport à son budget.
01:58:43C'était pas beaucoup de spectateurs,
01:58:45mais c'était un tout petit film. Et du coup,
01:58:47je trouve que Les Trois Mousquetaires, alors je crois
01:58:49qu'il a quand même marché, mais
01:58:51je trouve qu'en fait, on y perd quelque chose.
01:58:53On y perd une essence, on y perd un truc,
01:58:55et on s'adapte trop à ce que font les américains.
01:58:57Et pour moi, c'est beaucoup trop
01:58:59sérieux.
01:59:01Tu perds ce côté.
01:59:03Moi, j'aimerais bien justement qu'on
01:59:05retrouve ce côté paillard, ce côté
01:59:07bondissant. Tu l'as lu, Les Trois Mousquetaires, toi ?
01:59:09Non, non, je te parle vraiment,
01:59:11là, de ma référence, c'est pas le moment.
01:59:13Non, mais je dis, le livre a cet aspect un peu
01:59:15léger, comme ça, qui vient de greffer. D'accord.
01:59:17Non, non, alors oui, je l'ai dû le lire quand j'étais,
01:59:19j'ai dû lire des versions gamins, je sais pas,
01:59:21très probablement, mais
01:59:23encore une fois, l'histoire a tellement été adaptée.
01:59:25Oui, non, non, mais je dis,
01:59:27c'est intéressant de revenir à la source et de voir
01:59:29ce qui se déroule. Oui, tout à fait, tout à fait.
01:59:31Et d'ailleurs, quand je te dis ça, moi, je prends
01:59:33vraiment comme référence, encore une fois, tous les films
01:59:35qu'on a cités avant, les années 50-60, qui me semblent
01:59:37les plus flamboyants,
01:59:39les plus agréables à regarder, les plus
01:59:41belles. D'ailleurs, je profite,
01:59:43ils ont fait une nouvelle version du Conte de Montecristo,
01:59:45j'en marrais, enfin, le Conte de Montecristo.
01:59:47Pour moi, le Conte de Montecristo n'est pas du
01:59:49Cap-PDP, tu vois. Moi non plus,
01:59:51je le considère pas.
01:59:53Je le mettrais un peu comme Angélique, c'est-à-dire comme une espèce de
01:59:55drame en costume. Enfin, drame, c'est peut-être pas le terme,
01:59:57mais tu vois, je veux dire, le Conte de Montecristo,
01:59:59c'est quand même assez vaste, c'est un revenge movie,
02:00:01comme tu as dit, anglicisme,
02:00:03c'est en plus l'histoire inspirée
02:00:05autant des Batman que tout ce que tu veux, que Zorro,
02:00:07qui a été inspiré de toi, bref. Mais,
02:00:09je le mettrais pas dans le Cap-PDP, tu vois, en tant que tel.
02:00:11Mais ça ne veut pas dire
02:00:13que l'histoire est mauvaise et que les films sont mauvais.
02:00:15Oui, c'est un film
02:00:17à dimension héroïque et
02:00:19chevaleresque, en tout cas, peut-être,
02:00:21peut-être pas chevaleresque, non, pas chevaleresque,
02:00:23mais héroïque, en tout cas, ça peut-être, oui.
02:00:25C'est plus la vengeance,
02:00:27tu vois, donc l'héroïsme... Ouais, mais la vengeance, parfois,
02:00:29quand tu répares un tort, il y a un côté justice,
02:00:31c'est trop... Ouais, mais quand tu répares un tort qui a été
02:00:33fait à toi... Tu sais, moi, j'adore le western italien,
02:00:35mais je considère pas... Enfin,
02:00:37ce sera pour un autre débat, vous savez quoi, on fait ça pour un autre débat.
02:00:39Eh, on n'a pas l'émission
02:00:41sur le western italien un jour.
02:00:43Ah, mais moi, j'en ai une qui est bien
02:00:45tout prévue, là, en plus, si j'y arrive.
02:00:47Parfait, alors parfait, très bien. Mais si tu veux faire
02:00:49du western italien, je suis ton homme, ça, tu le sais.
02:00:51Ah, un de ces jours, un de ces jours, autour d'une figure,
02:00:53autour de... Bien sûr.
02:00:55Est-ce que...
02:00:57Bon, et on va évidemment le préciser,
02:00:59évidemment qu'on a oublié plein de films super importants
02:01:01parce qu'on les a pas tous en tête, qu'on a oublié
02:01:03tel film qui est incroyable et qu'on s'est dit zut,
02:01:05il y a tel film qu'on a pas pu voir, en plus, on vous en a dit certains,
02:01:07mettez-vous préféré dans les commentaires.
02:01:09Si on en a oublié, mettez-le en avant,
02:01:11c'est le but.
02:01:13Partagez-le, donnez-en vue aux gens de les voir.
