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Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent de dernières informations.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00A 13h42, je vous propose qu'on termine par la situation politique française.
00:03Il y en a une qui y croit dur comme fer à Matignon, c'est Lucie Casté,
00:07désignée Première Ministrable par le Nouveau Front Populaire.
00:11L'énarque de 37 ans a multiplié les déplacements.
00:13Elle était à Lille, où Martine Aubry d'ailleurs n'a pas trouvé le temps d'aller la soutenir.
00:18Elle reste toutefois directrice des finances et des achats de la ville de Paris.
00:22Et comme l'a révélé nos confrères du Canard Enchaîné,
00:24elle est seulement en congé pour l'instant.
00:27Elle ne s'est pas mise en disponibilité.
00:29Si ces activités politiques se poursuivent au-delà de l'été,
00:33elle sollicitera cette mise en disponibilité.
00:36Ce serait imprudent, à présent, elle demandait une mise en disponibilité ?
00:40En tout cas, elle a fait oeuvre de prudence et de prévoyance,
00:44se disant que peut-être le 30 août, elle retrouverait ses fonctions en Amérique de Paris.
00:47Ce qui me paraît sage, compte tenu des chances faibles qu'elle a
00:51d'accéder à Matignon, pour ne pas dire très faibles.
00:53Après, moi je persiste quand même à dire qu'elle était fondée,
00:57et que la gauche est fondée à avoir un Premier Ministre.
00:59Sachant que la gauche, et aujourd'hui le Nouveau Front Populaire,
01:02est aujourd'hui le groupe le moins minoritaire de l'Assemblée Nationale.
01:05C'est une majorité très relative,
01:08mais en tout cas, c'est le premier groupe politique en intergroupes.
01:10Donc, le sens de la démocratie,
01:12ça aurait été qu'Emmanuel Macron appelle un Premier Ministre issu de ses rangs,
01:15quitte à ce que d'ailleurs, ce Premier Ministre ou cette Première Ministre
01:18soit renversé dans le mois.
01:19Parce qu'évidemment, c'est ce qui serait arrivé,
01:21étant donné que le RN aurait voté une motion de censure,
01:23et que la majorité aussi.
01:25Mais, ça aurait été important que ça ait lieu.
01:28Maintenant, je pense qu'effectivement, elle ne sera pas Première Ministre.
01:31Elle a raison de rester en congé, pour l'instant, c'est prudent.
01:34Oui, elle a raison de rester en congé.
01:37Ce n'est pas du tout elle que je mets en cause,
01:39mais je trouve que l'attitude de la classe politique dans son ensemble,
01:42et de la gauche en particulier, là, puisqu'on parle d'eux,
01:44c'est vraiment une forme de déni.
01:46C'est-à-dire qu'ils ont fait une campagne,
01:49en effet, sur un programme.
01:50Ils sont tombés d'accord sur ce programme.
01:51Le programme, on peut le trouver formidable, très intéressant, etc.
01:54La question n'est pas là.
01:55Ils sont arrivés, en effet, premières forces politiques de l'Assemblée,
01:58mais ils n'ont absolument pas la capacité
02:01de mettre en application leur programme,
02:03c'est-à-dire de gouverner.
02:04Si n'importe quel Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire
02:08arrivait à Matignon,
02:09comme l'a très précisément expliqué Paul,
02:12il tomberait dans la semaine.
02:13Donc, à partir de là, la responsabilité, ce serait de voir le réel en face,
02:17de ne pas être dans une sorte de démagogie,
02:19qui a été celle de Jean-Luc Mélenchon à 20h05,
02:21après les élections législatives,
02:23très intelligent comme il est, il savait très très bien,
02:24il s'est analysé des résultats électoraux,
02:26donc il savait très bien qu'il n'avait pas gagné.
02:28Et à dire, nous allons faire le programme,
02:30il n'y a que le programme, tout le programme.
02:31Et j'ai un peu peur,
02:32alors là, ça fait trois fois que je répète dans l'émission
02:34que je ne suis pas devin,
02:35mais là, je vais me permettre de jouer au devin.
02:36Je pense que tout au long de l'année,
02:38jusqu'à la prochaine dissolution,
02:39nous assisterons à une classe politique
02:41qui fera semblant d'avoir gagné des élections,
02:43de tous les coups courants d'ailleurs,
02:44et qui fera semblant d'être en capacité de gouverner,
02:46alors que personne ne l'est aujourd'hui.
02:48Rendez-vous en juin prochain.
02:50Alors, Nathan Devers, Paul Melun,
02:52merci beaucoup d'avoir été avec nous.
02:53J'espère qu'on vous reverra,
02:54bien sûr, avant la prochaine potentielle dissolution,
02:58l'année prochaine.
03:00Nathan Devers, écrivain et philosophe,
03:01Paul Melun, écrivain et scéliste,
03:02merci d'avoir été avec nous dans Europe 1 Tracer.

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