02:01:15Et puis, pour les autres,
02:01:17même si je sais que si vous allez rester là jusqu'au bout,
02:01:19c'est que vous êtes des vrais, des warriors, des samouraïs,
02:01:21de tout ce que vous voulez,
02:01:23faites-vous plaisir, ça existe.
02:01:25Et lui, il a du vrai, en plus.
02:01:27Que ce soit... Bon, j'en ai pas beaucoup,
02:01:29t'as vu, j'ai sorti tout de ma collection.
02:01:31Ouais, tu les as quand même en pure et dure
02:01:33collector et tout, c'est beau.
02:01:35J'aimerais bien qu'ils sortent un coffret de ce genre de Blu-ray,
02:01:37parce que je pense que certains ressortent
02:01:39avec les mêmes personnes qui ont les droits,
02:01:41qu'ils fassent un coffret KPDP à la française,
02:01:43ce serait beau.
02:01:45Ça serait génial, je crois qu'il y a le Capitaine
02:01:47et je sais plus quel film, Les Trois Mousquetaires, en deux parties,
02:01:49qui étaient ressortis en Blu-ray, je crois.
02:01:51Mettez-les dans un coffret avec dix films.
02:01:53Oui, l'essentiel KPDP,
02:01:55années 50-60.
02:01:57Ce serait génial.
02:01:59Ce serait ouf.
02:02:01Si jamais vous nous entendez.
02:02:03C'est une question de droits en France.
02:02:05Oui, bien sûr.
02:02:07Je pense aussi que le public n'est pas hyper présent
02:02:09pour acheter en masse,
02:02:11tandis que si tu payes un par un,
02:02:13peut-être ça marche mieux.
02:02:15Bref, quoi qu'il en soit, très honnêtement, regardez-les,
02:02:17ils sont cools. Moi, personnellement, celui-là,
02:02:19c'est un de mes préférés, regardez-le.
02:02:21On a dit celui-là, pour une porte d'entrée, pour le plus sérieux,
02:02:23c'est très bien.
02:02:25On a dit que peut-être l'un des meilleurs de Jean Marais.
02:02:27Celui-ci, vous remarquez que j'ai du Jean Marais,
02:02:29moi, surtout.
02:02:31N'hésitez pas, faites-vous plaisir.
02:02:35Sinon, si ça vous déplaît, tant pis, vous savez,
02:02:37vous arrêtez.
02:02:39Personne n'est mort, tout va bien, c'est tout bon.
02:02:43Un mot pour la fin ?
02:02:45Merci à tous,
02:02:47merci à toi.
02:02:49Content d'avoir pu parler de ce genre-là,
02:02:51parce que je trouve
02:02:53à mon grand désespoir qu'on ne parle pas beaucoup
02:02:55de films français
02:02:57sur YouTube.
02:02:59Je trouve ça très appréciable,
02:03:01et notamment du cinéma populaire,
02:03:03et d'action, et toute cette fibre
02:03:05héroïque française, il y en avait,
02:03:07il y avait plein de films comme ça.
02:03:09Je suis très heureux qu'on en parle,
02:03:11et c'est un des fleurons du genre.
02:03:13Ça fait longtemps qu'on voulait en parler.
02:03:15Encore une fois,
02:03:17je ne suis pas un spécialiste,
02:03:19mais c'est des films que j'aime de tout mon cœur.
02:03:21Je suis vraiment touché par...
02:03:23C'est des films qui ont une certaine grâce,
02:03:25et qui replongent vraiment dans des années
02:03:27qui peuvent paraître naïves,
02:03:29mais qui sont des beaux films.
02:03:31C'est des beaux films, tout simplement.
02:03:33Ils sont très généreux,
02:03:35ils offrent un spectacle incroyable.
02:03:37Mais avec un contexte, avec un regard,
02:03:39parce que c'est quand même des films d'une certaine époque,
02:03:41donc il faut quand même recontextualiser
02:03:43et donner envie aux gens d'y aller.
02:03:45Mais en tout cas,
02:03:47c'est une partie très importante du cinéma français,
02:03:49qui est rarement citée,
02:03:51et je suis heureux que tu en aies parlé,
02:03:53que tu aies mis ça en avant.
02:03:55C'est rare sur Internet.
02:03:57Dites-vous que ce sont des films
02:03:59qui cherchent à vous faire plaisir.
02:04:01C'est tout ce que je veux dire par là.
02:04:03Merci à tous.
02:04:05On se voit prochainement pour de prochaines aventures.
02:04:07Si vous êtes là et que vous n'êtes pas encore abonné,
02:04:09c'est fait, bravo, bien joué.
02:04:11On se voit prochainement pour des prochaines aventures.
02:04:13Le like et tout ça.
02:04:15Hasta la vista, baby. Désolé, référence étrangère.